298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE

Sujet: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 02.10.13 10:17

Rencontres Princières
Event

An 298, Douzième Lune, Semaine 1, Jour 6.
Dorne, Les Jardins Aquatiques.

La Princesse Targaryen et sa suite étaient arrivés à Lancehélion en pleine nuit après un mois de traversée. A peine avaient-ils débarqué qu'une douzaine de soldats dorniens les avaient entourés et escortés jusqu'à la sortie de la ville. Aucun des soldats n'avait prononcé un mot, pas même le colosse à leur tête. Cette nuit-là fut mouvementé car le petite troupe n'eut pas le temps de se remettre de son voyage naval qu'ils étaient déjà en selle en direction d'une nouvelle cachette. C'est au petit matin qu'ils étaient arrivés aux jardins aquatiques. L'impressionnant guerrier au visage couturé et aux cheveux grisonnants les abandonna là avec la douzaine de soldats et reparti après avoir changé de cheval.

Toujours sans un mot, les soldats et les serviteurs du lieu les installèrent chacun dans une chambre. Ils n'avaient accès qu'à une petite partie du château. Ils entendaient des enfants mais ne les voyaient pas. Ils voyaient des serviteurs mais ne les entendaient pas. Ils étaient néanmoins libres de circuler dans l'aile du château qui leur était réservée, étaient bien nourri et bien traités. Des vêtements propres leurs avaient été fournis, ils avaient pu prendre des bains. Comme un temps de répit entre deux moments explosifs.

C'est dans l'après midi du deuxième jour que les choses changèrent. De nouveaux soldats apparurent et, alors qu'ils étaient tous réunis dans un petit salon, leur impressionnant guide réapparut tenant à la main une tout aussi impressionnante hallebarde. Il prit alors la parole. C'était la première fois que quelqu'un s'adressait à eux depuis leur retour à Westeros.

Je suis Areo Hotah, capitaine de la garde du Prince Doran Martell de Dorne. Celui-ci va vous recevoir, je vous prie de vous défaire de toutes vos armes.

Il les scruta très attentivement pendant que chacun obtempérait puis il les guida dans un couloir qui leur était jusqu'alors interdit. Ils passèrent alors tous une porte et se retrouvèrent sur une terrasse ensoleillée surplombant un jardin empli d’arbuste et de fontaines où jouaient une quinzaine d'enfants. Au bord de la terrasse, un homme se tenait assis sur une chaise munie de roues. L'homme, dont le corps était couvert d'un épais tissus aux couleurs de la maison Martell leur tournait le dos. Il regardait les enfants. Son garde du corps, la hallebarde à la main, vint se place à ses côtés mais ne prononça pas un mot. Cela n'était pas nécessaire. Il attendit. On entendait les enfants rires alors qu'ils joutaient dans l'eau montés les uns sur les épaules des autres. Finalement, le Prince Doran Martell prit la parole.

A l'issus de cette conversation, vous serez tous menés en prison.

Sa voix était ferme, elle ne souffrait aucune contradiction. Il n'avait toujours pas bougé.

Je vous écoute. Dit-il.

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 02.10.13 10:54

Durran ne fut pas surpris par la manière dont ils avaient été acheminés jusqu'aux jardins aquatiques. Profitant de la chambre qui lui avait été prodiguée, le prince prit un bain salutaire et revêtit des vêtements propres. Le style dornien était plus léger que ce dont il avait l'habitude mais avec la chaleur étouffante qui régnait dans la région, ils seraient plus que bienvenus.

Conscient qu'ils recevraient sans doute bientôt une audience devant le Prince Doran ou l'un de ses représentants, le jeune Baratheon choisit de laisser toutes ses armes dans ses appartements. Leur situation était déjà suffisamment précaire en l'état.

L'attente ne fut guère longue puisque le lendemain de leur arrivée, les quatre voyageurs furent amenés jusque dans un petit salon, où leur guide se présenta à eux. Comme il s'y était attendu, le dénommé Areo leur demanda de se défaire de leurs armes avant de les amener dans l'un des rares couloirs auxquels ils n'avaient pas eu accès précédemment.

La vue que les nouveaux venus pouvaient admirer depuis la terrasse était idyllique. Des enfants s'amusaient dans un jardin où poussaient des arbres fruitiers, et où des fontaines avaient été installées, contrastant fortement avec l'image désertique qui caractérisait la majeure partie de la région et notamment sa capitale, Lancehélion.

Pourtant, ce n'est pas sur le paysage que s'attarda l'attention de Durran mais sur l'homme assis sur une chaise roulante. Il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'il s'agissait du suzerain de Dorne mais s'il y eut jamais un doute, le tranchant de ses paroles suffit à le dissiper. Le Prince de Dorne était visiblement un homme dont chaque mot comptait et les premiers qu'il avait prononcés n'étaient pas des plus encourageants.

Bien que l'homme ne se soit pas retourné, Durran s'inclina respectueusement avant de se décider à prendre la parole le premier.

- Mes hommages, votre altesse. Permettez-vous de nous présenter, mes compagnons et moi-même. La jeune femme blonde à mes côtés est Daenerys Targaryen, Princesse des Sept Couronnes et fille de feu le Roi Aerys II. La jeune femme brune à ses côtés est sa protectrice, Illyria. A ma droite se trouve Ser Jorah Mormont de l'Ile-aux-Ours. Quant à moi...

Mentir aurait été non seulement un outrage mais aussi une folie. Ce n'était pas en cachant des informations qu'ils parviendraient à obtenir l'aide du Prince de Dorne. Bien que réticent à révéler son identité à des compagnons qu'il ne connaissait que depuis si peu, le chevalier n'avait guère d'autre choix que de leur faire confiance.

-... mon nom est Durran Baratheon. Je suis le fils aîné et héritier de Robert Baratheon, ancien sire d'Accalmie et Roi des Sept Couronnes par droit de conquête, et de Cersei Lannister. Nous sommes venus vous demander votre aide et votre protection, Prince Doran.

Daenerys Targaryen « Invité »

Rencontres princières

▽ event

Lorsqu’ils accostèrent à Dorne, une douzaine de soldat armé vinrent les acceuillir et les firent sortir de la ville. Ils ne purent se reposer avant d’être arrivé dans un château éloigné de Lancehélion que l’on nommait les jardins aquatiques. Une aile complète leur était réservée mais il ne pouvait circuler dans le reste du château. Elle put prendre un bain et un peu de repos car tout cela était assez épuisant. Il avait chevauché plusieurs heures et la jeune princesse n’avait pas l’habitude de monter à cheval, elle était piètre cavalière. Sa nuit fut mouvementé. Elle ignorait pour quoi mais la peur la tiraillait. Elle se réveilla plusieurs fois en sursaut après avoir fait des cauchemars sur des assassins, sur Viserys ou encore à propos de Drogo qui la retrouvait. Elle espérait que ses cauchemars ne se réaliseraient pas.

Pendant deux jours ils restèrent entre eux à se reposer. Ils pouvaient entendre les rires d’enfants jouant dans les bassins mais pas les entendre. Depuis quelques jours la princesse ne se sentait pas bien mais elle n’avait rien dit et essayer de le cacher. Elle avait quelques nausées au réveil depuis plusieurs jours et elle avait du retard dans ses saignements mensuels. Mais elle ne s’inquiétait pas. Peut-être le stress. Mais au matin du deuxième jour, en s’habillant un détail ne la laissa pas indifférente. Lorsqu’elle enfila sa robe, qu’elle avait l’habitude de porter à Pentos, elle se sentit plus à l’étroit au niveau de la poitrine. Elle se demanda si c’était possible alors qu’elle avait fait en sorte du prendre du thé au lune régulièrement depuis son mariage avec Drogo. Elle en avait juste pas prit la nuit de son départ. Mais Drogo ne l’avait pas touché ce soir-là…mais Durran. Elle inspira et chassa cette idée de sa tête et se rendit dans le petit salon où ils se retrouvaient.

A ce moment le chef des gardes leur annonça qu’il allait les présenter au prince Doran. Il les désarmit et les mena auprès de son prince. L’homme qu’ils rencontrèrent était assis dans une sorte de chaise roulante. Daenerys avait imaginé le prince de Dorne beaucoup plus impressionnant que ça. Mais le ton de sa première phrase refroidis la princesse et commença à la faire paniquer. En prison. Il leur ordonna de parler. La fille du dragon était tétanisée par cet homme qui venait de les menacer en guise de bienvenue. Durran fut plus rapide qu’elle et les présenta. Et il se présenta sous sa vraie identité. La jeune princesse connaissait l’identité du jeune chevalier mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’annonce de la sorte et aussi rapidement. Elle se tourna vers lui avec de grands yeux stupéfaits. Elle en apprenait tous les jours un peu plus sur son cerf couronné.

La jeune fille jeta un regard en coin à Jorah. Elle savait qu’il n’avait pas confiance envers Durran et ne fallait pas que cette révélation crée des tensions aux seins du petit groupe. Elle respira un bon coup et s’adressa au prince de Dorne.
« Messire, je vous suis reconnaissance nous accueillir sur vos terres en dépit de l’Usurpateur qui souhaite la mort de tous les membres de ma famille. J’espère que vous n’aurez pas trop d’ennuis à cause de ma présence car ce n’était pas mon but. »

Elle venait de faire son méa culpat maintenant il fallait passer aux choses sérieuses.
« Le prince Durran m’a permis de m’enfuir d’Essos. Mon frère Viserys m’avait vendu à un chef sauvage dothraki contre une armée pour conquérir le trône de fer, il ne s’est pas rendu compte qu’il n’ait jamais son armée. Quand Durran m’a proposé de partir j’ai accepté pour fuir la folie de mon frère car oui mon Viserys est atteint malheureusement du même mal que feu mon père. J’ai été l’objet de mon frère depuis ma naissance. J’espère que vous pourrez comprendre que je souhaitais mettre fin à son autorité plus qu’oppressante à l’encontre de ma personne. Viserys est au courant que je ne suis plus avec Khal Drogo et que je suis partie, il est partie également mais je ne serais dire où. »

Daenerys avait essayé de parler comme une princesse, en adoptant un ton neutre, respectueux, mais sa voix tremblait légèrement tout comme ses mains.

