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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !

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[La Verfurque] Dans la gueule de la vipère [PV : Cerenna] [Beaumarché]

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~ Année 299 – Lune 1 – Semaine 2 – Jour 1-Soirée ~

Beaucoup d'émotions aujourd'hui, et je dois avouer que c'était peut être trop pour une journée. Mais bon, je suis kamikaze je tiens à tout prix à la finir en beauté. Après la joie de revoir Aryos, le bonheur de quitter Beaumarché et de voir le monde, et maintenant j'allais m'infliger la terreur de voir seul à seul la vipère sur son propre terrain de chasse ... dans ses appartements. Oui, j'ai signé un contrat avec SOS masochisme, c'est normal, je suis un peu fou dans ma tête. Plus sérieusement, si je vais la voir c'est uniquement pour avoir des réponses, j'ai des questions qui demeurent sans réponses et je veux à tout prix rétablir la vérité sur certains points obscures. Je dois quitter Beaumarché, mais je veux partir l'esprit tranquil. Je n'ai pas la prétention d'être le gosse idéal pour elle, je suis même un peu le mouton noir selon elle. L'erreur de la nature qui mérite de par sa naissance de se faire martyriser et humilier constamment. Je n'étais pas Alessander, je n'étais pas né d'un mariage consommé. Je n'étais pas ce que j'aurai du être. Je me retrouvais donc devant les escaliers qui menaient aux appartement de la vipère et je soufflais un coup.

J'avançais doucement, prenant mon temps, nullement pressé de rentrer dans la tanière de Cerenna. Je n'étais vraiment pas rassuré, cette personne m'a fait psychoté au point que je ne pouvais pas dormir tranquillement la nuit. J'étais obligé de verrouiller ma porte et de faire 2 fois le tour de ma chambre à la recherche d'un serpent planqué sous le lit ou d'un assassin dans le placard. J'étais pas à l'aise du tout dans cette position. J'allai cependant lui annoncer que je vais partir et que nous n'aurons plus à nous supporter mutuellement. J'aimerai lui dire comme ça, mais je n'oserai pas. Je savais bien qu'avec sa simple rhétorique, et sa voix qui semble planter des crochets au fond de nous, suffisaient à me faire perdre tout moyen et obéir à ses moindres ordres. J'étais bien faible comparé à elle. 15 ans de torture intensive pour arriver à un résultat pareil. Je soufflais donc un coup et je congédiais le garde devant la porte de Cerenna. Il voulu protester mais quand il vit ma tête, il comprit que c'était pas le moment de m'énerver. Il hocha la tête et s'en allait et je me retrouver face à la porte d'entrée des apparements de la vipère. Jamais une porte ne m'avait semblait si menacante. J'ai voulu reculer à un moment donner, mais je ne devais pas. Je dois à tout prix réussir à l'affronter face à face. Je toquais à la porte et sans attendre de réponser j'entrer.

Impoli de ma part peut être mais là j'en avais rien à faire. Je m'inclinais légérement et ajoutais d'une voix calme

"Bonsoir Milady, pardonnez mon intrusion, mais je vous apporte une bonne nouvelle ..."


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Assise parmi les coussins ornant le banc creusé dans la pierre et qui se trouvait juste au pied de l’immense fenêtre de sa chambre, Cerenna observait, sa tête élégante tournée vers l’extérieur. Sa fille était en bas, dans le jardin, écoutant sagement la leçon que lui donnait la Septa en ce jour radieux. Les deux femmes étaient assises autour d’une table de fer ouvragée, à l’ombre d’un vieux hêtre à l’écorce noueuse et grise, et au feuillage resplendissant d’un vert pâle et lumineux. Du haut de la tour, elle pouvait presque entendre Alyssa répéter avec application l’histoire des grands noms de Westeros, un sourire poli sur ses lèvres rosées, sous les yeux satisfaits de la vieille femme. Une satisfaction qui, en revanche, ne trouvait pas sa place dans les yeux opalescents de sa mère. La Septa était tombée dans le jeu de la jeune Desdaings, mais ce n’était pas encore le cas de Cerenna. Accoudée au rebord de pierre blanche de sa fenêtre, elle caressait d’un geste distrait la soie de couleur bronze dans laquelle était découpée sa robe. Elle était croyante, certes, mais les Sept n’avaient, elle le craignait, absolument rien à voir dans le miracle qu’était le revirement qu’avait connu le caractère de sa fille ces dernières années. Ces cinq dernières années pour être plus précise. Ces cinq années qui avaient vu l’absence du fils prodigue devenir un fardeau pour certains, et pour d’autres, une opportunité que l’on saisit avec toute la force dont on est capable. C’était le cas d’Alyssa. Elle qui chevauchait encore il y a peu des chevaux vêtue de loques masculines et prétendant apprendre à se servir d’une épée, encouragée par le bâtard de son mari, était, par un heureux hasard de circonstance, devenue une véritable petite Lady. Du moins, quand sa mère était dans les parages. Une expression amusée vint illuminer le visage de la brune. « Quelle petite idiote » murmura-t-elle, presque moqueuse. On ne la dupait pas aussi facilement, surtout pas dans sa propre demeure, et encore moins lorsqu’on était un de ses enfants. Si Alyssa pensait qu’elle pouvait faire croire à celle qui l’avait mise au monde qu’elle avait changé pour devenir une parfaite jeune fille, elle se trompait. La vipère savait mieux que quiconque à quel point il était dur de délaisser sa véritable nature au profit d’une autre, totalement différente. Et si elle savait une chose sur sa fille, c’est qu’elle en était parfaitement incapable. C’était un jeu de dupe, où les masques étaient faits du plus fin des papiers. Cerenna savourait le spectacle, attendant de voir combien de temps la jeune fille tiendrait la distance.

