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Fléaufort : La beauté de l'arrogance

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MessageSujet: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime26.02.14 17:08

[ Date : An 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 3 ]


Swan marchait doucement le long du rempart Est du château, le regard voguant loin à l'horizon en direction de Dorne. Dire qu'elle était nostalgique était un euphémisme. Elle était prête à partir rejoindre sa famille, ses amis, sa patrie, si seulement elle eut pu être une femme libre à ce moment. Il lui arrivait parfois de regretter de porter un nom et d'être tenue laisse par tant de règles et de contraintes tandis que d'autres pouvaient aller et venir comme bon leur semblait à travers Westeros. Mais plus cela, elle aurait aimer avoir eu le cran de refuser ce mariage à son père, lui tenir tête à nouveau. Le pays sur lequel elle marchait dorénavant n'était pas le sien et ne le serait jamais, elle en était certaine. Il y avait trop de différences, à commencer par l'environnement lui-même et son climat ; habituée aux fortes chaleurs de terres arides, la voila qu'elle se trouvait toute proche de l'océan et le vent marin, trop frais pour elle et pour sa légère robe de soie, le le lui rappelait sans cesse. Et pourtant elle marchait comme si de rien n'était, droite, fière, d'une démarche élégante qui n'appartenait qu'à elle.

Lenwyr semblait être un homme charmant contrairement au portait qu'elle s'était faite de lui en écoutant les trop nombreuses histoires qui avaient bâti sa réputation. Mais combien le temps le resterait-il vraiment ? Autant qu'elle s'en souvienne, Tristan débordait d'une passion sans pareille pour elle avant de la délaisser bien rapidement au bout de quelques semaines. Si les choses devaient prendre le même chemin, la dornienne ferait tout pour ne pas revivre la même existence terne et sans ambition qu'elle avait vécu lors de son premier mariage. Elle était trop jeune la première fois pour savoir comment se comporter vis à vis de son époux, mais cette fois la tournure serait différente.

Il n'y avait pas grand-monde sur les remparts à une heure si tardive. Pour ainsi dire, il n'y avait personne à part un garde, planté comme un pic avec sa lance au bout de laquelle flottait dans l'air le fanion de la maison Fléaufort. Trop discrète pour qu'il ait remarqué sa présence, elle s'en approcha jusqu'à s'arrêter à un bon mètre de distance. Ses mains allèrent se poser sur la pierre froide d'un créneau et elle se mit à observer les ombres progresser sur les flancs des montagnes alors que dans son dos l'astre de lumière commençait à disparaître. Le garde, lui, ne bougea pas, parfaitement concentré sur sa tâche incongrue. Après tout, si l'on était en guerre, cela se saurait. Alors à quoi bon poster un soldat au milieu d'un rempart ?

« - Quand on m'a parlé de cette région, on m'a vanté ses hautes montagnes et ses forêts luxuriantes, soupira-t-elle, désireuse de briser la glace. Mais tout ce que je ressent, c'est l'air glacé de cet endroit. »

Elle tourna la tête vers le garde. Pas longtemps mais assez pour voir son jeune visage ainsi que les deux yeux bleus qu'il posa sur elle, l'air nigaud. Comme s'il ne s'attendait pas à ce qu'elle s'adresse à lui, et en fait, il ne voyait pas trop pourquoi elle le faisait. Pensant qu'elle ne tirerait pas de réponse, vu l'air ahuri du garçon, elle baissa les yeux puis les redirigea sur le paysage qui s'offrait à elle, bien qu'elle n'en tirait aucune admiration. En vérité, une partie d'elle contemplait ce lieu à sa juste valeur, mais sa méfiance naturelle et - très probablement - une grande part de mauvaise foi l'empêchait de l'admettre. Elle resta un moment, en attente de la réponse du soldat. Bien qu'elle possédait une langue habile, elle préférait converser avec des gens simples plutôt que les nobles ; elle n'en tirait jamais rien que des flatteries fades et des idées dépassées. Mais le garde était trop concentré sur sa tâche, ou "con" tout court, alors elle abandonna l'idée de discuter sans crainte et librement, jusqu'à ce que le son de sa voix ne retentisse, bien des secondes après ses paroles.

« - D'habitude, les gens portent des manteaux pour supporter ces températures un peu fraîches, dit-il, la voix hésitante, voir tremblante, comme s'il ne savait pas à qui il avait à faire et que ça le perturbait. »

Swan tourna de nouveau la tête vers le jeune homme. Elle lui sourit pour tenter de le mettre en confiance. Ce devait être l'une de ses premières conversation avec une personne aussi haut placée, aussi ne devait-il pas savoir quelles étaient les règles à respecter. L'héritière de Red Dunes se fichait bien de tout cela pourtant, mais elle n'allait pas perdre son temps à expliquer le fond de sa pensée à ce sujet. Et puis, cela pourrait l'induire en erreur si d'autres occasions comme celle-ci devait se présenter à lui dans le futur.

« - Il faudra que je m'en trouve un, dans ce cas.
- Je peux aller en demander un, si cela... si c'est ce que vous voulez.
- Ça ira pour ce soir, je ne vais pas rester ici bien longtemps. Quel est ton nom ?
- Je m'appelle Gaemon, Lady Vaith... enfin, vous êtes bien... ?
- Oui, c'est bien ça, dit-elle avec un sourire d'ange. »

Elle l'avait déjà conquise d'un simple regard, malgré elle. Ce n'était pas quelque chose qui se contrôlait. Swan se savait belle mais elle n'en jouait pourtant jamais, bien au contraire. Son charme agissait, simplement, sans qu'elle le veuille ou non. Si elle avait déjà rencontré des hommes qui lui avait résisté, c'était surtout parce qu'ils étaient déjà mariés. Et encore... heureusement elle jouissait d'une réputation peu fameuse depuis la mort de son premier époux. Ça avait calmé les ardeurs de certains, parfois même de certaines.

« - Je sais pas si c'est très correct de le dire comme ça... mais vous êtes vraiment très belle, Lady Vaith, dit le blondin, se sentant peut-être soudainement poussé du poil au menton.
- Je sais, soupira la jeune femme dans ce qui pouvait passer pour la plus arrogante des choses à dire après les paroles de Gaemon. Son regard repartit vers les flancs des montagnes.
- Est-ce vrai que toutes les dorniennes sont aussi belles que vous ? »

Swan fit mine de réfléchir un moment, puis elle se retourna vers le garçon pour plonger ses yeux dans les siens. Elle fit une moue amusée, puis rétorqua avec tout le naturel du monde :

« - Non. Elles sont belles... mais pas autant. »

Elle garda un air à peu près sérieux pendant moins de trois secondes... puis étouffa un rire soudain que le jeune homme accompagna naturellement. Son premier depuis sa venue sur les Terres de l'Ouest.


Dernière édition par Swan Vaith le 03.03.14 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime27.02.14 4:13

Il l'avait cherché longtemps, une sourde inquiétude enfouie au fond de lui. Lenwyr pensait connaître tous les endroits du château où sa promise avait pu se réfugier après son expérience malheureuse lors de son repas d'accueil. Le fait de ne pas la trouver avait nourrit les pires de ses craintes ; qu'elle s'en soit retournée chez elle, ou qu'elle ait sauté des hauts murs, comme une ombre qui aurait l'espace de quelques instants envahi sa vie avant de disparaître, le laissant envoûté et désemparé.
Il l'avait cherché dans les chambres, dans les jardins, dans les salons et lieux de repos, avait poussé ses recherches jusqu'à la salle d'armes et aux offices du mestre. Mais à peine lui rapportait on qu'elle avait été vaguement aperçue. Plusieurs fois, il s'était penché à une fenêtre, scrutant du regard les alentours du château, se sachant ridicule mais poussé à le faire par ses craintes. Et finalement, le fiancé avait décidé de faire le tour des murs de la forteresse. D'abord, le rempart Ouest, puis Sud et enfin, soudainement soulagé, Est.


« - Quand on m'a parlé de cette région, on m'a vanté ses hautes montagnes et ses forêts luxuriantes. »

Tandis qu'il allait sortir de la tour qui formait l'angle entre les deux murs, Lenwyr reconnu sa voix et fut prit d'une irrésistible envie de la rejoindre. Mais il comprit en entrouvrant la porte que celle ci ne parlait pas dans le vide. Un jeune garde se tenait à ses côtés. Elle, se tenait légèrement penchée sur la pierre du mur, le regard au loin. La présence du jeune homme sembla étrange au jeune noble. Simple confident accidentel ? Véritable histoire dont il ne savait rien ? Un instant lui suffit à écarter la deuxième possibilité. A moins d'un coup de foudre, le garde ne pouvait avoir un lien fort avec Swan, si jeune qu'il était, à peine un adolescent. Lenwyr sentit alors le désir de rejoindre sa promise l'étreindre à nouveau. Pourtant, il n'en fit rien. Quel que chose en lui, la curiosité peut être, le poussait à vouloir écouter la pensée véritable de la dornienne, une vérité qu'elle n'avait peut être pas le droit de prononcer devant son fiancé mais qui sortirait en présence d'un plus humble.

