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298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE

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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 3 Icon_minitime09.07.13 16:25

Spoiler:

L’entrevue était belle et bien lancée... Si Kendrik avait été immédiatement à son aise dans ce déjeuner improvisé au dernier moment, il avait fallut un bon moment à Aaron pour se détendre légèrement et prendre la mesure du rythme et de la tonalité de la conversation imposés par Ashara. Le Chevalier de Neufétoiles était, certes, généralement bien plus à l’aise que son homologue lorsqu’il s’agissait de prendre part à des conversations de cet ordre mais il n’aurait su expliqué pourquoi, la Arryn et sa conversation le poussaient immanquablement à se tenir sur ses gardes !
Qu’attendait-elle donc de cette entrevue si ostensiblement informelle !? Pourquoi tant d’application à laisser paraître une simplicité dans le fond et la forme qu’Aaron ne parvenait pas à croire réelle ? Que manigançait la jeune Régente ? Aaron avait souvent entendu parler Lyonel de la jeune femme... Et il se souvenait de ce que lui avait dit le Noire-Epée... Se méfier d’elle et de ses airs enjôleurs car elle était une peste, et une vraie ! Le Corbray était un homme assez simple dans le fond ! Il donnait aux gens ce que les gens lui donnaient... Ni plus, ni moins ! Etait-on courtois avec lui ? Il tentait de s’y prendre de même, avec ses moyens à lui... Lui opposait-on de la défiance ou de l’arrogance, il ripostait avec les mêmes armes... Et s’il était bien une chose qui caractérisait la relation naissante entre la Régente du Val et le Seigneur de Cordial, c’était bien l’instabilité chronique qui ébranlait en permanence leurs rencontres, quelles qu’elles fussent !

Les deux jeunes gens s’étaient croisés pour la toute première fois, selon les souvenirs du Corbray et selon ce qu’il avait bien souhaité en dire à son ami Aaron, lors du grand voyage que Lord Yohn Royce avait entrepris jusqu’au Mur au moment où son fils Waymar avait décidé de s’engager dans la Garde de Nuit. En grand ami du « Bronzé », le Sire de Cordial avait alors pris la route avec le Seigneur de Roches-aux-Runes pour un voyage qui, l’espérait-il à l’époque, était censé le sortir de la profonde et douloureuse léthargie qui l’engloutissait depuis le décès soudain de son Seigneur de père... D’après ce qu’il en avait tenu à Aaron comme récit, il n’en avait rien été mais une prétentieuse minaudière s’était chargée, à elle seule, de transformer le tranquille voyage en Terres Stark en une jouyeuse guerre des tranchées où le but du jeu s’était avéré assez désagréable pour le Corbray. En effet, celle qui serait plus tard son épouse mais qu’il ne connaissait à l’époque que pour être la jeune nièce de Lord Yohn, avait passé une bonne partie de son voyage à lui chercher des noises et à l’enquiquiner sur ses manières... Et le portrait que Lyonel avait fait d’elle en rentrant présentait plus une petite peste au visage d’ange mais aux manigances de démon qu’à n’importe quelle autre lady basique !

Alors que la défiance du chevalier de Neufétoiles s’estompait peu à peu, estourbi par les amabilités douceureuses de la jolie brune, un jeune garçon se présenta auprès de la jeune Régente pour lui faire le compte-rendu de ce qu’il achevait d’accomplir sur sa demande... En homme poli et avisé des bonnes manières Aaron commença à se lever pour s’éloigner afin que la jeune femme et son échanson puissent converser sans être dérangés ; mais le comportement de la brune, qui n’esquissa pas un regard vers lui, associé au tranquille comportement de Kendrik poussèrent Aaron à se rasseoir bien vite. Il entendit alors parler de Lyonel et d’un tête-à-tête que celui-ci avait accepté avec son épouse afin qu’ils dînassent le soir même...  
Il entendit aussi parler d’un entraînement à l’épée entre le Noire-Epée et un dénommé Ser Creighton. Peu avant que le jeune garçon ne sorte de la pièce pour les laisser à nouveau seuls avec la Dame des Eyriés, le Chevalier de Neufétoiles crut aussi comprendre que la jeune femme incitait son échanson à se présenter auprès du Corbray pour se mettre à son service. Aaron réprima un sourire à cette idée aventureuse... Il imaginait mal le Corbray accepter de s’encombrer d’un mioche, qui plus était un mioche aux manières de femme, juste pour faire plaisir à sa jeune épouse... Enfin... L’amour faisait parfois faire d’incompréhensibles bêtises voire de mortelles erreurs. Le chevalier eut cependant une pensée pour « Chardon », le petit gars du Nord qui, sans être nullement son écuyer, accomplissait auprès de Lord Lyonel toutes les basses besognes que les chevaliers confient généralement à leurs élèves... *Un brave gars, ce chardon !*, pensa alors le Templeton.

Chardon était un jeune nordien qui était revenu avec Lord Corbray de son long voyage à Winterfell... Il se faisait passer pour un fils puîné fugueur d’une petite maison de maître du Nord, les Cardon. Personne n’avait jamais vraiment cru à son histoire mais après quelques jours de route en sa compagnie sur le chemin du retour au bercail, le Corbray avait pris en affection ce jeune garçon sans manière et à la langue bien pendue pour son âge... Le petit ne tenait pas en place et avait fait étalage d’une débrouillardise à toute épreuve ainsi que de talents multiples et de capacités parfois insoupçonnées à le voir s’affairer parfois un peu gauchement auprès des chevaux... Chardon était rapidement devenu la coqueluche du convoi dont les membres ne se lassaient pas de l’observer se dépêtrer de situations grotesques qui le prenaient en défaut à chaque fois qu’il s’approchait d’un animal quel qu’il soit. Et puis le gosse avait cette façon bien à lui et cette manière irrépressible de se gratter l’arrière train comme un chien couvert de puces ! Cette habitude irréfléchie associée au fait qu’il se dise issu de la Maison Cardon lui avait valu de se voir surnommer « Chardon », comme si une de ces fleurs des contrées froides était en permanence coincée dans ses chausses l’obligeant à se gratter le popotin...


◊     ◊

La lice d’entraînement résonnait des échos du fer contre le fer, du bois heurtant le bois et du vacarme des coups d’épées rencontrant des boucliers... La lice des Portes de la Lune était une aire d’entraînement bâtie tout en longueur et aux extrémités de laquelle s’étendaient des bâtisses de pierres blanches et grises qui servaient de dépôts d’armes et d’écurie. Près de celui de l’extrémité ouest, un chien courrait après quelques poules caquetantes...  

Face à Lord Corbray se dressait, armé d’une épée d’entraînement et de son immuable moue ronchonne, ser Creighton Rougefort. *Belle allure !*, pensa le Corbray en voyant le chevalier s’avancer vers lui. Le Rougefort était un type bien balancé, plutôt longiligne à la figure juvénile et au regard noir. Légèrement plus grand que Lyonel, il lui rendait cependant dix bons kilos... Si l’allonge était légèrement en sa faveur, la puissance était évidemment pour le Seigneur de Cordial. La lutte s’annonçait des plus intéressantes et le Noire-Epée, comme toujours assoiffé de joutes et d’oppositions quand ce n’était pas de rixes et de bagarres de bistrot, se délectait par avance du fil à retordre que lui donnerait certainement le chevalier du fort rouge...

Dans son style caractéristique, façonné par l’expérience d’une multitude de combats, le Corbray s’avança sans fioriture, tout en sobriété et en souplesse, légèrement de profil, épée en avant. Son bras gauche portait un bouclier d’entraînement sur lequel figurait une bête indéchiffrable par la peinture écaillée... Face à lui le Rougefort semblait prêt à l’assaut, peut-être légèrement plus nerveux que son opposant, encore que personne n’eut pu en jurer !
Autour d’eux, s’attroupaient maintenant les hommes d’armes présents sur la lice avant eux, attirés par ceux qui, alléchés par l’annonce de l’opposition imminente criaient déjà des encouragements en faveur de l’un comme de l’autre. Les membres de la Garde Grise présents aux Portes de la Lune encourageant le Corbray alors que les hommes de la garde personnelle de la jeune Régente du Val soutenaient le Rougefort.

– On peut y aller ! Claironna Lyonel en écartant les bras pour inviter l’autre à se ruer sur lui... – Si vous êtes prêt, commençons tout de suite ! Il releva le coude droit pour pointer en direction du Rougefort le bout de son épée d’entraînement qu’il tenait avec souplesse...

L’assaut était imminent. Les deux chevaliers se tournèrent quelques instants autour l’un de l’autre, comme de félins prêts à s’affronter. Le Corbray fit un pas en avant qu’il retira immédiatement pour attirer le Rougefort vers lui. Et soudain il s’élança sur ser Creighton, bouclier en avant et asséna un coup de taille puissant pour tester la réactivité de son adversaire...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 3 Icon_minitime10.07.13 18:45

Ashara, persuadée de n’avoir pas aperçut d’écuyer ou quoi que se soit s’y apparentant dans la suite de Lord Corbray s’abstint de demander leur avis aux Chevaliers présents et envoya Will en toute innocence. Et comme elle n’avait pas obtenue de réponse à sa question pourtant primordiale, elle n’insista pas et se tut pendant le reste du repas. Un peu inquiètes au sujet du combat, et encore plus au sujet du diner en tête à tête, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir mettre. Ainsi le reste de la conversation, quand elle daigna rouvrir la bouche, tourna autour des couleurs favorites de Lyonel, de ses plats préférés, bref de tout ce qui touchait aux gouts personnels de son époux. Et lorsque le dessert fut avalé et les verres vidées, une fois qu’il n’y eut plus de mots à échanger, elle les remercia pour leur présence et leur aide précieuse et les laissa prendre congé avant de se replonger dans la lecture des notes de Jon. Elle se rassit pendant que Gwen débarrassait. Elle était un peu déçue, elle aurait aimé en apprendre plus, et constatait avec tristesse que les hommes du Corbray se méfiaient d’elle comme de la peste.

***

Will, arrivé trop tard pour demander à Lyonel s'il pouvait l'aider et confronté au fameux Chardon n'osa pas s'imposer et attendit sagement qu'on lui demande quelque chose en discutant avec le jeune garçon.

Sur la lice, Creighton était fin prêt et le Corbray aussi, quelques encouragements fusaient, mais pour le moment, l’entrainement se déroulait dans un calme relatif. Le Rougefort n’était un idiot ni un novice et lorsque son adversaire offrit son torse à l’attaque, il ne tomba pas dans le piège comme un débutant. Il fut plutôt vexé que l’autre imagine que cela suffise. Mais gardant son calme et sa concentration, il s’avança doucement offrant le moins de surface d’impact possible et prêt à parer le moindre coup. Puis, pour jauger l’adversaire, ils se tournèrent tous deux, autour pendant un petit moment. Des sifflets se firent entendre, et quelques insultes de la part de ceux qui trouvaient que ça manquait d’entrain. Mais si une chose qualifiait bien Creighton c’était sa capacité à la réflexion et à la stratégie. Néanmoins, lorsque le jeune marié s’avança, feintant une attaque, il ouvrit sa garde pour contrer. Mais rapide et lest, il remit son boucler en place et fut prêt à parer lorsque Lyonel lança la véritable attaque. Reculant d’un pas, il pivota pour le laisser passer, offrant son bouclier pour support à son arme et leva sa lame pour l’abattre dans le dos de son adversaire une fois emporté par l’élan de son assaut manqué.

