Il y a des jours où rien ne va.
Des jours où, quand vous sortez de votre chambrette le matin pour faire vos courses, après une nuit à faire la bête à deux dos avec des margoulins mal embouchés, vous avez tellement mal au.... x reins que vous avez l'impression d'avoir au moins 35 ans, dont 25 dans le ramassage de pommes de terre.

Eh ben là, c'était un jour comme ça. Ros avait grogné en faisant sa toilette, en faisant son ménage, en s'habillant, en mettant sa cape, en mettant ses moufles même, sans parler de quand elle avait du descendre l'escalier. Elle n'avait cessé de pester qu'une fois dehors, prenant une grande inspiration d'air frais et vif.

- Bon. Ca suffit, Ros. Ce n'est pas en geignant que la bouffe va s'acheter ni la journée se passer. On se bouge les miches, et ça repart.

Et effectivement, les choses reprirent leur cours normal : la jeune femme fit ses courses au pas de charge en plaisantant avec tout le marché, elle s'arrêta un petit quart d'heure à l'auberge pour vider quelques verres avec ses camarades de travail, puis, elle rentra chez elle, enfin échauffée et enfin de bonne humeur.
Toutefois, on ne fait pas ce métier sans avoir des réflexes de survie un peu plus développés que ceux de la moyenne des paysannes basiques : un peu avant d'arriver devant sa petite cahute, Ros sentit la désagréable impression d'être observée. Bon. Ça arrivait souvent : les gamins qui connaissaient son métier avaient manqué transformer ses murs en gruyère, une année que la testostérone avait fait des ravages. Mais ça voulait pas dire que ça lui plaisait.

- Ohé, les mioches : vous matez, vous cassez, vous entrez : vous payez, c'est compris ? Je donne pas dans la charité publique, c'est bien compris ?

Elle tendit l'oreille : pas de bruit de cavalcade, pas de chuchotements excités... Elle avait peut être bien rêvé après tout. Elle reprit donc son chemin vers sa maisonnette, l'oreille toujours aux aguets, quand elle entendit à nouveau le bruit qui l'avait interpelée au départ, et qu'elle identifiait à présent : ça ressemblait bien à des sanglots. .. Ou à des couinements, peut être ? Posant son panier de victuailles sur la pas de sa porte, elle se dirigea au son vers l'origine du bruit : le tas de bois du voisin. En faisant au maximum attention à ne pas faire craquer de branche, elle en fit le tour... et derrière lui, découvrit un tout petit bout de chou, assis par terre, et qui pleurait en essayant de faire le moins de bruit possible.
La rouquine s'accroupit en restant à bonne distance du gosse : il n'aurait plus manqué qu'il prenne peur et se barre. Ce museau là lui disait rien, elle n'aurait même pas su quels parents prévenir. Elle prit sa voix la plus douce et murmura :

- Hey, douceur. Tu t'es fait mal ?

Je me levais en pleine forme car j’avais hâte d’explorer un passage que j’avais découvert la veille. Pour éviter de me faire remarquer, je laissais mon loup dans ma chambre. Je courus dans la Cour et atteignit la Crypte. J’attrapais une torche, déplaçais une pierre et me faufilait dans l’étroit passage. La pierre était humide. Heureusement qu’il ne durait pas longtemps. J’arrivai à une trentaine de mètre de la grande porte, Sortant pour la première fois du château, je m’émerveillai devant les maisons construites en pierres sèches et la place du marché. Par contre, une odeur désagréable vint me chatouiller le nez. Grisé par mes nouvelles découvertes, je m’éloignais peu à peu. Je gambadais gaiement dans les rues, m’extasiant devant les vitrines de boutiques. Comme j’avais une simple tunique personne ne s’occupât de moi. Quand je vis que le soleil était presque au zénith, je décidais de rentrer. Au départ, je décidais de me fier à mon sens de l’orientation. Ne parvenait pas, aux bouts d’une heure de marche, au château, je décidais de me fier à mon odorat. Lui aussi me trompât. Je commençai à paniquer. Je sentais les larmes me montaient aux yeux. Je ne demandais qu’à retrouver les bras de ma maman. Je demandais à tous les passants comment rejoindre le château mais on me riait au nez. Je finis par me glisser derrière un tas de bois. Je pensais à l’époque on mon papa aurait envoyé Jory me chercher. Je regrettais même les reproches de Sansa sur la façon de se tenir. Soudain, une femme apparut. Sa voix était douce. J’étais un peu méfiant.