(c) AMIANTE

Illyria « Invité »

Depuis qu'ils avaient posés le pied sur terre, l'ancienne assassine avait totalement abandonné son déguisement de servante ; elle craignait d'être séparée de la Princesse à un moment si les gens la prenaient pour une simple servante. Et étant donné la tension qu'elle percevait tout autour d'eux ; il valait mieux qu'elle porte en permanence sa tenue de combat. Loin d'être une armure, il s'agissait d'une tenue simple taillé dans le cuir, manifestement sur mesure, avec quelques zones renforcées pour le combat, qui comportait de nombreuses poches et autres cachettes pour ses armes et tout ce dont elle pourrait avoir besoin. Un peu chaud pour le climat dornien, mais le confort n'était pas sa priorité.

Elle jugea qu'elle avait eu raison quand on vient les chercher en précisant bien de ne pas amener d'arme. Illyria ne savait pas exactement qu'elles étaient les dispositions prises par Durran pour la réception, mais manifestement c'était loin d'être parfait. Après un bref regard à sa maîtresse pour confirmer l'ordre, elle retira ses deux dagues à la ceinture, dont celle qui était en acier valyrien. Puis se pencha pour retirer une arme cachée contre tibia, puis encore une autre dissimulée contre sa cuisse, dans une cache de cuir.

Au bout du compte, quatre lames fines et efficaces étaient entassés devant elle, et elle suivit tranquillement la Princesse. Elle ne fut pas fouillée, et même si elle l'avait été, elle doutait que quiconque ait put trouver la dernière arme qu'elle cachait : une très petite dague dissimulée dans une cache de son avant-bras gauche.

Une fois leur interlocuteur atteint, elle ne put que se féliciter encore une fois d'avoir pris ses précautions. Elle avait l'habitude d'avoir à faire avec des clients dangereux, et il était évident pour elle qu'il ne fallait jamais, ô grand jamais, se balader sans armes. Elle ne connaissait pas grand chose des princes de Dorne, mais manifestement, il fallait les traiter de la même façon. Dès que le mot prison fut prononcé, elle se mit à observer tout autour d'elle, surveillant la seule voie de sortie possible, et le bord de la terrasse.

Alors que Durran commençait à parler, elle s'inclina au moment où il prononçait son nom mais ne dit pas un mot. Et son regard s'arrêta sur le Capitaine de la Garde : Areo Hotah. Le plus dangereux, sans aucun doute. C'est sur lui qu'elle tournerait en premier sa lame si elle devait agir. Lentement, elle joignit les mains, se triturant les doigts comme si elle était gênée par ce à quoi elle assistait. En parfaite position pour sortir son arme.

L'assassine entendait des cris d'enfants, c'était parfait. Elle avait appris que les enfants faisaient des otages parfait : facile à porter, facile à menacer et le plus souvent, ils étaient précieux aux yeux des gens. Lentement, un plan de secours commençait à se dessiner dans son esprit. Mais pour l'heure, il faudrait attendre de savoir ce que donnerait l'entretien.

Jorah Mormont « Invité »

Le léger vent du matin venait doucement rafraîchir l'humeur de l'andal. La terre ferme s'était annoncée depuis quelques minutes maintenant et la tension les tenait tous à nouveau. Par de grandes inspirations, Jorah se concentrait sur les moments à venir, sur l'inconnu qui l'attendait. Une fois la manoeuvre achevée, le bateau était aux amarres de manière si solide que le ballotement frénétique à la surface de l'eau ne se faisait plus sentir.
Sans un mot, la compagnie entamait l'une des parties les plus décisives. Quel accueil leur réservaient-on ?
Le chevalier inconnu était en tête, suivi par Daenerys et Illyria. Ser Jorah fermait la marche, gardant un oeil alerte sur le quai, une main posée sur le pommeau de son épée. A cette heure-ci, le calme berçait toujours le port. Leur prise en charge fut rapide, une escouade de soldat les escortaient. Toujours sans un mot, il semblait que le processus bien huilé était en place. La marche fut longue, stressante.

La mort pouvait venir de partout, dorénavant. Jorah échangeait un bref regard avec la jeune garde de Daenerys. Leurs styles différaient en tout point mais ils étaient sur la même longueur d'onde en ce qui concernait la défense de la reine légitime. Pour finir, l'escorte les abandonna dans une partie de château, réservée ou non, qui savait vraiment ce qu'il se tramait par ici... Les chambres de chacun furent proches, l'exilé maintenant de retour avait indiqué d'un regard plutôt expressif à la jeune Illyria, lui indiquant qu'elle se devait d'être aux aguets et d'imaginer que tout pouvait arriver. Vérifier les alentours et se promener n'étaient pas choses aisées en ces lieux, restreints tant qu'on ne les avait invité à pouvoir profiter de plus.

C'est finalement deux jours plus tard qu'on leur demanda de ranger les armes, en présence de leur hôte. Jorah l'avait redouté, chose logique. Son épée et sa dague ne lui serait donc pas d'un dernier recours. Il n'avait jamais été mauvais en face à face, à mains nues, aussi fallait il que son adversaire le soit aussi. Quand il fut l'heure de rencontrer le propriétaire des lieux, l'ordre fut toujours le même, Jorah fermait la marche s'assurant la meilleure visibilité en cas d'urgence. Enfin, il valait mieux pour l'inconnu que tout ceci ne soit pas un traquenard, car pour le moment leurs échanges avaient été quasi nuls. Alors le prince de Dorne était infirme. Jorah n'avait pas de souvenir de ce qu'il avait pu arrivé, sans doute pas intéressé par les histoires de Westeros depuis son bannissement. L'homme couvert par de nombreux tissus fut bref et plutôt clair. Alors c'était ça, le plan? Passer par la case prison... Le visage de Jorah ne trahissait aucune émotion, il restait juste derrière sa jeune protégée, droit, les mains liées derrière son dos. Son regard oscillait entre le leader de sa troupe et le prince handicapé.

Assisté de nombreux gardes, l'assemblée laissait planait un étrange sentiment. Vite dissipé par l'intervention -révélatrice- du jeune chevalier. Un Baratheon. Le premier fils du roi Robert, ce fils mort peu de temps après sa naissance, cette mort qui avait rendu fou le roi. Alors il était vivant. Quelles raisons ont pu poussé quelqu'un a simuler la mort d'un nourrisson? La question fut vite balayée de l'esprit de Jorah. Il se sentait piégé. Il s'était embarqué dans une sale aventure qui causerait sa perte, avec un pourcentage élevé. Mais maintenant que le jeune homme se révèle être un Baratheon, censé être mort, s'annonçant en vie devant un prince qui devait servir notre quête. L'andal aurait voulu l'attraper lui comme elle, Daenerys, afin de comprendre pourquoi. Autant il n'avait guère confiance en Durran avant de savoir qui il était, autant sa côte venait de baisser. Un nom ne prouve rien mais les incertitudes grandissantes autour de la quête du pouvoir, elles troublaient l'équilibre et causaient beaucoup d'incohérences. Jorah sentait son visage rougir par la chaleur de la colère mais se détendait rapidement, en respirant lentement. De marbre, c'était l'attitude à adopter.

Pour la première fois de sa vie, il ne savait vraiment, mais alors vraiment pas comment ils pourraient réussir l'objectif alors que tout ne tient qu'à un fil, déjà entamé par la fragilité.

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 07.10.13 23:08

[HRP : Je me permets de préciser que seul le capitaine de la garde est avec vous sur la terrasse. Le reste des soldats est resté de l'autre côté de l'unique porte menant à la terrasse.]

Lorsque le nom de Baratheon fut prononcé, les poings du Prince de Dorne se crispèrent mais cela ne se vit pas car ses mains étaient cachées sous le plaid. Ses interlocuteurs ne virent pas non plus la grimace de douleur que ce mouvement lui provoqua. Si Doran Martell avait bien conscience de recevoir une ennemie de la couronne, il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle soit accompagnée d'un mort. Il dégagea ses mains de leur cachette pour les poser sur les roues de sa chaise, il voulait voir ces invités, finalement. Aero Hotah ne lui laissa pas le temps de refermer ses doigts déformés par la goutte sur les mains courantes. Il se saisit d'une poignée du fauteuil avec une main, la hallebarde toujours fermement maintenue dans l'autre, et fit pivoter le siège.

Malgré sa maladie, le Prince de Dorne restait un homme à la mine sévère. Quelques rides se dessinaient sur son visage et ses cheveux courts étaient poivre et sel mais son regard indiquait une réelle vivacité d'esprit. Malgré la position peu avantageuse que lui imposait le fait de se déplacer en fauteuil roulant, le Prince de Dorne avait le maintient et l'attitude générale d'une personne habituée à gouverner et à être respectée. Il ne posa pas son regard vers le guerrier brun mais observa attentivement la jeune Targaryen pendant qu'elle s'adressait à lui.

Une fois qu'elle eut terminé, il détailla chacun avec attention. Le maintient de la femme guerrière semblait indiquer qu'elle était mal à l'aise mais son regard démentait cela, elle était à l'évidence sur le qui vive. Le Prince fixa un moment les mains en mouvement de la jeune femme puis s'en désintéressa totalement et son regard ne se reposa plus sur elle. Le chevalier de l'île aux ours, lui, maintenait l'attitude parfaite du soldat qui cache ses émotions. Mais son regard ne semblait pas aussi belliqueux que celui de sa voisine et il avait d'avantage l'air inquiet qu'elle.
Aero Hotah s'était déjà fait les remarques que le Prince était en train de se faire en lui-même. Il s'était donc repositionné, son arme à la main, près de son maître sur le chemin le plus court entre le Prince et la guerrière. Il surveillait attentivement et sans discrétion les mouvements des deux gardes du corps de la Princesse Targaryen.

Le regard du Prince de Dorne se posa un instant sur le prétendu fils Baratheon et remarqua que, effectivement, cet homme ressemblait à l'usurpateur mais il ne poursuivit pas son investigation et reporta aussitôt son attention sur Daenerys Targaryen. Si Doran Martell avait fait venir ses invités aux jardins aquatiques, c'était bien pour les recevoir sur cette terrasse loin de toute oreille indiscrète. Il prit alors, enfin, la parole.

Khaleesi, j'entends vos mots mais ils sont creux. Ne vous a-t-on pas appris que les désirs d'une princesse n'ont pas leur place à côté de ses devoirs ? Votre devoir, si vous prétendez que votre sang doit reprendre le Trône de Fer, était de soutenir votre frère dans sa quête et de rester auprès de l'époux qu'il vous avait choisi en l'aidant à arriver à ses fins et à obtenir son armée. En trahissant le Seigneur Dothrak, vous avez montré que la parole des Targaryen n'a plus aucune valeur et vous avez finalement rendu un grand service au Roi Robert Baratheon en privant celui qui pouvait l'inquiéter de tout crédit et soutient.