« - Mais tout ce que je ressent, c'est l'air glacé de cet endroit. »

Lenwyr baissa la tête, attristé par ces mots. Il ne pouvait pas en vouloir à une femme du sud de ne pas apprécier son pays, mais aucun seigneur fier de sa terre ne peut encaisser facilement ce que Swan venait de déclarer. Cela le retint encore plus de franchir cette porte. Un instant, il pensa à rebrousser chemin, convaincu d'avoir entendu de sa promise une vérité assez blessante pour qu'il ne parvienne à la consoler.
Mais il resta là, adossé au mur de pierre de la tour, un rai de lumière pâle y pénétrant. Tandis que sa promise conversait avec le garde, décidément trop pataud pour être un sujet de crainte, Lenwyr écoutait, l'humeur sombre en écho à celle de Swan. Sa main s'agrippa alors machinalement à un pendentif qu'il gardait en permanence autour de son cou, sous sa chemise. Une chaîne en argent, au bout de laquelle pendait un médaillon. Sur celui ci, gravés et tous deux dorés, un lion Lannister rugissait sous un soleil Martell. Ce bijou, Lenwyr le tenait de sa mère. Un cadeau de Quenten à une superbe femme rayonnante venue du Sud. Le jeune Fléaufort n'avait jamais oublié le sourire que sa mère lui avait offert en même temps que ce médaillon. Son dernier sourire, avant que le froid ne l'emporte à jamais.

Il se demanda si sa mère avait réagi à la manière de Swan en arrivant dans ce pays, si loin de chez elle, si prés de la mer. Sans doute. Et sans doute Quenten s'en était il rendu compte, lui aussi. Mais au fil du temps, le père de Lenwyr avait su conquérir le coeur de sa femme. Le jeune noble se senti comme piqué au vif par cette idée. Si son père avait su garder la plus belle femme des sept royaumes à ses côtés, lui se devait de réitérer l'exploit, lui qui trouvait en Swan la plus belle femme qu'il ait rencontré. Non pas par simple amour du défi, ou par rivalité, mais parce que cela signifiait que ça n'était pas impossible. Si il s'était vu ainsi trois mois auparavant, le Lenwyr débauché et rebelle ne se serait surement pas reconnu. C'était pour lui une chose nouvelle que cet attrait irrépressible pour cette femme. Et comme en toute chose nouvelle, il y puisait une énergie et une motivation dont il ne soupçonnait pas la force auparavant. Alors décidé sur son but, il lui fallait encore se décider sur la manière.


« - Je sais pas si c'est très correct de le dire comme ça... mais vous êtes vraiment très belle, Lady Vaith

Ca ne l'était pas, selon l'étiquette. Mais on pardonne à un enfant ce qui, dit par un homme, serait un outrage. Lenwyr n'en fut aucunement agacé, d'autant qu'il ne pouvait que partager l'avis du garçon. Il n'entendit pas en revanche la réponse de sa promise.

« - Est-ce vrai que toutes les dorniennes sont aussi belles que vous ? »

« - Non. Elles sont belles... mais pas autant. »

Et elle rit. Le jeune Fléaufort crut que son coeur allait bondir hors de sa poitrine tant son rire lui paru beau. Il réalisa aussi qu'il avait été bien incapable de briser ainsi la glace avec elle, auparavant. Alors, ce fut plus fort que lui,

« - Je ne peux qu'approuver. »

Lenwyr avait répondu à voix haute, clairement audible de là il se trouvait, une pointe d'humour dans la voix. Rassemblant son courage et rejetant ses craintes au loin, il se redressa et franchit la porte, apparaissant ainsi à leurs yeux dans la lumière de la lune encore basse sur l'horizon. Gêné par cette entrée brusque sur scène, il avança vers eux, un mince sourire trahissant son malaise. Aussitôt, il devina le jeune garde apeuré, craignant sans doute une réaction colérique de la part de son seigneur. Mais tandis qu'il avançait vers eux, il lui fit un signe d'apaisement tout en le rassurant d'une voix calme,

« - Il n'y a aucune offense, Gaemon. Tu as une honnêteté qui manque à trop de gens. »

Et il se désintéressa du garçon. Son regard s'était porté vers sa promise et une certaine angoisse s'était ré-emparé de lui. Comment allait elle le considérer ? Comme un gêneur, voir un intrus ? Un indésirable ? Il préféra bannir cette question de son esprit que de chercher à y répondre. Un homme se doit de connaître ses faiblesses, et pour lire dans les pensées des autres, Lenwyr se savait médiocre. Il fit alors ce qu'il aurait lui même apprécié que l'on fasse, lorsqu'il se sentait lui aussi mélancolique et désireux de se couper quelques instants du monde. Il s'approcha de sa promise, posa une main sur la sienne et se pencha lui aussi sur les créneaux de pierre. Conscient que Lenwyr voulait profiter de l'instant avec sa fiancée, le jeune garde glissa discrètement plus loin, sans pour autant quitter le rempart. Le noble se sentit plus libre de parler.

« - Je tiens à vous présenter mes excuses pour... cet incident qui a pu vous blesser. Cette chanson a été une mauvais surprise, autant pour moi que pour mon père. Et je... Il soupira de lassitude, et poursuivit d'un ton où transparaissait sa fatigue, Désolé. J'aurais aimé que votre premier jour ici soit plus joyeux, mais je me rend compte que je suis bien incapable de vous faire oublier ce que vous avez dû quitter pour ce mariage. Ca n'est pas dans mes habitudes. En votre présence je me sens comme... un oiseau qui n'aurait jamais appris à voler, lâché au dessus d'un précipice. »

Et de fait, Lenwyr était parfaitement sincère. Entre séduire une fille de taverne, dont on sait qu'en cas de refus, il y en aura toujours une moins farouche, et séduire une noble au charme envoûtant avec qui on est lié par une alliance familiale, il y a un gouffre, voir un monde. Et autant le jeune débauché ne manquait pas de savoir faire ni d'expérience pour les premières, autant il avait l'impression d'être aussi gauche que le jeune garde qui se trouvait non loin et dont l'innocence lui servait d'excuse, à lui. Lenwyr n'avait même pas ça. Et pourtant, quelque chose le poussait à s'accrocher.

« - Vous savez, ma mère était dornienne. Elle a sans doute vécu le même sentiment que vous, en arrivant dans ce pays. Ces terres, ces collines, cette mer... Tout cela devait lui paraître froid et pâle. Mais, lorsque j'étais enfant, c'est elle qui me les a fait découvrir. Chaque ruisseau, chaque bosquet... je connais tout de mon domaine grâce à elle. Je pense qu'au final, Fléaufort l'avait séduite... Elle a eu la bonté de lui laisser sa chance. »

Lenwyr, perdu dans ses pensées, ne se rendait pas compte des double sens portés par ses mots, sous entendus sans doute inconscients. Le souvenir de sa mère avait toujours cet effet là chez lui ; l'envoyer dans la lune. D'un coup, il tendit un bras et désigna une crête au loin, vers l'Est.

« - Là bas, c'était un lieu qu'elle aimait beaucoup. Il y pousse des roses sauvages plus belles que dans n'importe quel jardin, et la vue est magnifique sur la mer quand le soleil se lève. Et là bas, sur ce promontoire, elle me disait qu'on pouvait entendre chanter les cieux... J'aimerais vous y emmener, vous montrer les roses. J'aimerais... vous faire oublier le vent froid de la mer. »

Il la regardait dans les yeux, ses craintes envolées. On aurait pu voir en lui une forme de naïveté mais Lenwyr était simplement en proie à un désir profond de rendre le sourire à cette femme qu'il comprenait et dont il aimait l'entendre rire. Il approcha sa main du visage de Swan.
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime27.02.14 20:35

« - Je ne peux qu'approuver. »

La voix avait surgit de nulle part et avait stoppé net le doux rire de Swan, qui tourna la tête dans la direction de la tour de guet. Comme elle l'avait bien reconnu, c'était le fils de Quenten ; affublé d'un sourire biaisé dont elle ignorait la teneur, il s'approcha de Gaemon et elle, le pas hésitant. Les écoutait-il depuis le début ou venait-il d'arriver en trombe avec la ferme intention de mettre fin à sa banale conversation avec un banal jeune garçon ? Aussitôt le banquet revenu en mémoire, elle se demanda par quels excuses imaginaires il tenterait d'effacer la faute du barde. Car s'il venait lui parler à un tel moment, ce ne devait être que pour cela ; quoi d'autre sinon ? Au fond, peu importait à la dornienne. La faute n'était que celle d'une seul homme : le barde. Et il valait mieux pour lui ne plus jamais croiser sa route.
Gaemon s'esquiva discrètement après que son seigneur l'ait rassuré, alors qu'une main chaude venait de se poser sur celle de la dornienne. Son sang ne fit qu'un tour, si bien qu'elle ne sut par quel miracle elle se retint de la retirer pour la recroqueviller contre sa poitrine. Cela aurait été bien trop offensant. Lenwyr y voyait peut-être là une tentative de la réconforter ou de se rapprocher d'elle, mais la jeune femme était à des centaines de lieux de cette simple idée pourtant honorable. Elle n'avait pas la moindre envie qu'on ne l'approche, elle détestait le contact de ce qu'elle considérait comme un obstacle, un ennemi. Mais cet ennemi reprit la parole et elle se rendit compte de la noirceur de ses pensées. Il tenait à faire plus ample connaissance et partager un moment d'intimité ; exactement le même état d'esprit que le sien lorsqu'elle avait adressé la parole à Gaemon. Elle se sentait bête et foncièrement mauvaise.

