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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !

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Un rossignol comme guide [Ryan Storm]

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Meredith Rogers
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MessageSujet: Un rossignol comme guide [Ryan Storm] Un rossignol comme guide [Ryan Storm] Icon_minitime03.11.13 16:05

Quatre jours. Quatre jours de voyage éprouvant et interminable pour Meredith, qui ne se démarquait pas par la vertu de la patience. Il faut croire que les Sept avaient oublié de doter cet être de cette qualité. Le paysage ne changeait pas beaucoup ; des endroits verdoyants et peu fréquentés lors des trois premiers jours. Toutefois, le quatrième jour, le modeste carrosse de la jeune brune fit une halte pour désaltérer les chevaux. Heureuse de cette pause, la Filante en profita pour sauter à pieds joints or de sa cage, comme elle l'appelait. La première chose qu'elle fit fut de se camper face à la route pour en observer le lointain. En plissant les yeux pour augmenter son acuité visuelle, la demoiselle discerna les hautes tours du Donjon Rouge, place forte de la capitale, et de l'histoire de Westeros. D'un air las, elle soupira et ses épaules s'affaissèrent, lui enlevant toute détermination apparente. Son regard azur se promena sur sa suite, à la recherche d'une présence précise, et quelle ne fut pas sa joie quand elle le vit. White, son splendide étalon noir, était monté depuis son départ d'Amberly par l'un de ses gardes. La créature ne semblait pas s'accommoder de la situation, mais sa maîtresse tenta de lui expliquer que le choix ne leur était pas laissé.

" Ecoute-moi, White. Nous devons nous montrer patients, car la capitale est pleine de façons qui nous sont inconnues. Ils disent que je n'ai pas le droit de te monter durant le voyage, que ça n'est pas digne d'une lady. Mais moi, je compte bien en profiter un peu, pendant qu'ils sont affairés à autre choses qu'à me remettre à ma place... " chuchota-t-elle à l'oreille attentive de sa monture.

Discrètement, Meredith se hissa sur le grand frison, et pressa délicatement ses talons sur son échine. Aussitôt, elle s'élança à vive allure, avec pour seule ambition de s'amuser un peu avant son arrivée définitive à Port-Réal. Evidemment, cela s'appelait une fuite en avant, et la jeune femme le savait pertinemment. Ce qu'elle ne s'avouait pas en revanche, c'était la raison de sa réaction. En réalité, la Filante avait été contrainte par son frère aîné d'entreprendre ce voyage. Cela dit, lorsqu'on force une étoile à aller dans une direction, son plus grand souhait sera d'aller à l'opposé. Néanmoins, la dernière de Rogers avait conscience de la tâche qui l'incombait, et tenait à réaliser son devoir, même si il ne lui convenait pas. Une Lady se doit de sacrifier ses désirs au profit de ceux de sa famille.

Après cette chevauchée fort amusante, l'attelage reprit sa route lorsque le soleil était à son zénith. Selon un chevalier, ils arriveraient à la capitale bien après que la nuit ne soit tombée. Cette nouvelle soulagea Meredith, qui n'aurait pas supporté que son arrivée soit autre chose que discrète. Les heures s'égrenaient, et la nuit jeta enfin son voile opaque sur le ciel de Westeros. La jeune dame observait en silence la toile nocturne, parsemée d'étoiles qui brillaient doucement. Tout à coup, un trait lumineux et vif passa, et elle nota que cette étoile filante, filait justement en direction du Sud. En direction des Terres de l'Orage, sa maison. Le cœur alourdi par la peine, Meredith formula mentalement son vœu. * Je souhaite pouvoir un jour revenir à Amberly.*. Suite à ses sombres pensées, le sommeil vint la trouver et la berça dans ses bras sereins, jusqu'à ce que le carrosse s'ébranle, signifiant leur arrivée dans l'enceinte de la capitale.

