À Lord Tarly, seigneur de Corcoline, protecteur des marches.

Il faut vous faire une raison Lord Tarly. Votre fille n'a plus sa place à Port Real. Elle ne veut que cela soit dit, vous la connaissez, elle refuse qu'on voit sa douleur et en cela elle est une digne Tarly. Mais il vous faut la faire rappeller à vos côtés. Depuis l'exécution de Danaerys Targaryen, sans que personne ne comprenne pourquoi, elle dépérie. Elle ne mange plus, ne dort plus et je l'entends toute les nuits se réveiller en sursaut, hurlaint à pleins poumons. Cela reste cacher puisqu'elle refuse d'aller voir un mestre. Mais je vous en supplie, elle va finir par mourir si jamais vous la laisser à Port Real. Si vous avez en soit un peu d'amour pour Leyïa Lord Tarly, je vous en supplie, faite la revenir, même si elle vous jure que tout va bien. J'aime cette enfant comme si elle était ma fille et elle n'est plus que l'ombre de soit même. Il faut qu'elle puisse rentrer à Corcoline, à Hautjardin même. Je sais à quel point elle aime cette ville et à quel point elle apprécié Lady Tyrell. J'ai même cru comprendre que Talla lui manque.

Votre dévouée servante, Septa Varsilis

Inconsciente de la lettre qui était partie voilà quelques jours en destination de mon père, je m'étais préparée. Cette nuit encore les rêves m'avaient fait hurler, je voyais sans fin le sang qui coulait sur mes mains, les larmes sur mes joues. Et puis je hurlais. Je criais à m'en faire exploser les poumons et c'était Septa qui venait me chercher, me prendre dans ses bras comme si j'étais sa propre fille. J'avais tellement peur. Je voyais le visage de celui que j'avais tué partout. Je marchais dans les couloirs du donjon rouge et je le voyais, comme une ombre qui me hantait. Devant mon miroir, je gommais les cernes de la nuit cassiement blanche que j'avais passé. Je devais être présentable en toute situation. Le procès en faisait partie. Le maquillage masquait les défauts que la fatigue avait fait naître. Je mis une robe très cintrée que je fis serrer au maximum par ma cameriste. J'etouffai mais au moins je sentais quelque chose. J'étais malade mais d'une maladie qu'aucun remède n'aurait sut guerrir. La langueur qui avait prit possession de moi me mettait tellement mal. J'avais envie de m'enfermer dans ma chambre, de me rouler en boule sous ma couverture et de ne plus jamais en sortir. Le départ prochain de Myrielle m'avait mise encore plus mal. J'avais enfin compris les dangers de Port Real. Même la présence de Joffrey n'arrivait plus à me faire sourire. Un haut le coeur m'arracha un sanglot. Je n'arrivais à comprendre de quels mots je souffrais.

Je pris la direction de la salle du trône où je savais le procès se dérouler. Je ne comprennai pas pourquoi j'étais venue. Je n'y étais pas obligée mais je voulais toujours être au coeur des intrigues. Même si je risquai de mourir pour ça. Je sentais mon pas chancelant et heureusement pour moi, derrière moi ce trouvait Nicholas dans son armure aux armes des Tarly. Il me soutenait mentalement, mais je sentais son appui derrière moi. Il avait bien remarqué mon pas qui manquait de sûreté, ma respiration difficile. Le corset me cisaillait la poitrine. Je me tenais là, perdu dans la foule, muette, bien différente de d'habitude. Je cherchais même Sansa des yeux. Elle comprendrai peut-être ma douleur et j'en avais marre de la haïr. J'en avais marre de haïr. Finalement, je n'avais pas de vraiment menti dans ma lettre. J'avais peur de ce dont j'étais capable. J'avais peur de ce sang. Je le sentais encore sur mes bras...

Le moment était venu. Enfin. Le regard gris d'Elhenna se perdit tout en haut des marches qu'elle gravissait, sur les portes de chêne bardées de bronze de la salle du trône.
Mégara l'avait habillée et coiffée avec un soin tout particulier. Même si le procès de Lysa Arryn n'avait rien d'un événement heureux, il était pour sa maîtresse synonyme de sa première véritable entrée à la cour. La première fois qu'elle verrait le Roi et Eddard Stark surtout.
Pour l'occasion, la jeune louve était vêtue sobrement, d'une robe d'un gris aussi lumineux que de la neige fondant sous les premiers rayons du soleil. Rien d'extravagant, mais que des tissus et des broderies d'une grande qualité et d'une infinie délicatesse.
Autour de son cou blanc, le pendentif d'argent frappé des armoiries Ryswell et Dustin, un blason au recto, l'autre au verso du bijou. Pour l'heure, c'était la couronne et les deux haches de son père de nom que l'on voyait se soulever sur les prémisses de sa tendre poitrine. Contre son cœur, le cheval noir à crinière rouge de sa mère.
Seules quelques unes des mèches de sa longue chevelure brune avaient été attachées afin de dégager le visage de l'héritière de Tertre-bourg. Le reste tombait dans un flot chatoyant et ondulé de part et d'autre de ses épaules restées nues.
Et c'était tout. Pas de bijoux clinquants, de froufrous inutiles ou de coiffure à la Port-Réalaise. Ici, elle serait Nordienne plus que quiconque.

