299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE

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Eddard s'autorisa un imperceptible soupir de soulagement. Il trouvait dommage que Robert ne donne pas sa chance à ser Davos, mais cela ne le dérangeait pas tant que ça, en réalité. Alors que la perspective d'avoir Olenna Tyrell et Oberyn Martell assurant de concert le rôle de maître des chuchoteurs... Certes, il y avait peu de chances qu'ils complotent ensemble contre la Couronne et il comprenait la logique de les forcer à se surveiller l'un l'autre, mais la perspective lui donnait quand même des frissons dans le dos.

Lorsque Robert parla d'assainir le Donjon Rouge de tous les "oisillons", Eddard eut un sourire triste. C'était une belle ambition, mais irréalisable. Le Sud dans son intégralité était un nid de vipères. Éradiquer tous les rats des Terres de la Couronne serait plus facile. Mais, au minimum, une campagne de ce style, sans remonter les réseaux jusqu'à la racine, les disperserait... Rien de plus, sans quelqu'un pour coordonner les efforts. Tout le monde attraperait quelques petits poissons, et les gros replongeraient en eau profonde en attendant des jours meilleurs. Une solution peu satisfaisante, mais Eddard avait d'autres sujets à traiter que les espions au chômage d'un maître espion déchu.

Lorsque Robert mentionna le procès de Cersei, Eddard manqua s'étouffer. Il gardait un souvenir douloureux du procès de Lysa Arryn. Ces stupides coutumes andales avaient déjà coûté beaucoup, beaucoup trop. Quelques mois plus tôt, Eddard avait défendu l'idée d'un procès, mais plus maintenant, car il savait maintenant comment les choses fonctionnaient.

Votre Majesté. Si nous offrons un procès à Cersei, elle demandera forcément un duel judiciaire. Et son champion sera Jaime Lannister, à n'en pas douter. Les chances qu'elle gagne sont importantes. On ne peut pas lui faire un procès et l'empêcher d'utiliser les lois du Royaume. Nous avons des certitudes, et nul besoin de plus. Vous êtes le Roi. Tout comme Jaime peut être envoyé au Mur, Cersei peut être condamnée sans procès. Maintenant que tout le royaume est au courant de leur inceste, cela ne posera pas de problème.

Eddard comptait bien, pour le coup, faire tout ce qui était en son pouvoir pour éviter une nouvelle mort absurde comme celle de ser Brynden Tully, et interdire à Cersei d'échapper à la justice.

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 18.05.15 10:13

Mestre Pycelle

A peine le premier sujet de ce conseil était clos que le vieux Mestre souhaitait déjà en finir au plus vite avec tout le reste. Sa seule consolation sur le moment fut que le Roi appuya sa proposition. Derrière sa longue barbe blanche se cachait un petit rictus de satisfaction. Au moins, il aurait un sursit avant qu’un autre rat regarde par-dessus son épaule. Seconde ordre du jour, la reine. Il ne put s’empêcher de faire les gros yeux en observant sa propre coupe lorsqu’il entendit les dires de la main.

« Nous ne sommes pas au Nord… » Intervint-il de sa voix fatiguée « Il ne s’agit pas de n’importe quel criminel mais bien de la Reine, nous ne pouvons la condamner sans un juste procès. Surtout après la…Triste disparition de Lord Tywin Lannister » Rappelant à tous que ce qui s’était passer n’avait pas été, selon lui, la chose la plus judicieuse à faire. « Le peuple a besoin de ce procès…De savoir que notre Roi n’agit pas selon ses…Emotions… » Il toussa légèrement, se racla la gorge, but une nouvelle gorgée et humecta ses lèvres avant de reprendre là où il s’était arrêté. « Je ne serai que trop rappeler ce qui s’est passé lors de l’exécution de Daenerys Targaryen… » Rappelant à tous l’émeute qui avait dû être endigué. Il jeta un bref coup d’œil à Oberyn Martell, celui-ci avait été présent durant cette émeute après tout.

Mâchouillant un morceau de charcuterie, il semblait longuement chercher ses mots, comme si sa mémoire lui faisait parfois défaut. Mais avant que quelqu’un ne reprenne la parole derrière lui, il reprit :

« Jaime Lannister n’est plus le problème du royaume…J’ignore comment l’information vous a échappé Lord Eddard Stark, mais Jaime a été envoyé au mur par Lady Ashara Arryn il y a près de trois lunes…A l’heure où nous parlons, il est le problème du Lord Commandant »

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Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 21.05.15 16:16

Olenna Tyrell

Il avait été difficile pour la reine des épines de ne pas rire pendant que le reste du Conseil restreint débattait avec l'idée de placer un autre nordien à la place précédemment occupée par Varys. Il semblait qu'elle avait surestimé la capacité de ses interlocuteurs à comprendre quelques piques, ou sous-estimée leur capacité à les ignorer. Elle ne pouvait pas blâmer Hightower, on l'avait entraîné à manier l'épée, pas à parler et la tradition voulait qu'on amène un membre de la Garde Royale au Conseil, probablement pour que le reste des membres se sentent comparativement plus compétent. Les autres n'avaient aucune excuses en revanche, mais c'était ce que l'on récoltait quand on plaçait le Royaume entre les mains d'hommes comme Eddard Stark ou Stannis Baratheon.

Durran tentait tant bien que mal de concilier Dorne et le Bief. Avec les idées qu'il avait put avoir quand il avait encore huit ans et le succès qu'on pouvait espérer, mais c'était presque touchant. Olenna ignorait si c'était sincère mais il avait au moins le mérite d'essayer de concilier avec elle. Malheureusement, ce serait on ne peut plus complexe tant qu'une vipère sifflerait à la table. Elle lui adressa tout de même un petit sourire tendre, comme un remerciement muet, en espérant qu'il comprenne la bêtise de sa requête. Un dornien et une biefoise à la même table était déjà suffisamment risqué pour qu'on ne mette pas les deux au même post simultanément.
L'idée de Pycelle était encore ce qui se faisait de moins idiot pour l'instant, elle s'en contenterait. Inutile de mettre un Tyrell sous les projecteurs si c'était pour qu'il soit soupçonné de manipuler trop d'espions.

D'ailleurs, elle commençait à craindre de devenir sénile, ou pire encore que Pycelle commence à réfléchir correctement. Elle tombait de plus en plus d'accord avec cette créature des Lannister. Peut-être la mort de Tywin l'avait-elle affecté suffisamment pour qu'il considère travailler comme un véritable mestre mais c'était toujours étonnant.

- Votre grand mestre parle juste, votre Grâce. Le petit peuple se soucie peu de nos affaires mais la disgrâce d'une Reine se doit d'être traité correctement. Un procès – aussi rapide que vous le désiriez – devrait assurer autant au peuple qu'à vos vassaux que même la pire des insultes se verra traiter avec justice et non précipitation. Qui sait, peut-être Cersei décidera-t-elle aussi de partir sur une ultime bravade.

Elle se tourna vers Eddars Stark et afficha un sourire compatissant. Le Nordien était réputé pour son honneur et sens de la justice, mais elle était plutôt rassuré de voir qu'il commençait à prendre l'ampleur de ce qu'il fallait faire à Port-Réal.

- Je comprends votre inquiétude mais Jaime Lannister est au mur. Je crois que les frères Clegane ne sont plus un problème. Laissez donc Cersei condamner un autre chevalier de son Ouest natale si cela lui chante, je suis certain que vous avez des hommes bien plus doué à leur opposer.

Soudainement souriante, elle bondit sur sa chaise avec un petit rire.

- Mais suis-je bête, le vainqueur de la Montagne se tient à cette table, membre de la Garde Royale. Qu'avez-vous donc à craindre, Lord Eddard ?

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Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 28.05.15 0:13

Durran se contenta d’acquiescer quand son père annonça sa décision. Il avait énoncé son opinion et ses arguments mais il n’était pas particulièrement intéressé par la personne qui obtiendrait le poste de Maître des Chuchoteurs au final. Le sourire que Lady Olenna lui adressa suffisait à lui donner une idée de l’opinion qu’elle devait avoir de sa suggestion. Oui, il réalisait tout à fait que concilier le feu et l’eau à une même table serait sans doute impossible mais si lui ne donnait pas au moins l’impression de vouloir concilier leurs ambitions respectives, détournant du même coup leur attention de cette idée de troisième Nordien au Conseil, qui le ferait ?

Il lui adressa cependant un léger sourire et un imperceptible hochement de tête, signifiant à la vénérable reine des épines que le message était passé.

Le prince fut aussi surpris que les autres conseillers par la suggestion de Lord Stark. N’étant pas particulièrement investi sentimentalement dans le sort de sa mère, Durran réalisait cependant l’impact que l’exécution sommaire de la reine pourrait avoir sur les Couronnes. Accorder à quelqu’un le droit de rejoindre la Garde de Nuit plutôt que d’affronter un procès était une chose courante mais refuser la justice la plus élémentaire à l’un des personnages les plus importants de Westeros ?

Le jeune Baratheon but une gorgée d’eau avant de prendre la parole à son tour.

- Je partage également l’opinion de Mestre Pycelle. Il serait préférable de tenir un procès pour décider de son sort et ainsi démontrer que la justice du Roi est équitable pour tous, quelle que soit la gravité du crime commis.

Durran ne parlait pas à la légère, étant le premier concerné par les crimes de la reine et peut-être l’une de ses victimes.