Cependant, elle ne méprisait pas sa fille au point de ne pas apprécier un minimum ses efforts qu’elle faisait pour lui complaire. Car depuis que la nature capricieuse et rustre d’Alyssa s’était révélée, elle avait abandonné sa fille à son sort, mais la volonté dont celle-ci faisait désormais preuve lui avait redonné une lueur d’espoir et faisait naître en son esprit des idées qui ne pourraient qu’aider à mettre en œuvre son plan si complexe et si simple. Peut-être qu’Alyssa n’était pas perdue finalement. Peut-être n’aurait-elle pas à la mariée à un seigneur désargenté désireux de savourer à nouveau la chair d’une jeune femme et qui lui seul, aurait alors accepté de payer comme prix de sa luxure, de supporter de partager le lit d’une sauvageonne. Elle n’était plus un pion dont il fallait se débarrasser. Si ses efforts perduraient, elle pourrait même devenir une des pièces maitresses dans l’échiquier de Cerenna, dont les pièces avançaient doucement.

Entendant sa porte s’ouvrir, elle fut tirée hors de ses pensées et se leva soudainement pour faire face à l’intrus. L’intrus…Voilà un nom qui lui convenait à merveille, à lui plus qu’à quiconque. Malgré le désarroi que provoquait en elle son entrée, elle se tenait devant lui, droite, avec l’allure fière et indignée d’une bête sauvage que l’on aurait dérangée. Elle posa sur Isendre un regard plein d’un mépris souverain si discret et distingué qu’il en devenait presque plus cruel que si elle avait réellement grimacé.


"Bonsoir Milady, pardonnez mon intrusion, mais je vous apporte une bonne nouvelle ..."

Ne bougeant pas du pied de sa fenêtre, comme pour mieux maintenir cette distance presque dégoutée d’avec le bâtard, un sourire légere et indescriptible vint fendre son visage.

- Ce n’est pas à toi de t’excuser. Lorsqu’on sait sa demeure infestée, il faut toujours s’attendre à voir passer un rat. Souffla-t-elle d’un ton froid et pourtant caressant.

Sur ces douces paroles, elle laissa planer un silence, pour mieux observer, non sans peine, le jeune homme. D’un age similaire à celui de sa fille, il avait autant grandit qu’elle et s’il avait changé c’était pour encore mieux ressembler à son père. Avec ces traits rustiques, ses cheveux blonds et courts, et sa silhouette solide et trapue comparée à celle, élancée, d’Alessander, Isendre n’avait absolument rien, aucun trait physique qui aurait pu entretenir l’illusion aux yeux d’un étranger qu’il partageait un sang commun avec ses enfants. Si Cerenna avait été déçue de ne pas pouvoir deviner dans les traits du garçon le visage de celle que Criston avait engrossé avant de ramener la larve infecte née de cette union jusqu’à sa demeure, elle l’était encore plus que le jeune homme ne soit pas, avec le temps, devenu si laid qu’elle aurait pu le haïr avec une délectation évidente et complète. C’était le portrait craché du Lord à son âge. Une vision difficile à soutenir pour la Lady, car elle ne ravivait que trop bien le pénible souvenir de son mariage. Elle détourna les yeux, fatiguée de supporter cette image qu’elle souhaitait voire anéantie depuis maintenant de trop nombreuses années.

- Une bonne nouvelle dis-tu ? C’est ce que ton père m’a dit le jour où il t’a ramené d’un de ses voyages… poursuivit-elle, presque pensive.

Il n’y avait nul besoin d’en rajouter. L’ironie, l’incrédulité comme la menace dans les propos de Cerenna était aussi claires que de l’eau sortant d’une source montagneuse du Val. Une « bonne » nouvelle ? Se méfiant de cette fameuse nouvelle comme d’un verre de poison, elle fit quelques pas et se pencha sur un panier d’osier pour en retirer le serpent qui y dormait paisiblement. La vipère sombre enroula ses anneaux autour du fin poignet de sa maitresse.
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