Vous vous êtes alliée au prétendu fils mort du Roi Robert Baratheon et vous lui accordez le titre de Prince. Vous semblez avoir suivi cet homme de votre plein gré vers Dorne en abandonnant la cause Targaryen. Nous pensiez vous vos alliés ? Pensiez vous pouvoir entraîner les dorniens dans une guerre absurde contre la couronne ? Vous avez eu tord.

Le regard du Prince était dur, intransigeant. Son garde du corps était en alerte, il sentait la tension que les mots de son maître provoquait sur l'assemblée. Doran regrettait de ne pouvoir se lever pour donner plus de poids à ses mots.

Au final, Khaleesi, soit vous avez décidé de soutenir les positions du Roi Robert Baratheon et êtes ici pour faire tomber ceux que vous pensiez vos alliés. Soit vous êtes très naïves et êtes venue de vous même vous jeter sous son marteau en suivant son émissaire sans aucune garantie ni armée. Dans tous les cas, Dorne ne répondra pas à vos attentes.

Le Prince de Dorne se tut. Il fixait intensément la jeune femme aux yeux violets. Les autres n'avaient plus aucune importance, c'est comme s'ils n'existaient pas. Il attendait la réponse de Daenerys.

Daenerys Targaryen « Invité »

Rencontres princières

▽ event

Lorsque Doran Martell la dévisagea la princesse se sentit vraiment mal à l’aise. Le prince de Dorne avait le regard sévère, froid et le regard d’un homme réfléchis. Elle pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine, elle sentait son rythme puissant. Elle avait l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine. Ses mains tremblaient mais elle arrivait à contrôler les tremblements de peur de son corps. Daenerys faisait tout son possible pour prendre sur elle. Elle devait lutter contre la peur, contre l’envie de faire comme avant de se renfermé sur elle pour se protéger, elle avait envie de s’effacer de revenir la fillette qu’elle avait été. Mais elle avait fait une promesse à Durran. Elle lui avait promis qu’elle abonnait l’enfant et qu’elle prenait son rôle de femme.

Lorsque leur hôte repris la parole et qu’il l’appela Khaleesi, cela lui fit l’effet qu’on lui plantait un poignard dans le cœur. C’était certes un homme intelligent et réfléchis, mais la princesse Targaryen se demandait alors si ce prince avait un cœur sous son apparence dure et froide. Elle se demandait si tous les Martell étaient ainsi. Si Elia avait été pareil que son frère. Elle se posait un tas de question. Elle avait peur mais la peur qu’elle ressente, elle allait la combattre. Elle allait l’affronter. Elle plongea alors son regard améthyste dans les yeux noirs de Doran Martell.
« Ne m’appelez pas Khaleesi prince Doran car vous me l’avez très bien rappelez j’ai faillis à mon devoir d’épouse et j’en suis parfaitement consciente. Alors ne me donnez pas un titre que je ne mérite pas. Mais permettez-moi de vous poser une question. Souhaitez-vous avoir un deuxième Aerys Targaeryen à la tête des Sept Couronnes ? Si votre réponse est positive je repars auprès de mon époux. Mais comprenez bien que Khal Drogo ne donnera jamais une armée dothrakis à mon frère. Ce peuple a horreur de l’eau. Ils ne traverseront jamais le détroit. Viserys n’aura pas d’armée et il n’aura jamais la capacité de conquérir le trône de fer. Je ne dis pas que j’en suis capable, loin de là, mais je ne veux pas subir encore plus longtemps les caprices de mon frère qui de plus m’accuse d’avoir tué notre mère. »

Elle fit une pause.
« Vous m’accusez de m’allier à un Baratheon. Mais Durran Baratheon est surement le seul homme a qui je peux donner toute ma confiance. J’ai confiance en Illyria et en Ser Jorah mais c’est une toute autre confiance que je leur accorde. Oui je lui donne le titre de prince car même si Robert Baratheon est un Usurpateur, il est le Roi actuel de Westeros et par conséquent en étant son fils, il a le titre de prince. Et je m’allie au fils de l’Usurpateur qui souhaite me voir Reine. Le propre fils de Robert Baratheon ne souhaite pas voir son père gouverné. »

Elle confierait sa vie à Jorah et à Illyria mais elle avait confié son cœur à Durran. Elle savait que sa confiance ne serait jamais trahie par cet homme.
« Alors oui je suis peut-être naïve, mais en quatorze ans de fuite j’ai appris à me méfier des hommes Prince Doran. Et je reconnais les hommes auxquelles je peux faire confiance. Je hais Robert Baratheon de tout mon être, je souhaite venger ma famille comme je suppose que vous souhaitez venger la mort de votre sœur. Et ce n’est pas en restant à Pentos ou avec un peuple dothrkis que j’obtiendrais l’apaisement d’un sentiment de haine, de douleur. Je n’ai certes pas connu la rébellion mais je sais que cette guerre m’a privé de ma famille. Alors oui je n’ai peut-être pas l’éducation qu’il faudrait car je n’ai reçu que celle d’un chevalier loyale à ma famille et celle d’un frère atteins de folie. Mais je suis apte à apprendre de mes erreurs. Jugez-moi en conséquence de cause. »

Elle avait fini. Elle n’avait plus rien à dire. Si Doran Martell n’avait pas de cœur, elle savait qu’elle finirait dans une cellule à port réal et l’usurpateur ne serait que trop heureux de pouvoir lui ôter la tête de son corps.

(c) AMIANTE

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 08.10.13 11:30

Le dédain du Prince de Dorne était palpable dans ses paroles, au point que Durran regrettait désormais amèrement de les avoir amenés jusqu'ici. Cet homme impotent n'était pas disposé à les aider et pire encore, il crachait presque au visage de Daenerys. Ce n'est qu'en se souvenant des enseignements de Raymar sur la sérénité que tout chevalier devait adopter qu'il parvint à demeurer calme mais il ne pouvait nier que son sang bouillait dans ses veines à l'idée que ce prince puisse faire du mal à la femme qu'il aimait.

En revanche, la bravoure et le calme de sa princesse lui firent ressentir un élan de fierté et d'admiration. D'une beauté déjà saisissante, Daenerys lui apparaissait plus resplendissante encore tandis qu'elle défendait ses actions et sa cause.

Fixant son regard sur le prince Doran, le jeune Baratheon prit la parole à son tour.

- Vous me surprenez, prince Doran. Il est étonnant pour un homme à la réputation d'être réfléchi de rendre un jugement basé sur de simples suppositions plutôt que sur des faits.

Le ton de Durran était parfaitement calme et son corps ne trahissait pas le moindre signe de nervosité parce qu'il n'en ressentait aucune. Il était conscient en venant ici qu'il pourrait trouver la mort en ces lieux mais s'il devait mourir, ce ne serait pas en tremblant de peur comme un lâche. Sienne était la fureur.

- Mon avis n'a peut-être pas grande importance à vos yeux, après tout vous me considérez sans doute comme un imposteur, auquel cas je ne mérite pas votre attention, ou bien comme un Baratheon, auquel cas je suis certain que vous reporterez sur moi la haine que vous ressentez pour mon ivrogne de père. Après tout, c'est bien comme cela que raisonnent les grands seigneurs de Westeros, n'est-ce pas ? Le roi Robert est pareil, vous savez, il hait tous les Targaryen parce que le prince Rhaegar a volé puis causé la mort de sa fiancée. Si vous ne souhaitez pas m'accorder le titre de prince, cela ne me vexe aucunement. Appelez-moi donc ser Durran, puisque voilà un titre que j'ai gagné seul sans avoir à rougir des actes qui ont couronné mon père.

Le prince s'avançait sur un terrain dangereux mais il n'était pas homme à se laisser mépriser sans réagir. Le Prince de Dorne voulait des réponses ? Et bien si celles de Daenerys n'avaient pas suffi, peut-être qu'il entendrait les siennes.

- Viserys Targaryen est aussi inapte à régner que feu son père ou que le mien. A moins que vous affectionniez les rois fous à lier, dépourvus de charisme et incapables de porter la main sur autre chose qu'une femme, alors bien sûr, il est votre candidat idéal. Je ne lui aurais pas donné trois mois avant que le Khal ne se lasse de ses frasques et le fasse décapiter. En un sens, la princesse Daenerys a fait plus pour sa survie en quittant le Dothraki que le magistrat de Pentos qui a arrangé son mariage.

Durran pensait ce qu'il disait. Nul doute que Khal Drogo aurait vite perdu patience face à ce petit homme dépourvu de toute armée, de toute expérience dans le maniement de l'épée et de tout charisme. Qui sait quel acte insensé Viserys aurait bien pu entreprendre pour forcer Drogo à lui donner son armée... et quelle punition le Khal lui aurait infligé pour prétendre le commander.

- Quant à l'erreur de croire les Dorniens alliés de la princesse, elle est mienne, Prince Doran. J'ai eu l'audace de croire que les Dorniens pourraient se ranger au côté de la dernière Targaryen capable de prétendre au trône et j'ai visiblement eu tort. Je vois que vous êtes parfaitement satisfait du règne de Robert et de sa faculté à fermer les yeux sur les crimes de ses vassaux, en particulier ceux de Lord Tywin Lannister, en échange de leur or.

Il ne fallait pas être un mestre de la citadelle pour comprendre à quels crimes Durran faisait allusion. Tywin Lannister avait fait assassiner la princesse Elia Martell, épouse du prince Rhaegar ainsi que ses deux jeunes enfants, Aegon et Rhaenys. Certains auraient considéré cela impoli voire insultant de rappeler une telle blessure au prince de Dorne mais puisque ce dernier voulait jouer carte sur table, le jeune Baratheon était disposé à suivre la mise.

- Je ne me suis pas rendu à Pentos pour briser un couple ou une dynastie. J'y suis allé parce que sous des allures de paix, les Sept Couronnes s'enfoncent lentement mais sûrement dans un état de dissension qui mènera certainement à une guerre civile. Robert Baratheon n'a pas besoin d'ennemis à l'extérieur de Westeros, il en a déjà bien assez à sa propre cour même s'il ne le réalise pas encore. Je suis allé là-bas parce que je pense que la princesse est apte à faire ce que ni son père, ni le mien n'ont pu faire : régner véritablement sur les Sept Couronnes. C'est peut-être une folie, Prince Doran, une folie dont vous ne voulez pas prendre part. Vous pouvez faire ce que vous voulez de moi, torturez-moi, tuez-moi si vous pensez que cela peut apaiser votre douleur mais de grâce, laissez partir la princesse. A défaut d'avoir Dorne pour alliée, elle mérite au moins que vous lui laissiez une chance.

