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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois )

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MessageSujet: La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) Icon_minitime16.02.14 0:01

298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 3


Château de Cordial, la veille.

Une nuit sans lune venait d’embrasser le littoral du Val, plongeant sa population et ses terres dans une obscurité que les hurlements du vent emplissaient de leur plainte. Le crépuscule avait vu Les vents marins se lever et depuis, ils fouettaient sans répit les rivages de leur bras souples et froids, n’épargnant aucune créature, aucun bâtiment de leur morsure glacée. L’ombre noire du château surplombait la mer agitée et semblait être le seul géant capable de tenir tête aux embruns déchainés, luttant contre le vent de toute sa hauteur. Mais il faudrait certainement plus qu’une brise marine pour venir à bout de la demeure des Corbray, car Cordial comptait bien subsister encore quelques siècles. Quoiqu’il en soit, les aléas de la météo ne gênaient plus les habitants du littoral qui s’y étaient habitués depuis longtemps déjà et une torpeur paisible régnait sur les environs de la demeure seigneuriale. Dans ce paysage paisible et tourmenté tout à la fois, tableau peint de noir, de gris et de bleu sombre, la lueur orangée d’une torche perçait pourtant aux travers des portes de l’écurie située sur le flanc droit du bâtiment. La douce lumière mouvante qui réussissait à traverser les failles des battants de bois venait lécher le sol de la grande cour pavée au son d’éclats de rires étouffés par le sifflement du vent.

-Alors, monseigneur « je ne dois rien à mon rang ni à mon sang » t’es pas content de ta promotion ?lança la voix gaillarde et malicieuse de Berod, qui gratifia le jeune Corbray d’une grande tape dans le dos. Comme quoi ça sert toujours d’avoir un frérot seigneur, quoiqu’il aurait plus vite fait de te faire chevalier, si tu veux mon avis. Rajouta-t-il sur le ton de la confidence bien que tous les autres écuyers présents furent dans la capacité d’entendre ses paroles. A la famille ! Conclut le solide écuyer avant de prendre une grande lampée de vin.

Lucas tourna son regard brun vers son ami, ses lèvres étirées par un sourire contrit qu’il tentait tant bien que mal de retenir mais que ses yeux complices et rieurs trahissaient d’avance. Entouré d’une dizaine d’écuyers, assis nonchalamment à même le sol tout comme le reste de la bande, il avait le bas du dos appuyé contre la porte qui fermait l’un des box, et tenait sa jambe droite ramenée contre son torse. Berod avait raison, car rien ne le ravissait plus que la nouvelle dont son frère lui avait fait part cette fin d’après-midi. Le lendemain, il ferait partie, à titre exceptionnel et provisoire bien évidemment, de la garde rapprochée de Lady Ashara lors d’une balade à cheval à laquelle nombre de nobles gens étaient invités à participer. Bien qu’il n’ait pas été le seul écuyer à être appelé pour accompagner la garde ailée, sa nomination était celle qui faisait le plus parler ses camarades, y compris Vivian, son meilleur ami, qui avait pourtant lui aussi reçu cet honneur.

-On m’a dit que Lady Ashara était d’une grande beauté, dit ce dernier d’un ton pensif, les yeux rêveurs.

- Oui, bah ne rêve pas trop, on ne t’a pas désigné pour l’épier. A cheval tu verras que son dos de toutes les manières. Le reprit son voisin de droite tout en versant un peu de vin dans sa coupe. Moi elle ne m’inspire aucune confiance, les femmes de son espèce je m’en méfie.

-Comment peux-tu dire cela ? Tu ne la connais même pas ! Répondit Vivian en se tournant vers le pessimiste, une expression surprise sur le visage.

Tapotant du bout des doigts sa coupe à moitié vide, Lucas sortit de ses pensées pour lever les yeux vers les deux garçons.

-Mais je l’ai déjà vue, moi ! Répliqua l’autre en appuyant sur le dernier mot qui sorti de sa bouche, trop heureux d’avoir cet avantage sur le reste des jeunes hommes qui le fixait maintenant avec un air envieux et impressionné alors qu’un brouhaha admiratif emplissait l’écurie de ses échos chaleureux.

-De quoi a-t-elle l’air ? La voix de Lucas, qui s’était faîte rare depuis le début de la joyeuse réunion, surplomba les clameurs des autres écuyers qui pourtant posaient tous la même question que lui, ou peu s’en faut. Attendant patiemment la réponse de l’homme en face de lui, il fixait celui-ci, curieux mais aussi angoissé. Certes, il avait déjà vu Ashara il y a quelques mois de cela, mais il avait été loin d’elle et n’avait même pas pu entendre le son de sa voix ; la jeune fille était restée, depuis lors, une énigme à ses yeux. Qui plus est, il était rare qu’il fût complètement à l’aise en la compagnie d’une femme, surtout quand elle était de haut rang. Le Corbray était conscient de ses lacunes dans le domaine de la conversation ou de l’art de se comporter avec une dame, et, plus que les bandits ou les voleurs qu’ils risquaient de croiser le lendemain, il craignait d’avoir à converser avec une des ladies qui participeraient au voyage. Mais il savait qu’il avait très peu de chance d’échapper à cette fatalité. Il n’était pas sot. Si son frère l’avait nommé pour accompagner Lady Ashara, c’était autant pour ses qualités guerrières que pour que son cadet et sa jeune épouse fassent connaissance.

L’écuyer qui s’était vanté observa un moment ses compagnons, posant sur eux le regard suave de ceux qui savent quelque chose que les autres ignorent, se délectant de l’attention soudaine dont il était le centre, avant de finalement reprendre la parole.

-Pour sûr qu’elle est belle, je ne dirais pas le contraire à moindre d’être idiot. La peau blanche comme du lait, les cheveux bruns et brillants, la taille fine…Elle a tout ce qu’un homme peut demander à contempler. Il marqua une pause, laissant les autres imaginer la dite beauté. Puis il reprit, cette fois sur un ton plus mystérieux, presque menaçant. Mais dès que je l’ai aperçu, j’ai su qu’elle n’était pas le genre de fille que l’on peut faire rire ou même protéger sans y perdre une main. C’est loin d’être une jolie fleur, c’est un rapace, un faucon tiens ! Comme son emblème. Ses yeux bleus...Ses yeux, je vous dis ! Vous devriez les voir. Des yeux qui vous transpercent, qui lisent en vous comme dans un livre, qui vous jauge comme si vous n’étiez qu’une misérable souris à la merci des serres de cette garce, de cette fille de… !

-Surveille ton langage, tu parles de la femme de ton seigneur ! Clama soudainement Lucas. Sa voix avait laissé derrière elle un silence craintif, car ils avaient reconnu dans son intonation l’accent de la colère, qui était décuplée par l’angoisse.

Mais il en fallait plus pour faire ployer celui qui avait insulté la lady.

-Je connais les femmes, Lucas. Et celle-ci n’est pas digne de confiance. C’est un cadeau empoisonné du Val si tu veux mon avis, un serpent plus qu’une femme !

L’ambiance de l’assemblée avait changé du tout au tout, et ce, en quelques instants à peine. Le vin, l’angoisse des écuyers appelés à protéger les seigneurs le lendemain, la jalousie des autres, qu’est ce qui en premier avait sournoisement intimé à ces tensions de venir perturber le groupe? Nul ne le saurait jamais, sans doute. Encore hésitants sur la marche à suivre, les autres écuyers regardaient les deux jeunes hommes, ne sachant pas s’il était plus sage de les arrêter maintenant ou au contraire de laisser les évènements suivre leur cours.

-Elle est ta suzeraine désormais. Tu lui dois obéissance et respect ! Répliqua le Corbray en se levant en même temps que son interlocuteur. Son geste alerta ses camarades. Il n’était pas dans la nature de Lucas de s’emporter si facilement, mais ses colères, semblables à celle de son ainé mais plus rares, avaient marqué les esprits. Si la posture de son corps semblait à priori moins agressive que celle de son adversaire, qui se tenait déjà penché en avant, cherchant à repousser ceux qui le retenaient de se jeter sur Lucas, nombre d’indices ne manquaient pas de traduire ses intentions. Sa respiration se faisait plus profonde, plus lente, comme celle d’un animal prêt à charger tandis que ses yeux fixaient sans ciller celui qui fulminait face à lui. Solidement campé sur ses jambes, il regardait l’autre de toute sa hauteur, il tenait ses poings fermés et tentait de se calmer bien qu’il ne demanda rien de mieux que de pourvoir défouler ses angoisses en se battant contre lui.

-Je lui dois quoi ?! Gueula l’autre en s’avançant de quelques pas avant d’être de nouveau stoppé par Vivian.

-Les gars, les gars ! On reste calme, vous savez très bien que Garlan n’apprécie pas qu’on se bagarre dans l’écurie Lança le plus jeune écuyer sur un ton apaisant et hésitant. Les autres spectateurs le regardèrent presque d’un air réprobateur, doutant tous fortement de l’efficacité et du pouvoir de conviction que pouvait avoir son argument.

