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Il se peut que tu me manques [Talla]

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MessageSujet: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime11.12.13 22:56

An 298 - Lune 12 - Semaine 4 - Jour 5


Talla,

Je ne sais pas moi-même pourquoi j'ai pris ma plume aujourd'hui. Tu vas me trouver idiote, mais tu es la seule à laquelle je peux me confier. Je sais que nous ne nous sommes pas quitter de la meilleure façon ni même que nous ayons été proches. Mais tu restes ma sœur et dans l'immensité de Port-Réal, j'aimerais t'avoir à mes côtés. Je suis perdue tu sais. La capitale est bien plus rapide, bien plus lumineuse, bien plus belle que Corcolline mais bien plus dangereuse. Et puis, il y a le prince. Tu sais Talla, je pense n'avoir jamais réellement aimé avant lui. Même Elis disparait. Tu le verrais. Il est si beau et si puissant. Un véritable lion. Pourquoi ne suis-je pas née Tyrell dit moi ? J'aurais pu devenir sa reine, je ne rêves que de devenir sa femme, sans fin, j'en pleure même parfois. Mais jamais le roi ne voudra de cette alliance. Et la reine est si belle. Elle devrait être un modèle pour toute femme vivant. J'apprends tellement à ses côtés. J'aimerais tant être comme elle. Ô Talla, si tu savais comme la vie de cour est belle. Mais aujourd'hui, derrière les splendeurs, j'ai peur. JE ne sais si tu as déjà été mise au courant, mais Lord Tully est mort. Il a périt dans une embuscade, personne n'a voulu m'en dire plus. Tu avais raison, il était bien comme tu me l'avais décrit. Mais les Sept ont refusé que je prenne le nom Tully. Père va m'en vouloir, je suis sur qu'il attendait de grandes choses de ma part, et voilà que je le déçois. Je ne veux pas retourner à Corcolline. Je ne veux que le prince Joffrey. Mais je n'ai pas mon mot à dire n'est ce pas ? Je me sens tellement seule. J'ai l'impression de n'être qu'une enfant. Et qu'est ce que Père va m'offrir comme époux ? J'aurais du me réjouir tant que Lord Tully était là. Maintenant je ne peux que trembler. Les plus riches m'auront, je sais que je n'aurais pas mon mot à dire mais.... Si je me retrouvais face à un vieillard ?

Et toi ma soeur ? J'ai appris que tu te trouvais maintenant à Haut Jardin. Père t'aurait-il trouvé un époux ? J'en serais si heureuse. Haut Jardin est-il toujours aussi beau ? Tu dois te plaire là bas, je me souviens de l'immensité de leur bibliothèque. Raconte moi tout Talla. Et Père et Mère ? Comment vont-ils ? Et Rickon ? A-t-il changé depuis mon départ ?

Je t'envoie tout mon amour
Leyïa Tarly, ta tendre soeur


Les prunelles dans le vide, embuées de larmes, je fixais les mots qu'avait tracés ma plume, les taches là où mes larmes avaient coulées. Je me sentais faible. Comme l'enfant que j'avais été et voulais rester. Talla avait raison. Je ne savais ce que je voulais. Tout me disait mon coeur. Mais tout était bien trop. Je fis couler la cire, clouais ma lettre et imposa le chasseur, gravant sa marque que je trouvais si laide. Les pigeons volaient vite me semble-t-il. J'avais oublié de parler de nombreuses choses, Samwell qui avait prit le noir, le banquet qui avait fait rage. Mais je n'avais pas été présente, et seuls les bruits de couloir m'étaient parvenus. Nous étions premier au combat, mais voilà que je rêvais de me cacher derrière Mère et de pleurer tout mon soul. Sans que ma faiblesse ne brille et ne me face paraitre lâche. J'étais une Tarly, et devais prouver la force de ma famille....


Dernière édition par Leyïa Tarly le 02.07.14 13:22, édité 1 fois
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime15.12.13 1:45

Une lettre ? DE LEYÏA ????
Talla avait bien faillit laisser exploser sa surprise lorsque le Mestre de Hautjardin lui apporta la missive cachetée par le sceau Tarly. Le reste de sa famille étant ici, il ne pouvait s’agir que d’elle, Randyll ayant retiré tous les attributs de la maison à Samwell. Or, s’il lui arrivait de temps en temps de recevoir des lettres venues d’Ambroisie, ce message était véritablement inattendu, surtout  si on considérait la manière dont elles s’étaient quittées. Talla la rapporta dans sa chambre et l’observa de longues minutes sans oser l’ouvrir, elle craignait encore une fois des reproches et des insultes qui la blesseraient. Elle tentait à rester forte devant sa sœur et les autres et préférait désormais faire mine de ne rien entendre plutôt que de s’effondrer en larme. Mais cela était très difficile à supporter pour elle, si sensible et si attachée aux siens malgré ce qu’ils lui faisaient subir au quotidien depuis maintenant plusieurs années. Après mûre réflexion, elle conclu qu’elle ne pouvait pas bruler cette missive sans l’avoir lue, que c’était peut-être important et qu’elle devait faire preuve de courage et se résoudre à l’ouvrir. Elle décolla le cachet de cire avec une infinie précaution et surtout une lenteur extrême, les mains tremblantes de peur de ce qu’elle s’apprêtait à découvrir dans les lignes joliment manuscrites de sa sœur, retenant son souffle.

Le parchemin frémissait sous ses doigts alors que la grande brune parcourait les premières lignes. Elle sentit les larmes monter et son cœur s’arrêter quand ses yeux parcoururent la phrase suivante : « Mais tu restes ma sœur et dans l'immensité de Port-Réal, j'aimerais t'avoir à mes côtés. » Elle ne savait qu’en penser, toute la rancœur remontait en elle. Elle pleurait à chaudes larmes désormais, et elle avait aussi la nausée. Son cœur et son esprit étaient partagés entre l’émotion que lui procurait le désarroi de sa cadette et le manque de considérations que cette dernière avait eut pour cet amour fraternel dont elle se targuait désormais. Des années à se sentir moins qu’une domestique à côté d’une reine, des années à être considérée comme  une moins que rien par elle et par tous à cause d’elle et de ses minauderies, des années à passer pour l’incapable de la famille aux côtés de Samwell. Et maintenant, Leyïa voulait se confier à elle ?

