Le Nid d'Aigle
Event

Année 298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 5

Les rumeurs des délibérations du récent Conseil se dispersèrent depuis le Donjon Rouge, roulèrent en bas de la colline d'Aegon, prenant de l’ampleur à chaque personnes, s’enflèrent au travers des étroites ruelles de la capitale. Se nourrissant pendant deux semaines des supputations tant des nobles que des vulgaires. Jusqu’à l’amarrage des navires dornien et valois. A ce moment-là leurs bourdonnements devinrent presque solides. Ceci rendit nerveux le capitaine de la Porte de la Rivière, à qui la charge fut donné d’accompagner la délégation venue du Val jusqu’à la Salle du Trône.
La populace s’était amassée le long du chemin pour voir passer celle qui est accusée du meurtre de leur précédente Main. Ser Jacelyn Prédeaux scrutait avec attention la foule, redoutant le moindre débordement.

*****

Les bruits de l'arrivée des représentants de Val parvinrent jusqu'au Trône de Fer. Là était réunit une partie de la fine fleur de la noblesse de Port-Réal, qui par le ballet subtil de l'étiquette prirent chacun la place exigée par leur rang.
Le confort du Trône était réellement le dernier des soucis qui semblaient envahir la tête de la Main de Roi. Il savait qu'il serait le centre de l'attention des ses rivaux. Ces rapaces attendaient de voir son honneur défaillir si jamais sa belle-sœur était reconnue coupable du meurtre de son mari et précédente Main de Roi, Lord Jon Arryn. Et ce ne sera là que le début des contestations. Lord Lyonel et Lady Ashara Arryn-Corbray viennent pour soumettre à la Couronne leur légitimité sur les terres du Val.
« Savoir ménager la chèvre et le chou » comme se plaît à le dire souvent Vieille Nan. Le loup, la chèvre et le chou, cela aurai pu le faire sourire en d'autres circonstances. Car il lui faudra faire montre tant de mesure que d'autorité. Les décisions prisent aujourd'hui seront lourdes de conséquences pour l'avenir de la Couronne. Ceci risquera de marquer ou d'entacher l'histoire du Royaume.
Les murmures des intrigants résonnaient dans la salle et se couvraient les uns les autres. Certains fixaient avec attention les lourdes portes, attendant avec appréhension leurs ouvertures.
Le son des pas de la nombreuse délégation rendit la Salle silencieuse. Comme dans une pièce mille fois répétée, les portes s'ouvrirent à l'instant où la délégation parvint sur leur seuil. Le héraut prit place et énonça les noms et titres...

© Belzébuth

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'Dé 6' : 2

Lysa Arryn

Lysa Arryn ruminait dans ses pensées. Elle avait été prise à son propre jeu. Trahi par ses chevaliers. Sauf son oncle était encore là pour tenter de sauver son misérable sort. L’ancienne régente du Val, avait espéré qu’on lui laisse son bébé tout le temps mais malheureusement pour elle, ce n’était pas le cas. Même si son petit Robinet était souvent à ses côtés, son garçon passait aussi beaucoup de temps avec une suivante de sa nièce. Lysa haïssait cette pauvre fille au plus haut point. Elle tentait tant bien que mal de soustraire des informations montrant que cette Alys Shett ne s’occupait pas bien de sa progéniture mais son fils n’avait jamais dit du mal de la jeune femme.

Leur voyage vers la capitale paru bien long… trop long au gout de Lysa. Elle espérait que Petyr soit là à son arrivé pour la soutenir et démontrer en bloc que toutes les accusations portaient contre elle était fausse et non fondé. Mais elle savait aussi parfaitement qu’il avait pu prendre ses jambes à son coup apprenant qu’elle avait avoué à sa nièce. Mais ce point rester encore à débattre et elle priait les Sept pour que cet ivrogne de Roi ne croit pas sa chère petite nièce adorée.