« - En votre présence je me sens comme... un oiseau qui n'aurait jamais appris à voler, lâché au dessus d'un précipice. »

Elle l'écouta attentivement jusqu'à ce qu'il ne dise ceci. Elle porta alors son regard sur ce jeune homme ; elle restait interdite. La métaphore avait quelque chose de poétique, si bien qu'il parvint à la toucher ainsi. Pour ce qu'elle en voyait, Lenwyr était très sincère. Si Swan n'était pas aussi méfiante et remplie d'animosité pour tous les gens des Terres de l'Ouest, elle aurait peut-être même pu en sourire, charmée et amusée. Son sang dornien le lui interdit, alors elle ne fit qu'écouter, l'air un peu bêta, ce que Ser Fléaufort avait encore à lui raconter.

L'héritière de Red Dunes ignorait que Lord Quenten fut autrefois marié à une dornienne, mais elle refusa l'idée qu'on puisse la comparer à elle. Les choses étaient bien trop différentes, l'époque n'était plus la même. Depuis, il y avait eu le sac de Port-Real par les Lannisters ; Dorne en avait gardé un sacré souvenir. Et il y avait tellement d'autres raisons pour que Swan ne soit pas heureuse de retrouver ici. Elle pouvait bien laisser autant de chance à Lenwyr pour la convaincre que cet endroit était magnifique, jamais elle ne pourrait se soustraire aux jugements des siens et de sa patrie. Pourrait-elle seulement reposer ses pieds sur les grains de sable de Dorne un jour ?

« - J'aimerais... vous faire oublier le vent froid de la mer. »

Il plongea son regard dans le sien et rapprocha lentement sa main de son visage. Elle y vit ce qu'elle ne pensait jamais y voir, cela même qui expliquait pourquoi il avait eu des paroles aussi douces et sincères à son encontre. Cette lueur dans les yeux... Swan l'avait déjà entraperçu une fois il y a bien longtemps. Lenwyr ne portait pas sur elle le même regard que celui de Gaemon ou de tant d'autres hommes qui avaient un jour fantasmer sur elle. Cette lueur... était la même que celle qu'avait eu Tristan lors de leur première rencontre. Une sorte de coup de foudre, quelque chose de partagé entre un amour inconditionnel et un désir plus profond. Cela la terrifia presque. Elle se garda bien de reculer de trois pas pour ne pas froisser son futur époux mais ne pu s'empêcher de régler la distance par quelques mots.

« - Je n'oublierais jamais le froid, Ser. J'ai vécu vingt-trois longues années à Dorne, il me faudrait bien le double pour m'habituer à cet endroit. »

Elle n'avait pas voulu être blessante, mais elle ne souhaitait pas y mettre les formes pour autant. Elle avait toujours été quelqu'un de direct et n'avait pas la réputation d'être une femme agréable à vivre au quotidien. Dans ce genre de contexte plus privé qu'un grand banquet levé pour son mariage, elle se montrait telle qu'elle était ; pas forcément mauvaise, elle était surtout assez impulsive au point de manquer parfois de discernement.
Elle le quitta des yeux vivement pour en revenir de nouveau aux flancs ombragés des montagnes.

« - Vous me semblez sincère et honnête, aussi je pense avoir le devoir de l'être également envers vous. Vous ne croyez pas ? D'une certaine manière, c'était sa façon de s'excuser pour ses paroles un peu sèches. Quand bien même vous pourriez comprendre ce que je vis, vous ne pourriez le ressentir. Et je ne vous le souhaite pas, car malgré le portrait que l'on fait de vous, vous m'avez l'air d'une personne très correcte et respectable. »

Bien sûr, elle n'avait pas le jeune homme qui existait bien avant ce jour, le Lenwyr débauché qui ne vivait que dans la luxure et l'alcool. Malgré toutes ces histoires, Swan se fichait bien de qui il avait pu être un jour. Elle n'avait aucune raison de lui en vouloir personnellement, et d'une certaine façon il était aussi lésé par ce mariage qu'elle.

« - Ce n'est pas qu'une histoire de rancune entre deux peuples, soupira-t-elle, le regard perdu dans le vide obscur. Je suis loyale à mon sang et à ma maison, mais cela n'a pas compté quand mon père a pris sa décision. Et je suis en train de tout perdre. Mon pays, ma famille, mes amis... mon héritage. Mon nom. »

Elle avait prononcé ces mots avec une froideur extrême, celle-la même qui dissimulait souvent une forte déception mêlée à une forte colère. Swan n'avait rien contre ce pays, si ce n'est le fait qu'il existait. Et Lenwyr pourrait bien tenter de la réconforter tant qu'il le voudrait, il lui faudrait attendre que la dornienne digère d'elle-même cette déception.

« - Si jamais un jour je devais revenir à Dorne après mon mariage... ce serait en tant que Lady Fléaufort, et non Lady Vaith. C'est en cela que c'est le plus douloureux, figurez-vous, dit-elle d'une voix douce, comme en décalage par rapport à la teneur de ses mots. »
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime28.02.14 18:12

« - Je n'oublierais jamais le froid, Ser. J'ai vécu vingt-trois longues années à Dorne, il me faudrait bien le double pour m'habituer à cet endroit. »

Lenwyr sentit aussitôt ses élans se glacer, légèrement surprit d'une telle réponse. Des mots honnêtes, sans doute, mais dont la franchise était la seule qualité. Swan était donc incapable de jouer le jeu ? De donner du sien, elle aussi, pour que toute cette histoire fonctionne ? Apparemment pas. Son caractère, semblable à ce que Lenwyr connaissait des dorniennes, le lui interdisait. Son fiancé commençait à réaliser à quel point sa promise semblait rejeter de tout son coeur cette union arrangée, et lui avec. Peu habitué à être rejeté, il l'acceptait d'autant plus mal. Tout cela partait décidément bien mal. Doucement, il marqua lui aussi une distance et écarta sa main de la sienne,

« - Vous me semblez sincère et honnête, aussi je pense avoir le devoir de l'être également envers vous. Vous ne croyez pas ? Quand bien même vous pourriez comprendre ce que je vis, vous ne pourriez le ressentir. Et je ne vous le souhaite pas, car malgré le portrait que l'on fait de vous, vous m'avez l'air d'une personne très correcte et respectable. »

Le portrait qu'on faisait de lui ? Lenwyr fut agacé d'entendre que sa mauvaise réputation dépassait les frontières de son pays. Qu'il fut connu dans les bordels et les tavernes de Port Lannis, rien d'étonnant. Plusieurs années à pourchasser la gente féminine de cette ville et des alentours avaient laissé leur marque sur sa réputation. Mais il était aussi de la fine fleur des nobles de l'Ouest et si d'aventure il rencontrait un des colporteurs des rumeurs le concernant, il saurait le lui rappeler.
Quand à savoir si il était respectable, l'idée lui paraissait tout aussi saugrenue. Tout comme l'idée qu'il fut une personne "très correcte". A dire vrai, il eut préféré qu'elle s'attarde sur son physique, sur son expérience avec les femmes, sur sa courtoisie... Des domaines dont il était fier et qui avaient de l'importance pour des fiançailles. Qu'elle le trouvât respectable, c'était une bonne chose mais au fond il s'en fichait bien. Ce qu'il comprenait aux paroles de Swan, c'est qu'elle s'écartait un peu plus de lui et qu'elle le lui faisait comprendre.


« - Ce n'est pas qu'une histoire de rancune entre deux peuples. Je suis loyale à mon sang et à ma maison, mais cela n'a pas compté quand mon père a pris sa décision. Et je suis en train de tout perdre. Mon pays, ma famille, mes amis... mon héritage. Mon nom. »

Lenwyr le considéra avec étonnement. Evidemment, lui même n'avait jamais eu à envisager les choses sous cet angle, éduqué comme l'héritier du domaine. Cependant, il considérait tout cela, le déracinement de la femme, sa perte de son nom, comme naturel. Des traditions tellement profondément ancrées qu'on en oublie jusqu'aux raisons logiques, si tant est qu'elles aient un jour existé. Bien sur, ces règles étaient injustes, bien sur Swan Vaith allait elle devoir laisser beaucoup derrière elle, mais c'était la règle du jeu ! Lenwyr la connaissait, leurs parents également... Elle même avait été marié une fois, elle ne pouvait les ignorer. Et pourtant, sa promise semblait découvrir cela. Etait ce parce que son premier mari était dornien ? Etait il plus dur pour les gens de ce pays d'épouser quelqu'un qui ne partage pas de vieilles racines en commun ? Le jeune noble commençait à mal encaisser les mots et les sous entendus de sa promise.

« - Si jamais un jour je devais revenir à Dorne après mon mariage... ce serait en tant que Lady Fléaufort, et non Lady Vaith. C'est en cela que c'est le plus douloureux, figurez-vous. »

« - J'ai l'impression que vous pensez être seule à mal accepter notre union prochaine. Peut être vous imaginez vous que ce mariage ne va m'attirer que des louanges. Ou que je l'ai pleinement souhaité.»