Avant d’en terminer la lecture, Talla lâcha le document, stupéfaite et incrédule, la vue brouillée par les larmes. Elle se précipita sur son lit et hurla dans les coussins pour que personne n’entende. Comment pouvait-elle faire ça ? Lui demander d’être là alors que, même avec un présent, même lors de son départ, elle avait encore foulé au pied leurs liens de sang et jusqu’au peu d’amour propre que sa sœur possédait encore ? Elle pleura plus d’une heure et quand elle n’eut plus de larmes à verser, elle resta encore allongée la tête entre ses oreillers et repensant à leur dernières conversations. Entre les insultes, elle avait bien senti que Leyïa était terrifiée, comment ne pas comprendre cela, elle était encore une enfant, et elle partait pour un époux dont elle ne savait rien. Mais parles Sept, c’était elle qui avait voulut cela, à séduire tout le monde sans cesse, à être toujours parfaite alors même qu’elle n’avait pas encore saigné ! Et se faisant elle avait réduit les chances de son ainée comme peau de chagrin, s’en rendait-elle seulement compte ? Parfois Leyïa était redoutable de sournoiserie, et la brune se demandait si elle ne prenait pas un malin plaisir à lui pourrir la vie. Et pourtant, comment cracher sur cet appel à l’aide, comme lui refuser l’amour d’une sœur qu’elle-même avait cherché à obtenir depuis si longtemps sans y parvenir. Elle se redressa et se rassit à son bureau.

Le prince… et puis quoi encore, le Roi ? Elle retrouvait bien là sa sœur. Fronçant les sourcils elle continua sa lecture. Que racontait-elle donc, Joffrey était promis à Sansa de toute façon. L‘amour ne rentrait pas en ligne de compte, l’amour ne rentrait jamais en ligne de compte, au mieux il naissait du respect commun et de l’affection, au pire, il existait pour les enfants que l’union donnait. Talla était préparée à ne jamais aimer et à ne l’être pas d’avantage, mais finalement, Leyïa n’était qu’une gamine idiote qui croyait au prince charmant et s’était trop bercée d’illusion à la lecture des contes de son enfance. Pourtant, sa sœur avait essayé de le lui expliquer, un millier de fois et encore au moment de son départ, mais elle n’avait donc jamais entendu cela de cette oreille… Quel dommage. Pour sûr, père aurait adoré que sa précieuse blondinette soit Reine, mais comme elle le disait elle-même, c’était parfaitement impossible hélas.

Elle écarquilla les yeux. Son Tully était mort ? Non elle ne le savait pas mais cela expliquait pourquoi Randyll avait daigné lui demander des nouvelles quelques jours auparavant sur un ton plus que pressant pour savoir où en était ses tractations. Tractations qui en étaient au point mort. Ce que Talla avait bien été obligé de lui avouer en réponse tout en laissant accroire qu’il restait un espoir du côté d’un jeune chevalier d’une petite maison vassale dont la brune doutait fort qu’il convienne à son géniteur. Le Tully était mort, il aurait été parfait, mais il n’était plus,  Leyïa était de nouveau à marier.

Talla s’en voulut terriblement, mais sa première pensée fut que si la blonde était de nouveau sur le marché alors que son père avait, depuis peu, posé un ultimatum à sa fille pour trouver un époux, elle n’avait plus aucune chance de ne pas finir sœur du silence. Sa vie était foutu, et celle de sa sœur aussi. Noires ailes, noires nouvelles…

La pauvre. Pourtant Talla doutait que Randyll puisse lui en vouloir, elle n’y était pour rien et au fond, si les époux avaient dus se retrouver à Port-real et non à Corcolline, peut-être y voyait-il une opportunité. Comme elle avait dit, on ne lui avait rien revelé de l’embuscade qu’avait subie son promis. Et si… Père, enfin, plutôt mère en l’occurrence, est tout à fait capable d’une telle manœuvre, et elle connaît parfaitement les gouts de Leyïa. La brune chassa ses noires pensées de son esprit elle devait aider sa sœur et surtout la rassurer. Mais de la à partager avec elle toutes les splendeurs de sa nouvelle vie et ses espoirs, était-elle prête pour cela ?

Elle prit sa plume…


Leyïa, ma petite sœur.

Ta lettre emplit mon cœur de tristesse, je pleure de te savoir si malheureuse et si perdue dans l’immensité de Port-Real. Moi qui souhaitait de tout mon cœur que tu trouves le bonheur après de Ser Tully dont j’étais certaine qu’il saurait te ravir et gagner ton cœur. J’aimerais pouvoir te rejoindre et te prendre dans mes bras pour te bercer contre mon cœur comme lorsque tu étais petite.

Mais tu dois te rasséréner, père ne t’en voudra pas, tu n’y est pour rien dans cette disparition et il sait qu’il n’aura aucun mal à te trouver un autre époux, d’autant que le mariage n’a pas été consommé et que tu es donc toujours intacte. Et si je partage tes inquiétudes quand à celui qu’il pourrait te choisir, saches qu’il t’aime trop pour te vendre simplement au plus offrant. Il cherchera le meilleur pour toi, le meilleur parti, riche et fameux, mais aussi un homme en qui il aura confiance pour prendre soin de toi, j’en suis certaine. Les considérations de père concernant le physique et l’âge sont certainement bien loin des tiennes, mais aussi sentencieux soit il, il souhaite ton bonheur. Ce bonheur, ma sœur passe par le nom et les terres de ton futur époux, mais surtout par son caractère et l’amour que tu sauras faire naitre dans son cœur bien plus que par son aspect extérieur. Ne te tracasse pas, il sera temps de te faire du souci quand il aura choisi quelqu’un.

Pour l’instant, profites plutôt de ton séjour à Port-Real, peut-être y verra-t-il une opportunité pour toi de séduire un parti bien plus intéressant que ceux que tu pourrais trouver à Corcolline. Suggères lui l’idée, il sait que tu n’es ni idiote ni inconvenante et que tu feras cela à merveille et il se pourrait que derrière le Prince que tu aimes tant, se cache d’autres jeunes hommes dont l’union n’a pas encore été décidée. De plus, cela sera pour toi l’occasion de rester un peu après de la Reine et de la cour que tu apprécies, d’éviter que père ne te fiance trop vite, et de profiter un peu de ton enfance et de ton innocence. Après tout, pour toi, rien ne presse !