Ils échangèrent quelques passes d’arme plutôt techniques et bien menées, esquives et tailles, contres et estocs, parades et feintes. Mais à chaque fois que l’épée du Corbray touchait le bouclier du Rougefort, le bruit résonnait et la force du Noire Epée venait se répercuter dans le bras de son adversaire. De plus, contre toute attente, il était aussi rapide et agile, et bien plus intelligent au combat que ne l’aurait imaginé Creighton. Le jeune homme se fatiguait à devoir contrer et éviter ses coups, ne touchant qu’avec trop peu de force pour prétendre lui rendre la pareille. Les encouragements s’étaient faits plus insistants, mais quelques hommes de la garde d’Ashara étaient passés du côté du Sire de Cordial, louant sa dextérité et sa puissance incontestables. Même Barristan et Ronan, les deux amis les plus fidèles de la brune, ne pouvaient nier que Lyonel était un sacré bretteur et accueillirent l’idée de servir avec lui avec un léger sourire. Mais ils restèrent fidèles à Creighton continuant de l’encourager et lui donnant quelques conseils qui lui permirent de reprendre le dessus pendant quelques temps.

Le jeune homme commençait à apprécier l’homme ou en tout cas son efficacité au combat, se disant qu’il s’il mettait autant de force et de cœur dans sa relation avec Ashara, elle était entre de bonnes mains. Il finirait peut-être, avec un peu d’aide, à comprendre l’utilité d’un peu de courtoisie et de retenue. Il regrettait un peu ce duel qu’il se sentait perdre peu à peu, car s’en était un quand il l’avait provoqué, pas un entrainement, un duel, pour le remettre à sa place une bonne fois pour toute et lui apprendre la politesse et l’humilité. Cela n’avait finalement aucun sens car Lyonel allait gagner, continuer à se croire invincible et il aurait été mieux préparé à Brynden avec Barristan ou Neraron. Un petit moment de latence lui permit de dire le fond de sa pensée avec un léger sourire malgré la fatigue qui se lisait désormais sur ses traits.

« J’espère que vous comptez consacrer autant d’énergie à protéger votre épouse et à l’apprécier à sa juste valeur. Si tel est le cas, je perdrais sans rancœur et je vous serais aussi loyale et dévoué qu’à elle. »  

Vers la fin du combat, Ashara sortie de l’ancienne chambre de Lady Lysa pour prendre un peu l’air avant de se remettre au travail, et aussi par curiosité, pour voir son époux se battre. Depuis la coursive, à plusieurs mètres au dessus de la lice à l’étage de la forteresse, elle observa quelques temps le combat. Un léger sourire s’esquissa sur ses lèvres alors que Lord Lyonel prenait clairement l’avantage. Elle adorait Creighton, mais il était hors de question que quiconque soit en mesure de battre son époux. Elle était très fière de lui, et aussi d’être son épouse. Elle se surprit même à penser cela, mais c’était vrai. Il était fort et courageux. Elle espérait simplement qu’il puisse comprendre ce qu’elle aurait à lui expliquer durant le diner, car l’enjeu était trop important.

***

La lecture des notes de Jon et surtout leur compréhension lui avait pris tant de temps qu’elle n’en leva les yeux que bien trop tard pour se changer. Pour être plus à son aise elle avait enlevé sa houppelande et il ne lui restait plus que sa robe ajustée de soie bleue ciel brodée de blanc et d’argent aux ourlets brodé et rehaussée de perles. Et elle avait lâché ses cheveux qui tombaient en boucles brunes sur ses épaules et dans son dos et sn maquillage du matin c’était fortement estompé. C’est ainsi qu’elle accueillit son époux et ses servantes qui apportaient le repas, debout à coté de la table la tête baissée et les mains jointes devant elle, elle dit :

« Veuillez m’excuser Lord Lyonel, j’ai été tellement prise cette après-midi que je n’ait point eut le temps de me préparer décemment à notre rendez vous. Si vous le souhaitez, je peux aller me changer et me coiffer, mais je ne veux pas vous faire attendre. »  

Elle avait tant de choses à lui dire, et pas des mots doux, non des choses terribles et importantes, des révélations de ce qu’elle avait crut comprendre dans tout ce fatras qu’elle avait laissé à porté de main pour lui montrer. Il était son époux désormais, et elle souhaitait tout partager, ne rien lui cacher, et lui demander son avis et ses envies, elle ne voulait plus tout gérer toute seule, elle voulait qu’ils partagent la charge qui leur était dévolue. Il était Suzerain du Val il devait prendre les décisions qui s’imposaient, pour cela, il aurait toujours le soutien et les conseils de son épouse, mais il était temps qu’il prenne conscience de ses devoirs. Et il était impensable qu’on dise que c’était elle qui parlait pour lui, maintenant, en tant que bonne épouse elle s’effaçait au profit de Lyonel en espérant que ça ne soit pas une erreur fatale. Elle craignait qu’il les emmène tous deux droits vers la guerre et la mort, et qu’hélas ses chevaliers ne l’avaient pas rassurée sur ce point, mais elle ne voulait plus de cachoteries et de faux semblant. Elle voulait la confiance et le respect pour que plus jamais il n’y ait d’incompréhension entre eux et que leur couple soit un exemple et un pilier solide pour le Val. Et pour qu’il l’aime… un peu au moins.

Moira tira la chaise du Lord pour le faire asseoir devant une table dressée et décorée avec simplicité et gout.

***

Le lendemain, Ashara arriva dans le Septuaire avec une surprise, Ser Brynden était arrivé dans la nuit, mais évidemment, elle s’était bien gardée de faire prévenir Lady Lysa. Elle portait une robe aux couleurs de sa maison et, après avoir laissé, le Silure à l’entrée, elle se dirigea vers l’autel et annonça.

« Ser Brynden est ici pour assurer la sécurité de Lady Lysa. En effet, j’ai décidé de la gracier du jugement rendu hier. »  Evidemment, cette décision provoqua un grand brouhaha dans le Septuaire. « Calmez vous messieurs, calmez vous. Comprenez que je ne peux pas juger moi-même, et vous pas plus que moi, d’un tel acte, car oui, en plus d’avoir essayé de m’évincer du pouvoir, c’est elle qui a tué son époux ! »  Exclamations outrées. « Silence ! Lady Lysa connaitra la Justice du Roi ! Mais en attendant, aucun mal ne lui sera fait ! C’est un ordre de votre Suzeraine ! Car Lord Jon Arryn m’a nommé son héritière, mais il était votre Suzerain et je sais combien vous l’aimiez, alors, pouvons nous juger en tout conscience malgré nos sentiments ? Enfin, Lord Jon était la Main de notre bon Roi Robert, et je crois qu’il a son mot à dire dans l’exécution de celle qui est responsable de la mort du meilleur conseiller que le royaume ait jamais connu. »  

Elle leva les yeux vers Lyonel cherchant un  peu de soutient avant de reprendre :

« Mon époux et moi partirons pour Port-Real dès que possible. En attendant que nous soyons de retour, Lord Nestor Royce, gouvernera au nom de Lord Lyonel Arryn, Sire des Eyrié et Défenseur du Val et Gouverneur de l’Est dès que Robert aura retiré ce titre à Ser Jaime Lannister pour le donner à son porteur légitime. Quand à la Porte Sanglante, il appartient désormais à Notre Suzerain  de désigner un nouveau Chevalier de la Porte puisque Ser Brynden ne peut plus s’acquitter de cette charge. »  

Voila le relais était officiellement passé, restait à voir ce que le Noir Epée, plus connu pour ses frasques et sa férocité que pour ses qualité de pacificateur et de politicien allait faire de son pouvoir...
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Lyonel Corbray
« Invité »

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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 3 Icon_minitime24.07.13 18:46

Les coups pleuvaient, avides et nombreux, entraînant les deux guerriers dans une danse du fer et du bois que le Corbray goûtait particulièrement. L’opposition offerte par le chevalier lige de lady Ashara était de plus conséquentes ce qui avait pour effet de le motiver au plus haut point. Le Sire de Cordial avait pour le Rougefort des sentiments étranges et méfiants qui n’avaient cessés de grandir à mesure que leur relation, pourtant naissante, s’était méthodiquement nourrie de la rancœur que le second avait vis-à-vis du premier.
Les coups et les pas de ser Creighton attestaient de toutes ses qualités de combattant, et de la maîtrise qui était la sienne. Il bougeait bien, vite et savait parer et contre-attaquer avec souplesse et vivacité. Un bretteur redoutable bien que physiquement plus léger que le Corbray. Cette relative finesse physique correspondait d’ailleurs tout à fait à la grande finesse technique dont il faisait étalage et, tout en parant une série de coups de taille consécutifs, le Noire-Epée ne put s’empêcher de se demander qui avait bien pu être son maître d’arme et son mentor... Quel qu’il soit, il devait être un homme de grand talent martial pour façonner un élève comme le Rougefort !

L’intensité de l’opposition faiblissait peu à peu, le Corbray constatant dans les coups reçus du Rougefort, une certaine perte d’intensité. Il en profita alors pour durcir les siens et observer son adversaire adapter ses réponses techniques à la densité toujours plus importante imposée par le Noire-Epée...
Autour d’eux, les réactions et cris d’encouragements ou insultes fusaient d’autant plus que chacun percevait que le duel ne durerait peut-être plus très longtemps. La puissance endurante et dure au mal du Corbray donnait une impression de lente issue inexorable...

