The Road Goes Ever On... (Aiyana)

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Ce jour-là, Haelgara s'était levée bien avant l'aube, un long voyage ne se préparait pas à la légère. Elle déjeuna rapidement d'un bol de bouillie d'avoine avec du miel qu'elle arrosa d'une ale chaude qu'elle avait elle-même assaisonnée avec des plantes aromatiques et des fruits de la forêt. Elle consacra ensuite son temps à réaffûter ses armes, vérifier l'état de son équipement et préparer des provisions pour quelques jours. Bien qu'elle sache qu'Aiyana était la garde du corps d'un allié fidèle de sa patronne, la méfiance légendaire de la sauvageonne s'était refusée à lui donner rendez-vous chez elle. Pour sa sécurité et celle d'Ashara, Haelgara préférait qu'un minimum de personnes sache où elle habite. Moins de personnes le connaissent, mieux le secret est gardé.
Le soleil posait tout juste son brûlant regard sur la modeste chaumière quand Haelgara fut prête pour le départ. Après s'être assuré de n'avoir rien oublié, elle ferma sa porte et monta sur Bàsdorcha, le lourd et grand cheval de trait qui lui servait de monture. Elle portait une simple tenue de voyage noir élimé et rafistolé qui cachait sa cotte de maille et certaines de ses armes tels les couteaux de lancer et certaines dagues. Par dessus cela elle portait un long manteau en cuir de couleur similaire avec une capuche qui permettait de cacher l'épée bâtarde et la dague qui ceignaient son côté gauche ainsi que son visage. Seul son arc et ses flèches étaient clairement visibles, lui donnant l'air d'un de ses nombreux chasseurs itinérants qui parsemaient les routes de Westeros.

Elle avait donnée rendez-vous à Aiyana à un carrefour à l'orée de la forêt. Un rapide coup d'oeil lui fit constater que la guerrière n'était pas là, Haelgara descendit de son cheval qu'elle accrocha sur la barrière d'un champ. Pour tuer le temps, elle entama une partie d'osselets. Ses pensées se perdirent alors sur la mission qui lui avait été confié et sur les moyens de la mener à bien. Autant ce genre de boulot n'était pas inconnue à l'ancienne mercenaire, autant ce sentiment d'avoir mis un pied dans un nid de vipères sans pouvoir en sortir lui était nouveau. Ses pensées dérivèrent ensuite vers la jeune femme qui allait l'accompagner, c'était surtout elle le souci principal d'Haelgara. Elle était impétueuse, tête brulée et têtue comme une mule, des défauts qui pouvaient bien sceller l'arrêt de mort des deux femmes. La même pensée revint encore dans sa tête, elle lui faisait tellement penser à elle dans sa jeunesse. Et les dieux seuls se souviennent du nombre exact de fois où son comportement irréfléchie et volcanique l'avait mise dans des situations des plus merdiques. ce fut des bruits de pas qui la tirèrent de son jeu et de ses pensés...

Sujet: Re: The Road Goes Ever On... (Aiyana) 28.12.13 0:01

The Road Goes Ever On...

Laissez derrière elle Raymar, si peu de temps après leurs aveux respectifs, lui semblait beaucoup plus difficile qu’elle ne l’aurait cru et qu’elle laissait paraître. Elle s’était levée, ne cachant pas sa nudité, les yeux du chevalier encore endormi avaient un instant profité de la vue que lui laissait la fille du brouillard, lui proposant une dernière fois de faire le voyage en bateau avec lui tout en sachant qu’elle lui répondrait par la négative. Et effectivement, elle l’avait regarder, et avait fini par lui balancer froidement :

« Je risquerai de finir au fond de l'eau avec l’autr' »

