J'étais arrivé au mur depuis quelques heures, avec ma cousine Alyss Snow. Depuis mon réveil, je désirais venir, afin de voir Jon, mais pour parvenir à mes fins, j'avais du insister (harceler) auprès de Robb pendant longtemps, même des jours. Mais il avait fini par céder à la condition que je restais sous la vigilance constante des hommes qu'il avait lui même choisit. Bien sur, Hodor nous avait également accompagné.

Alors j'avais vu Jon comme prévu. La conversation c'était plutôt bien déroulée. Mais maintenant que j'étais ici, je n'allais certainement pas repartir tout de suite, non. Depuis le temps que je voulais visiter le mur, je comptais bien y rester un petit temps. Surtout que pour le moment, rentrer à Winterfell ne me disait rien. Winterfell me rappelait à la réalité. Le fait que privé de l'usage de mes jambes, je n'avais plus d'avenir. Puis que j'étais sans doute en danger … Comment dire à Robb que je ne suis pas tombé, mais qu'on m'a poussé … Jamais je ne pourrais. Même s'il s'en doute déjà. Je ne souviens plus vraiment, mais je suis à peu près sur que Jaime Lannister était le responsable de mon état. Mais si je parlais …. Non je ne voulais pas qu'une guerre soit déclenchée par ma faute, ni mettre ma famille en danger. S'il leur arrivait quoi que se soit, jamais je ne me le pardonnerais. Mais il y avait toujours cette question qui se posait. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il essayé de me tuer ? Qu'est-ce que j'avais vu ce jour là dans cette tour ?

Alors j'avais voulu m'évader un peu de toute cette tragique histoire, loin du danger qui me guettait … et qui guettait aussi la totalité de ma famille. Père était parti avec Sansa et Arya … Est-ce qu'ils étaient en danger ? Pour ne plus y penser pendant un court laps de temps, j'avais préféré prendre la fuite jusqu'au mur, auprès de Jon. Voir mon frère me faisait du bien. Contrairement à ce que j'avais cru, il me détestait pas. Mais il avait d'autres ambitions dans la vie que d'être seulement « le batard ». Bien sur, on ne le considérait pas comme tel, nous sa famille, mais au yeux des autres, il restait le batard de Ned Stark, Jon Snow. Quoi qu'il en soit, son départ n'était pas de ma faute. Mais j'étais tout de même inquiet. Qu'allait-il se passer si Jon traversait le mur ? Vu toutes les histoires effrayantes que j'avais pu entendre durant ma tendre enfance (qui ne remonte pas à si longtemps en fait), j'avais peur que mon frère tombe sur des êtres … surnaturels.


La garde de nuit me faisait un peu peur. Certains me regardaient avec insistance, si bien que je serrais Hodor de toute mes forces. Celui-ci essaya de me rassurer en prononçant son nom. Non, Hodor, tu n'es pas rassurant du tout, sans vouloir te vexer. Il ne voyait pas le mal chez les gens, d'ailleurs il ne voyait rien du tout. Mais pourtant sa présence était apaisante. Avec Hodor, on ne parlait pas des risques de la guerre, des sujets sérieux et graves. Il ne me questionnait pas. Non, tout ce qu'il savait dire c'était « Hodor » et ça me convenait très bien, du moment qu'il me tienne compagnie.

Une fois, Père m'avait dit que dans la garde de nuit, on pouvait trouver les pires des criminels, qui avaient eu le choix entre la mort et le mur. La mort ne serait-elle pas plus douce ? Jon avait-il réellement sa place parmi eux ?

Dans la pièce, les hommes buvaient en riant bruyamment, de la bière coulant le long de leur menton. Allons Bran, qu'est-ce que tu fais ici ? Là, n'est pas la place d'un petit Lord. Mais sur le dos d'Hodor, je ne risquais rien non ? Pourtant je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal à l'aise. Sans parler de leur langage et propos un peu vulgaire qui me fit grimacer. Les hommes n'avaient ils donc aucun honneur ? Le demi-géant m'assit sur une chaise en prenant garde que je ne tombe pas. Il resta à mes côtés.

« Hodor. »
« Ne t'inquiète pas, on ne risque rien ici. »

Qui est-ce que j'essayais de persuader au juste ? Mon regard se posa sur l'ensemble de la taverne. Certains étaient déjà bourrés. Sans doute devaient-ils se noyer dans l'alcool pour oublier la difficulté de la vie, si proche du mur, ou même au delà du mur.

Jon n'était pas là. Sans doute en pleine entrainement, ou en grande discussion avec je-ne-sais-trop-qui. Est-ce qu'il se plaisait ici ? Je regardais d'un air sceptique toutes les personnes qui paraissaient aussi étrange les unes que les autres. Puis enfant, mes yeux se posèrent sur l'homme qui buvait tranquillement, à côté de moi.

Je savais que j'aurais mieux fait d'attendre mon frère, tranquillement dans mon coin, mais Mère avait toujours dis que ma curiosité était mon pire défaut. Ma petite main agrippa la tunique de l'étranger.

« Vous avez entendu parler des Marcheurs Blancs ? »

Je ne pouvais m'empêcher de penser à l'homme que Père avait exécuté sous mes yeux. Il avait dit avoir vu les marcheurs blancs. Père pense qu'il était tout simplement fou. Je ne savais pas quoi en penser. Pour moi, les marcheurs blancs avaient toujours été un conte, une histoire que la vieille femme me racontait pour me faire peur. Des histoires que j'aimais, je ne le niais pas. Mais si cet homme ne mentait pas, si c'était la vérité … Qu'est-ce que cela signifiait ?

« Les légendes n'ont-elles pas de part de vérité ? … Oh, et je m'appelle Bran. »