Au milieu du chahut et du tumulte alentour, le Corbray entendit pourtant son adversaire lui adresser quelques mots malgré l’intensité de l’opposition. « J’espère que vous comptez consacrer autant d’énergie à protéger votre épouse et à l’apprécier à sa juste valeur. Si tel est le cas, je perdrais sans rancœur et je vous serais aussi loyale et dévoué qu’à elle. »

La tirade coupa momentanément l’élan du Corbray qui, surprit par sa teneur, dut faire urgemment quelques pas de recul pour ne pas prêter le flanc à une attaque par le côté qui accompagnait ce soudain élan de confraternité... Jamais depuis les quelques jours qu’il le connaissait, jamais le Rougefort n’avait mis de côté sa farouche inimitié pour le Seigneur de Cordial pour consentir à ne serait-ce que murmurer quelque chose de cet ordre ! *Par Le Guerrier !* jura alors le Corbray, à part lui... *Il va pleuvoir des grenouilles !*, manqua-t-il de s’étouffer... La vérité de l’affrontement armé avait peut-être fini par triompher, dans l’esprit de ser Creighton, des préjugés qu’il avait accumulé sur le Noire-Epée !? Ce dernier disait d’ailleurs fréquemment et qui voulait l’entendre qu’il n’y avait plus entière vérité que celle des armes et que, bien des hommes devraient apprendre à croire à la nudité sincère qui vous oblige, dans un duel armé ! Peut-être le Rougefort venait-il enfin de comprendre que lui et Lyonel n’étaient pas si différents ? Peut-être percevait-il enfin que la franchise, toute personnelle -c’était évident-, du Corbray méritait autant de respect que la dévotion et l’amour que ser Creighton avait pour sa Régente adorée ?
Et comme dans un sursaut d’entêtement induit par son courageux aveu le Rougefort enchaînait une série de coup plus violents mais aussi moins ordonné, le Corbray décela enfin une petite faille dans la parfaite maîtrise technique du jeune chevalier. *Ses sentiments pour Ashara viennent de le trahir !*, se réjouit Lyonel... *Elle est toute sa force... mais aussi sa faiblesse !* Le coup d’épaule soudain fit voler de côté le bouclier protecteur du Rougefort qui, surpris, fit quelques pas de recul maladroits pour éviter la chute. Le Noire-Epée sauta sur l’occasion pour mettre en œuvre un enchaînement de passes qui firent définitivement chuter ser Creighton dans la terre sablonneuse de la lice...
Un puissant coup d’épée du Seigneur de Cordial envoya de côté l’épée que le Rougefort pointait vers lui comme ultime rempart entre lui et sa défaite toute proche...
Le regard du Corbray s’abattit vers son adversaire et chercha à croiser le regard de ser Creighton. Lyonel tendit la main vers ce dernier pour l’aider à se relever et ce faisant lui glissa l’entière vérité sur leur relation toute neuve.

– Mon énergie est toujours toute entière tournée vers ce que je défends et ce en quoi je crois... Et lady Ashara est à présent mienne et notre mariage fait désormais partie de ce en quoi je crois ! N’ayez aucune crainte à ce sujet ! Il ne pouvait s’étendre plus avant sur ce sujet intime, incapable qu’il était d’être entièrement sûr lui-même de ce que deviendrait cette union. Il doutait encore d’Ashara, parce qu’elle n’avait jamais fait mystère des griefs qu’elle avait envers lui et son comportement. Il ferait tout ce qu’il pourrait pour estomper cela, mais ce « qu’il pouvait » serait-il suffisant aux yeux de la jolie brune ? La main tendue attendait toujours que celle de ser Creighton la saisisse pour qu’elle le relevât... – Allez, relevez-vous, ser ! Je suis honoré d’avoir combattu contre quelqu’un de votre trempe ! Votre technique est superbe... Il admirait les bons combattants. – J’espère que nous saurons nous entendre et que si nous avons à nous battre, ce sera toujours du même côté !


◊ ◊

Un crépuscule rougeoyant illuminait la forteresse des Portes de la Lune, lorsque le Corbray quitta les appartements qui avaient été mis à sa disposition par Lord Nestor Royce, lors de son arrivée, deux jours auparavant... Après avoir dévalé quelques volées de marches et tourné à une ou deux intersections de couloirs sombres, Lyonel parvint enfin sur le seuil de la porte des appartements d’Ashara où caquetaient plusieurs servantes affairées aux ultimes préparatifs d’un repas odorant. Excepté une d’entre elles, elles tenaient toutes un plateau chargé de victuailles ou de boissons -vins, eaux et liqueurs en tous genres-.
Celle qui avait les mains libres allait et venait de l’une à l’autre de ses homologues, rectifiant ceci, ajustant cela, et vérifiant que tout était fin prêt pour être servi en bonne et due forme à leurs seigneurs suzerains.

La Ashara qui leur ouvrit était belle comme jamais. Apparemment légèrement fatiguée ou tracassée, elle n’en gardait cependant pas moins sa noble allure altière. Vêtue d’une robe de soie bleu ciel frangée d’argent, de nacre et de perles, les cheveux lâchés sur ses épaules gracieuse, elle était divine bien que simplement apprêtée... Elle baissa les yeux lorsque ceux de son époux se posèrent sur elle et s’excusa de ne le recevoir que peu préparée, proposant même de prendre quelques minutes afin de se coiffer ou se vêtir différemment.

– Vous êtes très bien ainsi ! Ne perdez surtout pas de temps à changer quoi que ce soit !, tenta maladroitement de la rassuré le Sire de Cordial. – Votre robe est... -*bleue*, pensa-t-il- très élégante ; et vos cheveux sont une splendeur qui ne souffre pas de ne pas être assemblée de façon plus... Les mots lui manquaient. Qu’il était mal à l’aise de ne pas savoir comment organiser ses mots en phrase, lorsqu’il s’enfonçait dans des conversations dont il ne maîtrisait que peu le fond ! *Manche que tu es !*, se morigéna-t-il comme si dame sa mère avait été là pour le scruter dans toute l’étendue de son naufrage... – Enfin vous êtes parfaite, il n’y a rien à changer !, finit-il par conclure, soulagé de s’en sortir à si bon compte.

Lyonel était touché que sa femme ait pensé à le convier à souper avec lui. Il était heureux de constater que, contrairement à ses inquiétudes profondes, elle mette finalement beaucoup du sien afin que leur relation nouvelle puisse prendre un essor qui les conduirait peut-être à une vie de couple serein et aimant, bien loin des tensions initiales qui avaient escortées leurs premières rencontres.
La jeune femme interrogea son mari sur l’opposition d’entraînement qu’il avait eu l’après-midi même, avec ser Creighton... Elle pensait que leur exercice était prévu pour plus tard, ce en quoi le Corbray l’informa du contraire.

– Ser Creighton et moi avons déjà procédé à cette opposition. Il y a quelques heures à peine !, annonça-t-il alors. – Votre Rougefort est un homme de premier ordre, sachez-le ! Le Corbray taisait de façon volontaire les différends qui l’opposaient au chevalier de la Garde de sa femme, afin de ne pas lui fournir de motifs d’inquiétudes ou de tracas supplémentaires alors que la vie de la jeune femme venait de basculer par l’entremise de ce mariage soudain et inattendu. – Il est habile et redoutable arme en main et les quelques échanges verbaux que nous avons eu prouvent à eux seuls l’amour qu’il vous porte ! *Amour qu’il ferait bien de mettre en sommeil pour ne pas que nous en arrivions à nous entretuer !*, songea-t-il aussi. *Je me ferais un plaisir de lui trouer la peau pour rappeler à quiconque ce qu’il en coûte de convoiter ce qui m’appartient !* Le regard du Noire-Epée se posa sur l’objet actuel de sa raideur jalouse... Elle était magnifique et il lui semblait que, comme lui, la jolie brune tentait tout ce qui était en ses capacités afin de les rapprocher, tous deux...

Lorsque la jeune femme évoqua le jeune Will dont à la sortie de la lice il s’était retrouvé tout encombré, le Sire de Cordial eut un petit sourire amusé. Le jeune garçon semblait effectivement d’une dévotion et d’une application sans borne et il fallait bien reconnaître au Corbray que la façon dont Will tendait à se mettre en quatre pour la moindre chose et tentait par la suite de tout faire pour réaliser ce qu’on lui avait demandé du mieux possible, était quelque chose de très amusant à observer. A connaître de plus en plus sa femme, il relevait de l’évidence que celle-ci avait dû tomber sous le charme de ce garçonnet appliqué et consciencieux dont les efforts multiples et constants n’avaient de cesse que de chercher à satisfaire en tous points les envies et besoin de sa maîtresse... *Et les Sept savent à quel point elle aime être satisfaite et servie !*, s’amusa le Corbray.

– Will !? Ah, oui ! Effectivement ! Ce garçon est très sympathique ! Il a passé son temps à se mettre dans mes pattes dès la sortie de l’aire d’entraînement et n’a compris que j’avais besoin d’air, malgré mes demandes successives, que lorsqu’il m’a vu me dévêtir pour me glisser dans mon bain ! Il éclata d’un rire sonore. – Le pauvre gars était tellement gêné qu’il a détalé sans demander son reste et rouge comme une pivoine ! Il a ensuite fait plusieurs allers retours, contraint par les oublis successifs qui l’avaient assailli depuis l’instant où il avait vu mes chausses rejoindre mes braies devant la grande cuve d’eau chaude ! Ah, ah ! Le sourire du Corbray se reporta sur sa jeune épouse... – C’est très gentil à vous, Ashara, de penser au bien être de ce petit ! Vous êtes généreuse ! Et ça, les gens le sentent ! Il pensa inévitablement à l’ours bourru qu’il était pour ne pas avoir su remarquer cela plus tôt et de s’être arrêté, comme il le reprochait souvent aux autres de le faire pour lui, aux seules rumeurs et premières impressions concernant le jeune Régente... – Je prendrai Will sous mon aile ! Ne vous en faites pas ! Mais j’ai déjà un jeune garçon qui, moi aussi, me suit comme un jeune chiot depuis quelques lunes ! Chardon ! Sans doute l’avez-vous peut-être remarqué !? Il est assez discret si on considère tout ce qu’il fait pour moi et mes hommes ! Mais il ne peut s’empêcher de se tenir sans cesse dans nos pattes dès lors que nous aurions oublié de lui signifier qu’il ne doit pas ! Et comme il est discret, moi, j’oublie souvent ! Ah, ah ! Peut-être est-il même en train de m’attendre de l’autre côté de cette porte à l’heure où nous parlons de lui !, plaisanta le chevalier de Cordial en désignant la porte par laquelle il était arrivé.
De fait, et sans soustraire complètement le jeune Will à sa maîtresse préférée, il était aisément envisageable d’imaginer Chardon et Will cohabiter auprès du Corbray et des hommes de la Garde Grise... Les tâches ne manquaient pas et ni Lyonel, ni Aaron, ni même Kendrik, eu égard à leur jeune âge, ne comptaient à leur côté la présence d’écuyer. – Si Will ambitionne d’être un jour chevalier, ou au moins un homme d’armes reconnu, il est effectivement grand temps qu’il se frotte à des jeunes de son âge et tout aussi ambitieux que lui ! Chardon fera l’affaire ! Et pour les quelques rossées nécessaires à ce dur apprentissage, vos hommes, les miens et moi serons toujours là pour leur montrer la rudesse du chemin qui doit les mener vers ce qu’ils ambitionnent de devenir ! Les yeux métalliques du Corbray se plongèrent avec délice dans l’azur de ceux de sa jeune épouse...

Le repas, composé de friands en tous genre et servi accompagné d’un peu de vin suffisamment doux qui laissait à penser au Noire-Epée que le choix en avait été fait par sa jeune épouse, fut surtout l’occasion pour la Arryn de livrer à son époux le contenu essentiel de lourds tracas qui l’interrogeaient depuis quelques jours... Loin de ce que le Corbray pensait devoir endurer de banalités que l’on évoque lorsque, coincé entre la timidité et la crainte de décevoir, on se noie dans des mots sans saveurs, la conversation déboucha rapidement sur une révélation de taille.
Au regard des implications lourdes qu’elles paraissaient annoncer, la jeune femme semblait éprouver le besoin de livrer enfin à son époux toutes ces choses lourdes d’implications et de conséquences que la politique et l’administration d’un puissant territoire comme le Val peuvent en receler...
Ashara confia à son mari, sous le ton du tracas, à quel point elle souhaitait qu’il prenne les rênes du Val à ses côtés, puisque telles étaient maintenant la nécessité et l’évidence de leur union. Mais à travers ses paroles, et de façon à peine dissimulée, elle laissa poindre la peur profonde qui était la sienne de voir le caractère sanguin de son époux mettre le Val à feu et à sang dès lors qu’il rencontrerait une frustration quelconque ou une opposition passagère... *Nous y voilà !*, renâcla le Sire de Cordial, agacé. Il la laissa néanmoins terminer avant de répondre de la façon la plus calme qu’il pouvait malgré l’exaspération que ce genre de sous-entendus à son égard éveillait immanquablement.

