Second fils de Lord Arys Ambrose et de son épouse, Elinor Redwyne. Arthur est né deux ans après son frère aîné Aubrey dans le château de sa famille à Ambroisie. Bien que d'un âge similaire, les deux garçons étaient aussi différents que le jour et la nuit. Aubrey adorait s'entraîner au maniement des armes, notamment de l'épée et de la lance, avec les chevaliers de son père tandis qu'Arthur préférait les livres et la compagnie du mestre d'Ambroisie, Yohn. Cela ne signifiait toutefois pas qu'Arthur était incapable de se battre à l'épée, les années le virent devenir un épéiste tout à fait honorable mais cela n'était rien en comparaison du talent inné de son frère.

De par ses prouesses à l'épée et en tournoi, Aubrey devint clairement le favori de son père, qui le voyait comme la réincarnation de son homonyme, ser Aubrey Ambrose, qui avait vécu un siècle plus tôt et qui s'était distingué lors de la rébellion des Feunoyr.

Ainsi, Arthur grandit en étant considérablement plus proche de sa mère, ainsi que de son oncle Abelar, que de son père. Ce fut d'ailleurs son oncle qui l'entraîna au maniement de l'épée, lui apprenant que si la lance était utile en tournoi, c'était principalement avec une épée ou une lance qu'il aurait surtout à se battre en combat réel. Lady Elinor transmit à son fils son amour des livres, tout en lui faisant comprendre que toute connaissance, qu'elle provienne d'un ouvrage comme d'une personne, était source de pouvoir, ce que Lord Arys n'avait jamais compris.

Bien que tenté par les connaissances que lui rendraient accessibles une carrière de mestre, le jeune Arthur ne désirait pas devenir le serviteur d'un petit seigneur de province. Il voulait être son propre maître. Cela n'était pas véritablement à sa portée, ce pourquoi il travailla dur pour devenir un jour chevalier. Son espoir résidait dans la possibilité qu'il puisse se mettre au service d'une maison influente comme les Tyrell, afin d'être remercié un jour de ses services par un fief, aussi petit soit-il.

Bien sûr, Arthur avait déjà songé à s'emparer d'Ambroisie en causant un « accident » à son frère aîné mais pour tous ses défauts, parmi lesquels figuraient sa témérité et son arrogance, Aubrey était protecteur à son égard et ne manquait pas une occasion de l'emmener chasser avec lui. La chasse était l'une des rares passions communes aux deux frères, avec l'élevage de chevaux.

Envoyé comme page à Hautjardin, Arthur y servait à l'époque l'héritier de Hautjardin, Mace Tyrell mais il se lia surtout avec sa tante maternelle, Olenna Tyrell, née Redwyne. Celle qui gagna le surnom de « reine des épines » contribua grandement à son éducation, faisant voler en éclats ses illusions sur la noblesse de Westeros et l'honneur dont se vantaient nombre de chevaliers. A l'époque, il ne comprit pas toutes ses leçons et se trouvait étonné de la voir user de son temps libre pour lui enseigner la finance, la politique et les intrigues dans lesquelles naviguaient les seigneurs des Sept Couronnes. Arthur supposa qu'elle voyait en lui le potentiel d'obtenir effectivement un fief et qu'elle avait peut-être des plans le concernant mais il n'avait pas l'audace ou la bêtise de demander en quoi ils consistaient à la principale intéressée.

Il mit toutefois rapidement ses leçons en pratique. En effet, Arthur n'était pas le seul page de Hautjardin et encore moins le seul à vouloir devenir l'écuyer de Lord Mace. Edric Shermer convoitait aussi cette position et il ne manquait pas de le faire savoir à Arthur. Malheureusement pour Edric, le jeune Ambrose n'avait aucun scrupule a le mettre hors jeu, tout ce qui lui manquait c'était de savoir comment s'y prendre. Le jeune Shermer était un bon épéiste, meilleur qu'Arthur en tous les cas.