« N’apprécie pas ». Le mot était faible. La dernière fois qu’une bagarre avait éclaté dans cet endroit, tous les écuyers sans exception avaient été gratifiés de tant de travail qu’ils n’avaient pu dormir durant presque trois jours. Voilà la punition pour avoir empêché les chevaux des seigneurs et des chevaliers de dormir, avoir pris le risque de les rendre trop nerveux pour être montés et ainsi mettre en danger leurs cavaliers. Mais là était bien la dernière chose que souhaitait Lucas : être privé de l’honneur que lui avait fait son frère. Refusant de prendre le risque de perdre cette occasion unique de rejoindre la garde ailée, ne serait-ce que le temps d’une balade ordinaire, sans même avoir été fait chevalier, il tourna les talons et sortit de l’écurie sans un regard en arrière.



*****************

Le jour de la ballade.

Le cheval à la robe aux reflets d’or ne cessait de baisser et de relever brusquement sa tête dans un mouvement continue, laissant échapper d’entre ses lèvres de courts hennissements aigus et faisant voler sa crinière blonde, son geste faisait tinter le métal de son arnachement. Reprenant les rênes pour les tenir plus courtes, Lucas remonta la tête de son cheval fermement, et marmonna entre ses dents. « Tiens-toi tranquille bon sang… ». Depuis le matin, l’étalon était intenable, il en allait d’ailleurs de même pour à peu près tous les chevaux mâles avec un peu de sang ce jour-là. Au moins Morckoor n’était pas aussi nerveux que l’étalon brun qui avait animé la préparation de la balade, et qui ne se lassait pas depuis le début de la journée d’occuper l’espace par ses ruades et levades intempestives.

-Tout un spectacle à lui tout seul, celui-là. Dit doucement le jeune Corbray à Vivian, monté lui aussi sur son cheval, juste à côté de lui, tout en regardant le dit étalon qui frappait allégrement les pavés de la grande cour de ses sabots. Pour une simple balade, l’agitation qui régnait dans la cour centrale était quelque peu exagérée aux yeux du Corbray. Les palefreniers s’activaient pour préparer les chevaux, tentant tant bien que mal d’arranger l’allure des étalons qui ne se laissaient pas facilement faire, plus occupés à parader et à jouer de leur force que véritablement disposés à se laisser brosser. Une vingtaine de nobles gens étaient attendues par leurs montures, toutes tenues en main par de jeunes pages plus ou moins doués avec les chevaux qui se montraient exceptionnellement nerveux. Le bruit de leurs sabots, mêlés aux ordres qui fusaient et aux exclamations des serviteurs donnait un aspect presque comique à ce début de promenade qui prenait des allures de grande guerre. Lucas, ainsi que Vivian et les autres écuyers appelés à aider la garde ailée avait été priés de s’aligner afin d’être informés de ce que l’on attendait d’eux puis il leur avait été demandé d’attendre que tous les nobles soient à cheval avant de briser leur alignement. La balade ne commencerait officiellement que lorsque la personne la plus haut placé y participant en donnerait le signal. Ashara était donc vivement attendue, et ceux qui espéraient le plus la voir apparaître étaient sans doute les deux jeunes pages qui essayaient de contenir la fougue du cheval brun.

-Oui, on peut dire ça. Qu’est-ce qu’ils ont à ton avis ? Lui demanda Vivian alors qu’il arrangeait le tombé du tissus de sa cape bleue foncée sur ses épaules.

-Une des juments doit être en chaleur. On ne va pas s’ennuyer . Répondit Lucas d’un ton rieur, mais pas très rassuré quant à l’allure que prendrait la balade si un des cavaliers perdait le contrôle de sa monture.

-Ce n’est pas avec ma Sophia que je vais m’en faire. Répondit son ami d’un ton affectueux, se penchant vers l’avant pour flatter l’encolure de sa vieille jument baie.

-Tu t’en fais plus pour tes vêtements en effet…Se moqua le jeune homme d’un air faussement condescendant, avant de partager un sourire complice avec son camarade. Il avait remarqué que son ami avait revêtu ses plus beaux atours, et il était vrai que sa cape de brocard bleu nuit lui donnait une certaine allure. Mais cela ne suffisait pas à rendre Lucas mal à l’aise quant à sa propre mise. Une veste de cuir dont la seule richesse était une belle teinte sombre aux reflets bruns rouges, des chausses brunes elles aussi et des bottes de cuir qui étaient jadis noires mais que le temps avait orné de reflets gris et passés ; il avait plus l’air d’un braconnier que d’un garde. Cependant il n’en avait que faire. Ils avaient été nommés pour accompagner et épauler les gardes dans leur tâche, mais, on ne leur avait pas fourni les uniformes qui allaient avec le poste. Et s’il avait réussi à échapper à sa mère le matin même alors qu’elle essayait par tous les moyens de le convaincre de porter ses habits d’apparat avec la résignation souriante de celle qui connait trop bien son fils pour savoir que cela est vain, ce n’était pas pour aller s’atiffer de son propre chef . Il se doutait qu’elle devait être là, à une des fenêtres à regarder l’agitation de son œil espiègle, et dans son cœur il regrettait que son père ne fut pas là pour l’observer lui aussi depuis une des fenêtre. Mais l’heure n’était pas à la tristesse, se redressant sur sa monture, il resserra d’un cran le ceinturon du fourreau qui contenait son épée puis reprit ses rênes en main.
Alors qu’il pensait être enfin tout acquis à son devoir, un sifflement enjôleur lui parvenu. Interloqué, il se retourna sur sa selle, en faisant grincer le cuir qui avait été soigneusement nettoyé la veille, posant une main sur l’arrière train lustré de son cheval. Il vit alors l’auteur du sifflet, qui n’était autre que l’écuyer avec qui il avait failli se battre la veille. Il était près des écuries en compagnie de trois autres gars qui observaient la scène, les bras chargés d’épées de bois, ce qui présageait que Ser Garlan avait prévu d’entrainer ceux qui restaient au duel. L’écuyer ayant donc réussi à capter l’attention du Corbray, mima des serres avec ses mains tout en articulant silencieusement « Méfies-toi du faucon », en souriant malicieusement. Lui adressant un sourire réprobateur, Lucas se tourna de nouveau. En se tournant, il vit Vivian lui adresser un regard et un sourire serein, démontrant qu’il était soulagé de voir Lucas et son adversaire d’un soir réconciliés.
Les premiers nobles arrivaient près de leurs montures respectives, quelques ladies s’attardant en papotant près de l’entrée du château. Posant son regard sombre sur ces gens, il les scrutaient, attendant patiemment qu’Ashara se montre enfin. Les vents de la veille s'étaient apaisés et n'avaient laissés derrière eux qu'un agréable brin de fraicheur, sans doute était-ce là le début d'une belle journée.
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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MessageSujet: Re: La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) Icon_minitime22.02.14 5:05

298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 3

La pluie qui avait accompagné le premier jour de voyage avait cessée et les Valois avaient pu monter le camp dans pour leur dernière nuit avant l’arrivée à Cordial sur le plateau qui séparait l’embouchure de Cordial. Mais, Ashara, toute blottie contre son mari mit du temps à trouver le sommeil. Cela faisait plusieurs jours qu’elle dormait mal, depuis qu’elle savait tout, trop de choses, beaucoup trop de choses pour un couple suzerain encore si fragile. Et, pour ne rien rajouter à ses peurs et ses doutes, dehors, le vent soufflait comme s’il avait pour but d’arracher la tente du sol et de les emporter tous. Etait-ce là le signe qu’ils allaient tous mourir ?
Heureusement, il y avait le souffle régulier de Lyonel et le contact de sa peau, la chaleur qu’il dégageait et sa quiétude aussi, pas assez pour la rassurer complètement, mais assez pour la calmer. Elle le regarda un long moment, il dormait comme si tout cela n’était qu’une farce dont il ne pouvait que sortir vainqueur. Elle sourit, lui caressa la joue et déposa un baiser sur ses lèvres sans le réveiller, puis elle se leva tout doucement et sans faire de bruit et sortit en chemise de nuit immaculée et cape de fourrure grise dans la nuit noire.

A part le vent qui hurlait contre les reliefs escarpés et les arbres, tout était calme, paisible, tout le monde dormait. Néanmoins, les gardes chargés de la sécurité du camp veillaient, et celui qui gardait la tente des suzerains s’inquiéta de voir Ashara sortir ainsi.

__ Ash’ ? Tu vas bien ? »
__ Oui Barristan, ça va, merci, et toi ? Difficile de monter la garde par une telle nuit, le vent couvre tous les bruits. Tu n’as pas froid j’espère ! Ne bouge pas, je vais aller nous chercher quelque chose de chaud. » Elle entra dans la tente et ressorti un peu plus tard avec une carafe de vin fumante qu’elle avait fait réchauffer sur le poêle qui chauffait la tente. Elle en servit deux verres.
__ Merci Ashara. »
__ Cela te réchauffera un peu. Lyonel n’aime pas le vin aux épices et je n’ai pas le cœur à boire seule. » Elle tendit son verre pour trinquer et ajouta sans grand enthousiasme par rapport à d’habitude quand elle parlait de son tendre pays natal « Au Val. » Avant de se perdre dans ses pensées et dans la contemplation du ciel étoilé et des environs éclairés par la faible lueur fantomatique de la demi-lune.

Le silence relatif dura un bon moment, assez pour que le Chevalier termine son verre et qu’il se resserve tout en jetant des coups d’œil à la jeune femme qu’il sentait tourmentée. Barristan avait grandi avec elle et la protégeait désormais depuis de nombreuses années, il la connaissait par cœur et son silence en disait plus long que tous les mots pour lui. C’est d’ailleurs pour cela qu’il s’était permis de la tutoyer, parce qu’ils n’étaient que tous les deux et qu’il savait pouvoir le faire dans un tel contexte. Mais il savait aussi que dans ces moments là, il était inutile de parler. La brune tenait son verre brûlant entre ses mains pour se réchauffer mais buvant avec une extrême lenteur, comme si le vin n’était qu’un prétexte. Elle fini tout de même par reporter son regard sur le chevalier.

