Au loin, une mouette fit entendre son cri strident et répété avant de se perdre dans l'horizon bleuté qu'offrait la baie de la Néra.
Dans l'une des maison de la capitale, une jeune femme secouait vigoureusement son linge par la fenêtre, avant de s’arrêter momentanément pour observer un petit rossignol venu se poser sur le toit voisin. Le délicat oiseau se mit à chanter joyeusement et la jeune demoiselle se perdit momentanément dans la douce mélodie du petit être. Puis, finalement, le maître chanteur quitta son perchoir, allant virevolter avec allégresse dans le ciel clair de la grande ville. Se laissant tomber en pic dans le vide tout en continuant de chanter, l'oiseau slaloma au-dessus des têtes des passants, sans que l'on ne prêta attention à lui. Continuant son chemin durant quelques minutes encore, il finit par reconnaître un bras familier, légèrement tendu vers le haut, la main fine le terminant se trouvant à hauteur du visage de l'homme auquel elle appartenait. Le poing de cette main était serré et seul l'index dépassa, formant un petit perchoir parfait pour le rossignol. Avec une certaine élégance, il se posa sur ce doigt tendu, roucoulant d'un air joyeux à l'attention de l'homme, comme pour le remercier. En guise de réponse, ce dernier sifflota un petit air joyeux auquel l'oiseau répondit en chantant.
Ainsi, entre chant d'oiseau et sifflements mélodiques, ce drôle de duo musicien se mit en marche d'un pas léger, direction le cœur de la capital...

Ryan était franchement joyeux de se retrouver pour la première en ces murs chargés d'histoire. De son pas léger et silencieux, il avançait dans la foule, son petit ami à plumes posé les larges rebords de son chapeau de voyage chantant ou voltigeant à ses côtés aux grès de ses envies.
C'était la première fois que le bâtard se retrouvait à Port-Réal et il trouvait ça aussi émouvant qu'abjecte. Certes, on ne pouvait que s'émerveiller face à l'architecture unique de cet endroit, mais les faubourgs de la ville avaient tôt fait de vous ramener sur terre de manière aussi violente que glauque. Ne se perdant pas trop dans ces contemplations, le troubadour remit son sac sur son épaule et continua sa marche ; après tout, il n'était pas en ce lieu pour faire du tourisme.
En effet, il se retrouvait ici car les royaux membres de la cour avaient décidés qu'un peu de musique ne leur ferait pas de mal. Bien qu'il n'avait absolument pas été expressément demandé, le jeune homme ne se faisait pas de soucis quand à son entrée dans le palais ; en des jours de petits fêtes musicales comme celui-ci, tout ce qui portait un instrument pouvait entrer n'importe où, n'importe quand.
Ainsi, il passa les portes d'entrée du palais et se laissa conduire dans la salle dans laquelle aurait lieu les petites festivités. On lui montra l'endroit de la pièce réservé aux musiciens, sorte de fosse arrondie pourvue de grosses marches d'escalier permettant à ceux se retrouvaient là de pouvoir s’asseoir pour jouer. Prenant confortablement place, le troubadour attendit que les invités et gentes personnes présents n'arrivent pour commencer à jouer, alors que d'autres ménestrels bien plus à cheval sur les traditions avaient déjà débuté.  

Retirant sa mandoline de son dos, Ryan fit une courbette des plus théâtrale à ceux et celles de la noblesse qui daignaient croiser son regard. Puis, remettant son chapeau sur la tête, il se rassit et se mit à jouer une balade douce qui contrastait pour le moins franchement avec les airs enjoués que les autres musiciens jouaient. Mais le troubadour n'était pas là pour faire dans le classique; d'une part, parce que ce n'était absolument pas amusant, et d'autre part, car c'était en sortant du lot que l'on se faisait remarquer... Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire d'ailleurs !
Alors que les ménestrels n'utilisaient que leurs instruments, le jeune homme prit une bouffée d'air et se mit à accompagner sa mandoline de sa voix douce, ne l'imposant cependant pas à la salle, fredonnant plus qu'il ne chantait, mais n'oubliant pas de le faire d'une manière suffisamment clair pour que ses paroles soit compréhensives par l'assistance.    
Alors qu'il finissait le premier couplet de sa douce chanson, son cher petit ami aux plumes brunes vient se poser sur son épaule et se mit à l'accompagner de son chant élégant, comme donnant la réplique à son humain de partenaire.

Cersei était une véritable experte lorsqu’il s’agissait de bien se comporter lors des mondanités. Dès lors que son ignoble mari n’était pas là, il lui devenait facile de papoter comme une commère en offrant des sourires radieux une coupe de vin à la main. Bien qu’elle trouvait la plupart des gens présents d’un ennui effroyable, elle ne pouvait nier qu’un peu de calme lui faisait du bien. Et puis, c’était son rôle d’être une reine présente, amicale, de servir de modèles à ses petites pies qui lui servait de suivantes et qui s’empressaient de copier ses coiffures, ses parures, et bien d’autres choses encore.

Tous ces gens sans importances se souviendraient de la considération qu’elle leur avait offert et elle savait qu’il la lui rendrait mille fois. N’ayant pour le moment rien d’autre à faire, elle pouvait bien se perdre dans quelques conversations ennuyeuses afin d’appuyer sa réputation… Quand elle s’y mettait Cersei devenait l’affabilité incarnée. Si tenté qu’on ne décèle pas l’ironie de certains de ses propos. Heureusement pour elle et son image, la plupart des jeunes gens qu’elle côtoyait n’avait pas assez d’esprit pour les saisir, ses journées étaient donc égayer par ses secrètes moqueries.

À la demande d’un groupe de jeune nobles sans intérêt - mais qui avait au moins le mérite de la couvrir de compliment – ils quittèrent le jardin pour s’installer dans une salle douillette du château. Si elle regrettait de ne plus pouvoir contempler le ciel d’un bleu particulièrement vif, la fraicheur des épais murs de pierre était la bienvenue.

Lorsqu’ils entrèrent une musique joyeuse qu’elle avait déjà entendue mille fois emplissait la pièce. Cersei ni prêta pas attention et s’efforça d’écouter sa voisine, ou du moins, de feindre un intérêt à ses propos en répondant de temps en temps à ses remarques et ponctuant ses plaisanteries souvent pas drôle par un petit rire cristallin et distingué. Le tout sans jamais se départir de son sourire étincelant.

Les choses auraient sans doute continués comme cela pendant longtemps, (Cersei pouvait tenir sa mascarade pendant des heures lorsqu’elle était en forme) si son oreille n’avait pas été soudain titillée par une musique mélancolique. La reine n’était pas particulièrement friande de musique et pourtant elle se prit à aimer se petit air à la fois triste et doux.
Oubliant sa partenaire elle tourna la tête juste à temps pour voir l’un des ménestrels se mettre à fredonner. Intriguée elle l’épia un moment puis s’étonna plus encore de voir un petit oiseau se mettre à chanter en cœur avec lui. Voilà un spectacle digne d’intérêt, tellement plus intéressant que ses commères et leurs comtes de fées ridicules.

Sachant pertinemment que les autres musiciens n’avaient pas assez de jugeotes pour arrêter d’eux même leur cacophonie, elle leur ordonna de se retirer d’une voix cassante. Ignorant les regards surpris de ses convives elle expliqua sur un ton mielleux qui lui plaisait d’entendre la mélodie de l’homme à la mandoline. Et tout le monde sait que les désirs d’une reine sont des ordres.
« Continuer messer » ordonna-t-elle gentiment au musicien sans le quitter des yeux.