Orys à ses côtés, Berthold un peu plus loin, elle avançait, la poitrine gonflée d'orgueil et malmenée par les battements féroces de son palpitant, impatient sans aucun doute d'en voir d'avantage.
Quelques marches avant d'entrer dans la salle du trône, Elhenna ralentit le pas, sans toutefois s'arrêter. Elle n'avait pas envie de faire demi-tour, loin de là. Ce qu'il y avait à l'intérieur et ce qui allait s'y passer l'intriguait bien trop pour cela. Non, son allure se faisait plus tranquille au fur et à mesure qu'elle se rappelait les conseils de sa mère une ultime fois. Ne te précipite pas, lui aurait-elle dit à ce moment là. Et aujourd'hui, elle lui obéirait aveuglément. Ou du moins, bien plus qu'à sa curiosité maladive qui lui commandait de hâter le pas afin de pouvoir se rasséréner.

Si le procès de Lysa Arryn n'était pas en cours, si quelques jours auparavant Robert n'avait pas appris l'inceste de sa femme et son adultère, si le monde n'était pas sur le point de tomber en guerre, le petit sifflement qui s'entendait dans l'un des couloirs du Donjon Rouge eût pu paraître léger, amusant et de circonstance.
Or cela ne l'était pas, d'autant plus quand on savait le nom de l'origine de ce sifflement: Varys.
L'eunuque gras enrobé de vert et jaune en cette belle journée de fin du monde déambulait gracieusement dans allées du Palais royal, affublant chacune des personne qu'il croisait d'un sourire plus mielleux que de raison et laissant galoper ses deux yeux globuleux comme une araignée pond ses oeufs au sein des victime qu'elle vient d'achever. Mains, comme de coutume, jointes sur le devant et cachées par ses immenses manches de tissus soyeux, celui qui était à la tête du plus gros réseau d'espionnage de Westeros ressemblait à un troubadour qui rejoignait son lieu de répétition. Les joues poudrées comme pour aller au bal, embaumant tous les endroits par lesquels il passait d'une odeur de citron, Varys s'apprêtait à voir devant ses yeux l'un des plus marquants jours de l'histoire.

Il se faufila parmi la foule qui pénétrait dans la grande Salle du Trône. Un ou deux le remarquèrent au début, puis plus du tout. Ce fut l'occasion pour l'un de ses petits oisillons de lui glisser un mot dans l'oreille, à l'abris de tous les regards qui se précipitaient alors sur les meilleures places à choisir afin d'être aux premières loges du drame qui se jouerait devant tous.
Il aimait bien ces moments où il se trouvait entre tous, oublié, pas vu. Cela lui rappelait sûrement une condition qui avait jadis était la sienne, lui remettant alors les pieds sur terre sur ce qu'il était dans ce monde. Il n'avait jamais eu la prétention d'être quelqu'un d'autre de plus supérieur ou de mieux né. Il était ce qu'il avait fait pour le devenir. Il s'était construit, et on pouvait le tuer, le détruire, on ôterait jamais son parcours plus que remarquable.

Derrière les juges, dans de telles conditions, au moins cinq chaises trônaient pour accueillir les membres du Conseil Restreint. Stannis, Renly, Varys, Pycelle et Littlefinger y trouvaient habituellement leur place. Or, cette fois, l'un avait disparu, l'autre était parti et un dernier allait s'expliquer sur son comportement.
Il ne restait donc plus que deux personnes qui pendant tous les tumultes avaient réussi à se maintenir: Varys et Renly.
L'Eunuque s'installa avec une grâce et une légèreté quasi féminine, lui qui pourtant portait bien son poids et semblait ne pas lésiner sur la bonne chair.

Tout allait donc commencer.
Et l'Araignée, de son regard vitreux observait toute cette foule qui s'amassait. Tous voire peu le regardaient. Mais il était bel et bien là, trônant sur son siège de Membre du Conseil Restreint. Il était là et en savait bien des choses sur ce petit monde. De fait, les courtisans faisaient leur possible pour ne pas croiser ce regard observateur et mielleux, comme entre l'Eunuque et eux un contrat de mutuel respect et de secret avait été signé, et que le moindre regard eût brisé le serment sinon rappelé à quel point il était honteux.
Au final, on laissait l'arachnide dans son coin, sans la regarder. On en oubliait alors l'immense toile qu'elle tissait en silence. Puis un beau jour, on se rendait compte de l'étendue de la toile et du pouvoir d'une Araignée devenue bien grosse et puissante. On devenait alors la proie et la future victime.

Logaan était venu plus d'une fois à Port-Réal, et ceux pour divers raisons plus ou moins importantes. La dernière en date était d'y avoir escorté Elhenna. Mais jamais il n'avait approché de si près les affaires de la cour. Mais lui qui voulait donner un peu plus d'importance à sa famille, trouvait en ce procès une occasion de représenter sa maison... il ne devait certainement pas être le seul dans ce cas. Le jeune homme ne doutait pas que certains devaient se réjouir de ce procès, d'autres le prendre plus mal, d'autres encore n'y voyait surement qu'un divertissant spectacle ... enfin, chacun avait des raisons plus ou moins bonnes de se trouver ici. Il avait décidé de s'intéresser un peu plus à ce qui se passait à la cour et cela commençait par ce procès. Réfléchissant à tout ça, il passa une tenue qu'il affectionnait lors de certaines occasion importantes. Ce qui lui donnait une toute autre allure que celle que lui conférait ses habituelles côtes de mailles et armures. Une fois prêt, il se dirigea vers le donjon rouge..