Il en avait assez de l'entendre parler de sa souffrance. Si elle s'imaginait être la seule à trouver ce mariage douloureux et déchirant, elle se trompait lourdement et Lenwyr n'était pas disposé à lui laisser le penser plus longtemps. Son visage s'était durci, tout comme sa voix, semblable à celle dont usait son père lorsqu'une colère lui venait. Penché sur un créneau, las, son regard rencontrait celui de la jeune femme,

« - Vous avez tord. Les portraits qu'on vous a fait de moi sont vrais, lady Vaith. Un de mes amis dit de moi qu'il n'ait pas de femmes à Port Lannis qui n'ait soupiré mon nom, et il est prés de la vérité. Il laissa un instant le silence donner du poids à ses paroles, puis reprit, Jusqu'à peu, j'étais un débauché de premier ordre. Mais mon père m'a mit dans une situation telle que j'avais le choix entre mon titre ainsi que mon honneur, ou mes vices. Je pense avoir bien choisit, et pourtant il ne se passe pas un jour depuis sans que je ne pense à la liberté que j'ai perdu. »

Il s'était légèrement radouci. Poser des mots sur le dilemme qu'on lui avait imposé faisait rejaillir ce dernier et fragilisait la force de ses convictions nouvelles. Celles ci vacillaient d'autant plus qu'elles ne venaient pas de lui même mais d'une décision prise sous la contrainte. Sans doute était il condamné à regretter ce choix toute sa vie mais quel imbécile aurait préféré une vie comme celle qui s'offrait à lui si il refusait l'accord avec son père ? Personne. Aucun fils de noble ne pourrait se résoudre à vendre son bras comme mercenaire, à gagner son pain comme un vulgaire paysan et à ne trouver son réconfort que dans les bras de quelques catins de bas étage. Et si il n'y avait que sa liberté perdue...

« - De plus, comme vous le savez, les Lannisters et les Martells se haïssent depuis maintenant des années. Je n'ai jamais considéré cette rancoeur comme la mienne, et mon père non plus. Même au coeur du pillage de Port Royal, mon père a choisit d'épargner le votre, autant par bonté d'âme que parce qu'il estimait les dorniens et appréciait leur pays. Mais me faire épouser une dornienne... Cette décision pourrait nous attirer bien des inimités à la cour des Lions. A commencer par Lord Tywin lui même.»

A dire vrai, Lenwyr n'avait prit conscience de ce problème que depuis peu. Personne n'était au courant de ce projet lorsqu'il avait quitté Port Lannis, il n'avait donc rien remarqué de spécial dans l'attitude des autres nobles à son égard. Sans doute qu'en y retournant, à présent que la nouvelle avait dû se répandre, l'accueil serait glacial. Les Fléauforts n'étaient pas de simples chevaliers sans titre qui pouvaient se permettre d'épouser jusqu'à la plus bouseuse des fermières. La famille de Lenwyr était liée aux Lannisters depuis les temps anciens et leur loyauté ne s'était jamais démentie. Quenten prenait là un gros risque. Un risque trop grand, au regard de son fils. Seulement... Swan en valait la peine... Si tant est qu'elle accepte. Et en repensant à ses dernières paroles, qu'il avait comprit comme pleine de mépris envers sa famille, son ton devint glacial,

« -Mon nom vous semble peut être fort peu digne de votre personne, ici et dans tout l'Ouest, on lui accorde un grand respect. Les Fléauforts n'ont rien à envier à bien d'autres grandes familles des sept royaumes. De cette union, votre famille sortira grandie ! »

Sans doute y était il allé un peu fort, mais Lenwyr se devait de rappeler à sa promise qu'il n'était pas un mendiant dans cette affaire. Au final, sa famille prenait des risques à cette union et lui même y perdait sa liberté. Swan et lui se trouvaient dans la même barque et à ramer chacun dans un sens contraire, ils n'avanceraient jamais. Il reprit, plus calmement,

« -Je conçois que votre situation est douloureuse, lady Swan, mais elle ne l'est pas que pour vous. Si j'en avais le pouvoir, je nous affranchirais des chaînes que notre naissance nous a posé, mais je ne le peux pas. Malheureusement, dans ce monde, une femme ne peut vivre par elle même et un homme ne peut se passer d'un mariage. Vous le savez bien, puisque vous avez déjà connu un mari. Alors, puisque nos familles ont décidé de nous unir, autant ne pas se rebeller en vain contre un monde trop fort pour nous. Nous ne ferions que du mal autour de nous. »

Sa colère l'avait quitté, laissant derrière elle un jeune homme las.
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime01.03.14 15:38

Lorsque le Fléaufort reprit la parole, ce fut avec une voix bien plus sèche. Intriguée par son changement de ton, la dornienne tourna la tête dans sa direction en plissant légèrement les yeux comme pour tenter de lire en lui et de comprendre ce changement d'humeur. L'avait-elle offensé au point qu'il en vienne à perdre son sang froid ? Pas tout à fait, puisqu'il était encore tout en retenue. Bien sûr, elle ne savait rien de cet homme, ni comment les choses s'étaient déroulées de son côté lorsque sa famille lui avait appris la nouvelle de son mariage. Mais encore à cet instant, elle refusait une seule seconde de penser qu'il pouvait souffrir autant qu'elle. Après tout, il était chez lui ici ! Quand bien même la situation devait être amenée à devenir difficile pour lui, il saurait vers qui se tourner et à qui faire confiance pour remonter un moral en baisse. Elle n'aurait pas ce luxe avant un long moment.

Il en vînt mystérieusement à s'étendre sur l'image qu'il reflétait de lui dans la région et de toutes les histoires que l'on pouvait en raconter dans les tavernes environnantes. Dès lors qu'il les confirma, Swan fut poussé par la curiosité d'en savoir plus. Elle ne sut discerner de ses paroles du regret ou de la fierté, mais il était étonnant qu'il se confie à elle. Son honnêteté avait du bon ; au moins la dornienne gagnait du temps pour connaître son interlocuteur. Quoiqu'il avait tenté de prouver, on ne pouvait pas dire que cela avait un effet positif sur la femme du Sud.

Elle croisa les bras et se reposa la hanche contre le créneau. Il fut alors question de l'animosité innée des Martells et des Lannisters. Il osa même lui rappeler que Daeron Vaith, le père de Swan, avait été sauvé par Lord Quenten. Piquée au vif, elle se garda bien d'interrompre son discours. Car bien que surprise, elle était surtout assez amusée par ce revirement de situation ; cet homme, qui quelques secondes auparavant, le regardait avec des yeux pleins de désir, devenait aussi froid et glacial qu'elle. Elle n'avait pas souhaité le moins du monde en arriver là. A Dorne, les hommes étaient habitués aux femmes à fort caractère, ce qui n'était surement pas le cas plus au Nord. Peut-être aurait-il de bon conseil à apprendre de son père en la matière par ailleurs.

« - Mon nom vous semble peut être fort peu digne de votre personne, ici et dans tout l'Ouest, on lui accorde un grand respect. Les Fléauforts n'ont rien à envier à bien d'autres grandes familles des sept royaumes. De cette union, votre famille sortira grandie ! »

Là était donc la source du problème. Un moment, Lady Vaith se remémora ses derniers mots et admit qu'ils pouvaient être mal pris. Là où Lenwyr y voyait une insulte à son nom, elle n'avait fais que regretter de ne plus porter le sien. Pire que cela, elle y voyait une manœuvre de son père pour l'empêcher d'hériter du domaine Vaith.
Mais ce fut elle qui en vînt à mal prendre les paroles du jeune homme. Autant que par son ton supérieur et glacial que par ses mots, il venait de rabaisser d'un coup la Maison Vaith avec un orgueil décuplé. Le regard de la dornienne s'était noirci d'un coup, et elle se mordit la lèvre de ne pas s'insurger d'une telle remarque du fils de Fléaufort. Après tout, elle n'était pas chez elle... elle se devait donc de contenir au mieux son sang dornien. Mais par les anciens dieux, que c'était dur !

« - ...puisque nos familles ont décidé de nous unir, autant ne pas se rebeller en vain contre un monde trop fort pour nous. Nous ne ferions que du mal autour de nous. »

Et quand bien même ? Si le monde ne se souciait pas de son sort, pourquoi diable le ferait-elle ? Lenwyr semblait presque fatigué et résigné à obéir ; comme Swan, à ceci près qu'elle ne jouerais pas le jeu de l'épouse parfaite qui, en plus de suivre les ordres de sa famille, devrait assouvir les moindres désirs de son mari. Elle avait déjà tenté l'expérience une fois et ça c'était trop mal terminé pour qu'elle laisse les choses en reprendre la tournure.

« - Je prend note, dit-elle sobrement, les yeux posés sur Lenwyr. Si vous craignez que je vous fasse perdre la face lors d'une sortie officielle, alors soyez certain qu'il n'en sera rien. Je sais feinter le bonheur plus qu'aucune autre ne saurait le faire. »

L'occasion du banquet en était un bon exemple malgré la fin un peu précipitée de celui-ci. Et encore, si elle avait vraiment perdu son sang froid, elle se serait saisi d'un couteau et aurait poignardé le malheureux barde. Elle n'était plus une enfant et savait se tenir convenablement en public, car c'était ce que sa famille attendait d'elle. Pour rien au monde elle ne leur causerait le moindre tord ; Les Vaith était tout pour elle.