- Lady Olenna a raison au sujet des frères Clegane, surtout la Montagne qui n’aurait sans doute pas hésité à prendre son parti mais je doute effectivement qu’il subsiste un chevalier à Port-Réal susceptible de la défendre qui puisse tenir tête à des combattants aussi capables que Ser Barristan ou Ser Humfrey.

Bien que le prince ne l’ait pas formulé tout haut, il y avait aussi le fait que la reine n’aurait sans doute pas non plus pu se payer les services d’un reitre, n’ayant plus l’or de Castral Roc à sa disposition.

- En revanche, si vous décidez de la tenue d’un procès, il restera à décider des détails, notamment le choix des juges et la préparation des charges et des preuves retenues à son encontre.

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Lord Stark conserva un silence total en écoutant la suite des débats. Il appréciait de moins en moins la tournure que prenait le comportement de Pycelle. Lord Stark s'estimait en règle générale bon juge d'hommes*, et il avait pris rapidement la mesure de Pycelle : un pleutre accroché à ses douillets privilèges, prêt à se vendre au plus offrant, en l'occurrence, les Lannister. Et là, il le trouvait un peu trop incisif, pour un pleutre qui avait perdu son protecteur.

Soit le protecteur n'était pas Tywin, soit il en avait trouvé un autre, soit c'était simplement un moyen de se positionner, de signaler que sa loyauté était à nouveau à louer. Dans tous les cas, il allait falloir surveiller ça de près. De très près.

Il se tut également lorsque les autres se prononcèrent pour la tenue d'un procès. Il comprenait leur point de vue et était assez sage pour voir qu'il était en minorité et qu'il était inutile d'insister. Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que, dans le Nord, les choses auraient été plus simple. Tout le monde avait droit à un procès, oui. Le lord suzerain se déplaçait, entendait les derniers mots du condamné... Et décidait si ce qu'il entendait était suffisamment convaincant pour arrêter la lame de son épée. C'était rare, pour être honnête, mais néanmoins, cela pouvait arriver.

De toute manière, morte ou pas, le pouvoir de Cersei était brisé. Ce procès n'était qu'une pitrerie de plus : le vrai souci, c'était les Fers-Nés, le Mur, et, dans une moindre mesure, Dorne.

Il eut un instant de terreur en se rendant compte de la manière dont il pensait.

Reprends-toi. Ne pense pas comme ces gens. Un procès n'est jamais une pitrerie. La justice est ce qui tient un royaume et la loyauté des vassaux.

* Faisons confiance à Petyr Baelish, warf warf warf

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Le jeune Overton ne pouvait pas ignorer le coup d'oeil jeter dans sa direction par Olenna Tyrell après qu'elle ait mentionné l'idée d'un nouveau Nordien à la table du Conseil. Il ne pouvait pas lui en vouloir, sa nomination devait avoir fait se poser quelques questions. Il était donc normal qu'elle le considère comme une créature de Lord Stark et mieux valait qu'elle s'en tienne à cette version pour le moment. Toutefois, Ades ne pouvait pas simplement ignorer la remarque qui se voulait manifestement une provocation. Les autres membres du Conseil ne prirent pas la peine de la noter, à moins qu'il ne l'ait simplement pas comprise, mais le jeune homme n'était pas dupe. La Reine des épines avait décidément décider de n'épargner personne. Au moins mettait-elle de l'animation, la voir en maîtresse des chuchoteurs aurait l'avantage d'être amusant en plus de calmer les ardeurs des Tyrell. Malheureusement, elle ne semblait pas intéressée par le rôle.

Le nordien resta silencieux pendant la majorité du débat qui suivit, grignotant à peine dans son assiette. Il remplit à moitié son verre de vin rouge et le dilua ensuite dans de l'eau, buvant à petites gorgées. Tout le monde s'accordait à dire qu'un procès serait nécessaire et il ne pouvait pas les contredire sur ce point. Lui aussi aurait aimé que les choses se fassent comme dans le Nord et que la question soit réglée en une journée, mais manifestement les sudistes avaient le goût du spectacle et des pertes de temps. La crainte de Lord Eddard était pourtant on ne peut plus légitime, le Royaume avait déjà perdu un grand homme et blessé un chevalier de la Garde il y a quelques mois pour ces bêtises, pourquoi autoriser Cersei à faire de même ?

C'est lorsqu'un détail lui revint que le jeune homme se pencha soudainement au-dessus de sa table. Un petit sourire s'affichant sur son visage alors qu'il reposait son verre de vin.

- Vous avez raison, Prince Durran. Il ne reste qu'un seul frère Clegane et Cersei Lannister ne peut pas faire appel à lui.

Son regard vairon se posa sur Eddard Stark avant de revenir prudemment vers le Roi.

- Nous n'avons pas à nous inquiéter d'un jugement par combat. Toute traîtresse qu'elle soit, Cersei Lannister est toujours Reine des Sept Couronnes et, en tant que telle, elle ne peut faire appel qu'à l'un des sept chevaliers de la Garde Royale pour défendre son honneur.

La tradition était ancienne et n'avait quasiment jamais été appliqué mais il était exact que seul les chevaliers de la Garde pouvait défendre un membre de la famille royale au cours d'un procès. Ades se tourna tout de même vers Ser Humfrey pour confirmation.

- Et cela reste leur choix, il me semble, d'autant plus si l'accusation est également royale. Si l'accusé ne trouve pas d'homme volontaire pour défendre son honneur et son innocence... Alors cela signifie que les dieux le déclarent coupable. Notre procès en serait d'autant plus écourté.

L'idée n'était pas particulièrement glorieuse, ni même honorable, mais elle respectait les règles et la justice des hommes et des dieux. Cersei aurait ce qu'elle méritait et la chose ne traînerait pas en longueur.

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La discussion avançait plus vite qu’Oberyn ne l’aurait imaginé. Il avait même presque l’impression que cette rapidité était voulue, peut-être pour mettre de côté les sujets qui fâchaient, même si aux yeux de la Vipère Rouge tous les sujets avaient la manie de fâcher le Roi. C’est d’ailleurs ce qui le surprit le plus : le Roi préférait mettre de côté l’affaire de Varys, qui détenait pourtant un réseau très important à Port-Réal et dans le reste du royaume et enchaîner sur une autre affaire. Certes il leur avait demandé leur aide pour débusquer les oisillons avec délicatesse. Oberyn hocha bien entendu la tête, même si dans son esprit il savait que s’il parvenait à débusquer ces espions, il leur laisserait le choix : le servir ou mourir… Quoi de mieux qu’un réseau déjà existant pour prendre du pouvoir au sein de cette cité de fourbe ? C’était un domaine où l’homme n’y connaissait que peu de choses, plus habitué aux duels et au sexe… Et si Oberyn s’accaparait le nid, il aurait davantage de légitimité pour prendre la place vacante du Conseil Restreint …

Pour l’heure, le prochain sujet était déjà en discussion et ce n’était pas le moins épineux au contraire, car il s’agissait du sort de la Reine déchue. Bien entendu, le Nordien n’alla pas très loin dans sa réflexion, la résumant à la priver d’un procès, ce que chaque autre membre du Conseil rejetèrent en bloc. Oberyn ne résista pas à l’envie d’ajouter son venin, subtil, à la verve de Lady Olenna…

- Comme chacun vient de le dire, je pense qu’un procès est nécessaire. Mais un procès ferme et rude, pour montrer ce qu’il en coûte de se moquer ainsi du Roi. Comme l’a dit sagement Durran, vous devez montrer que la justice c’est vous, et que vous êtes suffisamment sage pour ne pas prendre de décision arbitraire comme votre prédécesseur le Roi fou.

Oberyn marqua une courte de pause, qu’il mit à profit en saisissant une grappe de raisin et en observant la Main

- Si un duel judiciaire est réclamé, vous serez bien sûr obligé d’y concéder, mais je pense que vos sujets vous respectent suffisamment pour ne pas braver votre autorité et j’ose espérer que la loyauté au nord de Dorne est telle qu’on le dit : véritable et vertueuse. Ses crimes font déjà l’objet des bavardages de taverne et ça ne m’étonnerait pas qu’un ménestrel ait déjà composé une chanson à son sujet.

Je connais bien moins la loi dont parle le Grand Argentier mais si tel est le cas, la Garde Royale vous est bien plus fidèle qu’à Cersei Lannister.

Oberyn ne connaissait pas à la perfection les lois qui s’appliquaient ailleurs qu’à Dorne, il n’était après tout pas le Maître des Lois, mais il connaissait d’autres coutumes qui pourrait rendre le procès de la félonne bien plus satisfaisant, au juste mérite des Lannister qu’il avait en haine.

- Je ne suis pas, et vous le savez, un fervent défenseur de la Religion des Sept mais n’oublions pas qu’aux yeux des Sept elle mérite le pire des châtiments ! Pourquoi ne pas demander l’assistance du Grand Septon pour décider d’un procès royal avec dans les juges le Septon lui-même, et ainsi décider d’une peine spirituelle ? Souvenez-vous des punitions que donnaient la Foi Militante …

De quoi détruire complètement l’image et le pouvoir de la Lannister déchue … Et donc satisfaire pleinement le Dornien !

