299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL

Sujet: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 22.06.15 22:23

Le procès d'une lionne
299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5

Accusée d'avoir eu des relations extraconjugales et incestueuses avec son frère jumeau, Jaime Lannister, la reine Cersei doit à présent assumer les conséquences de ses actes pendant un procès qui signera son destin mais aussi celui des enfants bâtards : Tommen, Myrcella et Joffrey.

C'est en cette matinée que le jugement aura lieu. Sous le regard des Septs, des hommes et des femmes.
Certains seront là par soif de vérité, d'autres encore pour se rappeler à quel point la vie peut tout reprendre, et il y a ceux qui s'abreuvent du malheur des autres. Peu importe les raisons de leur venue, petit à petit, la salle se remplit...

NDA:

Invité « Invité »

La salle du trône grouillait déjà d'activité quand Ades Overton la rejoint, bien qu'il soit bien en avance. Il pouvait l'entendre depuis le couloir et s'attendait à y voir encore plus de monde que lors du procès de Lysa Arryn. Par chance cette fois-ci il n'entrerait pas par la grande entrée réservée au public, mais par les plus petites portes qu'emprunteraient les juges, certains témoins et les accusés, autant dans le but de les protéger que de gagner du temps. Le jeune homme entra donc posément et s'avança sur la petite estrade installée autour du trône, pour le Roi et les trois juges. Son regard vairon balaya la salle, y croisant des visages connus, amis ou simples connaissances et inconnus. Il ne sourit à aucun d'eux car l'heure était grave, en tant que juge il ne pouvait se permettre de paraître prendre ce moment à la légère.

Ils attendirent plusieurs minutes, qu'on amène l'accusé et que la salle se remplisse. Le bruit était difficilement supportable, les nobles s'étant mis à discuter faute d'occupation. La voix forte de Robert Baratheon les fit taire, quand il annonça qu'encore une fois il ne présiderait pas ce procès en tant que juge mais qu'il laissait à trois hommes de confiance l'honneur de le faire. Puis ce fut au tour d'Ades de parler. Le temps qu'il se mette en place, le brouhaha avait repris, même si moins fort. Le jeune homme fit claquer sa canne trois fois sur l'estrade et les premiers rangs se calmèrent, tournant des regards curieux vers les juges. Au fond, on entendait encore de multiples chuchotis. Demander le silence ne servirait à rien.

- Cersei de la maison Lannister.

Il ne s'adressait qu'à l'accusée bien sûr, mais sa voix était suffisamment forte pour porter dans toute la salle du trône. Il laissa même quelques secondes de silence pour s'assurer que le brouhaha ne recommencerait pas, mais cette fois tout le monde faisait au moins semblant de s'intéresser à ce qui allait se dire. Ades ne regardait plus, tourné vers le banc des accusés.

- Vous êtes accusée d'inceste, adultère, trahison contre notre Roi et tentative d'infanticide sur un prince de sang royal.

Il avait laissé une seconde après chaque chef d'accusation, afin de laisser à tous le temps de les assimiler.

- Déniez-vous ces accusations ? Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense avant que les premiers témoins ne soient appelés ?

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 28.06.15 14:59

Un vacarme infernal régnait dans la salle du trône lorsque Durran y fit son entrée par l’une des petites portes réservées aux jugés et aux témoins, et qui lui évita ainsi de se mêler à la foule des plus denses qui était rassemblée en ce lieu. Il ne tarda d’ailleurs pas à y apercevoir Maelor, son garde du corps, qui était comme à son habitude revêtu d’habits dorniens aux couleurs chatoyantes. Positionné au fond de la pièce, il discutait aimablement avec plusieurs jeunes femmes mais le jeune Baratheon avait suffisamment croisé son regard pour savoir qu’il ne le perdait jamais bien longtemps de vue.

Contrairement à son protecteur, le prince était tout de noir vêtu, mais ses vêtements avaient été coupés dans des étoffes de fort belle qualité. Seule sa dague à poignée dorée qu’il portait à sa ceinture tranchait avec la noirceur de ses habits.

A l’instar du Grand Argentier qui était arrivé avant lui et déjà installé sur l’estrade, le prince ne souriait pas. Il ne ressentait pas de plaisir particulier à l’idée que sa mère soit publiquement condamnée pour les crimes qu’elle avait commis, ni du fait qu’il jouerait sans doute un rôle en faisant pencher un peu plus la balance en sa défaveur.

Ses yeux noisette se posèrent finalement sur l’accusée et il se demanda un instant si elle le reconnaîtrait. Après tout, il ressemblait certes beaucoup à son père mais elle ne l’avait pas vu depuis sa petite enfance. Ressentirait-elle quelque chose en le voyant ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête et qu’il fit bien vite taire, afin de se concentrer sur la procédure.

Le Roi avait pris la parole pour déclarer qu’il s’abstenait de participer en tant que juge et déléguait cette responsabilité aux trois juges. Quelques instants après, Lord Overton demanda le silence à l’aide de sa canne avant de prendre la parole d’une voix forte pour s’adresser à la reine déchue.

Le jeune Baratheon la fixait avec intensité tandis que le Grand Argentier énonçait les chefs d’accusation qui étaient portés à son encontre : inceste, adultère, trahison… et tentative d’infanticide. C’était sans doute vis-à-vis de ce crime qu’il était le plus curieux, n’ayant pas vraiment de doute quant à sa culpabilité vis-à-vis des autres chefs d’accusation. Non, ce qu’il souhaitait savoir, c’était si elle allait avouer avoir tenté de l’assassiner ou si au contraire elle nierait tout en bloc. Pour sa propre paix intérieure, le chevalier avait besoin de savoir si elle était belle et bien coupable.

Si tel était le cas, au moins, il ne ressentirait même plus l’ombre d’un remord à l’idée de l’envoyer sur l’échafaud ou chez les sœurs du Silence, quelle que soit la sentence que les juges choisiraient pour elle.

Il ne manqua pas de regarder également son père, à qui il tenta de convier silencieusement son soutien dans ce qui allait être une bien humiliante et difficile épreuve pour lui aussi.

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 28.06.15 16:47

Cersei Lannister

Le temps s’était écoulé, mais il y avait longtemps que la Reine avait cessé d’essayer de savoir quel jour elle était. Elle ignorait le nombre de jours ou de semaine qui avait défilé depuis qu’elle avait été enfermée dans les geôles. Elle n’eut aucune visite du roi qui lui servait d’époux, aucune de ses enfants, aucune de Jaime ou encore de son père. L’unique visite qu’elle eut fut celle de Mestre Pycelle. C’est ainsi qu’elle apprit tour à tour que ses enfants étaient assignées dans leur chambre, que son père était mort et les circonstances de cette mort, que Jaime avait décidé de prendre le noir... Et pire encore… Qu’un jeune homme qui disait se nommer Durran se revendiquait être le fils hérité. Cette nouvelle eut l’effet d’un poignard. Ce matin-là, on lui amena de quoi faire sa toilette et s’habiller, sachant que l’heure du procès était arrivée.

La tête haute, son visage semblait légèrement plus émacié qu’à l’origine, témoignant du régime sec dont elle avait été victime. Elle se rendit à la place de l’accusée, poings liés, son regard se posa sur le roi. Elle ne put s’empêcher d’afficher toute sa confiance, provocant consciemment celui qui se disait être son époux et qui n’avait pas hésité à emprisonner ses enfants. Cherchant des yeux le visage de Tommen, Myrcelle et Joffrey, elle ne put s’empêcher de ressentir un intense soulagement de les voir, sain et sauf.
Derrière elle, elle pouvait entendre les piaillements de ceux qui se délectaient de la déchéance de sa maison. Étonnamment calme, elle attendait. Son regard parcourut le visage des trois jurys avant de se poser sur celui qui se prétendait être le fruit de son union avec Robert. Ce bébé, il était mort, et elle le savait. Ce jeune homme n’était qu’une imposture.