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 10.10.13 22:47

La jeune princesse Targaryen répondit à la provocation du Prince de Dorne et se défendit du titre qu'il lui avait donné. Un petit sourire apparut alors sur le visage de Doran Martell. La jeune femme devant lui n'était qu'une enfant... Mais elle se présentait comme prétendante au trône et cela n'était pas compatible. Le sourire disparut aussitôt. Elle justifiait ses actes, se plaignait de sa condition, insistait d'avantage dans sa déraison et ses contradictions. Enfin, elle précisait que son éducation avait été incomplète et sur ce point là, Doran Martell pouvait faire quelque chose.

Mais le Prince de Dorne n'eut même pas le temps d'inspirer pour prendre la parole que le chevalier servant de Daenerys entamait à son tour une tirade. Pour la première fois, Doran Martell posa longuement son regard dur sur le jeune homme et le dévisagea. Il lui accorda même toute son attention. L'entrée en matière avait été autant pleine de jugements qu'on le lui reprochait mais il décida tout de même de prendre en compte la proposition et de considérer ce garçon comme un chevalier. Néanmoins, lui aussi était jeune. Il tentait d'attaquer par les sentiments, de raviver la haine du Prince de Dorne pour le Roi et sa famille par alliance. Doran secoua légèrement la tête de droite à gauche, comme pour lui même. Mais finalement, la fin du discours du prétendu Baratheon pouvait paraître censée.

Le Prince de Dorne, ignorant les douleurs permanentes que lui faisaient ressentir ses articulations, laissa un temps pour être certain que les jeunes en aient fini avec leurs vindictes puis il prit la parole une fois de plus.

Ne m'avez vous pas écouté, tous les deux ? Bien sûr, Ser Durran, je souhaite vengeance de toute mon âme. Mais mon désir n'a pas sa place à côté de mon devoir ! Croyez vous que je me contente de vous lancer sermons ? Je suis le premier à appliquer mes mots. Je suis le Prince de l'une des Sept Couronnes. Si vous pensez qu'en tant que tel j'ai le droit d'écouter mes désirs et d'entraîner mes sujets vers la mort dans une guerre perdue d'avance, vous êtes tous les deux trop égoïstes pour gouverner. Et ce tout autant que Aerys II ou Robert Baratheon.

Il se tut. En quelques phrases il pensait avoir répondu à leurs provocations et leur avoir expliqué sa position. Néanmoins, les Martell étaient bel et bien du côté des Targaryens et les choses ne pouvaient se clore ainsi. Il les observait tous les deux tour à tour.

Daenerys du Typhon, malgré tout ce que peux prétendre votre chevalier servant, vous n'êtes en aucun cas apte à gouverner. Vous le dites vous même, vous n'avez aucune éducation dans ce sens. D'ici quelques jours, le Roi sera au courant de votre venue à Dorne, vous devez partir. Mais vous ne partirez pas seule. Je vais vous adjoindre plusieurs compagnons de voyage à commencer par un Mestre et une Septa. Il vous faudra aussi apprendre à vous défendre et à vous battre auprès de votre chevalier.

Le regard du Prince se posa alors sur Ser Jorah et il fit un signe de tête dans la direction de celui-ci pour indiquer que c'était de chevalier là qu'il parlait.

Jorah Mormont « Invité »

L'air devenait pesant, d'autant plus que le retrait de Jorah et d'Illyria se précisait au fur et à mesure que l'entretien se perdait dans d'inutile discours d'espoir. En fait, la scène n'avait que très peu de crédibilité tant la jeune Targaryen et le jeune Baratheon paraissaient comme des enfants en face de cette homme las et fatigué par sa maladie. Et pourtant, ce dernier n'en perdait pas l'art de mettre du poids dans les mots. Ser Jorah restait calme, il s'était attendu à cet obstacle car lui même avait émi les même doutes concernant la viabilité du projet. A l'intervention de sa protégée, Jorah aurait voulu la ramener en pas en arrière, la sommant de se taire. Mais il fallait que tout cela avance, comme prévu elle ne faisait guère le poids dans ses paroles, trop jeune et trop peu expérimentée.
Le Prince de Dorne donnait raison, dans chacun de ses propos, au chevalier exilé. Durant leur traversée en mer, il n'avait cessé de réfléchir à ça et de parvenir aux même conclusions. Était-ce là la sagesse que leur âge pouvait leur accorder?

Durran semblait déjà tenter le tout pour le tout, avait-il le choix... Doran avait sa position mais ne voulait pas risquer sa cité. Tous l'auraient fait, à sa place. Le prétendu mort avait préparé une tirade dont la teneur était déjà plus intéressante et c'est avec attention que Jorah appréciait l'argumentaire.
Après quelques minutes encore de joutes verbales, qui s'étaient finalement révélées formatrices, le Prince Doran y apportait la conclusion finale. Jorah pris une ou deux grosses inspirations pour trouver la sérénité, face à un probable refus et un enfermement immédiat. Voilà où cet éphémère voyage l'avait mené. Les premières paroles semblaient bien signifier qu'il refusait de leur apportait de l'aide, insistant encore sur l'inexpérience des deux leaders.
Illyria paraissait tendue, ses mains trahissaient une attitude étrange, si étrange que si Doran l'avait découvert, elle aurait été faite prisonnière sur le champ. Jorah posa sa main sur la sienne, pour tenter de la calmer et de lui faire partager sa tranquillité.
Ce fut alors une surprise de constater que, malgré l'obligation de quitter la cité, de l'aide leur serait apportée dans leur quête du pouvoir.

Quand le Prince posa son regard sur lui après l'avoir clairement recommandé pour l'apprentissage de la jeune héritière, Jorah inclina la tête pour témoigner sa reconnaissance. A Westeros, il y en avait qui se souvenait encore de lui comme du Chevalier qu'il fut, aux exploits qu'on lui attribuait à l'époque, avant de sombrer dans les vices causés par l'amour.
Entraîner une enfant à tuer pour se défendre, l'apprentissage commencerait alors par le mental et l'esprit, avant de tenir une lame et de s'en servir.
Jorah s'avança un peu et s'agenouilla devant le Prince, avec très léger sourire, murmura assez bas pour qu'on ne puisse pas comprendre :

- Il est bon d'entendre que mon passé m'honore encore, dit-il à voix basse car on ne l'avait pas nommé ainsi depuis avant son bannissement, votre aide et votre implication sont à la hauteur de votre réputation. Je n'ai que peu d'espoir en ce qui concerne cette quête mais si par mon épée et mes actes je peux gagner ma liberté, je n'ai d'autres choix.

Enfin si, un choix, il en existait tout spécialement un tout autre.

Daenerys Targaryen « Invité »

Rencontres princières

▽ event

Daenerys écouta Durran qui appuya ce qu’elle venait de dire. Le discours du cerf était plus agressif et plus provoquant que celui de la jeune princesse. Mais cela n’était que le reflet de leur personnalité. Il provoqua même Doran Martell sur la mort de la princesse Elia et de ses enfants. La jeune Targaryen ne voulait pas vengé seulement la mort de son frère aîné mais de sa famille entière et cela comprenait également Elia, Aegon et Rhaenys. Après tout Elia était sa belle-sœur, et Aegon et Rhaenys ses neveux.

Lorsque Durran proposa de la laisser partir mais que lui s’il le fallait préférer mourir si cela permettait de sauver la vie de la fille du dragon, les sentiments qu’éprouvait la jeune fille reprirent le dessus. Elle n’était pas d’accord avec cela. Elle ne l’abandonnerait pas, elle avait besoin de lui pour qu’il la guide. Elle ne voulait pas être séparée de l’être qu’elle aimait. Son regard se porta sur le fils de son ennemi, ce point était hors de question.

Le prince reprit la parole. Encore un sermon. Mais celui-là ne ressemblait à rien à ce que lui faisait Viserys. Le prince de Dorne était d’un calme remarquable, et cela l’effrayait. Ce n’était pas la même peur que lorsque son frère la sermonnait, là ce n’était pas une peur face à la réaction du prince mais la peur de ses mots, de leurs poids.

Il désirait comme Daenerys la vengeance mais il n’agissait pas, ne voulant pas mettre son peuple en danger. Alors cela faisait dix-sept années, que Doran Martell ne faisait rien pour apaiser la douleur que porter son cœur, pour apaiser la douleur de son peuple. Un suzerain se devait d’écouter la voix de ses sujets, le faisait-il ? Daenerys rebondit sur ce point.
« Je comprends votre position. Nous avons tous souffert de cette guerre directement ou indirectement. Mais il y a une chose que je ne comprends pas. Vous souffrez de la mort de votre sœur, cela se voit sur votre visage. Vous souffrez de votre goutte. Ne souhaitez-vous pas, alléger votre souffrance ? Votre frère souffre également de cela, votre peuple. Le devoir d’un souverain n’est-il pas d’écouter la voix de son peuple ? Je comprends que vous souhaitiez les protéger, ne pas leur faire subir une autre guerre. Mais demandez-leur s’il préfère attendre une vengeance qui ne viendra jamais ou prendre les armes pour assouvir un désir et alléger une peine ? »

Lorsqu’il lui dit qu’il allait la faire partir, elle sentit le désespoir, l’abattement. Ils avaient fait tout cela pour rien ? Elle ne voulait pas retourner à Pentos, elle ne voulait pas retourner auprès de Viserys ou de Drogo. Elle ne voulait pas retourner se perdre dans son enfer d’enfance. Elle voulait apprendre à être une princesse en étant libre, et non en étant un vulgaire objet de convoitise et de marchandise.

Il l’informa qu’elle devrait apprendre à se battre, à se défendre et qu’un mestre et une septa les accompagnerait. Elle n’était pas contre, mais le fait de se voir tenant une épée, lui faisait peur. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. De plus il désigna Ser Jorah pour lui apprendre à se battre. Elle savait d’avance que le chevalier de l’île aux ours serait un bon professeur, mais elle demanderait également à Illyria de lui enseigner de ce qu’elle savait de son art.
« Je suis prête à apprendre tous ce qu’il faut savoir pour être à la hauteur de la princesse que je suis censée être. Mais je vous demande une seule chose prince Doran. Ne nous renvoyez pas à Pentos. Je vous en supplie. »

Elle ne cherchait plus à parlementer avec le prince de Dorne, pour elle c’était une cause perdue, maintenant, elle allait tout faire pour ne pas retourner d’om elle venait.