__ Comment penses-tu qu’ils m’accueilleront ? » Le chevalier ne sembla pas vraiment comprendre la question alors elle ajouta : « Les Corbray. »
__ Comme leur Suzeraine. » Elle émit un petit rire et baissa les yeux.
__ Je n’en doute pas, mais est qu’ils pourront me pardonner de les avoir tant méprisés lorsque j’étais intendante du Val ? » Le chevalier garda le silence et soupira.
__ Je n’en sais rien, mais tu es une Corbray maintenant. »
__ Arryn-Corbray. »
__ Arryn-Corbray oui. Mais je veux dire que tu es leur belle sœur ou leur belle fille, et ce en plus d’être leur suzeraine. Il serait idiot de leur part de ressasser le passé. »
__ Est-que cela suffira pour qu’ils m’acceptent comme l’une des leur malgré le fait que je n’ai pas consentis à prendre leur nom et leur blason ? Comprendront-ils ? Le comprends-tu, toi ? »
__ Oui. Je te connais assez pour savoir comment tu fonctionne. Il s’agit de préserver la Maison Arryn et ainsi le Val d’Arryn. »
__ Oui, c’est ça. Si je n’avais dû prendre la tête du Val avec Lord Lyonel, j’aurais pu l’abandonner, mon nom. S’il y avait eut d’autres héritiers, j’aurais pu l’oublier. Mais, le Val s’appelle le Val d’Arryn, pas le Val Corbray et encore moins le Val Hardyng. Je ne laisserais pas ma Maison, mon Nom, celui des Rois Andals de la Montagne et du Val s’éteindre. »
__ Dans ce cas, pourquoi te soucies-tu de ce que penserons les Corbray ? »
__ Parce que j’aimerais qu’ils m’apprécient et m’acceptent. Je ne veux pas que mon Seigneur époux soit tiraillé entre eux et moi. Il aura tant d’autres conflits bien plus importants à régler, j’aimerais que dans sa famille, au sein de sa maison, il trouve le calme et le réconfort nécessaire à l’exercice du pouvoir. J’aimerais qu’il ne soit pas seul. »
__ Pas comme toi ? » Elle leva les yeux vers lui et sourit. Il avait tout compris, et elle n’avait pas besoin de parler pour qu’il comprenne combien elle était triste et désemparée. Seule, encore une fois, pas à propos des Corbray, mais à propos de Port-Real. « De toute façon s’ils te cherchent des noise, je leur pète les dents. »

Ashara rit doucement. Il avait dit ça plus pour lui remonter le moral qu’autre chose, même s’il était tout à fait capable de mettre ses menaces à exécution. Et cela avait assez bien marché trouva-t-il alors il sourit avant de reprendre.

__ Allez, t’inquiètes pas, ils finiront par t’apprécier, même Lyonel a su te pardonner, et je crois bien qu’il est même tombé amoureux de toi. »

Elle rit de nouveau et se dit qu’effectivement, si elle avait réussit à se faire aimé de Lyonel, elle pourrait y arriver avec sa belle famille. Et même si ça n’était pas sa première cause de tourment, cela contribua à la rassurer un peu.

__ Tu crois qu’il m’aime assez pour ne pas aller voir ailleurs ? »
__ Je peux aussi péter les dents de toutes les femmes sur qui il pose le regard si tu veux. »
__ Barristan… »
__ Je peux mettre mes principes de côté pour ma Suzeraine adorée ! »
__ Barristan ! Tu évites le sujet. »
__ Je n’en sais rien, certains hommes trompent leur femme bien qu’ils les aiment, certains autres ne les trompent pas alors qu’ils ne les aiment pas. Je ne crois pas que se soit une question d’amour mais de principes. »
__ Et ? »
__ Et je pense qu’il en a, mais je ne saurais en être certain. Cela dit, ça n’est pas parce qu’il courrait la gueuse avant d’être marié qu’il le fera une fois marié. C’est l’avantage du célibat de… heu…» Barristan cherchait une expression moins grivoise que celle qu’il avait en tête.
__ De ? »
__ De pouvoir changer. »
__ Hum, je vois. »

De nouveau perdue dans ses pensées. Ashara but une gorgée de vin, mais il était froid désormais. Elle se mit à fredonner un air bien connu dans le Val, celui d‘une chanson qui racontait la conquête de la région par les Targaryen. Elle la chantait souvent, quand elle était triste, de plus en plus souvent. Et Barristan chanta tout doucement avec elle accompagné par le vent qui sifflait encore et encore. Puis, quand la chanson fut terminée, elle se leva et sourit en posant une main sur l’épaule de son ami en guise de remerciement. Elle rentra se coucher, tombant de sommeil bien qu’encore nerveuse. Lyonel dormait toujours, comme un bébé aurait-on pu dire. Elle se blottit à nouveau contre lui et à moitié endormi, il la prit dans ses bras. Elle s’endormi avec un petit sourire. Tout petit bonheur dans un océan d’angoisse, mais bonheur quand même, à prendre comme il était. Comme il était doux d’être aimé et marié avec lui et de pouvoir s’endormir tout contre son torse.

***

Dame Lyana et Lyonel qui savait le gout d’Ashara pour les balades à cheval en avait organisé une en l’honneur de la jeune mariée. Quelques chevaliers de la Garde Ailée y prendraient part, mais l’essentiel de la sécurité de la suzeraine du Val reposait sur les hommes de Cordial dont Lucas, le cadet de la fratrie. La brune était ravie d’avoir ainsi l’occasion de lui parler, d’autant plus que son mari étant des affaires urgentes à régler avec le bateau ne pourrait pas venir. Elle se prépara donc, revêtant sa robe rouge sombre en velours qui moulait ses formes féminines et une cape assortie et coiffant ses longs cheveux en une simple tresse. Les membres de la garde ailée quand à eux portaient leur cape aux couleurs du Val brodée du faucon et de la lune et étaient déjà tous en selle. Il y avait Barristan Tallett, Creighton Rougefort, ainsi que Jasper Ruthermont et Marwyn Belmore, Edric Shett, Adam Rogers, Sigfryd Templeton, Ulric, Aaron Templeton, Harlan Veneur et sa sœur, Quentyn Tallhart et Gawin. Quand à Ser Neraron Vanbois, il avait fait son Capitaine en donnant ses directives aux nouveaux.

__ Vous devrez aujourd’hui assurer la sécurité de votre Suzeraine qui est aussi l’épouse de votre Seigneur. J’espère que vous savez ce que cela signifie. Tout manquement à l’honneur sera considéré comme une trahison et il va sans dire que vous devrez lui témoigner tout le respect qui lui est dû. Lord Lyonel vous a recommandé pour cette tâche, alors soyez à la hauteur de votre Suzerain. Si attaque il y a, regroupez les femmes au centre de la colonne et placez vous autour. Il doit toujours y avoir au moins un homme pour protéger Lady Ashara uniquement et au moins un autre pour protéger les autres. Celui qui est après d’Ashara ne doit pas quitter son post quoi qu’il arrive et s’il se retrouve en position de ne plus pouvoir la protéger sur place il doit appeler de l’aide et fuir avec elle. »

Ce petit discours aussi glacial qu’hautain terminé, Neraron se mit en selle et attendit, tout comme les autres, qu’Ashara arrive. Elle détestait quand il faisait ça, c’est pourquoi elle avait évité d’arriver trop tôt. Elle ne pouvait pas l’empêcher de faire son travail et de le prendre à cœur, au contraire, c’est la seule chose qu’elle appréciait chez cet homme austère. Mais elle n’aimait pas la façon qu’il avait de mépriser les autres, particulièrement ceux qui n’étaient pas adoubés.

Ashara sorti enfin du château avec ses suivantes et traversa la cour d’un pas assuré, sa cape et sa robe volant tout autour d’elle jusqu’à son cheval gris pour se mettre en selle et donner le signal du départ. Elle remarqua alors qu’Honneur était inhabituellement agité, cependant, étant un hongre très bien dressé, il l’était nettement moins que les autres étalons et se contentait de renâcler et de battre les pavés de la cour avec son antérieur. Elle se plaça sagement au milieu de la cohorte et ils sortirent bientôt de la cour, les chevaliers de la Garde Ailée tout autour d’elle et les autres devant ou derrière. Mais rapidement, la brune chercha Lucas des yeux, elle ne l’avait encore jamais vu de près et encore moins discuté avec lui car il n’avait pu être présent lors du repas de la veille partagé avec le reste de la maisonnée. Elle essaya donc de reconnaître les traits de son époux en un peu plus jeune parmi la foule, mais c’était peine perdue. Elle quitta donc sa place pour remonter la colonne au petit galop et essayer de le trouver ainsi. Barristan, qui était habitué à ses frasques l’accompagnait pendant que Neraron Vanbois fronçait les sourcils jugeant cette prise de risque idiote et malvenue sans compter que, comme toujours, elle n’avait demandé la permission à personne.