Logaan déambulait perdu dans ses pensées, le temps qu'il revienne un peu à la réalité, il traversait les allées du Palais royal, en direction de la salle du trône, qui avait été pour l'occasion, aménagée en salle d’audience. Le jeune Lightfoot avait eu vent bien entendu, de ce qui s'était passé concernant la jeune Targaryen. Cela avait été une tragédie et ceux pour plusieurs raison ... les conditions dans lesquelles la jeune femme avait été amenée jusqu'au lieu de son exécution, le massacre de toutes ces personnes pendant l'émeute, etc ... il se demandait d'ailleurs ce qui en découlerait, bien que pour l'heure, ce n'était pas ce qui faisait débat.

Arrivant dans la grande salle du trône, il fut bien surpris en la voyant ainsi bondée, il se doutait que l'évènement allait attirer du monde ... mais ne pensait pas que se serait à ce point. Cherchant un peu où se placer, il cherchait également quelques visages connus, si tant est qu'il en trouve. Il reconnaissait certaines personnes oui, les plus " importantes", mais ne pouvait se targuer de les voir ne serait-ce que comme des connaissances. Bien sur, le Roi Robert était assis sur le Trône de fer, Logaan ne savait que penser de lui à présent, il avait toujours une certaines stature, une certaine présence, mais il n'était plus l'homme qu'il avait été.

Puis continuant de balayer la salle des yeux, il croisa ceux d'Elhenna ... voilà un visage "connu " et même ami. Il tenta de se frayer un chemin au plus près de la jeune femme, suivit de près comme toujours, par Thorne. Tout le monde prenait place, le moment que devait redouter "l'accusée" se rapprochait inexorablement et le regard du jeune homme se posa sur Lysa Arryn. Bien qu'ici ils ne risquaient pas de reproduire les évènements de l'exécution de Daenerys Targaryen, Logaan se demandait tout de même ce que leur réservait ce procès ...

La grande salle où se tiendrait le procès de Lysa Tully bruissait déjà de la rumeur de toutes les conversations entrecroisées que les spectateurs et curieux déjà présents échangeaient à voix basses.
Le Noire-Epée serait lui aussi présent à ce procès. Il l'attendait depuis tellement longtemps maintenant ! Cela faisait plusieurs semaines que son épouse et lui ne parlaient presque que de cela, en oubliant presque leur couple balbutiant. Mais la jeune femme ne vivait plus que pour cela et le Sire de Cordial comprenait qu'il fallait à la brunette venger la mort de son regretté oncle afin de pouvoir construire sa vie future délestée du fardeau de toutes les questions qui l'avaient assaillie après la mort de Jon Arryn.

Le Corbray ferait donc partie de l'assemblée, mais non en tant qu'observateur ou curieux, comme la plupart des gens qui se masseraient dans le tribunal, mais bel et bien en tant qu'un des accusateurs principaux. Lyonel se hâtait d'un pas préoccupé par l'état de santé de son épouse. Quelques jours auparavant, Ashara lui avait annoncé qu'elle était enceinte. Le jeune couple attendait donc son premier enfant et le nouveau Suzerain du Val était encore tout chamboulé par cette révélation. Tant de choses s'étaient précipitées, ces derniers jours pour bousculer la vie tranquille du Corbray ! Il y avait d'abord eu sa confirmation par Eddard Stark au nom du Roi en tant que Lord Suzerain du Val et Gouverneur de l'Est, il y avait ensuite eu cette annonce inattendue mais enthousiasmante qu'il allait bientôt devenir père et il y avait ensuite eu cet empoisonnement dont lui et ser Raymar avaient été victimes par Aiyana sous les yeux mêmes d'Ashara.

Lorsqu'il s'était éveillé, quelques longues heures plus tard, il avait eu l'impression d'être passé sous les sabots d'une colonne de cavaliers harnachés pour la guerre et lancés à grand galop !
Et puis tentant de rassembler péniblement ses esprits pour se souvenir de ce qui avait pu se passer, il s'était rendu compte qu'il avait été dépouillé de sa fameuse épée, Dame Affliction et en avait été mortifié tant l'ancestrale lame représentait une partie de l'orgueil dont sa Maison pouvait se prévaloir…

La soudaineté de l'impact de tira brutalement de toutes ces réflexions qui accaparaient son esprit. Il se retourna instinctivement pour rattraper par le bras la jeune femme qu'il venait de bousculer d'un coup d'épaule inattentif alors qu'il allait faire son entrée dans la salle du jugement.

– Oh ! Je suis désolé !, s'empressa-t-il de reconnaître alors que le jeune femme prenait appui sur son bras pour ne pas finir par terre. D'un geste ferme mais prévenant, il l'aida à se redresser complètement avant d'achever de s'excuser. – Veuillez accepter mes excuses, ma Dame, avança-t-il un brin navré. – J'avais l'esprit ailleurs et je n'ai pas regardé où j'allais…

Alors qu'il lui présentait ses excuses, il remarqua au cou de la jeune femme un pendentif symbolisant deux haches croisées surmontées d'une couronne...