Il ne fallut pas longtemps à Ryan pour laisser son amour de la musique prendre le dessus sur tout le reste. Se perdant dans sa mélodie lyrique, il fut prit d'une sorte de transe légère et invisible pour celui qui ne connaissait pas le troubadour. Fermant à demi les yeux, se coupant du monde qui l'entourait, il laissa son esprit se faire transpercer par la balade qu'il jouait, ses doigts agiles glissant et pinçant les cordes avec une douce dextérité. Les notes sortaient toutes seules, laissant le feeling et son instinct les choisir. Et plus la balade se continuait, plus la mélodie s'en faisait mélancolique et emprunte d'une certaine tristesse mais ces deux atouts sublimaient d'une manière subtile la musique.
Basant le rythme de la mandoline sur le chant devenu lent de son oiseau, après quelques minutes, le bâtard se rendit compte que son ami à plumes s'était arrêté de chanter.  
Sortant alors de sa transe, le jeune homme rouvrit les yeux, arrêtant momentanément sa mélodie. Comme revenant d'un autre monde, il s'étonna de voir une silhouette se tenir face à lui. Relevant la tête, et par la même occasion les rebords de son chapeau qui lui masquait quelque peu la vue (et son visage), étant légèrement retombé sur ses yeux alors qu'il jouait, il s'étonna de voir que la dite silhouette n'était autre que Cersei Lannister...

Alors qu'elle congédiait les autres ménestrels, le troubadour ne put s'empêcher un large sourire charmeur à l'attention de la belle dame qui lui faisait cet honneur. Tout en lui offrant une courbette des plus noble, Ryan se dit qu'il avait touché le gros lot. Réussir à attirer l'attention de la reine était en soit un exploit, et le fait qu'il eut momentanément réussit, même si l’intérêt de la dame pour son art ne durerait qu'une fraction de minutes, suffisait à le mettre en joie. Devant le silence âpre de l'assemblée, la dame rajouta une couche de bonheur supplémentaire au musicien en disant qu'elle appréciait sa musique.  
Se relevant de sa courbette, offrant à sa noble interlocutrice un beau sourire amusé, il planta ses yeux bleu dans ceux de la Lannister tout en remettant d'un geste élégant son chapeau sur sa tête. Une fraction de secondes s'écoula avec que le jeune homme ne puisse s'empêcher de sortir sur un ton mi-amusé, mi-flatteur :

- Ma Dame, pour d'aussi beaux yeux que les vôtres, je jouerais jusqu'à ce que mort s'en suive !

Puis, se rasseyant, il pinça ses cordes en quelques notes légères avant de se mettre à chanter quelques phrases a cappella de sa voix suave et mélodieuse, contant le tragique destin d'une femme-guerrier mourant au combat. Puis, la mandoline reprit, accompagnant la voix. C'était toujours une balade mais, contrairement à la première, elle n'était pas si triste. Mélancolique, certes, mais à travers les notes on pouvait décelé quelques petites touches légèrement plus joyeuses qui se mélangeait parfaitement avec l'histoire qu'il racontait.
Chanter les aventures d'une femme était loin d'être chose courante dans une cour, pas plus que d'y jouer des balades en jour de fêtes. Cependant, Ryan ne pensait pas que la reine lui avait demandé de jouer pour entendre ce qu'elle avait dut entendre des milliers de fois. Et elle ne semblait pas non plus être le genre de dames à aimer les histoires d'amourettes futiles entre personnages de contes.
Alors, il se devait d'innover un peu !

Le très mondain Renly Baratheon n’avait jamais manqué une fête depuis son arrivée à la cour. Mais cette fois-ci, son habituel entrain pour les distractions dansantes et musicales avait vacillé lorsqu'il avait su que la reine Cersei Lannister devait présider seule aux festivités, sans la présence de son mari. Les relations entre le seigneur d’Accalmie et sa belle-sœur avait toujours été tendues, car, à l’instar de son frère Stannis - et c’était là l’un des rares points de convergence entre les deux hommes -, Renly s’était toujours opposé aux ambitieuses menées du clan Lannister, en particulier à la mise en coupe des finances royales. Son instinct lui murmurait de se méfier, cette vipère sournoise était toujours en quête d’un mauvais coup. Mais Renly avait appris, après toutes ces années passées dans les arcanes du pouvoir, qu’il était vain de fuir son adversaire, et qu’il fallait au contraire lui faire face pour ne pas se faire déborder. Par ailleurs, il avait une toute autre raison, beaucoup plus officieuse, de prendre part  cette soirée…

Lorsque le Maître des Lois pénétra dans la salle de bal, la fête était déjà bien entamée et la musique délicieuse du ménestrel n’était troublée que par les murmures d’émerveillement des convives. Comme à son habitude, la tenue de
Renly Baratheon ne passa pas inaperçue : il arborait son habituelle tunique vert clair munie du cerf doré, ainsi que des bas de la même couleur et des bottes noires en cuir fin, le tout recouvert de parements divers en or et argent, comme c’était alors la mode à la cour. En connaisseur accompli des règles de la bienséance, il fit d’abord le baisemain aux dames près de lui, avant de serrer la main aux seigneurs, réservant une accolade à ceux qu’il connaissait bien. A la jeune Sansa Stark, il glissa un compliment juste après le baisemain :

-Lady Sansa, vous êtes en beauté aujourd'hui ! J’espère que vous profitez bien des distractions de la cour, transmettez à votre père mes sincères salutations.

Mais Renly ne put s’empêcher de ressentir un pincement de cœur à ces paroles. Il connaissait son neveu Joffrey depuis plusieurs années, et il savait bien que derrière le masque affable et courtois qu’il s’efforçait d’arborer en public se cachait un être fourbe, égoïste, profondément imbu de lui-même et capable d’une grande cruauté à l’égard de ceux qu’il jugeait inférieur à lui, c’est-à-dire presque tout le monde à la cour et dans le royaume. La fragile et délicate Sansa n’avait sûrement pas encore pu découvrir la vraie nature de sa fiancé, et Renly se jura à lui-même d’être le plus amical possible avec sa future nièce par alliance lorsque le temps des malheurs arriverait. D’autant plus que son amitié avec Ned Stark était resté solide et qu’ils partageaient de nombreuses vues communes sur le royaume.

Le regard du Seigneur d’Accalmie se posa alors sur celui dont la présence était la principale motivation de sa venue à cette soirée : Ryan Storm, le ménestrel bâtard de la maison Caron. Face à la reine, les convives disposés en cercle autour de lui, le jeune homme jouait de son instrument avec un art rarement égalé pour cet âgé, et sa voix douce et musicale accompagnait parfaitement la mélodie. Renly se souvint de la première fois qu’il avait aperçu ce visage : c’était il y a plus d’un an, au cours d’une réunion des seigneurs des Terres de l’Orage dans le fief de la maison Caron. Ryan Storm se faisait déjà remarqué pour ses talents de ménestrel, mais le bruit courait que ce jeune homme discret et agile possédait bien d’autres qualités plus recherchées et plus officieuses. Le « rossignol de l’Orage » passait comme l’un des plus efficaces de ses oiseaux qui volettent à droite et à gauche, recueillent discrètement les secrets les plus délicats pour les murmurer ensuite aux oreilles de leur maître. Décidé à en savoir plus, Renly avait officiellement prit sous sa protection le bâtard ménestrel et l’avait affecté au service de Ser Cortnay Penrose, le gouverneur d’Accalmie, un vieux soldat et un administrateur efficace qui avait toute la confiance de son seigneur. La politique des Terres de l’Orage était toute aussi agitée et tumultueuse que le nom du fief le laissait supposer, et Penrose avait la charge de mettre à l’épreuve le futur espion, tout en lui faisant conserver la couverture du ménestrel. Les tests s’étaient étalés sur plus d’un an, et c’était tout récemment que Renly en avait appris le dénouement, dans une lettre que lui avait envoyé le gouverneur de son fief :


Renly n’avait pu s’empêcher de sourire à la lecture des allusions détournées aux talents d’espions de Ryan Storm. Assurément, si ce garçon était aussi « virtuose » que Penrose le laissait entendre, le benjamin des Baratheon ne manquerait pas de se « ressourcer » dans sa « musique » pour prendre l’avantage sur ses adversaires. Tandis que le jeune homme terminait sa balade, Renly ne le quittait pas des yeux, cherchant dans l’expression de son visage les marques d’une personnalité de dissimulateur. Tout en appréciant, il est vrai, les traits finement dessinés de son visage, ses yeux vert profond et sa chevelure brune en cascade. Si son cœur n’appartenait déjà pas tout entier à Loras Tyrell, peut-être se serait-il laissé tenter par ce charmant jeune homme.

