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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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Un homme a signé. LIBRE

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MessageSujet: Un homme a signé. LIBRE Un homme a signé. LIBRE Icon_minitime12.11.12 0:55

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Un homme a signé.
Et bientôt, le serviteur du Dieu Rouge aura encore frappé.
Quelques jours avant. La mer avait trop longtemps envahis les horizons pour qu'aucun des passagers ne soient soulagés d'apercevoir enfin les terres de la baie de Néra. Il s'agissait là d'un navire de transport et de bonne fortune, offert par les soins d'un homme qui restera a jamais dans l'anonymat. Sur le pont supérieur pouvait observer deux silhouettes tapis dans l'ombre de la nuit, murmurant des propos qu'ils étaient les seuls à connaître... On dit de cet ordre qu'il est le meilleur. Pour ce prix, ne tâchez pas de me décevoir. L'homme en question fixait son interlocuteur de ses petits yeux noirs. Il avait l'allure d'un riche paresseux et aimant la nourriture, bien pesant et rond comme un porc. Il se voulait direct, tel un ordre qu'il donnait à un quelconque de ses gardes. Mais quelque fut le rang de cet homme il savait à qui il s'adressait, et cumulant la crainte il s'essuya le front un tissus qui à première vue, avait déjà bien servit. Son interlocuteur lui, observait les terres au loin se rapprocher au grès des vagues, dans un silence quasi spirituel. Il fini par sourire en coin, ses yeux bleus perçant dans la nuit noire. Que l'homme n'ait crainte, sa bourse n'a point maigris inutilement.

Port-Real, l'arrivée. Premier pied à terre depuis plusieurs jours, il s'en était fallu de peu ; Jaqen commençait à ne plus supporter la proche présence de ce bougre, autant par son odeur et que son immanquable manque de raffinement. C'est bien avant l'aube qu'il quitta le navire, tandis que la majorité des passagers dormaient encore dans un sommeil profond et réparateur de ce dur voyage. Au port, c'était encore calme. On entendait certes la mer doucement se lover contre les terres, ainsi les coques des bateaux d'âge qui grinçaient à chaque remue des vagues, mais les hommes eux étaient encore loin dans les eaux pour pêcher ou étaient rendus chez eux depuis plusieurs heures maintenant.
Jaqen était vêtu simplement, d’habits sombres tantôt moulants tantôt amples pour calquer au mieux les ombres et se faufiler inopinément entre les foules. Lentement, il fit descendre la trappe qui contenait les plus gros transports et y trouva sans aucune surprise le destrier qui l'avait alors déjà mené de Braavos à Pentos. Le cheval avait prouvé sa valeur en endurance et en vitesse, il saurait être à nouveau utile le temps que son contrat s’exécute, et peut-être plus encore. La bête fut harnachée rapidement, la prenant par la bride il s'aventura au sein du port, et bientôt le bruit des sabots de la monture résonnèrent gravement contre le sol rocailleux. Trois jours. Un jour pour le trouver, un jour pour planifier, un jour pour tuer. Le contrat était signé, il n'en était point le créateur mais bel et bien le bras, tel l'extension du véritable assassin. C'était une manière de gagner salement sa vie pour certains, mais au fond cela était bien plus que cela. La plupart de ceux de son ordre agissaient sans état d'âme, mais nombreux savaient refuser ce qu'ils considéraient comme une erreur monumentale. C'était le jeu de la vie, de l'histoire, celle dont vous êtes les Maîtres qui jouent les pions sans jamais qu'ils ne s'en aperçoivent. Et aucune vie ne valait la défaillance des plans du Dieu Rouge.

Port-Real, Now. Le soleil perçait la voûte céleste, quand enfin les premiers marchands daignaient ouvrir leurs échoppes. Et c'est aux premières lueurs de l'homme sans-visage vint échanger quelques pièces contre ce qui s'avéra être de la nourriture et des ingrédients tous aussi surprenant les uns que les autres. Son sac, déjà bien contenant fut rapidement remplis, ce qui était justement suffisant à la durée qu'il avait prévu de passer à Port-Réal. Il n'était pas le seul à venir marchander dès cette heure, et le port commençait à s'animer sérieusement, le brouhaha de charrettes ardemment tirées par des bœufs, de caisses empilées les unes sur les autres, de bavardages et commérages. Les odeurs changèrent aussi, tout le port semblait avoir changé, comme si la présence humaine pouvait modifier tout y compris la vision d'un territoire. La foule grandissante, l'homme sans-visage fini par quitter le port, trouvant en amont un poste d'observation qui lui permettait de balayer toute la ville d'un simple regard. S'autorisant une courte pause, il s'appuya dos contre un arbre, analysant les gens du ports comme un élan dynamique désorganisé dont chacune des personnes reproduisaient machinalement les gestes de la veille. Un bazars ritualisé qui n'était pas prêt de s'arranger.
Calmement il sortis une pomme rouge sanguine d'une de ses sacoches, la goûtant goulument, fendant la chaire juteuse avec un plaisir qui nourrissait et hydratait le coupable. Sans attendre il sortis les ingrédients récupérés plus quelques temps plus tôt et commença à étudier sérieusement les détails de leur prochaine utilité. Puis l'idée germant doucement en son esprit, il laissa rouler la pomme sur le sol avant qu'elle ne trouve grâce entre les mâchoires de son destrier. Il lui faudra les user en dernier temps, gage était la prudence...