La force de l'impact tira soudainement Elhenna de ses pensées tandis qu'un bras fort – le même qui était à l'origine de son chancellement – la retenait avec fermeté afin de lui éviter la chute. Orys n'avait même pas eu le temps d'intervenir et Berthold était bien trop en arrière pour espérer prévenir quoi que ce soit.

La jeune louve planta son regard dans celui du fautif qui lui présentait maintenant ses excuses. Une fois son équilibre complètement rétabli, elle lui répondit d'un air tranquille :

- Ce n'est rien. Moi-même, j'étais distraite, sinon, je vous aurais évité.

Le regard curieux de l'héritière de Tertre-bourg ne pouvait s'empêcher de courir sur l'homme, tandis qu'elle se demandait qui il pouvait bien être. Elle connaissait les nobles de réputation mais rares étaient ceux qu'elle avait déjà réellement rencontrés. Celui-ci était grand, d'une belle stature. Il avait la posture d'un Lord d'importance et Elhenna repéra rapidement le blason de sa Maison sur les différents bijoux qu'il portait. Les trois corbeaux... La jeune femme fit un effort pour se souvenir du nom de ceux qui possédaient cet emblème.

C'est à ce moment là que deux visages familiers firent leur apparition. Ades et l'inébranlable Vasgard. Aux mots du fils Overton, Elhenna ne pu retenir un franc sourire, tandis qu'elle lui répondait :

- Ades, je pensais bien vous voir ici. Et non, rien de grave, bien que Lord Corbray soit doté d'un sacré coup d'épaule, j'ai la chance d'être faite d'une matière plus solide que d'autres.

Elle ironisait, bien sûr car elle ne doutait pas qu'au vu de la facilité avec laquelle il avait failli la mettre à terre, juste par un simple mouvement d'épaule mal calculé, elle aurait été projetée bien plus loin s'il n'avait eu le réflexe de la rattraper ou, si le coup d'épaule avait été volontaire.

Pycelle

La marche lente, Pycelle semblait être constamment sur le point de franchir la porte qui séparait les vivants des morts. Le corps tremblant, le dos vouté, il avançait péniblement dans la grande salle du trône, là où aujourd'hui, le destin de Lysa Arryn serait décidé. Il savait qu'il n'était probablement pas dans la meilleure des situations, mais le vieillard avait encore de la ressource malgré les apparences. Ses yeux se posèrent sur les différentes personnes déjà présentes quand il vit une jeune fille se faire bousculer par Lyonel Corbray. Si son regard traduisait la lassitude et une grande fatigue propre à son âge, intérieurement, voir le Corbray ne l'enchantait guère tant et si bien qu'il se concentrât sur la demoiselle plutôt que les deux hommes à ses côtés. S'en approchant, il observa Elhenna.

« Sachez mademoiselle que si vous en avez besoin, je pourrai vous recevoir... »

Après tout, ne venait-elle pas de dire qu'elle avait reçu un coup d'épaule ? il semblait avoir des difficultés à l'observer dans les yeux, son dos plié ne l'aidant en rien mais au final, son regard pouvait très bien se poser ailleurs, l'attention restait la même, la soignée, si elle en avait besoin... Il se racla la gorge, portant sa main à sa bouche en s'écartant légèrement du petit groupe.

« Veuillez m'excuser »

Bien qu'il aurait aimé rester après du joli brin de femme, la présence proche du Corbray ne le rassurait guère et puis avec ses jambes si lourdes, il valait mieux pour lui ne pas trop se fatiguer et prendre rapidement place. Rejoignant le reste de ses collègues du conseil et attendant patiemment que le procès débute. Ses yeux trouvèrent leur route après de Varys, ce fourbe d'eunuque tentait de le remettre en cause, capable de tout pour sauver sa place, mais une chose était sûre, c'était une chose qu'ils avaient en commun...

CODE BY LUNA

Lysa Arryn

L’ancienne régente du Val avait passé les derniers jours dans des appartements coquets pour quelqu’un allant droit devant un procès pour trahison. Son petit Robin était à ses côtés rendant l’attente du dénouement de tout cela plus supportable.

Surprotégeant son bébé, la veuve Arryn avait vu d’un très mauvais œil qu’on lui arrache son enfant ce matin-là, le mettant au bon soin de cette lady Alys Shett. Lysa avait demandé à des chevaliers qui lui était encore fidèle de se renseigner sur cette gamine, qui se révélait être une vassale des Royce, fille de chevalier, suivante d’Ashara. Tout pour qu’elle soit détestable aux yeux de l’ancienne Tully.

Des gardes suivirent peu de temps après qu’on le lui ait arraché son fils. Lysa Arryn avait l’œil sombre. Elle suivit les gardes calmement jusque dans la salle du trône. La femme fut surprise du monde présent. Ses yeux balayèrent la foule avide de savoir ce qui adviendrait de la femme de l’ancienne main. L’accusée trouva cela déplacé, tout cela car la mort d’une princesse Targaryen avait déraillé et qu’ils voulaient voir plus de sang ? Mais elle ne se laissa pas déstabiliser, et avança tête haute, snobant tous ses rapaces ayant les yeux rivés sur elle.

Elle s’inclina devant le Roi et la Reine, bien que pour Cersei, l’ancienne régente le fit de mauvaise grâce. Ce qui la rassura ce fut que son fils n’était pas dans la salle et qu’il n’assisterait pas à cette terrible mascarade. Au moins les valois savait ce que représenter l’héritier de Jon et que son fragile état ne lui permettrait pas d’assister à un procès qui n’a pas lieu au porte de la lune.