(c) AMIANTE

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 18.10.13 11:07

Enfin une lueur d'espoir dans une conversation qui avait commencé de manière bien sombre ! Si le prince de Dorne projetait de placer un mestre et une Septa au service de Daenerys, et par conséquent de compléter ton éducation, alors il ne comptait probablement pas la jeter dans un cachot ou pire encore la livrer à son père. Telle avait été la plus grande peur du chevalier dès l'instant où le Prince Doran avait manifesté son intention de les emprisonner.

Jorah Mormont était un chevalier d'expérience, qui avait prouvé sa valeur tant sur le champ de bataille qu'en tournoi. Toutefois, ce n'était pas de ses talents guerriers dont le jeune Baratheon doutait. Le chevalier de l'île aux ours désirait visiblement sa liberté, un souhait compréhensible compte-tenu de l'exil auquel il avait été contraint par Lord Stark. Cependant, qu'était-il prêt à faire pour obtenir un pardon ? Serait-il tenté de les trahir ?

Le plaidoyer de la princesse était touchant mais Durran doutait que le prince se laisse attendrir par ses paroles. Si les années l'avaient rendu sage, elles semblaient également avoir quelque peu desséché son cœur.

- Si vous comprenez le sens du devoir, Prince Doran, vous comprenez aussi le devoir qui incombe à la princesse de restaurer sa dynastie mais plus important encore, d'assurer la pérennité de sa famille. A ma connaissance, seuls trois membres de la maison Targaryen sont encore en vie aujourd'hui : Mestre Aemon de la Garde de Nuit qui doit approcher de son centième anniversaire, le prince Viserys qui montre déjà un stade avancé de la folie qui a frappé son père et la princesse Daenerys ici présente. Quant à mon propre devoir, il découle de la honte que mon père a jeté sur le nom Baratheon. Je ne parle pas de son train de vie débridé ou des dizaines de bâtards qu'il a dû semer aux quatre coins des Sept Couronnes. Tuer le prince Rhaegar en combat singulier était une chose, cautionner un Régicide et les meurtres de trois innocents de la famille royale en est une autre. Pourtant, le seul à s'en être indigné était Lord Stark. Ni le roi Robert, trop heureux de voir des prétendants potentiels disparaître, ni Lord Arryn, à qui je dois d'être encore en vie aujourd'hui, n'ont exprimé la moindre protestation.

Le prince se forçait à rester calme mais il lui était difficile de contenir la colère et la honte qu'il ressentait face aux actes de son père. Tywin Lannister était un monstre, cela ne faisait aucun doute mais Robert Baratheon était censé être un homme juste, qui était entré en guerre parce que le roi fou voulait sa tête et parce que le prince Rhaegar avait kidnappé sa fiancée. A la place, Durran avait l'impression que son père avait été transformé par la couronne qu'on avait mis sur sa tête, au point de cautionner des actes ignobles. Jaime Lannister n'aurait jamais dû être autorisé à rester dans la Garde Royale, ni même à rester libre d'aller et venir à sa guise dans Westeros. Un juste châtiment aurait été de l'envoyer au Mur. En revanche, les assassins d'Elia Martell et de ses deux enfants méritaient la mort, purement et simplement.

- Je vous remercie pour l'aide prodiguée à la princesse. Si vous me permettez, elle aura aussi besoin de quelqu'un pour lui apprendre les rouages de la politique de Westeros et surtout de quelqu'un d'expérimenté pour la stratégie. Ser Jorah est un chevalier expérimenté, qui pourra sans nul doute lui apprendre à se battre et à commander de la cavalerie mais il faudrait aussi à la princesse un commandant qui a mené des armées au combat.

Durran avait conscience qu'il outrepassait sans doute ses prérogatives mais il voulait donner à Daenerys les meilleures chances de survivre et de parvenir à son but. Il tenterait de rester à ses côtés dans la mesure du possible mais sa priorité, c'était elle. Le chevalier avait juré de la servir loyalement et il comptait honorer son serment jusqu'au bout, même si cela voulait dire que le prince Doran le garderait indéfiniment dans ses donjons ou offrirait sa tête à son frère Oberyn.

- En ce qui concerne leur destination, Pentos n'est pas une option. Khal Drogo pourrait trop facilement la retrouver, et il en va de même pour le magistrat qui l'a vendu au Dothraki, Illyrio Mopatis. Quitte à retourner à Essos, il vaudrait mieux que la princesse ne soit pas sur le continent même mais sur une île, telle que Lys ou Tyrosh, où les Dothraki ne pourraient pas l'atteindre. Lys serait sans doute le meilleur choix puisque les cheveux blonds et autres traits valyriens y sont monnaie courante dans la population.

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 18.10.13 12:20

Daenerys insista encore dans sa maladresse et failli mettre le Prince en colère. Croyait-elle donc connaître le peuple dornien mieux que lui ? Il fronça les sourcils et la foudroya du regard. Pensait-elle que les petites gens avaient le loisir de chercher la justice avant de chercher à vivre ou manger ? Il était évident qu'elle ne connaissait rien à la vie en dehors des différentes prisons dorées auxquelles elle avait eu droit. Et qu'avait-elle fait quand enfin la possibilité de rencontrer la réalité s'était présentée ? Elle avait fuit. Secouant doucement la tête, il chassa sa frustration devant l'incapacité de celle qu'il allait essayer de mettre sur le trône et annonça leur départ imminent.

L’apparent changement d'avis du Prince eut son petit effet. Tous semblaient s'être d'un coup détendu après un instant de surprise. Non, Doran Martell n'allait pas les tuer ni les livrer à Robert Barathéon. Au contraire, il leur apporterait de l'aide, du savoir, des professeurs pour la princesse. Celle-ci, d'ailleurs, changea totalement d'attitude se mettant à supplier comme une enfant. Finalement, n'était-ce pas ce qu'elle était : une enfant. Elle avait toujours eu l'habitude que sa vie soit décidée et gouvernée par d'autres. Elle n'avait pas décidé d'elle-même de quitter son frère et son époux, d'ailleurs, c'était séduite par un chevalier qui n'avait rien prévu qu'elle était partie pour Westeros. Imaginait-elle que sa présence suffirait à faire d'elle une Reine ? Que les Sept Couronnes toutes entières allaient se prosterner devant elle ? Les dires du chevalier laissaient entendre que c'était bien ce qu'il pensait, lui : elle était la sauveuse de Westeros. Jeunesse et naïveté que tout cela.

Ser Jorah, lui, semblait avoir compris ce qu'il en était. Il vint s'incliner devant le Prince et s'adressa à lui de manière discrète. Doran Martell le regarda un moment, hésitant sur la réponse à donner. Cet homme servait-il la princesse par obligation ou par foi ? Il serait bien temps, plus tard, de poser la question au chevalier et d'aviser en fonction de sa réponse. Il se contenta donc de hocher la tête et de répondre à l'attention du chevalier :

Garder l'espoir, Ser Jorah, la Princesse a de puissants alliés.

Bien sûr, l'homme ne comprendrait pas le sous entendu... Ou peut être que si... Peu importait. Il l'invita à se relever et porta de nouveau son attention sur les jeunes. Ser Durran, à la suite de la supplique de la Princesse, fit un exposé sur le devoir de Daenerys et la déchéance de son propre père. Le Prince de Dorne se permit un sourire à la limite du méprisant en écoutant ce discours. Qui donc avait bien pu faire l'éducation de ce gamin ? Il faudrait qu'il se renseigne mais il était certain que ceux-là n'étaient pas des alliés de la couronne... Donner au Prince hériter une telle image de son père était stupide. A qui donc Jon Arryn avait-il pu confier l'héritier du royaume ? Doran Martell revoyait encore la Main du Roi qui tentait de le convaincre de rester allié au nouveau Roi des Sept Couronne... Soudain il comprit : Les Tyrell. Ses yeux s'étrécirent. Ce gosse n'avait vraiment rien pour lui, dans la cour de Dorne...

Enfin si, il avait son charisme, il avait sa compréhension de la situation. Se doutait-il qu'il touchait juste en parlant du départ de la Princesse sans s'inclure dans les voyageurs ? Pendant une seconde, le Prince de Dorne s'était demandé si Ser Durran parlait de lui en tant que professeur de stratégie et de politique mais visiblement non. Sa lucidité jouait en sa faveur. Il indiquait clairement qu'il se retirait de l'équation de bon cœur si cela permettait à la Princesse Targaryen de survivre. Elle ne serait certainement pas d'accord, d'ailleurs, le cœur de cette femme-enfant était encore bien trop immature pour cela. Elle devait n'avoir aucune idée du danger qui guettait son compagnon de voyage.

Vous faites erreur, Ser Durran. Les Targaryens sont une grande dynastie et de nombreuses personnes ont encore le sang du Dragon dans leurs veines. A ma connaissance, la Princesse a un lointain cousin expert en commandement et en stratégie qui vit à Essos. D'après mes informations, il serait à Tyrosh, d'ailleurs.

Il marqua une pause et se tourna vers Daenerys.

Je vous ferais quitter le pays. Je m'occuperais de leurrer le Roi. Vous allez m'y aider, bien sûr. Lorsque cet entretien sera terminé, vous retournerez chacun dans vos quartiers pour faire vos paquetages que vous laisserez ici puis vous suivrez mes hommes. Vous serez alors montrés à Lancehélion comme prisonniers. Il ne sera pas dit que le Prince de Dorne soutient les Targaryen. Cela ne doit pas se savoir. Vous passerez une nuit en prison et le lendemain vous serez expédiés vers Port Réal... Du moins c'est ce qu'on croira. Malheureusement votre cortège n'arrivera jamais à destination. Vous, vous quitterez Dorne durant la nuit qui suivra.

Si l'on comptait bien, le Prince de Dorne envisageait très sérieusement de faire passer une journée et deux nuits à Daenerys et sa suite dans les geôles de Lancehélion. N'avait-il pas prévenu ses hôtes dès le début de la conversation que ça se terminerait ainsi ? Il avait juste omit de dire qu'ils feraient ça de leur plein gré. Il était toujours dur dans son ton, toujours ferme dans ses mots. Il donnait des ordres. Tout était déjà prévu, de toutes façons. Trouver des sosies sacrifiables pour la Princesse et sa suite était ce qui lui avait pris deux jours avant de venir les rejoindre... Allaient-ils tous encore penser qu'il était sans cœur de sacrifier ainsi des innocents ou se rendraient-ils compte que c'était leur arrivée guidée par l'impulsion qui l'obligeait à agir de la sorte ? Il reprit.