Edric avait cependant un défaut, celui d'aller se livrer une à deux fois par semaine à des jeux d'argent dans la ville basse. Il suffit de quelques pièces d'argent, transmises par un intermédiaire, pour persuader une bande de mécréants de donner une petite "leçon" au jeune Shermer, leçon qui laissa l'héritier de Smithyton avec une jambe brisée et trois doigts en moins. Les mécréants payèrent évidemment ce crime de leur vie, tandis que l'intermédiaire ne fut jamais retrouvé. Dès lors, il n'y avait plus d'obstacle sur la route du jeune Ambrose pour devenir l'écuyer de Mace Tyrell.

A dix-neuf ans, le jeune écuyer prononça son serment de chevalier et obtint une position dans la garde protégeant Mace, récemment devenu Lord Tyrell suite à la mort de son père. C'est à cette époque qu'il comprit les raisons d'Olenna. En effet, la veuve de Lord Luthor Tyrell l'enjoignit à conseiller Mace en matière de politique et de finances, lui expliquant que son fils était parfois réticent à suivre les conseils d'une femme en la matière.

Trois ans s'écoulèrent ainsi à Hautjardin, au cours desquels Arthur prit son rôle de chevalier et conseiller de Lord Tyrell à cœur. Il assista d'ailleurs à la naissance de son premier enfant, un garçon prénommé Willos. Le chevalier ne l'admit à personne mais il se prit d'affection pour l'héritier de Hautjardin, lui rendant régulièrement visite lors de ses premières leçons avec son mestre.

Lorsque la rébellion de Robert Baratheon éclata, Arthur vit les Sept Couronnes se polariser entre les loyalistes d'un côté et les rebelles de l'autre. Fidèle au roi Aerys, Mace resta fidèle aux Targaryen et mena une majeure partie de ses forces pour assiéger Accalmie. Arthur fit partie des chevaliers que le sire de Hautjardin emmena avec lui.

Le siège dura près d'un an, un temps qu'Arthur passa à étudier les plans de la forteresse des Baratheon mais sans parvenir à trouver de faiblesse. Lorsque Lord Eddard Stark arriva avec ses troupes pour libérer Accalmie, le jeune Ambrose fut l'un des conseillers de Mace à lui conseiller de coopérer avec le seigneur de Winterfell. Le prince Rhaegar était tombé au Trident et l'armée Targaryen était brisée, ce n'était plus qu'une question de temps avant que Robert Baratheon ne remporte la guerre et il fallait mieux ne pas s'obstiner à lutter pour une cause perdue. Personne ne le sut mais la mort de Lord Appleton, la veille de l'armée de Ned Stark, ne fut pas due à la maladie mais à un poison lent et presque indétectable que lui avait fait parvenir Arthur par le biais d'une de ces petites filles qu'Appeleton adorait tellement amener sous sa tente à la nuit tombée. Cela faisait des semaines que Lord Appleton exhortait Lord Mace à poursuivre la lutte, et Appleton étant un vieil ami de son père, le jeune Tyrell aurait pu céder à sa requête.

C'est de la bouche de Lord Stark qu'il apprit une terrible nouvelle : son frère Aubrey, qui était l'un des rares chevaliers du Bief à avoir accompagné le prince Rhaegar, avait également péri lors de la Bataille du Trident.

Les Tyrell ayant désengagé leurs forces du conflit, Arthur demanda à son seigneur la permission de se rendre à Ambroisie pour annoncer en personne la nouvelle à son père, une requête que Mace lui accorda après lui avoir présenté ses condoléances.

Tandis qu'il chevauchait à travers les terres de l'Orage, le jeune homme réfléchit à sa situation. Bien que très attristé par la mort d'Aubrey, Arthur était conscient des avantages de cette nouvelle tragique. Lorsqu'il était parti en guerre, son frère était simplement fiancé à Alysanne Hightower et ne laissait par conséquent aucune descendance derrière lui. Cela signifiait qu'il devait l'héritier d'Ambroisie, une perspective qui le remplissait de joie.

Son père fut bien évidemment anéanti par la mort de son fils préféré et entra dans un état second. Mestre Yohn administra plusieurs potions pour calmer Lord Arys, et prit le temps de féliciter Arthur pour être devenu chevalier. N'étant pas revenu à Ambroisie depuis près de dix ans, le jeune Ambrose fut très heureux lorsque sa mère lui présenta sa petite sœur âgée de neuf ans, Delena. Il apprit que son oncle Abelar s'était marié et avait eu un fils, prénommé Edmund.