Lysa rejoint le banc de l’accusé et attendit, le visage fermé que tout cela commence. Elle fusillait de temps en temps, des regards trop curieux où des murmures trop peu discret.

CODE BY LUNA

La jeune femme avait cherché à rassurer immédiatement le Corbray en avouant qu'elle même était elle aussi distraite et n'avait pas regardé où elle allait. Ces quelques mots aimables permirent au Noire-Epée de cesser de s'en vouloir trop lourdement bien qu'il resta toutefois assez gêné par la situation. J'aurais pu lui faire très mal, tout de même ! Mais la jeune inconnue n'avait rien et ne lui en voulait pas et c'était tout ce qui comptait.

Le Sire de Cordial allait se retirer poliment lorsqu'il entendit quelqu'un s'adresser à la jeune lady et lui. Il reconnut immédiatement l'homme à l'allure si singulière qui s'approchait d'eux. Ades Overton ! Lui ici ? Le Corbray se souvenait parfaitement de ce jeune héritier d'une obscure maison nordienne qu'il avait rencontré à Winterfell lorsqu'il avait cheminé jusqu'à la demeure Stark en compagnie de Yohn Royce… Il se souvenait d'un homme très cultivé et à la vivacité d'esprit remarquable qui, malgré un handicap évident à la jambe s'était intéressé à la lame en acier Valyrien du Corbray. Lyonel se souvenait également d'une longue discussion qu'ils avaient eu tous deux au sujet du développement de l'activité portuaire du fief d'Ades. Les deux hommes s'estimaient réciproquement, semblait-il au Suzerain du Val. Elle s'appelle Elhenna…, nota le Corbray lorsqu'Ades fut tout près d'eux. A l'évidence, le nordien connaissait bien le jeune femme ce qui, aux yeux de Lyonel, en faisait obligatoirement une ressortissante du Nord. Les raisonnements du Corbray étaient parfois assez basiques mais le bon sens dont il faisait généralement preuve rattrapait la plupart du temps les connaissances limitées qu'il avait des autres provinces des Sept-Couronnes. Le Corbray n'avait pas été un élèves des plus assidus, dans sa jeunesse. Tout le contraire d'Ashara qui brillait si souvent par les connaissances très larges dont elle pouvait faire étalage sans effort.

– Tout semble aller bien, Ades !, répondit le Sire de Cordial avec un sourire qui était autant dû au trait d'humour du nordien qu'à la satisfaction toute personnelle que Lyonel ressentait d'avoir pu remettre immédiatement un nom sur ce jeune homme qu'il appréciait. – Me présenterez-vous cette jeune femme que vous semblez bien connaître ?, poursuivit-il avant de se tourner vers elle et de lui sourire à son tour. Il constatait à la réponse de la jeune femme qu'elle semblait savoir qui il était. – Je n'ai malheureusement pas encore l'honneur de vous connaître…

Le vieux Pycelle vint interrompre brièvement leur conversation avant de s'éclipser devant l'ostensible attitude de mépris du Corbray pour cet homme qu'il ne connaissait que depuis quelques jours et dont Ashara lui avait expliqué qu'elle le savait à la solde de la Reine et qu'elle le pensait à la fois un peu lubrique et vénal.

Ce ne fut que lorsque le vieux mestre s'éloigna d'eux que les trois jeunes gens pénétrèrent dans la salle du trône pour assister au jugement. Lyonel prit congé des deux nordiens pour aller s'asseoir sur le banc des accusateurs et témoins de l'accusation de Lysa Tully sans oublier d'aller saluer Lord Eddard, qu'il connaissait depuis quelques moins pour avoir quelque peu séjourné chez lui puis le Roi Robert en s'inclinant plus bas pour marquer le respect du nouveau Suzerain du Val à son souverain.

Lysa Tully fut amenée et traversa la salle la tête haute, défiant tout le monde du regard.
Les choses sérieuses allaient enfin commencer !

La salle commençait à se remplir pour le procès de Lady Arryn. Si la salle du trône était calme et vide au début elle laissait place à une salle remplie mais calme, un calme dû à tous ces charognards qui veulent voir la veuve avouer ses torts.
Jaime se tenait non loin du Roi vautré dans son fauteuil de fer, avec pour seule vraie amie sa vinasse.
Le chevalier de la Garde était resté de marbre à l'entrée de chacun des arrivants et avait simplement exécuté un signe de tête à l'arrivée de Sir de Castral Roc son père.
Jaime reconnu certains des "invités" tandis que d'autres lui étaient inconnus, mais de tous il s'en fichait royalement. Que ça soit la belle amie de Myrcella qu'il avait laissé tombé lors de l'exécution de la Targaryen ou alors ce boiteux Overton.
Jaime s'intéressait au sort de tous autant qu'il s'intéressait à celui de Lisa Arryn. Il était curieux de savoir cependant quel sort allait lui réserver le jugement du Roi, un jugement en théorie si juste. Allait elle finir dans un bel état comme avait fini la fille de ce fou d'ancien Roi ?

Lysa Arryn ne s'était pas bonifiée avec l'âge, déjà qu'avant elle n'était pas un grand cru, maintenant elle ne valait pas mieux qu'un vin de très bas prix. A choisir entre une des deux truites pour frétiller, Jaime aurait plutôt pris l'épouse de Lord Eddard Stark.