Vous devrez alors cacher votre identité à tout prix. Si le Roi apprend que vous vivez encore, c'est le peuple de Dorne qui payera votre incompétence. Je ne veux pas entendre parler de vous avant au moins une année. Quant à votre destination... Essos ou Westeros ? Lys ou Tyrosh ? Cela m'importe peu tant que vous faites votre choix vous même sans obéïr à un autre, en Princesse dirigeante... Et en ayant réfléchis aux conséquences possibles de votre choix et à sa faisabilité.

Etait-il nécessaire de préciser qu'elle ne devait pas répondre du tac au tac sous l'impulsion mais prendre un peu de temps pour réfléchir ? Il verrait bien. Dorne serait protégée, de toutes façons, elle apprendrait plus tard, durant ses cours de politique et de stratégie, que le vieux Prince lui avait menti et qu'il n'avait pas joué la survie de son peuple et de sa famille sur un coup de bluff comme pour une partie de cyvose.

Daenerys Targaryen « Invité »

Rencontres princières

▽ event

D’après le seigneur de Dorne, la princesse Targaryen avait de puissant allié. Mais qui ? Elle n’en savait rien. Elle était curieuse de connaître l’identité de ces personnes mais elle se retint de demander. Ce n’était pas l’heure et lieu pour cela. Pour le moment elle avait ses amis et Durran. Le prince de Dorne ne lui semblait finalement pas trop hostile, juste très prudent. La blondinette ignorait le reste cependant.

Durran l’appuya sur son choix de ne pas retourner à Pentos. Et il se proposa de lui apprendre à commander. Daenerys ne pouvait dire non. Ses trois protecteurs allaient lui apprendre des choses différentes pour la rendre plus forte et un mestre et une septa ferait son éducation de princesse. L’ancienne Khaleesi voyait enfin un nouveau départ, une nouvelle vie. Elle allait devenir une digne princesse Targaryen et elle succédera à son frère Rhaegar. Dans ses rêves, elle voulait lui ressembler. Il avait été un grand guerrier, un grand combattant, un grand prince. Elle souhaitait le venger et restaurer l’honneur de sa famille, si elle pouvait encore la restaurer.

Le prince Doran reprit la parole. Elle l’écouta encore une fois attentivement. Il leur expliqua comment ils allaient faire pour quitter Dorne en sécurité. La case prison semblait inévitable. L’idée même de se retrouver dans une cellule effrayer la jeune princesse. Elle se l’imaginait comme un lieu sombre, humide et sale où la solitude était sa seule compagnie.

Il continua sur le fait qu’elle devait prendre le choix de sa destination seul sans obéir à quelqu’un d’autres et qu’il fallait qu’elle cache à tout prix son identité pour Dorne ne paie pas le prix de sa venue. Elle acquiesça silencieusement. Elle ne savait que choisir dans sa destination. D’un côté Lys où elle pourrait se mêlé à la population s’en difficulté et de l’autre Tyrosh avec un lointain cousin qui pourrait peut-être lui apporter du soutien. Au moins elle aurait de quoi s’occuper durant son séjour dans la prison de Lancehélion.
« Je ferais en sorte que vous n’entendiez pas parler de moi durant l’année qui suivra. Je vais essayer de choisir en conséquence de cause notre destination. »

Elle n’avait rien à rajouter. Elle recula de quelques pas vers Illyria en inclinant la tête légèrement. Maintenant si les autres voulaient s’exprimer ils le pouvaient librement. Elle n’avait plus à intervenir sauf si on lui posait une question ou si Doran s’opposait à ce que Durran l’accompagne. Daenerys ne voulait pas partir dans le fils de l’Usurpateur. Pour elle, ce n’était pas imaginable. Elle se battrait comme une dragonne couvant ses œufs pour qu’il puisse rester près d’elle.

Dans sa tête, les réflexions se bousculaient dans sa tête. La discussion qu’elle venait d’avoir avec Doran Martell, sa prochaine destination et est ce qu’elle était réellement enceinte. Elle n’arrivait pas à ordonné ses idées. Elle était un peu désorientée, perdue. Tout allait si vite. Prendre ses propres décisions sans personne étaient-il tous les temps aussi compliqué ? On pouvait dire que pour une première fois, cela faisait beaucoup à la jeune fille de quatorze ans. La fille du dragon devait apprendre vite et bien, mais ce n’était pas une chose facile.

(c) AMIANTE

Illyria « Invité »

^Illyria suivait en silence. Elle n'avait pas grand chose à ajouter à tous ses beaux discours, et à vrai dire elle ne comprenait pas totalement ce qui était en jeu. Si ce n'est le fait que Durran et Daenerys était en train de se faire remettre à leur place par un homme manifestement autrement plus expérimenté en politique. Ce qu'elle comprenait surtout, c'est qu'ils avaient débarqués à Westeros sans plan autre que celui de demander l'aide de cet homme et que cela avait manifestement échoué.

Jorah tenta de la calmer à un moment, posant sa main sur les siennes, elle la repoussa fermement mais sans brusquerie, lui jetant un bref regard pour le rassurer. Elle n'avait pas peur, elle n'était pas nerveuse, elle se contentait de faire son boulot, et cela signifiait faire attention. Pour dissimuler cela, elle devait paraître plus nerveuse qu'elle ne l'était réellement, et il était donc tant mieux que le Prince, et sans doute son garde du corps, remarque cela.

La garde du corps ne se détendit réellement qu'en entendant le Prince expliqué qu'il allait les laisser partir, pour parfaire l'éducation de la Princesse. A présent, les choses devenaient plus claires ; la prison s'expliquait. Du moins … si l'on choisissait de croire Doran aveuglément, et ce n'était pas le cas de la jeune femme. Sans réaction apparente, elle se prit à imaginer un piège ; mais vu que sa maîtresse et ses compagnons semblaient faire confiance à l'autre homme, elle ne pouvait pas faire grand chose d'autre que rester vigilante. Doran préparait quelque chose, c'était certain, mais cela pouvait tourner à leur avantage.

Elle écouta les dernières tentatives de le convaincre d'agir, manifestement inutile. Daenerys ne voulait pas retourner à Pentos, cela semblait logique, d'autant que les Dothrakis y seraient sans doute toujours. Mais dans ce cas, quelles options restaient ? Le Prince de Dorne en mentionna une autre qui fit visiblement tiquer la garde du corps. Tyrosh ? Il serait donc à Tyrosh maintenant ? C'était une option encore plus risqué que de rester ici, et elle devait prévenir l'héritière des dragons. Elle attendit que celle-ci ait finit de parler, et hésita : devait-elle parler maintenant ?

Elle examina un instant la situation, puis jugea que cela ne changerait pas grand chose, et qu'il serait intéressant d'examiner les réactions du Prince à cette remarque. Il était déjà intéressant de noter qu'il surveillait le Dragon Noir. Illyria prit donc la parole, avec un accent marqué et caractéristique des cités libres.

- Tyrosh n'est pas une option, Madame. Le Dragon Noir aura du mal à vous tolérer dans la même cité que lui. Si la Compagnie Dorée doit revenir en Westeros, ce sera avec un Feunoyr à sa tête.

Pire que tout, Baeron Feunoyr était un leader charismatique, ses hommes le suivraient partout. Jamais il ne pourrait céder sa place à une Targaryenne, ni même la partager. D'autant que l'objectif de la compagnie avait toujours été de prendre le trône de la lignée principale. Le regard d'Illyria effleura un moment Durran.

- Si nous ne lui offrons rien d'autres que votre nom et des promesses, il n'aura aucune raison de nous garder en vie. Surtout vous, Madame.

Jorah Mormont « Invité »

De puissants alliés. Les mots de leur hôte résonnaient encore dans l'esprit de Jorah. Fallait-il peut-être comprendre autre chose. La fatigue du voyage prenait un peu le pas sur le chevalier, le décourageant à toute réflexion plus poussée. Il se contentait de prendre du recul, derrière le trio de jeune. Joignant ses mains derrière son dos, son regard oscillait entre le Prince et le jeune Durran, la discussion prenait fin. Il était temps car il craignait un dérapage, la jeune protectrice de Daenerys paraissant tendue.
Une attitude qui pouvait les desservir. Le plan proposé par Doran était bien ficelé, témoin d'un esprit vif et averti, qui avait tiré parti de cette entrevue. Il n'y aurait guère de situation confortable dans leur quête, dorénavant. Et se plier aux exigences de leurs hôtes à venir serait a accepter à chaque fois.

Ce fut au tour de la jeune garde d'apporter son point de vue, plutôt bienvenu tant qu'elle ne venait pas s'adresser directement au Prince. Et elle n'avait pas tort, son argument se tenait. Quand le regard de Jorah croisa ceux de son trio, il acquiesça d'un léger hochement de tête pour appuyer cette remarque.
Le temps semblait figé en l'air, ses jambes étaient sujettes aux crampes, Jorah se tourna d'abord vers les siens pour signifier qu'il serait bon d'en arrêter là pour aujourd'hui et ensuite vers Doran, sans dire un mot. Il souhaitait à présent qu'ils aient le droit de se retirer pour préparer leurs affaires et de mettre la marche en avant.
Beaucoup de choses avaient été dites et il était temps maintenant que les heures à venir servent au repos et à la réflexion, à froid et individuellement.

[Désolé pour la courte réponse, c'est surtout pour ne pas vous bloquer]

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 04.11.13 22:15

Pour une fois, Danaerys se montra sage et Durran resta coi. Voilà que ces enfants comprenaient enfin ce qu'il en était. Les choses iraient ainsi plus vite. Mais, alors que Doran Martell allait lancer la suite des festivités, la garde du corps de la princesse, jusqu'alors silencieuse, prit alors la parole. Le Prince de Dorne eut énormément de mal à retenir un soupire de désolation. Néanmoins, il était surpris que la demoiselle sache de qui il parlait. Le Fraakhen mettait un point d'honneur à cacher son identité et même les membres de la compagnie dorée ignoraient qu'il était l'héritier Feunoyr. L'information lui était arrivée par un réseau d'espionnage très discret et d'une efficacité étonnante. Il n'était pas certain que le Roi lui-même soit au courant de l'existence de cet homme.