Mais en arrivant dans la grande Salle du trône, elle s’aperçut que le Roi était absent. Lysa se douta qu’il devait se trouver dans ses appartements à tourniquer avec des catins de Petyr. La seule figure royale présente était celle de la Reine. La veuve de Jon Arryn la détestait au plus haut point, comme elle haïssait tous les Lannister. Si son procès devait avoir lieu juste en présence de la Reine, cela ne sentait pas bon. Le roi pouvait être raisonné mais une Lannister…Certainement pas. Lysa chercha alors son Robinet du regard. Elle le vit avec une jeune femme brune qui lui tenait la main. La mère du garçon eu un rictus de dégout fasse à cela.

CODE BY LUNA

Dans sa chambre intérieure, le jeune capitaine des chevaliers de Corval se préparait à un évènement spécial. D'ailleurs tout le monde à la cour ne parlait plus que ça en ce moment ... en y repensant le meurtre de la précédente main du roi Lord Jon Arryn était un drame des plus regrettable. Par le passé en bon garçon bien éduqué il avait accompagné son père au val à plusieurs reprises pour rendre visite à son ami Lord Jon Arryn. Dans sa mémoire tout n'était pas très clair, mais pour le peu qu'il s'en souvienne ce brave homme était plus que respectable, son assassina fut vraiment affligeant à plus d'un titre. Néanmoins, malgré tous ses souvenirs et ses sentiments le jeune homme réussi à trouver une petite lueur d'espoir et de joie. Comme il fallait s'y attendre Lord Lyonel et Lady Ashara Arryn-Corbay seraient présent afin de faire valoir leurs droits de gouverner les terres du val. Alïstair fut heureux à l'idée de revoir la jeune fille qui même si elle fuse une parente éloignée il l'appréciait au même titre que Ysilla Royce sa cousine, qui serait certaine présente avec la délégation venue du Val.

Une scintillante armure de plaque le recouvrait entièrement, la même armure qu'il utilisait lors d’une parade ou d’un évènement spécial. Au niveau des épaules et plus précisément sur la partie supérieure du torse un écusson d'or relier aux spallières elles aussi presque entièrement dorées affichaient une licorne majestueuse. Cela servait aussi à faire tenir la majestueuse cape d'un violet pourpre qui lui donnait cette élégance des nobles de la chevalerie. Le symbole de la maison Brax qui se retrouvait aussi sur le haut des épaulières, mais cette fois gravée de façon moins visible. Afin une tête de lion était sertie sur la ceinture entourant son armure afin de bien marquer l'allégeance de la maison vassal Brax à la maison suzeraines des terres de l'Ouest la maison Lannister. Une fois prêt il se fit escorter par sa garde et son bras droit sur le lieu de l'évènement. Comme à l'accoutumé, il arriva en avant et se renseigna auprès des serviteurs détacher çà et là pour trouver sa place. Lui et son bras droit furent conviés à se mettre plus en avant au niveau réservé aux importantes maisons vassal, alors que le reste de ses chevaliers furent amicaux à rester au niveau de la massive porte donnant sur vaste salle du trône.

Puis doucement les nobles convives arrivèrent et dans l'heure qui suivit la salle fut remplie de la fine fleur de la noblesse de westeros. L'esprit vacant le jeune chevalier de Corval se demanda s'il n'y avait pas là l'occasion pour lui de trouver une noble lady de bonne famille encore célibataire. Finalement il fut sorti de sa torpeur par l'annonce de l'arrivée des valois. Son regard se porta sur Ashara qui ne semblait pas en grande forme ... le jeune chevalier ne la blâma pas il ne pouvait sans doute pas imaginer la pression immense qui reposait sur ses épaules... sa position près de l'allée centrale lui permit de lui adresser directement un sourire furtif, mais franc et amical se voulant rassurant comme pour lui dire « courage Ashara je suis avec toi »

