An 298 - Lune 11 - Semaine 3 - Jour 4 ;
Port-Réal.
-Maman, il faut te lever !
Katla poussa un long soupir, se blottissant entre ses draps. Serana tira les rideaux de la chambre, et vint secouer doucement l’épaule sa mère. La tigresse eut un léger sourire en regardant sa fille, qui du haut de ses neuf ans, était déjà très mature ; bien plus qu’elle, certainement. Quittant avec difficulté son lit, la jeune femme put prendre un bain avant de s’habiller d’une robe magnifique qu’un client lui avait offerte, des semaines plus tôt. « Tu ressembles presque à une lady », lui avait dit sa fille la première fois qu’elle l’avait vue la porter. Elle jeta un rapide coup d’œil à sa fenêtre ; le soleil semblait déjà haut dans le ciel, mais Chataya lui pardonnerait sans doute pour ce retard.
Elle ne mangea qu’un fruit acheté au marché le matin-même par Serana, et descendit les derniers escaliers de leur maison pour se trouver dans la boutique qu’elles occupaient, sa mère et elles. Taena se trouvait d’ailleurs là, saluant un client qui s’en allait, visiblement satisfait d’un achat quelconque. Katla s’approcha doucement de sa mère, et déposa un baiser sur sa joue.
-Avec le tournoi de la Main qui approche, les clients se multiplient ! s’enthousiasma Taena.
-C’est une bonne chose alors. Je n’ai pas le temps de t’aider de matin, je suis en retard.
Elle embrassa une seconde fois sa mère, posa un baiser sur le front de sa fille, et quitta la boutique hâtivement. Derrière elle, elle entendit seulement sa mère lui rappeler, comme toujours, de faire attention à elle.
* * *
Katla se dirigeait vers la Rue de la Soie, lorsqu’un stand d’étoffes attira son regard. Elle remarqua alors que les tissus venaient des Cités Libres, elle avait pu en voir de telles à Lys. Elle s’en approcha, curieuse et intéressée ; parfois, les contrées de sa jeunesse lui manquaient, mais elle se rappelait alors qu’elle avait trouvé une seconde famille au bordel, et que son père et le reste de sa famille se trouvait en Westeros, à Dorne. Cela lui réchauffait le cœur.
Remarquant le prix exorbitant des étoffes, véritable arnaque, elle recula brusquement, bousculant quelqu’un qui se trouvait là. Se retournant, elle dévisagea la personne, un homme qui lui paraissait immense.
-Excusez-moi messer, dit-elle, hésitante, frappée par la taille de l’homme.