Mademoiselle Illyria, pensez vous que mes préconisation concernant le fait que la Princesse Targaryen doit choisir par elle même ne vous concernent pas ? Vous êtes à ses côtés au quotidien, j'aimerai que vous respectiez d'avantage son intelligence. Si vous ne la pensez pas capable de prendre des décisions seule, elle ne le sera jamais. Vous ne devez pas choisir pour elle mais donner des conseils les plus éclairés et objectifs possibles. Certes, le Fraakhen a un caractère bien à lui mais pensez vous qu'il soit arrivé là où il est grâce à des impulsions de violence irréfléchies ? Et pourtant, vous avez raison, cet homme est à la tête de la Compagnie Dorée. Il possède l'armée donc Danaerys a besoin et n'a aucune raison de vous la livrer pour rien. A vous de voir de quelle monnaie d'échange vous disposez.

Après avoir fusillé la demoiselle du regard pendant tout son discours, il posa un regard appuyé en direction de la fille du Dragon. Puis, se tournant vers le jeune cerf, insista de nouveau :

Ca vaut aussi pour vous, Ser Durran : des conseils avisés, pas de tentatives de manipulation ou d'influence sur les choix de la Princesse.

Il marqua une dernière pause puis hocha la tête. Il était temps de mettre les choses en branle.

Vous pouvez vous retirer. Vous allez préparer vos affaires. Des vêtements sont posés dans vos chambres respectives, mettez les, ce sont ceux que porterons vos doubles, je veux qu'on vous voit avec. Laissez toutes vos affaires une fois préparées, elles seront sur votre bateau quand vous quitterez Dorne. Aero, reconduisez les. Ser Jorah, vous restez avec moi encore un moment, s'il vous plait.

Le garde du corps allait dire quelque chose. Il ne trouvait pas sûr de laisser son Seigneur avec un chevalier inconnu mais le regard ferme du Prince de Dorne le fit taire. Il inclina la tête en signe d'assentiment. De toutes façons, les gens présents ici, à part peut être la jeune mercenaire, étaient désarmés. Il s'éloigna donc de Doran Martell et se dirigea vers la porte laissant à peine le temps aux jeunes gens de saluer le Prince avant de les conduire de nouveau à leur chambre.

Une fois qu'il fut seul avec le chevalier, Doran Martell le détailla de haut en bas un long moment. Il n'était pas certain d'avoir pris la bonne décision. Allait-il prendre le risque de révéler certains secrets ? Non, il devait aborder la question autrement. Il ne pouvait pas se permettre d'en dévoiler trop.

Ser Jorah, pourquoi servez vous la Princesse ? Est-ce par foi ou pas obligation ?

[HRP : Dany, Durran, Allyria, je vous invite à décrire que vous faites vos paquetages. Vous pouvez discuter un peu entre vous de ce qu'il vient de se passer et de ce qui va vous arriver. Je vais continuer à échanger avec Jorah, vous avez donc un peu de temps.]

Jorah Mormont « Invité »

Le prince les congédiait enfin. Enfin, tous sauf Jorah. Le garde du corps personnel semblait ne pas être en accord mais un regard avait suffit pour régler le différend. Le chevalier adressa un coup de tête approbateur à ses compagnons, il les rejoindrait plus tard. Il ne pouvait pas refuser cette ordre, il n'en était pas question, car le sujet de la discussion à venir serait d'intérêt.
Il se doutait d'ailleurs de la raison de cet entretien en tête à tête. Peut-être n'aurait-il pas dû afficher son pessimisme quelques minutes auparavant. Ou bien serait-ce autre chose que Doran lui demanderait.
La porte se refermait, les laissant seuls. L'exilé fit quelque pas pour se rapprocher de son hôte et prit le luxe de s'asseoir, ses jambes éreintées ne sauraient le supporter plus longtemps. Doran semblait plus détendu que précédemment, l'attitude d'Illyria qu'il avait sûrement interprétée d’insolente.
Il s'étirait afin de réveiller son corps, endormi, endolori même. Le prince ne lui en voudrait sûrement pas, les courbettes n'étaient plus de premier ordre.

Quelques secondes s'écoulaient encore dans le silence absolu. Jorah croisait les bras et portait son regard sur son vis à vis. Bref et précis, sa question restait suspendue dans l'air. Il s'y attendait et pourtant c'était comme une surprise empoisonnée. Que répondre quand on ne connait pas soi même la réponse ?
Réfléchir longtemps serait suspect. Le prince était habile et saurait détecter la fraude. Jorah avait l'expérience de ces hommes là. Rien ne servirait de chercher à mentir.

- Vous connaissez les faits, qui nous ont amené ici. J'ai cru au plan de Vyseris, sans toutefois y adhérer. La princesse - ou Durran - en a décidé autrement. Sa disparition mettait en échec ce qui était prévu, j'ai du rapidement choisir. Elle représentait ma meilleure chance.

L'amertume, le sentiment qui dominait. Ce goût confus. Les choix de la princesse étaient ceux de ce Baratheon. Autrefois exilé par les siens, Jorah savait qu'en Essos, il l'était probablement maintenant aux yeux des Dothrakis, du Khal Drogo.

- Je vous ai confié mon pessimisme tout à l'heure. Ce Durran ne m'inspire guère confiance et pourtant la princesse le suivrait aveuglément. J'ai bien peur que l'amour altère son jugement. Ils sont jeunes, ils n'ont pas idée de ce qu'il faudra faire pour arriver à renverser le trône.

La question? Oui, il tentait de détourner la réponse plus donner le moins de précision possible. Doran avait fort bien conseillé à la jeune Targaryen de prendre elle même ses décisions. Et pourtant il savait tout deux qu'elle n'en serait pas apte.
De son point de vue personnel, Jorah souhaitait plus que tout regagner ses titres, effacer l'ardoise qui pesait injustement sur son dos. Qui connaissait Jorah, savait l'homme qu'il était réellement.

- Mon très long exil me rend aveugle sur Westeros, prince. Compte tenu de ce que défendent Durran et Daenerys et de ce que vous savez sur ce continent d'aujourd'hui, est-ce viable ?

Jorah était finalement un inconnu ici, il ne pouvait plus se fier à ces anciennes connaissances du continent. Bien des choses avaient du changer et s'il fallait savoir, c'est bien Doran qu'il fallait consulter. A sa question, Jorah aurait même pu répondre. Depuis le début il n'accorde aucune chance à leur voyage. Ou très peu.
Peut-être parce qu'il savait qu'une autre porte de sortie permanente lui était offerte. Maintenant qu'il était revenu.

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 06.11.13 10:54

Il n'y avait pas grand chose sur la terrasse mais Ser Jorah dénicha une chaise en fer et s'y installa. Visiblement la vigueur du chevalier avait souffert de son age ou de son exil et il n'arrivait plus à maintenir trop longtemps la rigueur et la rigidité propre aux jeunes adoubés. Le Prince de Dorne nota l'information mais n'en dit rien et n'en pris pas non plus outrage. Lui même s'était détendu et adossé au dossier de son fauteuil. Il écoutait les enfants crier et jouer au niveau inférieur et s'en délectait comme s'ils s'étaient tus pendant toute la conversation précédente.

Il ne quitta pas l'exilé des yeux pendant tout le temps où celui-ci parlait. Il notait même certains détails. Jorah parlait de « sa » meilleure chance et non ce celle d'un quelconque plan. Il dénigrait l'intelligence de la nouvelle génération, mais savait-il mieux qu'eux quoi faire ? Cela n'était pas forcément certain. Par contre, il se montra aussi capable de recul et de remise en question. Il connaissait une partie de ses lacunes et demandait conseil et informations au Prince de Dorne pour avoir une meilleure vision de la situation. Celui-ci sourit et hocha doucement la tête.

Pour vous parler honnêtement, Ser Jorah, du moins autant que je puis me le permettre, aujourd'hui, Westeros est fidèle à son roi dans la grande majorité. Les alliés des Targaryens se font très discrets et à raison. A moins d'avoir une armée et de plonger les Sept Royaumes dans la guerre, la dévastation et le sang, ni Vyseris ni Danaerys ne pourront l'évincer.

Il marqua une pause. C'était malheureusement la vérité. Le Nord était allié au Roi sans retenue. L'Ouest l'était aussi, par mariage. L'Est, depuis la mort de Jon Arryn, c'était un peu plus flou mais Lady Lysa ne ferait pas la guerre contre les Barathéon. Les Tyrell, s'ils avaient réellement éduqué ce garçon, servaient aussi le Roi. Les terres de l'Orage appartenaient aux Barathéon. Restait Dorne qui s'était éloigné sans rompre les liens et que ne rentrerait pas seule en guerre pour une simple raison de survie. Mais Doran avait un puissant amis à la cours qui saurait favoriser le retour des Targaryens sur le trône quand ça serait le bon moment. Quand il le déciderait, en gros...

Mais c'est en Robert Barathéon que Westeros croit. Et le Roi n'est pas forcément entouré que d'alliés. La mort récente de la Main du Roi n'a rien de naturel. Et... si ce gamin est réellement le fils de Robert... Il y aura au moins deux prétendants au Trône de Fer après la mort du Roi... Au moins...

Il marqua une pause. Si ce chevalier brun était le fils du Roi, le Prince blond l'était-il réellement ? Cela posait de nombreuses questions... Et si les héritiers actuels n'étaient pas les enfants de Robert, qui le savait ? Stannis avait quitté Port Réal avec le décès de la Main, était-ce anodin ? Combien de personnes de confronteraient pour le Trône après Robert ? Peut-être serait-ce alors le bon moment pour intervenir ? Mais quoi qu'il en soit, il faudrait attendre le feu vert des alliés des Targaryens. Il reprit.

Tant que le Roi Robert est sur le Trône, Westeros est soudé et fort. Les Targaryens doivent être patients et attendre. La mort du Roi ouvrira certainement une période nettement plus trouble.

Il reporta un long moment son regard sur le chevalier et conclu dans un sourire.

Avez vous la patience, Ser Jorah ? Je peux tout à fait séparer votre groupe, vous voulez votre liberté, prenez la. Je ne saurais vous rétablir dans vos droits mais je vous préfère loin de Danaerys si ce n'est pas par conviction et pour elle que vous l'accompagnez.