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 31.05.15 22:39

Conseil Restreint

Salle du Conseil - Donjon Rouge

299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2

Même s’il voulait descendre lui-même dans les geôles pour tordre le cou de Cerseï de ses propres mains, Robert se devait de lui offrir un procès. Quoiqu’il se passe pendant, si ceci devrait être refusée à la traitresse, il perdrait plus qu’une Reine. Beaucoup pourraient prendre ombrage d’une justice expéditive. Même s’il pensait la conclusion inévitable.
Pourtant, il aurait bien aimé avoir l’avis de celui que tous considéraient comme sévère mais juste. Mais Stannis avait choisis de garder le silence.
Pendant que les uns et les autres discutaient de ce sujet, il commença à définir qui jugeront ce procès. Ned, cela était inévitable, sa main et frère. Le Roi appréciait la pondération du jeune Argentier, il pensa donc aussi à lui dans cette tâche. De plus, ces deux avaient officié lors du procès de Lysa Arryn. Pour le troisième, il avait l’intention d’offrir un semblant de vengeance aux Martell en nommant Oberyn comme troisième juge.

Il prit alors la parole pour annoncer au Conseil et invités :
« Vous connaissez tous ma foutue position sur un duel judiciaire. Je n’ai pas envie de voir cette trousse-frangin s’en sortir. Pourtant, au vue de son statut, je suis les mains liées.
Donc oui, procès il y aura. Ned, Ades, Lord Oberyn, je compte sur vous pour accomplir cette tâche… »
« Si je peux me permettre, mon frère, je ne crois pas que ce panel de juges soit la chose la plus judicieuse à produire. Deux nordiens et un Martell.»
Dans la seconde qui suivit, le silence se fit dense et solide. Stannis venait enfin de dessouder ses mâchoires pour dénigrer son frère et Roi devant tout le Conseil. L’échanson, connaissant les habitudes du Roi, devança ce qui suivrait et parti en quête d’une nouvelle coupe pour le souverain.
Et les habitudes ont la vie dure, autant que celle d’une coupe de vin dans la main de Robert. Surtout lorsque celui-ci était contrarié. Le silence fut rompu par le bruit du métal froissé.
Le Roi se leva, pointa son frère du doigt et tonitrua :
« Ce choix est exemplaire ! Si je décide de mettre une quinzaine de nordiens et tous les ennemis des Lannisters comme juge, c’est ma foutue décision ! Remets ça en cause devant tout le monde, mon cher frère, et ta récente déculottée navale ne sera qu’un doux souvenir. »
« Si je siège autour de cette table, c’est pour vous conseiller. Et conseil je donne, mon frère et Roi… »
« Pour ce qui est de cette chatte sans fond, je suis le seul à décider. Et tes conseils sur mes choix à ce sujet, tu peux de les mettre en haut d’un mât et t’assoir dessus. »
Les deux Barathéon étaient maintenant écarlates de colère. Mais Stannis fut celui qui garda ce qui semblait le plus à un simulacre de façade. Il se leva ‘calmement’, se dirigea vers la porte.
« Mon Roi, assemblée, si vous permettez. » Et il sortit avant d’entendre la moindre réponse.
De rage, le Roi jeta son moignon de gobelet broyé vers la porte lorsqu’elle se refermait. L’échanson fut déjà de retour avec une nouvelle en bien meilleur forme et la posa au côté de Robert.

Il fallut quelques temps pour que la tension redescende. Il prit quelques grandes inspirations, ne regardant personne directement. Au bout d’un instant, il put reprendre, d’un ton glacial :
« Justement, en parlant de Foi Militante, sa Sainteté Melicent souhaite que ceci revienne au grand jour. Je vous avoue qu’à ce sujet, j’aimerai bien vos lumières. »

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Eddard Stark s'était réfugié dans un silence lui permettant de prendre du recul et de mieux voir quel jeu jouait chaque intervenant. Les propos de lord Overton sur le procès de Cersei l'avaient un peu surpris, voire choqué, mais il était forcé d'admettre que c'était la meilleure option. Un procès dont on s'assurerait qu'il ne soit pas la même sinistre farce que le précédent. Une manière de faire justice tout en évitant de prêter le flanc aux accusations de partialité, du moins en partie.

En effet, si le lord qui avait condamné à mort sa propre belle-sœur ne pouvait guère être soupçonné de fausser son jugement en fonction de ses opinions, Oberyn Martell pouvait, lui, légitimement susciter des interrogations quand à son sens de la justice dans une affaire impliquant une Lannister. C'était une concession politique. Une énième concession politique au détriment d'un jugement juste.

Eddard but un verre d'eau. L'arrivée de la Foi Militante dans la conversation lui permit de penser à autre chose, alors qu'il sentait déjà une boule se nouer dans son ventre. Un grand silence suivit les paroles du roi sur le sujet, que Ned fut finalement le premier à rompre.

Sire, je suis résolument contre. Les arguments que nous a présentés dame Melicent ne m'ont nullement convaincu.

Il échangea un regard avec Ades Overton pour confirmer s'ils partageaient la même opinion à ce sujet, bien qu'ils en aient déjà discuté auparavant.

En gros, le culte des Sept nous propose d'effacer une partie de la dette de la Couronne envers lui, et de prendre à sa charge la protection des septuaires. Mais nos difficultés financières ne sont plus celles qu'elles étaient et l'histoire a montré que la Foi Militante pouvait être un contre-pouvoir efficace et un risque de guerre civile. Cela ne vaut pas les 125 000 dragons d'or de remise de dette qu'ils nous proposent.

Là, Eddard prenait un risque. Ce qu'il disait était certes sensé, mais Robert était tout à fait capable de réagir en pensant aux banquets qu'il allait pouvoir financer avec cette somme, et dire oui rien que pour cette raison. Auquel cas il faudrait s'opposer à lui. Ils avaient eu assez de mal à le convaincre de réfréner son penchant pour la bouteille, pour tout gâcher maintenant.

De plus, l'émissaire a clairement laissé entendre qu'une frange extrémiste existait et qu'une concession pourrait calmer leurs ardeurs. Mais je n'y crois pas. Pour l'heure, cette frange n'a que peu de légitimité, et peu d'alliés, encore moins parmi les lords et le peuple. Ils peuvent aboyer, mais pas mordre. Donnons-leur la permission de s'armer, la situation pourrait changer très vite. Il y a trop de miséreux qui pourraient être engagés contre quelques piécettes et semer le chaos. Nous ne pouvons courir ce risque. Il faut refuser.

Eddard fit une brève pause.

En revanche... Leur donner une place, fût-elle symbolique, dans le procès, pourrait être une manifestation de bonne volonté à moindre frais.

Il laissa l'idée en suspens, afin de voir si quelqu'un s'en emparait.

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 14.06.15 13:45

Olenna Tyrell

Cette séance du Conseil ne cessait de lui faire des surprises, et de lui apprendre un certain nombre de chose. La créature de Stark n'était peut-être pas aussi Starkienne qu'on pouvait l'imaginer au premier coup d’œil. Cela n'aurait pas dû être une surprise, le gamin occupait la place de Baelish. Quelle que soit les raisons qui l'avaient amenés ici, il devait être un peu plus que ce qu'il laissait paraître. L'idée qu'il proposait n'était pas très propre, même si elle se reposait sur les traditions les plus anciennes, mais elle avait l'avantage de régler le problème, même si cela manquait un peu d'honneur.
C'était dangereux. Si les Nordiens commençaient à évoluer comme ça, ils finiraient presque par savoir se tenir à Port-Réal, une absurdité.

Le Dornien comme à son habitude pensait avec tout sauf son cerveau. Confier une telle affaire aux septons, c'était une bêtise. C'était au Roi seul de gérer la Reine et il ne devait en aucun cas se défiler, surtout pas pour le simple plaisir d'humilier une Lannister.
Heureusement, Robert Baratheon n'était pas homme à reculer et il assuma pleinement l'idée d'un procès. Étonnamment, c'est peut-être à ce moment que son frère se fit le mieux entendre et pour une bonne raison qui plus est. Deux nordiens et un dornien, il y avait de quoi faire peur. Elle-même aurait préféré qu'on ne se précipite pas autant dans le choix des juges, mais à voir comment Robert explosa, ce n'était pas le moment de le lui faire remarquer. Ce serait donc Stark, sa créature – ou quoiqu'il soit en réalité – et Oberyn Martell. Autant dire que le sort de Cersei était déjà scellé. Ce n'était pas à Olenna de verser une larme pour ça.

On changea de sujet très rapidement et à la surprise de la vieille femme, ce fut pour parler de la Foi à nouveau. S'il y avait bien un sujet qu'elle ne s'attendait pas à aborder aujourd'hui, c'était bien celui-ci. Depuis quand la Foi Militante voulait-elle être réinstaurée ?
Bien sûr, ne pas savoir n'empêchait jamais la vieille Tyrell de s'exprimer.

- La Foi Militante ? Voilà bien un nom que l'on ne lit plus que dans les livres d'histoires. Je suis surprise que Ses Saintetés aient tentés de s'adresser à vous, Messires. Sans offense, mais les coutumes Nordiennes semblent... légèrement différentes.

Si l'on continuait, on allait finir par voir des barral germer de nouveau au cœur du Donjon Rouge, ce n'était vraiment pas la bonne période pour la Foi.

- J'aimerais tout d'abord savoir ce qui a bien motivé cette idée. Pourquoi ressusciter les Fils du Guerriers presque 300 ans après leur dissolution.

