Depuis que j'avais quitté Winterfell, je trouvais le temps bien long loin de ma famille. Je n'étais pas habituée à être loin de mes cousins et cousines. Mais je me disais que de toute façon, tous les Stark étaient dans le même cas que moi, et même dans un cas pire que le mien. En y repensant, j'avais au final la belle vie. Jon était au mur, Bran ne pouvait plus marcher, Robb se retrouvait subitement avec beaucoup de responsabilités, Oncle Ned est devenu la main du roi, emmenant avec lui ses filles à Port Réal. Et Lady Catelyn essayait de comprendre ce qui était arrivé à moi. Seul Rickon allait bien, et tant mieux, vu son jeune âge. Tout ça pour dire que ma vie était moins compliquée que la mienne. Après avoir fait mes adieu à ma meilleure amie Luna, à mon père Benjen et au reste de ma famille, j'avais tout d'abord pris la route à Port Réal pour voir une dernière fois Arya et lui donner les lettres que Bran avait écrit pour elle. Puis j'étais partie pour Essos, où je savais trouver ma mère Kashina à Braavos. Mais il faut croire que mon sens de l'orientation me faisait encore défaut puisque je me suis retrouvée à Pentos.

Hmm, on restera sans commentaire ! Debout devant le port, je me contentais de regarder l'eau et les vagues, d'un regard à la fois perplexe et fasciné (je vous laisse imaginer la drôle d'expression physique !). Il faut dire qu'à Winterfell, l'eau était gelé et on n'avait certainement pas la mer. J'étais mitigée entre l'envie de sauter et au contraire de reculer. Sauter, car j'étais attirée par l'inconnu. J'avais envie de sauter dans l'eau et de jouer comme une enfant. Mais non seulement j'allais attirer l'attention -A Winterfell ça ne m'aurait rien fait, mais là je suis loin des miens, loin de chez moi- et puis, je n'étais pas sur de savoir nager en cas de problème. Reculer, parce que mine de rien, l'inconnu me faisait tout aussi fort qu'il me fascinait.

Enfin, de toute façon, nous verrons pour les loisirs plus tard. Pour l'instant je devais me racheter des vivres parce que je commençais à manquer de nourritures, puis partir à la recherche d'un marchand où je pourrais acheter des armes. Loin des miens, il fallait que je sois en mesure de me défendre. Et dans sa générosité, Oncle Ned m'avait donné une bourse, afin que je ne m'attire pas d'ennuis. Quoi qu'il était un peu perplexe. Oui, d'accord je suis très maladroite et ici il n'y aurait personne pour me venir en aide. Mais il fallait que je prenne des risques si je voulais retrouver ma mère. Ma famille respectait mes choix, et moi je les remerciais pour tout ce qu'ils ont fait pour moi jusqu'à maintenant.

En revanche, le climat ne m'était pas favorable. La chaleur commençait à me donner mal à la tête. Quoi de plus normal, je suis dans le Sud après tout, loin du Nord. Pentos est l'opposé de Winterfell. J'enlevais ma grosse veste en fourrure que je tiens dans mes mains, parcourant les rues, à la recherche de nourriture. Sur le chemin, je m'interrogeais. Peut-être que je devais faire une pause à Pentos avant de rejoindre Bravoos. Mais dans ce cas là, où est-ce que je pourrais loger ? Je ne pouvais me servir de mon nom. Même si du sang Stark coulait dans mes veines, j'étais avant tout une Snow, une batarde. Une mauvaise herbe, pensais-je en souriant. Et une mauvaise herbe est têtue, elle repousse toujours et n'abandonne jamais. Ne t'en fais pas Alyss, tu sauras te débrouiller. Maladroite mais débrouillarde. La détermination était un facteur à ne pas délaisser.

Mon chemin croisa celui d'un riche marchand. Il vendait toute sorte d'objet … et d'animaux. Mon regard se posa sur une cage solide où était enfermé un gros lion blanc. Hmmm, Bran m'en avait déjà fait allusion, il l'avait vu dans ses livres d'aventures. Ah oui, un Hrakkar, un lion blanc qu'on trouve chez les Dothrakis. Notre marchand devait voyager beaucoup. Il devait vendre l'animal bien cher. Je me demandais qui serait capable de le dompter. En tout cas je lui souhaitais bien du courage. Mon regard croisa celui de l'animal qui retroussa ses canines, ce qui me fit frissonner de la tête aux pieds. Allez Alyss, achète ton arme et va t'en vite d'ici ! Chose dit, chose dû, je lui achetais une longue dague, fine mais bien coupante. En plus je pouvais facilement la cacher dans mes affaires, sans attirer l'attention. Après tout, le port d'armes n'était pas pour les femmes. Je n'étais effectivement pas une experte, mais m'étant souvent entrainé avec Jon et Robb, j'avais tout de même quelques notions au combat.