Hautjardin est merveilleux et les membres de la Maison Tyrell sont tous extraordinaires, tant par leur esprit que par leur prévenance, je suis mieux ici que je ne l’ai jamais été chez père à vrai dire. Et la bibliothèque n’est pas l’unique objet de mon ravissement, même si elle y contribue grandement, les jardins, l’architecture, je suis aux paradis. Je n’ai néanmoins pas grand-chose de plus à te raconter. Toujours pas d’époux en vue en tout cas pas qui pourrait convenir à père même si j’ai parfois l’impression qu’un des chevaliers qui accompagnent Lady Olenna me regarde avec un peu trop d’insistance. Il ne me plait pas vraiment, mais il est issu d’une famille noble et si son affection peut m’éviter de devenir sœur du silence, cela me suffit, mais je ne sais pas si cela suffira à Lord Randyll. Je n’ai que peu de nouvelles de Corcolline, mais comme on dit, pas de nouvelles bonnes nouvelles, quand je suis partie, ils allaient tous bien et Dickon a prit au moins trois pouces. Ecris leurs donc, ils seront ravis d’avoir de tes nouvelles, quand je les ai quitté, tu leur manquais terriblement. Et si tu as trop peur de parler de tes projets directement à père, discutes en avec mère, elle saura te conseiller et l’amadouer pour qu’il accepte de te laisser un peu de temps.

Quoi qu’il en soit, je serais toujours là pour t’aider, te consoler, ta rassurer et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t’éviter d’être malheureuse.

Avec toute mon affection
Talla, ta sœur qui t’aime
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime19.12.13 21:38

Elle avait répondu ! Elle m'avait répondu alors que je pensais sincèrement qu'elle ne le ferrait pas. Nous ne nous étions pas quitté de la meilleure de façon. La lettre m'arriva dans ma chambre, fermée du seau si laid des Tarly. Je souris, n'osant ouvrir l'enveloppe. Et puis, je souris de nouveau face à ma stupidité. Qu'est ce qui aurait pu me faire peur venant de ma soeur. Après tout, elle avait toujours rêvé de mon amour. Et voilà que je lui offrais si facilement que s'en devenait risible. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour elle me manque, qu'un jour je puise avoir envie qu'elle me prenne dans ses bras comme lorsque j'étais enfant. Alors que je n'avais jamais plus rêvé d'être adulte. Devenir une femme avec pour époux un prince. Mon Prince.

Je souris une nouvelle fois et déchirai le sceau sans faire attention. Mes yeux parcoururent les lignes si belles de ma soeur. Nous écrivions bien dans la famille. Les Mestres étaient compétents et nous, intelligentes. Nous voulions toujours savoir plus, alors l'intelligence. Si différentes mais notre nom trahissait notre famille. Mais, alors que j'avais toujours eu honte de ma sœur si laide et de la réputation si brutale de Père, aujourd'hui il me manquait. Surtout Dickon, avec sa candeur d'enfant.

Ma soeur me connaissait décidément plus que je ne le croyais. Je fis la moue lorsqu'elle m'annonça que toujours aucuns époux n'étaient dans sa ligne de mire et que Père n'avait toujours pas trouvé. Je m'attendais à devoir venir briller à son mariage. Et puis, le Bief pouvait être intéressent. J'aimais Joffrey de tout mon coeur, j’idolâtrai son courage et sa personne mais le Bief m'offrirait du pouvoir, dont je n'avais que faire mais surtout des pierreries, des parures, des tenues. Si mes souvenirs étaient exacts et que rien n'avait changé, Lord Tyrell avait toujours deux fils à marier. Le chevalier des fleurs était parait-il d'une beauté hors de commun et son âge n'était pas aussi vénérable que les dragons Targaryen. Mes enfants auraient alors le pouvoir. Je n'aurais jamais Joffrey, je le savais parfaitement et ne me berçais pas d'illusion. Pourtant, la nuit, des images me réveillaient en sursaut et c'est le coeur battant la chambarde que je me levais boire un verre d'eau. Il était là toute les nuits, et les picotements dans le bas du ventre ainsi que la chaleur moite qui devenait mienne n'étaient pas le simple fruit du hasard. Je sortis de mes pensées pour finir la lettre attardant un sourire nostalgique à l'évocation de mes frères et soeurs. Ils n'auraient pas dut me manquer, j'étais faite pour la lumière moi, j'étais faite pour briller. Je devais vivre à Port-Réal, où dans une région chaude et luxuriante, pas perdu dans une forteresse digne des géants et aussi rustique que si des ours vivaient dans son sein. Je n'étais pas faite pour l'horrible vert des Tarly. Non. Je voulais du rouge, je voulais de l'or. Et un lion qui mangerait un chasseur.

Je trempais ma plume dans l'encre et, réfléchissant un instant, je commençais à écrire.


Talla,

Tes mots m'emplissent de bonheur mais Père refusera sans doute que je reste à Port Réal. Il a bien trop peur pour moi de me savoir ainsi seule dans la capitale. Les échos de Mère m'ont bien trop effrayé, il est entré dans une colère noire lorsqu'il a apprit que Ser Tully était partit rejoindre les mânes de ses ancêtres. Il va me faire rentrer à Corcolline aussi rapidement que possible est faisable. Mais je ne veux pas rentrer moi ! Je commence à me faire des amies, je ne savais pas à quel point il est plaisant de parler pendant des heures avec des filles de mon âge. Les filles de Corcolline n'étaient pas de notre niveau. Et je ne me rappelle que très peu d'HautJardin. Puisque tu te trouves là bas ma soeur, pourrai tu me renseigner ? Je sais très bien que j'aimai le prince ne pourra devenir mon époux, malgré tout l'amour que je lui porte et l'affection qu'il pourrait éprouver pour moi. Mais je refuse de subir l'époux que Père me choisira, de devoir paraitre heureuse en compagnie d'un homme que je n'aimerais pas. Je veux pouvoir briller tu sais ? Pouvoir me glorifier de l'époux qui m'accompagne, voir le regard jaloux des autres à mon passage. Les rumeurs racontent que Ser Loras Tyrell est toujours célibataire et d'une beauté sans pareil. Crois tu que Père saura faire jouer nos liens avec les Tyrell ? Crois-tu qu'il pourra m'offrir ce mariage ? Je pourrais briller avec le chevalier des Fleurs à mes côtés. Mais les pires rumeurs grondent sur lui. Je saurais le faire changer si je devenais sa femme, j'en suis sur. Autrement, tu as dut surement rencontrer son frère. Comment sont-ils tout les deux ? Je suis sur que Père fera tout pour que je devienne une demoiselle Tyrell et qui sait, peut-être même l'héritière du Bief. Willos Tyrell va-t-il se marier sous peut ? Peut-être que Père me laissera aller à HautJardin ? S'il me refuse la capitale, j'aurais peut-être la chance de rester avec Margary. Nous étions très complices durant notre enfance.