Elle coupa pourtant sa phrase en voyant les sourcils froncés de l’homme, retenant sa vulgarité et se dirigeant vers ses affaires, elle se décidait enfin à se vêtir après avoir laissé la morsure du froid réveiller ses sens et son corps. Elle enfilait une armure de cuir légère, elle n’avait jamais affectionné le port de la maille, parce qu’elle la trouvait trop lourde, qu’elle se sentait moins souple, beaucoup trop habitué à se promener et se battre presque nue avant de rencontrer Raymar. Elle emportait d’ailleurs sa propre tenue, celle qu’elle portait à l’époque où elle n’était pas encore à ses côtés. Elle prépara ses armes, une dague, qu’elle pouvait facilement dissimuler, ses flèches, qu’elle taillait et fabriquait elle-même. Cela avait au moins l’avantage qu’elle connaisse absolument tout du potentiel de ses flèches, de leur trajectoire, de la façon de les utiliser. Sa rapière sur son côté, elle était fin prête pour se nourrir et partir alors que Raymar quittait à son tour les draps, rejoignant la sauvage, celle-ci préférait rapidement mettre fin aux « au-revoir », elle ne tenait pas à rendre ça gnangnan et larmoyant, la faiblesse n’était pas permise pour lui et encore moins pour elle. Elle fronça légèrement les sourcils en le voyant s’approcher, lui reprochant presque l’élan de tendre qu’il eut à vouloir capturer ses lèvres.

Sa bouche à quelque millimètre de la sienne, elle murmura :

« Ne t’avise pas à chercher de la chaleur dans les bras d’une autre, tu serais extrêmement déçu. »

Un façon de lui dire qu'il ne trouverait pas mieux ailleurs, peut-être parce qu’elle s’inquiète de savoir que l’autre Royce serait présente sur le bateau. De la jalousie ? Quelque part oui, même si elle ne l’admettrait pas. Raymar faisait partie d’un univers auquel elle n’appartiendrait jamais et il lui semblait presque normal qu’il se sente peut-être plus proche d’une vrai "damoiselle". L’embrassant avec fougue, elle le repoussa presque violemment avant de s’en aller. Faisant un tour par les cuisines pour prendre ce dont elle avait besoin, elle mangerait plutôt sur la route, on lui avait préparé un cheval, le sac de voyage permettait au moins d’emporter de quoi se nourrir pour le voyage, Raymar ayant pris soin de lui laisser de l’argent. Aiyana se disait qu’Ashara semblait bien pressé de se débarrasser d’elle et cela l’amusa presque alors qu’elle montait en selle. Rejoignant le point de rendez-vous qu’Haelgara lui avait donné. La jeune femme n’avait pas discuté, se fichant bien du lieu tant qu’elle ne voyageait pas sur un truc qui flotte sur l’eau et qu’elle ne pouvait absolument pas contrôler.

Finissant par arriver sur les lieux, elle mâchouilla un morceau de viande séché. Prenant malgré tout le temps de l’avaler avant de saluer celle avec qui elle passerait plusieurs jours de voyages. Si elle aimait bien cette personne ? A priori, elle n’avait rien à lui reproché, elle ne partageait certainement pas que des points communs, Aiyana ne comprenant pas comment une femme comme elle avait fini par travailler pour une femme comme Ashara. Surtout qu’elle semblait réellement respecté celle-ci. Un mystère qu’elle aurait peut-être le loisir de comprendre mais pour l’heure.

« Direction la gueule du lion… »

L’ironie s’entendait dans sa voix, comme n’importe qui autour de la table de cette fameuse réunion, elle n’était pas la seule à penser que cette histoire sentait le crottin à plein nez. L’unique raison qui la poussait à se joindre aux festivités était un homme et cette pensée lui laissa une étrange sensation, taisant sa fierté mal placé.