Lord Arys retrouva un semblant de sérénité quelques jours plus tard mais la mort de son héritier avait visiblement brisé cet homme qu'Arthur, à défaut de l'avoir aimé, avait toujours respecté. Le chevalier accepta de se fiancer à Alysanne Hightower, en vue de maintenir le mariage promis avec la maison Hightower et accepta formellement sa nouvelle charge en tant qu'héritier d'Ambroisie.

Arthur ne revit pas beaucoup son père avec cela. Mestre Yohn et Lady Elinor lui apprirent tout ce qu'il devait savoir sur le domaine des Ambrose. Suivant les conseils de sa mère, il renégocia le marché qu'il avait avec les mestres de la Citadelle au sujet de la vente d'ambroisie. En effet, cette plante aux propriétés médicinales, qui était très utilisée par les mestres, ne poussait que dans le Bief et on ne la trouvait en grandes quantités que sur les terres de la maison Ambrose. C'était à cette plante que sa maison tenait son nom et qui avait servi à baptiser leur fief, des siècles auparavant.

Un an à peine s'était écoulé depuis le début du règne de Robert Baratheon lorsque Lord Arys Ambrose rendit son dernier souffle. Sachant que son père était fini, en tant que seigneur autant qu'homme, Arthur avait utilisé une potion à base d'ambroisie et de certaines autres plantes pour le faire sombrer petit à petit dans un état comateux qui se traduisait par de très longues périodes de sommeil et des paroles incohérentes lorsqu'il était éveillé. Apparemment, Lord Arys rêvait beaucoup de son fils aîné et le félicitait dans son délire d'être revenu sain et sauf de la guerre. Quelque part, Arthur considéra qu'il avait allégé les tourments du vieillard et mis un terme à ses souffrances.

Devenant officiellement sire d'Ambroisie, Arthur se rendit à Villevieille, officiellement pour y rencontrer Lord Leyton mais officieusement pour y voir Alysanne. Arthur avait profité de différents festins organisés précédemment à Hautjardin pour faire connaissance avec la jeune femme et il appréciait beaucoup son intelligence et son humour. Elle était également belle, bien qu'éclipsée aux yeux de beaucoup par sa sœur Alerie, mais pour avoir côtoyé la femme de Lord Mace, Arthur pouvait dire sans peine qu'il préférait le charme discret d'Alysanne à l'arrogance d'Alerie.

Ce ne fut toutefois pas le coup de foudre entre eux. Alysanne avait été sous le charme de son frère, ce qui était compréhensible puisque Aubrey était le stéréotype du chevalier dans l'imaginaire féminin : beau, musclé, champion de plusieurs tournois... tandis qu'Arthur n'était pas beau, davantage svelte que musclé et il ne s'était distingué ni en tournoi ni sur le champ de bataille. Lorsqu'il la rencontra pour la première fois, peu après la mort de Lord Arys, elle était déjà en train d'être courtisée par ser Jonah Cockshaw, qui incarnait bien plus que lui l'idéal chevaleresque.

Ou tout du moins l'incarnait-il jusqu'à ce qu'Alysanne ne se le surprenne dans les écuries, tandis qu'il était en train de monter non pas un cheval mais un jeune homme d'une quinzaine d'années. Bien sûr, jamais elle ne sut que le garçon d'étable, que Jonah battit à mort dans sa colère, avait été payé par Arthur pour séduire Cockshaw, dont les goûts en matière de partenaire étaient connus de nombre de seigneurs du Bief.

Cela ouvrit visiblement les yeux de la jeune femme envers les fables de l'esprit chevaleresque parce que le prochain bellâtre qui essaya de l'approcher fut ignoré royalement par la jeune femme.

Ce ne fut pas le cas d'Arthur lorsqu'il la suivit sur le balcon et la trouva en train de pleurer. Ambrose n'était pas doué pour ce genre de chose mais il la laissa mouiller sa chemise de ses larmes avant de la raccompagner jusqu'à ses appartements. Il eut même l'audace de déposer un baiser sur sa joue avant de lui souhaiter bonne nuit.