– Ecoutez, Ashara ! Je sais que je suis loin d’être l’homme parfait auquel vos rêves de petite princesse vous destinaient, commença-t-il en faisant tout pour rester aimable le plus longtemps possible. – Mais il y a tout de même quelque chose que j’aimerais que vous fassiez, à l’avenir ! Son regard se durcit, à la fois navré et fataliste. – Avec autant d’application que j’y mets moi-même lorsque je pense à vous, je vous demande de tout faire pour arrêter de vous borner à croire que je suis celui qu’on vous a raconté ou que vous craignez que je sois pour votre plus grand malheur ! Il soupira lourdement. – Je ne nie aucun de mes défauts, il faudrait être idiot pour le faire, mais je refuse d’être -surtout venant de vous qui êtes désormais mon épouse- sempiternellement associé à vos frayeurs de gamine traumatisée par je ne sais quel racontar éculé me concernant... Je suis fier et direct, sans doute... Et sans doute suis-je aussi parfois trop susceptible et prétentieux... Mais je vous en prie, ne me faites pas passer pour Aerys le Fou ! Je suis tout de même capable de recul et d’autocritique autant que de certaines capacités d’analyse qui pourraient peut-être vous surprendre, qui sait ! Son visage se radoucit et il sourit à nouveau comme pour l’inviter à donner une foi plus importante à ce qu’il venait de dire... Mais son sourire avait la lassitude de ceux qui n’acceptent plus de devoir se justifier en permanence. – Je ne commettrai pas d’impairs et promets d’écouter vos avis et conseils éclairés sur chaque sujet dont il me sera demandé de prendre la charge ! Il avait déjà fait cela. Déjà fait cette démarche, cet « effort » à Cordial avec sa mère lorsque, ravagé par le chagrin de la perte de son père, il avait pourtant dû prendre la tête et l’administration de son fief...

– Laissons cela, voulez-vous ? Parlez-moi plutôt de ce qui nous attend désormais ! Et de Lady Lysa ! Où en sommes-nous ! Dites-moi tout ! Je veux tout savoir !

Très vite, il fut alors question de la trahison de Lysa Tully, de la mort, très douloureuse pour sa nièce, de l’illustre Lord Jon Arryn, et des conditions très étranges de celle-ci... La Arryn ne semblait vouloir rien cacher de tout ce qu’elle savait et supportait depuis longtemps et Lyonel prit ces confidences pour une marque de confiance et d’estime qui le bouleversa intérieurement sans qu’il n’en laissât toutefois rien paraître... Seul un sourire reconnaissant illumina son visage et sembla adresser à la brune ce que les mots ne sauraient formuler ! Ashara lui révéla l’existence de documents secrets qu’elle tira de sous sa houppelande avant de les lui tendre afin qu’il les examinât...
Lyonel lui adressa un regard franc et intense de ceux qui veulent remercier et assurer qu’on ne regrettera pas d’avoir fait confiance. Il se plongea dans un long silence et dans la lecture attentive et minutieuse de tout ce que les papiers contenaient. Après une bonne heure d’étude muette que la brune eut l’intelligence de ne pas interrompre, il la fixa avec toute l’intensité et la gravité que toutes ces révélations et mystères encore non résolus occasionnaient.

– J’irai avec vous à Port Real ! Et après avoir réclamé à Robert ce qui nous revient de droit, nous tenterons ensemble de faire la lumière sur toute cette affaire ! C’était une promesse en même temps qu’une volonté profonde d’aider sa jeune épouse à faire toute la lumière sur les conditions étranges et scandaleuses dans lesquelles son oncle adoré avait trépassé pour ensevelir sa nièce dans les nimbes de douleur et d’incompréhension du deuil inexpliqué...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Creighton avait pourtant mis toute sa technique et sa puissance, toute sa détermination aussi à vaincre le Noire-Epée, mais malgré tout, il li semblait à présent évident qu’il allait perdre. En tout cas, il ne tiendrait plus longtemps, et à moins d’un miracle, à moins de voir, enfin, une faille dans le jeu de son adversaire, la puissance de ses coups et de ses parades faiblissant, il finirait par être désarmé, mis à terre ou toute autre chose qui signifiait la fin du combat et sa défaite. Amer défaite, car il aurait aimé gagner, pour gagner, car il avait sa fierté, car il était un guerrier et que dans les batailles, perdre était mourir, mais surtout pour remettre à sa place ce malotru. Néanmoins, il devait se rendre à l’évidence, ce malotru en question n’était en rien un piètre bretteur, et encore moins né de la dernière pluie, et il avait dû, lui aussi, être à bon école. Cependant, le Maitre d’Arme avait fait beaucoup pour le Rougefort, mais c’étaient les combats qui lui avaient le plus appris, la Rébellion, les Clans, il avait, maintes et maintes fois, exercé ses talents contre de véritables ennemis.

Il fut surpris d’arriver à le déconcentrer par une seule phrase, et il sauta bien évidemment sur l’occasion pour frapper, fort et précisément, comme une dernière chance d’en finir honorablement. Mais Le Corbray avait été trop rapide et avait évité le coup avant même qu’il n’ait commencé. Creighton coupa net son mouvement pour éviter de se prendre une terrible contre-attaque sur un coup raté et puissant de côté et fondit sur lui pour, tout de même, essayer de mettre à profit cet avantage. Mais ces forces n’étaient plus ce qu’elles étaient et s’il pouvait encore dépenser à outrance son énergie dans la puissance de ses coups, il n’était plus question de technique, il devait vaincre et vaincre vite. S’acharnant sur l’époux de son maitresse. Bientôt, il perdit son bouclier, l’équilibre et ensuite tout s’enchaîna très vite et il se retrouva le cul par terre à écouter Lyonel qui, n’empêche, était parfois d’une franchise déconcertante et presque agréable. Il accepta la main tendu pour se relever et une fois sur ses pieds répondit :

« Nous ne sommes peut-être pas si différents que ça finalement Messire. » Il sourit et prit le bras droit du Corbray au niveau du coude en une poignée viril pendant qu’il posait sa main sur son épaule gauche. « Vous compliments me vont droit au cœur, je dois avouer que je ne m’étais pas attendu à autant de force doublé d’une excellent technique. Vous êtes un adversaire redoutable et je suis content d’être avec vous plutôt que contre vous. » Il ramassa son épée et revint auprès de Lyonel pour terminer en remettant sa lame dans son fourreau. « Nous combattons déjà du même côté, car au fond, Ashara aussi se bat pour ce en quoi elle croit… avec ces armes évidemment, et… je pense qu’elle croit en vous. » Il fit face au Noire-Épée, posa la main sur le pommeau de son arme et inclina la tête en un salut respectueux et de loyale allégeance.

Pendant tout ce temps, ceux qui ignoraient combien Creighton trouvait Lyonel indigne d’Ashara quelques minutes plus tôt encore applaudissaient la belle victoire de son Champion. Certains s’approchaient déjà pour le féliciter, d’autres l’acclamaient de loin, d’autres partaient déjà vaquer à leurs affaires, et d’autres encore plaisantaient sur la chute du Rougefort. Seuls Barristan, Ronan, Neraron et Dimedes restèrent silencieux, retenant leur souffle et prêts à intervenir, ne sachant si le jeune chevalier allait accepter cette défaite et comment il allait y réagir. Ce n’est qu’en voyant ce dernier effectuer la poignée de bras du guerrier qu’ils surent  que désormais, tout irait bien entre les deux hommes et purent se détendre et aller féliciter les deux combattants. Barristan, d’excellente humeur comme toujours et adorant les duels, enchanté de voir là un homme capable de se mesurer à lui en matière de puissance. En riant et en mettant une grande tape amicale dans le dos du Corbray, il dit :

« Il faut que nos lames s’entrechoquent Messire ! J’ai hâte d’entendre notre tonnerre s’abattre sur la lice, et encore plus sur les champs de bataille ! »

***

Ashara, en entendant le discours de son mari releva la tête et ouvrit la bouche pour lui dire que c’était la même robe qu’au matin, moins la houppelande, et qu’il n’était pas très correcte d’accueillir les gens avec les cheveux lâchés. Mais elle se rendit compte en le voyant qu’il était très mal à l’aise et ne savait pas quoi dire et se souvint dans le même temps qu’il n’était pas très attaché aux convenances. Elle sourit et se retint de rire tant il semblait décontenancer de devoir enchainer tant de mots.

« C’est gentil Messire. Vos mots me touchent… » Surtout ceux que vous ne trouvez pas. Elle jeta un œil à ses servantes, elle ne pouvait décemment pas se moquer de lui devant elles, même si l’envie l’en démangeait. Je comprends mieux pourquoi il préférait payer…. Mais elle continuait à se demander s’il la trouvait vraiment belle ou s’il essayait juste d’être courtois, de bien maladroite façon, mais adorable néanmoins. Non, elle ne pouvait pas tenir plus longtemps, c’était plus fort qu’elle, elle devait lui envoyer un petit pic, mais un pic gentil, il ne s’agissait pas de tout gâcher ! « Vous vous êtes fait beau pour moi à ce que je vois… quelle épouse je fais de ne pas avoir pris le temps de faire de même ? » Elle émit un petit rire.

« Comme je ne savais pas quels étaient vos plats préférés, j’ai laissé le chef faire ce qu’il voulait. »

Moira leur servit du vin, le même que celui qu’Ashara avait pour habitude, la brunette étant à mille lieux de s’imaginer que son époux ait d’autres gouts en la matière et aurait préféré quelque chose de plus corsé.