codes par shyvana

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Il n'était pas question pour la guerrière expérimenté qu'elle était de devoir tout le temps vivre avec la peur que sa jeune collègue ne pète un câble. Les deux femmes chevauchèrent une bonne partie de la journée, ne s'arrêtant que pour manger. En adepte de l'adage « si tu n'as rien à dire, ne dis rien », Haelgara ne parla quasiment pas de tout le trajet, se contentant de phrases laconiques. Le fait est que son esprit était entièrement tournée vers les différentes manières d'obtenir les renseignements dont sa patronne avait besoin. La sauvageonne privilégiait toujours une grande part d'improvisation mais elle ne pouvait empêcher son esprit de fonctionner pour trouver plusieurs solutions. Elle avait beau se dire que des opportunités se présenterait forcément une fois arrivées à Port-Réal son esprit s'emballa à plusieurs reprises. Un trait d'elle-même qui l'énervait au plus haut mais qui était un grand révélateur de sa psyché, une fois dans le feu de l'action elle ne réfléchissait plus et laissait parler son instinct. Le reste du temps, quand elle ne faisait rien elle s'ennuyait et son esprit vagabondait sans but, elle le reconnaissait facilement, oui elle ne supportait pas l'inaction.
C'est ainsi que pour le campement du soir, elle se débarrassa d'une partie de son barda et regarda sa compagnonne de voyage avec un air de défi amusé :
- J'ai envie de viande fraîche ce soir, tenté par un concours de chasse ? Celle qui revient le plus vite avec la plus belle prise gagne, le perdant paye un coup à boire au vainqueur ?

La chasse a de nombreux avantages, elle occupe l'esprit, entretient les réflexes et la forme physique et permet de faire un bon repas. A plusieurs cela permettait indubitablement de tester l'autre mais aussi éventuellement d'apprendre à travailler en groupe. Les deux femmes ne se connaissaient ni des Premiers Hommes ni des Andals, Haelgara voulait mieux savoir les capacités de sa compagnonne et nouer des liens (ouais ca parait étrange mais il arrive que l'ancienne mercenaire veuille rencontrer des gens). Et en plus elle faisait d'une pierre deux coups en allant en plus se défouler et penser à autre chose qu'a cette foutue mission.
Après avoir entendue la réponse de sa collègue, Haelgara s’enfonça dans la forêt. Il lui fallut quelques secondes pour s'imprégner de la forêt et redevenir la sauvageonne en elle. Elle observa avec attention le sol, cherchant des traces d'animaux sauvages. La forêt ressemblait à celle que la sauvageonne arpentait quand elle était enfant, elle lui était familière et en même temps si lointaine. Finalement, les traces d'un faisan remontant à quelques heures attirèrent son attention. Elle sourit, pensant déjà au repas du soir qu'elle allait préparer avec de la bonne viande de faisan...

(HJ : Si la fin te déplait, n'hésite pas à me mp et désolé pour la petite taille de la rep)

Sujet: Re: The Road Goes Ever On... (Aiyana) 18.01.14 21:45

The Road Goes Ever On...

Le voyage commença, en silence, ni l’aînée des sauvages, ni la cadette ne souhaitait entretenir une conversation aussi veine que futile. Aiyana appréciait simplement le retour aux sources, l’air de la nature, les branchages craquant sous les sabots, le bruissement des feuilles et observer, parfois, du gibier gambadant. Toutes deux semblaient se comprendre dans ce silence, profitant simplement de ce qui ressemblait le plus à leur élément naturel. Bien sûr, l’esprit d’Aiyana ne pouvait guère s’empêcher de se poser quelques questions au sujet de celle qui se nommait Haelgara, mais elle taisait les questions, parce qu’elle-même ne supportait pas en recevoir et parce qu’au fond, cela n’avait pas tant d’importance de comprendre les raisons qui poussaient cette femme à suivre Lady Ashara Arryn. Préférant se concentrer sur leur voyage, elle tentait de ne pas penser à sensation de démangeaison que lui prodiguait la blessure faites durant l’attaque qui avait suivi leur conseil secret et signé, à jamais, le début de tout ce merdier. Pourtant, elle s’efforça de ne pas toucher au pansement qu’on lui avait fait, elle était même allé jusqu’à écouter les conseils qu’on lui avait prodigué, emportant avec elle un peu du cataplasme que le mestre avait appliqué sur sa blessure. Une blessure superficiel, elle s’en remettrait et les démangeaisons lui paraissait au final presque plus insupportable que la douleur elle-même au moment de l’impact de la lame contre sa peau. Elles voyagèrent une bonne partie de la journée, finissant par se stopper avant la tombée de la nuit, cela leur permettrait de pouvoir monter leur campement pour la nuit et puis surtout, comme le proposait déjà Haelgara, cela leur permettrait de chasser. Elle esquissa un sourire, partageant une certaine lueur de fierté dans le regard. Elle ne souhaitait pas perdre.

