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[Au large de Belle-Île] Naviguer vers des jours meilleurs

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AuteurMessage
Silithia Lannister




Personnage
Age du personnage: 18 ans
Surnom: Silith / la Colombe / la Lionne / la demoiselle aux trois bateaux
Métier/Titre(s): Lady suzeraine de l'Ouest / Seconde héritière de la maison Farman

Silithia Lannister
« Colombe tachée de noir »

Copyright : Insuline (Echo des Plaines) / Justayne
Citation : La Houle nous emporte !
Corbeaux : 725
à Westeros depuis : 15/07/2014
[Au large de Belle-Île] Naviguer vers des jours meilleurs Empty
MessageSujet: [Au large de Belle-Île] Naviguer vers des jours meilleurs [Au large de Belle-Île] Naviguer vers des jours meilleurs Icon_minitime03.02.19 21:38

naviguer vers des jours meilleurs
Greydon Bonfrère - Cleyton Farman - Silithia Lannister

An 299, Lune 9, Semaine 1, Jour 1,
Castral-Roc.


Silithia commençait à s’impatienter. Cela faisait un mois que Tyrion avait adressé une missive à lord Balon Greyjoy, et celui-ci ne semblait pas décidé à répondre. Quatre jours – c’était le temps qu’il fallait en moyenne à un corbeau pour aller de Castral-Roc aux Îles de Fer. Quatre jours ! Si la seiche ne souhaitait pas coopérer, que le Roi ne les aidait pas, et que Tyrion attendait patiemment d’une réponse tombe du ciel, alors elle se débrouillerait seule et se tournerait vers d’autres personnes. C’est avec cette pensée qu’elle s’empara rageusement d’un morceau de parchemin et d’une plume.


« A lord Greydon Bonfrère,
Seigneur de la Maison Bonfrère,
Sire de Cormartel,

Lord Greydon,

Vous détenez à Cormartel, j’en suis sûre, des otages de la Maison Lannister. Je souhaiterais les récupérer, et suis disponible pour entamer des négociations afin que ceux-ci retrouvent leur place ici, à Castral-Roc.

J’aimerais que nous nous rencontrions afin de discuter de la libération des otages, mais aussi afin que je vous fasse part d’une offre que vous ne sauriez refuser.

J’espère obtenir une réponse rapide. Je suis bien moins patiente que mon époux.

Lady Silithia Lannister,
Dame de la Maison Lannister et de Castral-Roc,
Lady Suzeraine des Terres de l’Ouest. »


Si les menaces à peine voilées de Tyrion n’avaient pas fonctionné, peut-être qu’offrir plus que de l’or à ces barbares des îles saurait les convaincre…

* * *

An 299, Lune 9, Semaine 3, Jour 6,
Au large de Belle-Île.


Greydon et Silithia n’échangèrent que quatre missives avant de se rencontrer. Quelques jours plus tôt, le seigneur de Cormartel avait indiqué à la dame de Castral-Roc qu’il l’attendrait sur son navire au large de Belle-Île. Elle avait accepté de l’y rejoindre à deux conditions : elle emmènerait à bord un seul homme, et garderait dans sa barque un homme de Greydon pour s’assurer qu’il ne l’enlève pas. Ainsi, elle partit pour Belle-Île avant de monter dans une barque, seulement accompagnée d’Addam Lefford et de son oncle, Cleyton.
Elle laissa Addam dans la barque, ainsi que le second de Greydon, et monta à bord du navire de Greydon seulement accompagnée de Cleyton. Tous les hommes du Fer-Né et Addam furent désarmés, leurs armes placées dans la cabine où fut conduite Silithia.

A peine entrée dans la cabine, la dame s’assit face au Fer-Né.

Où est le vin ?, demanda-t-il.

Silithia sortit deux bouteilles : une de la Treille et une de Dorne. Greydon appela alors quelqu’un ; Cerenna Lannister entra dans la pièce, venue servir le vin. Le seigneur se mit à la tripoter sous le regard consterné de la dame de l’Ouest. Elle lança directement le sujet principal qui l’avait amenée à contacter Greydon.

Qui détenez-vous hormis Cerenna ?
Je n’ai que Daven et Cerenna.

Ils marquèrent une pause. Cerenna semblait ne pas avoir été maltraitée, mais elle restait une otage. Greydon reprit.

Je ne vous donnerai pas Cerenna, elle est à moi. Je vous donne son frère.

Silithia réfléchit – un potentiel héritier mâle, un Lannister à bonne réputation, célibataire de surcroît, à Castral-Roc ? Était-ce seulement une bonne idée ? Elle grimaça.