« Avez-vous passé une bonne après-midi ? J’ai appris que vous alliez combattre Ser Creighton pour vous entrainer pour demain. » Elle eut un petit sourire en disant ça, car elle l’avait vu se battre et avait pu constater par elle-même ses talents de guerrier, mais elle n’était pas tout à fait prête à lui en faire la remarque, alors elle se tut. [...] La réponse de son époux la fit sourire une nouvelle fois, il était si spontané. « Je le sais, c’est un de mes meilleurs hommes. » Nous sommes proches et je l’apprécie beaucoup, autant pour son courage que pour sa courtoisie… aurait-elle voulut ajouter. Mais elle préféra ne pas inquiéter son époux ou éveiller des jalousies inutiles, d’autant plus qu’elle savait parfaitement que le jeune homme l’aimait un peu trop et de quel œil il devait voir ce mariage. Elle aimait beaucoup Creighton, mais il n’était pas son époux et malgré toutes ses qualités, il lui en manquait une qui ne saurait être compensée : le rang. Après tout il n’était que le second fils du Sire de Rougefort ! « Et… vous… vous l’avez battu, n’est-ce-pas ? » Ajouta-t-elle en souriant avec un brin de malice dans le regard. C’est une bonne chose qu’il soit capable de battre mes hommes, pour son autorité sur eux, en espérant qu’il ne me trahisse jamais, et aussi pour moi. Cela prouve au moins que je ne suis pas l’épouse d’un piètre combattant, je ne le supporterais pas, et mes hommes ont été triés sur le volet et formés à bonne école ! « Habile, mais moins redoutable que le Noire-Epée… »

« J’espère que Will vous a bien servi, je me disais que le Suzerain du Val devrait avoir un écuyer et c’est un bon garçon que j’ai promis de former au mieux. Cela me ferait très plaisir que vous le preniez sous votre aile, et je pense qu’il sera très heureux de vous servir, cela fait bien trop longtemps qu’il sert nue femme. Evidement il a déjà en partie été formé aux armes par mes hommes, je ne vous refile pas un bon à rien, loin de là, mais il a envie de faire ses preuves parmi les hommes je crois. Même s’il me sert depuis plusieurs années avec loyauté et qu’il n’a jamais osé e le dire, il préfèrerait servir un vrai chevalier, je le vois bien quand il s’entraine que ça n’est pas ce dont il rêve que de rester à mes côtés. »

Ashara eut un petit soupire et se perdit quelque instants dans la contemplation de son assiette où Moira venait de déposer des friands à la viande, aux champignons et au fromage en guise d’entrée. Elle releva la tête et sourit en essayant de cacher son air maussade. Elle rougit comme une tomate au soleil quand il évoqua son bain et la gêne de se dernier à le voir dévêtu. Effectivement, ça avait dû être très embarrassant pour le garçon, mais ça l’était aussi pour elle d’entendre cette histoire. Elle ouvrit de grands yeux et baissa la tête pour se concentrer sur le contenu de son assiette. « Mirci » Répondit elle alors qu’il vantait sa générosité, tellement crispée que le mot sortit tel un couinement et que sa voix était devenue suraiguë. Elle ne put le remercier tout de suite de le prendre sous son aile, mais fut soulagée de le voir accepter, le jeune homme serait parfaitement formé avec lui. Elle regarda la porte en se demandant s’il était vraiment là, ce fameux Chardon. En se tournant de nouveau vers son mais, elle fut happée par son regard métallique et commença à bredouiller une réponse incertaine.

« Chardon ? Heu…. Non, je dois vous avouer que je n’avais pas remarqué que vous aviez déjà un écuyer, si tel avait été le cas je ne vous aurais pas mis Will dans les pattes, veuillez me pardonner.  C’est… Il… enfin je veux dire… Vous comprenez, je ne peux pas… Oui…. Il veut devenir Chevalier et… Je ne peux pas… en tant que Suzeraine du Val, comme je l’ai pris sous mon aile, j’aurais aimé confier le reste de sa formation à quelqu’un de… Au meilleur si possible… Et le fait que vous soyez mon époux… C’est… un geste pour sa famille…. La Maison Sunderland serait honorée d’avoir un fils au service de leur suzerain et cela l’aiderait surement à placer ses autres fils. Vous comprenez ? Mais… Heu… si vous préférez, je peux le… il peut servir un de vos chevaliers… ou des miens… » Pathétique ! Elle respira profondément pour pouvoir reprendre son calme et le fil de la conversation, mais elle était toujours cramoisie et décontenancée. « Je comptais le proposer à Creighton et j’attendais de savoir quel sort l’avenir me réservait avant de prendre une décision. Enfin… Vous savez… Je m’attendais à être mariée dans les plus brefs délais, mais je ne savais pas avec qui et si… S’il n’était pas s’agit d’un chevalier de renom… Ser Creighton fera l’affaire, si vous préférez…. » Elle regarda de nouveau la porte et approcha son visage, un peu gênée… « Est-il vraiment de l’autre côté de la porte ? Gwen ! Faites entrer le garçon ! » Ordonna-t-elle en se redressant. Mais il n’était pas là. « Il n’y a pas de garçon Ma Dame. » La belle jeune femme se tourna vers son mari l’air interdit. « Ah… »

Une fois tous les autres sujets épuisés et le repas bien avancé, Ashara passa aux choses sérieuses. Après tout, même s’il était question de tout lui dire, ça n’était pas facile pour elle de partager ses informations, et ce pour plusieurs raisons. De plus, elle avait aussi envie d’apprendre à le connaitre avant de tout lui déballer comme si de rien n’était. Ils étaient mariés et pourtant, elle ne savait rien de lui si ce n’est ce qu’elle avait cru comprendre depuis 17 ans et s’était avéré faux et ce qu’elle avait décelé de bon en lui depuis deux jours. Elle commençait à vraiment l’apprécier elle avait envie de lui faire plaisir, de le rendre heureux, mais elle ne savait pas trop comment faire, et elle avait encore tant de réserves conscientes et inconscientes dues à des années de haine farouche. La brune fit sortir toutes les servantes, le repas était presque terminé et vu les secrets qui allaient être révélés, autant que tout soit servi avant. Une fois tous les plats sur la table et les caméristes parties, elle exposa ses craintes à son époux.

« Pour ma part, j’ai eu un conversation très intéressante avec Lysa. Vous saviez que je la soupçonnais d’avoir assassiné Lord Jon pour je ne sais quelle raison obscure. Hé bien c’est effectivement le cas. Mais j’ai aussi appris d’autres choses… Je ne souhaite avoir aucun secret pour vous, seulement avant de vous les dire, je dois m’assurer que vous ne précipiterez pas le Val dans une guerre uniquement pour satisfaire votre instinct de mâle. Car vous m’avez fait le serment de servir votre fief et de le protéger, et parfois, pour cela, il vous faudra user de finesse et non de force, entré dans les jeux de la politique. Je sais à quel point vous êtes un homme courageux, mais parfois, le courage c’est aussi de savoir passer outre son ego pour maintenir ses intérêts en place. Je suis désolée si je me trompe encore une fois sur votre compte, nous ne nous connaissons que très peu hélas, à cause des malentendus passés et j’espère qu’il n’y en aura plus jamais entre nous. Seulement je crains que, même en tant que Sire des Eyrié, Protecteur de l’Est et Gouverneur du Val, vous n’en fassiez qu’à votre tête et cessiez de m’écouter dès l’instant où j’annoncerais à tous que, en tant que mon époux, vous portez désormais mon nom, mes couleurs et mes titres. Il est logique que je vous les cède, il ne saurait en être autrement, mais j’ai peur de ce que vous pourriez en faire, pas que je pense que vous puissiez manquer d’honneur, mais plutôt que votre honneur vous aveugle et nous mène à notre perte. »

[…]

Ashara écouta ce dernier la remettre à sa place froidement sans broncher pendant un moment. Mais, entendre ces mots terribles et insultants pour certains alors qu’elle avait ouvert son cœur à un Lyonel trop fier pour le voir l’avait blessée au plus haut point. Elle lui avait montré toutes ses faiblesses et voila ce qu'il en faisait, il plantait une lame acérée dedans et tournait pour lui faire encore plus mal. Elle se rendit compte, pour l’une des premières fois de sa vie, qu’effectivement, elle avait plus envie de pleurer que de monter sur ses grands chevaux et de s’énerver ou de le remettre à sa place à son tour. Elle avait déjà ressentit cela, de rares fois, et face à Jon Arryn et Yohn Royce uniquement, mais Lord Lyonel était un parfait inconnu lui, et pourtant elle était triste, terriblement triste qu’il le prenne comme cela. Fatiguée de se battre pour rien et de faire des efforts pour le comprendre sans y parvenir, exténuée par sa journée et celle de la veille, mortifiée qu’il la traite de gamine et de petite princesse alors qu’elle pensait qu’il la connaissait, elle baissa les yeux et se mit à pleurer. La gorge serrée elle murmura entre ses larmes :
« Je suis désolée… ça n’était pas… je ne voulais pas vous offenser. Vous… vous n’êtes pas parfait, certes, mais je ne le suis pas non plus, je m’en rends bien compte… Et… vous n’êtes… pas si éloigné… de l’homme de les rêves… » Elle éclata en sanglots, toujours la tête basse et les mains posées sur ses cuisses. Aerys avait tué son père, elle savait donc qu’il n’était pas le roi Fouet ne l’aurait jamais comparé à lui, mais cela n’avait fait qu’ajouté à sa détresse. « Je… je voulais… juste… être franche… avec mon époux… lui dire tout… ce que… j’avais… sur le cœur… Pas vous faire penser que je craignais que vous soyez mon plus grand malheur… mon plus grand malheur c’est… de vous entendre… me parler ainsi… » Elle prit les mains de son mari et le colla à son visage trempé de larmes. « Pardonnez-moi… Je vous en supplie. Je serais une bonne épouse, je le promets devant la mère, mais ne me haïssez pas… je ne pourrais pas le supporter. » Elle pleurait pour de bon cette fois.

***

Le soir venu, après le diner avec son époux, après avoir payé et libéré les autres mercenaires Ashara, se mit à la recherche d’Haelgara et Gawin. Le lendemain quand sonnerait le grand départ pour Port-Real en passant par Cordial, il ne serait plus temps, alors, de discuter de la proposition qu’elle leur avait faite. Elle devait désormais savoir si elle pouvait leur faire confiance et à quel point ou si elle se contenterait de les payer et de les laisser partir, comme tous les autres. Le Faucon Noir resta introuvable, mais la brune interrogea les servantes pour trouver leur fausse collègue. Elles lui dirent que la sauvageonne déguisée avait l’habitude d’aller en ville, elles avaient entendu parler d’un bois sacré, d’un baral, de toutes ses choses bien étranges à leurs yeux. La suzeraine remonta donc dans ses appartements pour prendre quelque chose de plus discret que sa houppelande bleue, car il paressait évident que personne d’assez saint d’esprit ne la laisserait sortir sans escorte. Or elle se doutait bien que la femme qui avait, tout ce temps tenu son identité secrète pour elle n’avait pas envie de voir débarquer une troupe de chevaliers, surtout dans le lieu où elle semblait aimer se recueillir auprès de ses anciens Dieux. Elle enfila une robe de lin marron aux manches mi longues et évasées avec un corset de velours brun sur une ample tunique blanche à manches longues et par-dessus, une cape de fourrure grise. Dessous elle cacha son arc et son carquois emplis de flèches, sa dague évidemment et une épée dans un fourreau qu’elle avait trouvé dans l’armurerie et jugé moins lourde que les autres. Elle fit un nœud à ses cheveux pour qu’ils ne sortent pas et rabattit la capuche sur sa tête avant de se diriger en boitillant comme une bossue qu’elle était à cause du carquois vers la potence de la forteresse en boitant avec dans un panier emprunté aux cuisines sa robe bleue recouverte d’un linge sale.