Sur le chemin du retour, je soupirais de frustration, mes pensées tournées vers l'animal captif. Je ne pouvais m'empêcher de penser aux loups garous des Stark. Aucun d'eux n'auraient aimé que leur animal soit dans une cage, et les loups auraient été bien malheureux. D'ailleurs pour que le lion accepte de rester « docilement » dans sa cage, il avait sans doute été mal traité, à moins qu'il soit prit d'une soudaine grande affection pour le marchand, ce que je doutais.

Bon ….. Non je ne pouvais décidémment pas partir comme si de rien était. Aie aie aie, Lord Stark n'approuverait pas. Mais bon, il ne pouvait pas me reprocher quelque chose étant absent, loin de moi. Quand le chat n'est pas là, la souris danse … et va délivrer le gros minet.

C'est avec discrétion que je réussis à atteindre l'arrière de la cage, sans me faire remarquer par le marchand. La journée parvenait à ses fins, laissant bientôt place à la fraicheur de la soirée. Les rues étaient moins bondées, commençant à se faire désert. Parfait, ça « limiterait » les accidents. J'inspirais un bon coup avant d'assommer le marchand qui rangeait ses objets rares dans sa tante personnel. Allez Alyss, le temps n'est pas à la culpabilité, fais ce que tu crois juste. Ayant vu le marchand faire, je pu facilement déverrouiller la cage. L'animal me regarda paresseusement, n'étant pas décider à sortir. Génial … Je n'étais pas en mesure de trainer un lion derrière moi … Oh, soudainement, je fus prise d'une idée. Sans prendre le temps de réfléchir, je sortis un gros bout de viande acheter précédemment chez un boucher.

Finalement, ce n'était pas une si bonne idée que ça. Le lion attiré par la nourriture, n'avait pas mit longtemps à se redresser et de bondir vers moi. Je poussais un crie avant de lacher le morceau de viande. Mais il faut croire que l'odeur de la nourriture s'était imprégnée sur mes mains et mon sac car le Hrakkar me prit en piste, alors que je courrais à toute allure, poursuivis par l'animal.

Il était clair qu'il n'allait pas tarder à me rattraper, je n'étais certainement pas assez rapide pour échapper à un lion. Heureusement j'arrivais à toute allure vers le port que j'avais trouvé dans la journée.

« WHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA POUSSEZ VOUS !!!!!! »

En effet, un jeune homme blond était non loin de moi, en plein sur mon passage. Je vis ses grands yeux s'agrandirent sans doute choqué par le lion qui se rapprochait dangereusement. Le choc l'empêcha sans doute de bouger. Je sentis une ombre passer au dessus de moi. Le lion venait de sauter, ouvrant grand la gueule, directement vers l'inconnu blond. …. Il va se faire dévorer …. par ma faute !!

« Bon sang …. »

Qu'est-ce que ferait Luna ?!!! ….. Elle attaquerait le lion ….. Mais moi, je ne peux pas faire ça, je ne suis pas Luna !!! Loulou !!! Non, à la place, je pris mon élan pour sauter en même temps que l'animal sauvage sur le jeune homme blond, le percutant de plein fouet. Faisant pression sur son corps, je le fis tomber en arrière et PLOUF dans l'eau. Le lion en fit de même, se retrouvant lui aussi à l'eau.

L'odeur de la nourriture maintenant camouflé par l'eau, je nageais maladroitement, pour me cacher dessous le ponton. Mais ne sachant pas très bien nager, je m'agrippais au jeune homme, me servant de lui comme bouée improvisée.

