[La Mer d'Eté][Flashback]Une pause mérité [Harren & Scarlett]

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294, Deuxième lune, Semaine trois - Les Grises Potences, Degrés de Pierre

Les rires fusent de toute part et l'alcool coule à flot sur le pont supérieur. Ce soir le Faiseur est victorieux et l'équipage fête cela comme il se doit. Debout à côté de la barre mon père, impassible contemple ce qu'il aime à appeler, son royaume. Ses yeux pourtant trahissent ce qu'il ressent. De la fierté se reflète dans son regard bleu nuit et il me semble même le voir esquisser un sourire lorsqu'il tourne son visage vers moi assise un peu en retrait. Je lui rend son sourire avant de me diriger vers le pont inférieur. Je lance un dernier regard satisfait à l'horizon. On peut encore y voir lui les flammes dévorant notre cible, bien qu'il ne doive pas en rester grand chose. La nuit est sombre, sans étoile pour nous guider nous devons faire confiance à notre capitaine pour rentrer. Il navigue sur ces eaux depuis vingt ans maintenant et il connait les Degrés de Pierre comme sa poche. La zone où nous sommes est réputée dans tout Essos pour être un repaire pour les pirates, notamment Lysiens. Exactement ce que nous sommes.

Une fois sur le pont inférieur je félicite les quelques hommes attablés entrain de jouer. Ils se sont tous bien battus se soir et ont bien mérités le repos qui les attends. Encore un peu moins d'une heure et nous serons stoppé pour le reste de la nuit. Je me rend alors dans mes quartiers, en temps que second mais surtout fille du capitaine je ne dors pas avec le reste de l'équipage. Je possède ma propre chambre accolée à celle de mon père. Une fois la porte refermée je troque mon amure de cuir et mon sabre avec une robe bleu sombre finement décorée que j'ai récupérer sur l'une de nos prises et des bijoux puis ressors. Je prend une carafe de laquelle des vapeurs d'alcool s'échappe ainsi que deux gobelet de cuivre. Parmi tout les hommes de notre équipage il y en a un qui ne fête rien. Je descend le rejoindre dans la cale où se trouvent les deux cellules que mon père avaient fait aménager lorsqu'il a prit la tête du Faiseur.

L'homme en question, Harren, monte la garde devant comme il lui avaient été demandé. En plus des marchandises nous avons des prisonniers. Six marchands de Myr pour être tout à fait exacte. Je ne sais pas pourquoi mon père les a gardés en vie et pour tout dire je m'en fiche royalement. Je prend un siège et m'assoie en face du pirate. Nous avons dix-huit tout les deux, ce qui fait de nous les plus jeunes du navire. J'aime passer du temps en sa compagnie, je me sens un peu moins différente. Et surtout il est le seule à ne pas faire de remarque sur mon jeune âge. Je lui pose un gobelet devant lui, sur la table et le sert avant de me servir aussi.

Au Faiseur, à son équipage et à Ragnar, son capitaine. Dis-je en tendant mon verre devant moi pour trinquer. Puisse-t-il encore terroriser les marchands pendant des années.

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Encore un peu sonné par l'agitation de la bataille que l'équipage du Faiseur de Veuves venait de remporter, Harren, assis sur un tonneau, aiguisait sa rapière. Il était déjà un homme fait, et avait navigué dans sa jeunesse plus que n'importe quel pirate de son age ... Il se faisait alors surnommer Harren Cinq-Mers, mais la plus part des pirates du Faiseur l'appelaient « p'tit gars » . Bien que l'occupation générale soit à la beuverie et la réjouissance, Harren lui restait silencieux, depuis le pont inférieur, il entendait les éclats de voix des pirates, des Lysiens pour la plupart. Le capitaine de son ancien équipage, sur La Fille du Titan, lui disait souvent que les marins d'un même bateau formaient une grande famille, mais Harren ne se sentait pas spécialement dans une ambiance familiale avec ces pirates. Si il était là c'est parce que Ragnar, le Terrible, la légende, l'avait déniché, et lui avait proposé une place sur son bateau. Si Harren ne voyait la piraterie que comme une basse besogne, il vouait un respect et une admiration immense en vers son capitaine, sur les mers depuis vingt ans, et qui menait toujours ses hommes au combat.

Des chuchotements le tirèrent de ses réflexions, il frappa son épée contre les grilles de la cage, et hurla aux prisonniers de se la fermer. Le nombre de mots de Myrien qu'il connaissait se comptaient sur les doigts, mais « fermez-la » était l'un d'eux... Harren jeta un coup d'œil aux prises du jour, une jolie petite brochette : six marchants gras, vêtus de robes en toile de Myr, assis sur le sol, pleurnichant. Ils étaient pathétiques. Si Harren avait eu le choix, il ne les aurait pas capturés, ils allaient sûrement mourir avant qu'on puisse les revendre, s'entre-dévorant pour quelque chose de gras à manger. Mais Ragnar en avait décidé autrement, c'était le capitaine après tout, et Harren, lui, montait la garde. C'était pas forcément désagréable, après tout, ça ne dérangeait pas Harren de faire la fête, mais il en profiterait mieux dans une taverne quand ils auront mis le pied à terre. En attendant, Harren se préparait à passer une nuit avec ses bottes aux pieds, les prisonniers braillant et les tonneaux d'hydromels celés. Il aurait pu faire sauter le couvercle de celui sur le quel il était assis et se servir une chope, mais il était de garde, et valait mieux pour lui qu'il tienne encore debout si quelque-chose arrivait.