- Halte là ! Qu’essayes-tu de voler ! Demandèrent les gardes avec autorité en croisant leurs lances
- Je ne vole rien Messers, Dame Ashara m’a demandé de porter ses vêtements sales aux lavandières du village. répondit-elle continuant à parler un peu trop bien pour une lavandière malgré ses efforts pour changer sa voix et son élocution.
- A cette heure ?
- C’est-à-dire que… Je crois qu’elle… elle a été très occupée et… elle ne se rend pas compte je pense… mais vous savez ce qu’il en coute de ne pas lui obéir alors je me dépêche, et peut-être devriez-vous en faire autant.
- Ah… Ils échangèrent un regard. Tu as raison, files…

Une fois dehors, elle continua à marcher tête basse avec sa capuche mais cessa de boiter et évita tout contact avec la population, se cachant dans l’ombre à chaque fois que quelqu’un passait, la main sur la garde de son épée. Elle se débrouilla donc seule pour trouver le baral, ce qui lui prit pas mal de temps, mais finit par arriver devant l’arbre à la face ensanglantée, et chercher des yeux Haelgara. Elle n’était pas vraiment rassurée d’être seule ici, malgré ses armes, elle se sentait extrêmement démunie, et pour le coup elle n’avait vraiment pas envie de mourir maintenant et comme ça.

« Haelgara ? »


Dernière édition par Ashara Arryn le 02.08.13 3:15, édité 1 fois
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Lyonel Corbray
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Le Rougefort avait finalement accepté la main tendue de Lyonel. Et les paroles qu’il eut alors pour le Noire-Epée emplirent celui-ci d’une satisfaction bien réelle, forgée dans l’abnégation et la sueur, et conquise de haute lutte. Du bout des lèvres, certes, mais formulés tout de même, les quelques mots de Ser Creighton à son adresse étaient emplis de respect et d’une volonté manifeste de faire tenter de faire table rase du passé et des différends si nombreux qui avaient opposé les deux hommes depuis deux jours. Après tout, ils étaient tous deux dans le même camp désormais et chacun réalisait, à la lumière de la séance d’entrainement qui venait des les opposer, qu’il était peut-être plus raisonnable d’être ensemble que l’un contre l’autre.
Le Rougefort sembla même consentir à s’effacer totalement au profit du Noire-Epée pour ce qui était d’Ashara et de l’amour qui semblait lui porter. Et c’était là quelque chose de très important à entendre pour Lyonel, fier qu’il était, et jaloux qu’il pouvait se montrer aussi, possessif et rancunier ! Cela simplifierait grandement les choses et le Sire de Cordial n’en était que bien trop conscient !
Alors que le sourire affiché par Lyonel complétait l’œuvre de son regard reconnaissant pour le Rougefort afin que celui-ci comprenne bien qu’il y avait, de la part du Noire-Epée, une volonté réelle d’enterrer la hache de guerre, un des hommes de la Garde de la nouvelle Régente du Val s’approcha du Corbray pour lui déclarer qu’il serait heureux, lui aussi, qu’à l’avenir leurs épées se croisent à l’entraînement...

– Ce sera avec grand plaisir !, répondit immédiatement le Corbray, trop heureux de trouver de nouveaux camarades pour ses futurs entraînements... Il aimait beaucoup varier ses opposants, jugeant que c’était le meilleur moyen de se confronter à la nouveauté et d’apprendre et progresser, de la sorte, doublement plus vite. – Barristan, c’est bien cela ? Il espérait ne pas se tromper... C’était quelque chose dont il était tout  fait capable et coutumier et il fallait bien reconnaître que sa femme était entourée de tellement de monde qu’il avait encore du mal à identifier qui était qui et occupait quelle fonction aux côtés d’Ashara...

Et se tournant vers le jeune garçon que lui avait envoyé son épouse, il lança quelques ordres à l’intention de celui-ci.
– Will, c’est ça !? Attrape ! Il lui jeta l’arme de bois dont il s’était servi pendant l’opposition. – Vas remettre ça à l’armurerie ! Et trouve-moi Chardon ! Un gars de ton âge ! Toujours fourré on ne sait où ! Dis-lui de venir me trouver là-haut ! Il désigna la tour de la citadelle où il logeait depuis son arrivée. – J’ai besoin de lui !

 

◊     ◊

Lorsque sa femme et lui évoquèrent la session d’entraînement qui l’avait opposé au Rougefort, Lyonel tenta de dissimuler sa satisfaction d’avoir vaincu l’homme lige de son épouse. Il ne voulait pas qu’elle le trouve prétentieux et confirmer par là même tous les poncifs qui couraient sur son compte... Mais il fut bien obligé de reconnaître qu’il l’avait emporté sur ser Creighton. Il sembla au Sire de Cordial que le récit pourtant sommaire et modeste de son combat arrachait quelques sentiments confus chez son épouse... Quant à savoir lesquels...
Les deux époux évoquèrent ensuite le jeune Will et son homologue Chardon... Le Noire-Epée comprit immédiatement que son épouse était troublée et embêtée d’avoir proposé Will au service de son mari. Elle expliqua qu’elle ignorait totalement qu’il était déjà secondé au quotidien par le dénommé Chardon mais Lyonel la rassura bien vite.

– Ne vous formalisez pas, Ashara ! Il est tout à fait normal que vous ignoriez l’existence de Chardon dans la mesure où cela ne fait que quelques jours que nous nous côtoyons ! Je déteste que ce freluquet me traîne dans les pattes ! Et c’est pourtant sa grande spécialité ! Il explosa d’un rire franc et sonore qui traduisait sans qu’il la formulât la grande affection qu’il éprouvait toutefois pour le jeune garçon.– Vous n’avez nullement besoin de vous excuser, je vous en prie ! Je passe mon temps à lui demander de se faire aussi discret que possible et de lui ordonner de me laisser respirer ! Il veut bien faire mais... Son regard vint se clouer fermement dans celui de la brune comme pour marquer plus fermement l’assurance qu’il allait lui donner. – Il était absolument impossible que vous ayez remarqué Chardon ! Il est très habile et discret et je ne vous avais jamais parlé de lui ! Et la présence de Will ne me dérange absolument pas, je vous assure ! Vous avez très bien fait ! Il lui prit les mains et les pressa au creux des siennes afin de la réconforter un peu. – Will restera à mes côtés ! Il eut un sourire malicieux. – Et ça occupera Chardon, vous verrez ! La présence de l’un n’empêche pas celle de l’autre vous savez !? Quant à ce qui concerne un écuyer, non. Je n’en ai pas ! Et si le petit Sunderland veut entrer plus tard dans la chevalerie, et bien je lui parlerai... Et ferai peut-être de lui mon écuyer ! Il lui sourit pleinement, dévoilant une dentition parfaite et soigneusement entretenue qui contrastait certainement avec toutes les médisances dont on avait sûrement dû la bassiner sur son compte. Non, il n’était pas cet ours sauvage et hirsute que ses tendances bagarreuses tendaient à accréditer !  

Lorsque les sujets de conversation dérivèrent sur des aspects autrement plus sérieux que celle ayant trait aux affectations et autres particularités des échansons des deux époux, la mine du Sire de Cordial se referma quelque peu en un masque de concentration sérieuse et appliquée qui captait scrupuleusement chaque phrase de son épouse et en méditait avec soin les implications et conséquences.
La jeune Régente revint sur le cas de Lysa Tully, et le complot que cette folle semblait avoir ourdi avec l’entremise de Littlefinger pour assassiner Lord Jon. *Petyr Baelish !* songea le Corbray en tentant vainement de se remémorer le faciès de cet individu originaire du Val et que tout le monde tenait pour extrêmement habile et rusé pour ne pas dire retors et louvoyant... Mais le Seigneur de Cordial n’était pas un habitué des sphères politiques comme sa jeune et jolie épouse semblait l’être... Et il ne se souvenait pas avoir jamais croisé ce Lord Baelish... Certainement faisait-il fausse route, d’ailleurs ! Il était en effet plus que probable que leurs routes se soient momentanément et brièvement croisées mais Lyonel n’avait gardé nul souvenir de cela... A son grand dam à présent... Le Grand Argentier devait être considéré comme un homme à surveiller et à craindre, à un autre degré que le Corbray lui-même ou que tout autre guerrier certes, mais à redouter et filer tout de même tant on disait son réseau vaste, ses contacts nombreux et solides et son caractère changeant...

[...]

Lorsque la réaction violente et les mots durs qu’il avait employés, comme pour se protéger des remarques assassines de sa femme, eurent fini de résonner dans la petite pièce, le Corbray constata que sa femme avait progressivement baissé la tête face à sa tirade mauvaise. Lentement, elle hoqueta, tête basse et regard rivé au sol, quelques mots maladroitement coincés dans sa gorge visiblement serrée par le chagrin. Le Corbray s’arrêta net, pris de stupeur. Il resta interdit quelques secondes pendant lesquelles sa femme formula ses regrets de voir son mari réagir de la sorte à des paroles dont elle semblait regretter qu’il les ait comprises de travers... Elle articulait avec difficulté, la langue comme engourdie par le chagrin, les yeux noyés de larmes et la gorge serrée de doutes et de craintes.

« Je suis désolée… ça n’était pas… je ne voulais pas vous offenser. Vous… vous n’êtes pas parfait, certes, mais je ne le suis pas non plus, je m’en rends bien compte… Et… vous n’êtes… pas si éloigné… de l’homme de mes rêves… »

Sa diatribe avait peut-être été trop ample et violente ! *Merde !*, pensa-t-il immédiatement, regrettant déjà ses paroles trop fermes. *Mais qu’as-tu encore fait !* Le visage déçu de sa mère vint exposer des reflets de déception dans son esprit... Mais avant qu’il ait pu articuler la moindre parole, les phrases entrecoupées par la tristesse reprirent leur difficile cheminement.