Quand la musique fut terminée, Renly prit part aux nombreux applaudissements qui félicitèrent le talentueux musicien. Puis il sacrifia aux exigences du protocole, et s’inclina brièvement, non sans amertume, face à sa royale belle-sœur.

-Mes respects Votre Majesté. Veuillez pardonner mon retard, les affaires du Royaume ont beaucoup retenu mon attention aujourd’hui.

Il attendit que Cersei se retourne vers lui pour se relever et adressa brièvement un regard entendu à Ryan Storm. Il ne pouvait se permettre d’attirer trop l’attention pendant cette soirée où mille yeux les épiaient, mais le bâtard devait avoir clairement compris que son seigneur désirait lui parler discrètement une fois la fête terminée. Malgré cela Renly n’oublia pas de lui adresser les félicitations de rigueur :

-Messire, vous jouez divinement. J’ose espérer que votre séjour à la cour ne fait que commencer.

Cela ne faisait pas plus de vingt-quatre heures que Pamëllia était dans la capitale. Qui aurait cru que la jeune Veneur finirait un jour par se retrouver aussi loin de Grand Arc? Pamëllia n'en revenait pas elle-même. Si ce n'était pas pour Harlan, son frère qui l'accompagnait toujours dans des occasions comme celles-ci, la jeune femme ne sortirait jamais de chez elle. Déjà là qu'elle avait été à Cordial rendre visite à Ashara alors qu'Harlan y était pour affaire, être à Port-Réal était pour elle le plus précieux privilège qu'on lui avait accordé.

L'architecture de la capitale était ce qui avait le plus fasciné la jeune valoise lors de son arrivé. Tout était si ouvert et magnifique! Les bâtiments n'étaient nuls aussi sombres et renfermés qu'au Val, mais ouvert et aussi clair que la lumière du soleil. La beauté de cet endroit érradiait sur son moral, qui s'avéra à la rendre davantage heureuse qu'elle ne l'était déjà.

On avait informé les jeunes Veneur qu'il y aurait une petite soirée à la cour. Musiciens et amuseurs publics seraient présents pour divertir la haute classe. Harlan et Pamëllia avaient donc convenu de s'y rendre. Harlan n'avait pas oublier de mentionner à sa jeune soeur que la plupart des gens influents des Terres de la Couronne s'y trouveraient. En entendant cela, Pamëllia se dit qu'elle ne pouvait absolument pas manquer cette occasion. Son avenir en dépendait peut-être, qui sait.

On conduit Pamëllia et Harlan jusqu'à la petite fête, qui se trouvait dans le château de sa majesté. Les jeunes Veneurs s'extasiaient devant la magnificence de la demeure royale et ne pouvait tarder de rencontrer Sa Majesté ainsi que les autres nobles. Lors de leur entrée dans la grande salle, ils ne passèrent pas inaperçus; eux qui venaient de loin, leur visage n'était connu de nul d'entre eux. Pamëllia se restreint à continuer de marcher vers les musiciens et de n'arborer que son radieux sourire. La musique emplissait déjà ses oreilles d'une agréable mélodies, grandissant son désir d'aller féliciter les musiciens pour leur performance prodigieuse.

Il y avait là un joli jeune homme qui jouait de la mandoline. La jeune jouvencelle voyait ses doigts parcourir les cordes avec une habileté surprenante et une passion inégalée. C'était un petit spectacle émouvant.

- Vôtre musique est à en faire rêver plusieurs, messer. Je ne doute en rien que vous vous attirez bien des compliments. J'aimerais bien que ma seigneurie soit doté d'un musicien de votre calibre.

Spoiler:

- Ma Dame, pour d'aussi beaux yeux que les vôtres, je jouerais jusqu'à ce que mort s'en suive !

Cersei laissa un petit sourire fleurir sur ses lèvres. Dire qu’elle n’était pas flattée aurait été un mensonge, comme tout un chacun elle était sensible aux compliments – surtout quand ils étaient dit avec tant de naturel qu’ils coulaient comme du miel – mais elle en avait trop reçu – qu’ils soient sincères ou pas - pour s’émoustiller de si peu. Elle soutint donc son regard sans sourciller ni se sentir troublée d’une quelconque façon. Amusée par son audace – après tout, il n’était qu’un musicien – elle entreprit tout de même de lui répondre sur un ton de plaisanterie :
« J’espère que nous n’auront pas à en arriver là. »

Puis elle se tut pour l’écouter chanter. Sa balade était étrange mais elle ne regretta pas d’avoir congédié les autres pour l’entendre. Non seulement il jouait bien, mais son style différent était rafraichissant. Pour peu, elle se laisserait bercer de mélancolie en se souvenant ses premiers instants à la cours, quand elle s’émerveillait encore de tout. Qu’elle avait pu être naïve en ce temps là…

Faisant écho à ses pensées, Sansa arriva soudain et la salua grâce à un gracieux « Majesté ». Aussitôt Cersei se retourna et son sourire s’aiguisa, devint plus ambigu. « Bonjour petite colombe. » lui répondit-t-elle sur un ton lui aussi équivoque, sans se donner la peine de s’incliner.

Elle-même avait du mal à déchiffré ce qu’elle ressentait pour la petite Stark. Tout simplement parce qu’elle détestait tous les gens de son sang à cause de Lyanna et de l’influence de Ned sur son mari. Parce qu’elle méprisait sa naïveté précieuse, mais aussi parce qu’elle se retrouver parfois en elle. Elle se revoyait arriver à Port Réal en compagnie de son père, émerveillée par cette capitale dont elle ignorait encore les ressorts, rayonnante et acclamée pour sa beauté.

Malgré tout cela, elle s’efforçait de se montrer affable, elle savait que tant que la petite Sansa l’admirait et adorait son Joffrey elle pourrait être un allié de poids. Aussi, elle prit son ton le plus mielleux et ajouta :
« Tu es ravissante, je suis sûre que Joffrey adorerait cette robe. »

Elle allait prendre congé mais un nouvel énergumène fit son apparition, démontrant une fois de plus les talents de Cersei pour dissimuler son agacement. Elle n’avait jamais pu appréciait Renly, le frère de son royal mari. Et ce dernier lui rendait bien.
Leur petites piques duraient depuis trop longtemps pour qu’elle se vexe de le voir d’abord saluer Sansa puis attendre la fin de la musique avant de la saluer elle.

-Mes respects Votre Majesté. Veuillez pardonner mon retard, les affaires du Royaume ont beaucoup retenu mon attention aujourd’hui.

« Heureusement que le royaume dispose d’un conseiller aussi dévoué que vous, répondit-t-elle sur un ton si aimable qu’il laissait deviner son ironie. En tout cas, vous êtes ravissante aujourd’hui. » termina-t-elle en laissant une fraction de seconde un sourire narquois se dessiner sur ses lèvres. Puis elle reprit son masque d’aménité et se détourna de lui. Comme s’il n’était pas digne qu’elle lui porte une seconde d’intérêt supplémentaire.

Le côté efféminé de Renly était si évidant qu’elle trouvait que c’était un crime de ne pas s’en servir pour l’insulter un peu. Son plus grand rêve était néanmoins de réussir à prouver les dires de couloir. S’il s’avérait vrai que se cher conseiller préférait les hommes, elle aurait tout loisir de l’évincer quand elle le voudrait.

Elle cherchait un nouvel interlocuteur quand son regard se posa sur une lady très propre sur elle qu’elle ne connaissait pas. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour se dire que sa compagnie vaudrait toujours mieux que celle de Renly et s’approcha d’elle.