« Prépare déjà ta bourse pour le prochain arrêt »

Annonça-t-elle sur le ton du défi et de la camaraderie. Les deux jeunes femmes se séparèrent, et si Haelgara eut la chance de repéré les traces d’un gibier très rapidement, pour Aiyana l’observation et l’attente fut un peu plus longue, jusqu’à ce qu’elle tombe sur quelque chose d’intéressant. Des excréments animal, a n’en douter il s’agissait d’un lapin ou mieux encore, d’un lièvre. Essayant de repérer d’autre trace de l’animal, elle suivit la piste, remontant lentement jusqu’à sa cible. Son regard se posa alors sur ce qu’elle repéra comme un lièvre, une belle bête, le pelage brun, les oreilles vives, et c’est sur ces deux parties de l’animal qu’elle se concentra, préparant son arc avec lenteur pour ne pas attirer l’attention de celui-ci. Il était largement capable de la repéré avant qu’elle n’ait le temps de décocher sa flèche. L’arme chargée, le lièvre semblait encore insouciant de ce qui allait lui arriver, il courut, un peu plus loin, obligeant la fille du brouillard à se rapprocher de quelque pas…S’immobilisant, elle banda l’arc, les yeux rivés sur l’animal. Elle inspira, et expira lentement, quand elle fut vidé de son souffle, elle laissa la flèche faire son voyage. L’animal en alerte, eut le temps de se déplacer mais pas assez pour pouvoir empêcher la pointe de bois de se planter dans sa cuisse.

Voyant que le lièvre était encore capable de s’enfuir bien que blesser. Aiyana se mit en chasse, rapide, elle courrait derrière l’animal qui au final se fatigua plus qu’autre chose, laissant derrière lui une traînée de sang qu’il suffisait à Aiyana de suivre. Il tenta tant bien que mal de rejoindre son terrier mais la flèche planter en lui l’empêcha de pleinement rentrer dans sa cachette, rapidement rattraper par la chasseuse qui l’attrapa par les pattes arrières, l’immobilisa et mit fin aux souffrances du gibier. L’animal, adulte, ferait un excellent repas, sans compter que sa peau pourrait être facilement vendue malgré le troue formé par l’unique flèche de bois qu’elle avait tiré. Les flèches de bois avant l’avantage de tuer le gibier sans pour autant abimée la chaire.
Se remettant en route pour le campement...

codes par shyvana

( Je me suis dis que jouer la victoire au lancé de dé serait amusant XD
Du coup, on dit:
Chiffre paire tu gagne
Chiffre impaire je gagne )

Sujet: Re: The Road Goes Ever On... (Aiyana) 18.01.14 21:45

Le membre 'Aiyana' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' : 2

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- Reste calme Haelgara, reste bien calme, lui murmurait son père, maîtrise ton souffle, économise tes gestes, continuait-il en retenant le bras de la petite fille qui avait déjà sorti une flèche du carquois.
Le regard vert acéré du forgeron n'avait pas quitté des yeux le cerf qui broutait quelques mètres plus loin. Le regard similaire d'une petite fille, entourée d'une masse hirsute cheveux auburn avait reposé son regard sur la bête. Le père hocha la tête doucement et elle encocha la flèche avec lenteur.
- Maintenant Haelgara !

La petite fille se leva d'un bond, banda son arc et tira. La flèche passa loin au-dessus de la tête de la bête qui prit peur et détala à toute vitesse. Une autre flèche lui transperça le crâne et le cerf tomba lourdement au sol sans un bruit. La jeune sauvageonne se retourna vers son père qui n'avait pas encore baissé son arc et le fusilla du regard. Il baissa lentement le bras et regarda sa fille, il sourit et rit :
- Ne me regarde pas comme ça ! Tu l'auras la prochaine fois...