La brune croisa alors deux jeunes hommes et s’arrêta. L’un des deux était vêtu richement, ce devait être Lucas, il ne pouvait en être autrement. Pourtant, elle eut un doute en regardant l’autre, il ressemblait d’avantage à Lyonel, de la prestance dans le regard et dans l’allure, une forte carrure. Il était habillé comme un fauconnier plus que comme le frère d’un Suzerain, mais après tout, Lyonel non plus n’était pas follement attaché à sa mise. Comme Lady Lyana devait avoir du mal avec ces fils, ils semblaient ainsi tous tendance à oublier leur rang, elle qui était si belle et si respectueuse des convenances. Enfin, c’était peut-être l’occasion de lui donner une leçon. Ashara sourit à l’autre, celui vêtu d’une cape de brocard bleu sombre et s’approchant pour se mettre au botte à botte, lui tendit la main, Barristan veillait de l’autre côté.

__ Votre tenue m’honore ainsi que votre frère… Beaucoup d’hommes devraient en tirer leçon, le rang n’est rien si on ne montre pas de gratitude à ce qui nous a été donné par la naissance autant par l’apparence que par les actes. Lucas, je présume ? »

Laissant les présentations en suspens et sa main prête à être baisée, elle pisa son regard bleu azur sur le véritable Lucas attendit une réaction de sa part.


Dernière édition par Ashara Arryn-Corbray le 17.06.14 14:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) Icon_minitime25.03.14 23:56

Un sourire se dessina sur la figure mince de Vivian. A cet instant, les convenances lui auraient sommé de se retirer de l’entretien en expliquant à la suzeraine qu’il y avait eu erreur sur la personne. Mais, soumis au charisme et à l’autorité féminine qu’il n’osait contrarier ou pris d’un élan de malice, il n’en fit rien. Prenant délicatement la main qui lui était tendue, il l’effleura de ses lèvres, décidant tout simplement de ne pas mettre fin au petit jeu auquel Ashara semblait vouloir se prêter. Car Vivian était connu pour sa vivacité d’esprit et il avait lu dans les yeux de la belle demoiselle qu’elle savait très bien qui était le vrai Corbray parmi eux deux. Après tout, qui aurait pris pour le frère du seigneur un écuyer qui se montrerait sans honte chevauchant une vieille rosse telle que celle qu’il possédait ? Lucas sans doute. Mais peut-être était-ce là un mauvais exemple. Piqué dans sa curiosité quant aux intentions de la jeune femme, il avait hâte de savoir comment allait se terminer cet entretien si bizarrement débuté.

-Et votre beauté honore ce jour, Ma Dame. Souffla-t-il en se redressant et en relâchant doucement la main gracieuse et fine. Hélas, il est des gens dans ce bas monde qui ne sourient guère à leur propre chance et qui préfèrent lui tourner le dos. Rajouta-t-il en ne prenant même pas la peine de jeter un coup d’œil vers celui à qui la pique était adressée.

L’intéressé quant à lui, fixait de son regard métallique l’horizon et le paysage, ses collines qu’il connaissait pourtant par cœur, d’une manière presque butée, y trouvant une fascination obstinée. Lucas était si détaché de son rang qu’il ne s’offusqua ni de la remarque d’Ashara, ni de la liberté que prit ainsi son ami en lui usurpant momentanément son identité et que bien des nobles auraient puni comme une offense ou encore une trahison. Il avait bien compris que c’était là ce que souhaitait sa belle-sœur. Elle venait de lui tendre un petit piège, c’était d’après lui une manière qu’elle avait de le tester et de mettre à l’épreuve son autorité sur lui. Par les dieux qu’elle était sournoise dans sa façon d’agir ! Jamais Lucas n’aurait pu imaginer que les premiers mots que la femme de son frère lui adresserait seraient dits à un autre. Comment un être aussi entier que Lyonel pouvait bien la supporter ? A moins que l’intelligence prédatrice de la jeune fille ne contrebalance parfaitement l’impétuosité de son mari, les disputes devaient être légions dans leur toute jeune vie de couple. Le brun sentait son regard de glace qui le scrutait, guettant sa réaction comme un rapace guette sa proie. Cependant, il ne se gêna pas pour prolonger le silence attentif qui s’était installé dans cet étrange trio en fixant les terres environnantes, veillant à ce qu’elles soient vierges de tous brigands qui souhaiteraient attaquer la colonne.

-Il est tout simplement des hommes qui pensent que le peuple aimerait voir l’argent de ses impôts utilisé pour des choses plus importantes et autrement plus utiles qu’une parure. Aucun seigneur n’a jamais fait l’Histoire de son fief grâce à son sens du style, ou du moins, je n’en ai pas encore connaissance.

Ses mots avaient finalement brisé le silence. Dans sa voix grave, le calme, la compréhension, mais aussi cette note grave et sans doute un peu pessimiste aux oreilles des deux autres. Mais aucune méchanceté ni familiarité. Juste la vérité. Sa vérité. Sans accorder un regard aux deux, ou plutôt, à l’intéressée, il continuait de chevaucher paisiblement en montant la garde. Le jeune homme aurait préféré ne pas avoir à parler de façon aussi rude et il aurait aimé que l’accueil d’Ashara soit moins rustre. Au moins l’échange n’était pas tendu. Pour l’instant. Tout dépendrait de la façon dont la jeune femme prendrait les paroles de l’écuyer. Lucas n’avait jamais brillé pour son sens de l’étiquette ou pour son habileté à parler aux Ladies comme le faisait si bien les autres jeunes gens de sa condition. Certes, il aurait bien voulu pouvoir prononcer ces mots de manière moins abrupte, plus fleurie aussi, mais la phrase aurait perdu tout son sens.
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Ashara Arryn




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Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
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Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
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Ashara retira prestement sa main dès qu’elle sentit les lèvres du chevalier l’effleurer, outrée et les lèvres pincées elle le fixa un instant en plissant les yeux. Elle n’aurait accepté pour rien au monde ce geste de la part du frère de son époux, alors de la part d’un de ces hommes encore moins, ni d’ailleurs d’aucun homme des Iles de Fer à Asshaï Les Ombres.

__ Quel dommage qu’il soit déshonoré par votre indélicatesse. » Répondit-elle sèchement. « Sachez, mon brave, qu’il arrive que la chance se déguise, et il arrive qu’elle se joue de vous et s’apprête à se retourner contre vous d’un violent revers de la main… La chance est versatile et aussi capricieuse qu’une Dame de haut rang, dès qu’on la touche, elle s’envole et laisse place à la fatalité. Sous les riches étoffes qui la couvrent, elle cache un œil de faucon et des serres acérées. »

Serrant les dents et fronçant les sourcils, elle fixait toujours le malotru, ses mains tremblaient de rage et de dégoût. PERSONNE n’avait jamais osé la toucher ainsi, personne à part son époux. Le fait qu’un autre le fasse lui donnait la nausée et des vertiges tant et si bien que, quelques instants, sa vision se troubla et son teint devint encore plus blanc que d’habitude, ce qui lui donna franchement un air de cadavre ambulant. Elle resta malgré tout en selle, serrant un peu les jambes et ses doigts sur les rênes pour reprendre le contrôle, ce qu’elle fit tout en se demandant comme punir le mécréant. Elle fut sortie de ses pensées vengeresses qui l’aidaient à lutter contre la nausée qui lui soulevait le cœur par les paroles sommes toutes sensées du véritable Lucas Corbray. Elle en oublia sa nausée, et avec, le châtiment que le beau parleur méritait.

__ Je reconnais bien là le cadet de mon époux. » Sourit-elle calmement, mais sans froideur contrairement. « Pourtant, si vous avez raison sur le fond, l’élégance n’est pas une tare, Dame votre mère en est le parfait exemple. L’apparence n’est pas inutile et la conscience de son rang doit s’accompagner de la conscience de ses devoirs. Je suis née Arryn, j’ai grandi à Roche Aux Runes et je suis désormais mariée à un Corbray, cela me fait trois bonne raison d’être toujours impeccable et de choisir mes tenues avec soin pour honorer mon époux, sa Maison, celle de mon père et celle de ma mère. Cela fait partie de mes devoirs tout comme le fait de m’assurer de la bonne marche de ma maisonnée et du bien-être de mes gens. Si Lord Jon avait craint que je ne dispense les finances du Val en de vaines futilités, il ne m’aurait pas nommée Intendante. Si j’avais été plus attachée à mon apparence qu’à la sécurité du peuple Valois, je n’aurais pas campé dans la boue à l’heure où il fallait chasser le Clan des Fils du Brouillard de nos paisibles montagnes. La vertu est un tout, elle est dans chacun de nos actes, du moment où l’on se lève au matin jusqu’au moment où l’on s’endort le soir venu. Mais le plus souvent, la vertu est invisible, discrète et l’apparence n’en est que le pâle reflet. Cependant, je me méfie de ceux qui préfèrent se draper dans une fausse humilité plutôt que d’assumer leur naissance car je crains toujours qu’ils n’assument pas d’avantage leurs devoirs. Si le peuple ne porte pas de velours, c’est parce qu’il n’en a pas les moyens, moi je les ai, je ne vois pas pourquoi je m’en cacherais, je n’en ai pas honte. Je suis au contraire consciente de la chance que j’ai de pouvoir me payer de beaux vêtements et j’apprécie la beauté d’une robe autant que le tranchant d’une lame. Je fais ainsi travailler nos artisans qui se donnent un mal fou pour fabriquer de leurs mains habiles des choses que je suis fière de porter et qui leur permettent de faire vivre leur famille. Je n’ai pas non plus peur de commander ceux que je dois ni de gouverner parce que j’ai reçu l’éducation pour le faire et que j’ai avec moi les meilleurs conseillers possibles pour faire les bon choix et assurer l’essor du Val d’Arryn. J’espère désormais conseiller assez bien Lord Lyonel pour qu’à son tour, il assume cette lourde tâche qu’est de servir les intérêts du peuple. »