Trois coups de canne, et elle prêta attention au grand argentier qui prit la parole. Nommant les différentes accusations. Elle aurait pu avoir peur, se dire que ses dernières heures étaient comptées. Mais elle joua le jeu de ce simulacre de procès. Marquant une longue pause après lui, elle finit par lui répondre, calmement, d’une voix forte et claire :

« Je nie toutes ces accusations, mes enfants sont visiblement tous en vie » désignant Joffrey, Myrcella et Tommen : « le reste n’est que calomnie pour discréditer ma maison et éviter toutes représailles de notre part après l’assassinat pur et simple de Lord mon père. » Son regard se posa sur Robert « Vous vous êtes trompé d’accusé »

CODE BY LUNA

Aedan Kellington « Invité »

Aedan était arrivé tôt dans la salle du trône, afin d'éviter les foules, mais manifestement la quasi totalité de ce que comptait Port-Réal en personnalités notables avait eu la même idée que lui. Un tel procès pouvait déterminer l'avenir du royaume pour les décennies à venir. Il était vêtu de ses plus beaux atours, un pourpoint et des chausses de tissus précieux bleus brodés de l'insigne familial sur les manches, l'épée de son père au coté. Ne voulant pas se faire remarquer, il se trouva une place à l'ombre d'un des piliers qui soutenaient la voûte de la salle monumentale, non loin du lieu ou se porteraient tous les regards sous peu.

Au fil du temps, la salle était de plus en plus comble, et donc de plus en plus bruyante. Le Grand Argentier fit son entrée avec les autres jurés, suivi quelques instants plus tard de la Reine Cersei, l'accusée, fière, d'une présence forte, outrageusement belle malgré ses épreuves qui s'inscrivaient sur son visage.
*Elle n'est pas une lionne pour rien*
Son arrivée fut suivie peu après par celle du Prince héritier, Durran.

Le silence se fit relatif quand Ades Overton énonça les chefs d'accusation. L'assemblée n'avait d'yeux que pour la pièce de théâtre qui se jouait devant elle, et Aedan ne dérogeait pas. Il scrutait les événements les sourcils froncés. Tous attendaient la réaction de la reine dont le destin semblait prendre des airs de tragédie. Sans que cella ne surprenne le jeune Lord Kellington, la Lannister nia en bloc tous ce qu'on lui reprochait, dans un élan de dignité altière. Sa déclaration fut suivie d'un sursaut dans la foule. Les uns souriaient, d'autres hurlaient au mensonge, d'autres encore,comme le Seigneur de Houleroc, se taisaient et attendaient la suite, mais bien peu se félicitaient pour marquer leur soutien.

Aedan sentait que peu importait la véracité des faits. Le fondement même des Sept Couronnes se montrait. Il se jouait ici une partie du Jeu des Trônes, les cartes étaient déjà distribuées, il ne restait qu'à les abattre. Et il était la pour apprendre à jouer.

Invité « Invité »

Eddard put sentir la vague de chuchotements qui parcourut la salle après la réponse de Cersei. L'audience était manifestement partagée, entre ceux qui étaient déroutés,v voire convaincus, par l'aplomb de l'accusée, et ceux qui s'offusquaient de son impudence.

Lord Stark retint une grimace fugitive. S'il était convaincu que Cersei mentait sur toute la ligne, il y avait au moins un point sur lequel elle avait touché juste : l'assassinat de lord Tywin avait fait du mal, dans le royaume.

Cela en valait-il la peine ?

Ned n'éprouvait aucune compassion pour Cersei, ni pour son régicide de frère. Mais, toute traîtresse et félone qu'elle fut, elle était également une mère. Si elle persistait dans son mensonge, les témoignages et preuves étaient largement suffisants pour la faire condamner à mort, et priver des gamins innocents comme Tommen et Myrcella (Eddard évitait opportunément de penser à Joffrey dans ces moments-là) de leur mère.

C'est pourquoi, le sort des enfants en tête, le bon vieux Ned concéda à Cersei une faveur à laquelle l'implacable lord Stark n'aurait jamais consenti : celle d'une deuxième chance.

Lord Overton vous offre une chance d'avouer et de tenter ainsi d'alléger la sentence. Réfléchissez bien, lady Cersei, avant de repousser cette main tendue.

Elle l'insulterait, ou ne lui ferait même pas la faveur d'une réponse. Elle était trop fière pour s'abaisser à supplier l'indulgence de gens qu'elle méprisait... Eddard la soupçonnait d'ailleurs de mépriser les Nordiens en bloc, même si elle le cachait bien. Mais, au moins, ces paroles qu'il prononçait lui permettraient d'avoir l'esprit tranquille en brandissant son épée... Parce que, pour le coup, aucun lien de parenté ne le liait aux Lannister comme tel avait pu être le cas pour lady Arryn.

Dagos Forrest « Invité »

Depuis que le procès de la reine des lions fut annoncé, Dagos et ses deux fils ainés attendaient avec une impatience non dissimulé de pouvoir y assister. C'était d'ailleurs pour cela que Dagos avait depuis élu domicile dans la demeure luxueuse de sa femme à Port-Réal. Le lord Forrest avait beau garder son calme en public, il n'en demeurait pas moins vrai qu'il n'avait jamais pu oublier et encore moins pardonner, les actes des lions. Il avait toutes les raisons du monde de vouloir se délecter de la mort de cette petite garce de Lannister.

Aussi, quand le jour vint, Dagos Forrest, Arron Sand et Maron Sand étaient présents dans la salle bien avant la plupart des personnes qui allaient assister au procès. Il portait en ce jour, sa tenue colorée bleue clair et voyante comme aime les porter les Dorniens. Un crane Blanc couronner sur un bouclier rond et noir sur l'épaule droite était fièrement affiché par le Lord de la tombe du roi. Ses fils avaient respectivement opté pour des tenus orange foncé et marron clair ou étaient également brodés l'emblème de la maison de leur père sur l'épaule droite et leur blason de chevalier respectif sur la gauche. Les emblèmes étaient presque identiques à celui de la maison Sombrelyn, en mémoire de leur défunte mère, mais aussi en signe de provocation envers les Lannister. Ce n'était rien d'autre qu'une façon de dire que les lions ne sont pas assez forts pour massacrer tous leurs ennemis.

Ils ne se firent pas attendre pour s'asseoir aux meilleures places avec ses fils et il s'installa le plus près possible des places des juges et de celle de l'accuser. Il contrastait avec la plupart des nobles présents par son silence. Le Forrest observait et avait du mal à cacher son impatience, peu de nobles ignorés ce que les Lannister avaient pu faire à son première amour. Il avait attendu ce procès depuis tellement longtemps…

Quand Cerceï Lannister se présenta, reçu les charges dont elle était accusée et répondit… Dagos l'observât d'un regard bleu acier d'une rare intensité. Il était à la fois amuser et presser d'en finir, mais il fallait avouer que voir un lion se débattre d'une mort certaine par pur fierté était un divertissement des plus agréables. C'était peut-être cruel, certes, mais même si Dagos n'était pas un homme mauvais, il n'hésiterait pas à faire une exception pour un membre de la maison du lion.

*Fait ta maligne autant que tu veux petite garce. Ta mort est pour bientôt* Pensa-t-il en laissant échapper un sourire amusé. Ce qui le surprit davantage, c'est la main tendue de lord Eddard Stark. C'était honorable et respectable de sa part, mais tendre la main à un lion acculé, revenait à donner sa vie pour faire un gros câlin à un dragon.

*c'est honorable de votre part, mais ne tendez pas trop la main à un fauve si vous ne voulez pas vous la faire arracher* pensa-t-il.