Les paupières encore endormies et la nuque endolorie, la jeune femme s'extirpa tant bien que mal de son moyen de transport. * Au diable l'élégance, les seules personnages qui peuvent me voir sont des roturiers sans la moindre importance.* pensa-t-elle alors qu'elle tentait de s'attacher les cheveux avec un ruban. Tout à coup, une chose infime retint son attention ; un son, ou pour être plus précis, une voix qui avait débuté un chant pour ne pas le poursuivre. Cependant, cette voix n'était pas inconnue à Meredith, qui avait une mémoire auditive et visuelle très développées. Attirée par la curiosité plus que par son bon sens, elle se fia à son oreille pour trouver l'auteur de ce chant si.. particulier. L'intrépide brune s'aventura dans une ruelle, sans prêter attention aux hommes mal intentionnés qui la toisaient depuis quelques minutes. Comme des ombres, ils s'approchèrent d'elle et refermèrent leur étreinte. L'un attrapa ses bras par derrière, et les coinça dans les siens, tandis que l'autre s'affairait à déchirer sa robe tout en appuyant sa main puante sur sa bouche. Sans hésiter un instant, Meredith attrapa un doigt de son agresseur principal dans sa bouche et le compressa entre ses dents aussi fort que sa mâchoire le lui permettait. Le bougre lâcha prise, et un cri strident retentit, suivit d'un larmoyant :

" A L'AIDE !"
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MessageSujet: Re: Un rossignol comme guide [Ryan Storm] Un rossignol comme guide [Ryan Storm] Icon_minitime04.11.13 2:25

La nuit s'annonçait fraîche dans les rues de la capitale.
Bien que le temps était au beau fixe, quelque chose d'imperceptible semblait planer comme un mauvais nuage, au-dessus de la ville.
Le nez en l'air, perdu dans ses pensées qui passaient allègrement du coq à l'âne, Ryan déambulait sans but dans les rues. Il n'avait pas une folle envie de retourner à la cour, d'autant plus que personne n'avait besoin de ses chants. Alors autant profiter de ce petit moment pour explorer un peu plus la ville. Et il n'est là pas question de visiter les grandes artères vivantes et remuantes, mais plutôt ces petites ruelles coupe-gorge et sordides dans lesquelles pullulait allègrement les pires enfants de la société.
A contrario de son éducation relativement noble, le troubadour ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine fascination pour ces endroits. Il était indéniable, bien qu'il se refusait à l'avouer à des tiers personnes, qu'il affectionnait ces lieux car, en leurs murs, il pouvait se laisser aller à toutes les bassesses dont il était capable. Et, rien que ça, ça faisait du bien. Pouvoir laisser ressortir au grand jour les sombres parties de son être sans que le monde noble n'en eusse aucune idée était une idée grisante, voir même alléchante à ses yeux. A cette simple idée, un léger frisson d'une excitation délicieuse lui parcouru l'échine, lui provoquant un sourire en coin torve et pervers.
Ainsi, se laissant aller en un petit soupire de plaisir, le troubadour caressa d'une main le pommeau de son épée courte habillement dissimulée sous l'une de ses manche avant de s'engouffrer dans ces ruelles puants le sexe et la violence.

Ayant rapidement trouvé une taverne des plus abjecte, le troubadour s'y était posé avec le plus grand naturel dont il pouvait faire preuve. Sirotant sa bière qui n'avait de bière que le nom, le goût se rapprochant plus du jus de chaussette fermenté que de l'alcool en question, le brun aux yeux bleus se contentait d'observer du coin de l’œil les mercenaires et autres brigands s'amusant avec les filles ou jouant simplement à des jeux de hasard pour passer le temps. D'ailleurs, en parlant de ces filles de joie médiocre, le jeune homme ne pouvait s'empêcher d'éprouver quelques pincements au cœur en les voyant. Certes, elles n'avaient pas choisit ni leurs voix, ni leurs naissances, mais il ne pouvait s'empêcher d'être attrister de la façon dont elles se faisaient traiter comme des moins que rien par tout ces hommes qui tenaient plus de la bête que de l'humain. Et quand on sait combien les femmes peuvent être bien plus sauvages, violentes et sournoises que leurs homologues masculins, on ne peut qu'être chagriner de voir de tel tableau.
Finissant sa chope, l'ancien chevalier sortit alors qu'un groupe de mercenaires ivres s’apprêtait à culbuter trois filles de la taverne, sans aucune considération pour le reste de l'assistance.
Se perdant alors avec plaisir dans les petites rues jouxtant l'endroit qu'il venait de quitter, Ryan se mit à chantonner un petit air de sa région natale tout en marchant tranquillement. Au bout d'une bonne quinzaine de minutes, un cri strident, typiquement féminin, le fit sursauter.