Vous ne détenez pas une autre fille ?
Je n’ai que Daven et Cerenna, répéta-t-il.
Très bien, soupira Silithia. Va pour Daven. En échange, il épousera l’une de vos sœurs, pour vous remercier de votre générosité.
Il épousera Gwen.

La lionne hocha franchement la tête, puis enchaîna sur un tout autre sujet.

Je propose que nous enchaînions sur… l’offre dont je vous parlais. Une offre commerciale.
C’était le plan de Glenhild dès le départ, être en position de force pour négocier au niveau du transport maritime.
J’aimerais vous proposer un partenariat commercial entre l’Ouest et Cormartel. J’aimerais étendre le commerce de l’Ouest au-delà de tout ce qui a été fait jusqu’ici. Je veux commercer avec Essos et les Îles d’Été. Et si nous ajoutons à cela les Îles de Fer… Elle laissa sa phrase en suspens avant de reprendre. Mais nous pourrions aussi aller bien plus loin si nous scellions une véritable alliance.
Je veux aller plus loin, dit Greydon. Je fournirai des bateaux et aiderai à la reconstruction de la flotte de l’Ouest grâce à mes charpentiers de marine en échange de bois pour reconstruire es boutres sur les Îles de Fer. Quand vous aurez de nouveau une flotte, je fournirai des guerriers pour protéger les marchandises.

Silithia hocha la tête.

Malheureusement, nous sommes partis pour nous contenter d’une simple puissance commerciale là où nous pourrions aussi obtenir la puissance politique, à condition de s’allier et de marcher ensemble. Cette optique pourrait-elle vous intéresser ?

Greydon sourit.

Je n’ai pas besoin de vous pour étendre mon pouvoir politique. En revanche, j’ai besoin de vous pour ne pas me manger le retour de bâton de la Couronne.
J’ai besoin d’alliés. Et vous aussi en aurez besoin, bientôt, or je suis la tante du futur Roi, et je me rendrai très bientôt à la capitale afin de discuter avec lui.
Je ne suis pas débile.
Que désirez vous ?

Greydon éclata de rire.

Je désire vous baiser.

Silithia resta calme.

Vous avez déjà une lionne dans votre lit, cela devrait vous suffire. De toute manière, je suis bien trop sauvage pour vous.
J’ai déjà côtoyé des sirènes bien plus sauvages que des lionnes, mais si vous me défiez, je suis prêt à relever le gant.

La lionne lui offrit simplement un sourire froid, avant que Greydon ne reprenne plus sérieusement.

Je veux la prospérité des Fer-Nés.
Et je veux la prospérité des Ouestriens… Cerenna pourrait-elle sortir ?

Greydon ordonna à Cerenna de quitter la pièce, ce qu’elle fit aussitôt. Silithia reprit.

Je veux la prospérité de mon peuple, mais ce n’est pas ce que veulent les Lannister.

Il haussa un sourcil et sourit en coin, faisant le rapport entre les paroles de Silithia et sa demande de faire sortir Cerenna.

Ce n’est pas non plus ce que veut Balon.
Alors nous en sommes au même point. Le même désir, le même obstacle.
Pas exactement, je ne m’appelle pas Greydon Greyjoy mais Greydon Bonfrère. Il me faudra encore franchir bien des obstacles pour parvenir à prendre le pouvoir sur les Îles de Fer. Alors que vous êtes ici en qualité de Suzeraine, je le sais puisque cela m'a coûté un otage et mon second.

Silithia fronça légèrement les sourcils.

Et je ne suis pas Silithia Lannister. Ce n’est qu’un vulgaire personnage. Je suis Silithia Farman.
Et ni l’une ni l’autre n’a de bateau.

Il rit.

Ça peut s’arranger.

Greydon acquiesça d’un signe de tête.

C’est pour ça que nous sommes ici.

Silithia sourit en coin.

Aidez-moi à obtenir l’Ouest, et je vous aiderai à prendre les Îles de Fer.
En quoi pourriez-vous m’aider à prendre les Îles de Fer ?
Que croyez-vous ? Que les Ouestriens sont fidèles à Tyrion ? Mon époux est bon et juste, mais sa lignée est tyrannique. Mais il est aussi naïf. Qui a signé le contrat cédant Castamere à la Foi ? Tyrion. Qui l'y a poussé en agissant dans l'ombre ? Moi. Qui se rapproche chaque jour un peu plus de son peuple en formant des alliances ? Moi. Qui a échoué lors des négociations avec Balon Greyjoy ? Tyrion. Qui a aujourd'hui la possibilité de ramener un otage des Iles de Fer ? Moi.