Un soupir sorti de la bouche de Jaime et il baissa la tête quelque secondes avant de porter son regard sur l'assemblée. Par tous les foutus dieux de ce monde la journée allait être longue.

Elhenna sourit en retour au nouveau Suzerain du Val d'Arryn, tandis qu'Ades les présentait officiellement. Elle hocha légèrement la tête en plantant son regard curieux sur l'homme qui lui faisait face, tout en s'adressant à lui :

- Enchantée Lord Corbray.

Elle lui aurait bien dit que c'était un plaisir de le rencontrer mais l'endroit et l'événement surtout, ne s'y prêtaient pas vraiment. Une première rencontre musclée en tous cas, s'amusa-t-elle intérieurement.

Son regard s'arracha du Sire de Cordial lorsqu'un vieillard qu'elle n'avait pas vu approcher s'adressa soudainement à elle.

- Sachez, mademoiselle que si vous en avez besoin, je pourrais vous recevoir...

La jeune louve haussa un sourcil, se demandant où il pouvait bien vouloir en venir lorsqu'elle comprit finalement qu'il avait du être témoin du coup d'épaule dont elle avait été victime. Le fait qu'Ades l'appelle « Mestre » finit par la convaincre qu'il devait penser que peut-être elle aurait besoin de lui pour se soulager de quelques douleurs. Elhenna en aurait volontiers ri en se targuant de ne pas être une pleureuse s'il n'avait pas eu l'air d'être un homme important – malheureusement, elle n'avait pas retenu son nom – au vu du ton employé par l'héritier de Fort-de-Glace. Enfin, le jeune homme semblait être d'une courtoisie à toute épreuve. Peut-être aurait-il parlé de la sorte à n'importe quel Mestre en fait.

- Je vous remercie mais je ne pense pas que cela s'avérera nécessaire, lui répondit-elle simplement, d'un ton aimable.

Le vieillard fila ensuite sans demander son reste, visiblement pressé de rejoindre la Salle du Trône. Ils lui emboîtèrent alors le pas et, à partir de ce moment là, le cœur d'Elhenna se mit de nouveau à battre plus fort. C'était maintenant. Ils se frayèrent un chemin au plus près possible, grâce à Vasgard et à Orys. Berthold, pour sa part était resté en retrait. Il n'aimait pas la foule et préférait se tenir là où il pourrait à loisir observer l'objet de sa mission. *Pour le Maître*, songea-t-il très fort.

C'est à ce moment là qu'un visage bien connu d'Elhenna fit son apparition, non loin d'eux. Logaan l'avait repérée au milieu de la foule et avait réussi à se rapprocher d'elle, Thorne non loin derrière.
La jeune louve lui adressa un sourire complice, le présentant à Ades. Elle était ravie que ces deux là se rencontrent finalement plus tôt que prévu.

Tout le monde achevait de prendre place et elle ne pu retenir un sourire lorsque l'héritier de Fort-de-Glace lui glissa à l'oreille que le moment d'être attentif était venu. Elle était entièrement d'accord. A cet instant précis, toute son attention était dirigée vers ce qui se passait droit devant elle et sur tous ceux qui s'y trouvaient.

Ses yeux gris se posèrent d'abord sur le Roi, assis sur son imposant trône, une coupe de vin à la main. Ainsi, c'était pour lui et la femme qu'il aimait jadis que ses deux pères lui avaient été arrachés ? Etait-il au moins un bon souverain ? Elle en doutait. Elle passa nerveusement une main dans ses longues boucles brunes, le visage solennel. La jeune louve survola la Reine et, alors qu'elle allait porter toute son attention sur Eddard Stark, l'accusée fit son entrée.

Elhenna lui jeta un regard circonspect. Quoi, c'était elle ? Elle retint difficilement un froncement de sourcils, se disant que si sa sœur lui ressemblait physiquement, la Main du Roi avait bien perdu au change en n'épousant pas sa mère. Sa très chère mère, encore belle et visiblement dotée d'infiniment plus de fougue que cette vieille truite jetée hors de la rivière. Enfin, Catelyn Stark était sans doute mieux conservée que sa cadette. Tout du moins, elle l'espérait pour son Suzerain.

L'héritière de Tertre-Bourg reporta alors toute son attention sur Eddard Stark. Elle sentait son sang bouillir plus fort au fur et à mesure qu'elle le détaillait et qu'elle se retrouvait en lui. *Je lui ressemble !* Les mêmes cheveux bruns, les mêmes yeux gris, le même air solennel...

Elle retint un frisson, tandis que sa main gauche avait attrapé l'unique bijou qu'elle portait autour du cou et qu'elle le serrait, plus fort que de raison, imprimant le blason Dustin et le blason Ryswell au creux de ses doigts blanchis par sa poigne vigoureuse.

Le Roi avait prononcé quelques mots et c'était à présent au tour de sa Main de prendre la parole. Elhenna l'écouta avec une attention toute particulière, guettant la moindre intonation, le moindre geste qui aurait pu lui sembler familier. Elle se forçait à respirer le plus doucement possible, afin de calmer les battements toujours affolés de son cœur. Et s'il la voyait, là, maintenant ? Et s'ils la voyaient, pensa-t-elle soudain en jetant un nouveau regard au Roi. Heureusement, la foule autour était dense. La jeune femme reporta finalement son attention sur Lysa Arryn, guettant sa réponse avec une curiosité non dissimulée.