Le cri, indéniablement teinté de désespoir, semblait provenir du bout de la petite rue dans laquelle il se situait. Si le musicien n'était pas franchement l'archétype du justicier sauvant la veuve et l'orphelin, il ne pouvait cependant pas négliger cet appel à l'aide. Avançant vers l'endroit d'où le cri avait jaillit, il se retrouva face à un spectacle qui ne manqua pas de lui faire froncer méchamment les sourcils.  
Deux hommes, visiblement des bas-fond de la capital à en juger leurs oripeaux, s’apprêtaient à besogner une jeune femme qui elle, semblait ne clairement pas appartenir au même milieu social qu'eux. Elle ne semblait pas non plus être de Port-Réal d'ailleurs, auquel cas elle ne se serait certainement pas aventurée seule en cet endroit. Cependant, elle semblait avoir un certain répondant pour le moins mordant vu qu'elle venait apparemment de mordre violemment le doigt de l'un ses agresseur qui avait laissé échapper un glapissement de douleur et de surprise mêlées. Ce dernier allait répliquer en la frappant, ayant levé le bras au-dessus de la pauvre enfant pour lui asséner un coup qui lui aurait décrocher la mâchoire lorsque ce dit bras se retrouva, en une fraction de seconde, inerte sur les pavés sales de la ruelles.
Voyant son membre perdu sur le sol, l'homme resta inerte durant une demi-seconde avant de se mettre à hurler, relâchant la demoiselle, tombant au sol en se tenant le moignon qui lui restait de bras par le second encore valide. Se tortillant comme un vers de terre en hurlant de douleur et de rage, l'homme eut à peine le temps de tourner la tête vers son assaillant pour voir la lame fine et acérée venir se ficher en son front.
Un gargouillis incompréhensible sortit de la gorge de l'infortuné, son corps sursauta quelques instants avant de finalement s’arrêter complètement de bouger.

Retirant sa lame de la cervelle de l'homme, Ryan ne put s'empêcher de sourire d'un air digne de celui d'un fou. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'il n'avait plus utiliser sa lame et le fait de la sortir ainsi l'enivrait comme un alcool fort, le faisant planer à des kilomètres du sol en une joie perverse, vile et absolument divine. Un éclat de folie vint alors animer le regard bleu, habituellement doux et charmeur du chanteur. Portant son regard sur le second homme, il sourit d'un air pervers et torve, digne du plus grand des malade. Cet homme, complètement médusé par ce qu'il venait de voir, avait lâché sa proie et était en proie à la tétanie, mais il semblait retrouver le contrôle de son corps sous le regard assassin de celui qui venait de troubler sa partie de jambes en l'air. Agissant comme le dernier des couard, il prit ses jambes à son cou, titubant de peur en arrière pour s'enfuir.
Croisant les bras à la manière de ciseaux, le musicien sortit sa seconde lame courte de son petit fourreau qu'il portait à la taille. Empoignant fermement les lame dans chacune de ses mains, il soupira doucement, se focalisant sur sa cible. Puis, d'un bond, il enjamba la dame, fit quelques pas rapides et sûrs vers le fuyard avant de laisser ses deux instruments se refermer sur son cou en un concerto morbide d'os et de chair craquant.    
La tête roula sur le sol quelques mètres plus loin, figer en une expression de peur pour le reste de ses jours.