« Je ne pense pas avoir le plaisir de vous connaître, mademoiselle.. ? » demanda-t-elle sur un ton aimable mais la tête haute, de sorte à ce que tout chez elle clame : « je suis la reine. »

{HRP : Voici l'ordre de passage, ou ordre des postes, si vous préférez, histoire que ça ne parte pas dans tous les sens : Cersei, Ryan, Sansa, Renly, Pamëllia et ainsi de suite.
Pour que le rp ne traîne pas trop en longueur, chaque participant à 2 semaines pour poster sa réponse. Si celle-ci n'est pas postée dans les délais, la personne suivante répondra et le cycle continuera, la personne n'ayant pas répondu devant ainsi attendre son prochain tour. .}


Répondant d'un sourire amusé à la Reine, le jeune homme continua de jouer. Se laissant doucement aller à son inclinaison naturelle à se noyer dans sa musique, le troubadour s'efforça cependant de ne pas perdre de vue les convives. Observer tout en jouant était chose commune pour tout musicien de ce nom. Et puis, ça lui permettait d'imprimer les visages de certains nobles qui, sans aucun doute, se révéleraient utiles pour la suite.
Ainsi, tout en continuant sa balade, son regard d'azur vint se poser sur une jeune petite fleur rousse au visage charmant et encore légèrement enfantin. Elle ne devait pas être bien âgée mais elle était fort jolie pour son âge, c'était indéniable, remarque, du point de vue de Ryan, aucune femme ne pouvait être dotée de laideur, chacune ayant un petit quelque chose qui faisait d'elles des pièces uniques et sublimes. Pour sa part, cette enfant semblait peu rompue aux coutumes d'usages de la capitale mais semblait faire de son mieux et le compliment qu'elle offrit au musicien accentua cette pensée qu'il avait d'elle. Fixant la jeune fille de son regard doux, il lui offrit un sourire délicat en guise de réponse, ne pouvant décemment pas arrêter sa chanson pour lui répondre comme il se devait. Cependant, il se promit de remercier la petite demoiselle lorsqu'il aurait terminé ses dernières notes.

Reportant son regard sur sa mandoline, il entama le dernier couplet avec autant de ferveur que le plus pieux des hommes priant pour une cause le tenant à cœur. Durant quelques secondes, il ne vit plus que sa tendre Calliope et ses cordes. Puis, comme reprenant ses esprit vers la fin de la chanson, il releva les yeux pour embrasser l'assemblée du regard tout en faisant s'élever dans l'air la touche finale de son air mélancolique. Beaucoup de personnes avaient fait leur apparition entre temps et, du coin de l’œil, le bâtard ne manqua pas de reconnaître son seigneur. Il avait fière allure dans sa parure verte, cette dernière soulignant avec raffinement la couleur des yeux de son porteur. Ryan aurait put rester des heures à s'amuser à décrypter les atours de son jeune maître mais ses yeux glissèrent rapidement vers une autre silhouette, celle d'une belle jeune femme aux jolies boucles. Il avait bien entendu compris la signification du court et léger regard du cadet des Baratheon, regard emprunt d'un ordre muet, ordre auquel il entendait bien obéir lorsque le soleil se voilerait et que les yeux des petits oiseaux se fermeraient de fatigue mais, pour l'instant, il ne pouvait se permettre de s' arrêter plus longuement en contemplations. Après tout, cette petite fête n'était rien d'autre qu'une vaste arène où les lions, les cerfs, les loups et tous les autres animaux du grand règne animal se mettait joyeusement des bâtons dans les roues. Bâtons qui, parfois, se révélaient mortels pour nombre d'entre eux...

Se levant de son siège d'un geste souple et élégant, le troubadour offrit à la cour une révérence aussi théâtrale que faite dans les règles de l'art. Puis, s'éclaircissant un peu la gorge, il se mit aux applaudissements de sa voix douce et joyeuse.

- Mes Seigneurs et mes Gentes Dames, vos applaudissements sonnent à mes oreilles comme le plus délicieux des concerto et, pour cela, je vous en remercie profondément.

Puis, en gentilhomme qu'il se plaisait à jouer, il se tourna vers la jeune demoiselle Stark, lui faisant une autre petite révérence avant de prendre délicatement la main de cette dernière entre la sienne, lui prodiguant un léger baise-main. Tout en se relevant, il alla planter ses yeux bleu rieurs dans ceux de la promise au prince.

- Ma Dame, votre compliment est le plus grand et le plus doux de tous les plaisirs.

Ponctuant sa phrase d'un sourire charmeur, il laissa ses doigts glisser sur la peau de la jeune enfant pour abandonner finalement sa main, se tournant vers Renly Baratheon ainsi que la demoiselle aux jolies boucles et au jeune homme se tenant à côté d'elle. Ces deux là se ressemblaient d'ailleurs, et le musicien n'eut pas été étonné d'apprendre qu'ils faisaient partit de la même famille. Recommençant son petit jeu, le bâtard s'inclina de nouveau puis répondit à leurs compliment sans se dépêtre de son sourire charmeur et traitant au passage son seigneur comme il aurait traiter tout autre noble.

- Grand merci pour votre compliment, Messire! Quand à mon séjour en cette superbe ville et bien, je resterais ici tant que mes chants y seront appréciés.

La jolie brune se tenant à un peu moins d'un mètre de son seigneur lui fit à son tour part de charmant compliments auquel le musicien théâtral offrit un nouveau baise-main des plus poli.

- Ma Dame, un mot de vous suffirait à me faire accourir dans votre seigneurie, et un seul de vos regard serait garant de ma présence musicale en vos murs. Ainsi, laissez moi l'honneur de jouer pour vous cette fois-ci...

Sa façon de s'exprimer et son sourire, bien qu'il semblait similaire à celui qu'il avait adressé à la reine et à la petite Stark, était légèrement tinté d'un charme quelque peu magnétique. Cette jeune noble dont il ne connaissait le nom était assurément belle et, face à tant de beauté féminine, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de se mettre à draguer un peu et de manière courtoise.
C'était son péché mignon en quelque sorte.
Se rasseyant, laissant son regard doux planté dans les yeux de la jolie noble, Ryan laissa son petit ami plumé entonner un chant joyeux qu'il se mit à suivre, en improvisation totale, le rossignol se mettant alors à répondre en jolies notes à la mandoline, et le tout se mélangea en une musique aussi douce que joyeuse avec quelques intonations entraînantes qui, il l'espérait, plairait à son auditoire.

[HRP : je m'incruste avec l'accord de Cersei, Renly et Ryan...]

Tyrion était installé à un balcon du Donjon Rouge, un verre de vin à regarder les jardins. Il profitait d'un petit moment d’accalmie dans défervescence des dernières semaines. A côté de la cruche de vin à moitié vide il y avait un gros bol d'olives dans lequel il piochait abondamment.
Il essayait de faire le point mais il savait ce que son devoir lui imposait et il n'était pas motivé...

Lorsqu'il avait quitté le Mur, il avait promis au Lord Commandant de faire en sorte de lui trouver des recrues. Il en avait parlé à la Main du Roi et à Jaime. Impossible de faire d'avantage d'ici. Il était temps d'aller faire un tour à l'ouest pour faire vider les geôles du Roc mais ça impliquait d'en parler à Père et ça ne le motivait pas particulièrement. Sa simple présence suffisait à mettre son père en rage et il était souvent la cible de celle-ci. Tyrion n'était pas un homme particulièrement masochiste et s'il pouvait éviter ça, il le ferait avec grand plaisir.
Cela faisait donc plusieurs jours qu'il se trouvait chaque matin une excuse nouvelle. Mais il arrivait au bout de son imagination pourtant très fertile.