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Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 23.06.15 22:07

Conseil Restreint

Salle du Conseil - Donjon Rouge

299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2

Seuls son presque frère et la Reine des Epines dirent tout haut ce que tous acquiescèrent à la cantonade. Laisser des suivants de la Foi armer leur propre milice, cela représentait une partie du pouvoir sur laquelle ils n’auraient pas prise. Toutefois, Robert considéra la dette de la Couronne. Cela constituait une sacrée somme. Il n’y connaissait rien à l’état des finances. Il prêtait très occasionnellement une oreille à ces problèmes. Mais justement, ces problèmes n’étaient pas siens. Ce n’est pas pour rien qu’il s’affublait du Grand Argentier.
Malgré une dette Lannister qui allait être annulée contrainte et forcée, cent vingt-cinq milles dragons, ça représentaient quand même un foutue paquet de pièces en bon or. Le Roi resta un instant pensif, il ne doutait pas que la levée de l’ost avait affaibli les finances.
« Pourquoi ? Le Grand Septon doit renifler le fond de nos coffres et profiter de l’occasion. Une guerre, soit courte, mais guerre quand même, cela coûte une somme conséquente. Le peuple a senti le remoud qui traverse Westeros actuellement. Et les vulgaires ont besoin de se sentir protégé.»
Il se tourna vers les grandes fenêtres de la Salle, perdant un instant son regard par-dessus sa capitale.
« On guerroie entre nous et la populace se demande ce qu’elle fout là. »
Robert ne douta pas que ces dernières réflexion à haute voix risquaient d’en surprendre plus d’un.
« Les plus à cheval sur les devoir du Seigneur pourraient dire que l’on doit avant tout protéger son peuple. »
Refaisant face à la tablée, légèrement penché en avant :
« Mais si le moindre Seigneur, avec deux soldats et une épée aiguisée, se met à vouloir me concasser les bourses, il est de mon devoir de lui piétiner l’orgueil ! »
Le Roi se leva, les veines bouillonnantes, s’imaginant déjà à cheval. Par les Sept, cette courte escapade dans l’Ouest lui avait ravivé le sang. Même s’il savait que cela lui manquerait, il ne se doutait pas que cela friserait la fringale. Il donnerait volontiers une partie du trésor et la Foi Militante pour une bonne campagne militaire. Il rêvait du bruit de la charge, l’odeur des chevaux, foncer sur l’ennemi marteau au poing.
Frappant du poing sur la table :
« Lord Overton, je vous laisse regarder l’état des finances. J’ai besoin de savoir si nous pouvons nous passer de cette copieuse somme. »
Il brandit sa main gauche, pointant l’ouest de l’index.
« Car vous n’êtes pas sans savoir que Balon Greyjoy a décidé de reprendre sa parole et d’attaquer plusieurs terres et Lords de Westeros. Et même si les actions des fers-nés ont pu me servir malgré eux, ils doivent se souvenir de qui détient le pouvoir ici. Et ma foutue autorité en a assez de se faire conchier !»
Son souffle se fit pesant et une veine saillit sur sa tempe.

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Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 26.06.15 22:28

Le prince acquiesça de la tête à l’attention du Grand Argentier lorsque ce dernier approuva son avis au sujet des Clegane. Il fut cependant agréablement surpris et quelque peu impressionné par le raisonnement de Lord Overton, qui avait trouvé là un vice de procédure des plus utiles. Ne pouvoir recourir qu’à un Garde Royal condamnait quasiment la Reine à ne pas avoir de champion pour la défendre et lui retirait par conséquent l’option du duel judiciaire.

Cette idée parut à Durran beaucoup plus sûre que la proposition du Prince Oberyn. Impliquer la Foi dans un procès aurait certes une forte valeur symbolique au niveau de la sanction infligée mais cela consistait également à établir un dangereux précédent, qui pourrait se retourner contre la famille royale dans un avenir plus ou moins proche…

Heureusement, son père avait visiblement préféré un procès plus classique, dans le cadre duquel sa Main, le Grand Argentier et le Prince Oberyn serviraient de juges. Le panel lui paraissait assez juste, surtout qu’ils étaient tous arrivés plus ou moins récemment à la capitale et ne pouvaient pas être accusés d’être biaisés d’une façon comme de l’autre envers l’accusée, contrairement à Mestre Pycelle dont l’allégeance allait aux Lannister ou à ses oncles paternels qui avaient davantage intérêt à voir la reine chuter de son piédestal.

Le plus âgé de ses oncles eut d’ailleurs la mauvaise idée de confronter le roi vis-à-vis de son choix de juges et quitta promptement la pièce suite à une altercation avec son père.

Durran partageait l’opinion de Lord Stark au sujet de la Foi Militante mais, faute d’être suffisamment informé sur la question, qu’il n’avait que peu étudié sinon dans de vieilles leçons d’histoire, le jeune Baratheon préféra s’abstenir de prendre la parole et écouta simplement les explications du Nordien et les commentaires de Lady Olenna, dont il partageait la curiosité.

Il choisit de s’exprimer lorsque son père eut exprimé ses propres arguments en la matière.

- Je dois avouer qu’à l’instar de Lady Tyrell, mes connaissances au sujet de la Foi Militante relèvent plus de l’histoire ancienne que de détails politiques, je m’excuse donc par avance si mes propositions ne sont pas de l’ordre du possible. Commença-t-il dans un geste d’apaisement, avant de partager ses idées. Cependant, s’il s’avérait que cette frange extrémiste existait, ne serait-il pas possible de tirer parti d’une réintroduction partielle de cet ordre sous conditions ? Si leur angle d’attaque est d’ordre financier, pourquoi ne pas tout simplement leur taxer le droit d’armer leurs gens ? Cela pourrait permettre à terme de rembourser la dette que la Couronne a contractée envers la Foi et d’assurer par la suite un revenu durable aux finances du royaume. Ce revenu pourrait être d’ailleurs réservé à la guerre et au maintien de la paix par exemple. Il va de soi que leurs soldats ne protégeraient que les routes et petits bourgs et seraient interdits d’accès aux grandes villes où leur présence ne serait pas nécessaire, du fait de la présence d’un Guet.

La Foi était assurément riche si elle avait pu faire un tel prêt au précédent Grand Argentier donc il semblait à Durran que leur prélever une sorte d’impôt pourrait rapporter des rentrées d’argent non négligeables à la Couronne et fournir à celle-ci une certaine indépendance financière dans l’armement de ses troupes.

- En ce qui concerne les Greyjoy, je ne doute pas que nous disposions d’assez de soldats pour mater à nouveau leur rébellion mais qu’en est-il du nombre de bâtiments que nous pouvons rassembler ? Il me semblait que la flotte royale avait été en majeure partie détruite face à celle des Fer-Nés… auquel cas, il faudra effectivement trouver les fonds pour la reconstruire.

Le prince ne souhaitait pas accabler davantage Lord Stannis mais ce point méritait d’être soulevé au vu du danger que posaient désormais les Fer-Nés à la paix des Sept Couronnes.

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Lord Stark considéra pensivement la proposition du prince. Mais cela ne lui semblait pas une bonne idée, quoique ce soit effectivement du domaine du possible.

Le prince était encore pour lui une énigme, et il avait évité de trop interagir avec lui jusqu'à présent, préférant observer et mieux le connaître.

Jusqu'à présent, ce qu'il avait vu l'avait convaincu qu'il avait bien en face de lui le fils de Robert Baratheon, la question ne faisait pas débat pour lui. Il était plus réfléchi que son père, moins avide de guerre. Néanmoins, il estimait qu'il y avait encore des lacunes dans sa connaissance de la stratégie, au moins militaire. Au moins avait-il le bon goût de s'en rendre compte. Pour ce qui était de l'art de manœuvrer entre les complots de Port-Réal, il devrait trouver de meilleurs précepteurs qu'Eddard Stark.

Oui, mon prince...

Il avait mis une très légère emphase sur le terme. C'était un message "subtil-mais-pas-trop-quand-même" à l'adresse de tous ceux autour de la table qui pourraient encore remettre en cause la légitimité de Durran. La parole des Stark pesait lourd dans la balance, et c'était le moment de s'en servir.

Les taxer serait possible. Et sans doute intéressant financièrement. Mais cela reviendrait, encore une fois, à leur vendre le droit de s'armer. Et nous nous retrouverions peu à peu à abandonner les campagnes à cette fameuse frange extrémiste. Cela en ferait de fait les seigneurs de nombreuses terres, ou alors chaque lord du royaume devrait les pourchasser dans tout l'arrière-pays. Je ne dis pas que cela va forcément se produire immédiatement, mais c'est le risque à terme. Je pense que la situation actuelle n'est pas si mauvaise que nous acceptions un tel risque. L'émissaire a demandé l'autorisation d'armer une centaine d'hommes pour protéger leurs dignitaires... Ceci peut être considéré, même si cela ne me plaît pas. Mais il faudrait alors contrôler rigoureusement leurs effectifs pour éviter que la situation n'échappe à notre contrôle. Mais l'exemple de Balon Greyjoy montre qu'il faut peu de temps pour qu'un humble vaincu devienne une menace conséquente.

Ce qui ramenait donc les pensées d'Eddard ainsi que le débat vers lord Balon Greyjoy.