« - Il n'y avait pas de volonté de vous faire offense, reprit-elle. Vous m'en voyez désolée si je vous ai blessé. Je ne voulais que partager mon ressenti. Nous allons bientôt être lié l'un à l'autre, je ne cherchais donc que l'honnêteté - ce que vous m'avez rendu, d'une certaine manière. »

Elle haussa légèrement les sourcils et chercha une réponse dans les yeux de Lenwyr, si tend est qu'il puisse en avoir. Le soleil avait disparu au large, la visibilité commençait à se réduire. Le ciel était encore clair et ne laissait rien paraître de sa couverture étoilée. Le vent, quant à lui, était toujours aussi froid, mais la dornienne ne le sentait qu'à moitié. Elle était parfaitement concentrée sur la conversation qu'elle avait avec l'héritier Fléaufort.

« - Nous sommes encore jeunes. Vous avez peut-être des projets, de l'ambition, comme moi j'en déborde. Nous n'avons pas de raison de nous tirer dans les pattes. Mais..., commença-t-elle, avant de laisser le début de sa phrase en suspend. Elle sourit en coin, avant de reprendre de sa douce voix, ...n'attendez pas de moi ce que je ne puis vous offrir. »

Elle faisait directement référence à cette lueur qu'elle avait vu dans les yeux du noble une minute plus tôt et qu'elle n'avait aucune envie de satisfaire. Non pas que Lenwyr était repoussant... simplement, aimer était un obstacle à ses yeux. Une barrière. Et une voie à prendre pour souffrir comme jamais.
Trop emprise du souvenir de Tristan et surtout de Jane, elle ne pouvait décidément pas se laisser piéger à un petit jeu de séduction inutile et dangereux.
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime03.03.14 22:28

« - Je prend note. Si vous craignez que je vous fasse perdre la face lors d'une sortie officielle, alors soyez certain qu'il n'en sera rien. Je sais feinter le bonheur plus qu'aucune autre ne saurait le faire. »

Feindre d'être heureux, c'était sans doute le mieux qu'ils pourraient faire, dans leur situation. Cette pensée avait quelque chose de profondément déprimant, pour quelqu'un comme Lenwyr. Ce dernier avait en effet prit l'habitude de privilégier son plaisir égoïste avant tout le reste depuis plusieurs années, ne se refusant jamais rien tant que son coeur le désirait. Plusieurs années à mener un train de vie libéré de tout devoir, de toute contrainte, et le voilà qui devait se résoudre à rentrer dans le rang. Néanmoins, c'était ça ou tout perdre, et sans doute sa promise et lui pouvaient ils au moins se comprendre sur ce sujet.

« - Il n'y avait pas de volonté de vous faire offense. Vous m'en voyez désolée si je vous ai blessé. Je ne voulais que partager mon ressenti. Nous allons bientôt être lié l'un à l'autre, je ne cherchais donc que l'honnêteté - ce que vous m'avez rendu, d'une certaine manière. »

Lenwyr se senti aussitôt idiot d'avoir réagi aussi froidement, sans trop réfléchir à l'autre sens possible des mots de Swan. Sans doute que le fait de se rendre compte que son mariage serait moins heureux que celui de son père et la déception qu'il en avait tirer, l'avait rendu plus irritable. De fait, il ne put s'empêcher de voir dans la dernière remarque de sa promise un reproche à peine voilé, qu'il méritait bien d'ailleurs. Après tout, elle pouvait bien se permettre avec lui plus que des formules de politesse apprises par coeur. Il serait bientôt son mari, contre son gré. Et bien qu'ils fussent tous deux loin d'être repoussants par leur allure comme par leurs traits, les deux fiancés semblaient vivre tous deux mal cette situation. Alors à quoi bon se mentir, pensa Lenwyr.

« - Nous sommes encore jeunes. Vous avez peut-être des projets, de l'ambition, comme moi j'en déborde. Nous n'avons pas de raison de nous tirer dans les pattes. Mais... »

Elle avait laissé sa phrase en suspend, laissant Lenwyr accroché à ses lèvres. Ses premiers mots l'avait d'ailleurs intrigué. A dire vrai, le noble bâtissait depuis peu des projets nouveaux et effectivement fort ambitieux. De ces projets qui peuvent faire monter très haut, comme tomber très bas. Car en abandonnant son ancienne vie, l'héritier de Fléaufort avait retrouvé une place qui lui revenait de droit. Or, cette place ne lui suffirait pas. Si il devait se plier à ses devoirs, Lenwyr comptait bien en tirer des bénéfices à la hauteur de ses talents. Que sa promise ait possiblement le même état d'esprit éveillait son intérêt, voir même une pointe de désir. Il y avait dans ce sourire en coin de Swan assez de beauté pour qu'il y soit sensible.

« - ...n'attendez pas de moi ce que je ne puis vous offrir. »

Lenwyr, le regard dans celui de Swan, comprit aussitôt ce qu'elle voulait dire par là. Un instant, il avait cru qu'elle repoussait l'idée de consommer leur mariage mais ce qu'il senti dans ces yeux n'était pas un dégoût ou même de la haine envers lui... C'était une distance. Un gouffre qui les séparait et qui semblait dire que sa promise ne l'aimerait pas, qu'elle le souhaitait pas, qu'elle s'y refusait. Et pour cela, il ne pouvait lui en vouloir. Lui se sentait prêt à l'aimer. Au delà du fait qu'ils devaient s'unir pour la vie, Lenwyr avait passé ses dernières années à rejeter toute forme de relation sérieuse, et comme tout ce qui devient une routine, cela l'avait lassé. Il aurait apprécié revivre ce qu'il avait vécu un temps avec sa "première", Mary. Mais on ne choisit pas qui on aime, et si Swan se refusait à le laisser conquérir son coeur, il l'accepterait. De tout temps, ils sont rares les hommes qui comme son père ont eu la chance de vivre le grand amour.
Lenwyr observa un instant le soleil qui achevait de disparaître à l'horizon, laissant le manteau sombre de la nuit voiler les cieux. Il se demanda un instant si son domaine était réellement aussi beau qu'il lui semblait, ou bien si sa nostalgie et son amour de sa terre en déformait sa vision. En tout cas, Swan ne devait y voir qu'une prison à ciel ouvert. Sans doute lui faudrait il lui en faire découvrir les plus beaux secrets pour qu'elle puissent s'y sentir autrement qu'enfermée. Finalement, Lenwyr lui répondit, avec calme mais non sans une pointe d'amusement,


« - Cela, Swan, je vous le promets. Jamais je n'exigerais de vous plus que ce que vous sentez pouvoir m'offrir. Je vous remercie d'être aussi franche avec moi, ma lady, de ne pas me laisser espérer en vain. Et pour l'avenir... qui sait ? Le vent qui souffle sur ce domaine attise bien des flammes. »

Lenwyr n'y croyait pas trop lui même. Il avait mimé de la main une flamme montante, sa voix trahissant l'humour contenu dans ses mots. En vrai, il espérait juste faire réagir sa promise, et lui faire comprendre qu'ils avaient tout intérêt à devenir complices puisqu'ils allaient devoir jouer comme deux acteurs sur la même scène. Sur le même ton, légèrement provocateur, il lui demanda,

« - Penseriez vous à reconsidérer mon offre de vous faire découvrir le domaine qui sera bientôt le votre autant que le mien ? Je vous assure que vous apprécierez les beautés de notre pays. Et puis... Il désigna d'un geste de tête le jeune garde non loin et, d'un doigt pointé vers le haut de la tour, un autre. Une certaine discrétion est souhaitable pour parler de nos projets respectifs. Car oui, vous ne vous étiez pas trompée à ce sujet, ma promise. Je ne manque pas d'ambitions. »

Lenwyr s'était redressé et arborait le même sourire en coin que Swan, quelques minutes plus tôt.
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime04.03.14 2:28

Lenwyr s'était mué quelques instants dans un silence que la dornienne ne souhaita pas compromettre. Puis il reprit, plus calme et plus détendu, et annonça à sa promise ce qu'elle avait besoin d'entendre. Parfois, les cœurs blessés pouvaient entraîner des réactions démesurées et destructrices mais ce ne fut pas le cas pour l'héritier de Fléaufort qui accepta avec une certaine fatalité de pas voir son cœur trouver écho chez celui de la belle brune. Elle accueillit la remarque en lui rendant son bref sourire, soulagée que les choses puissent se passer aussi bien entre eux. Quant à l'avenir... comment l'envisager ? Il était difficile de prévoir quoique ce soit en ces temps troubles. Partout dans Westeros, la situation commençait à évoluer, et certainement le vent du changement allait-il lui aussi souffler sur les Terres de l'Ouest d'ici peu. Pour l'instant, ce n'était qu'une petite brise venue du Sud, mais qui pouvait savoir ce que l'avenir allait leur réserver ? Swan préférait ne pas tenter de voir trop loin ; à peine se projetait-elle sur la route de Port-Réal, là où son irrésistible ambition saurait se nourrir.