Pycelle débarqua dans la salle, ressemblant à une vieille chariote qu'un paysan traînait depuis des siècles. Quel bel imposteur, ce vieux pervers ! Il avait tout d'un jeune homme, gambadant dans les couloirs sombres pour aller jusqu'aux lits de prostituées. Il était l'incarnation de l'hypocrisie même. Varys, lui, n'avait jamais été hypocrite. Il ne simulait rien, il dissimulait. Ce n'était pas la même chose. Le Mestre, lui, avait tout pour rebuter un esprit tel que celui de l'Araignée. Tout chez ce vieillard inspirait le mépris, ce qui n'empêcha guère le Maître des Chuchoteurs de ne rien laisser transparaître lorsque son collègue au Conseil Restreint vint prendre place.
Varys l'observait de son regard vitreux. Il ne lui fit cependant aucun sourire mielleux. Rien de tout cela. Pycelle avait essayé de le faire tomber, et rien ni personne ne tentait de telles choses sans en vivre les conséquences. Beaucoup avaient dit que Varys avait tout inventé et que la mollesse de Pycelle avait empêché une réaction trop violente. Mais cela était bien évidemment faux. C'était mal connaître Pycelle, qui certes n'avait pas le réseau d'espionnage de l'Eunuque, mais se trouvait bien plus malin qu'il ne le laissait entendre. En cas de fuite, sans-doute aurait-il était le premier à courir devant tout le monde, laissant femmes et vieillards derrière lui. Lui qui avait l'air si vieux n'était finalement pas ce qu'il laissait transparaître.

La salle de calma.
Puis Robert prit la parole. Sa voix, ou plus particulièrement ses vulgaires paroles, avaient de quoi de faire sursauter l'Araignée. Il se contenta seulement de tourner la tête vers le Roi, le regardant d'un oeil particulièrement désespéré. Il se permettait évidemment ce genre de regards, les autres étant trop occupés à regarder Lysa.
Puis Stark fit appel aux bons soins de Varys pour occuper la place d'un Juge. L'Eunuque tourna la tête vers la Main du Roi, regarda juste à ses côtés le siège vide du dit Juge, puis fit un sourire particulièrement mielleux. Que les Dieux n'avaient-ils pas foutu dans la tête de Stark pour faire ce qu'il venait de faire? pensa-t-il intérieurement. Un ordre si bien déguisé n'était pas chose à refuser.
Soudainement, les regards s'étaient portés vers le Maître des Chuchoteurs qui n'avait, pour sa part, pas laissé une minuscule marge d'avance aux autres sur lui. A peine comprenaient-ils qu'on l'appelait qu'il était déjà debout. Il fit une révérence mesurée, puis vint s'installer dans un autre fauteuil.

Ses yeux vitreux se portèrent dans un premier temps sur Lysa. Derrière elle, sur les côtés, ce public uniforme que l'Eunuque n'observait pas. Ou plutôt, qu'il ne semblait pas observer.
A dire vrai, il ne l'avait jamais aimé. Elle était trop folle pour être écoutée. Il préférait de loin l'honnête politesse de sa soeur. Mais les deux Tully ne l'avaient jamais apprécié, lui, l'Araignée de Port-Réal. Et il fallait avouer que cela était réciproque.

Elle se tenait donc là, la maîtresse de Littlefinger? Et lui, où était-il?
Varys l'ignorait. Il avait eu quelques rumeurs, quelques pépiements, mais tous tout aussi inaudibles les uns que les autres. Il fallait savoir trier ses informations, bien que cela eût été particulièrement difficile que de voir qu'on ne disposât de rien d'autre que des mensonges. Baelish avait complètement disparu de Port-Réal. La seule information valable restait qu'on l'avait vu monter dans son bateau.
Mais le bateau avait disparu. Tous ses informateurs des grands et petits ports avaient affirmé qu'ils ne l'avaient pas encore vu arriver. Il ne restait plus qu'à attendre.

Puis les deux yeux globuleux de l'Araignée s'arrêtèrent sur Ades Overton. C'était donc lui que voulaient voir Robert et Ashara à la place de Baelish? Qu'il était jeune, ce pauvre petit être. La bête tentait d'analyser sa future proie. Il était en avance sur d'autres, ici. Le seul même à savoir cette potentialité. Il ne fallait pas user trop vite de ce gain. Tous, autour, ignorait tout ce qu'il pouvait savoir. Ils ignoraient tellement de choses que c'en était presque terrifiant et apitoyant pour eux.

Et Varys, lui, continuait à sourire de ses lèvres fines et doucereuses. Comme une fissure onctueuse au milieu de sa face grasse poudrée, cette bouche ne laissait pas indifférents les plus inquiets des observateurs.

Leyïa se tenait là, droite dans sa robe si belle, un rien chancelante. Le soleil de Corcoline veillait fermement à ce que personne ne s'en aperçoive, mais derrière elle, son épée lige surveillait le moindre des mouvements de la jeune Tarly. Il la savait fragile, il savait qu'elle avait été terriblement en danger mais comme tout le monde, il ne savait ce qui pouvait traverser les pensées de sa maitresse. La blonde ne voyait rien du procès qui se déroulait sous ses yeux. Elle était simplement là parce qu'elle le devait. Être jolie, ne rien dire, observer.