Silithia leva fièrement le menton et reprit.

Je peux vous aider à prendre les Îles de Fer car mon pouvoir grandit et que le peuple m'est fidèle à moi. Je peux vous aider parce que le futur Roi est mon neveu, et parce que je possède des contacts que vous n'avez pas. Saisissez-vous seul des Îles de Fer, et vous ramasserez la merde des Greyjoy. Tout ce qui est arrivé ces derniers mois, de votre fait, ce sont les suzerains des Îles de Fer qui le paieront. Qu'ils soient Greyjoy ou Bonfrère. Je peux appuyer votre légitimité de façon à vous épargner la colère de la Couronne. Voilà en quoi je peux vous aider.
Vous pouvez donc m'aider à garder les Îles de Fer, mais pas à les prendre. Cependant, c'est tout ce que je voulais savoir, quant à moi, je peux vous aider à faire prospérer l'Ouest grâce à nos accord commerciaux.
Je suis certaine qu'une alliance permettra à chacun d'obtenir ce qu'il désire.
Si je n'en étais pas persuadé, nous serions déjà en route pour les Îles de Fer avec la Suzeraine de l'Ouest comme nouvel otage.

Il sourit en coin. Silithia en fit le même.

Je m'en doute. Mais si je n'étais pas persuadée que vous accepteriez mon offre, je ne serais pas sur ce navire. J'ai donc, comme je le disais, pour idée de commercer avec les Îles d’Été et les Cités Libres. Ajoutons à cela les Îles de Fer, jusqu'ici peu portées sur le commerce avec le continent, et nous pourrions aisément concurrencer le commerce des Redwyne.
Nous ne faisons pas de vin, mais nous pouvons protéger vos marchandise, établir des comptoirs sur les Îles d’Été et razzier quiconque se mettra en travers de votre chemin.
Si nous lançons cet échange entre l'Ouest et les Îles d’Été, avec l'appui des Îles de Fer, nous nous enrichirons rapidement…

Silithia marqua une courte pause avant de reprendre, un sourire au coin des lèvres.

L’or finance les guerres.

Greydon reprit alors.

Le savoir-faire de nos marins et de nos guerriers ainsi que de nos charpentiers de marine, mais aussi notre fer… Et vous, qu'avez-vous à mettre sur la table à part un lien de parenté par alliance avec un Roi dont vous ne pouvez me garantir qu'il vous prêtera l'oreille ?
Je peux vous offrir un mariage.

Elle sourit en coin.

Je suis déjà marié à une Lannister.
Je porterai bientôt l’héritier de l’Ouest, j’en suis certaine.
Encore faudrait-il qu’il soit viable.
Je peux également vous proposer l'un de mes nombreux cousins, ou alors mon frère ou même ma sœur. La Maison Farman est grande, et sera un jour à la tête de l'Ouest, j'en suis persuadée.

Silithia s’en voulait un peu de vendre ainsi sa famille, surtout son innocente sœur, sa si douce Iline. Mais l’offre sembla intéresser Greydon.

Votre sœur pour mon frère, votre frère pour ma sœur. Ainsi nous serons liés à jamais, et nos ambitions ne feront qu'une. Mais avant, je dois vous rappeler à qui vous devez votre pouvoir. Votre nom et Tyrion. Certes, les Lannister sont des tyrans et votre époux un nain peu légitime à la place qu'il occupe, mais vous seule, croyez bien que vous ne ferez pas le poids contre Jaime et Cersei Lannister qui, dois-je vous le rappeler, n'est autre que la mère du Roi, pas sa tante par alliance. Ainsi, vous pensez avoir renforcé votre pouvoir en diminuant celui de votre époux, mais vous vous affaiblissez tout autant.
Mon frère pour votre sœur, reprit Silithia. Je souhaiterais garder l'un des deux pour raffermir la position des Farman dans l'Ouest. Jaime et Cersei ne prendront jamais ma place. Jamais. J'affaiblis les Lannister, et je fais en sorte que les Farman s'élèvent.
Votre sœur pour mon frère, avec une dote conséquente.
D'accord, à condition qu'elle soit bien traitée.
Pourquoi ne le serait-elle pas ?, demanda Greydon.

Il sourit.

Parce que vous vous êtes permis de tripoter Cerenna sous mes yeux. Je ne tolérerai pas que l’on traite Iline ainsi. Elle n’est pas une putain.
Cerenna n’est pas une putain, c’est ma femme-sel, je trancherai la gorge de quiconque poserait la main dessus excepté moi.
J’espère que votre frère se conduira ainsi, lui aussi.
Je puis vous le garantir, répondit le Fer-Né.