Il se versait une nouvelle coupe de vin lorsqu'il vit passer dans les jardins en contre-bas un groupe de nobles agglutinés autours de sa royale sœur. Qu'était-ce donc ? Il grimpa sur le pot d'une plante pour se pencher à la balustrade et regarder passer ce beau monde. Une fête ? Voilà une excuse toute trouvée !
D'un coup joyeux, le lutin sauta à bas de son perchoir, rafla d'un geste verre et carafe (on ne sait jamais) et s'engagea, dodelinant, dans les escaliers pour rejoindre les convives. Il sifflotait un air joyeux, riant d'avance à la déconfiture de sa sœur qui le verrait débouler en plein milieu de sa sauterie.

Mais au dernier moment, alors qu'il allait pousser bruyamment la porte en chêne, il se ravisa. Faisant un détour, il entra dans la pièce par une porte de service et s'adossa discrètement contre un mur. Sirotant tranquillement son verre, il observa les personnes présentes. La reine était bien évidemment au milieu de toutes les conversations et de tous les regards. Tant qu'elle ne l'avait pas remarqué, il pouvait continuer à observer. Il reconnu son beau frère si parfait au milieu de ces mondanités, Lady Sansa la pauvre sacrifiée, et de nombreux autres nobles. Tous ne lui étaient pas connus, néanmoins, il se dit qu'il devait se renseigner, il était de son devoir de connaître les hôtes de sa sœur s'il ne voulait pas se ridiculiser de trop. Il devait connaître ses alliés et ses ennemis.

Il se rendit compte que toutes les jeunes femmes n'avaient d'yeux que pour le musicien que, lui-même, n'avait pas remarqué. Il détailla l'homme un instant. Il était de ceux que Tyrion a envie de défigurer. Quelle injustice de la nature de faire des êtres aussi beaux et d'autres... d'autres comme lui. D'un trait, il vida sa coupe et la rempli à nouveau. Il posa la cruche vide sur le coin d'une desserte et s'avança vers la Reine de son pas inégal. Arrivé à sa hauteur, il se glissa devant elle sans aucun soucis de savoir avec qui elle conversait et l'apostropha en mimant une révérence :

« Votre Grâce, Chère Soeur, tu es ravissante, comme à l'accoutumée. »

Il avala une longue gorgée de vin et décida qu'il était temps de faire des vagues.

« Je ne vois pas la Princesse, comment va ma nièce ? Je dois rentrer quelques jours, prochainement, je me disais que ça la changerai de l'enfermement de faire un petit voyage avec son oncle... »

Il n'était pas nécessaire de préciser où il devait aller, les Lannister ne pouvaient « rentrer » qu'en un seul endroit : le Roc. Tyrion avait eu de nombreuses fois des nouvelles de Myrcella mais il n'avait pu la voir depuis l'accident. Il ne connaissait pas l'ampleur exact des dégâts et ne savaient pas non plus tout à fait comment l'enfant gérait cette... horrible chose qui lui était arrivée. Tyrion avait décidé d'essayer de la protéger de l'enfermement et de lui transmettre la force des estropiés mais il craignait fort que sa sœur ne s'y oppose. Le fait que la gamine soit cachée était une preuve supplémentaire s'il en fallait que Myrcella était entrée bien malgré elle dans la catégorie des « Lannister honteux » dans laquelle il pensait être seul...

HRP : manifestement le système de tour ne fonctionne pas... Je pense que le mieux est que chacun réponde quand il en a envie ! C'est un RP "libre" après tout...

*****


Avant même que la jeune demoiselle avec qui elle avait engagée la conversation n'ai pu répondre, Tyrion s'interposa pour la saluer. Pendant une fraction de seconde, Cersei laissa son désappointement se peindre sur ses traits montrant que voir son abominable petit frère ne l'enchantait guère. Malgré tout, elle se reprit rapidement et afficha un de ses sourires faussement aimable dont elle avait le secret (mais qui avait la magie de laisser comprendre qu'il était hypocrite.) et l'écouta débiter les politesses habituelles en se demandant comment il s'y prenait pour lui donner cette constante impression qu'il se moquait d'elle. Ses flatteries factices se perdirent dans le vent et elle ne daigna répondre qu'à ses salutation par pure obligation.

Elle ne désirait qu'une chose : qu'il s'en aille et parte faire le clown ailleurs, mais évidemment, il avait décidé de jouer son rôle exécrable lutin facétieux jusqu'au bout, et aborda LE thème qu'elle supportait le moins en ce moment : la blessure de Myrcella.

« Je ne vois pas la Princesse, comment va ma nièce ? Je dois rentrer quelques jours, prochainement, je me disais que ça la changerai de l'enfermement de faire un petit voyage avec son oncle... »

Il lui fallut un immense effort pour ne pas se mettre à lui hurler dessus mais elle réussit à se contenir et ses traits ne furent que légèrement déformé par la colère. Sans même prendre le temps de réfléchir elle répondit sur un ton cinglant :

« Je te remercie de te préoccuper de l'état de ma fille, mais je te rassure elle est entre les mains des meilleurs Mestre, et je prends bien soin d'elle. Je ne sais pas ce qui t'es passé par la tête, mais il est absolument inconcevable que je te laisse emmener Myrcella loin de moi, surtout dans un moment pareil ! Elle a besoin de repos, pas de péripétie avec un irresponsable pervers et alcoolique. Jamais je ne te la confierai, est-ce clair ?  Elle marqua une pause pour reprendre ses esprits, et sans trop savoir pourquoi elle ajouta : Qui plus est, père va certainement faire le déplacement jusqu'ici pour la voir, il n'y a aucune raison qu'elle se rende à Castral Rock. »

Pour une fois, chacun de ses propos étaient vrais : elle avait vraiment fait tout son possible pour que Myrcella est les meilleurs soins possibles et ne pouvait même pas supporter l'idée de se séparer d'elle fusse pour une journée. Les récents événements l'avaient beaucoup trop éprouvés pour qu'elle envisage de laisser courir à Myrcella la moindre once de danger.

Les douces notes d'une musique s'égrenaient entre les murs de la capitale. Penchée sur ma coiffeuse, je réfléchissais. Pour l'instant, j'avais l'impression de simplement me laisser porter. De ne pas mettre en avant des plans prévus depuis un moment. Je ne savais comment les mettre en jeu. Je ne savais comment me débarrasser de cette garce de Stark. J'avais Cersei de mon côté, du moins quand elle le souhaitait, mais elle savait parfaitement que je ne rêvais que d'une chose, prendre le nom de Lannister. J'avais la chevelure autrement rare pour une Tarly. J'aurai facilement pu me faire passer pour autre chose. Mais je me devais de porter le chasseur à arbalète Tarly et les couleurs de ma famille. Pourtant, c'était de noir que j'étais vêtue aujourd'hui, à mon grand daim, de noir. C'était une longue semaine de deuil. L'héritier de ma famille était soit disant mort. Je savais bien que c'était tout sauf ça. Mon frère était parti au mur, espérant qu'il meurt. Alors, je devais porter le deuil. Noires ailes noires nouvelles . Pourtant, elle devenait pour moi la meilleure des choses.

Je relevais ma chevelure blonde en une coiffe digne de la mode d'ici et laissant ma domestique accrocher la broche de ma famille à mon corset. Je grondai légèrement sur la vitesse de ses gestes et poussa un petit cri lorsque la pointe de l'aiguille fit naître une goutte de sang. Je giflai violemment la domestique, lui arrachant une larme de douleur et descendis en trombe. Je n'avais pas hérité de beaucoup de mon père mais cette rage qui grossissait dans mon coeur en faisait partit. Je voulais plus que ce que j'avais. Bien plus. Je voulais Joffrey. Comporte ce qu'ils en disaient. Je l'aimais, et surtout il m'offrait le trône sur un plateau. Mon coeur m'avait trahit mais il ne le ferait plus. Au grand jamais. Je n'étais pas une petite proie comme la Stark. Non, j'étais sauvage. Candide peut-être. Mais tout n'est qu'illusion.