Concernant Balon, le problème est toujours le même avec les Fers-Nés. Si nous voulons les vaincre, il faut les attaquer chez eux. Cela nécessite une supériorité navale incontestable. Or, une bonne partie de la flotte a été réduite à néant. Donc il faudrait un effort de reconstruction intense pour mener à bien ce projet, et des fonds. Beaucoup d'argent.

Je pense que nous devrions le faire. La trahison doit être punie. Au Grand Argentier de nous dire si nous avons les moyens de le faire tout en remboursant nos créanciers comme convenu.

L'avis de Stannis aurait également été précieux. Mais cela, il aurait été maladroit et inutile de l'évoquer.

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L’intervention d’Oberyn avait eu le mérite de changer subrepticement de sujet, ce qui n’était pas forcément le but principal. Finalement, personne ne sembla retenir avec beaucoup de sérieux l’implication de la Religion des Sept dans le procès de Cersei Lannister, les seigneurs autour de la table préférant considérer la demande qui leur avait été faite par les dignitaires de la Foi d’armer leurs hommes. A défaut d’un représentant religieux au procès, et face au laxisme de Lord Eddard, Oberyn allait devoir peser de tout son poids pour que la Lionne reçoive une correction exemplaire. Il regrettait néanmoins de ne pas pouvoir l’humilier aux yeux de ses Dieux. La question de la Foi Militante semblait causer beaucoup de remous, et à vrai dire le Martell n’en était pas un expert, ne croyant pas à la Religion des Sept mais davantage au Dieu Multiface depuis son périple sur Essos.

- Comme Lady Olenna je ne connais de la Foi Militante que ce que les livres veulent bien en raconter. Nous avons également reçu une requête de la part des dignitaires de la Religion des Sept, mais nous n’y avons pas répondu. Nous nous considérons comme trop éloignés de ce culte pour pouvoir nous exprimer. Je me range à vos avis concernant le côté financier de l’affaire, même si la proposition du Prince Durran me semblait intéressante : si ce n’est leur octroyer le contrôle des campagnes, au moins aurait-on pu les associer au guet de certaines villes avec l’accord du seigneur, ou même les limiter à leurs domaines en protégeant leurs têtes dirigeantes ?

L’argent était toujours au centre de n’importe quelle grande question du Conseil Restreint, ce n’était un secret pour personne. Une partie de la dette de la Couronne s’en était allé avec la mort de Lord Tywin et du procès de sa fille, avec les conséquences qu’on en connaissait, ne restait plus désormais que la Banque de Fer et la Religion des Sept. Oberyn ne connaissait pas l’état des caisses mais il connaissait le prix d’une guerre… Et si Lord Balon Greyjoy remettait à nouveau en cause l’autorité du souverain, il faudrait mater sa rébellion une fois de plus, avec une flotte royale qui n’était plus.

- Lord Balon n’a jamais été un homme de parole. Je pense, mon Roi, que vous devez faire preuve d’autorité. Les navires de Dorne vous appuieront je pense sans grande difficulté si vous en avez besoin. Comme l’a dit la Main, le Fer-Né doit être puni. Mais ne pouvons-nous pas l’affaiblir d’une autre façon ? Ce que je vais proposer est très peu orthodoxe, j’en conviens, mais vous êtes le Roi, ne pouvez-vous pas lui retirer son titre de Seigneur suzerain des Îles de Fer ? Nommer un allié aux Îles de Fer déplacerait la bataille sur ce territoire et occuperait Lord Balon un temps suffisamment long pour nous laisser le temps de reconstituer une flotte digne de ce nom. Il faudrait bien entendu un homme légitime …

Oberyn aurait bien proposé d’envoyer un assassin ou un Sans Visage régler définitivement la question du traître, mais une telle proposition en ces lieux aurait davantage tourné les soupçons vers lui qu’autre chose.

Avant toute chose, il devait suivre les conseils de son frère, même s’il avait parfois du mal à refroidir son sang, trop habitué à la chaleur de Dorne. D’où cette proposition plus « conventionnelle », même si le Dornien n’avait aucun nom précis en tête. Il connaissait certes des marins et avait quelques Fer-Nés dans ses connaissances, mais aucun qui puisse ravir le titre décerné aux Greyjoy depuis la Conquête. D’après ses connaissances, il n’y avait bien que la maison Chenu qui pourrait être légitime, mais elle était éteinte depuis bien longtemps maintenant…

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Comme souvent ces derniers temps, les questions politiques se finissaient toujours par une question financière. Ades ne pouvait nier qu'il était responsable de la situation, avec Lord Eddard ils avaient fait de leur mieux pour colmater la dette qui affaiblissait le Royaume. Cette insistance a traité le sujet avait finit par gangrené la plupart des autres problèmes des Sept Couronnes. Même la possibilité d'une guerre devait être envisagé sous le point de vue des finances et de leur capacité à en supporter le coût. Et Ades savait que ce sujet viendrait aujourd'hui. Mais pour l'instant, il allait clore celui de la Foi Militante.

- Une telle somme pourrait nous servir oui, mais elle me paraît beaucoup trop faible pour la compensation demandée par Leurs Saintetés.

Bonne nouvelle, personne au Conseil n'avait songé à appuyer la proposition de celle Mélicent. Néanmoins la déclaration d'Oberyn Martell indiquait que la Foi avait bel et bien pensé à chercher du soutien avant de faire cette demande. Il était heureux que ni les Martell ni les Tyrell n'ait décidé d'y répondre favorablement, mais cela laissait aussi présageait que les Septons étaient décidément très attachés à cette idée. Ades supposa que ce ne serait pas la dernière fois qu'il en entendait parler.

Venait ensuite une question délicate. Les Fer-nés avaient décidément un don pour ennuyer le Royaume. Si encore la flotte Royale avait remportée la première victoire, ils auraient pu envisager une guerre avec un brin de sérénité. Mais avec la destruction quasi totale qu'elle avait subie, on allait devoir reconstruire, ce qui allait coûter très cher, et vite, ce qui allait coûter encore plus cher. Ades dissimula un soupir en réarrangeant des papiers autour de lui.

- Nous pourrions dégager une certaine somme d'argent pour la reconstruction de la flotte, sans dépenser les économies faites pour le remboursement exigé par la Banque de Fer. Je ne pense pas que les Braavosi ne décident de se tourner vers les Îles de Fer, mais il ne vaut mieux pas leur donner de raison de ne pas nous aimer. Bien évidemment, nous ne pourrions rembourser personne d'autre cette année.

Ce n'était pas cela qui allait aider les finances, malheureusement. Mais on ne pouvait pas simplement laisser les Fer-nés agir impunément.

- Outre la question de l'argent, il y a celle du temps. Il faudra des mois pour qu'une flotte de bonne envergure puisse s'opposer à celle des Îles de Fer. Peut-être serait-il bon de miser sur le dialogue en attendant. Si Balon Greyjoy n'est pas un homme avec qui l'ont peut discuter, ce n'est pas le cas de tout le monde sur les Îles, ils ne sont peut-être pas tous favorables à cette entreprise. L'idée du Prince Oberyn nous permettrait peut-être de gagner du temps ou même d'engager un véritable dialogue.

Sans compter que cela leur permettrait aussi d'économiser de belles sommes.

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 14.07.15 0:31

Durran ne le manifesta que d’un très léger hochement de tête mais il appréciait le soin avec lequel le seigneur nordien avait mis l’accent sur son titre, non pas par dérision ou doute mais par conviction. Son honnêteté et son honorabilité étaient jusqu’à présent tels que Raymar lui avait vantés, et non pas sans lui rappeler le chevalier de Fort-Etoile lui-même.

Il écouta attentivement la réponse de la Main du Roi à sa suggestion, prenant note du danger que poserait effectivement cet abandon progressif des campagnes. Celui-ci répondit également au sujet de la flotte et confirma les craintes du jeune Baratheon quant à son état. La Couronne ne disposait donc pas de forces navales suffisantes pour engager les Fer-Nés.

Le Prince Oberyn suggéra quelque chose d’intéressant, à savoir de diviser pour mieux régner en trouvant un remplaçant pour Balon Greyjoy comme suzerain des îles de Fer. L’idée aurait eu du mérite pour toute autre région mais les Fer-Nés n’avaient tendance qu’à suivre le plus fort, celui qui suivait l’Antique Voie, plutôt qu’un pion choisi par un roi du continent.

Lord Overton leur fit part de ses lumières au sujet des créances du royaume et de ce qu’ils pouvaient se permettre en termes de dépenses. Une idée germa dans l’esprit du prince lorsque le Grand Argentier parla de gagner du temps. Prenant le temps de formuler son propos, il attendit que quelques instants se soient écoulés avant de prendre la parole à son tour.

- Peut-être prenons-nous le problème sous le mauvais angle au sujet des Fer-Nés ? Jusqu’ici, nous n’avons pensé qu’à les affronter de front sur leur propre terrain. Non seulement nous sommes déjà désavantagés en mer d’ordinaire de par leur expertise navale mais encore plus à l’heure actuelle au vu de l’état de notre flotte…

Il fit une courte pause et but une gorgée d’eau pour se désaltérer avant de poursuivre, regardant tour à tour ses différents interlocuteurs.