Je suis heureuse que tu te plaises à HautJardin. Et je suis sur que tu sauras trouver là bas l'époux dont tu rêves qui saura te rendre heureuse. Tu as de la chance, tu n'es pas trop exigeante. Et Père, je l’espère , te laissera épouser celui qui veut de toi. Après tout, il saura surement te rendre heureuse et j'espère de tout cœur que tu ne rejoindras pas les Soeurs du Silence. Te taire à jamais ne te sierais pas. Père ne le ferait pas, j'en doute, il nous aime tu sais. Nous restons ses enfants et il ne veut que notre bonheur. J'espère qu'ils se portent tous à merveille, je leur écrirai tantôt. Mais le temps file plus vite que le sable dans la capitale. Chaque secondes, chaque minutes est occupée. Et tu saurais les intrigues de la cour. Je crois que je vais finir par prendre goût à tout cela, et la reine me fait enfin confiance. Je t'en apprendrai surement plus la prochaine fois quand je t’écrirais.

Port-Réal est d'ailleurs en effervescence actuellement. Savais-tu que la princesse Myrcella avait été attaquée ? Tous ne parlent plus que de cela. Père m'avait interdit de me rendre au banquet et je lui en suis reconnaissante. Tu imagines cela ? La princesse, blessée au visage. La reine était dans un fureur noire et à réclamer la tête des attaquants. L’exécution devrait être public et je mis rendrait. Je peine à croire qu'on puisse vouloir tuer une enfant si douce et si belle que la princesse. Elle est d'une gentillesse sans nom, aussi douce qu'un oiseau. Donne moi des nouvelles de HautJardin. Quels sont les nouveaux potins que l'on raconte ? Je veux tout savoir Tala.


Je t’envoie tout mon amour
Leyïa ta tendre sœur


Spoiler:
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Talla




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Talla
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime24.01.14 20:39

Talla ouvrit et lu la lettre, sans crainte cette fois et pourtant, en parcourant les pleins et les déliés de sa sœur elle vit peu à peu son nouveau monde s’écrouler. La vie qu’elle commençait à entrevoir à Hautjardin. Une vie rêvée, enfin tranquille, enfin loin des jugements de sa famille et de la beauté étouffante de sa sœur. Une existence de livres, de fleurs, de découvertes et de culture, de promenades dans les jardins et de conversations toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Sa renaissance, son espoir… Sa main se mit à trembler à mesure que les murs blancs surmontés des bannières à la rose d’or se disloquaient dans son cœur. Faisait elle exprès d’agrémenter ses mots gentils par des piques qui se plantaient tels des poignards acérés dans sa chaire ? Puis, des larmes roulèrent sur ses joues brouillant sa vue, mais pas assez, hélas, pour qu’elle ne puisse plus lire. Elle les essuya furieusement du revers de sa manche. Ses entrailles se serrèrent, la nausée lui monta dans le gosier. Lire. Lire. Lire. Et à chaque ligne, à chaque mot, sentir son existence lui échapper. A chaque phrase disparaître un peu plus, tout comme les images de son bonheur ici, bonheur qu’elle avait cru pouvoir durer mais qui s’effondrait à cause d’une simple lettre. Chaque syllabe rendant le voile et le silence qui lui étaient destinés un peu plus palpables, plus réelles qu’elle-même et que tous ses rêves, toutes ses attentes, toutes ses espérances.

Le visage plein des ondes de son chagrin, les yeux noyés, la bouche entrouverte et le souffle court, elle lut « Je t’envoie tout mon amour. Leyïa ta tendre sœur. » Alors, la missive glissa entre ses doigts jusque sur le sol et, telle une aile d’oiseau tué en plein vol termina sa course sur le sol froid sans un bruit. Ses yeux se perdirent dans le vague, dans la pénombre qui avait gagné sa chambre depuis la nuit tombée. En silence elle pleura, sans bouger du bord de son lit où elle s’était assise, frémissant à peine de tristesse, de colère, de désespoir, d’épuisement, de sanglots. Elle pleura jusqu’à ce que toute force la quitte. Alors elle s’endormi, ou plutôt, perdit connaissance, tombant lourdement sur le sol et s’assommant au passage. Et quand, une heure plus tard, sa dame de chambre vint la réveiller au petit matin alors que les oiseaux chantaient, c’est ainsi qu’elle la trouva. Par terre, en chemise de nuit, les yeux gonflés par les pleurs et le front légèrement ouvert mais le visage couvert de sang.

Elle hurla, la dame de chambre. Croyant Talla morte. Ce sur quoi le Mestre put la rassurer dès qu’il arriva sur place. Elle allait bien et sa blessure à la tête était sans gravité, mais elle était épuisée. On l’alita et lorsqu’elle se réveilla enfin, la lettre avait disparut. Elle ne sortait plus de sa chambre et ne faisait généralement que pleurer. Elle mangeait à peine et s’affaiblissait à vue d’œil.

Ce n’est que bien plus tard qu’elle reprit sa plume pour répondre, mais rien ne venait. Rien de gentil. Et même rien de méchant. Mais elle savait que si Leyïa venait à Hautjardin, elle lui volerait sa place auprès de Margaery et que l’idée d’un mariage avec Willos ne tarderait pas à gagner son esprit. Et alors, belle, rayonnante, si parfaite, elle aurait ce qu’elle voudrait, sans même le faire exprès très probablement, comme toujours et Talla n’aurait même pas les restes, mais uniquement le droit de crever la bouche ouverte ou de se faire sœur du silence. Seulement la brune n’avait plus la force de voir sa sœur aux cheveux d’or être heureuse à sa place. Elle ne voulait rien, rien d’autre qu’un peu de joie et voila qu’à peine la touchait-elle du doigt les Dieux la lui retiraient en lui arrachant au passage le cœur et les entrailles.

Elle ne pouvait pas laisser faire cela, elle ne pouvait pas se laisser étrangler encore une fois sans rien dire, sans rien tenter pour que cela n’arrive pas. Elle n’avait que trop subi les insultes et les moqueries à Corcolline pour laisser cette immonde ambiance gagner Hautjardin. Il fallait qu’elle reste à Port-Real ! Il le fallait, si non elle mourrait !