Dernière édition par Jaqen H'ghar le 12.11.12 17:39, édité 4 fois
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Akhénar
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MessageSujet: Re: Un homme a signé. LIBRE Un homme a signé. LIBRE Icon_minitime12.11.12 14:24

Clang, clang, clang.

L'heure était trop tôt pour le jour, ou trop avancée pour la nuit, aux yeux délavés de l'oiseau de nuit. De sa démarche traînante, la mauvaise herbe du Bief s'avançait vers le port, encore à moitié plongée dans les événements de sa nuit. Akhénar vivait au gré de ses rencontres depuis son arrivée à Port-Réal. Une mission à exécuter dans la journée voyait le barde à l'épée évoluer parmi la populace affairée, les marchands et autres badauds qui grouillaient dans les rues du siège royal. Une ode à une belle, des discussions de boudoirs, la rédaction ou l'exécution d'une petite pièce théâtrale le confinaient à la chaleur moite de la nuit. Par ces temps troublés, on gagnait sa croûte comme on le pouvait, et Akhénar en était bien conscient. Il fallait pêcher pendant que ça mordait, et ces derniers jours, les eaux étaient poissonneuses de diverses façons.

Cette nuit, le ténébreux orphelin l'avait principalement passée dans un bordel. Un point de chute certes peu honorable pour un habitué de la Maison Tyrell, mais aucun appétit autre que celui de la gloire l'y avait conduit. Une certaine Janice, ribaude de son état, lui avait promis de l'introduire auprès d'un négociant relativement fortuné et aux connexions importantes ; un mécène potentiel, dont les déplacements à Essos intéressaient Akhénar. L'homme était un fréquent visiteur de la maison close. Janice était sans doute sa favorite, car la demoiselle connaissait le bonhomme mieux que lui ne la "connaissait", en dépit de ses visites assidues.

Bien sûr, Janice, en bonne professionnelle, n'avait pas consenti à de telles introductions sans une compensation de la part d'Akhénar. Rien n'était gratuit, surtout pas les filles de joie, qui savaient trouver un profit en toute chose. Fort heureusement, son entremetteuse avait Akhénar à la bonne, suite à une chansonnette poussée deux semaines plus tôt dans une taverne du coin vantant les mérites de la belle, et qui lui avait valu des clients supplémentaires. Il était donc parvenu à négocier à la baisse les prétentions de la jeune femme. Au final, il avait une simple commission à faire au port, dont il avait décidé de s'acquitter avant de prendre un peu de repos.

Sa rapière au côté, Akhénar était vêtu d'un pourpoint en cuir sombre cousu de vert, d'un pantalon simple noir contre la jambe droite duquel son attèle reposait, et d'une paire de bottes crottées par ses voyages. Une besace était passée en bandoulière sur son épaule. Fredonnant des bribes et notes de la chanson sur laquelle il travaillait en ce moment, le regard curieux de son environnement, le jeune barde vit une pomme traverser son chemin, et terminer sa course dans la gueule d'un cheval. Retraçant son trajet en sens inverse, il remarqua alors l'homme contre l'arbre. La graine de poète en serait sûrement restée là si quelque chose dans l'aura de cet inconnu ne l'avait intrigué. Un mystère, un trésor caché. Akhénar, pensif, inclina la tête sur le côté. L'homme avait-il chevauché toute la nuit jusqu'à aboutir, épuisé, sous cet arbre ? Quels fils secrets influaient sur son destin ? Quelle était son histoire ? Autant de choses qui, pour un homme de sa sensibilité, valaient mille questions plus importantes pour d'autres.