Elle resta un moment silencieuse, les yeux fixés sur l’horizon ensoleillé, respirant profondément le parfum des terres de son tendre amour. Elle pensait à tous les dangers qui approchaient et espérait que ce couple qu’ils formaient avec Lyonel serait à la hauteur des événements, car si tel n’était pas le cas, ils en payeraient certainement les conséquences, mais ensuite, se serait au tour des Valois de souffrir leurs erreurs. Elle écrasa une larme au coin de son œil et soupira lentement pour évacuer la peur et le chagrin que suscitait son dilemme. Agir avec honneur et provoquer une guerre qui ferait des milliers de morts ou oublier son honneur pour le bien du plus grand nombre. Comme elle aurait aimé ne pas avoir à choisir, comme elle aurait aimé que toutes ces informations ne soient pas entre ses mains et celle de son mari, comme elle aurait aimé que tout ceci ne soit qu’un mauvais rêve, comme elle aurait aimé pouvoir laisser courir et continuer à se regarder dans une glace.
Après plusieurs minutes où elle tentait de reprendre tout son contrôle peu à peu, elle reporta son regard sur Lucas et lui sourit avec bienveillance et une pointe d’espièglerie.

__ Alors toujours décidé à vous déguiser en serviteur où vous me permettez de vous offrir une tenue digne de votre rang de frère du seigneur suzerain de la Montagne et du Val pour le représenter avec élégance ? » Elle rit doucement et repris. « Promis, je ne vous obligerais pas à la porter en permanence, vous aurez le droit de vous laver, et même, si vous ne laissez plus jamais l’un de vos homme me toucher, de porter ce que bon vous semble. »

Elle reprit son sérieux et approchant son cheval au plus près de celui de Lucas, posa la main sur la sienne en plongeant son regard dans le sien.

__ Mais vous m’honoriez, mon frère, si vous acceptiez de suivre le précepte suivant : Le Val est la plus belle des régions, les Valois sont le meilleur des peuples, c’est pourquoi il nous faut montrer aux autres Seigneurs que nos atours sont à la hauteur de notre grandeur. »
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La Promenade du Val

Avec Ashara Arryn-Corbray


Sous les yeux de Lucas, Vivian et son sens de la répartie étaient sur le point de révéler leur ultime limite. Lui qui avait toujours réponse à tout, lui, rusé renard au regard vif, qui semblait toujours avoir quelque chose à redire de piquant allait être totalement déstabilisé par la réponse que lui offrit la jeune femme. Sans doute n’avait-il pas prévu que de ces lèvres rosées et douces puissent un jour s’échapper des mots aussi tranchants et impitoyables que ceux qu’Ashara venait de prononcer. Elle avait en effet fait part à l’écuyer d’une menace aussi claire que joliment déclarée, habillée par une leçon de morale faisant suite aux propos de Vivian, qui à son écoute, sembla se décomposer sur place.

-Je..euh…Ma dame ? Vous v…Veuillez m’excuser, vraiment…Désolé…
Balbutiant, cherchant ses mots, il finit par baisser humblement la tête puis fit ralentir sa monture, ayant senti que sa présence aux côtés de la suzeraine n’était plus désirée.

Jetant un coup d’œil en arrière, Lucas posa son regard sur son ami qui était devenu rouge comme une brique avant d’adopter finalement un teint cadavérique qui communiquait facilement l’angoisse qui lui avait soudainement pris les tripes. Le Corbray sentit un instant son cœur se serrer pour son camarade, car s’il était des farces que les apprentis se permettaient entre eux, il y en avait qui ne souffraient pas d’être utilisées au-devant d’un noble, encore moins pour duper une suzeraine. Ashara était connue pour ressembler plus que nulle autre à l’animal qui représentait sa maison, et si elle n’était pas aussi cruelle que le rapace, du moins le croyait-on, sa fierté n’avait d’égal que les hauteurs sur lesquels les faucons planaient et la moquer était un risque que peu se plaisaient à prendre. Le regard de Vivian, fixe et vide, évoquait sans peine la panique du jeune homme qui avait senti dans les paroles de la belle son titre de chevalier lui filer sous le nez comme un lièvre échappé d’un piège. Ne réussissant pas à croiser le regard de son ami pour tenter de le rassurer, Lucas de retourna de nouveau sur sa selle, préoccupé. Bordel Vivian…dans quel pétrin t’es-tu mis ? .
Le brun aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour Vivian, quelque chose de concret, comme effacer cet instant de gêne qui mettait en péril l’avenir de l’insolent. Mais il n’y pouvait rien. Après tout il n’était lui aussi qu’un simple écuyer, pensa-t-il, désolé de la situation.

__ Je reconnais bien là le cadet de mon époux. »

Tournant la tête vers la jeune femme, une expression légèrement ébahie et farouche dans ses yeux foncés, Lucas ne put cacher sa surprise. Fallait-il qu’il soit à côté de la plaque pour que ce soit le rôle d’une quasi-inconnue que de lui rappeler son rang aux yeux du monde ! Frère du seigneur du Val, cela était tout de même autrement plus marquant que le simple fait d’être bientôt chevalier. Il s’en mordait presque les doigts car il venait de réaliser qu’il aurait dû réprimander Vivian pour son geste, ce qui aurait pu éviter la rancune de la Arryn. Mais de quelle rancune s’agissait-il donc ? La jeune femme lui parlait sans colère aucune, et le ressenti semblait avoir quitté sa noble personne. D’ailleurs, s’il ruminait ce léger incident dans ses pensées, il eut tendance lui aussi à tourner la page à l’écoute des paroles de la jeune femme. La regardant avec politesse, il ne pouvait nier que ses mots étaient pleins de sagesse et de vérité et ce, malgré la jeunesse de celle qui les disaient avec une conviction qui aurait eu raison des plus butés des hommes. Ashara se révélait moins détestable que ce qu’on lui avait conté, mais elle demeurait impressionnante. Son intelligence était aussi acéré que son regard profond était empli d’assurance. Cela rassurait le jeune Corbray, car il fallait au moins une femme de son envergure pour son frère, et il était désormais certain que l’autorité naturelle et l’impétuosité de la suzeraine aurait l’avantage de dresser un barrage pour retenir les élans du tempérament fougueux de Lyonel. Oui. Il pensait vraiment qu’elle était faite pour son frère, même si c’était un mariage arrangé et qu’il n’avait eu aucun retour sur la relation sentimentale que les mariés pouvaient bien entretenir, le cadet avait la secrète conviction que les deux devaient bien s’entendre tant leurs caractères bien trempés semblait s’accorder.

Finissant d’écouter les arguments de la jeune femme, Lucas et son imperméabilité à toute forme de coquetterie en aurait presque étaient convaincus si un détail n’était pas venu chatouiller son esprit. Il ne savait pas si c’était parce qu’elle l’avait choisi pour exemple ou si c’était là une façon qu’elle avait de se rassurer, mais il n’avait pu s’empêcher de remarquer à quel point le Val d’Arryn revenait rapidement et souvent dans sa conversation. Dans le silence qui suivit, ajustant ses rênes de ses mains alors que son étalon venait de secouer brusquement son encolure dorée, Lucas réfléchissait. Peut –être allait-il trop vite en besogne, mais il ne pouvait retenir cette impression qu’il avait que la jeune femme était angoissée au plus profond d’elle-même. Sans-doute avait-elle peur de ne pas être à la hauteur des attentes de son cher oncle, et , peut-être, à la hauteur de ses propres attentes ? Après tout la brune de toute évidence était de ceux qui imposaient à leur propre personne une exigence des plus grandes et Lucas, s’il n’avait pas autant conscience que la jeune femme de son rang, ne pouvait que comprendre ce désir qu’elle avait de faire honneur au nom dont elle avait hérité.
Elle se tourna de nouveau vers lui, et il apprécia grandement de voir sur son visage un sourire des plus aimables qui lui réchauffa le cœur car il sentait qu’il commençait à l’accepter non plus seulement en tant que suzeraine, mais aussi en tant que nouveau membre de sa famille.

__ Alors toujours décidé à vous déguiser en serviteur où vous me permettez de vous offrir une tenue digne de votre rang de frère du seigneur suzerain de la Montagne et du Val pour le représenter avec élégance ? Promis, je ne vous obligerais pas à la porter en permanence, vous aurez le droit de vous laver, et même, si vous ne laissez plus jamais l’un de vos homme me toucher, de porter ce que bon vous semble. »

Riant de bon cœur à cette pique, les yeux rieurs, il regardait la jeune femme, ne pouvant cacher le bonheur qu’il avait de découvrir qu’elle avait de l’humour, au contraire de ce que de nombreuses personnes affirmaient autour de lui. Il se ressaisit cependant, ne se souvenant plus très bien si l’étiquette permettait de rire devant une suzeraine ; cette pensée faisant à son tour naitre un doute gêné chez le Corbray : était-ce bien une taquinerie ? Dans le cas contraire où la jeune femme ne faisait qu’exprimer ses ordres d’une étrange façon, le jeune homme le saurait très vite.