Chère Leyïa,

Je me plais énormément à Hautjardin et Margaery est une maitresse des plus agréable, mais je passe le plus clair de mon temps à lire, tu me connais. Alors pour les potins, je ne peux pas te dire grand-chose, pas plus d’ailleurs que pour les mariages à venir, je ne suis au courant de rien.

La rose du Bief préfères les promenades et les discutions, je suis certaine que tu t’entendrais à merveille avec elle. D’ailleurs, il me semble avoir entendu dire que Margaery va d’ici peu se rendre à Port-Real, je suis certaine qu’avec elle à tes côtés, père te laissera y rester. Je lui en toucherais un mot, je compte sur toi pour opérer en se sens de ton côté, à deux et avec un peu de malice, nous sauront le convaincre. De plus, le bruit court qu’elle voyagera avec Loras qui est à la hauteur de sa réputation, un charmant jeune homme autant extérieurement qu’intérieurement. Tu brilleras à ses côtés, comme une reine avec son roi. Quand aux rumeurs, tu connais déjà mon avis sur les racontars de cours, ce ne sont pour moi que le venin des jaloux.

J’ai appris il a peu l’attaque lors du banquet et la blessure de la princesse, j’en suis si attristée. Ce genre de nouvelles se repend partout comme une trainée de poudre. J’ai beaucoup prié pour elle. Quelle tristesse, on la dit si jolie et si gentille, c’est probablement la dernière personne à mériter cela. J’espère qu’elle se remet et qu’elle est bien entourée. J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour elle, mais je ne vois pas bien quoi, d’autant que je ne la connais pas.

Je suis ravie que tu sois amie avec la Reine et que tu te plaises toujours autant à Port-Real, j’espère que tu pourras y rester, ne perd pas espoir. Et puis, si je ne m’abuse, la Reine est la mère du Prince Joffrey, si c’est ton amie, il se pourrait qu’elle te laisse une chance après tout. Mais prends toute de même garde aux intrigues de la cour.

Je t’embrasse.
Talla.
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime13.05.14 20:01

J'avais attendu avec patience la réponse de ma sœur. Ce n'était pas dans mes habitudes, mais piquer une de mes légendaires crises de colère aurait été une très mauvaise idée et ne m'aurait été d'aucune aide. Ici, je n'étais pas l'enfant que j'avais laissé à Corcoline. J'étais une jolie demoiselle, qui ne changerait jamais sa façon d'être et qui paraissait toujours plus belle à chaque instant. Je ne manquais jamais à mes devoirs et si les larmes venaient à s'aventurer sur mon visage, c'était toujours en privé. J'avais grandis de moi-même. J'étais devenue celle que je voulais. Depuis combien de temps n'avais-je pas vu ma soeur ? Depuis combien de temps je n'avais pu me réfugier dans les bras de ma mère ? Depuis combien de temps père ne m'avait caresser les cheveux en jurant qu'ils étaient une bénédiction. Et... Elis. Je n'avais pensé au troubadour depuis longtemps, mais sitôt que la nostalgie venait, il hantait mes pensées. Que dirai-t-il s'il me voyait aujourd'hui ? J'étais toujours la même intérieurement. Toujours cette petite peste un rien fragile quand on creuse bien. Ce que je ne laissai personne voir. J'étais une jeune femme forte pas vrai ?

La lettre arriva l'un de ses jours rares où le temps n'est pas clément à Port-Réal. Pour une fois, j'étais restée dans ma chambre, à lire un roman d'amour qui me faisait rêver. Dans les livres, la noble de naissance moyenne qui épouse le prince était possible. Mon amour impossible devenait mon époux à travers mes rêves. Pourquoi ce torturer ainsi l'esprit pour rien ? Non... Je devais arrêter et pourtant je continuais encore et encore avec mes romans à l'eau de rose. J'aurais tellement aimé que ce soit possible. C'est une servante qui m'apporte la lettre tant attendu de ma soeur. Plus elle était loin, plus elle me manquait. Je n'aurais jamais cru que ce serait elle. Après tout, notre ainée n'avait rien fait pour mériter un tel châtiment. Ce n'était sa faute si les Sept l'avaient fait naitre laide...

Je parcouru rapidement les lignes, ne parvenant à comprendre pourquoi elle avait mit si longtemps à me répondre. Avais-je été trop sèche dans ma dernière réponse. Je ne croyais pas me souvenir d'avoir été un seul instant méchante. Je faisais très attention aux mots que ma plume traçait. Je ne devais pas écrire sur un coup de tête. Je suçotai un instant la plume, puis, récupérant une feuille, me mit à écrire.


Talla,

La vie ici n'arrête pas une seule seconde. Je pense que Port-Réal est plus rapide que Corcoline. Ô oui, aide moi. Je ne veux pas rentrer à la maison. Je ne veux pas d'un époux que père m'aurait choisi. Je veux encore pouvoir être libre. Je me pensais libre lorsque j'étais à la maison. Il n'en était rien. L'effervescence, les bals, la musique qui ne s'arrête jamais et la chaleur de la capitale. Hier, j'ai vu deux colombes juste sous ma fenêtre et elles chantaient en cœur. Je suis sur que le spectacle t'aurait plus.

La princesse va bien mieux. Je l'a vois peut, mais les racontars vont vite à la capitale. Elle est enfin sortie de sa chambre et sa blessure n'est pas si terrible que cela. Elle reste magnifique. Mais la fille de la reine ne saurait être laide. Si tu savais comme je rêve de pouvoir faire partie de sa famille. Les lions plus que les cerfs. Un Lannister m'a prit pour une lointaine cousine une fois. J'en ris encore lorsque je repense à sa mine interloquée. Il faut dire que je suis toujours en compagnie de Myrielle Lannister. Je ne sais si tu as déjà entendu parler d'elle mais je l’apprécie plus que je n'ai jamais apprécié personne. Je me sens adulte quand je suis avec elle. Et puis, elle est la cousine du prince. J'ai droit à bon nombre de ragot sur lui grâce à elle. Il est si beau. Je suis sur que si tu le voyais tu tomberais sous son charme. On ne peut faire mieux que lui. J'ai l'impression d'être une enfant lorsqu'il est non loin de moi. Mon cœur et mes joues s’enflamment. Je suis sur que même toi tu rirais de me voir ainsi. Saurais-tu comment m'aide à ne pas laisser percevoir mes sentiments. S'il venait à les savoir, je suis persuadée qu'il me prendrait pour une idiote. Je ne suis pas amoureuse de son pouvoir. Juste de sa personne. Il est si parfait.