« -Je cherche mes parents. Aide moi s’il te plait. J’ai trop peur. »

Ne réfléchissant plus, je me jetais au cos de la dame pour m’y blottir.

La dernière chose à laquelle la jeune putain s'attendait, c'était à se prendre 25 kg d'enfant dans les bras, elle finit donc logiquement sur les fesses, les bras enroulés autour du petit. Elle lui caressa machinalement les cheveux tout en se relevant.


- Mais oui mon loupiot, on va te retrouver tes parents. En attendant, tu n'as aucun raison d'avoir peur : on est juste à côté de chez moi. Je vais te donner quelque chose à manger, et puis tu essaieras de me donner le nom de tes parents. Peut être que je connaitrais quelqu'un qui aura entendu parler d'eux ? Comme ça, je pourrai te ramener avant ce soir, et tout le monde sera très rassuré.

Pendant qu'elle parlait, la jeune femme se dirigeait effectivement chez elle. Récupérant le panier à provisions qu'elle avait déposé devant sa porte, elle emmena son jeune invité et le posa sur son lit, ne faisant pas spécialement attention aux bruits lui parvenant de la ville. Comme une sorte de brouhaha.


- Tu préfèreras un peu de pain et de beurre, ou un peu de pain et du fromage ? ... Je dois aussi pouvoir te faire un lait au miel.

Elle s'approche du gamin, mouille un tissu avec de l'eau qu'elle tire d'un broc, et nettoie le visage de l'enfant.

- On dirait que tu as passé la journée à explorer des trous dis-donc. Tu dois être un vrai casse cou : tes parents doivent se faire des cheveux blancs avec toi. ... Alors... Commençons par le début : dis moi comment tu t'appelles, mon petit chou.

Ayant donné au petit garçon ce qu'il avait demandé, et s'étant servi du lait au miel, la jeune femme lui sourit doucement.

Avec mon élan, j’entrainais la jeune femme dans une chute. En se relevant, elle caressa mes cheveux avec douceur ce qui fit naître un sourire sur mes lèvres. Quand elle me proposa d’aller chez elle, j’acceptais avec enthousiasme car j’avais très faim. Quand elle me posa sur le lit, je détaillais la pièce du regard. Le lit était simple mais confortable. Un petit coin cuisine donnait directement sur la pièce à vivre où trônait une table à manger sur laquelle était posé un bouquet de roses rouges.

« Tu pourrais me donner du pain et du beurre avec un lait au miel ? »

Quand je la vis plonger le linge dans le broc, je sentis mon cœur se serré. D’habitude, c’était le rôle de Sansa. Comme tout à l’heure, je regrettais ses réprimandes.

« -Bah oui ! J’ai exploré le passage de la Crypte. Oui ils commencent mais le mestre dit que c’est l’âge. Tout à l’heure tu m’as demandé le nom de mes parents. Je les appelle papa et maman. Comme tout le monde, tu ne fais pas comme ça toi ? »

J’observais la jeune femme me préparer à déjeuner. Je me sentais en sécurité car, d’habitude ceux qui s’occupent de moi sont bienveillants. Quand le repas fut prêt, je mangeais avec appétit. La dernière fois que j’avais mangé ce repas, je faisais un pique-nique avec Bran et Arya. En rentrant, nous avions eu le droit à un savon de père car nos vêtements étaient en piteux états. Repu, je demandais à la jeune femme :

« Tu t’appelles comment ? Je peux t’emprunter ton lit car je suis épuisé. »

Je lui faisait ma tête la plus mignonne.