Se relevant légèrement, offrant son visage au ciel nocturne, Ryan laissa échapper un soupir de plaisir non caché. Il resta ainsi quelques secondes durant, en oubliant la jeune femme qui était resté au sol non loin de lui, se délectant de ce sentiment d'euphorie résultant de son acte qui l'inondait. Puis, d'un geste lent, il sortit un morceau de tissu de l'une de ses poche, essuya ses lames et les rangea dans leurs fourreaux, l'une dans sa manche, l'autre, à sa ceinture.
Se passant machinalement une main dans ses cheveux en bataille, il se retourna finalement vers la jeune femme, s'avançant vers elle d'un pas lent et mesuré avant de s'accroupir en face de cette dernière. Quelques giclées de sang avant teintées son joli visage laiteux, troublant ainsi son uniformité. Ce visage lui disait d'ailleurs vaguement quelque chose, mais impossible de remettre un nom dessus, ou même de se souvenir où il l'avait déjà vu... C'était frustrant en un sens, surtout qu'il était sur de l'avoir déjà croisée ; après tout, il n'oubliait jamais le visage d'une dame, peut important son rang, pour peut qu'il l'eut croisé ou échanger quelques brèves paroles avec.
Sortant un mouchoir blanc de son manteau de voyage, le troubadour l'en approcha avec douceur du visage de la jeune inconnue. Toute trace de son addiction perverse avait disparu et son visage était redevenu doux et calme. Ce fut avec cette même douceur qu'il se mit délicatement à essuyer les traces rouges du visage de la dame tout en parlant de sa voix chantante.

- Veuillez m'excuser de vous avoir offert ce spectacle, si peu convenant à une dame... J'espère cependant que vous n'en garderez quelques séquelles.
Par ailleurs, ces mécréants ne vous ont rien fait ?

Marquant une légère pose, tout en continuant de nettoyer le visage de la brune, il reprit, piqué par un petit brin de curiosité.

- Mais, si je puis me permettre, que fait donc une dame en ces lieux? Ils ne sont clairement point recommandés pourtant...
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Meredith Rogers
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MessageSujet: Re: Un rossignol comme guide [Ryan Storm] Un rossignol comme guide [Ryan Storm] Icon_minitime08.11.13 22:25

Alors que Meredith, du haut de ses 19 ans, n'avait jamais laissé un seul homme avoir un geste déplacé envers sa vertu, deux affreuses brutes s'apprêtaient à se laisser aller à leurs pulsions bestiales. La pauvre jeune femme s'imaginait déjà assouvissant leurs déviances sexuelles, quand elle eut l'initiative de gagner du temps. D'un coup de dent, elle entailla profondément le doigt de celui qui la maintenait par devant. Troublée par la vitesse de l'action, la brune ne calcula pas le fait que l'homme rappliquerait certainement par la violence. Ce dernier levait son bras ballot mais puissant au-dessus de son crâne, quand un éclair sombre jaillit des ténèbres en direction du membre. Le manque de clarté de l'endroit occulta à la cadette Rogers le spectacle sanglant du bras sans corps, gisant sur les pavés de la capitale. Toutefois, les ténèbres de la nuit ne lui épargnèrent pas des éclaboussures d'un liquide tiède et poisseux sur son visage. En les recevant, elle sursauta, n'étant absolument pas préparée à être aspergée de sang. En réalité, ce n'est qu'à cet instant précis que la jeune femme réalisa à peu près ce qui se déroulait. * Un.. un assassin ? A moins que..*

Ses pensées se focalisèrent sur le liquide vermillon qui maculait son visage, et par réflexe, elle en toucha une goutte du bout des doigts. Subitement écœurée par le sang, Meredith s'essuya rageusement la bouche, sentant le goût ferreux dans sa salive. Comme si la demoiselle sortait d'un cauchemar, elle s'étonna de la liberté recouvrée de ses bras et ses mains. Elle fit alors volte face, afin de se repérer dans cette expérience pour le moins bouleversante. A quelques pas, l'autre agresseur était mortifié par la scène à laquelle il venait d'assister. De l'autre côté, l'estropié vociférait, ses menaces se mélangeaient à ses cris de douleur et de rage. Soudain, une silhouette noire se plaça face à l'homme pour achever son œuvre. Sa lame pénétra son front aussi facilement que l'on entame une plaquette de beurre. Le sang afflua abondamment, et une sorte de râle étouffé parvint de la bouche du mutilé. La Filante ne put retenir un haut le cœur.