-J’accepterais n’importe quel cadeau de ma suzeraine avec le plus grand plaisir, et ce serait un honneur que de le porter à vos côtés, dit-il ne inclinant légèrement la tête avec respect, puis il poursuivit. Je suis désolé de ne pas avoir réagi comme je l’aurai du tout à l’heure, et je tiens à vous présenter mes excuses bien que je ne puisse vous cacher qu’elles sont les premières d’une longue série. Malgré mon âge et mon éducation, je suis un piètre représentant de ma famille, et j’en ai bien conscience.

Il ne pouvait promettre de se changer instantanément en un parfait courtisan, car c’était tout simplement impossible pour lui. Des années de guerre que lui avait fait sa chère mère n’avaient réussi qu’à mieux lui faire détester et rejeter toute forme de richesse ou de parure, et la seule victoire qu’avait obtenue Lady Lyana était la boucle d’oreille que portait son fils à son oreille gauche, signe discret mais présent de son attachement à sa famille.

Un frisson le parcouru lorsqu’il senti la douce main pâle d’Ashara venir se poser sur la sienne. Ce geste le surprenait, surtout de la part d’une femme telle que la Arryn, à tel point qu’il eut d’abord le réflexe de dégager sa main, mais celle-ci ne fit qu’esquisser cette volonté, se contentant de frémir. Déstabilisé par ce contact inattendu, il se senti rougir et fixait la jeune femme d’un regard surpris, presque enfantin.

__ Mais vous m’honoriez, mon frère, si vous acceptiez de suivre le précepte suivant : Le Val est la plus belle des régions, les Valois sont le meilleur des peuples, c’est pourquoi il nous faut montrer aux autres Seigneurs que nos atours sont à la hauteur de notre grandeur. »

-Je…Je ferais en sorte de ne pas vous décevoir, Ma dame. Répondit-il poliment, se concentrant afin de mieux coller à ce rôle d’héritier Corbray qu’il se devait d’arborer près de sa suzeraine.

Mais chassez le naturel et il revient au galop comme dit le dicton. Aussitôt cette promesse faite, aussitôt Lucas la regretta et ne put s’empêcher de soupirer comme un enfant qui doit aller faire ses devoirs à contrecœur. Détournant la tête et baissant le regard, il aurait trainé des pieds s’il n’avait pas été à cheval. Car cela lui en couterait, il le savait d’avance, de devoir se « déguiser » en noble pour parfaire l’image du Val aux yeux du monde. Une image à laquelle le faucon blanc semblait tenir plus que tout. Une soif de réussite et sans doute de pouvoir que la demoiselle désirait mais qui inquiétait Le Corbray, qui avait lu tant de choses sur les destins de ces seigneurs brisés par leur orgueil et leur avidité. Surtout qu’elle semblait vouloir surpasser l’image du Val à l’époque de son oncle, la polir, l’améliorer, comme si elle voulait effacer une tâche quelconque sur le tableau de ses terres. Et ce fut avec une pointe d’inquiétude et de préoccupation dans la voix que le jeune homme demanda à sa belle-sœur :

-Votre ambition pour le Val n’a pas de limite, n’est-ce pas ?

Il se tourna de nouveau vers elle, attendant sa réponse avec une expression qui avait changé du tout au tout et qui offrait un visage sévère mais bienveillant.

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Ashara détourna sèchement la tête, n’octroyant pas un mot de plus à cet homme qui avait osé poser ses lèvres sur sa main et mentir qui plus est. Puisqu’il n’était pas celui qui aurait éventuellement eut le droit de lui prendre délicatement la main en cet instant pour la baiser, sans la toucher comme il se doit. Pour qui se prenait-il cet idiot pour toucher l’épouse de son Suzerain et frère de son maître ? Elle avait envie de vomir, mais elle n’avait pas le cœur d’en parler à son époux, consciente que, même s’il aurait dû s’en abstenir, elle avait ses torts. De plus, il lui semblait que, si elle devait se faire respecter des gens de Cordial, elle devait aussi si possible s’en faire aimer, et qu’attirer des ennuis à l’un d’entre eux dès le jour de son arrivée n’était pas la meilleure des manières d’arriver à ses fins. Elle ne regrettait cependant pas d’avoir été si sèche et menaçante, parce que véritablement, elle ne supportait pas qu’on la touche. Elle acceptait désormais plutôt bien que Lyonel le fasse, mais bizarrement, la sensualité découverte dans ses bras l’obligeait à mettre encore plus distance avec les autres hommes. Elle ne supporterait pas qu’un autre homme puisse l’embrasser comme il le faisait, elle voulait être sa femme et rien qu’à lui, elle voulait être belle pour lui, pour que le monde entier sache qu’il était le meilleur de tous les hommes et l’envie sans jamais pouvoir accéder à ce qu’il possédait : elle.

Cependant, en voyant Lucas regarder son homme et à priori ami elle crut bon de mettre les choses au clair, ce qu’elle fit, encore une peu sèche néanmoins, car elle restait outragée d’un tel geste et peut-être même plus encore du fait que Lucas n’ait rien fait pour l’empêcher.

__ Je sais que ça n’était qu’une plaisanterie, il fallait juste que je le remettre à sa place. Nul autre homme que mon époux, et surtout pas un roturier ne peut me toucher, vous comprenez ? »

Ça n’était pas vraiment une question, qu’il comprenne ou non importait peu finalement, mais elle voulait lui signifier que si elle était rancunière sur certains points, jusqu’à la mort, elle ne l’était pas pour des bêtises de la sorte. En d’autres termes, il ne risquait plus rien de sa part à moins qu’il recommence.

Elle comprenait en un sens que ce jeune homme pense ne rien lui devoir, mais il était pourtant son beau-frère et elle lui devait toute l’attention que cela impliquait. Alors elle était quel peu déçue qu’il n’en soit pas de même pour lui et qu’elle doive la quémander comme une mendiante. En même temps elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même elle avait si longtemps méprisé cette Maison pour le rôle qu’elle avait tenu durant la guerre, il était plus ou moins normal qu’ils la méprisent en retour, elle aurait probablement fait de même, voire pire encore. Jusqu’ici, seule Lady Lyanna avait montré sa capacité à pardonner en l’accueillant chez elle comme sa propre fille, ce qui l’avait ravie et ce pourquoi elle avait sincèrement remercié la Dame de Cordial. D’ailleurs, il faudrait qu’elle trouve un beau cadeau à lui faire. Une robe ? Une parure ? C’était presque trop évident, il fallait quelque chose qui soit à la fois beau et très personnel, et pour cela elle devait en apprendre plus sur sa belle-mère. Un petit fils… Ashara sourit. Oui évidemment, dès que possible, mais ça n’est pas un cadeau, enfin si, mais c’est un cadeau pour toute la famille. Elle trouverait bien, pour l’instant, elle était sur une autre affaire.

Elle rit avec lui, car oui, elle avait de l’humour, même s’il n’était pas totalement distinct de sa façon de donner des ordres détournés. Elle ne voulait cependant l’obliger à rien, elle voulait avant tout qu’il comprenne quelle était sa nouvelle place et… Foutre merde !

__ Arrêtez de m’appeler ‘Ma Suzeraine’, je vous en supplie ! » Le coupa-t-elle alors qu’il présentait ses excuses, qu’elle écouta néanmoins et accepta d’un signe de tête. « Je crains que dans la famille Corbray, vous ayez tous votre petit caractère, et en même temps, cela fait partie de vous. Je ne nie pas que certaines choses m’exaspèrent chez Lord Lyonel, et en même temps, je crois que je l’en aime d’autant plus. Et puis, je dois dire, que je ne suis pas dénuée moi-même de caractère, alors le tout est de s’entendre assez pour que nos personnalités n’empiètent pas sur notre amitié. »

Elle sourit avec bienveillance, cela faisait une semaine environs qu’elle était marié avec un homme qu’elle aimait un peu plus à chaque dispute. Elle n’avait jamais craint les conflits, elle pensait qu’ils étaient indispensables dans une famille et qu’il prouvait que personne ne s’effaçait trop facilement, mais elle savait aussi qu’il fallait parfois savoir mettre sa fierté de côté pour se parler et se rabibocher. Elle faisait ce travail de haute voltige avec Lyonel, elle pouvait bien le faire avec ces frères. A vrai dire, elle pensait qu’elle avait peut-être des choses à apprendre d’eux tous, et eux des choses à apprendre d’elle et que ça ne serait pas une mauvaise chose.
Quoi qu’il en soit, puisqu’il avait accepté, elle passerait commande à Goëville, il faudrait avoir ses mesures. Elle imaginait déjà le vêtement, il serait entièrement aux couleurs de la Maison Corbray, sauf que ce vêtement était tantôt une cape, tantôt un gilet, tantôt une armure et qu’elle n’arrivait pas à se décider. Elle voyait un gilet blanc aux entrelacs d’argent où était brodés sur ourlets et sur le col des corbeaux noirs avec des boutons en pierre semi précieuse rouge en forme de cœurs. Une cape assortie avec les trois corbeaux tenant des cœurs qui représentaient sa maison et l’envers de velours noir. Quant à l’armure, elle était d’acier avec simplement les armes de sa maison peintes en bas-relief sur la poitrine.