« Je vais me noyer !! Je vais me noyer !!! »

Quelle belle journée ! Ah oui une bien belle journée en effet puisque tout semblait aller pour le mieux. Enfin presque tout. Pourtant, le temps était radieux, ensoleillé et chaud, l’astre lumineux brillait fièrement de tout ses rayons et enchanté l’air d’une douce tiédeur qui rendait l’atmosphère particulièrement agréable. C’était un été radieux on pouvait le dire sans mentir. Le mariage de Daenerys et Drogo approchait à grand pas, comment Viserys pouvait-il penser que quelque chose ne pourrait pas aller. Il aurait bientôt son armée et pourrait enfin marcher sur Port-Réal pour reprendre sa couronne et son trône de l’Usurpateur. Et bien voila c’était ça qui faisait que « presque tout » était parfais. Robert Baratheon était toujours assis sur le trône de fer et gouvernait alors qu’il n’y avait aucun droit, rien que d’imaginer l’Usurpateur profiter de SES richesse et de SON château, Viserys en était malade ! Et comme il n’était pas particulièrement d’humeur à rester auprès de sa chère sœur sans rien faire, il choisit d’aller prendre l’air sur le port de Pentos.

On dit qu’une bonne marche revigorante et tout ce qu’il faut pour apaiser un esprit dans le doute… Mais qui est donc le con qui à bien pu inventer cet adage ? Il avait beau marcher, le jeune prince ne s’en sentait pas plus apaisé qu’à son habitude. Quoi que l’air marin avait tout de même un effet bénéfique sur son humeur, même s’il semblait minime. Depuis toujours Viserys avait longtemps voyagé par la mer avec Daenerys et il avait appris à aimer ça, mais une chose lui restait particulièrement de ses voyages… la fuite, aussi même si l’air salé avait de quoi le calmer, il avait également de quoi lui rappeler les plus noirs moments de son enfance. Enfin… au moins ici il était entouré de gens… plus ou moins civilisé, il y avait un peu de tout, des hommes et des femmes bien vêtus, marchants qui présentaient sur leur étales le fruit de leur travail, poissons en tout genre, viande et légume, mais aussi épices diverse et variées. Il y avait aussi les marchants ambulants qui se déplaçaient avec leur marchandise, les proposant à ceux qui leur semblaient le plus enclin à dépenser leur or.

Viserys c’était d’ailleurs fais aborder plusieurs fois, mais à chaque fois il avait repoussé les commerçants avec nonchalance et hautaineté, mais qu’est ce que tous avaient à vouloir lui vendre leur breloque inutile ! Il avait tout ce dont il avait besoin, ou plutôt il l’aurait bientôt. Son armée, son armée, son armée, le jeune prince ne pensait définitivement à rien d’autre, pour lui le mariage de Dany n’arriverait jamais assez vite, et le jour où il reprendrait enfin les Sept Couronnes lui semblait définitivement trop loin, il se prenait à voir la tête de Robert Baratheon accroché au bout d’un pique et tous ses anciens sujets le pointeraient du doigt en le traitant d’Usurpateur. Il se voyait, fièrement assis sur le trône de fer la couronne sur sa tête et cette simple vision suffit à faire sourire le jeune homme. On pouvait même dire que Viserys était tellement perdu dans ses pensées qu’il ne faisait plus vraiment attention aux marchants qui lui adressaient la parole ou les gueux qui lui demandait l’aumône. Il ne discerna pas non plus au premier abord, une jeune fille qui accourait dangereusement vite dans sa direction et ce n’est que lorsque sa voix lui parvint vaguement qu’il recouvra ses esprit et vit la demoiselle terrorisée arriver face à lui poursuivit par… par un lion blanc ??

Viserys écarquilla les yeux et se stoppa sur place, est ce qu’il était entrain d’halluciner ou un lion gigantesque et blanc lui fonçait indirectement dessus en poursuivant une jeune femme ? Ca semblait presque surréaliste comme scène. Mais non. Et non seulement ça ne l’était pas mais en plus de sa, le fauve sembla tout à coup bondir, la gueule grande ouverte en direction du prince Targaryen. Le soleil disparu l’espace d’une seconde, dissimulé sous la silhouette de l’imposante créature. Il n’allait pas mourir ? Non, pas aujourd’hui ? Et pas de manière aussi stupide bon sang !!!!!!! Pourtant, le lion blanc était déjà presque sur lui, il sentait la mort le frôler de près… ou bien était-ce autre chose ? En effet juste avant que les pattes et la gueule de l’animal ne se retrouve sur lui, Viserys c’était fait pousser en arrière par l’inconnue qui était d’ailleurs tombée avec lui. Les deux individus atterrirent dans l’eau.