Avait-on vu, de si près, la soeur de la femme d'un des plus grands Seigneurs de Westeros, la veuve d'un Seigneur aimé défunt dans des conditions étranges et une Dame de la Couronne traiter d'une telle façon? La politique avait cela de cruel qu'elle se délaissait de ses plus fidèles soutien dès qu'elle sentait le vent tourner. L'appât du gain, dont avait notamment fait preuve le Régicide durant l'extraordinaire Conseil Restreint, était ressorti de ces horribles bouches qui ressemblaient plus à des plaies béantes menant tout droit aux Enfers qu'à des orifices servant à parler. Personne ne l'avait soutenu, ou presque. C'était quasi enfantin et grandiose que de voir que ce milieu ne demandait pas la confiance, le soutien et l'amitié. Chacun plantait son poignard dans le dos de l'autre. Il arrivait parfois même que, pris la main sur le poignard et le poignard dans l'agonisant, on trouve le moyen de mentir et de prétendre être innocent de tout ces crimes. Quel exemple pouvait-on donc prendre de cette Cour politique, de cet endroit grandiose mais terrible où les affaires de la Couronne se géraient par différentes personnes qui ne valaient guère plus qu'un piètre violeur de campagne? Comment pouvait-on penser que des êtres équilibrés, sains et voués au Bien dans toute sa splendeur puissent surgir d'une société dégoûtante et sale, vouée à l'auto-destruction? Avis aux amateurs de réponses aux questions qui tuent. Cette société n'était que trop plongée dans le flou, dans le détail qui s'enlise telle la roue de la charrette dans la boue d'une sinistre route tandis que des milliards d'autres charrettes s'enfoncent également dans des milliards d'autres routes boueuses. On n'en sortirait que par un coup immense fait aux habitude, fait aux camps, fait aux règles du conscient et de l'admissible. Cet autre coup semblait se préparer.
Mais il y avait encore un certain Mur à dépasser...

Varys comprit assez rapidement qu'Arryn avait été empoisonné. Il avait également trouvé la main traîtresse, il ne lui manquait plus qu'à toucher du bout de ses doigts poudreux le cerveau derrière tout cela. Lysa Arryn, bien qu'intelligente dans sa jeunesse, n'était plus que l'ombre de sa gloire passée. Elle était perdue entre des lourdeurs du passé qui n'en finissent jamais d'hanter ceux qui ne font pas le deuil de déceptions enfantines et des aspirations de jeunes femmes jamais comblées. Lysa Arryn était la frustration incarnée, dangereuse et chaude à la fois. Une femme, donc, très facile à manipuler.

Varys n'afficha sur son visage qu'une habituelle béatitude mêlée de miel. Rien ne laissait à voir les questions qu'il se posait, encore moins ses yeux qui ne ressemblaient guère plus qu'à des vitres opaques d'où il était complexe de percevoir l'intérieur. Il sifflotait, dans des couloirs déserts que personne n'empruntait mais que tout le monde connaissait, marchant d'un pas calme et remarqué à la fois.
Le procès allait commencer, de quoi évidemment donner un peu d'énergie à cette chaude journée à la Capitale. Loin l'idée que Varys pût s'ennuyer, mais le procès lui avait demandé tant de recherches que les laisser de côté sans les confronter entre elles, les faire jouer, ne les révéler qu'à moitié aux autres était pour lui quelque chose de difficile à vivre. C'était une activité favorite que de faire sortir des sentiers battus quelques gens, quand bien même leur comportement ne serait pas des plus acceptables ou droits. Ils avaient leur coutume, et même si les procès à Port-Réal ressemblaient plus à des numéros de bouffoneries répétés depuis des siècles, c'était un plaisir pour l'eunuque que de déranger tout cet ordre établi par avance.

Lorsqu'il pénétra dans la Grande-Salle, bien avant l'arrivée de tout le monde, il se mit dans l'ombre du Trône de Fer. Mains croisées et cachées par d'immenses manches d'une robe verte et bleue fermée du l'avant, il attendit quelques minutes l'arrivée des nobles, de la Cour, et de la Reine. De l'autre côté se jouait une autre partie de l'immense toile qu'avait construite l'Araignée. Mais d'autres petits oiseaux couvraient l'étrange événement.

Le voyage avait été long et éprouvant. Et revoir la terre et sentir le sol sous ses pieds avait été pour Lyonel d’un réconfort très attendu. La traversée que la petite délégation du Val avait effectuée depuis Goëville s’était déroulée dans le calme mais avait été un enfer pour tous ceux qui n’étaient pas habitués à voyager de la sorte. Et le Seigneur de Cordial était de ceux-là. Ainsi, la vision de Port Réal se dessinant au loin avait provoqué en lui une cascade de sentiments confus, qui lui avait un temps fait oublier le risque qu’ils prenaient tous en venant à la capitale.