"Les nuits sont longues à Port-Réal. Nous sommes bien peu à préférer les pommes au vin dans les parages."
commenta-t-il, comme pour lui-même, en tendant la main vers l’encolure de la monture pour la flatter de quelques caresses. Il aurait aussi bien pu s'adresser à l'animal qu'à son propriétaire, son regard lunaire tourné vers la bête.
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MessageSujet: Re: Un homme a signé. LIBRE Un homme a signé. LIBRE Icon_minitime12.11.12 18:47

> Au passage, navrée des fautes... il se faisait tard. <
Jeu de rôle, jeu d'histoires.
Sourire en coin. Contrairement aux premières idées, il ne se laissa pas surprendre par l'apparition de l'étranger. C'est dans un silence serein qu'il accueillis sa venue détournée, prenant calmement le temps d'enrouler les fameux produits dans un tissus blanc et de les placer en sécurité là d'où ils venaient. Quand il eut terminé -ce qui dura en passant peu longtemps, Jaqen daigna enfin se retourner vers son interlocuteur. Sous son capuchon, ses yeux examinèrent un homme jeune à l'esprit vif, qu'il aurait pu juger en pleine forme s'il ne s'appuyait plus amplement sur son autre jambe. Ce qui ne faisait que confirmer le son irrégulier de ses précédents pas. Mais loin de se méprendre sur les autres facultés de cet homme, il déduis sans aucun mal qu'il était inutile de démentir ses propos. Le port attire bien des foules, et les biens qui vont avec.. Répondit-il d'un ton tout d'abord détaché. Jaqen qui n'avait alors pas bougé, accompagna ces dernières paroles d'une fine approche. Quelques pas réduisirent la distance qui les séparaient, c'est ainsi qu'à distance respectable il fit une nouvelle halte. Son regard croisa définitivement celui de l'étranger, ses yeux bleus tranchants avec l'ombre tombante sur le haut de son visage. Il fut momentanément intrigué par la curiosité de ce dernier, se doutant aisément que ce n'était pas là une simple pomme rouge sanguine qui l'avait mené à entamer la rencontre. ...des foules de voyageurs, certes, on ne peut en dire autant pour tous en ces temps. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que Jaqen sous-entendait celui-ci d'en être potentiellement habitant, et que probablement loin de le souhaiter, les rares voyages de ce dernier devaient être un peu plus compliqués que la majorité des hommes pouvant se porter pleinement sur leur deux membres. Simple désir de redevance devant une telle perspicacité.

Il était notable que durant ses nombreux voyages, Jaqen prenait un malin plaisir à percer les foules sans attirer l'attention. En règle générale cela était un jeu d'enfant, les hommes et les femmes, ainsi que les enfants, emballés dans leurs activités journalières étaient trop absorbés pour prêter attention aux voyageurs, d'autant qu'ils demeurent bien plus nombreux sur Port-Real, ou les terres de la Couronne. Mais inévitablement il persistait toujours quelqu'un pour accorder un peu d'attention à son environnement, et la plupart du temps cela a une taquine tendance à aller à l'encontre des projets de l'assassin. Néanmoins au fond, peu importait... Question d'habitude certainement. Il continuait de regarder calmement l'homme dont il ne détenait toujours pas le nom, son regard n'évoquait rien d'agressif tandis qu'il persistait à tenter de définir ses véritables motivations. Les feintes, les jeux de rôle, les fausses apparences avaient longtemps été les manières propres aux assassins, mais elles étaient avant tout celles de l'Humanité depuis sa naissance, et jusqu'à preuve du contraire aucun assassin ni autre individu est invulnérable aux désirs du Dieu Rouge. Prudence discrète et lentement bâtie au file des années et des expériences personnelles, gage de survie et de paraître dissuasif mêlés à la mesure de normalité. C'était comme cette histoire que son mentor n'avait eu de cesse de répéter, comme un vieillard soutenu par une amnésie permanente ne cesserait de relater le moment le plus marquant de sa vie.

Mais qu'importe, chaque jeu à son lot de pions, et chacun de ces pions possède une face cachée. Mais notablement, après une brève analyse, l'assassin sans-visage conclu finalement que les intentions de ce dernier n'étaient pour l'heure pas néfastes ni à sa propre personne et encore moins au contrat qui le liait désormais à ce lieu. Voilà qui devrait faire les affaires du voyageur.
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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MessageSujet: Re: Un homme a signé. LIBRE Un homme a signé. LIBRE Icon_minitime19.02.13 5:16