Silithia fronça légèrement les sourcils, inquiète pour l’avenir de sa sœur mais aussi agacée de la condition de Cerenna.

J'aimerais aussi récupérer les otages Lannister que vous détenez. Vous souhaitez garder Cerenna, je vous la laisse. Mais les autres…
Oui, cependant, je ne peux rien vous garantir car je n'ai pas ces otages, ils sont entre les mains d'Harras Harloi et de Balon Greyjoy, vous comprendrez aisément à quel point il est important, pour vous comme pour moi, que je récupère le Trône de Grès et que je garde mes sœurs dans l'optique de faire des alliances au sein des Îles de Fer. Harras était un fervent partisan de Glenhild et j'espère pouvoir le rallier en lui offrant en mariage une autre de mes sœurs, quant à Balon, j'ignore encore comment me débarrasser de lui.

Greydon reprit alors en souriant.

Je voulais juste vous énerver un peu, j’aime les conversations animées.
Quel dommage que n’y soyez pas parvenu.

Elle sourit à son tour.

Non, mais  je connais maintenant votre point faible, ce sont bel et bien les Lannister, mais pas dans le sens où je l'aurais cru, dit-il en souriant encore.

Silithia étouffa un rire moqueur.

Développez votre pensée, quelle est donc ma faiblesse, exactement ?
Vous les haïssez.
Et pourtant, je marche parmi eux.

Greydon sourit et but une gorgée de vin. Cleyton, resté silencieux depuis le début, but à son tour. Un silence s’installa dans la cabine. Le Fer-Né piqua un bout de fromage de chèvre du bout de son couteau, et le mangea en dévisageant la dame. Elle leva alors sa coupe, remplie de vin dornien.

A notre alliance, et l’avenir radieux qui s’annonce.
On attend pas votre sœur ? Cerenna !, gueula Greydon.

La femme-sel arriva rapidement pour les servir à nouveau sous le regard satisfait de Cleyton, qui afficha également un immense sourire. Silithia ne sourit pas – Cerenna et elle ayant été amies.

On fait quoi en attendant votre sœur, on baise ?

Silithia laissa échapper un soupir – avec un Fer-Né dans la cabine, les choses allaient forcément finir par dégénérer.

Vous en avez pas marre de niquer avec un mec qui a les bras trop courts pour vous faire un câlin ? Et les jambes trop courtes pour vous embrasser sans tabouret ?
Il est à la bonne taille pour mettre sa langue ceci dit.

La dame regarda furieusement son oncle.

Je charrie pas, je me dévoue. Si vous avez besoin d’un vrai mec pour vous faire jouir, vous savez où me trouver.

Silithia soupira.

Je crains que non. Pour l’heure, je crains que les Fer-Nés soient encore hostiles à l’égard de quiconque n’est pas des leurs, il serait donc risqué d’envoyer ma sœur sur un navire.
Je crains que sans votre sœur, notre accord ne tienne pas.
Vous aurez ma sœur, mais je veux être certaine qu’il ne lui arrive rien lors du voyage.

Silithia souffla et but une gorgée de son vin.

J'espère ne pas commettre une erreur en vous faisant confiance. Iline se trouve pour le moment à Castral-Roc. J'ai été chargée de lui trouver un époux. Je suis certaine que votre frère sera un parti idéal.  Je devrai régler quelques détails avec mon père et prévenir Iline de son mariage à venir. Je partirai très bientôt pour Port-Réal. Iline sera à Cormartel d'ici deux semaines maximum.
Bientôt les navires de l'Ouest seront protégés par les miens, bientôt, des charpentiers de Grand Wyk viendront à Port Lannis non pour brûler votre flotte, mais pour la reconstruire, bientôt, Harras Harloi sera mon beau-frère et Balon Greyjoy mon beau-père, bientôt, j'aurais amassé suffisamment d'or pour convoquer les états généraux de la royauté, bientôt, mes greniers seront pleins à craquer, prêts pour l'hiver. Bientôt, votre sœur sera Princesse des Îles de Fer, Princesse du Sel et du Roc.

Silithia sourit en coin à ces mots. Greydon reprit.

Ainsi, cette fois, c'est moi qui suis contraint de vous faire confiance. Soit, je vous montre ainsi ma bonne foi. J'attendrais votre sœur au large de Castral Roc, vous n'avez pas de bateau suffisamment sûr pour faire la traversée en cette saison.
Trinquons.

Silithia leva une nouvelle fois sa coupe, un sourire aux lèvres. Greydon trinqua alors et but, affichant un sourire satisfait.
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