Invité « Invité »

Aujourd'hui une reine allait être jugée pour ses actes. Félonie disaient certains. Inceste et traitrise annonçaient d'autres. Quoi qu'il en soit, c'était en ce jour que tout serait réglé et que la vérité serait révélé et exposé au grand jour. Et Brienne tout comme le reste de la populace mais surtout des nobles voulaient être là pour voir de leurs propres yeux cet événement dont on reparlerait encore des dizaines d'années durant. S'étant levé tôt, elle s'était empressé de se diriger au Donjon rouge et put constater qu'elle n'était certainement pas la seule à avoir procéder de la sorte. Oh que non, bien au contraire même. Et dut se frayer un chemin à travers la foule qui attendait, jouant de sa taille imposante pour se faufiler et passer à travers les personnes pour en fin de compte trouver une place plus que convenable à l'intérieur de la salle du trône.

Autant imposante que majestueuse, elle inspirait le respect tout comme la crainte. Ce que l'on devait ressentir lorsque l'on se trouvait devant un roi en somme. Mais d'une autre manière et à bien plus grande échelle. Ici avait siégé des dizaines de rois et reines, des princes, des dragons. Ici le régicide avait renié son serment et en avait assumé les actes, et ici sa sœur allait être jugé à son tour. La jeune femme esquissa un sourire, elle n'en attendait pas moins de ce lieu, et n'était certainement pas déçu de ce qu'elle voyait. Ce moment restera dans sa mémoire, quel qu'en soit l'issue, et de n'importe quelle manière. Elle s'en souviendrait.

Beaucoup de personnes étaient arrivés avant elle et avaient pris place, en témoignait le brouhaha ambiant et le peu de place libre. Un vacarme incessant des nobles en train de caqueter régnait en maître dans la salle du trône. Surement lassé d'attendre la venue de l'accusée, ils en avaient profité pour commencer à discuter. Elle trouva une place à coté d'un des piliers qui soutenaient la salle. En s'y asseyant, elle put aisément constater l'emblème de son voisin sur ses manches de devant qui ne lui était pas inconnu. Un livre fermé, l’emblème de la maison Kellington, une famille des Terres de l'orage. Si durant le procès, de longues pauses se faisaient sentir, elle pourrait toujours discuter un peu avec lui et engager la discussion. Elle s'installa, se mettant dans une position un tant soit peu confortable. Si cela était possible évidemment étant donné, la longue robe bleue pale quelque peu sali durant son trajet dans la capitale qui lui était affreux de porter. Mais si cet accoutrement ne lui seyait point, il aurait été totalement impensable de venir en armure dans l'enceinte du donjon rouge. Pour des raisons de sécurité bien évidemment, mais aussi car cela aurait surement fait tache parmi tous ces gens noblement vêtus. Enfants de haute naissance comme courtisans, tous s'étaient bien habillés pour cette occasion.

Le grand argentier donna trois coup de canne, la salle se tut. L'accusée entra et le procès commença. Regardant tout autour d'elle, elle ne put qu'éprouver de l'antipathie à leurs égards. Un attroupement de vautours sournois venant se délecter de la misère et du lynchage publique d'une femme acculée. Pitoyable. A la réponse que donna la reine lorsqu'on lui énonça les chefs d'accusations, Brienne ne put s’empêcher de sourire. La reine, que l'on aurait pu croire affaiblie et désireuse de se racheter, n'avait rien perdue de son mordant. Au contraire même. Et ce qu'elle venait de dire était on ne peux plus cohérent. Et en un sens, rejoignait son point de vue. La mort de Tywin avait été un assassinat pure et simple, et l'arrestation de Cersei, et l'envoi simultané du régicide au Mur pouvait passer pour un complot visant à effacer les Lannister du tableau politique. Malgré tout, la jeune femme attendait de voir les arguments et les témoins de l'opposition, et elle en connaissait trop peu pour le moment pour avoir un avis tranchés. Même si à l'instant présent, la balance penchait plus du coté de la reine selon son point de vue. Mais elle attendait de voir comment ce procès tant attendue allait se dérouler.

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 05.07.15 23:22

Au moment où Durran croisa son regard, il lut dans les yeux de sa mère que celle-ci ne l’avait pas reconnu, ou tout du moins qu’elle ne le considérait pas comme un de ses enfants. Il y avait dans ses orbes verts cette même dureté que lorsqu’elle avait posé les yeux sur les juges… mais pas le soulagement et l’affection qu’elle avait montré à l’égard de Joffrey, Myrcella et Tommen.

Le prince garda un visage impassible mais l’un de ses poings s’était refermé et serré en entendant cette femme nier toutes les charges qui avaient été retenues à son encontre. Non contente d’ailleurs de s’en soustraire, elle accusait même le Roi d’être coupable d’un assassinat. N’y avait-il donc pas de limites à l’arrogance de cette femme ?

Le jeune homme n’arrivait pas à oublier les paroles précises qu’elle avait prononcées : « mes enfants sont visiblement tous en vie, le reste n’est que calomnie ».

Ses yeux noisette se fixèrent sur la silhouette de cette mère qui se refusait pourtant à le reconnaître comme son fils. A quoi aurait-il dû s’attendre après tout de la femme qui avait trompé son époux tout au long de son mariage et qui avait tenté de mettre les bâtards issus de sa relation à la fois adultère et incestueuse sur le Trône de Fer ?

Durran n’aurait pas été aussi clément que Lord Stark, eut-il été à sa place mais il aurait également été le premier à reconnaître qu’il ne pouvait pas être objectif dans cette affaire. Tout ce qu’il espérait maintenant, c’était une issue rapide à ce procès. Si elle venait à trouver le courage d’avouer ses fautes, il ne s’opposerait pas à ce qu’elle soit simplement cloitrée dans un septuaire ou envoyée chez les sœurs du silence… mais si elle s’obstinait à nier, et à continuer de clamer que ses mensonges n’en étaient pas alors plus aucune pitié ne s’imposerait.

Il aurait tellement voulu que Raymar soit présent en cet instant. Le chevalier aurait trouvé les mots justes pour apaiser cette colère et cette rancœur qui le rongeaient de l’intérieur. Malheureusement, celui-ci devait être encore sur la route royale à l’heure qu’il était.

Il ne restait plus qu’à attendre que vienne son tour de témoigner, et de voir comment sa mère réagirait à son témoignage. Puisqu’elle ne le reconnaissait pas comme fils, elle ne ressentirait aucune trahison à ce qu’il parle en sa défaveur, n’est-ce pas ?

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 06.07.15 4:12

Un frisson lui parcourut l'échine à l'instant où elle passa la grande porte, son regard balayant la salle. Silithia était impatiente à l'idée d'enfin assister à ce procès que tous attendaient. Pourtant, elle ne montrait rien de cette impatience, le visage détendu, le regard doux et les lèvres closes, un mince sourire aux lèvres. D'un pas léger, elle s'avança dans la salle, sa robe de rouge sombre et d'or épousant ses formes. Sa longue chevelure dorée cascadait dans son dos en de belles boucles. Elle s'était vite habituée à son nouveau nom, et était persuadée d'avoir désormais tout d'une véritable lionne. Elle traversa la salle jusqu'à se trouver dans les premiers rangs, observant ceux qui se trouvaient autour d'elle, cherchant des visages connus ; elle en trouva quelques uns, leur adressa un léger sourire, quelques formules de politesse, mais s'en détourna rapidement.

Trois coups de canne lui firent tourner la tête. Elle se tut, écoutant avec attention les paroles du Grand Argentier, retenant chaque accusation. Inceste, adultère, trahison et tentative d'infanticide... Cela faisait beaucoup. Elle osa un regard vers les trois bâtards de la Reine, se disant qu'ils devaient être bien perdus dans une telle histoire.
Lorsque Cersei nia chacune des accusations, Silithia plissa légèrement les yeux, intéressée. La Reine était une véritable lionne, une femme forte comme pas deux. A vrai dire, c'était le genre de femme qu'elle appréciait, voire qu'elle admirait. Mais elle ne pouvait pas la soutenir ; elle était mariée à Tyrion et avait promis de le soutenir coûte que coûte, et si Cersei pourrait être une alliée de taille, l'avoir comme ennemie était une bien moins bonne chose -et ce n'est pas être l'épouse de son frère cadet qui allait faire de Silithia son alliée.