Jorah Mormont « Invité »

Conscient que son attitude vis à vis de la situation passée, présente et à venir pouvait changer la donne à son encontre, il n'était pourtant pas possible de faire autrement pour l'andal. Son honnêteté lui permettrait de profiter de la sagesse de son hôte afin de tirer au clair certains points importants. Sa cécité face à l'inconnu se profilant devant eux le rendait quelque peu nerveux. Avant son bannissement, Jorah avait connu et gagné des batailles, il connaissait les pièges de la société et pourtant il s'était fait prendre là où il ne pensait vraiment pas échouer. Ne pas savoir à quoi ressemblait Westeros aujourd'hui ne le rassurait donc pas. Et Doran confirmait peu à peu, dans ses dires, les inquiétudes de l'exilé concernant la jeune princesse et son chevalier servant. En définitive, Jorah pu consolider ses pensées, le trône ne tomberait pas à moins d'une force de frappe conséquente. Qu'on ne pouvait trouver aisément, du moins très lentement. Et quelle difficulté serait-ce de monter cette rébellion sans alerter Port-Réal. Les espions étaient partout (...).

C'est ensuite que le prince réitéra sa demande auprès d'un Jorah marqué par la fatigue. Il n'y couperait pas alors il prenait le temps de choisir ses mots. Il avait encore du temps à passer pour la protection de Daenerys. Leur voyage serait très long et sans lui, en tout modestie, il n'y arriverait sans doute pas. Après tout, sa motivation première avait été de se rapprocher de la princesse afin de pouvoir rentrer sur ses terres. Et sans le savoir, elle avait réussi, sur un chemin sur lequel on ne l'attendait pas.

- Je suis un criminel ici, mais suis-je recherché? Serait-je reconnaissable? Je ne compte pas vivre reclus, en attendant mon heure. Stark m'a condamné bien vite, comme il a tout aussi vite oublié mes services durant les guerres.

Jorah sentait la colère monter. Des années maintenant qu'il avait enterré ce souvenir. Des années pendant lesquelles il s'était beaucoup attelé à compartimenter son esprit. Prenant le luxe de marquer une petite pause, il respira un bon coup et retrouva son calme intérieur. Doran lui offrait pourtant une opportunité de s'en aller. Mais il se refusa à cette hypothèse, sa liberté ne lui serait pas rendu pour autant.

- Je l'ai suivi car je savais qu'à terme, m'allier à elle me rendrait ma liberté. Trop longtemps j'ai vécu comme un ermite. Si vous avez entrevu une forme de conviction nulle, ce n'était pas ce que je voulais faire paraître. Je suis à son service, au sien uniquement. Mais inutile de vous préciser que si je sens que ses ordres ne sont plus vraiment les siens, je composerais en fonction.

Il croisait les bras et soutenait le regard de Doran. Il était hors de question que Durran lui dise quoi faire, et comment le faire. Ce jeune homme avait tout à prouver. Mais pas n'importe comment. Doran avait de toute façon été clair sur la hiérarchie à venir.

- Disons que l'influence qu'a Durran Baratheon sur elle ne me plaît guère. Elle avait une armée puissante, qui pouvait lui permettre de conquérir d'autres armées sur Essos. J'ai la crainte aussi qu'elle ne soit qu'une marionnette pour lui. Quelle armée assez puissante, assez nombreuse, aujourd'hui à Westeros, s'allierait à sa cause ?

C'était la dure réalité. C'était sur l'autre continent qu'une armée digne de leur rébellion aurait pu voir le jour, loin des affaires du trône. Même si Viserys avait vendu sa soeur pour des hommes. Même si abandonner cette enfant au Khal Drogo était immoral. Même si tout ce premier plan perdu était fait de mauvaises choses, ils avaient là des possibilités grandissantes. La question à poser et qu'il ne poserait pas, était : qu'offrait Durran à Daenerys pour la reconquête du pouvoir ?

Daenerys Targaryen « Invité »

Rencontres princières

▽ event

La remontrance que fit le prince de Dorne à sa tueuse ne plut pas forcément à Daenerys. Illyria ne s’était pas adressé à lui mais à elle. Et la jeune femme n’avait toujours que donner des conseils à la fille du dragon rien de plus. L’ancienne prostituée était au service de la princesse bien avant son mariage avec Drogo et jamais elle ne l’avait manipulé. Elle lui donnait juste des conseils, la rassurait, la rendait plus forte. Doran Martell n’avait pas à intervenir selon la Targaryen, quand sa protectrice lui adressait la parole. Elle jeta un regard doux à Illyria pour la remercier de son avis sur la question. Dany avait entendu les histoires entre Feunoyr et Targaryen. Les tensions entre les deux familles étaient grandes.

Le prince de Dorne fit la même remarque concernant la manipulation et autres à Durran avant de les congédier tous sauf Jorah. Que voulait-il à son chevalier ? Pour le coup Daenerys devenait suspicieux envers le prince de Dorne. Elle n’avait bizarrement plus confiance en lui. Elle n’arrivait pas à le cerner, il était trop différent des hommes que la jeune fille avait croisés tout au long de vie. Elle inclina légèrement la tête avant de suivre le garde de l’homme. Elle alla préparer ses affaires, elle s’arrêta un instant sur les œufs. Ses doigts parcoururent lentement leur surface pétrifiée par le temps. Elle les emballa soigneusement avant d’enfiler les vêtements posés sur son lit.
Elle alla ensuite trouver sa protectrice.

« Illyria, je vous remercie de m’avoir donné votre avis concernant Baeron Feunoyr. Doran Martell n’aurait pas dû vous reprendre sur ce que vous avez dit. Vous avez toujours été honnête envers moi, continuez je vous prie quoique ait dit cet homme. Vos conseils comptent beaucoup. »

Elle lui sourit. La compagnie de la mercenaire était quelque chose d’importante pour Daenerys. Elle s’était attachée à sa protectrice, et elle avait une totale confiance envers elle. Elle l’avait suivi dans la traversée du détroit, elle avait été là au moment de son mariage avec Drogo.

Elle voulut lui parler des soupçons qu’elle avait sur son état, mais était-ce le bon moment pour en parler ? Elle n’en savait rien. La princesse ne connaissait rien dans ce domaine, elle se disait que peut-être la tueuse en savait un peu plus. Mais la jeune fille avait peur d'en parler, elle ne s'attendait pas à devoir affronter cela si tôt. La fille d'Aerys avait pris tellement de disposition avec son époux pour éviter cela que maintenant la sœur du Roi mendiant ne savait que faire. Daenerys avait tellement de questions à ce sujet, elle ne savait même pas par où commencer. Devait-elle l'annoncer à Durran, devait-elle garder le secret ? La jeune fille n'en savait rien.

(c) AMIANTE

Sujet: Re: 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 6 - DORNE 17.12.13 18:39

[HRP : Excusez moi d'avoir tant tardé à répondre]

Le Prince de Dorne écoutait attentivement les paroles de l'Andal. Celui-ci semblait clairement vouloir se mettre au service de la Princesse. Qu'en serait-il si c'était à Viserys que revenait le trône au final ? Qu'importe, c'était le retour du Trône de Fer aux Targaryens qui comptaient pas l'allégeance d'un chevalier en exil. Il fallait juste éviter la guerre entre le frère et la sœur mais le discours de Daenerys ne semblait pas aller dans ce sens. La réaction de Viserys était une toute autre question et ça ne serait pas à Doran de s'en préoccuper. Le discours du chevalier exilé était néanmoins très clair concernant sa réticence à l'égard du jeune chevalier sorti de nul part. Doran l'avait écouté exprimer ses intentions, ses doutes et ses objectifs en opinant de la tête pour l'encourager à s'exprimer. Il fini par prendre la parole d'une voix assez basse, comme sur le ton de la confidence.

Vous pouvez oublier Ser Durran, j'ai d'autres projets pour lui. Mais n'en parlez pas à la Princesse avant d'arriver sur Essos, cela compliquerait les choses.

Puis, d'un ton plus ferme, se redressant sur son siège, il enchaîna.

Vous faites le choix de la suivre alors que vous pouvez partir. Tenez vous bien à cette décision. Vous irez là où elle le décidera et vous la servirez loyalement. Vous participerez à son éducation et assurerez sa protection. Tout manquement vous coûtera la vie, soyez-en certain.

Après un silence, il leva sa main déformée par la goutte en direction de la porte du balcon.

Rejoignez vos compagnons de voyage, Ser Jorah, préparez vos affaires et soyez crédible lors de la mascarade que nous présenterons au peuple.

*.*.*

Lorsque chacun eut fait son paquetage et revêtu les habits préparés pour lui, le petit groupe fut réuni dans le petit salon où Aero Hotah les attendait. Un plateau de victuailles à grignoter était servi et l'homme les invita à se restaurer rapidement.

Nous retournons à Lancehélion dès maintenant. Nous ne ferons pas de pause. Une demi-heure avant d'arriver, vous serez attachés et une garnison nous rejoindra. Vous entrerez dans la ville les pieds et points liés, le visage découvert, attachés à vos chevaux. Vous serez alors guidés à la cellule où vous passerez la nuit. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus. Finissez votre vin, nous partons.

Sur ces mots, il avala quelques olives, vida sa coupe d'une traite et attrapa quelques tranches de bacon et du pain avant de quitter la pièce comptant bien être suivi.

*.*.*

Tout se passa comme Aero Hotah l'avait prédit. Les quatre voyageurs rejoignirent Lancehélion avec une escorte d'une dizaine de personne. Le voyage se fit à vive allure et aucune parole ne fut échangées. C'est aussi sans un mot qu'on les attacha à l'approche de l'arrivée et qu'une vingtaine de soldats les rejoignirent. Ils traversèrent la ville sous les regards surpris des habitants. Certains se désintéressaient deux, d'autres se demandaient qui ils pouvaient bien être. D'autres encore, reconnurent la Princesse Targaryen pour ce qu'elle était grâce à ses caractéristiques physiques si particulières.

Mais arrivés au château du Prince de Dorne, ils furent séparés. Chacun fut enfermé dans une pièce différente sans savoir où étaient les autres, s'ils étaient proches ou loin les uns des autres. Une couchette et un repas chaud les attendaient dans leurs cellules.

[HRP :
Durran, Illirya, Jorah, vous avez droit à des geôles normales sans être des oubliettes. Vous êtes seuls sans contact avec les autres.
Durran, on ouvre un topic entre toi et moi dès que tu es de retour et prêt à RP.
Dany, je souhaite que tu fasses un lancer de dé à la suite de ce message. Je t'ouvre un topic particulier juste après... Le Prince a encore des choses à voir avec toi ^^]

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