Il considéra tout d'abord avoir commis une terrible erreur, la jeune femme ne quittant pas son château et refusant toute communication pendant les trois jours qui suivirent, avant qu'elle ne sorte de son silence et ne lui demande de l'escorter à un tournoi tenu à Villevieille. Alysanne paraissait toujours aussi belle mais son regard avait changé, elle était devenue plus mature et le regardait avec autre chose que de l'indifférence.

Ils se revirent régulièrement, toujours en des occasions plus ou moins publiques mais Arthur avait l'impression qu'elle était plus ouverte, que ses décolletés se faisaient plus plongeants et surtout qu'elle ne perdait pas une occasion de lui tenir le bras ou de frôler son corps contre le sien. Après avoir échangé leur premier baiser, il lui demanda d'où venait ce changement d'attitude, ne comprenant pas ce qu'il y avait de différent chez lui. Elle lui expliqua qu'elle ne voulait plus d'un guerrier à l'armure rutilante et au cœur froid comme la glace. Elle préférait désormais le seigneur qui était certes moins beau, moins glorieux et moins chevaleresque mais qui la courtisait parce qu'elle lui plaisait plutôt que par intérêt. Elle aimait lire le désir qu'il éprouvait pour elle dans ses yeux.

Lorsqu'Arthur apprit à Alysanne la mort de son père, il renouvela sa demande en mariage. Nombre de nobles n'auraient pas compris ce geste mais le seigneur avait préféré attendre d'être devenu Lord Ambrose pour que sa fiancée ait la certitude que leur mariage son choix plutôt que simplement l'accomplissement de la volonté de Lord Arys. Après tout, il avait déjà dû attendre un long moment pour attirer son attention alors quelques mois de plus n'étaient pas insurmontables.

Ils se marièrent dans l'année, à Villevieille devant leurs deux familles et un certain nombre d'invités. Arthur peut honnêtement dire qu'il s'agissait du jour le plus heureux de sa vie. Il était sire d'Ambroisie et l'époux d'une femme qu'il aimait sincèrement, bien qu'il se gardât bien de manifester son affection en public.

En effet, l'ambition première de Lord Ambrose était désormais réalisée mais si sa tante Olenna lui avait bien appris une leçon, c'était de ne jamais se reposer sur ses lauriers. Après tout, la devise de sa maison n'était pas « sans répit » pour rien.

Se rendant régulièrement avec son épouse à Hautjardin, où Lord Mace appréciait sa compagnie et ses conseils, Arthur s'employa à jouer le rôle de mentor auprès du jeune Willos que Lady Olenna avait eu pour lui à son époque. Le sang des Redwyne coulait clairement dans les veines du garçon s'il en croyait l'intelligence que l'héritier des Tyrell avait hérité de sa grand-mère paternelle. C'était un réel plaisir que d'aider cet esprit fertile à s'aiguiser davantage mais loin de se contenter de lui enseigner son savoir, Lord Ambrose cultiva en lui une passion pour les chevaux, qui servit d'ailleurs de pont entre Willos et le prince Oberyn Martell après l'incident qui laissa l'héritier de Hautjardin handicapé. Bien sûr, il n'était pas le seul à vouloir être proche du jeune Willos, Lord Lyberr étant aussi désireux que lui d'être le mentor du jeune homme.

Arthur aurait pu se débarrasser définitivement de Lyberr mais il ne souhaitait pas causer de mort sous le toit des Tyrell, dont il était l'invité. A la place, il révéla à l'épouse de Lyberr les nombreuses aventures de son mari et l'enjoignit à persuader Lady Tyrell que son mari développerait l'amitié entre les seigneurs du Bief en plaçant certains enfants sous tutelle. C'est ainsi que le fils de Lord Lyberr devint page à Ambroisie, pour le plus grand déplaisir de son père. Ce dernier comprit néanmoins le message et ne témoigna plus d'intérêt envers le jeune Willos.

Quelques temps après leur mariage, Alysanne mit au monde leur premier enfant, un garçon aux cheveux noirs comme son père mais qui avait hérité du regard clair de sa mère. Ils le prénommèrent Alyn.