J'espère que tu t'entends à merveille avec Margaery. Comment va-t-elle ? Les rumeurs sur sa beauté sont-elles réelles ? Nous étions toutes petites lorsque nous nous sommes vu pour la dernière fois mais elle était déjà digne du Bief. Ô Talla, si tu savais comme par instant notre région me manque. Je me plais à la capitale mais parfois, la tranquillité de l'étant de Corcoline me manque.

Je t'envoie toute mon affection
Leyïa.
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Talla
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime20.05.14 15:03

Les Sept Soient loués, Leyïa ne voulait plus rentrer à Corcolline ni aller à Hautjardin. Talla était ravie. Talla était sauvée, elle pourrait rester ici en paix encore un petit moment. Mais elle était ravie et triste à la fois. Triste de ne pas pouvoir la serrer dans ses bras, l’aider, la consoler. Il n’empêche que, malgré la peine qu’elle ressentait à l’idée de n’être point là pour elle et d’être incapable de mettre ses sentiments de côtés pour lui rendre service, elle était soulagée. Que répondre alors ?

En tout cas, elle ne lui dirait pas qu’elle avait vu Elis, elle avait tout fait pour qu’il l’oubli, il fallait désormais tout faire pour qu’elle l’oubli elle aussi. En même temps, il fallait qu’elle fasse attention à ce qu’elle faisait avec le Prince Joffrey, il était fiancé ! Plus elle y réfléchissait et pus elle se disait qu’elle devrait faire en sorte de la faire revenir à Corcolline ou Hautjardin, elle y serait en sécurité, bien plus qu’à la capitale, et loin du Prince. Elle serait peut-être triste un moment de le quitter, comme elle l’avait été de quitter Elis. Mais n’était-elle pas de nouveau tombée amoureuse d’un autre garçon ?

Cette pensée fit sourire Talla. Leyïa papillonnait, elle tombait amoureuse de tous les beaux blonds qu’elle croisait, elle s’en remettrait, elle s’en remettait toujours. Pas parce qu’elle était forte non, au contraire, grâce à ces lettres, la brune avait compris qu’elle en l’était en rien, aussi fragile qu’une assiette en porcelaine. Mais parce qu’elle avait un cœur d’artichaut, une capacité à tomber amoureuse une fois par semaine et à oublier aussi vite ses anciennes aventures. Tout le contraire de sa sœur vraiment. Talla n’avait jamais aimé personne avant Willos, et elle savait qu’elle ne pouvait pas l’avoir, alors elle avait décidé d’accepter la punition de son père. Elle serait Septa, elle ne cherchait pas de mari, elle ne cherchait personne d’autres que le Tyrell et il était inaccessible, alors à quoi bon essayer d’en trouver un autre qui ne serait jamais l’amour de sa vie. Elle voulait juste profiter, avec le jeune homme, des quelques semaines ou mois que son père daignerait encore lui laisser avant de mettre son ultimatum à exécution. Et malgré la perspective, Talla était heureuse en un sens. Elle espérait au fond d‘elle, que Willos, après sa retraite, voudrait bien l’engager pour élever ses enfants. Elle en serait jamais sa femme, mais elle élèverait ses enfants et serait toujours avec lui et sa famille. Cela l’aidait à accepter un destin qu’elle n’avait pas choisi mais contre lequel elle refusait désormais de se battre, non par manque de volonté, mais par amour. Le véritable amour, celui qui dure toujours et qui ne saurait s’effacer devant un mariage dénué de sentiments, même si ce mariage pouvait lui permettre d’être mère.

Néanmoins, si elle savait maintenant à quel point elle était différente de Leyïa, elle avait compris une chose en tombant amoureuse pour la première et la dernière fois de sa vie. Un mariage sans amour était un drame, désormais elle comprenait toute la peur qu’avait dû ressentir sa sœur au moment du départ pour une vie avec quelqu’un dont elle ne savait rien. Elle-même avait fait le choix de ne jamais avoir de famille à elle pour ce sentiment si pur et si profond, alors une jouvencelle à peine sortie de l’enfance qu’on condamnait à une union sans même lui avoir présenté son fiancé. Elle avait toujours trouvé ça normal, mais sachant ce qu’était l’amour, elle se rendait compte à quel point c’était triste et terrible de faire ça à tous les jeunes gens, particulièrement les femmes.



Ma chère Sœur, Leyïa,

Le spectacle m’aurait plu, mais n’aies crainte ici aussi à Hautjardin les oiseaux chantent et les fleurs sont magnifiques, je m’y plais beaucoup, tout comme toi tu te plais à Port-Real. La cour du Roi, j’en suis sûre, te va si bien, le Donjon Rouge est à la hauteur de ta beauté après tout. Mais prends garde tout de même à ne pas te mêler des intrigues et à ne pas faire de vagues, si tu sens que les vents tournent surtout, va-t-en au plus vite et reviens à Corcolline.

Je t’aime trop, et je tiens trop à toi pour te savoir en danger et ne rien faire, et je crains les risques que tu pourrais prendre par amour. Préserves toi, n’oublies pas que tu es précieuse à mes yeux et aux yeux de tous les Tarly, et pas uniquement parce que tu es jolie et que tu as de nombreux prétendants. Tu m’es précieuse parce que tu es ma sœur, je ne veux pas qu’il t’arrive le moindre mal et je ferais tout pour que tu sois heureuse.
Je vais écrire à père, je vais tenter de lui donner des arguments pour te laisser rester à Port-Real, cela ne manque pas, tu trouveras les meilleurs partis là-bas et je ne doute pas que tu sauras les charmer. Le Prince Joffrey n’est pas accessible mais qui sait, un autre homme pourrait te plaire, un homme riche et puissant. Père serait d’accord pour lui accorder ta main et toi tu vivrais une vie pleine d’amour et de joie, tu serais toujours à l’abri du besoin et tes enfants grandiront dans l’opulence.
Enfin tu connais père, il ne m’écoutera que si ça lui chante, alors peut-être devrais tu lui écrire toi aussi, il aura plus confiance en toi qu’en moi.