Calomnie. C'est donc tout ce qu'était Durran aux yeux de sa mère ? L'ouestienne tourna la tête vers le prince et observa attentivement sa réaction, et le vit serrer le poing et se tendre légèrement, bien qu'aucune expression particulière ne passa sur son visage. Elle s'approcha tout doucement de lui, lui adressa un sourire furtif et murmura alors :

-Mon Prince, ne serrez pas les poings. Elle le verrait et n'en serait que plus fière.

Son sourire disparut l'instant d'après, comme si elle n'avait rien dit, tandis que ses yeux remontaient vers la lionne. Elle était belle, plus que bien des femmes, et refusait toujours de se démonter. Eddard Stark prit alors la parole, lui donnant une deuxième chance. Silithia se prit à hausser les sourcils, se demandant si cet homme était si mauvais que ce qu'elle pensait en réalité. Elle se demandait bien ce que lui répondrait la lionne ; de toute manière, ce procès promettait d'être intéressant.

Invité « Invité »

Cet événement était décisif pour l’Ouest, et pour la maison Lannister. La reine elle-même était accusée, et aux vues du peuple rassemblé tout autour du Donjon Rouge, et de la présence de toute la cour dans la salle du Trône, personne ne voulait rater ça. Harren n’était pas aussi confiant que d’habitude. Silithia et son mari profitaient aux yeux de tous de la chute de la famille Lannister. Avec Tywin mort et Jaime au Mur, le sort de Cercei et de ses enfants était décisif et cela risquait de faire monter la pression. Placé légèrement derrière le couple récemment marié, Harren ne pouvait pas se permettre de lacher Silithia des yeux, tout cela lui inspirait un mauvais pressentiment.

La salle du Trône était bondée et bruyante. Trois coups de canne ramenèrent le calme et portèrent l’attention d’Harren sur l’homme qui en avait été à l’origine. Pas de doute, le boiteux qui prenait la parole était lord Overton. Heureusement, il était surement trop occupé pour reconnaitre Harren. Il fallait compter là-dessus, car le boiteux était l’un des seuls à la cour à connaitre l’identité d’Harren et ses revendications. La liste de l’accusation était remarquable pour un membre de la famille royale. Harren réprima un sourire, mais la foule ne manqua pas de se rependre en chuchotements indignés.

Restant vigilant, Harren accordait tout de même une oreille au procès. Après la négation en bloc de l’accusée, les visages des juges se fermèrent, se préparant sans doute à un long procès. L’allusion faite au sort de Tywin retint l’attention d’Harren. Il avait été témoin de la mort du vieux lion, il s’était bel et bien agi d’un assassinat. Le vieil homme avait été trahi par l’armée des Sept Couronnes et abattu sans prévenir.
Même si tout cela avait des allures de justice, Harren était prêt à parier que le sort de la reine, comme celui de ses enfants, était déjà décidé. La vie politique à Westeros était autant voir plus tourmentée que dans les citées libres ou Harren avait grandi. Tout n’était que manigances et conspirations, le pouvoir en place n’étant légitime que par sa capacité à se maintenir sur le trône.

Silithia s’approcha d’un homme, le Prince Durran, ou au moins c’est qui il prétendait être. Harren savait que le prince Durran avait été déclaré mort alors qu’il n’était qu’un jeune enfant, pourtant, le Roi et sa cour semblaient certains que cet homme était bel et bien le prince. Harren ne pouvait que se plier à l’opinion de son employeur, mais il émettait des doutes. Elle glissa quelques mots à l’oreille de l’homme avant de retourner à sa place. Harren et Silithia échangèrent un regard rapide, elle semblait confiante. Pour autant, il était impossible de savoir ce qu’elle pensait vraiment.

Invité « Invité »

Le jour du procès de Cersei était arrivé. A vrai dire, Margaery ne connaissait pas très bien l'accusée personnellement. Elle l'avait vu une fois, à l'occasion d'un voyage à Port-Réal, et les deux ne s'étaient pas parlé.

Quelques jours avant le procès, on avait proposé à la Lady du Bief de venir appuyer le témoignage de Durran. Olenna avait d'ailleurs fortement conseillé Margaery de venir apporter son témoignage des méfaits de la Lannister. C'était là aussi un moyen pour montrer la présence des Tyrell de Hautjardin sur la sphère de la politique du Royaume.

Pour l'occasion, Margaery n'avait pas changé ses habitudes. Elle s'habilla d'une grande et magnifique robe bleue qui se mariait parfaitement à la couleur de ses yeux. Ses longs cheveux bruns furent attachés solidement de sorte à ce qu'aucun cheveux ne dépasse.

Margaery arriva au lieu du procès avec Garlan, son frère. Lorsqu'elle pénétra la salle du trône, la Lady s'aperçut qu'une grande partie du public était là.

La jeune noble s'avança un peu et dit d'une voix basse à son frère :

A toute à l'heure.

Elle pressa le pas et se déplaça vers les devants de la salle, là où sa place attitrée l'attendait. Alors qu'elle avançait dans l'allée centrale, elle sentait certains visages se tourner vers elle. Elle, fixait droit le trône, forgé de ces milliers d'épées. Elle s'assit au premier rang et son regard se posa de suite sur le brun assis non loin d'elle, Durran. Les enjeux devaient être grands pour lui, ce jour-là. Il s'agissait du procès de sa mère, qui avait voulu le tuer. Cersei était déjà là, elle-aussi. D'autres grandes personnalités étaient là, notamment Ades Overton qui avait été nommé comme un des juges. Eddard Stark, la main du roi, était là aussi.

Le procès commença. Le juge énonça les allégations faites contre elle et cette dernière les réfuta tout de suite. La main du roi, fidèle à sa manière, proposa à l'accusée d'avouer ses torts afin d'alléger la sentence. Pendant ce temps, Margaery jetait des regards fréquents en direction de Durran, pour voir quelle allait être sa réaction. Pour l'instant, elle avait du mal à dire ce que pensait le jeune homme, mais il était certain que cela le préoccupait, car il fixait sa mère qui, elle, ne semblait pas vouloir le reconnaître comme son fils et l'ignorait, même.

Garlan Tyrell « Invité »

Il était venu l'heure du procès tant attendu. Cela faisait déjà plusieurs semaines que le Lion était mort, il était maintenant temps du jugement de sa progéniture ; la Reine et les enfants de l'inceste. Garlan avait reçu le matin même un corbeau de son père et par la même occasion, le devoir de lui transcrire les moindres faits du procès. Ce dernier l'avait envoyé à Port-Réal, au lendemain de la mort du Lion, pour le tenir au cours des évolutions de la rébellion Lannister et de ses conséquences. Surveillant, par la même occasion sa jeune cadette. Ce jour-là, il se rendait en sa compagnie au procès.

Le public perverti par la curiosité, avait déjà investi la salle depuis quelque temps. Nul ne souhaitait manquer le jugement de l'incestueuse, ni même ses plus proches amis. Maergery et Garlan arrivèrent ainsi au procès, dans une ambiance particulière, liant dégout, compassion et moqueries. Cette dernière, bientôt, lui faussait compagnie pour rejoindre une place attitrée, due à son rôle de témoin.

"A toute à l'heure".

Garlan devait alors trouver une meilleure place pour assister au théâtre, où les acteurs attendaient le levé de rideau. Il ne manqua pas de bousculer quelques courtisans lorsqu'ils ne se poussaient pas pour le laisser passer et arriva dans une place opportune, non loin des témoins, lorsque Ades Overton prononçait les chefs d'accusation de la Reine Cersei. Mais la dame rejetait en bloc toute accusation.

Les Tyrells étaient ici positionnés à l'encontre de la Reine et aux côtés de Durran. Olenna et Margaery étaient non loin de là, prêtes à témoigner. Garlan pour sa part restait en recul et profitait ainsi de sa place pour capter plus aisément les réactions du public.