Bien des années plus tard, c'est une Haelgara bien plus âgée qui se tenait cachée entre un bosquet et une souche d'arbre, s'approchant avec lenteur et précaution d'un magnifique isard. Après avoir suivi la piste du faisan un bon moment, elle l'avait finalement perdu quelque part dans les bois. Elle avait alors songé à l'humiliation de revenir bredouille. Non il lui était inconcevable de se faire battre par une plus jeune qu'elle ! Elle avait donc cherché avec plus d'ardeur. Les dieux l'avaient sans doute entendu car elle trouva très vite des excréments très frais d'isard. Le reste de la traque avait été relativement facile, les traces étaient fraîches et bien visibles.
Une fois à portée, elle sortit silencieusement une flèche qu'elle encocha dans l'arc. Elle banda l'arme en prenant son temps, attentive à ne pas effrayer l'animal. En une fraction de seconde, à peine un souffle elle sortit de sa cachette et tira. L'isard n'eut pas le temps de réagir qu'une flèche lui traversa la gorge, il tomba au sol en poussant de pathétiques cris de douleur. Haelgara dégaina sa longue dague et acheva prestement et proprement l'animal. Elle lui lia les pattes avec du tissu et le mit sur son dos. L'ancienne mercenaire prit plus de temps à revenir à cause du poids de la bête. Quand elle arriva au camp, elle était essoufflée mais assez fière de sa prise. C'est donc tout naturellement qu'elle posa le corps de l'isard au sol avec un grand sourire à sa collègue.

(HJ: petite réponse, mes excuses pour ça et pour le retard)

Sujet: Re: The Road Goes Ever On... (Aiyana) 24.02.14 23:40

The Road Goes Ever On...

[hrp : désolé pour le retard je n’ai remarqué ta réponse que hier soir ! Shame on me ]

Son lièvre entre les mains, elle patientait près du feu le retour de sa coéquipière de voyage. Au fond, Aiyana était plutôt fier de sa prise, le lièvre était d’une bonne taille et serait un excellent repas pour les deux jeunes femmes. Elle posa sa main sur sa blessure, marque que lui avait laissée la tentative d’assassinat du couple Corbray la veille de leur escapade. Elle avait bien écouté les dires du mestre, ne pas gratter et ne pas défaire le bandage et elle s’y tenait malgré la gêne. On lui avait laissé de l’onguent pour le voyage.
A l’affut, Aiyana n’oubliait le territoire dans lequel elle se trouvait, aussi, elle ne perdait pas en concentration, captant chaque mouvement, bruissement de feuille et craquement de branche, elle se leva, arme à la main à l’arrivée d’Haelgara. Et si elle afficha un sourire de fierté en lui montrant son lièvre, le sourire s’effaça rapidement en voyant l’animal qu’elle apportait. Elle avait gagné le petit défit et pas qu’un peu, blessé dans sa fierté, la fille du brouillard n’en montra rien pourtant. Elle retourna à sa place.

« On pourra vendre la peau… »

Ajouta-t-elle simplement, tant pour le lièvre que pour l’isard, il y avait de quoi se faire un peu d’argent. Les deux chasseuses n’avaient pas trop abimé la chair et elle pourrait être vendue sans grande difficulté. Préparant de quoi maintenant la viande au-dessus du feu sans qu’elle ne soit brûlée pendant que son ainée s’occupait de la préparer. Elle observa la viande cuire, son jus glisser le long de sa chaire, l’odeur pouvait en attirer plus d’un mais Aiyana ne s’inquiétait guère, confiante en ses capacités, peut-être même trop mais elle n’était surtout pas seule. La chance semblait pourtant leur sourire, aucun danger à l’horizon, aussi, elles entamèrent leur repas. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas mangé avec ses doigts et ce plaisir aussi futile que simple semblait être parfait pour lui faire oublier ce qu’elle avait considéré comme humiliation. Sentir la viande sous ses doigts, la graisse glisser et filer sur ses paumes, le plaisir même de se lécher la bouche, les doigts, de pouvoir sucer les os sans que personne ne s’en offusque ou n’en soit dégouter.