- Pourquoi ne pas utiliser leurs propres tactiques contre eux ? Je ne suis pas en train de suggérer un raid de grande envergure bien sûr mais voilà à quoi je pense. La majorité de leurs navires sont à quai sur leurs îles pour laisser à leurs guerriers le temps de panser leurs blessures suite à leur défaite dans le Conflans. Ne serait-il pas possible de louer les services de quelques bateaux de contrebandiers pour acheminer de petits groupes de saboteurs sur chaque île ? Il ne s’agirait pas d’affronter les Fer-Nés mais de brûler ou endommager autant de boutres que possible. Ainsi, ils perdraient leur principal avantage sur nous et cela nous permettrait de gagner un temps précieux pour reconstituer progressivement leur flotte.

Durran porta ensuite son regard vers le prince Oberyn pour rebondir sur sa suggestion.

- Ce n’est pas que je sois opposé à l’idée du Prince Oberyn. Je pense au contraire qu’elle peut au pire nous faire gagner un peu de temps et peut-être même semer un vent de discorde chez les seigneurs Fer-Nés mais je pense que nous avons besoin d’un plan plus actif si les négociations venaient à tourner court dès le départ.

Il espérait ne pas avoir outrepassé ses prérogatives mais Durran avait le sentiment qu’ils avaient besoin d’idées novatrices s’ils voulaient trouver une issue à ce problème et de son point de vue, Oberyn Martell et Ades Overton avaient ouvert la voie en la matière. Il ne restait plus qu’à voir comment la proposition du jeune Baratheon serait reçue par les membres du Conseil.

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Eddard échangea une œillade avec Robert. Il connaissait l'homme par cœur, et en ce moment, son regard disait à peu près, et en même temps : "C'est mon fils !" et "Chouette, une bataille !".

Pour peut-être la première fois de sa vie, il sentit une bouffée d'enthousiasme durant une session du Conseil Restreint. Oui. Ce pouvait être la solution.

Dans la situation présente, la trahison des Fers-Nés ne pouvait rester impunie, sans quoi la crédibilité de la Couronne en serait atteinte, peut-être de manière irréversible. Sans flotte, ce pouvait être effectivement un bon moyen d'agir.

Par ailleurs, Eddard Stark avait beaucoup étudié les Fers-Nés. Malgré tous leurs beaux discours sur la bravoure au combat et l'Antique Voie, c'étaient des pillards avant tout. Ils suivaient celui qui gagnait, c'est-à-dire qui leur permettait de gagner de l'or à moindres risques. Quelques navires brûlés pourraient les calmer, leur rappeler leur vulnérabilité, et, en forçant à ramener quelques navires protéger leurs côtes, diminuer la pression qui pesait sur les loyaux vassaux des Baratheon. Ou, au contraire, Balon étant un homme susceptible et quelque peu irréfléchi, cela pourrait les inciter à un raid pour ne pas perdre la face. Ce qui pouvait être une bonne chose aussi.

Il frappa du plat de la main sur la table.

Oui ! C'est ça !

Les autres le regardèrent, interdits. La Main n'était pas familière d'éclats de ce genre.

Cela nous donnera un peu plus de temps s'ils ramènent des navires protéger leurs côtes. En revanche, ce genre de procédé peut aussi les contraindre à un raid spectaculaire pour redorer leur blason. Ca peut être bon pour nous, si nous y sommes préparés. Et encore meilleur si nous pouvons leur tendre un piège.

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 19.07.15 20:17

Mestre Pycelle

Le vieillard semblait avoir des difficultés à suivre ce qui se déroulait autour de la table. Silencieux depuis quelques minutes déjà, il fixait un point au hasard de son assiette alors qu’autour de lui, on régla rapidement la question de la foi militante pour passer directement à un sujet hautement plus important… La nouvelle rébellion Fer-nés.
Il laissa tout un chacun parler alors que lui-même réfléchissait à la question, ce qui le troubla en premier lieu qu’un détail de cette rébellion avait clairement été oublié. Volontairement ou non, Pycelle l’ignorait même si la question pouvait se poser.
L’idée du peut-être prince sembla plaire à la main du roi, assez pour qu’il le fasse clairement savoir ce qui eut le don de faire sursauter le vieillard, donnant ainsi l’impression qu’il se réveillait d’une petite sieste entre deux gorgées de vin.

Il fronça les sourcils, beaucoup moins enthousiastes que la main, il prit enfin la parole :

« Et les otages ? » C’est de tête qu’il cita chacun des noms : « Shiera Lannister, Ser Lucion Lannister Myranda Lannister, Daven Lannister, Cerenna Lannister, Dorna Lannister, Martyn Lannister, Willem Lannister, Janei Lannister, Emmon Frey, Genna Frey, Ser Cleos Frey, Jeyne Frey, Tywin Frey, Lyonel Frey, Melesa Frey et Walder Frey »

Il ne put s’empêcher de jeter un regard vers le grand argentier après avoir prononcé autant de fois le nom "Frey". Il continua.

« Comme il a déjà été dit autour de cette table, il y a plus que probablement des seigneurs qui ne partagent pas les convictions de Balon. À l’heure actuel, la seule flotte importante et impressionnante encore debout, c’est celle des fer-nés. Lord Overton l’a suggéré, engager le dialogue avec un seigneur qui pourrait nous aider à renverser Balon serait une excellente idée. »

Il toussa légèrement, racla sa gorge et hydrata son gosier d’un peu de vin avant de poursuivre.

« Obtenons de l'aide auprès d'un seigneur qui pourrait prétendre aux Etats Généraux, la libération des otages et pourquoi ne pas faire de la flotte fer-nés la nouvelle flotte royale ? Balon a toujours été beaucoup trop ambitieux, trouvons quelqu’un qui sera se rendre compte des avantages considérables à porter allégeance à la couronne. »

Une autre idée lui vint en tête à l’instant même où il termina cette phrase :

« Laissons le nouveau seigneur de l’ouest faire ses négociations…S’il l’obtint, il prouvera que feu son père avait tort et obtiendra le respect de ses vassaux. »

Secrètement, ça lui permettait de peut-être garder le soutien du probable dernier Lannister influant ce qui n'était pas un mal.

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Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 20.07.15 17:24

Robert Baratheon

« Vous vous rendez bien compte du tas de merde dans lequel nous pataugeons. Je ne peux pas laisser Balon Greyjoy s’en tirer une seconde fois aussi facilement. La Couronne doit frapper un grand coup ! »
Robert allait s’adresser à son frère quand son siège vide lui appela qu’il venait de l’expulser quelques minutes auparavant.
« Une flotte quasiment réduite à néant. Nous sommes pris par les joyeuses par nos créanciers. Et rajoutez sur cela les otages. Qu’on essaie seulement d’approcher de façon belliqueuse de leurs côtes et ce sera des têtes plutôt que des pierres que leurs catapultes enverront. »
Mordant ses lèvres, il fouilla sa barbe d’un air pensif. Ils avaient là un sacré sac de nœuds à démêler. Jamais il ne pouvait se permettre de mettre autant de nobles en danger, pas au risque de sa couronne. Il avait eu sa vengeance envers les Lannisters, il n’avait plus d’appétit pour d’autres têtes léonines. Et l’autre moitié des otages ? De la famille à son Grand Argentier. Les voilà obligé de trouver une solution miracle.

« Vous croyez que cette Foi Militante pourrait nous soutenir contre des adorateurs du Kraken ? » Même si l’idée ne l’enchantait guère, il pourrait se laver les mains d’une action d’un pouvoir indépendant de la Couronne.
« L’action du raid ne m’enchante guère. Je n’ai pas envie de prendre les seiches pour des demeurés. Peut-on prendre le risque qu’ils fassent le rapprochement entre un raid, même sans les couleurs de nos maisons, et la situation actuelle ? Avant tout, nous devons connaitre l’état de leurs forces et prendre le pouls de la situation sur Pyke.»
Ses gros doigts tambourinaient sans rythme sur la table pendant que sa cervelle essayait de résoudre cette histoire de chèvre et de choux. Il balança sa tête de gauche à droite, soupirant devant cet imbroglio.
« J’ai bien envie de croire que le nouveau Lord Lannister pourrait sortir une parlotte de son chef pour arriver à détendre tout ça. J’ai envie d’y croire. Mais je n’ai pas envie que cela reste notre seule option. »
Il lui faudra s’enquérir de l’état des finances. De toute manière, il ne laisserait pas les côtes sous le joug des Greyjoy. Une flotte devait être reconstruite, quitte à inventer un nouvel impôt.
« De toute manière, nous n’avons pas les moyens d’une frappe rapide et suffisante. Essayons de temporiser tout ceci le temps de nous refaire. Si cela veut dire envoyer le nain… Pourtant les Sept savent que je souhaite les voir crever de toute mon âme ! Nous voilà autant engarcé qu’une putain après le passage d’une garnison. Ne pouvons-nous pas envoyer des espions sur place ?»

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Eddard secoua la tête. Oui, le problème des otages était... ennuyeux. Le fait que tant d'eux soient des Lannister ou des Frey l'était encore plus. Les Lannister parce que la Couronne devait montrer qu'elle tenait à cette famille, les Frey parce qu'ils étaient apparentés au Grand Argentier. Même si cela était moins problématique, les Frey ayant des alliances maritales avec la moitié des familles de Westeros.