Tout c’était passé bien trop vite pour que Viserys n’ai eu le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait, d’abord il avait vu un lion blanc lui sauter dessus la gueule grande ouverte, près à ne faire qu’une bouché de lui, mais eu lieu du poids de la bête c’est une jeune fille qui lui avait foncé dessus et dans un élan de déséquilibre l’avait fais tomber dans l’eau, le félin les imitant n’ayant plus le loisir d’annuler son saut. En l’espace d’une seconde, le jeune homme se retrouva immergé de la tête au pied… et tout habillé en plus. AAAh quelle journée POURRIE ! Une journée bien pourrie ! Alors qu’elle avait si bien commencé, voila qu’il se retrouvait à jouer les canards… un canard qui ne tiendrait surement pas longtemps à la surface de l’eau si cette fille continuait à essayer de lui grimper dessus pour échapper à la noyade

« Cessez donc de vous agiter vous allez nous faire couler tous les deux !!!!!!!! »

Mais comme les mots ne semblaient pas parvenir jusqu’aux oreilles de la blondinette, Viserys, l’attrapa par le haut de ses vêtements et la tira tandis qu’il n’nageait tant bien que mal (à une seule main c’est pas pratique) jusqu’au bord du ponton ou il la souleva du plus fort qu’il pouvait pour que son buste passe par-dessus les planches de bois et qu’elle le lâche enfin. Puis il s’appuya sur l’embarcadère et remonta entièrement, ses vêtements dégoulinant d’eau étaient devenus affreusement plus lourds, et ses cheveux pâle lui arrivait sur la figure dans le désordre total. Il attrapa les poignets de la rescapée et la tira de toutes ses forces pour qu’elle puisse remonter sur le ponton. Saine et sauve. Viserys poussa un râle et s’assis pour reprendre sa respiration. Que d’émotion ! Si jamais on lui avait dit qu’il se ferait attaquer par un lion et sauverait une fille de la noyade aujourd’hui il n’y aurait jamais cru.

Mais le jeune prince n’en était pas satisfait pour autant, bien au contraire, maintenant il était trempé ! Il puait la mer et son charisme en avait pris un sacré coup, de quoi être de « bonne humeur » jusqu’à la fin de la journée !! Mais il avait décidé de se montrer magnanime, après tout… indirectement, cette fille, cette inconnue, elle lui avait sauvé la vie en le poussant dans l’eau. Sans bouger de sa place, il lui jeta un regard en coin. Et demanda d'une voix essoufflée…

« Vous m’avez sauvé de ce fauve... je vous ai sauvé de la noyade, considérez que nous sommes quitte maintenant… » Il se tue quelques secondes avant d’ajouter à voix plus basse. « Vous allez bien ? »

Géniale Alyss, vraiment, géniale bravo ! Bah quoi ? Il faut dire qu’à Winterfell je n’avais pas vraiment eu l’occasion d’apprendre à nager. Alors maintenant que me retrouvais à la flotte, je ne savais plus comment réagir pour sortir de l’eau. En même temps qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre ? Laisser le lion dévorer le jeune homme ? Hmmm, pas vraiment. J’aurais pu me dire que se sont les choses de la vie, mais Eddard Stark m’avait élevé avec plus d’honneur. Donc pour lui éviter une mort certaine, c’était la seule chose à faire. Et à son tour de me sauver la vie. En effet, le blond platine me tirait, et nageait en même temps, rejoignant le ponton. Il grimpa sur le rebord puis me tira de toutes ses forces pour que je réussisse –non sans mal- à me hisser à mon tour, rejoignant ainsi la terre ferme.

Alors que mon sauveur reprenait sa respiration, mes yeux se posèrent dans l’eau où le lion nageait avec fureur, les yeux braqués sur nous. Lisant la colère dans ses prunelles, je me dis que ce n’était peut-être pas le moment pour baisser notre garde. Ne le laissant au final pas le temps de se remettre de ses émotions, je le tirais pour m’éloigner du port, sous le regard encore outré des passants qui avaient vu la scène, les laissant se débrouiller avec le lion. Chacun son problème, ce n’était plus le mien. Le marchand se débrouillerait bien pour le récupérer tient !