Le regard de Garlan se détourna alors de l'accusée et se tourna vers Durran, son jeune cadet bâtard, qui s'était révélé être le prince héritier. Il devait aujourd'hui témoigner contre sa propre mère, qui niait sa nature même;

"... le reste n'est que calomnie".

Ces quelques mots prévenaient déjà de l'ampleur des combats de vers qui s'annonçaient. Garlan avait appris à Durran les ficelles du combat et avait découvert un homme bon au destin prometteur, aujourd'hui victime de sa génitrice. Un peu plus loin, les demi-frères de Durran, dont le destin était renversé et mis en cause, par les sentiments incesteux de leur propre mère. Tout autour des planches, les grandes maisons comme les plus petits étaient rassemblées sur le parterre de la salle. Les metteurs en scène, Overton, Stark et Martell, bientôt, appelleront les premiers témoins et les pions ennemis s'affronteront sans merci.

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Le brouhaha était parvenu aux oreilles de Walda avant même qu'elle n'eût pénétré dans la salle du trône. Le visage grave, la jeune femme vêtue d'une robe gris perle fit son chemin parmi la foule. N'ayant jamais côtoyé la reine déchue, la fille du Tardif n'éprouvait point de sympathie pour cette dernière et ignorait si elle était coupable ; toutefois, la situation des enfants de la lionne ne laissait pas la native du Conflans indifférente. Un jour, ces marmots étaient princes et le lendemain, on les enfermait, mettant en doute la légitimité de leur naissance ; et voilà qu'ils risquaient de perdre leur mère avant la fin de la journée. Quel sort leur réserverait-on si celle-ci était condamnée ? Même si on épargnait leurs vies, il n'en demeurait pas moins qu'ils paieraient pour un crime qu'ils n'avaient point commis.

La dame aux taches de son chercha une place dans les premiers rangs et croisa Lord Gyles, avec qui elle échangea quelques mots avant de reprendre sa quête. Elle finit par trouver un siège libre près d'un Dornien arborant le blason des Forrest et s'y installa. Puis, après trois coups de canne sur le plancher de l'estrade, son époux énonça les accusations.

Cersei Lannister réfuta tout et ajouta que tous ses enfants étaient sains et saufs, désignant uniquement Joffrey, Tommen et Myrcella. De cette manière, elle semblait nier l'existence de tout autre qui fût jamais né de son sein. Pourtant, le prince Durran se tenait sur l'estrade, son poing se serrant à ces propos. Comment aurait-il pu demeurer totalement impassible lorsque sa propre mère ne le reconnaissait point comme son fils ? Néanmoins, si l'affirmation de la lionne lui infligeait quelconque souffrance, il le dissimulait parfaitement et son geste ne témoignait que du courroux engendré ; sentiment aisément compréhensible en pareille circonstance.

La native du Conflans dirigea ses billes de jade sur la fille de Tywin, éprouvant un élan de mépris à l'égard de cette dernière. Lorsque l'accusée posait les yeux sur le jeune homme vêtu de noir, seule la froideur se lisait dans ses traits ; cette femme ne parut pas se demander, ne serait-ce qu'une seconde, si le jeune homme vêtu de noir pouvait réellement ne faire qu'un avec l'enfant qu'elle avait mis au monde des années plus tôt et que l'on avait déclaré mort. Si elle faisait montre d'une force qui avait de quoi inspirer le respect, elle ne risquait point, pour autant, de s'attirer la moindre once de compassion de la part de l'auditoire.

En oyant Lord Stark, la dame aux iris céladon porta son attention sur lui. La seconde chance que celui-ci offrait à Cersei pouvait certes être considéré comme de l'imprudence, cependant Walda y voyait plutôt, à tort ou à raison, un soupçon de compassion pour les trois jeunes blonds qui siégeaient sur l'estrade. Ainsi, la Main du roi souhaitait probablement éviter à ces enfants le deuil de leur génitrice ; la fille du Tardif en fut reconnaissante au sire de Winterfell, malgré que ce geste semblât assez peu avisé.

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Enfin. Enfin le jour tant attendu était arrivé, les Martell allaient avoir l’occasion de prêter main forte à la Justice à l’encontre des Lannister. Certes le procès qui allait avoir lieu n’était pas le procès voulu, bien au contraire, Oberyn gardait toujours une rancune tenace à l’égard de la famille des Lions. Le père était mort au combat, arrachant aux Martell la chance d’obtenir vengeance pour la mort de leur princesse. La Montagne également était morte. Oberyn tentait de le cacher mais sa haine n’en était pas éteinte pour autant. Aujourd’hui avait lieu le procès de Cersei Lannister, et la salle du procès était remplie, certains étant là par curiosité, d’autres par soutien pour l’ancienne Reine et d’autres encore, ceux qu’appréciait le plus le Dornien, pour se délecter du malheur de la Lionne, peu appréciée à Port-Réal. Oberyn redoutait malgré tout un peu le déroulé de ce procès, car i les savait en position d’infériorité, et même s’il appliquerait les conseils avisés de son frère Doran, il serait le seul Dornien parmi les juges, entouré de deux Nordiens… Ades, il n’avait pas d’avis fixe sur lui, il le trouvait très mystérieux, et somme toute assez étrange. Seraient-ce ses yeux vairons qui troublaient tant Oberyn ou alors son arrivée brutale au Conseil Restreint en tant que Grand Argentier, lui un inconnu arrivé du Grand Nord dont on ne connaissait rien, alors que l’accès à cette institution avait toujours été interdite aux membres de la famille Martell ? Plutôt cette seconde solution. Quant au Stark… C’en était presque physique tellement leur inimité était évidente. La place qu’occupait le Nordien dans le cœur et l’estime du Roi suscitait la jalousie du Martell, et il constituait le principal obstacle pour remplir ses objectifs.

A peine Oberyn avait-il ouvert la petite porte qui donnait sur l’arrière de la salle qu’un brouhaha insupportable raisonna à ses oreilles. Le bas peuple, ainsi que des seigneurs de différent niveau social, étaient tous rassemblés dans la salle, en train de piailler en attendant le début du procès. Chose étonnante, Oberyn était le dernier à s’installer des trois juges, le Stark et l’Overton étant déjà prêt. Le Prince Durran Baratheon, qu’Oberyn couvait d’un œil protecteur depuis son passage à Lancehélion, était lui aussi installé, en tant que témoin. Ses dires pourraient faire basculer l’issue du procès, et pour beaucoup tout dépendant de la croyance ou non en son titre de Prince. Etait-il vraiment le prince prétendu mort en bas âge ? Pour le Martell, cela ne faisait aucun doute, mais le peuple pouvait penser autrement… Le Roi fit soudain taire la populace pour déclarer qu’il ne prendrait pas part au procès mais qu’il en laisserait l’issue aux trois juges désignés. Puis, ce fut au tour du Grand Argentier de s’exprimer, pour énoncer les griefs contre Cersei Lannister, laquelle se défendit bien entendu de la moindre culpabilité. La tension que percevait le Prince Durran était palpable et même s’il tentait de masquer son visage, son poing trahissait ses émotions, surtout lorsque l’accusée nia qu’il puisse être son fils. Lord Eddard lui offrit une nouvelle chance d’avouer ses crimes, une clémence qu’Oberyn n’aurait pas fait preuve. Il n’était pas ici pour avoir pitié mais pour établir si oui ou non cette Lionne était coupable. Elle se défendait bien, les crocs à l’air, mais le venin du serpent n’allait pas tarder à faire son œuvre faisant fi des réactions des autres. Il se leva, pour signifier qu’il allait prendre la parole.

- Cersei Lannister, vous êtes accusée de nombreux griefs par cette Cour. De plus, vous sous-entendez avec perfidie que feu votre père aurait été assassiné et vous mettez en cause la responsabilité du Roi. Souhaitez-vous ajouter à la liste des accusations le crime de lèse-majesté, ou aurez-vous l’intelligence de retirer ces paroles, sans doute motivées par l’émotion…

Qu’avez-vous à dire pour l’accusation d’inceste, avec votre frère jumeau Jaime Lannister, donnant naissance aux trois bâtards Joffrey, Myrcella et Tommen Waters ?