Bien sûr, nous pouvons tenter la diplomatie. Mais les négociations ne peuvent être en notre faveur que si nous avons des arguments de poids pour appuyer nos revendications. En l'occurrence, ils ont des otages et la suprématie navale. Nous n'avons rien. Il faut d'abord reconstruire une flotte de toute urgence. Pour cela, la Foi Militante ne nous est d'aucune aide. En ce qui nous concerne, nous comptons commencer à doter le Nord d'une flotte de guerre, mon fils et moi, et il faut un véritable effort dans tout le Royaume. Mais je pense qu'il nous faut aussi une victoire. Les Fers-Nés suivent le chef qui leur apporte gloire et butin. Et, en ce moment, ce chef, c'est Balon. Si nous voulons qu'un autre obtienne plus de pouvoir, il faut que Balon subisse une défaite, d'une manière ou d'une autre.

Eddard Stark réfléchissait à toute vitesse, en parallèle. Les Fers-Nés apprendraient forcément que le Nord refaisait une flotte. Ils voudraient la détruire, et cela serait absolument catastrophique sur le plan politique. Il faudrait bien garder le chantier naval.

Deux cent hommes sur place, au moins. Peut-être même trois cent. Un petit fortin et beaucoup, beaucoup, de flèches enflammées.

Il revint à des problèmes plus urgents. Tenter de parlementer dans la situation actuelle ne pourrait se traduire que par un échec, Eddard en était persuadé. Les Fers-Nés avaient senti le goût du sang et l'appel de l'Antique Voie, il fallait montrer les crocs pour calmer leurs ardeurs. Et pour les montrer, il fallait en avoir.

Politiquement, il nous faut une victoire, fût-elle minime, pour que les négociations ne soient pas trop catastrophiques. Pour ce qui est des espions, en effet, nous pouvons essayer, mais sur les Îles de Fer, beaucoup de gens se connaissent. Des informateurs extérieurs ont bien peu de chances de s'intégrer, et ils seront rapidement démasqués. Reste à voir quels alliés nous pouvons avoir chez les îliens...

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 12.08.15 16:11

Mestre Pycelle

« Interdisons les marchands à exercer sur les îles de fer… »

Il savait que cette proposition n’était pas sans faille mais le vieil homme avait malgré tout une idée derrière la tête.

« Je sais que nous ne pourrons pas contrôler cette interdiction à la perfection mais elle suffirait à élever les prix ce qui finira par gêner certain seigneur et ouvrira peut-être la voie à des discordes en leur sein, une brèche pour nous permettre de reprendre le contrôle…Diviser pour mieux régner. »

Il se servit un morceau de fromage qu’il mâcha longuement.

« En tout état de cause, je pense qu’il s’agit d’une question que nous devrions voir plus sérieusement avec le seigneur de l’Ouest…A savoir Lord Tyrion Lannister »

Il posa son regard fatigué par le poids des années sur le Roi. Dans tous les cas, il semblait clair que pour l’heure ils avaient encore beaucoup de chose à voir concernant les Fer-nés et, aussi malheureux que ça puisse l’être, c’était des affaires qui ne concernaient en rien les deux invités du jours. Avec l’accord du Roi, Pycelle décida donc de passer à l’ordre du jour suivant. C’est tout naturellement que le vieux mestre décida de passer au sujet concernant les deux invités du jour.

« A l’arrivée du Prince Durran Baratheon » il ne referait pas l’erreur une seconde de fois de remettre en doute les convictions de son seigneur « sur les terre de Dorne, un accord de fiançailles entre Durran Baratheon et Arianne Martell a été signé. Cependant, une précédente promesse de mariage avait été conclue entre Margeary Tyrell et notre prince. »

Il jugea d’un regard Olenna et Oberyn, la question était plus que délicate.

« Si nous connaissons les raisons qui ont amené Jon Arryn à obtenir cette promesse à l’époque, celle qui ont poussé le prince a accepter ces fiançailles restent encore vague. Et en tout état de chose, c’est notre Roi qui prendra la décision de ce qui est le mieux pour son fils et pour le royaume. »

Le mestre posa alors ses yeux sur le prince…

« Prince Durran Baratheon, ignoriez-vous les promesses de fiançailles avec Margeary Tyrell ? »

La question était légitime, le Mestre avait bien du mal à comprendre comment les Martell s’était octroyé le pouvoir de s’offrir un mariage princier et il fallait bien admettre que depuis le début de ce conseil, la vipère ne s’était pas vraiment attiré la sympathie du Mestre.

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hrp:

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 17.08.15 18:49

L’engouement que manifesta Lord Stark en écoutant l’idée de Durran fut bien vite tempéré par Mestre Pycelle. En effet, le Grand Mestre avait rappelé à raison que les Fer-Nés avaient des otages, dont il énuméra la liste, et qu’il fallait par conséquent privilégier la négociation. Plus encore, il proposa que Lord Tyrion se distingue en réglant cette affaire, de sorte à asseoir sa nouvelle autorité sur l’Ouest, une idée qui n’était certainement pas sans mérite.

S’abstenant de contribuer davantage à la question des Fer-Nés, que son père et Lord Stark semblaient avoir plus en main que lui, il prêta attention aux arguments échangés avant que l’attention ne revienne sur lui avec les propos du Grand Mestre. En effet, il était désormais question de ses fiançailles actuelles avec Arianne… et des précédentes, avec Margaery.

Une question épineuse, et tout à fait pertinente, il ne pouvait pas le nier. Faisant preuve d’un calme apparent qui ne ressemblait en rien aux sentiments qui l’animaient. Durran n’avait pas voulu de ces fiançailles mais il n’avait pas eu le choix, se trouvant alors entre les mains des Martell, par sa propre faute. S’il ne regrettait pas d’avoir sauvé Daenerys de la brute qui lui servait d’époux et de son fol à lier de frère, le prince devait avouer qu’il n’aurait pas dû choisir Dorne comme destination. Encore aurait-il mieux fallu faire voile pour Lys ou même encore tenter sa chance dans le Val, où il aurait pu gagner Fort-Etoile.

Mais ce qui était fait ne pouvait être défait. Daenerys était morte et il était fiancé à une femme qui avait si peu de respect pour la couronne et l’honneur qui lui était fait qu’il avait dû aller jusqu’à négocier les termes de leur futur mariage.

Tournant son regard vers Mestre Pycelle, Durran lui répondit d’un ton calme.

-Lady Olenna m’avait mis au courant d’une entente à ce sujet entre Lord Arryn et elle-même à l’époque où je résidais à Hautjardin. L’accord en question consistait à marier Lady Margaery à l’héritier du Trône, ou si une telle union ne pouvait avoir lieu, entre une fille de la maison Tyrell et le premier fils de l’héritier.

C’était la stricte vérité, après tout bien des choses pouvaient arriver et Jon Arryn avait préféré laisser une porte de sortie aux Tyrell tant qu’à Durran lui-même, dans le cas où Lady Margaery ou lui-même serait décédé avant que l’union puisse avoir lieu. Le prince avait utilisé cet argument en sa faveur et tordu quelque peu la vérité à ce sujet pour sauver sa peau. Il n’en était pas fier mais cela lui avait permis de survivre et d’arriver où il se trouvait aujourd’hui.

Bien sûr, le Prince Oberyn ignorait ces détails puisqu’il s’était trouvé seul avec le Prince Doran lorsqu’il avait abordé ce sujet.

Il restait maintenant à décider de la façon dont il allait répondre à la question implicite du Grand Mestre. Il décida de révéler la vérité, ou tout du moins une version partielle de cette vérité.

-La Maison Martell m’a fait l’honneur de son hospitalité alors que je me trouvais dans une position délicate. Elle m’a fait… une proposition que je ne pouvais pas refuser. Déclara-t-il simplement. Je suis sûr que le Prince Oberyn pourra vous en dire davantage à ce sujet si vous le souhaitez.

Il avait accepté cette union mais il n’allait pas mentir ouvertement, surtout à son père et aux autres membres du conseil, pour défendre les intérêts des Martell. Sa première conversation avec Arianne lui avait largement suffi pour déterminer que leur union serait non seulement sans amour mais aussi sans soutien politique ou émotionnel de sa part. Si le prince voulait défendre ce mariage, il était présent pour le faire en personne.

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Les questions d’argent ne constituent pas un domaine dans lequel Oberyn avait beaucoup de connaissances, néanmoins il avait lu suffisamment d’écrits de stratégie militaire et économique pour pouvoir intervenir. Les débats ne cessaient plus concernant le cas des Îles de Fer, chacun y allant de son argument. Le Prince Oberyn fut assez surpris que le Grand Argentier rejoigne son point de vue pour retarder l’échéancier. Gagner du temps quand une flotte était en construction, c’était plus que nécessaire selon le Dornien. Le Prince Durran ne partageait pas son avis et pensait au contraire qu’il fallait utiliser des contrebandiers pour détruire une partie de la flotte fer-née, une idée certes peu mauvaise mais indigne d’un futur roi au goût du dornien. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de commenter à la suite des autres cette idée, s’opposant complètement à la Main, ce qui n’était pas la première fois et qui ne serait sûrement pas la dernière.