Ros retint un sourire. Papa et Maman, bien sûr. Mais il allait être difficile de retrouver les parents du petit garçon avec des indices aussi maigres. Elle commença à examiner mieux l'enfant. Il était mignon et semblait avoir été propre, dans un passé récent. Et ses vêtements n'étaient pas neufs, mais de bonne qualité, et chauds, de même que ses moufles et ses bottes. Ce qui orienterait les recherches vers des gens qui avaient certainement des thunes. A ce moment là, le plus logique ne serait il pas de ramener le petiot à un poste de garde ? Ses parents avaient certainement envoyé des serviteurs prévenir quelqu'un, en plus de le chercher par eux-même.

- Ca fait longtemps que j'ai plus mes parents, poussin. ... Mais effectivement, je les aurais sans doute appelés comme ça.

Dans tes rêves, Ros.

« Tu t’appelles comment ? Je peux t’emprunter ton lit car je suis épuisé ? »
- Je m'appelle Ros. Et toi, c'est quoi ton nom ? ... Oui, couche toi un peu, les évenements ont du te fatiguer un peu.

Elle accompagna l'enfant jusqu'au lit, le borda avec soin.
C'est mignon, les tout-petits. ... Mais la jeune putain était cependant bien ennuyée. Elle profita du sommeil de l'enfant pour aller taper chez la voisine pour lui demander conseil, et en revient rassérénée : attendre le réveil du petit, puis rejoindre un poste de garde était semble t-il une idée sensée. Peut être même aurait elle une petit pièce !

A son retour, l'enfant se frottait les yeux en baillant.

- Hey... Nous allons aller chercher tes parents. Viens là que je te porte, poussin.

Quand je vis Ros sourire, je me vexais un peu car je ne voyais pas ce qui était drôle. En plus, elle se mettait à me détailler comme Mikken l'aurait fait d'une épée. Comme je n'aimais pas ça, je me cachais derrière un oreiller. Oh la pauvre ! Elle avait plus son papa et sa maman. Elle devait être triste. Pour la réconforter, j'allais lui faire un câlin. Ros. Désormais, c'était officielle, j'avais une nouvelle nourrice. Donc, si j'avais besoin d'aide, je saurai où aller.

« - Tout le monde m'appelle petit loups ou Rick', Rickon. »

La jeune femme me prit par la main, me conduit à son lit, m'y allongea puis me borda. Avant qu'elle n'est put se relever complètement, je lui fis un bisou sur la joue. Quand elle se fut relever, je pus voir son sourire et un regard attendrit. A peine avait elle disparu de mon champs de vision que je sombrais dans le sommeil.

Pour la première fois depuis trop longtemps, je fis un rêve agréable. J'étais encore en train de me frotter les yeux quand l'a porte s'ouvrit. Ce n'était que ma nouvelle nourrice. Quand elle proposa de me prendre au bras et de me ramener à la maison, je ne me méfiais pas. Une fois dehors, les même s sensations que celles du matin me parvinrent. Mais cette fois ci, elles ne m'auraient pas. Cependant, je remarquais rapidement que Ros ne semblait pas prendre le chemin du château. Je lui faisais des guillis dans le cou de la jeune femme. Surprise, elle tomba et j'en profitai pour me mettre à courir. C que je n'avais pas prévu, c'est que Ros avait l'habitude de courir pour rattraper un client ne voulant pas payer. Elle eut donc tôt fait de me rattraper.

Surprise par les gesticulations soudaines et incompréhensibles de l'enfant, Ros trébucha et mit un genou au sol, essayant de ne pas faire tomber le gamin. Cependant, le monstre au minois d'ange en profita pour prendre la poudre d'escampette.
En trois pas et en soupirant, la jeune femme le rattrapa par le col.