Folie que cette effervescence, cette ville, à chaque fois qu’Ashara avait l’occasion de s’y rendre, comme cette fois pour le Tournoi des douze ans du Prince héritier Joffrey Baratheon, lui donnait la nausée. C’était si sale, tous ses pouilleux, bandits et marchands, pas moins puants que les rats qui courraient le long des murs, de la vermine, mais pour certains, de la vermine utile. Mais cette odeur, l’odeur de la populace, tenace. Elle connaissait Geoville, mais il n’y avait rien de comparable, non, là il semblait que c’était des siècles de crasse qui s’amoncelaient dans les ruelles bondées. Mais voila, si la cité était une catastrophe sanitaire et sociale à elle toute seule, c’était aussi à Port-Real qu’on croisait les grands de ce monde venus pour le Tournoi, ou ceux y résidant, conseillers du Roi, Nobles Seigneurs et bien sûr, la famille royale. Alors si on voulait être vu, si on voulait être remarqué, si on voulait que les demandes en mariage affluent, il fallait y aller, et comme elle avait déjà seize ans, il était grand temps que la terre entier soit au courant de son existence. C’était aussi l’occasion pour la jeune femme de voir son cher oncle, la Main du Roi, Jon Arryn, celui-ci ayant refusé jusqu’ici toutes les propositions. Il est vrai que reposait sur ses épaules un choix difficile étant donné le statut de la belle, héritière en second des Eyrié, et aussi du fait qu’elle n’était pas femme à mettre entre toutes les mains, d’ailleurs, elle n’hésitait pas à donner un avis acerbe sur ses prétendants, qu’ils soient présents ou non. Elle était donc en compagnie de la Main en cette belle matinée d’été et chevauchant à travers les rues avec une importante escorte. Ils allaient sur le port pour observer et peut-être acheter les derniers arrivages de tissus, de parures, de robes, bijoux et pierres précieuses. De quoi mettre toute la petite famille en valeur pour le Tournoi qui se préparait en dehors des remparts de la ville.

« Faites place ! Faites place ! La Main du Roi ! »

La Main du Roi, son épouse, et sa nièce plus exactement, le pauvre petit Robert, faiblard et épileptique étant resté au Donjon Rouge.

- Mon oncle, j’ignore comment vous pouvez supporter de vivre dans cette atmosphère.
- Ah ma chère nièce, vous savez, Port-Real a quelque chose de magique que les autres n’ont pas, une part d’émotion instable qui vous la fait aimer, même s’il est vrai qu’au premier abord, cela ne vaut pas les Eyrié ou Roches Aux Runes.
- Hum… je ne l’ai point encore vue cette émotion, pour tout vous avouer, la seule chose que cela m’inspire est du dégout et une part de crainte, trop de monde, partout, tout le temps, c’est une insanité que de vivre ainsi.
- Tout de même, le Donjon Rouge…
- Oui évidemment, le Donjon Rouge est magnifique, le Grand Septuaire de Baelor aussi, grandiose… peut-être avez-vous raison, si c’est là la part de magie à laquelle vous pensez.
- Pas seulement, même dans les plus petites rues on rencontre des artisans extraordinaires, des conteurs, des ménestrels, des acteurs, il y a partout quelque chose à voir, à sentir, à gouter, à apprendre…
- Vous ? Vous apprenez de choses ici ? Vous qui êtes si cultivé et si intelligent ?
- Oui ma nièce et vous devriez d’avantage observer pour, vous aussi, apprendre. Car, que vous le vouliez ou non, un jour, vous aurez vous aussi à vous occuper de votre peuple, qu’il s’agisse des paysans d’un petit fief du Val ou d’une population plus large. Le Val, le Nord, les possibilités ne manquent pas vous savez. Mais je dois dire que même si vous êtes plus âgée que lui, je ne serais pas mécontent de vous voir épouser mon fils, je sais que vous saurez le conseiller et l’assister au mieux et faire en sorte que les meilleurs soins lui soient prodigués. Nous auront besoin de quelqu’un de fort à ses côtés pour le seconder à la tête du Val. Lysa jeta un coup d’œil assassin à son mari mais ne dis rien et ni Ashara ni Jon ne remarquèrent son visage tendu et grimaçant à l’annonce de ces fiançailles.
- Vous êtes toujours de bon conseil mon oncle, et je serais ravie d’épouser Robert, il est si adorable, si mignon, je suis certaine qu’il deviendra un bien beau jeune homme.
- Oh oui, mon petit Robert, il est si fort, si beau. Il deviendra un Lord exceptionnel !
- Vous avez raison ma tante, et ce grâce à la sagesse de ses parents et à leurs enseignements ! Mais Lord Jon, pourquoi ne pas annoncer les fiançailles lors du Tournoi ?
- C’est une idée Ashara, mais voyez-vous, comme c’est le Prince Joffrey qui est à l’honneur, il serait de bon ton d’attendre la fin des réjouissances plutôt. Mais je vais en parler au Roi et à mes conseillers pour préparer les papiers.