J'étais largement en retard. Même grandement. Mais je pris la direction de la salle où la musique retentissait. Les notes étaient belles, puis de turent. J'allais tuer ma domestique pour avoir mit si longtemps à me vêtir. Petite garce ! Et pourtant, ma rage disparue à l'instant même où j'entrai dans la pièce. Un sourire éblouit mon visage et je ne fis aucun bruit pour ne pas déranger la musique. Le troubadour était plutôt bien de sa personne d'ailleurs. Stark, et ma reine. Je m'approchai d'elle puis lui adressa une magnifique révérence suivit d'un :


-Votre Majesté. Heureuse de vous voir.


Je lui adressai un sourire de dessous mes cils. J'étais l'un de vos oiseaux Cersei. Vous le savez. Pas un regard pour les autres. Elle seule avait de l'importance. Et puis je souris aussi au troubadour, par pure politesse. Lord Renly et son physique trop parfait. Mais trop particulier pour moi. Je ne voulais que Joffrey.

Provocateur, Tyrion était arrivé au milieu de la fête organisée par la Reine sans idée particulière jusqu'à ce qu'émerge celle de faire rager Cersei. C'était donc avec légèreté mais révélant une certaine inquiétude pour la petite Myrcella qu'il avait lancé sa pique. L'effet fut immédiat et Tyrion su lire la colère dans le visage fermé de sa sœur. Il se délecta assez du ton qu'elle employa. Néanmoins, il fut assez déçu de se rendre compte que même sa si intelligente aînée s'était laissée influencée et convaincre par les rumeurs absurdes qui courraient sur lui. Cersei imaginait-elle vraiment que Tyrion pu être autre chose que l'oncle rigolo qui fait des cabrioles devant les petits Tommen et Myrcella ? Voilà qui était désappointant. Il était en train de se préparer à lancer une réplique amusante pour railler l'agressivité et l'attitude sur la défensive de la blonde lorsque celle-ci conclut sa tirade.

Tyrion se figea. Cersei venait de lui annoncer que son père allait venir à Port Réal. Tywin Lannister allait quitter le Roc et faire le voyage jusqu'ici... Le sourire sur le visage du nain disparu, comme fané, et son visage se décomposa. Etait-ce une blague ? Non, Cersei semblait parfaitement sérieuse. Pire, elle n'avait pas l'air d'avoir dit ces mots avec l'intention de blesser le lutin contrairement à sa tirade précédente. C'était donc on ne peut plus vrai... Et c'en était d'autant plus un problème. Bloqué, les yeux fixés sur elle d'incrédulité, Tyrion tentait d'assimiler l'information.

* Père va venir à Port Réal. Père va venir à Port Réal. Père va venir à Port Réal... *

Son esprit tournait en boucle et répétait l'information. Brusquement, il se rendit compte qu'il était en public. Il remit alors son corps déformé en mouvement et tenta vainement de reprendre contenance. Il devait dire quelque chose, il devait répondre, ne serait-ce que pour cacher son désarrois.

Voilà une nouvelle... Il déglutit. Surprenante. Je n'aurais pas pensé que... Père... ferait le déplacement. C'est... une bonne nouvelle... Assurément...

Il n'avait que trop conscience de son ridicule. Ses pupilles étaient dilatées d'inquiétude rendant ses yeux vairons encore plus bizarres. Il se força à sourire.

Je devais justement le voir, ça m'évitera de me déplacer.

Il sentait qu'il reprenait du poil de la bête mais il cherchait le bar des yeux. Une bonne coupe de vin (voir un pichet entier) ne lui ferait pas de mal. Il ne remarqua pas la jeune blonde qui s'était adressée à la Reine.

Il avait deux questions en tête. La première concernait la date d'arrivée de Lord Lannister à Port Réal mais pour ça, il pourrait trouver la réponse par lui même, ce n'est donc pas ce qu'il demanda...

Sais-tu... Où il logera ?

Entendait-elle son cœur battre à tout rompre ? Ses vêtements se gonflaient-ils au rythme des pulsations d'angoisse qui le secouaient ? Il y avait certes de nombreuses chambres au Donjon Rouge mais les Lannister possédaient une demeure en ville... Celle-là même où vivait Tyrion.

Comme Renly s’y attendait la reine ne manqua pas d’afficher clairement son déplaisir de le voir à cette fête, tout en maintenant habilement le masque des convenances comme elle savait si bien le faire. Mais avant d’abréger sèchement la conversation, elle n’oublia pas de lancer une dernière pique à son beau-frère en le touchant au point sensible. « Vous êtes ravissante… ». Cersei s’était évanouie avant que Renly n’ait eu le temps de lui répondre, mais de toute manière ce dernier n’avait plus envie de poursuivre la joute verbale. En tout cas pour le moment. La reine venait de lui rappeler, avec une pince de méchanceté comme à son habitude, que les inclinaisons du Maître des Lois étaient considérées comme une abomination aux regards du culte des Sept. Pour l’instant Renly bénéficiait toujours de la protection de son frère, et lui et Loras avaient toujours œuvré de manière à sauvegarder les apparences ; mais il savait que ses ennemis avaient là un point faible à exploiter pour le faire tomber. Renly savait qu’il y avait un moyen pour écarter au moins momentanément les rumeurs et se mettre : prendre une épouse et engendrer un héritier. Chaque jour les pressions de son entourage se faisaient de plus en plus fortes pour qu’il se marie : Robert, Ser Cortnay Penrose… parfois même Loras ! Renly trouvait toujours quantité de prétextes pour retarder l’échéance : non seulement il tenait à sa liberté, mais surtout il devinait à l’avance toute les difficultés qu’allaient soulever pour lui le mariage… Il n’avait jamais ressenti la moindre attirance pour les femmes, et si jamais il devait parvenir à consommer son union, ce ne serait jamais pour lui qu’une corvée imposée par le devoir. Cependant peut-être allait-il réfléchir davantage sur le sujet, après tout de nombreux partis intéressants s’offraient, autant chez ses vassaux des Terres de l’Orage que dans les Grandes Maisons. Lui-même était conscient de constituer un parti très attrayant : frère du roi et quatrième dans l’ordre de succession au Trône de Fer, Seigneur Suzerain des Terres de l’Orage et Maître des Lois…

Renly se rendit soudain compte qu’il était resté absorbé par ses pensées un long moment, et son regard se porta de nouveau vers l’assemblée. Il repéra d’emblée une jeune fille blonde à la figure altière et au regard étincelant qui s’inclinait devant la reine. Le seigneur d’Accalmie avait trop séjourné à Hautjardin pour ne pas reconnaître Leyia Tarly, issue d’une des plus puissantes familles du Bief. Il avait croisé à plusieurs reprises son père : un homme dur, sec et autoritaire, le type d’homme que Renly détestait par-dessus-tout. Un autre Stannis en somme. Renly se promit d’aller saluer plus tard la jeune fille, car pour l’heure une autre conversation l’appelait. Il avait remarqué que Cersei était en train de parler avec son lutin de frère, et que ce dernier semblait soudainement mal à l’aise. Le benjamin des Baratheon ignorait  quel était le contenu exact de leur conversation, mais il ne douta pas un seul instant que la reine prenait plaisir à piéger de cette manière Tyrion. En fréquentant avec assiduité les soirées comme il en avait l’habitude, Renly ne manquait pas unes des rumeurs et des ragots échangés par les dames de la cour, et il savait à quel point la mésentente entre le frère et la sœur était profonde et ancienne. C’est ainsi qu’il décida, autant pour agacer sa très chère belle-sœur que pour soutenir Tyrion, l’un des rares Lannister qu’il tenait en estime, de s’immiscer dans la conversation.

S’étant saisi d’une coupe de vin, il se rapprocha des Lannister et commença par saluer Tyrion :

-Je suis confus, cher beau-frère, d’interrompre ainsi votre conversation, mais j'ai l'occasion m'a manqué de vous souhaiter la bienvenue tout à l'heure, et les règles de la politesse ne sauraient tolérer plus de retard. Avez-vous fait un agréable séjour dans le Nord ? Quelles sont donc les nouvelles du Mur ?