Mais si le Noire-Epée avait été peu à son aise sur le bateau, il semblait bien qu’Ashara avait encore moins bien supporté la traversé. Elle avait passé le plus clair de son temps la tête entre les jambes à vomir dans une bassine pour ne s’en écarter que lorsqu’elle était penchée contre le bastingage à rendre ce qu’elle n’avait pas pu vider en cabine…
Le Seigneur de Cordial s’en était maintes fois inquiété mais la jeune femme, courageuse et autonome avait entrepris de le rassurer chaque fois qu’il venait au nouvelles, en faisant montre d’une joie de vivre et d’une insouciance un peu forcées pour paraître moins mal qu’elle ne l’était peut-être en réalité.

Ce fut dans cet état étrange, entre inquiétude pour sa jeune épouse et soulagement de pouvoir remettre pieds sur la terre ferme, que le Corbray fut conduit jusqu’au Donjon Rouge. Bien qu’il le garda pour lui, il s’inquiéta d’ailleurs que toute la délégation soit accueillie là-bas, peut-être à tord, mais vigilant tout de même à cette étrange façon de faire qu’il n’aimait que modérément. Si les choses venaient à tourner mal, il eut préféré ne pas avoir regroupé tous ses œufs dans le même panier !

Lorsqu’ils entrèrent côte à côte dans la grande salle du Trône, Ashara et Lyonel savaient tous deux qu’ils avaient rendez-vous avec leur destin. Là, les accueillerait la postérité et la reconnaissance du Roi ou sa défiance et la mort. Ashara eut un moment de faiblesse et sembla au bord de la perte de connaissance mais elle parvint à se raccrocher à son époux qui la retint juste avant qu’elle ne chût. Le Noire-Epée était de plus en plus inquiet au sujet de la santé de son épouse. Mais qu’avait-elle donc ? Il décida en silence de convoquer mestre Udo le soir même pour examiner son épouse et l’éclairer sur son état très préoccupant. Avait-elle été empoisonnée ?

Il fallait qu’elle tienne ! Ils n’étaient pas parvenus jusque là pour qu’elle s’effondre juste au moment de rencontrer le Roi !

Aussitôt son entretien avec sa nièce achevé, Robar Royce avait couru jusqu'aux appartements que sa famille occupait dans le Donjon Rouge. Prenant soin de congédier les serviteurs et de fermer la porte à double tour, il s'était entretenu à voix basse avec son père et son frère. Il les avait informé de ce que lui avait confié Ashara, la lettre de Lord Jon, sa volonté de la voir Suzeraine du Val, écartant ainsi son fils de la succession. Il préféra taire les documents qui permettaient de douter de la légitimité de Joffrey, Myrcella et Tommen, ainsi que la volonté d'Ashara de mettre le "vrai héritier légitime" sur le trône. Ce sujet attendrai la sécurité de Roches-aux-Runes, il ne pouvait risquer de parler en mal des Lannister en plein Donjon Rouge. Ashara elle-même se chargerait peut-être d'informer son grand-père et son autre oncle.

Robar devait s'habiller "comme un noble", chose qu'il abhorrait. Il décida de garder une fine cotte de maille sous ses habits. Elle ne couvrait pas les bras et s'arrêtait en haut de ses hanches. C'était une précaution qui pouvait être utile, et en aucun cas une insulte car, quand bien même quelqu'un remarquerai la côte de maille sous ses habits, ce n'était qu'une mince protection. Qui plus est, il pourrait justifier le port de cette maille par l'habitude, ou bien par la précaution dû aux récents évènements ayant eu lieu au sein même du Donjon Rouge avec cette "rébellion" qui avait défigurée la princesse Myrcella.
Robar choisi des habits sobres par dessus la cotte de maille, un pourpoint tout simple aux couleurs de Roches-aux-Runes ainsi qu'une paire de pantalon et de bottes noires.

Sa large claymore était bien trop encombrante pour pouvoir être portée avec ces habits, aussi la confit-il à Ronnel Shett, son écuyer, qui resterait dans leurs appartements. Il ordonna néanmoins à l'un des quatre gardes personnels de son père de porter une seconde épée pour lui - on n'était jamais trop prudent.