La naissance de son fils fut une motivation supplémentaire pour Arthur de rendre son domaine plus prospère encore. Ayant amassé une fortune considérable par son nouvel arrangement sur la vente d'ambroisie auprès de la Citadelle, le seigneur avait également contacté certains commerçants d'Essos, qui s'avérèrent très intéressés par les propriétés de cette plante. Cet afflux de richesses fut toutefois utilisé à bon escient, Lord Ambrose augmentant le nombre de chevaliers et gens d'armes au service de sa Maison, établissant des relations courtoises et profitables avec d'autres maisons du Bief mais aussi un réseau d'informateurs qui grandit d'année en année.

Ce réseau était assez particulier puisqu’il ne s’intéressait pas aux secrets les mieux gardés de chaque famille. Non, Lord Ambrose mit à profit sa passion pour les chevaux de race qu’il élevait à Ambroisie depuis des années, pour en vendre à d’autres seigneurs avec qui il était en affaire ou qui étaient de passage dans son fief. Ces chevaux s’accompagnaient toujours d’un garçon d’étable, procuré à de faibles gages aux acquéreurs afin de répondre aux besoins et soins tout particuliers de ses chevaux. Personne ne s’étonnait d’ailleurs de les voir correspondre avec Arthur, bien au contraire puisque le Sire d’Ambroisie insistait pour connaître la santé de ses bêtes et leur vie dans différentes contrées.

Ces garçons d’écurie ont vite représenté des mines d’informations précieuses, rapportant à Lord Ambrose au cours de leurs correspondances les biens qui étaient importés ou exportés par les seigneurs auprès desquels il vivaient, ainsi que les allées et venues des occupants du château et de leurs plus notables invités. Cela représentait peu de choses pour certains, après tout ces garçons ne vivaient pas avec les nobles et n’avaient pas accès à leurs secrets les plus sombres mais ces quelques données se révélèrent bien pratiques à Arthur pour le commerce de l’ambroisie ainsi que pour déterminer les alliances et projets des autres seigneurs, en particulier ceux du Bief.

Officieusement, il devint d'ailleurs l'intermédiaire entre Lord Tyrell et certains des seigneurs du Bief avec lequel le sire de Hautjardin ne se trouvait pas en bons termes. Pour ses talents en matière de finances et de négociations, il est parfois surnommé « l'orfèvre ».

Bien que la paix régnât depuis plusieurs années sur les Sept Couronnes, Arthur n'était pas persuadé que cela puisse durer. Il apprit au cours d'une conversation avec Lady Olenna que celle-ci partageait ses doutes. Peu désireuse d'exposer ses plans, elle lui confia néanmoins qu'elle avait un atout en réserve, qui pourrait sans doute être profitable à leur cause le moment venu.

Envoyé à Port-Réal pour y représenter Lord Tyrell il y fit la rencontre de Tyrion Lannister peu de temps après son arrivée, avec qui il sympathisa. Dans le bois sacré, il discuta avec la Princesse Arianne Martell, à qui il donna quelques conseils et laissa à son avis une bonne impression. Son séjour sur place ne commença vraiment à être plaisant qu’à l’arrivée de son épouse, Alysanne, qui l’avait rejoint pour lui annoncer un heureux événement. Tant d’années après la naissance de leur fils Alyn, elle était à nouveau enceinte.

Arthur assista à une réunion extraordinaire du Conseil Restreint, réunissant non seulement les membres habituels du conseil mais aussi les gouverneurs militaires, ou en l’occurrence leurs représentants dans le cas de Lord Ambrose. Celui-ci émit son avis quant au sort de Daenerys Targaryen mais partagea également ses préoccupations au sujet des Dothraki. Le Sire d’Ambroisie prit ensuite la défense de Lady Ashara Arryn, qui avait pris le contrôle du Val avec son époux en arrêtant Lysa Arryn.