Rares étaient les informations en provenance des régions les plus isolées du Royaume, en particulier dans le Nord. C’est pourquoi Renly, toujours avide de nouvelles, à la fois pour des raisons bien évidemment politiques, mais aussi pour pouvoir engager la conversation sur des sujets inhabituels et briller auprès de ses futurs convives, cherchait depuis longtemps à apprendre ce qui se passait dans ce Nord si lointain et si mystérieux. Le Maître des Lois bu une gorgée du délicieux vin rouge du Bief sans perdre des yeux Tyrion, attendant sa réponse.  Peut-être venait-il de lui offrir un instant de répit précieux, lui qui semblait si mal à l’aise après sa conversation avec sa sœur. Quant à la reine, la jeune fille blonde attendait déjà une réponse à sa révérence, et de toute manière Renly s’étant déjà fait ignorer tout à l’heure, il ne voyait aucune raison de se presser à engager avec elle une conversation de convenances.

L'arrivée de la demoiselle Tarly offrit à Cersei une diversion bienvenue. Même pour quelqu'un comme elle, il devenait rapidement pesant d'être entouré « d'ennemi », une présence amicale s'avérait toujours rassérénante. Après, s'il était certains que Cersei appréciait Leïya, elle se méfiait encore d'elle, consciente qu'à la cours de Port-Réal, personne n'était ce qu'il semblait être. Néanmoins, la jeune fille lui semblait prometteuse, et elle n'avait pas cette horripilante naïveté qui l' énervait tant chez Sansa, aussi espérait-elle pouvoir en faire quelque chose. D'autant plus qu'elle lui vouait une admiration très flatteuse.

-Votre Majesté. Heureuse de vous voir.
« Moi de même », répondit-t-elle avec un sourire sincère. Le premier de toute la soiré.

Elle aurait bien engagée la conversation, mais Tyrion repris :

Voilà une nouvelle... Surprenante. Je n'aurais pas pensé que... Père... ferait le déplacement. C'est... une bonne nouvelle... Assurément...

Son comportement attisa aussitôt la curiosité de la reine. Elle ne se faisait pas d'illusion : ce n'était pas son refus qui le faisait déglutir ainsi. Ce n'était pas elle qui le rendait si hésitant alors qu'il paraissait toujours si sûr de lui. Il n'y avait qu'une seule personne capable de lui faire cet effet, et la suite lui confirma qu'il craignait bien l'arrivé de leur père.
La question était désormais de savoir pourquoi. Bien sûr, sa présence seul ne devait pas le rendre très joyeux, elle-même n'appréciait pas tant que ça sa venue. Tywin avait le don d'exacerber le moindre de ses faux pas : quand il était là elle se sentait parfois redevenir faible, comme une enfant. Parce qu'il remettait sans cesse en doute ses capacités. Il n'y en avait que pour Jaime... Pourquoi ne se rendait-il pas compte qu'elle méritait sa confiance ? Qu'elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour leur famille ?  Mais là, il y avait plus que ça.

Je devais justement le voir, ça m'évitera de me déplacer.
Bien décidé à obtenir le maximum d'information possible, elle sauta immédiatement sur l'occasion, en feintant néanmoins une certaine indifférence. Comme si elle ne l'interrogeait que par pur banalité.

« A quel propos ? »

Sais-tu... Où il logera ?

Cersei hésita un instant à lui répondre. Les informations sont des armes... Mais à la réflexion, celle-ci était bien pitoyable. N'importe quel femme de chambre pourrait bientôt lui dire.

« Probablement au château » finit-elle par déclarer en haussant légèrement les épaules pour laisser entendre que ce n'était pas encore fiable. Que l'information était susceptible de changer à tout instant -  ce qui en soit n'était pas faux – dans le seul but de le laisser angoisser encore un peu.

Toujours dans l'optique d'obtenir des informations en faisant semblant de ne pas y porter de réel intérêt, Cersei se détourna de lui pour offrir un compliment à Leïyla.

« Votre toilette est ravissante, dommage que Joffrey ne soit pas là, je suis persuadée qu'il l'aurait adorée. »
Puis, avisant Renly qui venait de saluer son frère elle ajouta :

« Et vous Lord Renly, que pensez vous de la robe de Lady Tarly ? » demanda-t-elle avec un sourire légèrement goguenard sur les lèvres, se demandant si elle se lasserait un jour de l'attaquer sur son aspect efféminé.

« Moi de même »

Ma reine. Elle était réellement parfaite, la femme que je rêvais d'être. Dans ses atouts de Lannister, elle brillait de mille feux, bien à l'inverse de ma tenue noire actuelle. Ma famille était riche, les terres de Corcolline étaient fertiles, j'étais normalement toujours vêtue à la perfection, des robes souvent rouge pour l'honneur des Lannister auxquels ma famille n'avait pas prêté serment. Et, depuis quelque temps, depuis que je rêvais de gagner l'amour de mon prince, et que je voulais la bonté de sa mère, j'avais troqué l'écarlate pour le vert des Tarly. Mais aujourd'hui était jour de deuil pour ma famille. J'aurai volontier envoyé au diable la tradition, mais si je ne respectais pas l'honneur de ma famille, je savais être impossible pour une autre. Et ce n'était pas n'importe laquelle des autres que je voulais mais la plus puissante. J'ouvris la bouche pour engager la discution avec Cersei, mais, avant même que le moindre son puise s'échapper de ma bouche, je fus coupée par le Lutin.


Voilà une nouvelle... Surprenante. Je n'aurais pas pensé que... Père... ferait le déplacement. C'est... une bonne nouvelle... Assurément...

« A quel propos ? »
Sais-tu... Où il logera ?

« Probablement au château ».

Les mots fusaient, et je tentais de suivre le fil de la discution. Mais ce que disait ce petit bout d'homme ne m'intéressait qu'à moitié. J'étais seulement pendue aux lèvres de sa Majesté, tentant de comprendre comment elle parvenait à rester autant maîtresse d'elle-même. Et aussi belle, qu'importe ce que faisait naître le dernier des Lannister dans son coeur. Elle se tourna vers moi, sans doute désintéressée du lutin et je lui adressai un magnifique sourire. Je l'idolatrai, certes, mais je savais me calmer. Je ne devenais pas hystérique quand je la voyais, et ne piquais pas un fard à chacun de ses répliques.

-Je suis confus, cher beau-frère, d’interrompre ainsi votre conversation, mais j'ai l'occasion m'a manqué de vous souhaiter la bienvenue tout à l'heure, et les règles de la politesse ne sauraient tolérer plus de retard. Avez-vous fait un agréable séjour dans le Nord ? Quelles sont donc les nouvelles du Mur ?

Renly. Je ne me souvenais plus exactement comment ni quand, mais je savais l'avoir vu durant mon enfance. Qui était d'ailleurs presque toujours présente. J'avais fleuris, certes, et mon père n'attendait que le retour de Lord Tully pour me marier et que je mette au monde de beaux enfants à la chevelure claire et aux prunelles bleues. Pourtant, j'étais encore plus au moins une enfance au sens où les plaisirs de la chaire m'étaient encore totalement inconnus. Pour en revenir à Lord Baratheon, je ne lui accordais aucun regards, faisant mine de ne pas l'avoir vu ce que je réussi à merveille.


« Votre toilette est ravissante, dommage que Joffrey ne soit pas là, je suis persuadée qu'il l'aurait adorée. »

Mes joues rosirent joliment mais je me serais mise des claques devant ma bêtise. C'était le simple nom de Joffrey qui me mettait dans cet état. Et devant sa fiancée de plus. Je ne devais rien laisser paraître. Je ne devais pas prouver ma faiblesse, ce que mon imbécile de coeur formait. Je n'étais qu'une idiote, mais ça, je ne devais pas le montrer. J'espérais juste secrètement que tous croiraient que le rouge de mes joues venait seulement du compliment de la reine, et non de la mention de Joffrey. Mais, par delà son compliment, ses paroles illuminèrent mes prunelles et le noisette de la pupille. Adoré. Joffrey ? J'étais donc assez parfaite aux yeux de sa majesté pour que son royal fils aime ma tenue ?