« Je… je voulais… juste… être franche… avec mon époux… lui dire tout… ce que… j’avais… sur le cœur… Pas vous faire penser que je craignais que vous soyez mon plus grand malheur… mon plus grand malheur c’est… de vous entendre… me parler ainsi… »

La gorge du Corbray se serra à son tour, navré d’assister ce qu’il venait de causer. Il lui paraissait soudain évident que la jeune femme disait vrai. Il la tenait pour hautaine et agressive envers lui, méfiante en permanence à son égard et lui reprochait de ne s’en tenir à son sujet qu’aux rares et peu reluisants récits dont on avait dû l’abreuver à son sujet, pour la mettre en garde contre « l’horrible et infréquentable » Sire de Cordial... Mais en réalité, à la voir soudain pleurer ainsi devant lui, livrant encore un peu plus à son époux inconnu et étranger une part d’elle-même une fragilité de femme qu’elle était aussi sous des dehors froids et méprisants, la réalité le gifla sèchement et lui fit prendre conscience de ce qui était une évidence mais dont il n’avait encore jamais pris la mesure... Finalement, tout ce qu’il lui reprochait, tout ce qu’il disait détester venant d’elle, il le faisait et le reproduisait lui-même ! Il exécrait que l’on puisse se réfugier dans le confort et la facilité des impressions fausses façonnées par les dires d’autrui, il abhorrait le fait qu’on le fasse perpétuellement passer pour une caricature de lui-même qui accentuerait tous ses défauts sans jamais tenir compte de ses qualités, il ne supportait plus que les gens qu’il estimait se montrassent parfois à ce point aveugles à ses efforts pour ne garder de lui que ses maladresses et ses errements ! Il détestait tout cela mais venait de comprendre qu’en laissant dévaler sa colère sur sa jeune épouse il ne faisait rien de mieux que procéder à la stricte réinterprétation de tout cela ! De tout ce dont il avait horreur ! C’était lui, à présent, le ridicule manieur de toutes les idées préconçues qu’il s’était forgé sur elle ! Il la tenait pour une petite fille capricieuse et hautaine qui se prenait pour une princesse supérieure à tous et méprisante du commun de ses concitoyens... Et c’est ainsi qu’il venait de la juger, avec autant de délicatesse qu’un bourreau face au billot, et avec aussi peu de recul et d’intelligence que ce qu’il lui reprochait lui-même d’avoir pour lui !
Elle n’était pas ainsi. Il le savait désormais. La nuit de noces qu’ils avaient passé ensemble avait commencé à lui ouvrir les yeux et le discours qu’elle lui tenait à présent, certes chevrotant confusément dans une tristesse étouffée de regrets multiples, n’en était que la plus parfaite confirmation ! Elle le disait assez proche de l’homme de ses rêves ! Elle parlait de franchise, de cœur, de...

Il en était malade d’avoir encore une fois agit avec tant d’impulsivité pour le résultat catastrophique qu’il contemplait à présent ! Et c’est alors qu’il allait formuler des excuses hésitantes mais sincères qu’elle l’acheva de toute l’étendue de sa franchise désarmante et adorable. Prenant ses mains dans les siennes et les portant vers son visage afin de tenter d’en chasser le flot abondant des larmes qui le noyaient, elle acheva de balbutier des regrets ravageurs pour son mari à présent totalement désarmé par la douceur candide, fragile et éplorée de l’aveux qu’elle faisait de la souffrance qu’il venait de lui infliger...

« Pardonnez-moi… Je vous en supplie. Je serais une bonne épouse, je le promets devant la mère, mais ne me haïssez pas… je ne pourrais pas le supporter. »

Il était entièrement sonné. Comme après un combat perdu ou une quête vaine... Il était tout chaviré des regrets infinis qui le rongeaient à présent et le tétanisaient comme jamais aucune bataille ou aucune armée n’y était parvenue...

Hébété, il la prit dans ses bras et la serra contre lui, dans un premier temps incapable d’articuler le moindre mot de réconfort ! Il la berça doucement, sa tête contre son épaule, ses mains dans  son dos et sur sa nuque, l’invitant à déverser contre son torse et dans son cou tous les sanglots et les larmes qui monteraient encore à l’assaut de sa jolie frimousse et de ses yeux renversants.

Au bout d’un petit moment qu’ils passèrent ainsi, lui la protégeant de tout et surtout de lui-même, et elle repliée sur elle et tout contre lui et contre la peine qu’il venait de lui infliger stupidement, le Noire-Epée se força à balbutier de maladroites mais sincères excuses.

– Ashara ! Pardonnez-moi je vous en prie ! Je ne voulais pas vous offenser ! Je suis stupide ! Je me suis... Il ne  savait pas réellement comment formuler cela car finalement rien ne justifiait qu’il se soit emporté contre elle. – J’ai eu l’impression que vous ne verriez jamais en moi autre chose que tout ce qu’on a pu vous dire sur mon compte ! Je sais que je n’ai pas bonne réputation et que plusieurs lords du Val me méprisent, me craignent ou me haïssent... Mais... Là était le plus dur. Il rassembla ses forces pour se livrer et s’ouvrir à elle comme elle avait eu l’élégance et le courage de le faire avant lui. – Je ne vous connais que depuis peu mais je crois que je suis en train de vous rencontrer réellement depuis hier soir... Et je crois que je suis en train de vous aimer ! Et cela m’a fait peur... Je veux dire... Cela m’aurait tellement peiné que vous m’asseniez encore une de ses tirades toutes faites sur le Sire de Cordial et son entêtement ou sa déraison ! Je me fiche de ce qui peut être dit sur moi par des gens dont je me moque totalement... Mais lorsque ces reproches sont formulés par des personnes auxquelles je tiens, elles sont pour moi comme des lames blessantes, vous comprenez !?

Mais après tout, peu importait qu’elle comprît ou pas ! Rien ne justifiait qu’il soit emporté contre elle puisqu’à présent il savait qu’il l’aimait... Il avait peine à le dire et ne lui avouerait certainement pas maintenant, mais il était évident qu’il était en train de tomber sous le charme de la brune telle qu’elle était véritablement ! Pas celle qu’il se figurait ou qu’il croyait connaître, non ! Celle qu’il tenait dans ses bras ! Celle qui venait de lui ouvrir son cœur et les blessures qu’elle y cachait ! Celle qui s’était donnée à lui la veille au soir ! La véritable Ashara Arryn, bien plus complexe et riche que tout ce qu’il aurait pu imaginer ! Et tellement plus noble et grande aussi !

Il l’éloigna tendrement de lui pour la regarder en face maintenant qu’il était prêt à faire le même pas courageux vers elle qu’elle avait fait vers lui pour que leurs mésententes initiales tombent peu à peu.

– Je n’aurais jamais dû m’emporter ! Et je regrette de vous avoir dit toutes ces choses blessantes pour tenter de vous faire souffrir comme vous veniez de le faire sans savoir ! Au contraire de vous, je l’ai fait pour vous blesser alors que vous, vous ne saviez pas que cela me blesserait... Je regrette tout ce que j’ai dit ! Je ne le pensais pas réellement ! Je vous prie de m’excuser, ma très chère Ashara ! Il insistait avec toute la force que pouvaient contenir ses yeux gris afin qu’elle soit sûre qu’il laissait parler son cœur...

Il s’approcha d’elle à nouveau et lui baisa le front avec toute la tendresse dont il était capable. Il espérait de tout cœur que ses paroles, sans doute maladroites, parviendraient à se frayer un chemin jusqu’à son cœur pour qu’elle croie en lui et lui fasse pleinement confiance désormais...


◊     ◊

Le lendemain, dans le septuaire où tous les seigneurs présents aux Portes de la Lune étaient rassemblés pour écouter la nouvelle Régente et son époux leur livrer la sentence qu’ils avaient retenu à l’encontre de lysa Tully, Ashara parla d’une voix forte et sûre, convaincue du bien-fondé de ce qu’elle avançait et résolue à mettre en œuvre ce qu’elle annonçait devant eux. Ser Brynden Tully avait rallié les Portes de la Lune durant la nuit et écoutait lui aussi attentivement.

« Ser Brynden est ici pour assurer la sécurité de Lady Lysa. En effet, j’ai décidé de la gracier du jugement rendu hier. »  

Le regard froid et métallique du Corbray parcourut l’assistance pour tenter de déceler les éventuels lords réticents à l’annonce de sa femme.

« Calmez vous messieurs, calmez vous. Comprenez que je ne peux pas juger moi-même, et vous pas plus que moi, d’un tel acte, car oui, en plus d’avoir essayé de m’évincer du pouvoir, c’est elle qui a tué son époux ! »  

Elle poursuivit au milieu d’un brouhaha d’incompréhension qui s’amenuisa à mesure qu’elle développait et concluait son exposé des faits. La jeune femme indique que Lady Lysa serait soumise à la Justice du Roi et son cas présenté à Robert Baratheon lui-même ! Elle expliqua ensuite à chacun pourquoi, malgré la douleur qui la tenaillait elle-même et qui les affligeait sans doute eux aussi au sujet de la mort de Lord Jon, elle expliqua pourquoi il était indispensable de faire fi de ses envies de vengeances personnelles afin que le Roi Robert puisse juger lui-même du sort de l’instigatrice de la mort de sa Main...

Lorsqu’elle eut fini, elle se tourna vers Lyonel.

« Mon époux et moi partirons pour Port-Real dès que possible. En attendant que nous soyons de retour, Lord Nestor Royce, gouvernera au nom de Lord Lyonel Arryn, Sire des Eyrié et Défenseur du Val et Gouverneur de l’Est dès que Robert aura retiré ce titre à Ser Jaime Lannister pour le donner à son porteur légitime. Quand à la Porte Sanglante, il appartient désormais à Notre Suzerain  de désigner un nouveau Chevalier de la Porte puisque Ser Brynden ne peut plus s’acquitter de cette charge. »  

Le Corbray, qui avait jusque-là écouté l’intervention de sa femme sans mot dire, crut soudain s’étouffer lorsqu’il entendit Ashara annoncer qu’il gouvernerait désormais sous le nom de Lord Lyonel Arryn... *Lord Lyo... Arryn !? Lord Arryn !? Moi ? Mais a-t-elle perdu la raison ? Je suis tout sauf un Arryn !*, s’étrangla-t-il en tenant pourtant de n’en rien laisser paraître... Il lui fut dès lors impossible de la lâcher du regard, comme s’il craignait désormais qu’à chaque instant une nouvelle énormité sorte de sa bouche de façon aussi soudaine que ce qu’elle venait de « commettre » à l’instant... Lorsqu’elle eut achevé son intervention, il s’approcha d’elle et la prit par le bras pour l’attirer à l’écart... Il était en colère mais, se souvenant parfaitement de sa bévue de la veille, tentait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas laisser déborder toute l’incompréhension mêlée d’agacement qui se débattait en lui. – Mais qu’avez-vous fait !? Qu’avez-vous dit !? Il la fixait, droit dans ses yeux bleus. Pas un seul de ses cils ne bougeait. – Vous avez dit que je gouvernerai sous le nom de Lyonel Arryn ! Votre lapsus est démesuré ! Mais il vit soudain sur son visage qu’il n’en était peut-être rien et que tout ceci n’était peut-être même pas dû à un lapsus... – Qu’avez-vous dit !?, répéta-t-il, interloqué. Il lui lâcha le bras. Il lui semblait à nouveau qu’elle venait de le trahir... Mais cette fois-ci devant tous les principaux lords du Val ! Sans lui laisser le temps de répondre et puisque elle avait elle-même indiqué qu’il devrait nommer un Chevalier de la Porte Sanglante, il vint la rencontre de l’assemblée bruyante de toutes les réactions qui l’agitaient et imposa le silence par sa seule présence face à eux.