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 18.07.15 21:34

Cersei Lannister

Son regard se posa sur le nordien. Inclinant légèrement la tête sur le côté, elle fixa la main du roi, calmement, elle semblait presque empreinte d’un regard maternel pour celui qui était le meilleur ami de son époux… Ou alors n’était-ce que la pitié qu’elle ressentait face à la visible réflexion limitée de l’homme. Visiblement pas à l’aise avec les coutumes qui dépasse ses si chères contrées du Nord.

« Me demandez-vous de mentir devant les dieux sous prétexte que vous me considérez déjà coupable de ses crimes ? »

Elle le savait, tout cela n’était qu’un spectacle, une mise en scène pour conforter le petit peuple que la justice existait toujours… Que le roi ne s’adonnait nullement à l’assassinat pur et simple. Ce n’était pas comme s’il avait piétiné une jeune Targaryenne sans aucun procès, et n’avait nullement profiter de l’incursion des fer-nés dans l’Ouest pour piéger son père. Elle ne s’avouait pourtant pas vaincue, jusqu’à son dernier souffle, elle se battrait, et surtout, au-delà de son sort…C’était celui de ses enfants qui l’inquiétait aussi.
Son regard se posa une nouvelle fois vers eux, tentant un sourire qui se voulait rassurant alors qu’elle lisait l’inquiétude et la peur dans les yeux de sa fille. Sa si jolie petite fille… Défigurée par la vie. Que lui arriverait-elle ?

Reportant son attention vers les juges lorsque la voix d’Oberyn Martell raisonna dans le donjon, elle leva les yeux vers ciel. Deux nordiens et un Martell…C’était cela ses juges ? Il n’aurait pas été plus rapide de la juger coupable autrement qu’en lui coupant directement la tête. Voilà donc à quoi ressemblait la justice d’un Roi pleutre.
Elle inspira profondément alors qu’elle écoutait le Martell parler, esquissant un nouveau sourire amusé devant ce simulacre de procès.

« Vous abusez de vin aussi tôt dans la matinée mon prince ? Lord Overton a déjà fait part de ces accusations et comme je viens de le dire… Mes enfants sont tout ce qu’il y a de plus légitime. Ajoutez autant d’accusation que vous le souhaitez, deux hommes du nord… Un Prince Martell… » Elle posa son regard sur le roi et s’adressa directement à lui « Vous ne pouviez mieux choisir pour vous assurer de ma mort… Bien que s’il faut répéter tout deux fois pour que certains puissent suivre, cela risque de prendre un peu de temps mon Roi… »

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Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 18.07.15 21:34

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'Dé 100' : 28

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 20.07.15 13:59

Robert Baratheon

Une partie de l’audience ne put retenir de s’esclaffer au persifflage de la Reine. Ce n’était pas une majorité mais leurs rires, de voir le pouvoir ainsi brocardé, firent un contrepoint dissonant aux offuscations du reste de l’assemblée.
Le Roi fut bien aise que personne ne rebondissent sur sa remarque remettant en cause son action à l’encontre de feu Tywin. Robert écarquilla les yeux lorsqu’Oberyn lâcha les mots qu’il n’espérait pas voir prononcer, surtout pas aujourd’hui. Il pensait naïvement que cela allait passer à l’as, c’était sans compter la grande gueule du Martell. S’il n’y avait pas tant en jeu avec eux… il regrettait que Doran ne puisse se bouger jusqu’ici. Un homme beaucoup plus dangereux, mais aussi beaucoup plus réfléchit.
Une très grande partie de l’assemblée n’était là que pour se délecter du spectacle et venait voir la déconvenue d’une Lionne. Déconvenue que Robert espérait plus flagrante et percutante. Hélas pour l’instant, les accusations n’avaient pas encore percés l’armure de sa catin de femme.

« Vous remettez en doute la partialité de ces jurés ? Qui pour la plupart ont déjà prouvé leur compétence lors du procès de Lysa Arryn. »
Ses enfants légitimes… bah ! Il regarda Durran. En voilà un d’enfant légitime, son fils. Et quiconque doté d’un soupçon d’instinct de survie ferait mieux de ne pas revenir là-dessus.
« Cerseï… » Ce n’était pas dans un effet de style qu’il omit les titres et autres noms de sa femme, mais il éprouvait du dégout à les prononcer. « … Il ne sera fait aucun mal à tes enfants, que j’ai aimé et élevés comme miens. Mais je compte avoir pour successeur le seul héritier partageant nos deux sang. Reconnait au moins ça !»
Sa rage se faisait presque suppliante. Il voulait tant que sa femme reconnaisse son aîné devant tous.

Robert était loin d’être un expert en loi et son frangin absent, encore, mettait surement à mal son image d’homme juste. Mais, par les Sept, l’accusation avait intérêt à fournir des témoins en or massif. Si la reine se faisait accuser sans réelles preuves, même le cerveau bas de plafond du Roi se doutait que l’Ouest risquerait de pas totalement bien répondre à ce simulacre.
*Du velours, les gars… du velours. Il faut que ça passe sans heurt.* Pensa-t-il.

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Ades ne montra aucun signe de surprise à la réponse de Cersei Lannister. Personne, surtout pas lui, ne s'était attendu à la voir fondre en larme et à genoux pour confesser ses fautes. Ce n'était simplement pas dans sa nature. Ils étaient cependant obligés de tous passer par cette première phase du procès, consistant à énumérer les chefs d'accusations et à offrir une dernière chance à l'accusée. Lord Eddard prit même la peine de lui en offrir une de plus après son première refus, offre à laquelle Cersei ne prit pas la peine de répondre. En grande partie car Oberyn Martell l'avait de nouveau interrogé. Comme sa question n'apportait aucun événement nouveau, l'ancienne Reine s'empressa d'essayer d'en tirer un soutien, même si ce fut en faisant rire le public. Heureusement, la majorité est assez intelligente pour savoir dans quel camp se situer ce jour-là.

Alors qu'elle terminait sa moquerie du Prince Oberyn, le Roi se leva pour adresser la parole à sa femme. Un silence de nouveau parfait s'éleva dans la salle, car personne ne pouvait parler en même temps que le Roi. Le jeune nordien attendit patiemment que son roi ait terminé pour reprendre la parole, enchaînant rapidement pour éviter que des discussions ne reprennent.

- Lady Cersei. Si vous semblez croire qu'il existe un quelconque grief entre vous et le Nord, je ne pense pas pouvoir vous faire changer d'avis. Soyez cependant assuré que nos témoins ne seront en très grande majorité ni nordien, ni dornien, et qu'ils auront jurés devant les Dieux qu'ils ne diront que la vérité, tout comme vous.

Le nordien s'adressait à elle sans la moindre animosité, simplement avec une politesse calme et froide. Ades avait bien sa petite idée sur la raison pour laquelle Cersei semblait persuadée qu'il existait une rivalité entre le Nord et elle, mais il ne prit pas la peine de la prononcer à voix haute. Laisser le public s'interroger aurait probablement beaucoup plus d'impact.

Il se retourna vers le banc des témoins.

- Commençons par un habitants des Terres de la Couronne, qui devrait vous inspirer plus de confiance. Prince Durran Baratheon, si vous voulez bien. Dites-nous ce que vous savez des recherches entreprises par Jon Arryn durant son service en tant que Main, au sujet des enfants de Lady Cersei.

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 29.07.15 23:44

Durran fut reconnaissant à Lady Lannister pour son soutien, mais aussi pour ses paroles qui apaisèrent la fureur qui l’avait saisi. Il tourna d’ailleurs la tête vers elle et lui adressa un hochement de tête et l’ombre d’un sourire. Ses yeux se posèrent ensuite sur Margaery dont il croisa le regard. Il se doutait que Garlan ne devait pas être très loin, se tenant probablement quelque part dans la foule des seigneurs et dames rassemblés ici.