Faisant glisser une dernière fois la pierre le long de sa lame, puis rengaina et s'appuya le dos contre la coque du navire. Un rat égerma d'une pile de caissons, Harren le regarda filer jusqu'à la cage, un marchant essaya de l'attraper et se fit mordre. Il poussa un cri, mais le regard qu'Harren lui jeta lui suffit à redevenir silencieux.
Du bruit se fit entendre vers le haut, et la trappe de la cale s'ouvrit en un grincement. Scarlett en émergea avec des gobelets et une carafe, et vint s'asseoir devant lui, elle avait mis une robe, ce qui n'étonna pas Harren. C'était la fille de Ragnar, la seconde du Faiseur, et la seule femme à bord. Elle choisissait dans les prises de l'équipage les bijoux et les vêtements riches qui lui plaisaient. Elle n'était cependant pas la petite fille gâtée du capitaine, elle participait a tous les assauts, tuant tout autant que les autres pirates avec qui elle traînait habituellement. C'était une femme féroce et il le fallait bien, être une femme chez les pirates ça apporte souvent des regards louches. Jamais plus cependant, et ça, Ragnar avait été clair la dessus.
Harren n'aurait pas dû accepter de boire, mais, il ne devait pas contredire un supérieur, et de plus, ça lui faisait plaisir d'avoir un peu de compagnie. Harren aimait bien la jeune pirate, il discutait souvent avec elle et était parfois désigné pour lui servir d'escorte en dehors du bateau. Le Braavosi doutait qu'elle en ait vraiment besoin, mais Ragnar y tenait.

Il trinqua avec elle, à son père et son bateau, puis vida d'un trait son verre et les resservit aussi tôt. L'alcool est le meilleur ami du marin disait le dicton.

Alors, comment va l'équipage ? Lança-t-il

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Il est vrai que je ne devrais pas faire boire Harren. Mais après tout une carafe pour deux pirates c'est pas si terrible. Et puis il avait bien le droit de profiter aussi de la liesse générale. On vide nos verres en une longue gorgée avant qu'il ne nous resserve. Il me questionne pour savoir comment va l'équipage et vu le bruit qu'ils font je me demande bien pourquoi il pose cette question. Je regarde en direction du pont inférieur et souris. Je crois que les premiers ne vont pas tarder à tomber. Dis-je en me retournant vers le pirate en face de moi.
Il est vrai que dans de telles situations il n'est pas rares de voir quelques membres d'équipage retourner à leurs couches encadrés par un ou deux compagnons. Dans des moments comme celui-ci le Faiseur est plus vulnérable qu'à l'accoutumé ce qui explique que l'équipage n'est le droit de boire que dans Les Grises Potences. Malgré la fierté et la joie régnant parmi les fêtards des deux ponts du navire, il y a aussi, parmi les hommes plus ou moins sobre, une certaine tension, bien que ce soir nous n'ayons pas vraiment grand chose à craindre du fait de notre position. Jamais un navire avec un capitaine ayant un minimum de jugeote ne viendrait en pleine nuit dans les Degrés de Pierre et jamais d'autres pirates ne s'en prendrait au Faiseur, du moins pas dans cette région de la Mer d’Été. En fait le seul qui en soit capable et notre grand ennemi, le Furie Nocturne. C'est pourquoi, cette nuit, le nombre d'hommes désigné pour monter la garde fut augmenté. Mais cela ne sont que de préoccupation de capitaine et à ce moment précis je profite du calme offert par la cale et de la présence d'Harren.