Elle sentit une forte hésitation lorsqu’elle lui prit la main. C’est vrai que ce geste était pour le moins surprenant et entreprenant de sa part, mais il était son frère, elle voulait qu’il le sache, qu’il le ressente. Il faisait partie des rares personnes à être autorisé à la toucher et à lui parler comme bon lui semblait, enfin, presque, mais disons en tout cas qu’il n’était pas obligé face à elle d’utiliser un milliard de formules de politesses et de jouer le rôle qu’il devrait maintenant jouer en toute autre circonstance. Elle l’avait vécu, elle savait combien cela pouvait être pensant et l’importance de garder dans son entourage des gens à qui parler sans détour, elle en avait souffert elle aussi.

__ Ce n’est pas moi qu’il ne faut pas décevoir, c’est votre peuple, et encore, en fait il s’agit surtout de ne pas décevoir les autres seigneurs. Et je en suis pas votre Dame, je suis votre belle-sœur. Je sais bien que vous n’avez pas de sœur, mais je doute que, si vous en aviez eu une, vous l’auriez appelé ma Dame. Là nous sommes entre nous, vous pouvez donc m’appeler Ashara, ce n’est qu’en publique que vous devez m’appeler Ma Dame ou Ma Suzeraine et tous ses titres à rallonge. »

Elle resta pensive un instant.

__ Tiens d’ailleurs, à propos de titre. Peut-être ne le savez-vous pas vous-même, mais quand allez-vous être fait chevalier ? J’ignore même qui vous servez en fait, je m’en excuse, je n’ai pas eu le temps de me renseigner. »

Mais alors qu’elle achevait sa question, Lucas lui en posait une autre, une question bien étrange trouvât-elle, surprise par autant de gravité soudaine et se demandant ce que cette question cachait.

__ Qu’entendez-vous par là ? »

Répondit-elle alors incertaine quant aux véritable but de cette question, mais elle se décida à y répondre malgré tout.

__ Mon ambition pour le Val n’a que les limites de ses possibilités et de ses frontières, je ne veux finalement rien de plus que le bonheur des miens. Sauf que quand je dis les miens, cela ne se limite pas à ma Maison de naissance, ni à celle qui m’a élevée, ni encore à celle dont je fais partie aujourd’hui, cela englobe l’ensemble des Valois, de haute ou de basse naissance. »

Elle fit une courte pause.

__ Nous ne sommes pas aussi riches que l’ouest ou le Bief, pas aussi ouverts que le Conflans ou les terres de la Couronne, ni aussi grands que le Nord, ni aussi particuliers que Dorne. Nous ne possédons pas de mines d’or, une uniquement quelques mines d’argent et des carrières de marbre. Nous n’avons pas autant de terres arables que les Tyrell, mais nos terres sont belles et fertiles, avec un climat qui n’appartient qu’au Val. Nous n’avons pas d’épices et Goëville reste un petit port comparé à Port Réal, mais il n’en reste pas moins que ses artisans sont réputé au-delà des frontières de Westeros. Nous n’avons pas de neige en hiver, mais celles qui parsèment les crêtes de nos montagnes sont éternelles. J’aime le Val plus que moi-même et je suis prête à me sacrifier pour ces habitants parce que je porte le nom de ma région et que ma région porte mon nom. »

Elle sauta au bas de son cheval et prit une poignée de terre dans sa main et la montra à Lucas.

__ Cette terre coule dans mes veines, c’est cette terre, le roc et le limon qui l’ont formée qui me donne la force de croire qu’au-delà de nos faiblesses, notre force réside dans le fait que, malgré tout, nous sommes un peuple unis et débrouillard, capable des plus belles choses en dépit de ressources limités. »

Elle avait les larmes aux yeux et reprit en brandissant sa main pleine de terre.

__ Ça c’est le Val, et le Val est ma seule ambition. »

L’émotion la submergeait, elle tremblait. Elle lâcha la motte de terre et s’essuya la main sur le tapis de celle de son cheval. Combien de fois avait-elle entendu que le Val n’avait rien pour lui, et combien de fois avait-elle dû en sourire. Pourtant c’était faux, le Val avait tout pour lui, tout. Et plus que ça, car il avait les Valois.

Elle déglutit en gardant les yeux grands ouverts pour sécher ses larmes et se remit en selle, de nouveau droite comme un I, tête haute et regard à l’horizon. Le paysage était magnifique, ils venaient de monter une petite côte et se retrouvaient avec une vue splendide sur l’estuaire de Cordial. L’air marin se mêlait ici à celui de la montagne, plus encore qu’à Roche Aux Runes. Arrêtant sa monture, elle murmura :

__ Regardez… »

Pourquoi avait-il fallut que cette histoire horrible entre la Reine et son frère leur tombe dessus et que Lady lysa ait tué son époux ?
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MessageSujet: Re: La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) Icon_minitime06.06.14 10:31



La Promenade du Val

Avec Ashara Arryn-Corbray


S’il s’était attendu à toutes sortes de requêtes de la part d’Ashara lors de cette balade, il n’avait pas vu venir le fait qu’elle puisse lui demander de la traiter comme une sœur, réduisant l’utilisation des titres honorifiques pour s’adresser à elle uniquement lorsqu’ils seraient en public. Une demande toute simple qui réchauffa un peu le cœur du Corbray, si méfiant de la personnalité de sa belle sœur. Après tout, il ne demandait pas mieux que de pouvoir la traiter comme un membre à part entière de la famille, sans pour autant lui manquer de respect, bien entendu. Cependant, il savait mieux que personne qu’il avait un esprit aussi farouche que celui de la jeune femme et qu’il leur faudrait donc encore un peu de temps pour s’apprivoiser l’un l’autre et ainsi de pouvoir jouir d’une véritable complicité fraternelle telle qu’ils celle qu’ils la désiraient tous deux.


Malgré cela, son attention était toute acquise à la réponse qu’offrait la suzeraine à la question qu’il venait de lui poser. Une réponse qu’il écouta avec un silence presque religieux, tandis qu’une nouvelle facette d’Ashara se revelait à son regard alors qu’elle discourait sur le sujet qui lui tenait visiblement le plus à cœur : le Val. Seul un idiot aurait pu lui dire qu’elle mentait, et que son amour du Val n’était que le jeu habile d’une comédienne qui avait grandi dans les intrigues politiques. Il avait sentit la passion de la jeune fille pour son peuple, son désir de le faire prospérer ainsi que son vœu de démontrer la valeur de ses terres aux autres royaumes. Une passion qui prenait racine aussi bien dans les rares qualités du Val que dans ses nombreuses défaillances et qui le faisait souvent apparaitre comme une region incomplète, fragile, voire désolée. Autant la sincérité des mots qu’elle prononça que la justesse de ses paroles et l’émotion sincère qui s’emparait de la Arryn comblèrent le benjamin Corbray qui avait craint de voir tous ces murmures qu’il avait entendu sur la soif de pouvoir d’Ashara se réaliser dans ses paroles. Mais il n’en fut rien. Et alors qu’elle descendait de cheval pour salir la blancheur de ses mains de cette terre qu’elle aimait tant, Lucas avait compris qu’il ne pouvait plus se permettre de douter des capacités de la jeune femme. Plus qu’une simple suzeraine, elle était un pilier pour le Val et pour son peuple. Elle était la figure qui manquait au royaume pour imposer de nouveau aux yeux de tous l’image d’un Val tel que celui que le monde avait connu il y a de cela des années. Un Val qui a défaut d’être riche se montrait fort ; Un Val qui malgré les critiques se relèverait de ses cendres et ne renoncerait pas à son avenir.

L’air marin se glissait dans ses cheveux bruns ainsi que dans ceux de la jeune femme alors qu’ils venaient de s’arreter sur une colline qui leur offrait un paysage à couper le souffle. Respirant avidement cet air qu’il connaissait si bien, le jeune homme cogitait sur les paroles d’Ashara. Des paroles qui contre toute attente, en plus de le rassurer, eurent l’effet de le mettre légèrement mal à l’aise.

-Je vois ce que vous voulez dire, Ma D…Ashara. Commença-t-il simplement.

Il baissa légèrement la tête, et un sourire gêné vint soudain relever le coin de ses lèvres.

-Vous allez trouver cela étrange que je vous dise cela, et peut etre même allez vous m’en vouloir mais je ne peux le garder pour moi, pas après ce que vous venez de dire.

Tournant ses yeux métalliques vers la jeune femme, il poursuivit :

-Je suis né ici, j’ai grandi sur ces terres, entouré d’une famille qui me comble depuis des années… C’est ici que j’ai joué avec mes frères, que j’ai chassé avec mon père, que j’ai appris à manier l’épée. Tous mes souvenirs les plus chers sont ici, au Val. J’imagine qu’il en va de même pour vous. Et pourtant, depuis ma plus tendre enfance, je n’ai qu’un seul rêve. Je ne me rappelle même plus pourquoi, ni quand ce désir est né au plus profond de moi ; tout ce que je sais, c’est qu’il n’a cessé de grandir et qu’avec les années, il est devenu une obsession.

Il resta silencieux un instant, repensant à toutes les fois où il avait imaginé réaliser son rêve le plus cher.

-Je voulais partir. Et je le veux toujours aujourd’hui…

Lucas avait hésité un instant à dire cela à sa belle sœur. Elle qui avait longtemps porté une certaine haine envers les Corbrays, il avait peur en disant ces quelques mots de raviver la flamme de son mépris si jamais elle venait à interpréter ce vœu comme un signe de lacheté ou quelque chose de la meme nature. Mais il fallait qu’il le lui dise. Sans doute parce que dans les paroles prononcées plus tôt il avait compris que la lady ferait tout et souleverait toutes les forces nécessaires présentes dans le Val pour accomplir le dessein qu’elle avait choisi pour ses terres.