Deux semaines plus tard, il fut présent sur les quais de la capitale pour accueillir la délégation dornienne dirigée par le Prince Oberyn. L’exécution sommaire de Daenerys Targaryen qui s’en suivit fut beaucoup moins au goût du seigneur mais il se garda bien de montrer l’empathie qu’il ressentait à l’égard du destin peu enviable de la princesse déchue. En revanche, au cours du soulèvement populaire qui s’en suivit, Arthur protégea personnellement la princesse Myrcella du chaos environnant et accepta gracieusement le cheval prêté par Ser Jaime Lannister qui lui permit de conduire la princesse saine et sauve jusqu’au Donjon Rouge.

Un peu plus d’une semaine après cet horrible événement, Arthur fut choisi par Lord Stark pour officier parmi les juges du procès de Lysa Arryn. La considérant comme coupable de la mort de son époux suite aux différents témoignages entendus et aux preuves apportées, il vota à l’unanimité avec Lord Overton et la Main du Roi sa mise à mort.

Il quitta la capitale par la suite en compagnie de son épouse et de sa garde personnelle, ne souhaitant pas la laisser seule et encore moins accoucher à Port-Réal, muni d’un message de la plus haute importance à l’attention de Lord Tyrell. A son arrivée à Hautjardin, Arthur remit à Mace la missive écrite par la Main du Roi, qui informait le Gouverneur du Sud des crimes dont la Reine Cersei était accusée et de ce que le souverain avait prévu pour contrer les ambitions des Lannister à l’égard de la Couronne.

Se rendant ensuite à Ambroisie, il leva le ban et laissa cependant une petite garnison sous la supervision de Ser Alesander Flowers pour protéger son épouse, sa mère et sa sœur. A Hautjardin, il retrouva son fils Alyn, qui y était écuyer ainsi que sa tante, Lady Olenna. Accompagnant Lord Mace jusqu’à Vieux Rouvre puis vers Port-Lannis, il fut l’un des premiers à apprendre pour la proposition de Lord Stark que Willos apportait avec lui à l’attention de son père. A l’instar de l’héritier du Bief, Arthur conseilla à Mace d’accepter les fiançailles entre Willos et Sansa Stark.

Il participa avec ses hommes à la bataille contre l’ost ouestien, veillant tout particulièrement sur son suzerain et sur Willos, faisant amplement confiance à Ser Garlan pour ne pas avoir besoin de son aide. Arthur n’aurait pas cru voir le jour où Tywin Lannister tomberait mais la preuve était bien là et le Roi Robert veilla à ce que cette étrange victoire soit fêtée comme il se devait. L’un des frères cadets de son épouse, Ser Humfrey Hightower, fut d’ailleurs nommé dans la Garde Royale pour sa bravoure au combat.

La victoire obtenue et célébrée, il ramena ensuite ses hommes chez eux et retrouva sa famille. Il eut d'ailleurs le plaisir de rencontrer pour la première fois sa fille, Melara, née peu avant qu'il ne revienne. Les retrouvailles furent de courte durée puisque le seigneur choisit de se rendre ensuite à Hautjardin en apprenant la présence d’une majeure partie de la famille Tyrell à Port-Réal, notamment Lady Olenna afin de conseiller son suzerain et Willos dans la bonne gestion du Bief et notamment gérer l’après-coup de la guerre et des dégâts laissés par les Fer-Nés sur leur passage.

Arthur est un homme intelligent, et son intellect représente d'ailleurs son arme la plus redoutable. Toujours en quête de connaissance, il n'est pas rare de le trouver en train de lire un vieil ouvrage poussiéreux. Cette soif de savoir, nourrie par Mestre Yohn au cours de son enfance, ravit ce dernier puisque la bibliothèque d'Ambroisie a au moins triplé de volume depuis l'ascension du jeune homme à la tête de la maison Ambrose. Il ne s'agit d'ailleurs pas du seul changement consécutif à son accession au titre de Lord Ambrose. En effet, le seigneur apprécie le savoir parfois centenaire que lui apporte la littérature mais il est également pleinement conscient que d'autres formes de connaissance peuvent lui être bénéfiques.