Je suis contente pour la Princesse, je suis sûre que malgré cet accident, elle reste très jolie. Et je remercie les Dieux que tu n’aies pas été blessée toi aussi. Je suis ravie que tu aies trouvé des amis, je ne connais pas Lady Myrielle, mais je suis sûre qu’elle est très gentille si tu t’entends bien avec elle. Les Lannister sont des gens bien, des gens dignes de leur rang. Malgré tout ce qu’on peut dire à leur sujet, par rapport au Sac de Port-Real, je n’ai aucun doute sur leur intention première qui était de mettre fin à la guerre, et ils ont fait ce qu’il fallait, aussi triste ait été le sort d’Elia. Quant au Prince je doute qu’il puisse me plaire, je n’ai pas les mêmes gouts que toi en matière d’hommes, maintenant je le sais, et puis il est bien plus jeune que moi. Mais fait attention, aussi beau soit-il, il est fiancé à Lady Sansa Stark, je ne veux pas te faire la leçon, mais il est le futur beau fils de la Main du Roi et du Gouverneur du Nord, prends garde aux conséquences de tes actes.

Myrielle a-t-elle un frère à la cour ? J’ignore comment cacher tes sentiments au Prince, je n’ai jamais été moi-même très douée pour ça dans la mesure où mon cœur ne s’est jamais enflammé auparavant. Mais j’imagine que si tu trouvais un autre garçon à aimer, tu pourrais oublier tes sentiments pour lui assez pour les lui cacher. Si non essaye de penser que tu es face à quelqu’un d’autre.

Je m’entends bien avec Margaery, elle est aussi belle qu’intelligente et cultivée et elle en sait bien plus que moi sur la vie, l’amour et les hommes. Elle est incroyable et les rumeurs sur sa beauté sont en dessous de la réalité. Elle a ce petit truc en plus que je ne saurais définir, comme toi, moi je ne l’ai pas, peut-être est-ce le charme, je l’ignore, je ne comprends pas très bien, mais tous les jeunes hommes se retournent sur son passage. Moi je suis toujours invisible, mais peu m’importe, ici tout est si beau, je m’y plais beaucoup, il y a toujours des musiciens dans les jardins, mais aussi des endroits calmes. Hautjardin a quelque chose de magique, peut-être est-ce parce que je n’y ait pas grandi, mais ce lieu m’apaise autant qu’il me met en effervescence.

Je t’embrasse avec affection.

Talla.
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime02.07.14 13:21


C’était écoulé bien des événements depuis que j’avais envoyé une lettre à ma sœur. Dans tout cela, j’avais complètement oublié de lui répondre. J’avais lui le parchemin enchainé à la patte du corbeau oui, mais je l’avais posé et il s’était retrouvé perdu sous d’autre. Je devais écrire à Père. Avec l’exécution qui approchait, je sentais que quelque chose de mauvais et de dangereux faisait de même. Une Targaryen devant le roi, une mort qui ne saurait tarder. J’avais un mauvais pressentiment. Très mauvais. Comme si tout pouvait m’arriver, comme si je risquais la mort à être trop proche du prince. Joffrey m’avait juré que je pourrais être à ses côtés, mais cela m’importait peut. C’était bien plus ce qu’il m’avait dit qui m’importait. Moi, héritière du Bief… J’avais du mal à y croire. J’allais devoir jouer finement.

Prenant une profonde inspiration, je commençais d’écrire mais à peine les premières lignes passées, je jetais la feuille pour en attaquer une nouvelle. Si je n’avais pas eu le temps auparavant, aujourd’hui, il me fallait le prendre. Toute la nuit s’il le fallait. Mais je devais trouver exactement les bons mots. Avec un peu de chance, Talla parlerait à père pour moi. Si elle le voyait. Je devais l’assurer de mon amour, qu’elle me pense devenu enfin aussi douce qu’elle. Tout change avec le temps, pourquoi pas mon cœur. Mais si je le faisais devenir plus doux pour ma sœur, en vérité, il n’en était rien. Je me sentais petit à petit être étouffée par mes rêves de grandeur. Un jour, il faudrait que je redescende sur terre, et cette journée était arrivée. J’étais assez grande pour comprendre que tout n’est pas rose. Trempant pour ce qui me semblait être la centième fois ma plume dans l’encre, je m’arrachais les prunelles à écrire à la lueur des chandelles.


Ma chère Talla,

Je pense que tu avais raison. Ici à Port Real, le vent commence à tourner. Ils ont retrouvé Daenarys Targaryen, et son exécution semble se précipiter. Le roi la veut morte ainsi que presque la moitié de la cour. Mais je ne suis pas sourde et encore moins idiote, je pense que les temps changent et le peuple commence à gronder. Talla, je me demande si je vais rester encore longtemps ici. J’ai peur à chaque instant, je ne peux sortir que déjà des hommes ivres ou non en tuent d’autre. Aurais-tu entendu quelque chose venant de Père sur un prochain mariage pour moi ? Je sais qu’il ne t’en aurait peut-être pas ouvert son cœur mais qui sait si tu n’aurais rien entendu de tel, soufflé par Mère ou nos frères et sœurs.

Si Myrielle a un frère, je n’en sais rien. Elle, si douce, me parait différente des autres Lannister. La reine est la maitresse des machinations et si le spectacle me plaisait lorsque je suis arrivée à Port Real, aujourd’hui, il me fait plus peur qu’autre chose. A trop agir dans l’ombre, vient le jour où quelqu’un comprend. Et avec Varys qui épi chaque discussion, il est préférable de rester blanc comme neige, ce qui est loin de me déplaire.

Je suis heureuse que tu te plaises à HautJardin. J’aimerais tant revoir les immenses jardins, revoir la douceur des roses et plus que tout, te revoir toi. Je pense que Port Réal a sut me changer et quand je revois aujourd’hui, d’un regard plus adulte, la manière dont je me comportais avec toi, je m’en excuse. Que j’aimerais pouvoir le faire en face de toi, que tu me prennes dans tes bras et que notre relation devienne la relation complice qu’ont certaines sœurs. Je sais que c’est uniquement de ma faute, que j’ai été une véritable peste manipulatrice et maintenant, avec l’âge qui fait son chemin dans mon cœur, j’en suis tellement navrée. C’est pourquoi je vais demander à Père de revenir le plus vite possible à HautJardin. Je serais à tes côtés et je pourrais apprendre de toi. Car quoi qu’il en dise, tu restes la personne la plus cultivée de la maison et de loin la plus intelligente. J’assisterai à l’exécution, comme je le dois, mais j’ai peur que quelque chose tourne mal et que je ne puisse plus jamais te serrer dans mes bras. C’est pourquoi je t’envoie tout mon amour, en espérant te revoir sous peu.

Ta sœur qui t’aime tendrement.