Et s’il y avait une chose qui motivait le jeune homme à l’idée de son adoubement prochain, c’était cette vision de lui-même, parcourant les terres de Westeros et même traversant le detroit une fois fait chevalier. Une vie qu’il aurait pu mener sans ce titre, n’est-ce pas ? Un titre lourd à porter, surtout quand on est le frère du seigneur de Cordial, impliquant des responsabilités et des devoirs qui ne feraient qu’entraver les rêves de libertés du jeune Corbray. Mais il ne pouvait pas renoncer à ce titre, car c’était là une des dernières promesses qu’il avait fait à son père. Au fond de son cœur, il avait tout de meme gardé espoir, pensant qu’il pourrait tout de même vivre comme il l’entendait.

Mais quelque chose était venu bouleverser tous ses plans, aussi vagues soient-ils. Ce quelque chose, c’étaient les mots qu’avaient prononcé Ashara. Lorsqu’il voyait des gens tels qu’Ashara, aussi décidés à faire renaitre le Val, il savait qu’il ne pouvait se permettre de compter parmi les absents lorsque la région gouvernée par les Arryn aurait le plus besoin d’aide. Son rang, son titre prochain, et son sens du devoir le lui interdisait désormais, surtout après avoir entendu le discours de la jeune femme. Il était donc, pour la toute première fois de sa vie, prêt à tous les sacrifices pour aider le Val ; même s’ il savait qu’il supporterait mal l’idée d’être de nouveau cantonné au château de Cordial, comme il l’avait été depuis son enfance.

-Je voulais partir, loin de ces terres que j’aime et que je déteste tout à la fois, je voulais découvrir de nouveaux horizons, parcourir le monde… Je pensais que rien ne pourrait m’en empêcher, ni mon rang, ni mon titre de chevalier. Il marqua une pause. Et je crois, Ashara, que vous êtes la première personne à avoir eu les mots pour me convaincre de rester.

Oui. Il devait rester, encore un peu. Pour aider son frère et sa suzeraine, pour aider le peuple du Val. Et seulement ensuite, il partirait.

-Je veux que vous sachiez que, aussi longtemps que le Val restera votre seule ambition, mon épée sera la votre et mon aide, si vous le souhaitez, vous sera toujours accordée.

Et voilà qu’il se mettait à parler comme un chevalier à present. Il en sourit presque. Mais Comment faire autrement, devant une femme aussi courageuse, comment faire autrement que de la traiter comme une reine ? Cependant, il ne put s’empecher de remarquer la préoccupation qu’il lisait dans les yeux si pâles d’Ashara.

-Est-ce que tout va bien, Ashara ? Demanda-t-il doucement, inquiet.

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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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MessageSujet: Re: La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) La Promenade du Val (Avec Ashara, ouvert à tous les nobles et vallois ) Icon_minitime12.06.14 0:05

La complicité, la confiance et l’amitié qu’elle espérait, mais ne voulait pas pour autant brader attendrait, mais l’absence de faux semblant aiderait, l’absence de titres inutiles et d’excès de courtoisie. Elle ne pouvait tout lui dire, ça n’était pas à elle de le faire et bien qu’elle ait laissé le choix à Lyonel de révéler ce qu’il voulait à qui il voulait, elle lui avait aussi rappelé que plus il y a de monde au curant de quelque chose, moins bien le secret est gardé. Mais elle était en famille, et pour Ashara la famille avait quelque chose de sacré, elle ne pouvait ni mentir, ni trahir, elle ne pouvait que dissimuler au mieux ce qui se devait d’être tut. Elle avait mentit une fois, et elle s’en voulait toujours autant, ce mensonge était une meurtrissure dans sa chaire. Elle le regrettait chaque jours et se remémorait ce moment où elle avait mal agit par réflexe pour sauver sa réputation avec amertume. Elle était coupable, coupable de tout et jamais elle ne se pardonnerait cela, moins encore aujourd’hui où il lui semblait que ce simple baiser était aussi une trahison envers son époux actuel.

Après son laïus sur le Val, Ashara se remit en selle, bouleversée, elle regarda longuement le paysage magnifique que le fief des Corbray offrait à leurs yeux, silencieuse. Elle se souvenait de Roche Aux runes, de ses nombreux voyages. Aucune autre région n’avait, à ces yeux, autant de beauté et de mystère à offrir que le Val. Elle se souvenait de son histoire, de sa conquête résistance héroïque face aux Dragons, du terrible sacrifice de Sharrah Arryn. Elle avait en tête les clans et ce qu’avait dit Ades à ce propos qui allait à l’encontre de ce qu’elle pensait. Elle se souvenait et écoutait attentivement Lucas qui à son tour, ouvrait son cœur à sa belle-sœur.

Quand il lui avoua vouloir partir depuis toujours elle se retourna vivement sur sa selle et ne put refréner un regard plein d’incompréhension. Mais il n’y avait pas d’animosité pour autant sur son visage, simplement elle ne comprenait pas, elle était choquée. Elle pesa le pour et le contre. Elle-même avait eu la chance de beaucoup voyager, de voir bien des choses et de toujours revenir avec plaisir chez elle, il n’était pas certain qu’il en ait été de même pour Lucas. Mais d’un autre côté, elle avait toujours craint plus que tout de la quitter pour toujours, de ne plus pouvoir y retourner. Elle savait qu’elle était vouée de par sa naissance à un grand mariage qui pourrait considérablement l’éloigner de son pays et de sa famille. Tout comme sa mère qui était morte en couche, à des centaines de lieues de chez elle et de toute personne qui l’aimait pour autre chose que pour sa capacité à pondre des héritiers. Elle le craignait, elle n’avait pas le choix, elle avait bien dû se faire à l’idée, elle avait tenté d’avoir une incidence sur les choix de ses tuteurs pour éviter le pire. Mais elle avait toujours su qu’une part d’elle-même mourrait quand elle quitterait le Val pour toujours. Maintenant elle était marié à un Valois, probablement le meilleur de tous et elle restait chez elle, elle en était même à la tête, elle aurait dû être heureuse, tout était si parfait. Tout sauf les intrigues politiques qui menaçaient leur bonheur et les Valois.

Ashara allait répondre à Lucas, lui dire qu’elle pouvait comprendre son désir d’aventure, de liberté, qu’il avait la chance d’être né homme et cadet d’une grande famille. Qu’il pouvait peut-être assouvir ce désir malgré tout, que quoi qu’il en soit, elle ne le forçait à rien. Qu’elle préférait que les gens qui s’engageaient pour le Val le fassent pour les mêmes raisons qu’elle, plus par amour que par devoir. Car même si le devoir restait son principal moteur, il était d’autant plus facile à accomplir, qu’il allait, jusqu’à maintenant, dans le même sens que sa passion. Mais ces mots la touchèrent, plus qu’elle n’aurait pu le croire possible. Elle ne doutait pas un instant de sa sincérité, et elle ne pouvait plus douter de sa loyauté à présent. Des larmes montèrent à ses yeux. Elle était heureuse qu’il soit prêt à ce sacrifice pour elle, pour son frère et pour le Val, triste aussi, car il risquerait sa vie et elle espérait qu’il vivrait assez longtemps pour réaliser son rêve. Elle était émue, tout simplement, et peut-être plus encore parce qu’il l’avait comprise que par sa promesse, contente en tout cas, que ses quelques mots sur le Val aient révélé le sens du devoir de Lucas.

La jeune femme sourit et son contenta d’un simple : « Merci » car prononcer un mot de plus était au-delà de ses forces. Et bien qu’elle était effectivement une autre ambition que le Val en la personne de Durran, pour elle il s’agissait de la même question : l’honneur. Honneur de sa région, honneur de la parole donnée par Jon, son honneur à elle. Mais elle refusait de précipiter le pays dans la guerre pour cela.

Lorsqu’il demanda si elle allait bien, elle sourit à nouveau timidement et répondit d’une voix chevrotante :

__ Oui Lucas, je vais bien… mieux depuis que je sais que je peux compter sur toi. Rentrons si tu veux bien. Tu feras part à ton frère de ton choix et le moment venu, je plaiderais ta cause, car, j’en suis certaine, tu peux servir le Val aussi bien sur les routes qu’à Cordial. »

La brune fit faire demi-tour à sa monture et après un long silence alors qu’ils marchaient au pas vers Cordial, elle murmura :

__ Comment était-il avec toi ? Lyonel… Comment est-il au quotidien ? »

Elle l’aimait tellement, elle avait hâte de le retrouver. Mais peut-être qu’il était la raison pour laquelle elle avait si peur. Elle craignait qu’il ne joue les héros et y perde la vie. Supporterait-elle de continuer à vivre sans lui ? Aurait-elle simplement le choix ?
Ashara retenait ses larmes qui restaient en équilibre sur ses cils jusqu’à ce qu’elle baisse la tête pour les laisser tomber discrètement sur ses avant-bras. Il fallait qu’elle rentre au plus vite, il ne fallait pas qu’ils voient sa peur, elle devait être forte, rester forte pour tous. Elle allait rentrer rapidement, aller se cacher, pleurer un bon coup et elle pourrait reprendre le cours de sa journée.
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