Les trois mâles Royce arrivèrent ainsi dans la salle du trône. Robar resta en retrait tandis que son père et son frère, beaucoup plus à l'aise au milieu de la Cour, saluaient leurs connaissances. Robar assista à l'entrée de la Reine et de Lord Stark, et rendit le signe de tête de ce dernier envers la famille Royce. Robar croyait savoir qu'une Sansa Stark, éloignée tante de Lord Eddard Stark, avait épousé un vague Royce duquel elle avait eu trois filles. Les Stark et les Royce étaient deux familles ancrées dans les traditions, deux familles très semblables et liées.

Robar assista ensuite à l'entrée des Valois. Il y reconnut beaucoup de monde et constata les efforts qu'avait fait Ashara pour cacher son état. Néanmoins elle était toujours très affectée par le voyage, et Robar ne put s'empêcher de tressaillir quand elle trébucha et se rattrapa in extremis à Lyonel Corbray. Robar se ravisa et sourit en constatant que son père avait fait le même mouvement qu'elle. Il se pencha vers son oreille et y murmura quelques mots :

"- Elle est forte, notre Ashara. Ai confiance père."

Robar croisa ensuite le regard d'Ysilla. Il n'avait même pas penser à voir sa petite sœur en allant sur le bateau Valois. Il n'avait pensé qu'à Ashara. Robar se sentit honteux à cette pensée et se promit de passer un peu de temps avec elle.

Mais l'instant n'était pas à ça...

De son regard mielleusement vitreux, Varys observa la délégation s'avancer. Posté aux côtés du Trône de Fer, regardant froidement la carrure d'Eddard Stark en prendre possession, il ne faiblissait pas. Et pourtant, ses petits oiseaux lui en avaient rapporté des bonnes. Pendant quelques jours avant l'arrivée des habitants de Val, il s'était demandé sur ce qu'il pourrait bien faire. Comment pouvait-il soutenir celle qui allait maintenant prétendre détruire son plus dangereux ennemi politique à la Cour?
Varys avait toujours fait en sorte de peser le contre-poids. On ne lui en voulait jamais véritablement, trop occupé à se prendre le chou pour des choses qu'il avait lui-même apporté. Si tous avaient choisi de ne pas soutenir Ashara Arryn, il aurait évidemment fait en sorte de montrer en quoi son action avait été louable, magnifique et déniée de mauvaise volonté. Mais au Conseil Restreint, tous au début étaient certains des bonnes intentions de la régente du Val. L'eunuque avait apporté son grain de sel de manière à destabiliser les grands Seigneurs et dirigeants des Sept Couronnes. Dans ces moments là, chacun laissait apparaître un peu plus de leurs nuances et de leurs failles. Une magnifique occasion pour observer et noter les faiblesses. Les laisser s’entre-déchirer était un spectacle que Varys adorait voir.

Du coin de l'oeil, il observa les deux espions qu'il avait dépêchés auprès d'Ashara. Ceux-là même qui l'avaient informé régulièrement de l'avancée de la délégation. Avancé spatiale ou psychologique, puisque celle qui avait détrôné Lysa Arryn de son trône de bois avait nombre de questions qu'en entendait régulièrement dans sa tente.
L'eunuque eut une exclamation surprise et quasi affolée quand il vit qu'Ashara manqua de tomber. Pour peu et sans le bras de son amant, elle se retrouvait au sol.
L'Araignée fit un signe à un serviteur constamment présent avec une cruche d'eau et un verre de cristal. Ce dernier s'exécuta en servant dans le second récipient de quoi remonter la Régente tandis que dans un mouvement de soies, Varys descendait les marches qui menaient au Trône pour aller à la rencontre de la nièce Arryn. « Très chère Dame, veuillez accepter ma modeste contribution à votre voyage. Varys lui tendit le verre d'eau tout en lui souriant plus que mielleusement. Sa voix doucereuse et suave venait caresser l'invitée tandis qu'une odeur de citron embaumait ses sens. J'escompte que cela vous permettra de rafraîchir votre personne. Et vos pensées. » Puis dans un mouvement similaire, il regagna sa place.
La séance continua.