« - Penseriez vous à reconsidérer mon offre de vous faire découvrir le domaine qui sera bientôt le votre autant que le mien ? Je vous assure que vous apprécierez les beautés de notre pays. Et puis... Une certaine discrétion est souhaitable pour parler de nos projets respectifs. Car oui, vous ne vous étiez pas trompée à ce sujet, ma promise. Je ne manque pas d'ambitions. »

Lenwyr lui souriait malicieusement. La dornienne passa en revu les deux gardes qui observait les deux futurs époux du coin de l’œil, puis reposa son regard envoûteur sur son interlocuteur. Il avait un petit côté têtu sympathique qui l'amusait et lui donnait l'envie de le connaître davantage. Rien que pour cela, elle se laisserait traîner dans le domaine des Fléauforts. Mais c'était surtout par rapport à ce qu'il avait dit sur leur projet qui résonna chez Swan ; pour rien au monde elle ne se priverait d'un avis extérieur, qui plus est vu avec un œil jeune, sur ses ambitions.
Sa main alla toucher sensiblement la joue de l'homme, et avec un sourire et un toux doux et amical, déclara :

« - Vous êtes un oiseau rare, Ser. Veillez à ne pas vous approcher trop près des cages qui nous entourent, fit-elle dans un premier temps. Une petite promenade m'irait très certainement, j'espère que vous n'avez pas peur du noir. »

Maintenant que Lenwyr s'était proposé, il avait intérêt à répondre favorablement à la demande de l'héritière de Red Dunes. Car oui, quitte à découvrir son domaine, elle se disait que le faire maintenant, de manière aussi anormale que spontanée, pourrait lui changer les idées avant d'aller se retirer dans ses appartements. Et puis, en un sens, elle était impatiente et curieuse d'entendre Lenwyr lui parler du futur qu'il s'envisageait. Comme pour lui forcer la main et lui donner une raison de plus de ne pas reculer, elle se tourna vers Gaemon, à qui elle s'adressa d'une voix claire malgré la distance.

« - Gaemon, mon brave. Va me chercher le manteau que tu me promettait tout à l'heure, veux-tu ?
- O-Oui Lady Vaith. »

Le jeune soldat s'exécuta et passa à côté du couple avant de passer la porte de la tour, qu'il descendit en toute hâte. D'une main tendue vers la sortie, la dornienne invita Lenwyr à l'accompagner pour faire de même et descendre dans la Cour du Château, d'où il pourrait partir pour traverser les passages du fort. Elle ignorait si le jeune homme irait jusqu'à l'emmener derrière l'enceinte, mais s'il l'aidait déjà à se familiariser avec l'architecture de cet endroit, ce ne serait pas plus mal. Et puis, dans le silence de la nuit tombante, ils pourraient discuter tranquillement en marchant.

« - Alors, Ser, par où commencerons-nous ? Demanda-t-elle une fois arrivée en bas de la tour, où l'attendait Gaemon avec le manteau. Avant que le jeune noble ne réponde, le soldat aida la dornienne à enfiler la fourrure d'ours avant de vite remonter la tour par les escaliers pour se remettre à son poste. »
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime07.03.14 16:30

« - Vous êtes un oiseau rare, Ser. Veillez à ne pas vous approcher trop près des cages qui nous entourent. Une petite promenade m'irait très certainement, j'espère que vous n'avez pas peur du noir. »

Lenwyr eut un sourire aussi surprit qu'étonné. Evidemment, il avait pensé au lendemain en faisant sa proposition, et elle l'avait surement comprit. Ainsi, elle voulait jouer. Le noble pensa un instant à la réaction de son père, qui verrait surement avec sévérité cette escapade inconsidérée...Mais lui pardonnerait aussi certainement. Quenten savait bien qu'un homme est capable de faire beaucoup pour une belle femme. Avant que Lenwyr n'ait pu répondre qu'il était prêt à quitter la demeure à l'instant, elle ne lui laissa de toute façon pas le choix, appelant le garçon avec qui son fiancé l'avait trouvé.

« - Gaemon, mon brave. Va me chercher le manteau que tu me promettait tout à l'heure, veux-tu ? »

Le garde passa à côté d'eux, visiblement très zélé. Sans doute n'avait il jamais connu de femmes pour être aussi intimidé par Swan...Ou bien jamais une femme comme elle. Et sur ce point, Lenwyr n'était pas loin de lui ressembler. En vérité, même si il n'avait pas voulu honorer dés ce soir là sa promesse, sa dame n'aurait eu besoin que d'un regard pour le convaincre. Il savait bien qu'un tel pouvoir sur lui serait dangereux, mais comme tout ce qui exerce un charme trop puissant pour qu'on ait seulement l'envie de s'en dégager, l'ouestrien aimait cet effet qu'elle lui faisait.
Suivant son geste, il avança avec elle jusqu'à la tour, appréciant du regard sa démarche, son élégance. Lorsqu'ils furent en bas de l'édifice, le garde revint, toujours aussi tremblant, avec un manteau de fourrure. Lenwyr remarqua que le vêtement était l'une des plus belles fourrures que possédait son père, mais il n'en dit rien. Quelque chose lui disait que Swan pourrait mal recevoir le présent en connaissant sa valeur. Et tandis que le garçon remontait en vitesse pour reprendre son poste, précaution assez inutile étant donné la tranquillité du domaine ce soir là, la dornienne demanda à son futur époux,


« - Alors, Ser, par où commencerons-nous ? »

« - Appelez moi Lenwyr, je vous en prie. Et je pensais qu'à défaut de vous faire parcourir mon pays par cette nuit, un endroit non loin ferait l'affaire pour parler sans être entendu. »

D'un sifflement, il appela un page qui allait rentrer dans les écuries et lui fit signe de préparer deux chevaux. Le garçon revint, quelques instants après, menant des montures qui avaient de toute évidence servies pour la chasse qu'avait donné Quenten dans l'après midi. Lenwyr remarqua que le jeune page savait choisir. Les deux bêtes étaient superbes, tous deux noires, de robe comme de crinière. Le jeune noble aida sa promise à monter et se hissa lui même en selle sur son cheval. Pour être pleinement romantique, il n'en eut fallu qu'un seul mais Lenwyr se doutait que Swan préférerait être libre de ses mouvements.
La porte n'était pas encore fermée à cette heure, d'autant que des serviteurs du château redescendaient jusqu'au bourg, plus bas, vers leurs foyers. Ils purent donc sortir, non pas incognito mais discrètement. Et, guidé par Lenwyr, ils s'enfoncèrent dans la nuit.


« - Nous y sommes. L'une des plus belles vues du domaine. »

Ils avaient à peine fait une moitié d'heure de chevauchée, sur un chemin large et peu pentu mais qui les avait mené sur la colline, au dessus de la demeure des Fléauforts. Un trajet sur, que l'on pouvait sans peine emprunter par une nuit sans lune, ce qui n'était même pas le cas cette nuit là.
De là où ils se trouvaient, les deux fiancés pouvaient voir une bonne moitié de ce qui serait un jour à Lenwyr, et qu'il allait devoir apprendre à considérer comme sien. Plus bas, le château comme le bourg s'endormaient, les lumières qui s'échappaient des fenêtres s'éteignant les unes après les autres. La lune, elle, illuminait d'une lueur pâle la plaine, les pierres rouges du château et la mer, au nord. Après avoir laissé un instant à Swan pour observer, ou même peut être admirer, ce qu'elle voyait, Lenwyr pointa vers le Nord.


« - Voyez vous cette fine et étroite ligne de terre, à l'horizon sur la mer ? Il s'agit de la première petite île des fers nés, qui marque la frontière entre notre domaine et celui des Fers Nés. J'avais dix neuf ans quand ils se sont rebellés, je les ai combattu ici, pour défendre ce domaine. Un instant, il replongea dans ses souvenirs de ces combats. En fait, il n'avait que peu combattu car son père craignait de perdre son héritier, malgré leur mésentente. Néanmoins, il avait tué son second homme dans cette révolte. Rapidement il se reprit, Un grand gâchis, cette rébellion. Le vieux Greyjoy est peut être solide comme le grès de son trône, mais ses ambitions ont été tuées dans l'oeuf. Sans doute avait il visé trop haut, ou bien s'y était il mal prit. Je ne ferais pas la même erreur... »

Lenwyr se retourna vers Swan, avec un sourire complice, lui montrant par là qu'il n'avait pas voulu refroidir ses ambitions mais bien lui faire comprendre qu'il n'était pas un imbécile irréfléchi. Alors, il lui posa la question qui occupait son esprit depuis leur départ du Fléaufort,

« -Puisque personne ne peut nous entendre à présent... Quelles sont vos ambitions, Swan ? »


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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime17.03.14 17:47

Swan ne s'attendait absolument pas à ce que Lenwyr rentre aussi bien dans son propre jeu ; l'emmener en dehors de la forteresse alors que la nuit tombait comportait une part de risque et de non-conformité aux "règles". Qu'il soit aussi spontanément prêt à les transgresser plaisait à la dornienne. Elle grimpa donc sur le très bel équidé que lui amena le page, avec l'aide de Lenwyr, puis suivit celui-ci jusqu'à quitter l'enceinte. S'en suivit une une balade à travers champs et forêts pour enfin arriver au sommet d'une colline qui surplombait la quasi totalité du domaine Fléaufort. Et il n'avait pas grand-chose de comparable avec ce qu'avait connu la femme du désert.

