« Il y a de ces nouvelles que l'on apprend, sans vraiment arriver à se décider si elles sont bonnes ou mauvaises. Le genre de nouvelles qui font se créer en nous de nombreux sentiments, tous à l'exact opposés. Une crainte grandissante couplée à une grande joie, le tout dans un mélange étrange, arrivant même à nous faire demander ce que l'on ressent réellement. Voilà une chose singulière qui était arrivée à ser Gwayne Serrett, chevalier de l'Ouest et homme fidèle des Lannister, se retrouvant à Port-Real suite à un fait d'armes important dans sa jeunesse. Dès lors il était devenu chevalier au service de la nouvelle famille royale, avec pour mission secrète de veiller sur la reine et ses futurs enfants, chose qu'il avait fait du mieux qu'il le pouvait depuis.

« Mais alors, qu'elle était donc cette fameuse nouvelle ? » me direz-vous. Hé bien, laissez-moi vous conter cela.

Le moment qui nous intéresse se déroule par une belle après-midi au Donjon Rouge. La maisonnée était encore en état de choc, en effet quelques jours plus tôt la jeune princesse Myrcella fut la cible d'une attaque. Fort heureusement elle n'y perdit pas la vie mais y laissa de la peau, du sang et des larmes. Voyez-vous, l'on réussit tout de même à lui entailler la joue, laissant sur son joli petit visage une hideuse cicatrice qui ne s'en irait probablement jamais complètement. Le chevalier avait honte, honte de ne pas avoir tenu sa parole envers lord Tywin. Honte de ne pas avoir put sauver le visage de cette pauvre princesse. Dès lors, le combattant s'attendait à des représailles de la part du lion, une punition, un exil ou que sais-je encore. Gwayne était plutôt bien placé pour savoir l'homme généreux en remerciement, mais sans pitié envers ceux qui l'avaient déçus.

Le jeune homme se baladait dans les jardins du château ne sachant vraiment quoi faire, préférant profiter du spectacle qu'offrait la vue sur toute la cité plutôt que de ruminer dans son coin. Malheureusement pour lui, la tranquillité et la solitude qui lui avait offert ce lieu ne dura pas très longtemps. En effet, un soldat vint le chercher, le visage sévère, sûrement las de le chercher de partout depuis un moment, mais, l'ouestien ne fit pas le rapprochement, pensant à une nouvelle des plus graves. Ce que lui dit l'homme ne le rassura pas, convoqué par la reine elle-même. S'en était fini de lui, voilà tout ce à quoi pensait le chevalier. Avec le temps, il avait apprit à connaître cette femme. Une femme forte à la poigne de fer, prêt à tout et capable de tout pour sa famille. C'est … Ce dernier point notamment qui l'inquiétait. Sa vie touchait-elle donc à sa fin ? Qu'adviendrait-il de Rowena ? Serait-elle, elle aussi punie pour les agissements de son très cher frère ? L'idée le terrifia. Pourtant, il n'avait pas à être si anxieux, en vérité, il n'était en rien responsable de cet incident, lui-même n'était pas chargé de la sécurité de la famille, du moins pas officiellement. Alors, que la reine le convoque, cela n'aurait pas dû autant le perturber … Et pourtant.

Durant l'escorte qui le mena aux appartements de la reine, le chevalier ne cessait de cogiter. Qu'avait-il fait de mal ? Un bref instant l'idée qu'on le fasse venir pour ses bons et loyaux services le traversa, d'autant plus que peu de temps avant, le chevalier avait aidé à la protection de la reine, alors qu'il était présent complètement par hasard. La garde rapprochée avait fait une erreur, s'éloignant de la lionne, la laissant à la merci d'un assaillant supplémentaire. Fort heureusement, le paon put intervenir à temps, réussissant à défaire le malandrin sans le moindre mal. Ainsi … Pour quelle raison le faisait-on venir ? Son cœur balançait. Allait-il mourir ? Ou allait-il recevoir des remerciements ? Au fur et à mesure que le couloir défilait, son cœur s'emballait. Mais lorsqu'ils s'arrêtèrent devant la grande porte, son organe était sur le point d'exploser.

La porte s'ouvrit, et Gwayne pénétra dans la salle, nerveux comme jamais. S'inclinant respectueusement, il prit la parole.

« Votre majesté, vous m'avez fait mander, je suis venu aussi vite que possible, j'espère ne pas vous avoir fait trop attendre. »

Jetant un rapide coup d’œil aux décoration, il remarqua la richesse de celle-ci. N'étant jamais entré dans un tel lieu, il fut … Impressionné. Son regard se posa alors sur sa reine, un air sérieux comme à son habitude, vêtue de riches vêtements, alors que lui … Ne portait qu'une simple tunique aux couleurs de sa demeure. Il se sentait idiot et loin d'être à sa place. Nerveux, il tenta de s'excuser dans un sourire idiot.

« Si j'avais su, je me serai vêtu de manière plus convenable, jamais je n'aurais pensé avoir à me présenter devant vous, je … Je m'excuse. »

A nouveau son cœur s'emballa. Sa fin était-elle venue ? Il espérait que non. »