« T’as vraiment confiance en cette femme ? »

La question était sortie comme ça, entre deux bouchés, cela faisait un moment qu’elle se posait la question. Se demande comment elle s’était retrouver aux services d’Ashara et comment elle pouvait lui être si fidèle. Pourtant, n’était-ce pas elle-même qui avait sauvé la vie du couple en se rendant compte de l’attaque quelque seconde avant qu’elle n’ait véritablement lieu ? Mais elle avait agi par instinct et son but n’était pas vraiment de protéger le couple…Du moins, c’était ce qu’elle tentait de se convaincre.

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Oui, la question méritait d'être posé et une part d'Haelgara se la posait également. Elle comprenait l'interrogation de sa jeune collègue parce qu'elle aurait sans douté posé la même question quelques années plus tôt. Elle poussa un long soupir, arracha un gros morceau de viande de l'isard avec son couteau qu'elle avala en quelques bouchées. Elle prit ensuite le temps de répondre :
J'ai fait beaucoup de choses dans ma vie, voulus ou non d'ailleurs, j'ai été voleuse à Volantis, mercenaires dans les Terres Disputées, esclave des Dothraki ou encore gladiatrice à Meereen. De tous les gens que j'ai rencontré, de tous ceux pour qui j'ai travaillé elle est la seule qui ne m’ait jamais regardé avec condescendance et mépris. Elle m'a fait confiance et puis..., elle but une gorgée de sa gourde et rajouta en souriant, ...elle paye foutrement bien

Haelgara reprit un morceau de viande et but une longue gorgée de sa gourde. Elle avait fait du nomadisme son mode de vie, ne restant jamais en place et cherchant perpétuellement l'aventure. A l'époque elle avait coutume de dire qu'elle n'était intéressée que par l'argent, que le reste n'avait aucune importance, elle continuait d'ailleurs de se le présenter à elle-même de cette façon. Pourtant il était évident qu'Haelgara n'était de pas cette race d'Hommes qui ne jure que par le dieu doré, sous ses dehors barbares elle était motivé par un code d'honneur bien précis et une soif de liberté et de découvertes. Si elle avait choisi de servir Ashara c'était en vertu de ce code d'honneur mais également parce que pour la première fois un employeur ne cherchait ni à la restreindre ni à la confiner dans un carcan. De plus le temps lui avait donnée l'envie de se poser à un endroit, d'essayer enfin d'avoir des racines et un endroit qu'elle pouvait appeler "chez elle". Aiyana était comme un lionceau, une petite boule de nerfs et d'énergie qui était incapable de rester en place et de réfléchir. C'était une sensation étrange pour Haelgara que de se sentir dans la peau du vieux lion qui a déjà déroulé pas mal de câbles et a été éreinté par la vie et les épreuves. Il lui semblait que le vieux lion devait apprendre au lionceau à devenir un lion...

Elle songea alors qu'Aiyana était la garde du corps attitrée (et l'amante accessoirement) de Raymar Templeton. D'une certaine manière les deux était similaires, à la différence près que la jeune femme avait encore du mal à se l'admettre. Elle était désireuse de connaitre le parcours de la personne avec laquelle elle aurait à partager plusieurs mois et elle était également poussée par la même curiosité qu'Aiyana avait à son encontre? Tout en mordant joyeusement dans un morceau de viande elle demanda à son tour :
- Et toi ? Comment une guerrière des Clans de la Lune finit garde du corps et accessoirement amante d'un noble ouestrien ?

Fidèle à elle-même, toute sa finesse sauvageonne venait de parler avec cette franchise dénué de toute forme de diplomatie qui lui était caractéristique. Haelgara disait les choses directement en regardant la personne droit dans les yeux, qu'elle apprécie ou pas la teneur des paroles ne la touchait pas outre mesure. Après tout s'il s'agissait de la vérité, pourquoi fallait-il la cacher et s'en offusquer ?