Lorsque le Prince Oberyn avait répété les accusations portées à l’encontre de la Reine, celle-ci s’était contentée de répondre par un trait d’humour et de dénoncer ce qu’elle voyait comme une claire partialité dans le choix de ses juges. Il remarqua cependant que le prince de Dorne avait rebondi sur les paroles de l’accusée au sujet de Tywin Lannister et se demanda s’il s’agissait d’une pique malhabile ou d’un prélude à un plaidoyer plus élaboré. Au contact des Martell, il avait appris à ne pas confondre leurs propos avec le fond de leurs intentions.

Contrairement à une partie des gens présents, Durran n’avait pas ri. Son visage était demeuré impassible et ses mains ne témoignaient plus aucun signe d’une émotion particulière.

La retenue dont fit preuve son père pour s’adresser à son épouse le surprit agréablement et il puisa dans son exemple le calme pour faire de même lorsque le Grand Argentier l’invita à venir témoigner.

Le jeune Baratheon quitta le banc des témoins et s’avança d’un pas lent et égal, adoptant une posture martiale mais aussi gracieuse, ayant appris auprès de Lady Olenna à ne pas se montrer trop raide dans ses déplacements. Il était prince de la maison Baratheon et comptait bien se comporter comme tel.

- Avec plaisir, Lord Overton. Répondit-il avec courtoisie à l’attention du nordien avant de commencer son témoignage. Dans la lettre qu’il m’avait adressée, Lord Arryn expliquait avoir remarqué un détail étrange en s’intéressant aux enfants naturels de mon père. Qu’il s’agisse d’Edric Storm, reconnu par mon père comme né de son union avec Lady Delena Florent, ou d’autres enfants n’ayant pas été officiellement reconnus comme Mya Stone dans le Val et Gendry Waters, un jeune apprenti forgeron à Port-Réal, tous possédaient les cheveux bruns des Baratheon.

Durran fit une courte pause pour glisser une main dans la poche de son habit et en sortit une lettre cachetée du sceau des Arryn qu’il tendit à un serviteur. Celui-ci l’apporta immédiatement aux juges, qui auraient tout le loisir de l’examiner. Il supposait que Lord Stark en particulier ne manquerait probablement pas de reconnaître l’écriture de son défunt mentor et ami.

- Toutefois, cela ne constituait pas une preuve irréfutable en soi. Après tout, certains enfants héritent parfois des attributs de l’un ou l’autre des parents. Lord Arryn a donc consulté La Généalogie et l’Histoire des grandes maisons des Sept Couronnes, un ouvrage écrit par Mestre Malleon. Dans celui-ci, les membres des grandes maisons de Westeros y sont décrits en détails. Lord Arryn s’intéressa en particulier aux unions précédentes entre les maisons Baratheon et Lannister.

Plus que la chevelure des bâtards de son père, ou même que la sienne, le livre imposant représentait sans doute une preuve déjà plus sûre. Le jeune homme ne manqua pas d’entrer ensuite dans le vif du sujet.

- La plus récente union avant celle de mes parents était celle de Gowen Baratheon et Tya Lannister, environ quatre-vingt-dix ans plus tôt. Celle-ci produisit un garçon, aux cheveux bruns. Trente ans encore avant cela, l’union entre un Lannister et une dame de la maison Baratheon avait donné quatre enfants, un fils et trois filles, tous aux cheveux bruns. Lord Jon décrivait clairement qu’aussi loin qu’il ait pu remonter, tous les enfants nés d’une union entre Baratheon et Lannister étaient bruns, sans exception.

Le prince faisait toujours preuve du calme et du détachement les plus complets, comme si cela ne le touchait pas, ce qui était bien loin de la vérité.

- Voilà les éléments que Lord Jon m’a transmis, tels que décrits dans sa lettre. Je pense que la simple vue des autres enfants de la reine suffit à illustrer la pertinence des résultats de ses recherches.

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Pour beaucoup, les dés étaient déjà lancés, et ce jugement n’était qu’une comédie pour combler l’appétit de la populace, affamé d’histoires croustillantes de cet acabit. A vrai dire, Oberyn savait très bien quel serait son avis concernant la lionne déchue. Pour lui, elle méritait la sanction la plus stricte qu’il puisse exister. Il voulait voir les Lannister plus bas que terre. Comme il l’avait néanmoins prévu, comme une bête en cage se sentant en danger, la Lannister se débattait avec vigueur et rage. Quitte à défier ouvertement ses juges et à les provoquer. Oberyn allait intervenir mais ce fut le Roi qui prit sa place, bien que la réponse qu’il servit à la traîtresse fût bien en deçà de ce qu’elle méritait. On aurait dit une supplique, rien à voir avec la colère habituelle de leur souverain. On aurait davantage dit des suppliques qu’un recadrage. Le Prince Oberyn éructait intérieurement d’un tel discours, beaucoup trop doux à son goût. Il prit ainsi la parole juste après le Grand Argentier, pour mettre les choses à plat.

- L’inimité qui lie nos familles est clairement connue Lady Cersei, ne vous abaissez donc pas à sortir des pitreries de bouffon pour vous attirer les grâces du peuple. Mon voisin a énuméré chaque charge dont on vous accuse, j’ai choisi de commencer par celle concernant votre lignée. Les Dorniens ne sont peut-être pas dans votre cœur, mais sachez qu’ils respectent la loi du Roi, et en l’occurrence je jugerai en fonction des témoignages.

*Officiellement* Les témoignages seraient nécessaires certes, mais pas pour la bonne conscience du Martell, uniquement pour justifier une sentence exemplaire. En parlant de témoin, Lord Overton appela l’héritier Baratheon au pupitre, afin qu’il puisse énoncer les recherches entreprises par Lord Jon Arryn durant ses fonctions en tant que Main du Roi. Le jeune homme avait plaqué un masque sur son visage, Oberyn le voyait clairement pour le côtoyer depuis maintenant quelques semaines. Sa démarche semblait contrôlée, preuve que malgré son éloignement de Westeros il avait su conserver quelques réflexes de nobles que la Reine des Epines avait dû lui enseigner. Durran rentra donc assez largement dans les recherches entreprises par feu la Main du Roi Lord Arryn, en remettant une lettre écrite par ce dernier aux juges. Quand Oberyn l’eut entre les mains, il l’observa avec attention, le papier semblait suffisamment ancien pour être véritable, et on reconnaissait l’écriture typique de l’ancienne Main, il le savait pour avoir souvent eu des courriers de sa part à Lancehélion. La lettre semblait donc authentique. Pendant cette expertise, Oberyn continuait à écouter attentivement le discours de Durran, qui l’impressionnait par tant de minutie.

- Vous semblez bien renseignés sur le sujet Prince Durran. La lettre que vous nous avez remise semble authentique, de par l’âge du parchemin et par la calligraphie utilisée, bien que je laisse le loisir à la Main pour confirmer mes dires, ayant souvent eu des courriers de feu Lord Jon entre les mains également. Votre développement assure votre ascendance paternelle, mais pouvez-vous nous parler plus avant de votre lien de parenté avec l’accusée ? Quelle preuve pouvez-vous nous donner à ce sujet ?

Oberyn faisait bien entendu référence à ce qu’il savait déjà, mais il était obligé de créer ce simulacre d’ignorance. Il savait très bien que Durran était ce premier enfant qu’avaient eu Cersei et Robert, supposé mort de fièvre … De quoi démontrer la couardise du témoin de la défense, Mestre Pycelle !