Je relu mes quelques lignes. Ma lettre était bien plus courte que ce que je lui avais écrit auparavant me semblait-il mais elle me plaisait. Elle partirait à l’aube. Sous quelques jours, elle lui parviendrait. L’exécution n’aurait pas encore commencé et je la voyais déjà se ronger les ongles d’inquiétude lorsque le jour arriverait et que je paraderai au bras de Joffrey. Cette journée était prometteuse et qu’importe la mort d’une pauvre Targaryen que certain disaient dans l’ombre innocente. Elle m’offrait la présence de mon Prince un peu plus longtemps.
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MessageSujet: Re: Il se peut que tu me manques [Talla] Il se peut que tu me manques [Talla] Icon_minitime08.07.14 23:57

Talla vivait désormais en paix avec une décision qui, aussi terrible soit elle pour une jeune femme pleine de vie et du désir de fonder une famille et d’aimer Willos de tout son cœur, lui semblait la meilleur solution. L’hériter de Hautjardin ne saurait épouser une fille dont personne ne voulait depuis tant d’années et malgré l’amitié qui les liait désormais, elle doutait de toute façon qu’il le désir. Alors voilà, elle deviendrait Septa puisque les Dieux l’avaient guidé sur cette voie, son père le voulait si elle ne trouvait pas d’époux, et comme elle n’en voulait aucun autre que lui, ainsi voyait-elle le signe divin qui la menait à son destin. Elle servirait la Maison Tyrell et éduquerait les enfants de l’homme de son cœur comme s’ils étaient les siens, un maigre sacrifice en comparaison d’une vie d’amour d’enseignement dans la demeure des Suzerains du Bief. La jeune femme était donc plus épanouie que jamais, elle profitait de sa liberté actuelle pour s’instruire toujours plus et découvrir la musique et les arts, elle avait laissé tomber el voile, elle aurait toute la vie pour le porter. Elle portait des robes plus colorées qu’elle s’était faite avec quelques achats de tissus faits avec Margaery avec dans l’idée de les lui donner quand elle rentrerait dans les ordres. Et elle avait toujours ce sourire paisible et doux sur son visage rayonnant…

Ainsi contrairement à la fois précédente, lorsque la missive arriva, elle n’eut pas de haut le cœur et ne sentit pas son ventre et sa gorge se serrer, elle la lut, tout simplement… Inquiète tout de même au bout de quelques lignes pour la sécurité de sa sœur. Evidemment, elle ignorait tous des projets de Randyll de marier Leyïa à Renly Rowan, qu’importe puisque la visite avait avorté du fait d’un désaccord sur la dote et les modalités. En effet le Seigneur de Bois Doré voulait soumettre sa très chère blondinette à un examen génital pour attester de sa virginité et il n’en avait pas fallu d’avantage pour mettre le Sire de Corcolline hors de lui. D’ailleurs Talla n’avait pas écrit à son père depuis un bon moment et il faudrait qu’elle s’y attelle, pourquoi pas pour lui demander quelques informations à ce sujet pour sa cadette, et peut être l’enjoindre de la faire rentrer à Corcolline…

Elle continua sa lecture et fut ravie de voir que sa jeune sœur semblait avoir grandi et s’être éloignée de toutes les manigances de la cour pour revenir dans le droit chemin, elle s’excusait même pour son comportement et cela toucha énormément Talla, lui faisait même verser une larme. Elle lui faisait même des compliments, et si sur le coup, la brune trouva cela adorable, elle finit tout de même par se demander s’il n’y avait pas anguille sous roche… Non, Leyïa avait vraiment changé, elle était devenue une jeune femme consciente de ses erreurs à Port-Real, tout irait pour le mieux quand elle serait à Hautjardin, et Talla écrirait à son père pour appuyer cette demande.

Ce fut en substance le contenu de la missive que Talla écrivit en réponse à sa sœur, qu’elle écrirait à père pour soutenir sa venue à Hautjardin, qu’elle la remerciait pour ses excuse et qu’elle trouvait cela bien qu’elle préfère le calme du Bief à l’agitation de la cour. Elle tenta de la rassurer sur ce qui allait arriver et l’enjoignit d’être très prudent malgré tout jusqu’à son départ et qu’elle avait hâte de la retrouver. Elle écrivit aussi à Randyll en mettant toutes les formes possibles pour le convaincre de rappeler Leyïa et de l'envoyer à Hautjardin, qu’ici elle trouverait un bon parti et serait en sécurité, que Port Real n’était plus sûre après l’accident de Myrcella et la capture de Daenerys Targaryen. Elle noya le poisson sur le choix qu’elle avait fait pour se donner encore un peu de temps avant l’échéance, lui disant qu’elle avait rencontré un tas de jeunes hommes de bonne famille dont certains semblaient être intéressés qu’il viendrait probablement le voir d’ici peu pour demander sa main. C’était un mensonge éhonté dont elle n’était pas fière mais qui lui laissait quelques semaines de répit non négligeables le temps de revoir sa sœur et de s’assurer une place à Hautjardin lorsqu’elle aurait terminé sa retraite. Ces missives seraient probablement les dernières avant qu’elle ne retrouve sa sœur et que son père ne finisse par perdre patience et venir à Hautjardin pour l’envoyer chez les Septa Manu-Militari. Aussi une fois qu’elles furent envoyées, la brune eut un petit pincement au cœur à l’idée qu’après cela tout serait bien différent pour elle et qu’elle devrait abandonner à jamais ses rêves d’enfant… Tout Comme Leyïa lors de son départ… Elle pria pour la petite blondinette, pour que tout se passe bien à la capitale et qu’elle soit bientôt ici, heureuse et en sécurité, elle pria pour que son père soit finalement heureux de son choix et l’accepte sans faire de scandale devant les Tyrell. Elle pria pour l’âme de la condamné Daenerys Targaryen car même si elle ne la connaissait pas et qu’elle méritait probablement de mourir puisque c’était une décision du Roi, elle était tout de même bien jeune pour être exécutée. Elle pria pour la Princesse qui avait été blessé et pour tous les pauvres gens de Port-Real qui devaient avoir bien des soucis pour se rebeller ainsi contre le pouvoir. Elle pria et elle continua de lire et de discuter avec Willos des après-midi entières. Elle avait cessé de bafouiller et de perdre ses moyens à la moindre attention de l’héritier de Hautjardin, elle riait avec lui et profitait du bel été chaud et ensoleillé que le Bief leur offrait à tous les deux, comme une petite part des Sept Paradis rien que pour eux…
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