Elle sourit faiblement, mais très sincèrement, à cette vue. Peut-être était-ce le romantisme d'une chevauchée en duo ou bien le fait qu'elle n'ait su voir la beauté de ce paysage qu'une fois les charmes de la nuit furent tombés. Têtue comme un âne, elle n'en toucherait pas le moindre mot à quiconque ici. Une attitude un petit peu stupide, mais elle préférait ne pas avouer que ces terres n'avaient rien à envier aux terres arides et sèches qui entouraient Red Dunes. Et au fond, ce n'était que parce qu'elle voulait retourner là-bas qu'elle se refusait à admettre qu'elle trouvait ces contrées si enchanteresses.

Lenwyr évoqua alors les Fers-Nés par l'une des îles que l'on distinguait péniblement à l'horizon. Tandis qu'il s'expliquait à ce sujet, la rébellion et ce cher Balon Greyjoy, elle descendit de l'étalon peu confortable qui lui servait de monture. Il fallait dire que monter un cheval vêtue d'une robe, ce n'était pas tellement recommandé - et pourtant, elle le faisait sans arrêt, malgré les désagrément que cela entraînait.

« - Sans doute avait il visé trop haut, ou bien s'y était il mal prit. Je ne ferais pas la même erreur... »

Swan arqua un sourcil en se tournant vers un Lenwyr souriant et visiblement confiant en ses propos. Elle ne releva pas, ni ne fit aucune remarque, ça n'avait pas lieu d'être. Puis il lui posa l'évidente question sur ses propres ambitions. Elle mit un certain temps à mettre des mots sur les idées qui lui trottaient dans la tête ; le silence que lui accorda Lenwyr lui permit de peser ses mots avant de dire quoique ce soit. Mais que pourrait-il lui faire, après tout ? Même si elle avait calmé ses ardeurs, il l'avait dans la peau. Seul un affront aurait su le faire sortir de ses gonds. Alors elle se lança, les yeux rivés sur le domaine et les petite lueurs jaune qui y pullulaient.

« - Je veux devenir... intouchable, dit-elle en insistant bien sur ce mot alors qu'elle tournait la tête vers son promis. Elle resta un moment à le regarder, souriante, puis reprit avec plus de sérieux en reposant son regard au loin. Je veux faire grandir ma famille, lui apporter la gloire et la richesse qu'elle mérite. Pour la gloire, cela semble compromis... mais pour la richesse, je trouverais bien quelque chose. »

Elle croisa les bras sous l'épais manteau de fourrure qui la réchauffait. Son ton était bien moins doux qu'à l'accoutumé, autant parce qu'elle parlait librement qu'il était aussi question de ses rêves.

« - J'espère me faire beaucoup d'ennemis, aussi. Pour, probablement, en détruire quelques uns. Je veux qu'on me craigne, Lenwyr, qu'on ne voit pas en moi qu'une femme qui fera des petits et des petites Fléauforts à tour de bras. A Dorne, les femmes sont plus fortes que dans le reste du royaume, et je vais m'employer à le prouver. »

Elle se tourna, et se fit silencieuse. Puis, d'un air et d'un ton beaucoup plus amusé que précédemment, elle s'exclama presque :

« - Et je souhaite aussi que l'on m'apprenne à manier une lame. Mon père n'a jamais voulu que l'on m'enseigne cela ; et puis, il y a aussi tout l'aspect tactique des grandes batailles qui me fascinent. Après tout, je suis l'héritière de ma famille, il est normal que je puisse défendre ma demeure et ses habitants. Vous ne croyez pas ? »

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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime25.03.14 3:05

Intouchable. Un simple mot, appuyé par un regard de braise, qui avait suffit à intriguer Lenwyr, au point qu'il fut suspendu aux lèvres de sa promise. Il mit pied à terre pour être à son niveau, sans pour autant lui imposer une présence trop proche, trop envahissante. Les bras croisés, dans la posture du seigneur pleinement souverain chez lui, l'héritier de Fléaufort contempla quelques instants dans le silence ses terres dans un silence apaisant. Ce calme, il avait oublié le bien être que cela pouvait procurer. Des années dans la capitale de l'Ouest l'avait plongé dans un océan de sons, de tumulte. Port Lannis ne dormait jamais vraiment, avait on coutume de dire à la cour des Lannisters, et c'était un signe que la ville se portait bien. Mais le jeune noble, retrouvant le silence des campagnes, le simple murmure du vent marin que rien ne vient étouffer, prenait conscience de ce qu'il avait dû sacrifier pour connaître l'ivresse de la ville.

Swan reprit la parole, plus durement qu'à l'accoutumée et, Lenwyr le devina, plus sincèrement aussi. Elle parla de sa loyauté à sa famille, qui restait intacte malgré leur projet. Son fiancé devina que c'était même grâce ou à cause de cela qu'elle se pliait à cette union qui ne lui plaisait pas. Tout de même, qu'elle parvint à rester fidèle à une famille qui l'envoyait loin de chez elle, auprès d'un homme dont elle ignorait tout, il y avait de quoi imposer le respect à Lenwyr qui n'aurait certainement pas accepté, par égoïsme, que Quenten lui réserve le même traitement.


« - J'espère me faire beaucoup d'ennemis, aussi. Pour, probablement, en détruire quelques uns. Je veux qu'on me craigne, Lenwyr, qu'on ne voit pas en moi qu'une femme qui fera des petits et des petites Fléauforts à tour de bras. A Dorne, les femmes sont plus fortes que dans le reste du royaume, et je vais m'employer à le prouver. »

Le jeune noble eut un léger frisson lorsqu'elle lui parla de son désir d'être crainte. Il y avait un peu d'esprit grivois dans cette réaction, un intérêt de toujours pour les femmes de caractère, mais pas seulement. Lenwyr avait longtemps imaginé sa femme tel qu'on lui avait enseigné à l'envisager : fragile, attentionnée, nécessitant protection et soins... Et voilà qu'il était promit non pas à une fleur délicate mais à une rose aussi belle que dangereuse, pour ses ennemis. Elle ne voulait pas qu'on la voit comme une simple mère. Elle venait de convaincre au moins une personne qu'elle pouvait être beaucoup plus.
Puis soudain, elle se retourna vers lui et son humeur devint presque enjouée, tandis qu'elle lui déclarait, sur le ton qu'on use pour transgresser un tabou,


« - Et je souhaite aussi que l'on m'apprenne à manier une lame. Mon père n'a jamais voulu que l'on m'enseigne cela ; et puis, il y a aussi tout l'aspect tactique des grandes batailles qui me fascinent. Après tout, je suis l'héritière de ma famille, il est normal que je puisse défendre ma demeure et ses habitants. Vous ne croyez pas ? »

Quoi de plus normal à ce qu'un père ne forme pas sa fille aux armes, pour un noble de l'Ouest ? Aller dans ce sens eut été contraire aux us et coutumes des sept royaumes, voir même un blasphème. Si le guerrier n'était pas une guerrière, il devait bien y avoir une raison. Et pourtant... L'idée plut à Lenwyr. Il la considéra tout d'abord comme une plaisanterie, puis comme aussi insensée qu'audacieuse, et enfin, comme attirante.
Au contraire de tout ce que les chants et les contes lui avaient apprit dans son enfance, sa femme n'était pas passionnée par le crochet, la broderie et les longs poèmes d'amour maladroits. Quoi de plus normal que Swan ne fut pas sensible à ses tentatives de séduction, plus tôt dans la soirée. Un esprit pareil ne se laissait pas charmer par des méthodes aussi usées. Un esprit rebelle allait de paire avec une soif de liberté difficile à éteindre. Et Lenwyr se sut proche de sa promise, au moins sur ce point.
Il lui sourit en coin, plongeant dans ce regard envoûtant, et lui répondit, d'un ton faussement désolé et embarrassé,


« - Vous savez ce que disent les septons et leurs livres. Si jamais ils vous trouvent en train d'étudier les armes ou l'art de la guerre, ils seront furieux...Son sourire s'agrandit et il cessa de feindre d'être raisonnable, pour poursuivre d'un ton presque espiègle, ...Et cela tombe bien, je n'ai jamais pu les supporter. Je suppose que les dieux ne m'en voudront pas de bousculer un peu les traditions. Je pourrais vous apprendre ce que je sais, si vous êtes d'accord pour m'avoir comme professeur. »

Lenwyr avait conscience qu'il prenait des risques. Autant Quenten saurait fermer les yeux, autant si une autorité supérieure, à la cour des Lannisters, venait à être au courant, ils risqueraient gros. Ca n'était pas assez pour le décourager, trop amusé qu'il était par cette entorse délibérée aux coutumes de son pays.
Il reprit après quelques instants de silence, fixant la lune qui montait dans le ciel,