Enfin à l’abri des regards, je m’arrêtais soudainement pour reprendre ma respiration, penchée en avant. Je serrais mes cheveux blonds pour faire tomber l’eau sur le sol. Bien que trempée de la tête aux pieds, je ne ressentais pour le moment pas le froid, mais si je ne me couvrais pas, j’allais tomber malade à coup sur. Tant pis, chaque chose en son temps.

« Effectivement, nous sommes quitte », fis-je enfin, me tournant vers l’inconnu.

Je l’avais sauvé d’une mort certaine … Hmm, s’il avait vu la scène dès le départ, je doute qu’il porterait le même discours. Heureux sont les ignorants, on va dire que je l’ai effectivement sauvé. Il n’a pas besoin de savoir que je suis la seule responsable de tout ce désordre.

« Dit donc. Pentos a l’air bien dangereux. Vous non plus vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? »

Effectivement, depuis que je suis arrivé, c’est la première fois que je vois quelqu’un avait une telle couleur de cheveux. C’était comme s’il voulait se faire remarquer, une allure et un physique différent des autres, au point qu’on ne peut passer devant lui sans lui jeter un regard intrigué. Avouons-le, il attirait l’œil. Remarque mes cheveux aussi étaient blonds –moins que les siens certes, mais blonds également. Snow était finalement un nom que je portais bien.

« Je m’appelle Alyss … Juste Alyss. »

Dévoiler mon identité n’était pas une bonne idée. Déjà les batards n’étaient pas bien vu. Oh non, je n’avais pas honte, loin de là. Si j’étais toujours dans le nord, j’aurais crié, je suis Alyss Snow, la mauvaise herbe, prenez garde ! Mais il s’avère que je ne suis plus dans le nord. Alors tant que cette terre et ses coutumes me seront encore inconnues, il valait mieux se faire petit. Quoi que la discrétion était loupée vu mon entrée plutôt … fracassante.

« Pendant que j’y pense, vous n’aurez pas connaissance d’une auberge peu couteuse où je pourrais loger ? »

Si je passais quelques jours à Pentos, je n’avais certainement pas l’intention de dormir dehors.

Essayant de ne pas tenir compte du fait que la jeune fille n’avait même pas pris la peine de répondre à sa question alors qu’il lui avait demandait si tout allait bien pour elle, Viserys se retrouva entrainé loin du ponton et loin du port par la même occasion sous les regards effarés des passants qui n’en croyaient certainement toujours pas leur yeux. Ils chuchotaient doucement pour s’exclamer du miracle qui s’était produit sous leurs yeux en voyant que les deux individus s’en étaient sortit indemne face à un Hrakkar. Viserys les foudroyait du regard alors qu’il se laisser tirer un peu plus loin, en tout cas ce n’étaient pas grâce à tous ces villageois inutiles qu’il étaient encore en vie ! Ca il s’en souviendrait le jour de son couronnement, les gens de Pentos allaient passer un sale, mais alors un sale quart d’heure.

Enfin, pour le moment l’heure n’était surement pas à la colère bien qu’il y avait de quoi l’être. Le jeune prince c’était retrouvé à nager au milieu des aux sales du port, avait manqué de se faire manger par un lion puis noyer sous la pression d’une jeune fille qui ne savait pas nager et qui accessoirement l’avait poussé à l’eau. Mais à part ça tout n’allait pas si mal non… sarcasme oblige. En tout cas le jeune Targaryen était bien content de ne plus se trouver à proximité du fauve ou même des gueux qui faisaient le marché –Ils n’étaient surement pas tous des mendiants mais c’est comme ça que Viserys les voyait tous sans exception- il reprenait doucement sa respiration, oubliant presque la blondinette à ses côtés. Il se sentait las, ses vêtements mouillés lui collait à la peau lui offrant une sensation fort désagréable, il ne faisait pas froid, mais une petite brise fraiche courait doucement sur ses épaules lui provoquant quelques frissons incontrôlés.