-- Hé bien, petit loup ? Tu as décidé de rentrer chez toi tout seul ? ... Tu peux aussi me le dire, tu sais, il me semble que tu sais parler.

La jeune putain examina un instant le garçonnet. Peut être était-il un peu simplet, au final ? Incapable de s'exprimer plus qu'il ne l'avait déjà fait ? Ce serait tellement triste... Son léger agacement disparut aussitôt, remplacé par de l’apitoiement envers l'enfant et sa famille, qui devait vraiment énormément s'inquiéter !

- Nous allons nous rendre à un poste de garde, pour leur demander si des gens sont venus leur dire que leur petit garçon a disparu. Et le plus proche, c'est celui du château. Mais d'abord, il faut que je règle ma note à l'auberge, c'est presque sur la route. ... Tu préfères me donner la main, ou que je te porte ? Mais il ne faut pas t'enfuir, sinon, c'est la fessée !

C'est vrai, quoi. Déjà qu'elle perd un temps qu'elle aurait pu passer à se reposer à s'occuper de lui, ce n'est pas pour lui courir après, hein...

En m'attrapant par le col, Ros manqua de m'étrangler. Quand j'eus repris mon souffle, je répondis énervé :

« - Non, j'aime quand tu me guides, mais par là c'est pas vers le château. »

Me rendant compte que j'étais allé un peu loin, je m'accrochais à la jambe de la jeune et lui fit un bisous. Normalement, ça marchait avec Vieille Nan et maman. Au vue du sourire de Ros, ça n'avait réussi qu'a moitié. Heureusement, elle me proposa de me porter mais on devait passer à une auberge. Oh non pas la fessée. Je me souvenais de la dernière fois que mon père m'en avais mis une. Le choix fut vite fait. Blottis dans le coups de la jeune femme, je ne regardais pas la route de peur de vouloir repartir à la découverte de nouveaux lieux. Je repensais à papa qui disait qu'il fallait connaître ses gens et son royaume. Pourtant il me laissait jamais sortir du château. Ils sont incroyables ces adultes.
Une fois dans l'auberge, Ros se dirigea vers le comptoir. Pendant ce temps, je détaillais la pièce du regard. Derrière le comptoir s'alignait des tonneaux immenses. Sur la gauche, une grande cheminée réchauffait la pièce et était surmontée d'un trophée de chasse. Dehors, on entendait le bruit d'une patrouille.

Sitôt entrée dans l'auberge, Ros se figea. Mais que diable faisait-elle là ? Se sentant étourdie, elle secoua la tête.

- Allez, Ros. C'est pourtant simple. Le poste de garde. Ça ne ressemble pas vraiment à une auberge, tout de même.

Elle ricane doucement -c'est que des nuits agitées vous font perdre le sens de l'orientation, dites !- salue l'aubergiste de la tête et ressort, l'enfant toujours aux bras.

- Je crois avoir entendu une patrouille, non ? Qu'en penses tu, petit ? Elle est passée à droite, ou à gauche ?

Sans vraiment attendre de réponse -l'enfant est bien trop petit- la catin se mit à trottiner en direction du bruit de pas. Au plus tôt elle saurait si les parents de l'enfant le cherchaient, au plus tôt elle pourrait retourner bosser, ou manger, ou... reprendre une vie normale, quoi.

Au bout de quelques pas, elle vit la queue de la patrouille au coin de la rue. Les soldats interrogeaient les gens avec nervosité. Elle accéléra le pas.

- Hé ! Excusez moi !

Un des soldats se retourna vers elle, l'air impassible, puis écarquilla les yeux en reconnaissant l'enfant.

- Le jeune maître ! *il se tourne vers ses camarades, les hèle* On l'a retrouvé ! Prévenez le château !

Il fronça les sourcils en regardant Ros.

- Que fais tu avec cet enfant ?