Je me prénomme Margaery, et ce depuis la première journée de l'année 283. Il est donc difficile de ne pas se souvenir du jour de ma venue au monde. Bien entendu, je n'en ai aucun souvenir, mais cela me fut raconté, preuve que tout le monde s'en rappelle.

<< Le ciel était couvert ce jour là, mais quand ta mère te mit au monde, on aurait cru que son cri avait fait fuir les nuages qui cachaient le soleil. Il brillait de sa lumière bienveillante sur les jardins et inondait la pièce où se trouvait désormais un magnifique bébé tout potelé, tu baignais dans son halo. Et nous, nous baignions dans le bonheur. >> Mon père racontait toujours cette histoire de la même manière. Mon histoire.

Je suis Margaery Tyrell, fille de Mace Tyrell et Alerie Tyrell, petite sœur de Willos et Garlan Tyrell, ainsi que de Loras, avec qui je n'avais qu'une année d'écart, j'aimais donc me considérer comme sa sœur jumelle.

<< Quand le mestre m'a annoncé que je venais de donner la vie à une petite fille, toute la souffrance de l'accouchement me parue lointaine, à des lunes de moi. Après avoir eu trois garçons, que je craignais de plus en plus de perdre s'il devait partir se battre dans une quelconque guerre, avoir une fille était le comble du bonheur. Tu ressemblais tellement à ton frère Loras ! Quand tu avais deux ans et lui trois, on vous prenait pour des jumeaux lorsque l'on se promenait dans les jardins. >>

Depuis mon plus jeune âge, j'évoluais dans un monde magnifique. J'appréciais prendre le temps de regarder, de m'attarder sur chaque détail de ce monde qui m'entourait, mon monde, le Bief. Je savais apprécier la beauté des choses parce qu'elle me fascinait depuis toute petite, cette splendeur omniprésente. Celle de dehors, des jardins luxuriants, des allées fleuries par des pétales de mille et une couleur, comme si les arcs en ciel avaient donnés leurs âmes aux parterres entourant le château, à l'herbe verte, tant qu'elle semblait peinte. Celle dans le palais, des sculptures taillées par les plus talentueux, capables de donner vie au marbre, des peintures splendides aux couleurs si pures que les peintres avaient dû les puiser dans pétales, la beauté incomparable des parures des femmes, et bien entendu celle de mon tendre frère Loras.

Loras, avec qui j'avais passé toute mon enfance, à rire et à chahuter dans les couloirs du palais, que j'admirais pour son physique resplendissant, doux et d'une fraicheur inégalée, mais aussi pour son intelligence, sa délicatesse et son bon goût. Garlan était un protecteur alors que Loras était mon alter ego. Je connaissais son secret, j'étais bien la seule de la famille à être au courant de son goût pour la gent masculine. Cela ne m'avait jamais fait voir mon frère différemment, il restait le même pour moi, alors que Mère, Père ou nos frères auraient eu un sentiment de dégout. Même Olenna aurait mieux compris qu'eux !

<< Si tu n'étais pas ma sœur, j'aimerais peut-être une femme, je l'épouserais et lui donnerais les plus beaux enfants du monde. C'est peut être pour cela que je n'aime pas les ladys... Je suis le frère de la plus belle d'entre elle. >>

Loras et moi adorions aller discrètement nous glisser dans la foule lors des fêtes, pour assister aux spectacles des jongleurs ! Je n'avais d'yeux que pour eux, pour leur art qui me donnait l'impression de flotter.

Je me souviens de l'an dernier, j'avais découvert quelque chose de nouveau, quelque chose de grand, d’incroyable. Le pouvoir de charmer...

<< Tu es splendide dans cette robe Margaery! Tu deviens une femme, tu as les formes parfaites pour faire tourner la tête à bien des hommes. >>

Mes cousines m'avaient couverte de flatteries ce soir là. J'avais enfin eu 14 ans et mes premiers saignement. Je me sentais comme une femme. Je serai bientôt promise à un beau seigneur. Je rêvais du jour où je serais reine. La reine.

On m'avait vantée la beauté de la reine Cersei, ses longs cheveux blonds, ses grands yeux, sa démarche impeccable, son charme froid. Un jour je serais à sa place. Mais moi, je serais avenante, je serais la mère des orphelins de Port-Réal, je serais là pour mon peuple.