(HJ : pas sûr que ta relation avec Raymar soit connue, si j'ai fait une bourde signale-le-moi et je modifierais en conséquence)

Sujet: Re: The Road Goes Ever On... (Aiyana) 30.04.14 20:12

The Road Goes Ever On...

( HRP : Aiyana ne se cache pas et il me semble qu’elle s’est jeter sur lui après les combats qui ont suivi le conseil donc t’inquiète pas, rien est à changer lol )

Bien qu’elle ne l’admettrait jamais, la sauvage commençait à admirer la femme qui l’accompagnait pour ce voyage. Elle l’enviait presque, Aiyana n’avait toujours connu que les montagnes, les forêts et le Val. Port Réal constituait à lui seul un voyage qu’elle n’avait jamais fait, une terre qu’elle n’avait jamais foulée. Elle donnait des noms de pays, de terre, de ville ou de peuple qui n’avait qu’un vague souvenir dans l’esprit de la jeune femme. Raymar s’était pourtant employé à tenter de lui apprendre un maximum de chose sur les Sept Couronnes, le continent et celui d’Essos mais elle ne retenait que peu de chose, elle n’était pas une étudiante exemplaire, le terrain, elle le connaissait parce qu’elle le parcourait et non pas parce qu’elle le regardait dessiner sur une carte. C’était très certainement pour cette raison que, muettement, elle jalousait Haelgara.

Arrachant un morceau de chair entre ses dents, manger avec ses doigts étaient un plaisir qu’elle appréciait tant, sentir le jus de la viande glisser sur sa peau, le lécher, reprendre un morceau, le gras lui barbouillant le tour de la bouche, c’était un plaisir qu’elle appréciait plus que tout au monde et dont elle se délectait sans être brider par un quelconque besoin d’être "polie". Elle mangeait un peu bruyamment, se salissant la bouche et les doigts mais elle prenait un véritable plaisir à le faire tout en écoutant la réponse de l’autre sauvage. Elle tenait un tableau d’Ashara que la fille du brouillard ne connaissait pas, Ashara l’avait toujours regardé de haut, elle n’était qu’un pauvre petit insecte à écraser aux yeux de cette femme…Pourtant, cela n’empêchait pas la guerrière d’avoir un certain respect pour celle-ci, si cela n’avait pas été le cas, elle l’aura laissé mourir.

La dernière phrase eut le mérite de faire rire Aiyana. C’était au moins quelque chose qu’elle pouvait comprendre. Ne donnant pas son avis sur cette femme, et pour cause, la seule chose qui la rendait si méfiante était le fait qu’elle l’effrayait simplement et qu’elle représentait une défaite dans sa vie. L’atmosphère étant à la confidence, il fut naturel qu’à son tour, Haelgara lui posa une question. Elle esquissa un sourire coquin à l’évocation de Raymar, bien qu’une lueur d’inquiétude traversa son regard, celui-ci se trouvait actuellement sur un bateau, loin d’elle, si elle savait qu’il était parfaitement capable de pouvoir se battre, l’inquiétude ne demeurait pas moindre pour autant.
La bouche encore pleine de quelque morceau de viande, elle entama sa réponse :

« Une promesse… » Arrosant la viande du contenu de ma gourde, elle avala le morceau, un peu hésitante à l’idée de donner plus de détail : « Mon clan a échoué, j’ai été prisonnière, je me suis enfuis pour retrouver les miens mais ils m’ont rejeté ». Les souvenirs assombrissaient le regard d’Aiyana qui avait bien du mal à se rappeler de cette sensation, de cette frustration qui l’avait animer quand elle s’était retrouver en cage, de la rage qu’elle avait ressenti devant les siens qui la trahissait : « J’aurai du mourir durant l’attaque du val, il m’en a empêché, j’aurai du mourir des mains de ceux de mon clan, et là encore, il m’en a empêcher. J’ai eu envie de le croire et de lui faire confiance et je l’ai suivi… »