Et puis la voix de la demoiselle qui l’avait sauvé…... ou qu’il avait sauvé en fait se fit entendre tout aussi essoufflée soit-elle. Le jeune prince ne trouvait rien de plus à répondre à cette affirmation de sa propre remarque si bien qu’il la laissa continuer dans sa lancé puisqu’elle semblait décider à ouvrir la conversation. Non pas que Viserys n’avait pas envie de discuter mais là tout de suite maintenant il en avait juste plein le dos et n’aspirait qu’à un bon bain chaud et Dieu sait quoi d’autre. A la question de l’inconnu, il se contenta de soutenir fermement son regard sans rien dire les premières secondes, devait-il se méfier ? Ne pas se confier à n’importe qui… on ne sait jamais quel espion de l’usurpateur peu se trouver dans les parages. Après un temps de réflexion, il se contenta de répondre sur un timbre de voix légèrement secouée, pas tout à fais remis de son sauvetage in extremis de la gueule d’un lion et de son plongeons dans la mer.

« C’est compliqué… »

Oui c’était compliqué, bien entendu qu’il ne venait pas de Pentos, mais pourtant il y séjournait depuis un bon moment avec Daenerys et bientôt il célébrerait le mariage de sa sœur avec le grand Khal Drogo ! Cette simple pensée suffit à lui remonter légèrement le moral, après tout ce n’était qu’une journée de plus à passer à l’ombre de l’usurpateur Robert et bientôt il quitterait cet endroit une bonne fois pour toute pour rentrer à Port Real et reprendre son trône. Lorsque la jeune fille se présenta alors sous le prénom d’Alyss, et simplement sous ce prénom, le prince Targaryen ne tarda pas à comprendre, seul ceux qui ne possèdent pas vraiment de nom, ou qui ne le revendiquent pas ne le dévoile pas. Une batarde ? Grande chance, mais Viserys n’en demanda pas plus, il hésita un instant puis fini par se redresser, aussi fier et droit que lui permettait son allure.

« Viserys… Targaryen… »

Il aurait bien voulu continuer sa phrase, cette tirade qu’il se plaisait tant à dire sur son titre, un titre qui avait plus d’importance pour lui-même que pour les autres « Viserys de la maison Targaryen, troisième du nom, Roi d’Andals et blablabla et blablabla » mais mieux valait se montrer vigilant avec des inconnus, même si celui-ci possède un visage radieux et une beauté à couper le souffle il faut l’avouer. La prochaine question laissa le jeune prince dans une profonde perplexité mais il n’hésita pas une seconde avant de répondre, cette fois ci sur un ton un peu plus hautain, le naturel fini toujours pas revenir au galop.

« Je ne réside pas dans ce genre d’établissement… alors non… »

Viserys détourna la tête comme si la question l’avait perturbé et qu’il cherchait maintenant à réfléchir mais il oublia bien vite la question pour ne plus penser qu’à une seule, qui était cette fille et d’où venait-elle car il était évident qu’elle n’était pas originaire de Pentos. Sa peau laiteuse et ses cheveux blond en était la seule preuve. Alors, profitant que la chaleur du soleil les séchait doucement et que la demoiselle n’avait visiblement pas l’intention de lui fausser compagnie pour le moment il demanda.

« Et vous, d’où venez vous ? Vous n’êtes pas de Pentos ça se voit. »

Perdu dans ses pensées, le jeune homme avait une toute autre allure. Sa tête de choqué avait disparu, tout comme son allure de monsieur-je-suis-supérieur-aux-autres. Alors que son esprit vagabondait loin de Pentos, ou du moins loin de la ruelle, Alyss eu tout le loisir de l’observer. Ses vêtements collés à la peau, ses cheveux humides dont l’eau dégoulinait encore, il faisait tout de même peine à voir. La jeune Snow se mordit les lèvres pour ne pas rire, tout en se disant qu’elle non plus de devait pas avoir fière allure. C’était une rencontre dont les deux se souviendraient surement longtemps. Sans même qu’il ne s’en rende compte, la nièce de la main du roi attrapa la chevelure blonde de l’inconnu pour la serrer doucement et faire tomber le maximum d’eau. Même en étant insouciante, elle culpabiliserait si quelqu’un tombait malade à cause d’elle.

Ce ne fut que lorsqu’elle prit la parole que le jeune homme sembla revenir à la réalité. La mauvaise herbe venait en effet lui demander d’où il venait. Compliqué ? Hm, elle supposait que de toute façon chaque situation était compliquée. Tout le monde avait ses secrets et si on lui demandait les siens, elle n’était pas sur d’y répondre. C’est pourquoi Alyss resta silencieuse et n’insista pas, certainement au plus grand plaisir du jeune homme, qui par ailleurs, fini par se présenter.