« Et vous Lord Renly, que pensez vous de la robe de Lady Tarly ? »

Je ne pu réprimer un petit sourire qui naquit sur mes lèvres comme une promesse à cueillir. Un soupire de lèvres pulpeuses redressées. Je me tournais vers la reine et je lui répondis avec toute la beauté dont j'étais capable :

"Merci Votre Grâce. Il s'agit malheureusement de porter le deuil en cette triste journée pour ma famille. Mon père me la fait transmettre et je dois avouer qu'elle me va à ravir.

Je n'allais pas me dénigrer, j'étais belle. Même plus que cette petite garce, promise à celui que je voulais pour époux. Chaques nuits, je priais les Sept pour que mon époux succombe durant les conflits où sa famille, qui deviendrai la mienne, l'avait envoyé. Je voulais être pure pour Joffrey, pure pour sa royale présence. Découvrir entre ses bras ce que les femmes définissent comme la clef d'un couple, l'amour en lui-même. Il était mien, et qu'importe ce que je faisais pour, je l'aurais et brillerait à son bras. Pas à celui d'un autre. Le lion tue la truite d'un simple coup de dent. Je n'étais pas un poisson, j'étais une prédatrice à la chevelure d'or.

Le noir est une couleur bien sombre et triste, Lady Tarly, mais votre sort est meilleur que les guerriers que j'ai rencontré dans le Nord. Vous ne le porterez qu'un temps déterminé et, souhaitons le, plutôt court.

Je manquai m'étrangler. Comment avais-je pu être aussi sotte. Il me fallait joindre Père le plus tôt possible. Mon frère avait été déclaré mort, et si jamais le lutin l'avait croisé, l'honneur de mon géniteur était en jeu. Je n'avais jamais été réellement proche avec lui, il était dur et presque incapable d'amour pour ses proches. Seul Dickon l'intéressait. Et pourtant, à chacun de mes mouvements, je tentais de lui prouver ma force, mon amour pour lui. Je n'étais pas mes frères, mais j'étais intelligente et j'obtenais toujours ce que je voulais. Si le nain avait croisé Sam. Si jamais il était advenu que mon aîné se présente. Les plans de Père tombait à l'eau. Il l'avait envoyé pour mourir, ma famille le savait bien. Et il avait passé un cap en offrant le deuil pour ma famille. Non, non. Il pouvait l'avoir simplement vu. Sam pouvait être mort après. Oui. Je ne laissai rien voir de ma panique intérieure. Je réfléchissai à toute vitesse, alignant toutes les pièces de l'échec dans chaque ordre possible pour voir laquelle m'offrirai la victoire. Lord Tyrion ne pouvait me servir à rien. La reine ne l'aimait pas, et Joffrey le détestait. Tous le monde savait que Lord Tywin supportait son fils plus qu'il ne l'aimait, et il était le chef des Lannister. Alors.... Il ne me restait qu'à...

« Lord Tyrion, permettez moi de vous saluer je n’en ai pas eus l’occasion lorsque vous êtes arrivés veuillez m’en excuser. J’ose espérer que votre voyage aux mur fut intéressant et je suis ravie de votre retour à Port Real »

Petite garce comme oses-tu ?! J'allais parlé. Et même, tu me coupai dans mes pensées et j'en avais perdu le fil. Et pourtant, j'adressai un magnifique sourire à cette petite idiote qui allait servir d'épouse à mon lion. Un sourire d'une amabilité hors du commun. J'avais été bien stupide de me déclarer ouvertement son ennemi. Je ne pouvais mettre cela que sur le compte de ma jeunesse. Mais j'aurais du me faire son amie, ne pas prouver à tous les sentiments qui m'emplissaient, la rougeur qui transformait mon visage dès que je croisais le prince. Être l'amie de Sansa, cette petite cruche qui ne comprends rien aux intrigues de la cour et aurait été ravit d'avoir une amie, une oreille à qui confier le moindre de ses malheurs. Il aurait été tellement facile de la faire disparaître alors... Mais il n'était pas trop tard pour changer tout cela.

"Il est juste, Lord Tyrion, mais la douleur qui découle de la perte de mon frère, les Frères noirs n'ont pas à la ressentir puisqu'il me semble si je ne m'abuse que dans leur voeux ils jurent n'avoir d'autre famille qu'eux. La famille est importante pour ma maison, et prié les Sept n'a suffit à garder Samwell parmi nous. Une larme roula sur ma joue, mais tout n'était qu'hypocrisie. Je pouvais me montrer faible quand je le voulais. C'était surfait, bien sur, mais tellement mignon. Je me tournais alors vers Sansa , séchant mes fauses larmes et lui adressa Votre toilette est tout bonnement magnifique Lady Sansa. C'est une joie de vous voir.

Une joie, penses-tu ! Je ne rêves que d'une seule chose, que les Autres l'emportent dans ses terres glaciales. Mais je lui adressai un magnifique sourire qui lui offrait le loisir de faire de moi son amie. Aller Sansa, permet moi de rattraper mon erreur.

HRP : Désolée pour l’attente, j’ai honte ! >.< Par contre je viens de me rendre compte d’un truc, la façon dont est présenté le titre du sujet ça fait très « guest star » /PAN/

Cersei gouta un instant la satisfaction de voir Tyrion mal à l’aise – quand bien même il tentait de le dissimuler – mais celle-ci disparu très vite remplacée par la même incroyable lassitude qui l’habitait. S’il voulait voir Tywin, c’était pour lui parler du mur… La belle affaire ! Rien ne l’intéressait moins que les Corbeaux et les sauvageons.

Elle aurait bien aimé continuer d’ennuyer son charmant petit frère, mais l’imagination lui manquait, aussi se contenta-t-elle de sourire un peu trop en buvant quelques gorgées de vin. Même désabusée elle réussissait à conserver une certaine élégance dans son port, dans ses manières, c’était naturel, ou du moins ça l’était devenu. Si bien qu’elle ne pouvait même plus se concentrer la dessus pour passer le temps.

Heureusement l’arrivée de Sansa, lui permis de se distraire au moins quelques temps. En effet, Cersei observa avec attention les échanges entre elle et Leyïa, intriguée de voir comment la jeune fille s’en sortirait face à sa rivale. La reine n’ignorait rien des sentiments qu’éprouvait la belle blonde envers son fils, et elle était très intéressé de voir à quel point cette dernière savait se contrôler. Elle ne fut pas déçue. Si la jeune fille avait un peu exagéré sa tristesse en abordant la mort de son frère, lorsque Tyrion lui avait présenté ses condoléance, elle avait juste était parfaite dans son comportement avec Sansa. Une hypocrisie bien dosée qu’on ne peut remettre en cause. La petite colombe était d’ailleurs si naïve qu’elle doutait parfois de sa capacité à se rendre compte qu’on se moquait d’elle… Que cette candeur pouvait l’agacer ! Quoi qu’il en soit elle était quelque peu fière de sa protégée ce qui ne l’empêcha pas de se comporter également comme il fallait. Sansa pouvait s’avérer très utile, et elle en avait conscience. Bien que la jeune fille l’agace au plus au point pour diverse raison, elle s’acharnait à faire entendre à Joffrey qu’il devait la traiter le mieux possible. Tant que la petite colombe l’aimait, elle était un pion de choix pour contrôler le nord. Et les Sept seuls savaient à quel point la tache était ardue ! Sa visite là-bas n’avait fait que conforter son idée qu’ils étaient tous plus ou moins civilisés… Rien que leur croyance en ces arbres si inquiétant le prouvait…

Laissant ses pensées de côté, Cersei se vêtit de son sourire le plus éblouissant et prit une voix légèrement mielleuse, presque maternelle pour demander à la demoiselle du nord : « Dites moi Sansa, la capitale vous plait-elle ? »