- L’idée des contrebandiers est audacieuse mais également très dangereuse. Chacun sait que lorsqu’un Fer-né veut quelque chose, il se sert. Ils font peu de cas de la vie de leurs otages et des conséquences qu’aurait une hécatombe chez ceux-ci. Une vie est une viée, et il serait préjudiciable de mettre ainsi en danger des otages, cela serait mal vu par les Terres de l’Ouest qui ont déjà été durement touché. Je rejoins assez l’avis de Mestre Pycelle à ce sujet : laissons Tyrion Lannister parlementer le retour de ces prisonniers, et voyons comment il se débrouille. Nous verrons ainsi comment se débrouille le nouveau suzerain des Terres de l’Ouest.

Une intervention du Roi permit à Oberyn de rebondir assez rapidement.

- Le problème des espions est double : comme l’a dit Lord Eddard Stark, les Fer-Nés se connaissent pour la plupart et nous ne pouvons y envoyer d’espions extérieurs. Et notre réseau d’espion est lui-même sérieusement sur le déclin depuis la disparition de Varys. C’est le serpent qui se mord la queue dans cette hypothèse. Par contre, rien ne vous empêche de combiner plusieurs de nos solutions pour faire flancher les Fer-Nés. L’argent est pour eux important : il faut les appauvrir. Et les diviser. Les appauvrir avec un blocus commercial et maritime comme le suggère le Grand Mestre, et traiter avec un autre noble légitime qui pourrait affaiblir Lord Balon, un homme reconnu des Îles de Fer. Et laisser à Lord Tyrion la part des négociations pour les otages Lannister, ce sera déjà une épine en moins dans votre pied Votre Majesté.

Il était rare de voir la Vipère Rouge faire preuve de modestie et de ne pas être le premier à lancer sa lance sur l’ennemi, mais pour ce sujet, il savait qu’il était préférable de choisir la voie de la stratégie, à l’instar de ce qu’aurait fait son aîné, le Prince Doran. Les problèmes de la Couronne étaient multiples, et formaient un cercle vicieux.

Le Prince Martell exécrait Pycelle, mais il l’avait rejoint sur le sujet précédent. Néanmoins le sujet qui suivit faillit faire étouffer le Dornien. Le pourceau osait remettre en question le mariage entre Durran et Arianne, sa nièce. Comment se permettait-il cette félonie ? Il cherchait sûrement à agacer la Vipère Rouge, qui ne montra pourtant qu’un poing violemment serrée. Diplomatie. Oberyn laissa Durran répondre à la question du mestre avant d’intervenir. Sa réponse le surprit, surtout quand on se souvient du jour où leur accord fut scellé…

- Les fiançailles entre le Prince Durran et ma nièce Arianne Martell ont été conclus avec le consentement du Prince. Une discussion nous a appris qu’aucun écrit ne fait acte de cet accord avec les Tyrell. Et cela Mestre Pycelle, est un fait avéré, aucune preuve d’accord de fiançailles entre Durran et Margaery n’existe.

L’accord entre Durran et les Martell est quant à lui acté. Les Tyrell ont caché le prince, mais les Martell ont pris bien plus de risques. Notre famille a recueilli, protégé, et ramené l’héritier à son père. Cet accord s’est fait naturellement. Ce mariage n’est pas forcé et nous espérons bien entendu le consentement du Roi à ce sujet. Sa bénédiction nous est précieuse pour parfaire cette promesse.

Diplomatie…

Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 24.08.15 13:10

Olenna Tyrell

Si la doyenne des Tyrell avait donné l'impression de somnoler durant les dernières minutes, c'est bien parce qu'elle attendait quelque chose. Non qu'aucun des sujets abordés ne soient digne d'intérêt, elle s'inquiétait autant que les autres de l'avancée des Fer-nés, mais elle ne restait qu'une faible femme – du moins c'est ce qu'ils devaient croire – qui n'avait rien à apporter en stratégie militaire. Bien sûr, la véritable raison était que certains sujets ne pourraient être discutés correctement qu'une fois un certain problème écarté définitivement. Elle ignorait si le vieux Mestre avait compris cela ou s'il passait simplement au sujet suivant mais elle l'en remerciait.
Se redressant sur sa chaise, la vieille Tyrell se préparait à dégainer, sitôt qu'elle ait entendu les plaidoiries des deux autres concernés.

Elle ne pouvait pas être plus ravie en entendant la défense timide du jeune Barathéon. Une proposition qu'il ne pouvait pas refuser, voilà tout ce qu'il avait à dire à ce sujet. Il était difficile pour elle de ne pas se fendre d'un sourire triomphant alors qu'elle se tournait vers Oberyn pour entendre ce que lui avait à dire.
Comme à son habitude, le prince de Dorne ne pouvait pas la décevoir et se justifia avec la subtilité d'un éléphant. Elle attendit qu'il finisse sa petite tirade pour se tourner vers le Roi avec un maigre sourire, d'un air désolé qu'elle savait fonctionner d'autant mieux à son âge.

- Je crains que le Prince n'ait raison, votre Majesté. Il n'existe d'autre preuve de cet engagement que des lettres de feu Jon Arryn et, oh oui bien sûr, le fait que le Prince Durran soit encore en vie. Mais il est vrai que dissimuler un prince de sang royal pendant aussi longtemps n'était pas grand risque. Pas quand notre loyauté ne fait pas question.

Le jeune imbécile n'avait pas la subtilité de son grand frère, ce dernier allait probablement regretter de n'avoir pas pu se déplacer jusqu'à la Capitale. Jamais Doran n'aurait commis l'erreur de remettre ainsi en cause l'engagement d'une autre famille en plein Conseil Restreint, ou en tout cas Olenna aimait à le croire.

- Je n'oserais juger du risque pris par la famille Martell en récupérant Durran pour le ramener en lieu sûr alors qu'il était menacé par... qu'il était menacé. Cela semble un talent Martell que de récupérer les prince et princesse pour les ramener au Roi.

Le sacrifice de Daenerys n'avait pas été oublié et Olenna savait encore qui avait donné la Princesse Targaryen à Robert. Dorne semblait toute prête à démontrer sa loyauté, mais aussi très pressé que le pacte soit scellé.
Olenna baissa humblement la tête vers le Roi.

- La maison Tyrell n'a fait que sauvegarder la vie du prince toute son enfance durant, l'élever parmi nos enfants, comme notre fils. Enfin, mon petit-fils.

Elle adressa un sourire étonnamment tendre au jeune homme, chose qu'elle savait très bien faire quand le besoin s'en faisait sentir.

- Nous n'attendons rien d'autre que l'assurance que la coopération entre nos familles ne se poursuive, sans que l'ont ait à craindre que l'une ne profite de l'autre.

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Sujet: Re: 299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2 - DONJON ROUGE 07.09.15 15:37

Conseil Restreint

Salle du Conseil - Donjon Rouge

299 - lune 7 - semaine 4 - jour 2

Suivant de la tête chaque interlocuteur, Robert les regarda essayer de récupérer la patate chaude. Le Roi serait à peine mort et son cadavre encore chaud qu’il se battrait pour mettre un con de leurs crus dans le lit de son fils.
Et pire que tout, il avait une impression de non-dit. Dieux qu’il n’aimait pas passer pour le demeuré de service. Etait-il le seul à vraiment osé l’ouvrir honnêtement ? Il convenait qu’il avait l’honnêteté frontale, mais au moins tous savaient sur quel pied danser.
Trop de silence dans certaines phrases. Trop de mots à doubles sens. Plutôt que de tenter de lever certains lièvres là où il n’y en avait point (et de vraiment passer pour un simple), il tenta plutôt :
« Dîtes vous bien tous que ce n’est ni à vous ni à lui de décider qui sera sa femme. Depuis quand un père, qui plus est le Roi, n’a pas son foutu mot à dire quant à savoir qui mon fils va engrosser ? »
Il savait que c’était là un sujet sensible et que la pérennité du Royaume pourrait se jouer là-dessus. Pour autant il n’allait pas se laisser mener par le museau par ces vautours. Toute sa vie, sa verge lui avait trop souvent servit de mentor pourtant, en cet instant, il comptait bien faire fonctionner sa cervelle poussiéreuse et se dépatouiller pour ménager la chèvre et le chou. Il n'y avait pas à avoir de doutes à imaginer que la survie de son fils toutes ces années ne devait qu’au fait qu’il épouserait l’une des deux parties. Sinon ils auraient tôt fait de le larguer. Et pourtant, les circonstances auraient été inverse, il aurait fait de même. Mais là n’était pas le propos, c’était son sang et l’avenir des Baratheon sur le Trône qui étaient en jeu.
« Ceci revêt une importance vitale pour le Royaume et je compte bien prendre une décision qui satisfera le Trône. Je n’ai que trop gouverné avec mes tripes. Mais là, on parle de mon fils. C’est à croire que vous avez tous des promesses manuscrites, qui par Jon, qui par Durran. » Il se tapa le torse d’un doigt aussi large qu’une saucisse. « C’est moi qui dirige, jusqu’à preuve du contraire. Et il me faudra plus qu’un papier pour me décider. » Robert pointa maintenant l’endroit à la couronne, absente, avait laissé une marque dans sa chevelure. « Le Royaume, c’est à ce qui sera le mieux pour le Royaume. Voilà ce que je veux ! »
S’il devait faire son jugement en solitaire, il serait vite trompé par son tempérament et prendrait la plus accorte pour Durran. Pour l’aider à séparer le bon grain de l’ivraie, il se dépêcha d’ajouter :
« Et si dans l’assistance, vos crânes fêlés laissent sortir la moindre lumière pour m’éclairer, je cracherais pas dessus ! »

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