C'est ainsi qu'au cours de la dernière décennie, il s'employa à mettre en place un réseau d'informateurs. Là où Lord Varys choisit des enfants, et Lord Baelish des prostituées, pour leur servir d'informateurs, Ambrose choisit une tactique plus originale. Réputé pour sa passion pour les chevaux, il a pour principe de vendre à d'autres seigneurs des chevaux de race, élevés par ses soins à Ambroisie. Ces chevaux s'accompagnent souvent d'un garçon d'étable, fourni gratuitement ou presque aux acquéreurs des animaux, celui-ci étant en mesure de répondre aux besoins des animaux. De plus, personne ne s'étonne de le voir envoyer un corbeau à Ambroisie afin de tenir son seigneur au courant de la santé des bêtes et de lui demander des conseils.

Ces garçons si banals constituent une source d'informations précieuses. En effet, même s'ils ne servent généralement pas à l'intérieur du château, raison pour laquelle ils ne sont d'ailleurs pas soupçonnés d'être des espions potentiels, ils peuvent lui rapporter tous les biens qui entrent et sortent du château ainsi que les allées et venues des occupants du château et de leurs éventuels invités.

Ambitieux, Arthur continue de cultiver des relations amicales avec les nobles du Bief mais aussi avec certains seigneurs d'autres régions, et notamment de ceux des régions frontalières, organisant souvent des banquets à Ambroisie où il convie des seigneurs de Dorne, du Conflans, des Terres de l'Ouest et des Terres de l'Orage. Avoir des invités sous son toit permet parfois d'en apprendre beaucoup sur les personnalités des invités en questions, en termes d'appétits, de motivations et d'ambitions.

Affichant une apparence de politesse et de diplomatie, cet homme profondément manipulateur n'a de réelle affection que pour un petit nombre de gens, qui incluent sa famille proche, tels que son épouse, son fils, sa mère et sa tante Olenna. Très rares sont les personnes en dehors de sa famille auxquels il tient, tels que mestre Yohn et le jeune Willos. En dehors de ce cercle réduit, les autres ne représentent que des pions sur un gigantesque échiquier.

Mesurant 1 mètre 85, Arthur est un homme d'assez grande taille, un détail qu'il tourne souvent à son avantage pour impressionner certains de ses interlocuteurs. C'est d'ailleurs en partie dans le souci de laisser une impression durable à ses interlocuteurs qu'il revêt la grande majeure partie du temps des habits noirs. L'autre raison est considérablement plus amusante. En effet, certaines personnes ne connaissent pas son visage et ont tendance à le prendre au premier abord pour un frère juré au service de la Garde de Nuit. Cela se traduit essentiellement par des commentaires sarcastiques à la limite de l'insulte, qui mettent généralement ses interlocuteurs dans l'embarras lorsqu'il leur révèle son identité.

Pourvu d'une longue chevelure noire, Arthur ne possède pas un visage très plaisant. Son nez aquilin et son intense regard noisette lui donnent un air strict et sérieux, et son sourire narquois rend rarement les gens très à l'aise. Si cela est censé jouer contre lui, Lord Ambrose s'est rendu compte au contraire des avantages de son physique : les seigneurs avec qui il entretient des alliances n'éprouvent aucune inquiétude à voir leurs femmes ou leurs filles s'enticher de lui, ce qui ne serait pas le cas avec un bellâtre comme Loras Tyrell.

Par curiosité, il avait d'ailleurs posé la question à son épouse et sa réponse l'avait surpris. Après avoir posé un index sur son nez, celle-ci lui avait répondu qu'avec son allure, elle n'avait effectivement pas à s'inquiéter de voir de jeunes demoiselles tomber éperdument amoureuses de lui au premier regard. Loin de s'arrêter là, elle avait posé une main sur son torse en disant qu'elles ne voyaient pas ce qui se trouvait sur la surface, ce qui lui convenait tout à fait. Il s'en était suivi une nuit bien remplie qui avait fait arriver Arthur à la conclusion qu'il était tout à fait satisfait de son physique.

Portant une épée au côté lors des cérémonies et occasions officielles, Lord Ambrose préfère cependant porter une dague, arme plus facile à dissimuler et aussi à manier dans un environnement confiné. S'il est un homme d'esprit, il n'en a pas moins oublié les leçons de son oncle et prend à cœur de rester en forme en s'entraînant plus ou moins régulièrement avec les chevaliers de sa garde.