Le sérieux de cette conversation commençait doucement à gêner Aiyana qui avala un autre morceau de viande pour étouffer ça. Continuant d’un air plus grivois : « Pour ce qui est de la chambre, autant joindre l’utile à l’agréable ? Le pauvre a tellement de chose à apprendre ». Esquissant un sourire, il n’était pas question pour la sauvage d’admettre aussi ouvertement que de véritable sentiment avait fini par naître et par la rendre plus vulnérable. « Surtout que je ne risque pas de me mettre quelque chose de vraiment intéressant entre les cuisses pendant un long moment… » Le voyage pour Port Réal serait long et elle ignorait quand est-ce qu’elle pourrait revoir Raymar, bien que cela sous entendait le contraire, Aiyana ne comptait pas aller voir ailleurs, même si elle en avait été capable, quelque chose dans l’histoire qui l’unissait avec le chevalier animait une conscience qu’elle avait ignoré jusque-là.

« Bon, je prends le premier tour de garde… »

codes par shyvana

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Haelgara sourit sans rien dire à Aiyana puis se roula dans sa couverture alors que la jeune sauvage prenait son tour de garde. Comme à son habitude, elle avait sa dague sous la couverture qui lui servait d'oreiller et tenait fermement son épée. Elle s'endormit facilement...
La sauvageonne réveilla la jeune fille peu avant l'aube, elle lui servit un bol de porridge avec un morceau de bœuf salé et une bière aux arômes épicées. Pendant ce temps, Haelgara aiguisa son épée, rangea ses affaires et harnacha son cheval. Elle fit cela machinalement et sans dire un mot, ses mouvements répétés cent fois durant sa période de mercenaire était devenu mécanique. Lorsque le soleil se leva, le duo était déjà sur la route depuis quelques minutes.
Une forme de routine s'installa dans les jours qui suivirent. Haelgara et Aiyana chevauchaient pendant des heures, parfois sans échanger un seul mot et s'arrêtait soit à la belle étoile soit dans une auberge pour manger et dormir. Les deux femmes ne faisait pas partie de ces gens qui avait besoin de parler pour combler le vide, elles ne parlaient que quand elles le jugeaient nécessaire et utile. Au fur et à mesure elles apprirent à se connaître et à se comprendre, une forme de respect mutuel avait même fini par naître. Haelgara profitait de ce voyage pour découvrir ce pays qu'elle n'avait jamais vu que par les livres du vieux septon ou de chevaliers ouestriens exilés à Essos. Elle se souvenait encore des descriptions lyriques donné par ces derniers dans les tavernes d'une quelconque cité libre après une énième guerre. L'ancienne mercenaire regardait, notait et mémorisait tout ce qu'elle voyait, toutes les informations qui pouvaient lui être utiles (maintenant ou plus tard, prudence est mère de sûreté). Toujours dans son optique d'être le plus efficace possible, son livre de chevet était un livre compliqué sur les maisons de Westeros et la géopolitique du pays depuis la Rébellion de Robert. Absolument pas le genre de livres que la belle affectionnait mais elle en avait besoin pour accomplir sa mission de la meilleure manière possible, professionnelle jusqu'au bout des ongles.

Haelgara et Aiyana avaient passés le Gué des rubis depuis quelques jours, les chevaux marchaient paisiblement sur une route sombre et isolé de forêt. La sauvageonne nota alors un bruissement dans un buisson suivi de pas précipités, elle arrêta sa monture et fit signe à son amie de s'arrêter également. Sa main s'était instinctivement posé sur la poignée de son épée et elle murmura :

- Tu entends ?

La forêt s'était soudainement tu, un lourd silence régnait sur la forêt. Haelgara raffermit sa prise sur son épée et déglutit péniblement. Un nouveau bruissement brisa momentanément le silence. La sauvageonne tourna immédiatement la tête dans cette direction, son instinct lui criait qu'un danger les menaçait et mettait tous ses sens en alerte. En une fraction de seconde, la nonchalante voyageuse s'était mué en une panthère aux aguets, tout son corps et même son regard montrait un animal prêt à bondir sur son adversaire sans aucune pitié...

(HJ: Petit flash-forward pour accélérer un peu l'intrigue et désolé pour le retard. Je me suis également permis d'amorcer un peu d'action^^)

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