Bizarrement je me sens en sécurité en sa présence. Peut-être est-ce parce que mon père en a fait mon garde du corps lorsque nous ne sommes n'y dans notre repère, ni sur le navire? J'ai confiance en lui et je mettrais ma vie entre ses mains sans hésitation. Est-ce une bonne chose? Je ne sais pas mais peu m'importe. Alors que je m'apprête à reprendre la parole j'entends, venant de la cage où se trouve nos hôtes une phrase qui me fit me retourner vivement dans leur direction. Harren et moi nous parlons en Lysien, et peut-être pensent-ils que nous ne connaissons pas suffisamment le Myrien pour comprendre ce qu'ils se disent. Je leur lance un regard noir et me lève. Doucement je m'avance vers la cellule et leur demande dans leur langue lequel vient de parler. Surprit que je parle le Myrien ils ne réagissent pas tout de suite. Je leur repose encore une fois la question mais sur ce coup en Lysien. Mon tons se fait alors plus dur et les cinq "innocents" se retourne vers le sixième. Je me tourne alors vers Harren et lui demande. Dis-moi, sur le Faiseur, qu'est-ce que l'on fait à ceux qui traite de catin, la fille du capitaine? Sans même attendre une réponse je prend les clés posé sur le tonneaux servant de table et désigne la rapière d'Harren. Puis-je? Il me tend alors son arme et je rentre dans la cage, laissant la porte ouverte, les prisonniers étant liés à la coque par de lourdes chaînes aucuns ne risque de sortir. Je m'approche du marchand qui semble s’aplatir de plus en plus. Arriver à sa hauteur je me penche vers lui. Il essaye de se reculer mais la coque du navire empêche toute retraite. Je fais doucement courir la lame contre son visage et avec un grand sourire lui annonce tout simplement en Lysien : Ouvre encore une seule fois la bouche sans y être autoriser et je te coupe la langue. Et si jamais tu me traites encore une fois de catin, ce que je vais couper c'est ce qui fait de toi un homme. Et cela vaut pour chacun d'entre vous. Une fois les marchands mis au courant de leur situation devenant de plus en plus précaire je ressors de la cellule et après l'avoir refermée je rend son arme à Harren et reviens m'asseoir. Mon visage change alors du tout au tout pour redevenir celui de la jeune femme douce et bienveillante que je suis avec l'équipage. Je bois mon verre avant de reprendre enfin notre discussion.

Je voulais te féliciter pour aujourd'hui. Tu t'es bien battu. Je suis fière de t'avoir parmi nous et même si mon père ne le dira jamais, il l'est aussi.

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Harren avait lancé ça comme ça, pour discuter. Bien sur, il savait comment se portait l'équipage, il savait bien que Tregar le fort avait défié n'importe qui a boire plus que lui, comme à son habitude, qu'un des types chauves de la baie des Serf avait relevé le pari et qu'il étaient entrain de se saouler sous les encouragements des autres pirates, tout ça il le savait. Même si Scarlett était devenue une amie proche, Harren ressentait toujours un infime malaise quand il était auprès d'elle. La relation particulière du pirate avec la fille du capitaine lui valait souvent des remarques des autres matelots jaloux, mais Harren devait bien avouer qu'il s'y cachait une part de vérité. Bien sur qu'il était attiré par la pirate, et comment aurait-ce pu être différant, c'était la seule femme a bord d'un bateau sur lequel ils passaient la plupart de leur temps. Mais aussi vrai que cela puisse être, Harren n'allait pas jusqu'à l'admettre, Ragnar l'avait chargé de la protection de sa fille, et il verrait ces révélations d'un aussi mauvais œil que celle des autres prétendants qui se trouvaient maintenant au fond de l'océan accrochés à des boulets. Bien sur, il aurait pu le dire à Scarlett, elle aurait trouvé un moyen. Mais Harren était un homme de parole et il avait juré à son capitaine de n'être que le garde du corps de sa fille, et c'est ce qu'il serait. Il vidait son verre à nouveau quand les murmures dans la cage se firent plus intelligibles. Il n'avait capté qu'un mot, mais avait compris le principe. Il fit mine de se lever, mais Scarlett était déjà debout. Elle se dirige vers la cage et s'adresse en Myrien aux prisonniers. C'était mauvais pour eux.

Dis-moi, sur le Faiseur, qu'est-ce que l'on fait à ceux qui traitent de catin la fille du capitaine ?

« Mal » lâcha Harren dans un Myrien approximatif. Elle lui fit signe et il tendit son épée.
Ces types allaient découvrir un coté moins agréable de Scarlett, qu'Harren appréciait particulièrement. Elle entra dans la cage et dissuada de façon efficace les marchants de faire leurs malins. À un moment, Harren eu peur qu'elle en tue un pour l'exemple, sachant que ces prisonniers pourraient se revendre cher à Myr, mais Scarlett était le second, et elle faisait plus ou moins ce qu'elle voulait sur le bateau...
Cependant, elle finit par sortir de la cage, se rassit et rendit son épée a Harren. Le jeune Braavosi se mit à rire alors qu'il resservait les deux verres. Ces six-là allaient rester calmes jusqu'à la fin du voyage. Scarlett félicita son garde du corps pour le combat du début de la journée, mais Harren resta modeste, il n'avait fait que son travail, et ce n'était pas un grand exploit que de vaincre des matelots peureux et des marchants obèses. Harren allait répondre quelque chose de drôle quand des cris se firent entendre depuis le pont du bateau. C'étaient les vigies qui signalaient quelque chose (lancer de dé ) . Harren se leva et suivit Scarlett dans les escaliers.

Spoiler:

Le membre 'Harren Chenu' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 6

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