Arrivèrent les réclamations. Evidemment, tout n'était que jeu d'illusion puisque tout le Conseil Restreint savait pertinemment ce que venait réclamer Ashara Arryn et son concubin. Toutefois, l'Araignée eut un regard surpris et étonné lorsque plusieurs des sujets prirent la parole. Mains jointes sur le devant, il observa d'un oeil à la fois léger et doux ces pantins s'articuler devant la Main du Roi.
Eddard observa le morceau de parchemin qui lui avait tenu Arryn. Varys s'avança près de la Main, lâcha un doux et sucré « Puis-je, mon Seigneur? » avant de prendre le dit parchemin. Il l'observa presque froidement, parcourant les prétendues dernières volontés de Jon Arryn. Puis il rendit le papier au bras droit de Robert Baratheon.

« Permettez moi, Lady Ashara, d'ajouter une pièce à vos réclamations. Il regarda d'un air affecté et doux Brynden Tully et reprit sa suave logorrhée. Chaque chose en son temps, nous reviendrons plus tard sur la mort de notre affectée et chère ancienne Main, lord Jon. L'eunuque sortit de ses robes une feuille de parchemin qu'il tendit délicatement à Eddard qui s'empressa d'y lire les quelques mots inscrits. Nous avons trouvé ce feuillet dans la chambre de sa Seigneurie la Main Arryn quelques heures après sa mort. Il a fallu un peu temps pour le grand Septon et notre cher Mestre Pycelle d'attester de la véracité du sceau. Toutefois, ces mots inscrits de la main de Jon Arryn semblent contester ceux-là même que vous nous tendez, chère Dame. Pouvez-vous nous apporter un éclaircissement à cette délicate affaire? »

Le Maître des Chuchoteurs fit un sourire à Lady Ashara tout en coulant un regard plus que sinueux à cette dernière.

Parchemin en question:

Lysa Arryn

Lysa Arryn écoutait dépité tout ce qu’il se disait. Tout le monde la voyait comme coupable de ses agissements avec Littlefinger. La veuve de Lord Jon Arryn avait envie de vomir quand sa nièce l’accusa. Elle n’avait pas conscience de ce qui était arrivé, Ashara ne savait pas les circonstances de ceci. Personne ne savait dans quelle condition tout ceci c’était passé. Lady Lysa avait envie de recommencer ce qu’elle avait fait mais cette fois sur sa nièce qui ne méritait pas le Val selon elle. Nan, Robin était le SEUL suzerain du Val D’Arryn. Jamais elle ne pourra avoir un contrôle total sur la région et avoir la loyauté de tous ses bannerets. Alors que son petit Robin, lui, le pouvait. C’était un garçon parfait après tout.

Mais Lord Varys, créa un rebondissement qui fit lever la tête à l’ancienne régente du Val. Elle ouvrait de grand yeux fasse à cela. Comment était-ce possible ? Jon ne l’aimait pas. Comment avait-il pu écrire une chose pareil, et surtout sans le lui dire ? Elle avait eu connaissance du premier mais n’avait jamais pu mettre la main dessus, alors pourquoi n’avait-elle pas eu vent du second ? Certes cela plaisait à Lysa que l’espion de Port Réal était ennemi de sa nièce, mais tout cela lui semblait absolument impossible. La fille d’Hoster Tully ne moufta pas cependant. Si cela lui permettait de survivre, elle prenait. Pour être encore plus longtemps auprès de son fils, elle ne disait pas non à ce que quelqu’un essaye de lui sauver la mise.

Tout cela semblait annoncer quelques choses de haut en rebondissement et trahisons. La veuve Arryn était intéressée par tout cela. Cependant elle restait silencieuse, elle n’avait pas la force de parler pour tout ce ridicule spectacle qu’ils étaient en train de livrer. Tout cela promettait d’être exaltant.