Lorsque Myrielle s'approcha d'elle, Leyïa ne put s'empêcher de lui jeter un regard dans lequel toute sa douleur était visible. Si la jeune femme ne laissait que rarement tomber le masque, elle le faisait avec une facilité déconcertante devant celle qui avait su dompter son cœur de cheval sauvage. La lionne et la chasseuse étaient dangereusement amies et quiconque se seraient trouvés sur leur passage lorsqu'elles échafaudaient des intrigues toutes plus sombres les unes que les autres auraient détourné les yeux devant tant de noirceur. Il y avait à craindre des deux femmes qui malgré la faiblesse de leur sexe savaient pourtant faire tourner le monde dans le sens qu'elles désiraient. Et pourtant, aujourd'hui, la Tarly était presque faible. Rien ne transparaissait mais ses jambes étaient encore flageolantes. Le maquillage cachait à la perfection les traces mais la mascarade serait surement un peu grosse pour la Lannister. Leyïa glissa sa main dans celle de son amie, serrant fortement. Si sa poigne voulait tout dire, rien sur son visage ne laissait présager ce qu'elle ressentait.

La blonde sursauta aux paroles du roi. Les cris, les hurlements la terrifiaient depuis l’exécution. Elle détailla l'assemblé, son regard de cristal se posant tour à tour sur Arthur et Jaime. Les deux hommes n'avaient su la sauver et elle ne devait la vie qu'à Oberyn Martell. Son père avait tort lorsqu'il jurait les hommes du Sud dangereux. Arianne et Oberyn lui avait tout deux sauvé quelque chose. Ses prunelles se firent plus dures, brulant de la rage sauvage de la vengeance. Elle leur ferait payer, elle ne savait encore comment mais elle le ferait. Puis elle détourna les yeux, laissant leur claire lueur se tourner vers Myrielle. Elle seule savait qu'elle pouvait encore sauver son âme damnée. Leyïa ne laissait rien paraitre derrière son masque si fin qu'il épousait à la perfection son visage. Mais son cœur et son esprit avait été brisé. Elle voyait partout se cadavre dangereux qui s'élevait, même dans ses rêves pour lui rappeler l'odeur du sang.

Ils vont s'entretuer.... souffla-t-elle.

C'était un murmure, à peine perceptible. Mais sa frayeur se lisait dans sa voix. Myrielle la comprendrait, cette peur qui lui déchirait l'estomac comme si le mort sans visage lui plantait une arme en plein ventre. Elle ne se rappelait même plus de celui qu'elle avait tué et pourtant, les yeux du mort la hantaient. Le soleil de Corcoline commençait à perdre de son éclat.

L'échiquier semblait avoir placé ses pièces.. Le procès aurait eu cela de bon qu'il faisait rire la lionne d'une malice inavouable là ou certains aurait pu y voir une certaines craintes pour la suite des événements. Mais Myrielle n'honorait que rarement les principes des lâches. Elle aimaient affronter ses démons en secrets et sous tutelle d'une certaines emprise des conséquences.. C'était ici l'expérience de constater la défaite et d'en découdre les réactions des perdants. Le Val contre la couronne, Le Val vainqueur, comment ce bon Robert aurait t-il pu tenir ses positions..

C'était par ailleurs assez stimulant, pour ne pas dire enivrant, même si à cela, la détresse de sa jeune amie lui fit presque regretter ce sourire charmant, qu'elle avait eu pour son oncle Tywin. Leyïa semblait en point de perdre son masque, de perdre sa force, mais la lionne compris bien vite qu'il était de son devoir de prouver au monde que la rose ne se laisserait pas abuser avec autant de facilité.. C'était une honte, mais surtout inenvisageable pour une Lannister atteinte de la fièvre nommée "dignité". Myrielle resta le torse haut, fière, sans doute abusé, mais tenant sur lui de ces allures dissuasive qui ne laissait pourtant rien paraître de cruel..

Elle scruta encore la salle, écoutant à demi attention tout ce qui venait de ce passer.. Elle sourit même en y voyant Alïstair, qu'elle ne pu s'empêcher de combler d'un sourire chaleureux et sincère. Ses pensées allaient néanmoins à son amie, à sa détresse et à ce qui aurait pu lui faire redorer ses épines. Il fut d'ailleurs étonnant de penser que Talla et elle soient en mauvais termes en de si grave instant..
Myrielle resta cependant posée, protectrice tel une mère lionne ventant sa progéniture.. Elle regardait avec son amie l'étendu de cette bataille dont le jeu ne faisait aucun doute sur sa maestra.. Elle esquissa un sourire aux paroles de Leyïa.. Ils allaient surement ce tuer oui, mais tuer à coup de déshonneur et de papier flamber.. La belle Ashara venant d'entrer l'assistance aurait pu trembler, son allure et ses cheveux bruns laissant paraître toute sa détermination.

" Ne t'inquiète pas " lui dit t-elle d'une voix suave et invisible.. " Je suis là, Leyïa.. Je serait toujours là.. laissons les mourir .. Les fleurs comme toi ne meurt pas.." La lionne garda son allure imposante.. Il faudrait sans nulle doute en imposer autant pour faire plier son regard. La main toujours près de son amie, les mots et les étiques auraient eu raison de prendre peur sur cette rose et ce lion qui défiait leur principes..