Viserys Targaryen.

Tient, étrange, elle avait déjà entendu ce nom ! Alyss plissa les yeux, à la recherche de lointain souvenir, essayant de se rappeler d’où elle avait bien pu entendre ce nom. Puis dans un flash elle se souvint des récits de la conteuse de Winterfell qui racontait à Arya, Bran et Alyss elle-même les grandes histoires du monde, comme la guerre avec les Targaryen. La petite blonde avait toujours imaginé les énormes dragons faire ravages, crachant leurs flammes avec colère sur ces individus qu’ils considéraient comme rebelles. Alyss c’était toujours demandé comment Robert avait réussit à prendre le trône face à de pareils créatures ? Mais d’un autre côté, elle se disait avec fierté que puisqu’il avait Ned Stark à ses côtés, l’issu du combat ne pouvait être que positif lui, qui siégeait maintenant sur le trône.

En revanche, elle pensait que la maison Targaryen était éteinte, jamais elle n’aurait pensé un jour en rencontrer un. Alyss fronça les sourcils, un peu perplexe, et pencha la tête sur le côté. Ceci dit, quel serait l’intérêt de mentir sur une chose pareille ? De plus, son physique n’était absolument pas commun aux autres. Jamais la bâtarde n’avait vu un tel homme.

« Targaryen ? Je pensais que la maison était éteinte. …. Ce qui fait de vous le roi légitime non ? »

Comprenant les conséquences de son affirmation, Alyss enleva sa veste, et bien que trempée, elle la déposa doucement sur la tête du blond, pour cacher au mieux son visage.

« Dans ce cas là, vous feriez mieux de passer inaperçu. Robert Baratheon peut très bien avoir des espions partout, et sa haine envers les Targaryen est connue. »

Et le pourquoi du comment, elle était bien placée pour le savoir. La famille Targaryen avait tuée sa tante, la sœur de son père, qui devait épouser Robert. C’est pourquoi il les détestait de tout son cœur, de toute son âme. Si jamais Robert Baratheon retrouvait Viserys Targaryen, les jours de celui-ci seraient comptés, son espérance de vie serait bien courte.

Quant à sa question pour trouver un logis peu couteux, Viserys répondit d’une manière très hautaine qu’il n’en avait pas la moindre idée, ne fréquentant pas ce genre d’endroits. L’adolescente fronça les sourcils. Non mais il ne se prenait pas un peu au sérieux monsieur l’héritier ? Alyss avait elle-même du sang Stark qui coulait dans les veines (si on oubliait son côté bâtarde), elle avait vécu à la forteresse de Winterfell, mais dormir dans une écurie de la dérangerait pas.

Cela dit, il ne lui laissa pas le temps de répliquer, enchainant par une autre question. D’où est-ce qu’elle venait ? Alyss resta encore une fois silencieux. Maintenant qu’elle savait l’identité de Viserys, elle se dit que répondre honnêtement n’était pas la meilleure des idées. En effet, son oncle n’est autre que Ned Stark qui est actuellement la main du roi et anciennement il a participé à la chute des Targaryen. Il se trouve qu’elle n’avait pas franchement envie de se retrouver avec la tête sur un pique.

« Je viens de Westeros », fit-elle simplement, restant bien vague. « Je vais me rendre à Bravoos pour retrouver ma mère. Mais pour le moment je n’ai pas encore trouvé d’endroit où loger en attendant mon départ. Et vous ? Vous comptez rester à Pentos ? Ou soulever le trône ? »

Alyss avait prononcé la dernière question avec un sourire. Elle n’était évidemment pas sérieuse, c’était plus de l’humour. L’idée lui semblait absurde. Qu’est-ce que pourrait faire Viserys seul contre l’armée du Roi ? Ou même Viserys contre Ned ? Pour elle, Lord Stark était tout simplement invincible, son plus grand héros. L’idée que son oncle puisse mourir lui semblait encore plus stupide que la révolte du dernier des Targaryen. Bien sur, elle se gardait de le lui dire.

« Les dragons ont-ils réellement existés ? »

La mauvaise herbe releva la tête regardant le ciel, comme si elle s’apprêtait à voir soudainement surgir l’énorme bête. Mais bien sur, rien ne se produisit.