CODE BY LUNA

Ce papier avait eu au moins le mérite de réveiller la nièce Arryn. Elle qui, quelques minutes auparavant, était sur le point de tomber d'épuisement se retrouvait capable de sortir une argumentation ficelée, cohérente et claire à l'ensemble réuni d'un Cour qui la remettait en question. Il y avait de quoi se poser des questions, sinon se féliciter de compter parmi soi des personnes pourvues d'une telle intelligence, au moins d'une telle capacité d'abstraction.
Pendant qu'elle sortait toute sa plaidoirie, Varys n'abandonna pas son coutumier sourire mielleux. Le messager était toujours celui que l'on blâmait lorsque le message n'était pas positif. A l'évidence, elle en avait après l'eunuque d'avoir apporté ce papier. Mais qu'aurait-il pu faire d'autre? Doutait-elle de son intégrité dans la Cour?
A un moment, le Maître des Chuchoteurs eût manqué de répondre que cette petite n'était pas encore née qu'il était déjà le plus réputé des espions d'Essos et bientôt de Westeros. Une telle désinvolture avait parfois de quoi rebuter celles et ceux qui s'en étaient sortis par eux-mêmes, sans nom ni fortune, et qui avaient eu à gérer bien plus qu'un vulgaire procès à la Cour du Roi pour survivre.

Lui, la guerre? En sincérité, il la haïssait. Dans le rôle qu'il était en train de jouer, jamais il n'aurait été imaginable pour quelqu'un de sensé que le bon et loyal Varys voulût la guerre aux portes de sa chère Citée, détruisant au passage un Royaume qu'il affectionnait tant. « Oh... par tous les Dieux, ma chère Dame Arryn, je vous en prie, n'invoquez pas en cette Salle cette horrible ennemie que nous nommons la guerre. Vos rapports de cause à effet n'honorent que vous ici. Ne nous incluez pas, par la plus grande des pitiés, trop vite dans votre logique. » L'eunuque semblait véritablement choqué à travers ses mots prononcés dans un petit couinement doucereux d'indignation. Une chose était certaine, en venant à Port-Réal, elle affichait plus que vouloir acquérir la régence légitime du Val. Il n'avait pas eu totalement tort ce jour là, dans la salle du Conseil, d'avertir les autres membres de l'autorité de la Couronne.

Du meurtre? Tiens, c'était donc une première que cela était évoqué publiquement, avec autant de notables et de courtisans de la Cour. Certains suivaient ce qu'il se passait comme s'ils avaient été au cirque, sans véritablement écouter ce qui avait été dit.

« Permettez-moi en revanche, dans toute l'humilité qui est mienne, de bien vouloir préserver la présomption d’innocence à l'encontre de notre cher Grand Argentier. D'autant que ce dernier est aux abonnés absents de cette cérémonie. Préservons notre temps pour y voir plus clair. Il eut un petit ricanement mielleux tout en frottant quelques secondes ses mains poudrées. Sachez, ma très chère Dame, que vous avez le plus admirable et le plus sincère des respects des humbles membres du Conseil Restreint. Mais entendez bien également que ce Conseil attend le respect que les sujets de la Couronne lui doivent. Tous les sujets, de toute évidence. Il serait préjudiciable de remettre en question l'intégrité actuelle de notre Conseil. Aussi, assurez-vous bien qu'une seule personne a accès au sceau de sa Seigneurie la Main, Varys fit un regard mielleux vers Eddard Stark, il s'agit de la Main elle-même. C'est un fait. Je suis dans le regret, dit-il en se mettant à rire doucereusement, de vous annoncer que Jon Arryn était suffisamment prudent pour ne pas laisser se balader tel un petit vaurien son sceau. Supputer le contraire serait remettre en question l'intégrité de notre regrettée Main. »

Nouveau sourire mielleux, yeux coulant de bonne volonté et calme. Il reprit.

« Toutefois, j'accorde à titre personnel crédit à vos doutes. Pensez néanmoins que le Grand Mestre Pycelle et le Grand Septon ont préféré garder secret ce fidéicommis le temps de l'analyse de sa véracité. Nous ne sommes, à nous trois, que les humbles messagers d'un parchemin qui nous a été successivement remis. Remis par la première personne présente auprès de Lord Jon. Son dévoué écuyer, Hugh du Val. Tout aussi étrange que je ne perçois pas dans cette masse humaine le visage connu de cet être cher à Lord Jon... »

Etrange, n'est-ce pas?

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'Dé 6' : 2