Mais ce soir, je voulais me montrer, que l'on parle de moi, que l'on connaisse mes traits sans jamais m'avoir vue, par les dires des autres, émerveillés, je l'espère. Et ce soir là, dans la plus somptueuse de mes robes, je ressentis enfin cette sensation incomparable, qui me rendit légère comme une plume, brillante comme une étoile, délicate comme une rose, qui me donnait la force d'un chevalier. Tous les regards tournés vers moi, sourires pour recevoir un sourire en retour, enjôleur, doux, bienveillant, hypocrite, amical. Un sourire. Puis vint son sourire. Un jeune jongleur torse nu. Ce sourire, que je vois quand je ferme les yeux parfois. Ce sourire, qui me rappelle sa voix lors d'une balade un peu plus tard dans ces jardins que j'aime tant. Ce sourire qui se joignit au mien dans un doux baiser. Mon tout premier baiser. Ce sourire pour me dire adieu. Il m'avait aimé. Pendant un court instant, un coup de foudre adolescent, on m'avait aimé. Et depuis, j'aiguisais ce talent charmeur qui me caractérisait, je travaillais Mon sourire, son expression, ma façade. Celle qui me ferait reine.

Margaery a confiance en elle, mais n'est en rien hautaine, savoir ce qu'on vaut ne veut pas dire avoir une estime de sois démesurée. Elle est noble, mais ne regarde pas le peuple comme si elle valait mieux qu'eux, elle les considère.

Son charme et sa sensualité sont ses armes tels un arc et un carquois dans les mains du meilleur archer des sept couronnes ! Elle n'est jamais vulgaire pour autant, seules les femmes jalouses le disent plus qu'elles ne le pensent, avec hypocrisie bien entendu.

C'est une jeune fille douce et gracieuse, dans ces gestes, actes et paroles. De dehors, c'est une noble soignée, mais se salir en montant à cheval ne posera point problème à cette cavalière passionnée. Elle préfère d'ailleurs les joutes et les faucons aux bals, qu'elle n'apprécie que pour la présence des jongleurs. Elle manie l'art de la manipulation de façon remarquable pour arriver à ces fins au nom de son nom. Elle compte bien honorer les Tyrell et souhaite plus que tout au monde les mener jusqu'à la couronne. Elle jouera de son charme et de son art pour réaliser son rêve: Devenir reine. La reine.
Derrière ses grands yeux de biche se cache une grande intelligence et non de la naïveté comme il y paraît. On ne peut nier qu'elle est maline et calculatrice mais ne cherche aucunement le malheur des autres. La vengeance n'est pas une motivation pour elle, il n'y a pas de cruauté dans sa charmante personne. Seulement de la détermination.

Margaery est d'une grande beauté, une beauté douce, naturelle et sophistiquée, une beauté attirante et pure.

La jeune femme a tout ce qu'il faut pour séduire...

Elle n'est pas vraiment grande, mais son corps svelte, sa démarche lente et féminine en font tout son charme. Malgré ses membres fins et sa taille fine, presque celle d'une enfant, la nature l'a dotée de formes pulpeuses invitants au péché. Des épaules étroites, des seins ronds, le creux de ses reins marqué, un fessier à faire rompre les voeux d'un cobeau, rebondi à souhait, des cuisses fuselées qui inviteraient le plus chaste à si glisser... Une véritable splendeur ici synonyme de désir, qui par des airs enfantins reste la jeune vierge qu'elle est encore. Une lady de son rang ne se donnera pas au premier venu, elle s'autorise à charmer d'un sourire de jeunes gens, mais ne leur donnera jamais rien de plus qu'un sourire...

Sa peau est sans aucun doute la plus belle des parures dont elle peut être vêtue, d'une blancheur éburnéenne, laiteuse à souhait, elle inspire le désir d'y déposer délicatement un baiser, avec la crainte de souiller la candeur qui se dégage de cette soie immaculée.

Son visage délicat est porté par un cou fin au port de tête altier. À chacune de ses respirations, l'air qui passe dans sa gorge laisse à penser qu'il est celui du désir. Le sang battant dans ses tempes évoque le coeur d'un jeune oisillon.

Cou qui porte une tête aux traits doux, enfantins.

Ses lèvres fines et rosées semblent toujours afficher un sourire malin, presque enjôleur. Il semble lancer un défi, comme ceux des enfants dans les rues marchandes, en plus séducteur, comme si sans parler, sa bouche prononçait "Oseras-tu m'embrasser? ".

Son nez est fin, se retroussant légèrement lorsqu'elle se met à rire, d'un rire toujours charmant, mélodieux.

Les joues rosées de Margaery sont aussi douces que les pétales des roses de HautJardin.

Et ses yeux, dans lesquels elle nous fait lire ce qu'elle veut, dissimulant ce qu'elle pense juste derrière, sont ceux d'une biche, bruns et brillants comme deux bijoux ornés de longs cils. Ils sont aussi étincelants que sa longue chevelure, bouclée avec soin et coiffée avec simplicité.

Elle dégage ce paradoxe de douceur et de désir, capable de rendre fou. Elle a bien plus que la beauté d'une vraie femme, Margaery a le même pouvoir de fascination. On se retournera sur son passage. Même un aveugle se retournerait pour la suivre des yeux. Chacun ses armes dans le jeu pour la couronne...