Néanmoins, il y avait toujours un potentiel danger qui rôdait ; le second agresseur. L'homme semblait être en proie au choc, complètement pétrifié par l'horreur de l'acte de l'ombre. Dans l'esprit de Meredith, en cet instant, son sauveur n'était qu'une simple ombre justicière, car elle n'avait toujours pas vu son visage. Quand la vengeance de la brune, véhiculée par ce mystérieux sauveur, fondit sur lui, l'agresseur sentit qu'il ferait mieux de décamper. A son grand étonnement, l'Ombre n'agit pas instantanément. Avec des gestes minutieux, il semblait se préparer à quelque chose. Tout à coup, il partit en courant vers sa cible, et la jeune femme du se jeter sur le côté en hâte pour ne pas le gêner dans sa trajectoire. Son impitoyable châtiment s'abattit sur le mécréant, et le craquement sec des os retentit dans la ruelle menaçante. L'Ombre se releva, fière et assouvie par ses crimes justifiées. Pendant un instant, Meredith contempla un homme que le plaisir de tuer comblait pleinement sans vraiment le savoir. L'inconnu rengaina ses armes, et vint s'occuper du cas de sa demoiselle en détresse. En s'accroupissant près d'elle, la brune put enfin discerner ses traits en détails. Ce qui la frappa d'abord, c'était la douceur de son expression comparée à la barbarie de ses actes. Puis alors un flash, comme une bribe de souvenir qui s'immisce dans notre esprit et s'envole aussitôt. Une image fugitive. La Rogers fronça les sourcils.

L'homme se munit alors d'un mouchoir blanc, avec l'intention d'effacer les traces de son massacre sur les joues et le front de l'ex victime. Tout d'abord, Meredith eut un mouvement de recul, confrontée à une dualité intérieure. Devait-elle être effrayée ou impressionnée par cet inconnu jaillit du néant ? Puis elle se souvint qu'il lui avait sauvé la vie, et la précédente question perdit toute son importance. D'une attitude docile d'enfant se sentant en sécurité, elle se laissa faire. La Filante avait une dette de vie envers un parfait inconnu. Peut-être pas si inconnu que ça, d'ailleurs... Ses doutes s'intensifièrent quand son sauveur prit la parole. Elle l'écouta attentivement, et se racla la gorge avant lui apporter une réponse :

" - Vous êtes intervenu avant que toute action... désagréable ai pu être commise, ser. Par ailleurs, la convenance importe peu dans une situation comme celle-ci ; seuls les faits comptent. Je vous remercie. " acheva-t-elle avec dignité et un regard plein de reconnaissance. Les deux jeunes gens marquèrent une pause, et Meredith était tout de même secouée par les événements. C'était la première fois qu'elle voyait un homme passer de vie à trépas. La voix chantante de l'homme l'extirpa de son état de choc, lui demandant la raison de sa venue dans ces lieux. La jeune dame plissa les yeux pour signifier qu'elle réfléchissait. Pourquoi déjà s'était-elle retrouvée aux mains de violeurs de vierges ? La réponse la frappa comme un coup de masse. D'un geste vif, elle tourna la tête en direction du visage de l'inconnu, et se hasarda à avancer sa main vers sa joue. En ce moment, Meredith tentait de se rappeler de choses lointaines dans sa mémoire, et inconsciemment, elle se disait que l'utilisation de ses sens pourrait l'aider à se remémorer. L'ouïe. C'est ce qui l'avait menée jusque là. La vue. Son visage. Le toucher. Sa joue parsemée de barbe et de fines cicatrices. Elle murmura " Accalmie..., avant de reprendre plus distinctement, c'est vous que je cherchais, sans savoir que c'était vous. Je suis persuadée de vous avoir déjà croisé au château des Baratheon ! C'est votre voix, votre façon de chanter, vous..., s'élança-t-elle, vous chantez à merveille. Oh mais je suis idiote, vous ne devez probablement pas vous souvenir de moi.. " conclut-elle avec néanmoins une pointe de déception dans la voix.
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