La Dame du Val n’avait jamais porté sa nièce dans le cœur, la raison de toute cela, Ashara semblait plus légitime qu’elle à la tête de Val, elle était l’héritière en second, elle pouvait l’évincer d’un mot et pour couronner le tout elle avait certainement saisi son secret. Elle avait remarqué que depuis quelques années, la jeune femme la regardait plus sévèrement, oh oui, elle voyait tout, elle remarquait le petit manège de cette ambitieuse petite pute ! Mais même si Robert n’était pas le parti le plus viril auquel puisse rêver la jolie brune, elle ne pouvait que se plier à cette décision d’un homme qu’elle admirait et appréciait comme son père et il n’était pas difficile d’en voir les avantages. En sus du titre de Dame des Eyrié et du Val, elle gagnerait une régence qui serait certainement très longue, le gamin ayant peu de chance d’arriver un jour à devenir un Lord digne de ce nom, particulièrement si cette folle de Lysa s’entêtait à l’allaiter comme un bébé. La seule question que se posait la jouvencelle était de savoir s’il arriverait à lui faire un fils, un gamin pareil pouvait-il un jour bander et féconder une femelle ? Cette question la turlupinait depuis pas mal de temps, elle n’avait aucun doute à ce sujet concernant Robb Stark, même si n’ayant pas essayé, il pouvait subsister un doute. Peu à peu avait germé dans son esprit la possibilité de choisir un autre père si le futur Lord n’arrivait pas à la mettre enceinte. Cela la gênait quelque peu de le tromper, mais au grand maux les grands remèdes et elle le ferait pour la pérennité des Arryn et la paix dans le Val. C’est donc avec le sourire qu’elle accueillit cette nouvelle et se prit à rêver d’un mariage princier qui, vu l’âge du marmot, ne serait hélas pas pour tout de suite.

- J’ai toute confiance en vous et je sais que vous êtes l’un des rares à savoir le prendre.
- Et je vous en remercie mon oncle, il est vrai qu’il a du caractère, mais moi aussi, peut-être est-ce pour cela que nous nous entendons si bien.

Jon rit doucement en regardant Ashara qui lui souriait, toujours sans remarquer que Lysa tremblait de rage. Mais pourtant tout cela n’était que vérité, Ashara avait toujours su aborder le petit Robert de manière à l’amadouer et à éviter les cris et les crises, et au fond, elle aimait bien cet enfant chétif. Il la regardait comme une reine et il l’écoutait attentivement raconter des histoires de chevalier, et combien le « chevalier ailé » était grand et courageux.

- Mais Jon ! Il y a de nombreuses autres possibilités pour Robert.
- Oui femme, mais aucune qui soit aussi bien qu’Ashara, à tout point de vu, il s’agit d’assembler autour de Robert toutes les conditions pour que son règne se masse pour le mieux.

En d’autres termes, unir l’héritière en second et l’héritier éviterait bien des guéguerres de succession et un potentiel assassinat de Robert par un vassal mal intentionné, et même en cas de décès de celui-ci, le Val resterait entre les mains d’une Arryn qui saurait gérer la suite au mieux en évitant que cela ne finisse dans le sang. Car, Jon le savait, Ashara était aussi douée pour la stratégie que pour al politique, elle en avait en tout cas l’intelligence et l’éducation, et il en était certain, assez d’honneur pour élever le Val. Education à laquelle il avait participé en envoyant à Roches Aux Runes un Mestre brillant, car il préférait finalement que la jeune enfant ne se trouve pas trop près de son épouse, surtout avec le manque d’honneur et de retenue latent donc elle faisait preuve.

« Faites place ! Faites place ! La Main du Roi ! »

Le cortège était passé près de deux hommes, un avec un cheval et un sans, des roturiers, ou peut-être pas, qui sait. En tout cas, pas de quoi faire en sorte qu’un membre de la Noble Maison au Faucon ne les remarque. Par contre, ils furent écartés sans ménagement de la route par les gardes, avant que tout le monde ne mette pied à terre, certains soldats restant pour tenir les chevaux et d’autres s’avançant avec le Lord et ses Dames vers les marchands du port qui évidemment virent en cette visite une aubaine pour leurs affaires et se précipitaient, vantant, les uns les mérites de leur soi, les autres de leur dentelle, les autres de leurs pierreries… De quoi satisfaire ce petit monde exigeant, mais pas de quoi échapper à une sévère négociation.


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