« - Vos ambitions sont belles, Swan, et je respecte ça. Je crains que mes projets ne soient bien terres à terres comparés aux vôtres. Le vent frais souffla violemment, faisant claquer son manteau, tandis que lui endurait la rafale, immobile. Je veux faire de mon nom l'un des plus respectés et craints de tout Westeros. Je ferais tout pour que ma famille devienne aussi puissante que les Tully ou les Arryn. Même dans l'ombre des Lions, je sens que je peux faire de la Faucheuse une force qu'on ne pourra ignorer. Et qui sait... Quand le vieux lion tombe malade, il faut bien que quelqu'un prenne sa place. »

Des mots dangereux, que Lenwyr n'avait encore jamais prononcé à voix haute. Pourtant, il n'avait cessé d'y penser depuis des années, insatisfait des maigres égards accordés à son nom. Les Fléauforts étaient riches, ils avaient toujours activement servit les Lannisters, et ces derniers n'avaient pas été totalement ingrats... Mais le jeune noble sentait un mépris ambiant envers lui, à la cour de l'Ouest, pas seulement à cause de sa réputation. C'était aussi à son nom que l'on adressait ce dédain insupportable. C'était une chose qu'il était décidé à ne plus tolérer. Et si il fallait se servir du Lion pour mieux monter les échelons de la société, Lenwyr ne s'y refuserait pas.
Il ne se retourna qu'après un long moment vers Swan, lui adressant toujours un sourire, cette fois légèrement crispé. Même prononcés en toute intimité, les mots conservaient leur pouvoir sur l'esprit et le simple fait de s'être ainsi ouvert à sa promise suffisait à faire naître une inquiétude au ventre du jeune homme.
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime06.04.14 12:57

Légèrement anxieuse après les derniers mots qu'elle lui avait adressé, Swan fut absolument ravie que Lenwyr soit de son avis. Si à Dorne, enseigner le maniement des lames aux femmes n'était pas mal vu, elle savait que la situation était légèrement différente dans les autres contrées de Westeros. Peu lui importait, au fond, de la façon dont elle était vue ; que ce soit en mal ou en bien, son seul désir était de ne pas laisser indifférent qui que ce soit qui entendrait parler d'elle dans les prochaines années. Ce fut forcément avec un grand sourire et un fort enthousiasme qu'elle écouta les mots de son promis.

« - Tout ce que vous voudrez, il en va de soi. C'est une grande faveur que vous m'accordez. »

Et pour cause, cela faisait des années qu'elle attendait de rencontrer quelqu'un qui puisse tolérer sa passion des armes et des combats. En tout cas, Lenwyr ne semblait pas le moins du monde gêné par sa requête, ce qu'elle trouvait particulièrement généreux. L'espace d'un moment, l'idée qu'il puisse la voir comme son égal lui traversa l'esprit. Mais lui revinrent alors les mots qu'il avait eu à son encontre quelques minutes plus tôt lorsqu'ils se trouvaient encore sur les remparts de Fléaufort, et là cette idée partit en poussière. Oh, elle n'était pas déçue ! Loin de là. Elle n'avait jamais eu d'espoir de ce côté là ; c'était un pur fantasme, rien d'autre.

Alors que le silence s'était installé, L'ouestrien reprit la parole et évoqua ses ambitions propres. Au début, cela ressemblait beaucoup à ce que Swan envisageait pour sa famille ; comme elle, il accordait beaucoup d'importance à son propre nom. C'est surtout suite à ses derniers mots que Lady Vaith arqua un sourcil, très intriguée. Pour le coup, Swan ne voyait pas en cela quelque chose de terre à terre comme il le lui avait annoncé ! C'était même sacrément... fou.

Doucement, la jeune femme du Sud se tourna dos à Lenwyr, sans répondre à son sourire. Elle réajusta le manteau de fourrure qu'elle portait sur ses épaules et songea à la suite des événements. Elle pensait en vérité que ce serait elle qui entraînerait son futur époux dans le tourbillon infernal des complots et des trahisons, mais au final Lenwyr était comme elle. Elle pensait trouver quelqu'un de prudent qui refrénerait ses folles ambitions, mais non. Ça avait un côté angoissant... mais aussi très excitant.

« - Lord Tywin est un homme qui jouit d'une certaine réputation à Dorne, mais cela vous le savez très bien, dit elle, avant de soupirer longuement et de reprendre : Je vous aiderais à faire des lions des lionceaux qui ne sauront plus ce que rugir signifie. Ce pourrait être très amusant. »

Définitivement, Swan n'était pas une femme comme l'on peut en rencontrer souvent. Mais si elle se montrait parfaitement confiante en disant ces mots, elle avait quand même la crainte de se faire brûler ses ailes à vouloir voler trop près du soleil.

« - J'adore la politique, vous savez. Les faux-semblants, l'hypocrisie ambiante... les sourires de façade, fit-elle d'un ton bien sérieux, le regard posa sur la château. Je suis assez douée dans ce domaine. En tout cas assez pour distinguer le mensonge de l’honnêteté. Et - ne le prenez pas mal - vous avez des progrès à faire en la matière. Vous masquez bien trop peu vos émotions. »

Elle se tourna vers lui et osa se plonger dans ses yeux. Elle pencha la tête légèrement sur sa droite, le regard fixe, puis attendit sa réponse.
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MessageSujet: Re: Fléaufort : La beauté de l'arrogance Fléaufort : La beauté de l'arrogance  Icon_minitime26.04.14 18:14

Lenwyr observait la jeune femme qui lui tournait le dos, un peu surpris. Il avait prit son comportement pour de la crainte devant les ambitions dangereuses qu'il avait dévoilé, et l'Ouestrien n'attendait pas cette réaction étant donné l'idée qu'il se faisait du caractère de sa promise. Aurait il dû tenir sa langue, ne rien lui révéler qui puisse constituer un danger pour lui ? L'héritier de Fléaufort n'imaginait pas un instant qu'elle puisse s'en servir contre lui auprès des Lannisters, mais auprès des Martells... Il lui sembla alors qu'elle frissonnait, malgré le manteau de fourrure. Il eut besoin d'entendre sa voix pour comprendre que Swan marcherait à ses côtés sur le chemin qu'il avait choisit,

« - Lord Tywin est un homme qui jouit d'une certaine réputation à Dorne, mais cela vous le savez très bien. Je vous aiderais à faire des lions des lionceaux qui ne sauront plus ce que rugir signifie. Ce pourrait être très amusant. »

Confiante, forte, une véritable femme du Sud. Certainement pas un fardeau, comme on apprenait à beaucoup de jeunes filles de bonnes familles à l'être. Et en plus, elle était prête à l'aider. Lenwyr sentit le désir à nouveau monter en lui et il s'approcha. Swan lui avait fait promettre de ne pas lui demander un amour qu'elle ne pouvait lui donner, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir attiré par elle. De fait, elle était en train de l'envoûter et lui, bien que conscient de cela, refusait de combattre cette attirance. C'était un sentiment trop rare pour un coeur comme le sien pour qu'il le flétrisse. Il était presque arrivé derrière elle lorsqu'elle reprit la parole,

« - J'adore la politique, vous savez. Les faux-semblants, l'hypocrisie ambiante... les sourires de façade. En tout cas assez pour distinguer le mensonge de l’honnêteté. Et - ne le prenez pas mal - vous avez des progrès à faire en la matière. Vous masquez bien trop peu vos émotions. »

Lenwyr ne pouvait que partager son avis, malgré la piqûre d'orgueil qu'il ressentait en entendant cette vérité désagréable. De fait, le jeune noble n'avait jamais brillé par son esprit mais avait toujours eu l'intelligence d'en être conscient. Les grands discours l'ennuyait, il n'entendait trop rien à tout ce qui concernait trop les idées et pas assez le réel et surtout, il était maladroit avec les masques et les mots dont usaient les courtisans et les puissants. Malgré tous ses efforts pour apprendre, à la cour des Lannisters, Lenwyr était resté comme son père : un soldat qui s'exprime mieux avec une lance et son bras que par un sarcasme bien envoyé.
Swan se retourna pour lui faire face, visiblement en attente d'une réponse. Elle n'avait pas eu besoin de faire une proposition pour qu'il comprenne où elle voulait le mener. Si il lui enseignait les armes, elle aussi avait quelque chose à lui apporter. Et sans doute étaient ils autant experts l'un que l'autre, dans leur domaine. Lenwyr franchit la courte distance qui les séparait, et laissa une de ses mains s'échapper dans les cheveux de sa promise. Après un court instant, il répondit, avec un sourire,


« - Vous avez raison, Swan. Alors pourquoi ne pas achever de fâcher les prêtres ? Enseignez moi à porter un masque et à obtenir par les mots ce que je désire, et je vous apprendrais à manier une épée comme aucune femme ne le sait. Puisque nous devons partager nos vies, tâchons de le faire en égaux. »

Des mots étrange dans la bouche d'un homme, mais rien n'exaspérerait plus Lenwyr qu'une épouse soumise et effacée. Il voulait une femme combattante, enflammée et qui sache lui tenir tête. Peut être était il en cela inspiré par ses propres parents qui avaient trouvé leur bonheur dans ce même mélange des caractères.
Une rafale de vent le ramena à la réalité et il prit conscience que la nuit allait commencer à devenir froide, que par égard pour Swan, il vaudrait mieux retourner au château. Il attendit néanmoins sa réponse avant d'aller détacher les chevaux.
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