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 31.07.15 17:39

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'Dé 100' : 74

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Brienne ne put s'empêcher de s'esclaffer à la boutade lancée par la reine. Que certain prenait pour une vulgaire provocation évidemment. En témoignait les nombreux visages choqués qui rendaient la scène d'autant plus hilarante. Plus le procès avançait, et plus elle commençait à apprécier celle dont c'était le procès. Au lieu de se laisser abattre, elle sortait les crocs et griffait à tout vas ses opposants. Et cela forçait autant le respect que l'admiration. Malgré tout, cette boutade laissait entrevoir une question des plus importantes concernant la partialité de ces juges. Si leur honneur et leur sens de la justice n'était plus à prouver, tout du moins pour les nordiens, leur objectivité dans ce procès restait à prouver. A ce qu'on disait, la Main du roi n'avait jamais porté les Lannister dans son cœur. Que ce soit le Régicide, le Lutin, ou bien même feu leur père. Il n'était donc pas étonnant que pour lui le procès était couru d'avance. Pour la Vipère Rouge, on avait même pas besoin de réfléchir sur le sujet. Lui, Martell, elle, Lannister. Cela suffisait amplement. Le seul juge qui semblait être prêt à mener son rôle à bien était le grand argentier, Ades Overton. Mais après tout, elle ne tenait compte que d'après ce qu'elle avait pu entendre, et de ce qu'elle voyait à l'instant.

La salle calmée, les esprits apaisés, la séance reprit et ce fut au roi de prendre la parole cette fois-ci. Malgré le fait qu'il se rapproche dangereusement d'un tyran ces temps-ci, il répondit honnêtement à sa femme, promettant qu'aucun mal ne serait fait aux "enfants royaux". On pouvait au moins lui reconnaitre cette qualité.

Ainsi, le grand argentier appela comme tout premier témoin celui qu'on disait le fils légitime du roi Robert et de la reine Cersei. Brienne ne remettait pas absolument pas en question la légitimité de ce dernier, oh que non. Ce n'était pas à elle de le faire. Mais il fallait au moins reconnaitre et accepter les doutes des personnes présentes, la reine y comprit. Durran est mort et a été enterré il y a quatorze ans de cela. La reine et beaucoup des proches du roi y ont assistés, ont vu de leurs propres yeux un enfant mort. Et à présent, un homme fait revenait d'une quelconque région, en prétextant être le prince des sept couronnes. Foutaise. Tant que des preuves ne l'avaient pas légitimés, elle n'était pas prêt à le reconnaitre. Prenez un vulgaire fils de roturier dès son plus jeune âge et élevez le en le confortant dans l'idée qu'il était le prince mort des sept couronnes sauvés in extremis, sans jamais lui dire la vérité. Et son regard ainsi que ses paroles sonneront aussi vrai et transpireront autant l'honnêteté que si cela avait été vrai. Reconnaitre ainsi aussi vite Durran comme le prince des sept couronnes juste après avoir accusé les enfants royaux de vulgaire bâtard, était des plus étranges. D'autant plus lorsque le roi se débarrassait peu à peu des Lannister.

Elle écouta attentivement le témoignage, jugeant les sois disantes preuves qui étaient amenés. Et put constater, non sans un certain amusement, à quel point cela ne prouvait rien. "Toutefois, cela ne constituait pas une preuve irréfutable en soi. " "Bravo jeune homme, tu viens de résumer avec cette phrase ce que veulent dirent tes sois disantes preuves" pensa-t-elle. Des enfants qui ne ressemblaient pas à leur père ou à leur mère, il y en a des tas. Elle même n'était pas la copie conforme de son père, et encore moins celle de feu sa mère. L'un des meilleurs exemple connue se trouvait chez les lions. Dire que le Lutin ressemblait à son père serait avouer que Tywin mesurait trois pieds, avait les yeux verrons et un gout particulier pour les putes. Drôle d'image.

Si toutes les autres preuves étaient du même acabit, le procès risquait d'être d'un ennui mortel et une suite de chipotage sur des détails futiles. Se penchant en avant et murmurant pour faire le moins de bruit possible, elle engagea la conversation.

-Bien le bonjour, lord Kellington. Cela fait plaisir de voir d'autres membres des terres de l'orage. Avez-vous un avis sur tout ça ?

Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 31.07.15 17:46

Cersei Lannister

Elle observa son époux et suzerain, si elle remettait en doute la partialité du jury…Elle n’avait pas besoin de répondre pour faire comprendre que c’était bien le cas. Le procès de Lysa Arryn était partial parce que Dorne n’avait aucun grief contre les Arryn, pouvait-on en dire de même pour les Lannister ? Et la partialité de sa main aurait malgré tout pu être mise en cause de par les liens qu’il partageait avec cette maison…Et qu’il ne partage absolument pas avec la sienne. Au final, la seule personne dont elle pouvait être le plus assuré de sa partialité ce fut celle du nouveau Grand Argentier. Elle se radoucit pourtant lorsque le Roi lui jura qu’aucun mal ne serait fait à ses enfants, posant un regard en direction de Tommen, Myrcella et Joffrey, elle inspira. Restant soudainement silencieuse. Si elle pouvait reconnaître qu’il souhaitait croire que leur premier né était en vie, Cersei n’avait pas cette conviction. Ce bébé, elle l’avait mis au monde, l’avait tenu dans ses bras alors que, jour après jour, la vie lui échappait, elle l’avait vu de ses yeux s’affaiblir, avait senti le froid de la mort sur sa peau immaculé. Elle avait vécu ce mal comme si c’était le sien, avait vu son enfant souffrir, pleurer, en restant entièrement impuissante à cela…Et elle l’avait perdu.

Face à la réaction d’Oberyn Martell, l’unique réaction de la reine fut de lui sourire simplement, elle avait touché une corde sensible et comme l’imbécile impétueux qu’il était, il plongea littéralement dans ce petit jeu. Il était nullement nécessaire d’en rajouter une couche, le Martell avait prouver par sa réaction qu’il était nullement impartial malgré ses dires.

Un haut le cœur la prit à l’annonce du titre "Prince Durran Baratheon". Ce jeune homme était aux yeux de la jeune femme qu’un imposteur, une injure. La colère s’insinuait doucement en elle comme un sombre venin alors qu’elle fixait l’homme…Elle esquissa un sourire en observant sa posture, ils étaient allez jusque-là ?
Alors qu’il racontait ce que Jon Arryn pensait avoir découvert sur ses enfants, elle dut se retenir devant une certaine aberration. On cita nombre de batard de Robert, marron de cheveux, l’ironie c’est que c’était elle qui était accusée d’avoir engendré des batards. Ne jetant aucun regard vers celui que l’on désignait comme prince, elle ne fit qu’écouter sa voix, le regard fixé vers les jurys. La couleur des cheveux de ses enfants, voilà son crime ? Devant ce qui semblait être une preuve solide, la reine n’en restait pas moins particulièrement calme et toujours aussi digne.

« Lord Stark… » Ses yeux sur posait sur la Main du roi, elle s’était adressé à lui de façon calme et sans animosité et lorsqu’elle eut son attention, elle lui demanda simplement : « Combien de vos enfants vous ressemble ? »

Pour les avoir vu lors de leur visite à Port Réal, elle n’était pas sans avoir remarqué qu’une majorité d’entre eux ressemblait à son épouse Catelyn Stark. Sansa ici présente en était déjà une bonne preuve et si on devait uniquement s’occuper des enfants légitimes, il n’y avait qu’Arya qui partageait les traits caractéristiques des Stark. Elle enchaîna tout aussi humblement.

« Pourtant, je suis certaine que vous ne remettez pas en doute la fidélité de votre épouse… Mais le prince Oberyn Martell soulève une question importante. » Elle se tourna enfin vers le témoin, son regard accrochant celui de Durran. « Pourquoi devrions-nous écouter le témoignage d’un jeune homme qui serait prétendument l’enfant que j’ai porté, que j’ai fait naître que j'ai vu grandir et » les mots semblait difficile à sortir de sa gorge, comme tout mère ayant perdu un enfant « que j’ai vu mourir… » elle marqua une pause. « Prouvez-le nous… » Prouve-le moi…

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Sujet: Re: 299 - Lune 7 - Semaine 4 - Jour 5 - PORT REAL 31.07.15 17:49

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