– Messieurs ! Fiers Seigneurs du Val ! Il est désormais difficile, après l’amère trahison que mon épouse vient de mettre au jour, d’imaginer Ser Brynden Tully rester en charge de la Porte Sanglante ! Il toisa tout le monde d’un regard rassembleur. – S’il n’est nullement question de remettre ici en cause les qualités martiales ou l’honneur de Ser Brynden, qui a brillamment assumé la charge qui lui avait été confiée jusqu’à ce jour, force est de constater que les liens familiaux qui lient Ser Brynden à celle qui répondra devant le Roi Robert du meurtre de notre regretté Lord Jon sont de nature à remettre en cause la légitimité du Silure à son poste... Ashara Arryn et moi avons décidé qu’il serait démis de sa charge. Et j’ai décidé que celle-ci incomberait désormais à Ser Kendrik Hardyng ! Il se tourna vers son ami pour voir sur son visage l’expression de surprise qui venait d’y apparaître... Il savait qu’il perdait là un compagnon d’aventure et un ami de tous les jours, mais il y avait mûrement réfléchi et si l’administration du Val devait lui revenir par l’entremise du mariage soudain dans lequel il s’était engagé, alors il lui faudrait pouvoir compter sur un homme de confiance et de valeur pour tenir la Porte Sanglante... Et puis, certes, ils seraient quelque peu séparés mais resteraient nécessairement proches et en contacts permanents eu égard aux nouvelles fonctions dont il venait d’investir son ami.
Le Hardyng le regardait d’un air ahuri, incapable de détacher son regard de celui de son ami et Seigneur... – Approchez, Ser Kendrik !, lui ordonna le Noire-Epée... Kendrik s’exécuta, sans mot dire. Un sourire gêné et reconnaissant se dessinant peu à peu sur son visage...

– Je... Merci Lord Corbray, c’est un honneur qui... Je... D’un geste sec et précis le Sire de Cordial lui fit signe de s’agenouiller devant lui. Et d’une voix forte et fière, Lyonel proclama son plus grand ami Chevalier de la Porte Sanglante.

– Ser Kendrik Hardyng ! Devant les Lords du Val ici assemblés et sous les yeux bienveillants de votre bien-aimée suzeraine Ashara Arryn, Régente du Val et descendante des Rois de la Montagne ainsi que ceux de votre Seigneur Suzerain, jures-tu sous le regard des Dieux et des hommes de défendre le Val, ses gens et ses possessions, de protéger et servir son territoire et ses intérêts souverains, d'obéir à tes capitaines, à ton seigneur lige et à ton roi, de te battre courageusement si besoin et d'accomplir toutes les autres tâches qui t'incomberont, si dures ou humbles ou périlleuses qu'elles puissent être ?

Alors qu’il déclamait le serment qui serait désormais celui de son ami Kendrik, Lyonel avait tiré Dame Affliction de son fourreau. L’acier valyrien avait jeté ses reflets noirs et menaçants vers l’assemblée avant de venir déposer, tel son nouveau fardeau, la marque de sa confiance sur les épaules du Chevalier de Hardyng... L’épaule gauche, d’abord, puis la droite, puis le sommet de son crâne alors que Kendrik jurait...

Lyonel tendit alors sa main à son ami pour l’aider à se relever. – Messeigneurs, Ser Kendrik Hardyng, Chevalier de la Porte Sanglante ! Des encouragements et cris de joie percèrent la jonchée d’applaudissements de circonstance.

Le sourire aux lèvres, le Corbray se tourna alors vers son épouse et lui sourit tendrement, comme pour la remercier de tenter de lui faire confiance et pour l’assurer du fait qu’elle pourrait toujours compter sur lui, désormais...
Port Real et les dangers de la Cour et du Donjon Rouge se dessinaient à présent face à eux et il leur faudrait être unis et forts, tous les deux, pour braver les embûches et les périls qui ne manqueraient pas de dévorer leur route sur le chemin de la vérité, de la justice et de la vengeance de la mort de Lord Jon...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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C’était un fait acquis, Creighton, impressionné dans le bon sens par Lyonel était décidé à tout faire pour que les tensions s’estompent entre eux, et il pouvait à présent constater que malgré son caractère, son suzerain semblait penser la même chose. Par égard pour le sacrement du mariage et pour sa Dame, jamais il ne se serait mis entre eux, mais désormais il était prêt à aider le Corbray dans la tâche difficile de satisfaire Ashara. Et c’est avec un rire franc qu’il écouta la proposition enthousiaste de son ami.

« C’est bien ça. Barristan Tallett, Chevalier de la Garde Ailée. Vous avez une bonne mémoire car nous sommes nombreux, cela dit vous avez eut bien raison de retenir mon nom, je suis le plus drôle de tous ! Enfin passons… Ça n’est pas donné à tout le monde de battre l’Épée Lige de Dame Ashara ! Cela vaut bien une choppe de bière brune non ? Nous n’avons que trop bu le vin doucereux de notre Suzeraine ces derniers jours ! »

Il mit une grande tape dans le dos des deux combattants et les emmena vers la grande salle pour boire un coup avec eux, suivit de près par tout ceux que la proposition alléchait, qu’ils soient de la Garde Ailée ou de la Garde Grise. Mais à priori, le Sire de Cordial avait d’autres projets en tête puisqu’après avoir jeté son arme à Will qui, surpris, ne la rattrapa que de justesse, il lui dit qu’il avait besoin d’un certain Chardon pour le rejoindre à ses appartements. L’imposant Valois demanda d’un air déçu :

- Vous ne venez pas trinquer avec nous Messire ? »
- Allons Barristan, cesses d’enquiquiner Lord Lyonel, il a probablement des choses plus importantes à faire. Et puis, dis le hein, si je ne te suffis plus comme compagnon pour lever le coude ! Répondit le Rougefort en riant
- Mais si, tu seras toujours mon meilleur ami Creighton, mais faut avouer qu’en matière de beuverie, tu n’es pas le meilleur, ni le plus amusant !

Les deux hommes se marrèrent de bon cœur, car il était vrai que le brun était, dans son comportement, plus proche de la jolie brune avec ces manières policées et son contrôle de lui que du Tallett ou du Corbray.

***

Ashara ne comprenait pas plus les grands éclats de rire de son mari que le Haut Valyrien, mais elle était heureuse qu’il semble enfin content et détendu avec elle-même si elle continuait à trouver qu’il riait un peu trop fort. Elle ne fut entièrement rassurée que lorsqu’il prit ses mains dans les siennes et lui assura que Will ne le dérangeait pas et qu’il ne lui tenait pas rigueur de l’avoir mis dans ses pattes alors qu’il avait déjà un jeune garçon sous ses ordres. Néanmoins, il semblait que Will allait devoir prouver sa valeur pour être admis comme écuyer, si la brune comprenait un tant soit peu le fonctionnement de Lyonel et le pourquoi il refusait de lui dire que c’était une chose acquise. Elle ne lui en demanda pas d’avantage, pour ne pas avoir l’air de lui forcer la main. Elle espérait profondément que cela collerait entre lui et le jeune garçon et qu’il ne tarderait pas à le nommer officiellement comme son écuyer. D’une part, un Chevalier et qui plus est de haute naissance et encore plus s’il était suzerain devait avoir un écuyer, d’autre part, c’était capitale à la fois pour le garçon, pour sa maison et pour la suzeraine que de le voir bien placé. Elle sourit timidement en guise de réponse à toutes ses envolées lyriques auxquelles elle ne comprenait pas grand-chose. Elle mettrait le garçon en garde si besoin, mais comme la dernière fois qu’il l’avait vu, il courrait, un sourire jusqu’aux oreilles sur le visage, dans le château à la recherche d’un certain Chardon… c’était donc ça ! Lui ! Enfin bref… Chardon…

« En tout cas, je crois qu’il vous admire déjà… Will, j’entends. »

Les dents du Lyonel étaient d’une blancheur éclatante tout comme celles de sa jeune épouse, ce qui, aux yeux de cette dernière ajoutait encore à son charisme indéniable et à son charme. Il n’en restait pas moins un ours sauvage et un peu hirsute avec de fortes  tendances bagarreuses, mais c’était son ours à elle et il était aussi doux, gentil, patient, attentionné, fort, courageux, protecteur. Et beau en plus de ça, avec ces yeux aussi brillants que les pointes d’acier de lances sur un champ de bataille et son visage masculin et proportionné, et ses bras puissants et… elle rougis en repensant à leur nuit de noces ou plutôt à ce qu’elle avait découvert pendant cette nuit. Mais les réjouissances et les bon souvenirs furent de courte durée, car bientôt, vint le sujet de Lysa et avec lui les derniers doutes. Ashara voulut maladroitement les effacer une bonne fois pour toutes dans une diatribe qu’elle pensait franche et pesée mais qui s’avéra en réalité blessante au point de transporter son époux dans une fureur glaciale. Cela, normalement était sa manière de faire à elle, elle était passée maître dans l’art de clouer les gens sur place avec des mots qui sans être impolis n’en laissait pas moins voir le mépris qu’elle leur portait. Mais elle réservait cela à ses ennemis, Lady Lysa et tous ceux qui déjà, lui avait fait trop de tort pour qu’elle puisse les pardonner. Alors entendre cela dans la bouche de son époux à son égard était pire qu’un coup de poignard dans son tendre cœur qui commençait tout juste à apprécier sincèrement le Corbray et à accepter la situation. Dévastée de n’être pour lui rien de plus qu’une petite princesse pourrie gâtée qui faisait une scène, elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Quelques jours encore avant, elle n’aurait jamais pleuré en face de lui, elle aurait préféré s’étouffer que de craquer, mais désormais il était son mari, et il n’était plus question de faux semblant. Cela lui faisait trop mal de le voir la haïr, elle ne pouvait pas le supporter, pas après ce qu’elle lui avait donné, pas après ce qu’il lui avait donnée, alors les larmes étaient venues, et avec elles une prière, et elle ne pouvait pas les arrêter.

Mais quand il la prit dans ses bras, elle fut surprise, tout d’abord, mais aussi infiniment rassurée de savoir qu’il acceptait ses excuses par se geste simple mais tellement réconfortant et sincère. Elle mit sas bras autour de ses épaules et le serra de toutes ses forces contre elle pendant qu’il la berçait, sa tête reposant tendrement sur son torse. Les larmes ne s’évanouirent pas tout de suite car elle avait eut trop peur de le perdre pour toujours, mais elle sut alors, qu’avec lui, elle serait protégée comme elle ne le serait jamais par personne d’autre. Elle se calma donc et les yeux encore pleins de larme, le visage et le surcot sur lequel il était posé tout humides, elle écouta les paroles aimantes de son seigneur époux. Elles la réconfortèrent et son cœur se mit à battre à l’unisson avec celui de son cher et tendre Lyonel. Il n’était pas aisé, de s’ouvrir l’un à l’autre, mais il le faisait avec courage et détermination et elle le ressentait dans ses mots et dans ses gestes. Oh oui, elle s’était complètement trompé sur lui, et plus le temps passait, déjà en u peu plus d’une journée, elle le découvrait sous un nouveau jour, ils se rencontraient enfin tels qu’ils étaient vraiment. Cela valait bien quelques larmes honteusement versées, oui, il valait bien cela, il valait tout l’or du monde, aussi fier qu’elle au fond, contre toute attente, cela ressemblait fort à une âme sœur, l’idée la fit sourire. Ils étaient différents, mais elle sentait que cela les renforceraient et qu’ils avaient tant de choses à apprendre de l’autre que jamais ils ne s’ennuieraient. Quand il eut terminé, le temps de reprendre ses esprits et son souffle pour lui répondre, elle chercha des mains son visage et les posant doucement sur ses joues déposa un baiser sur ses lèvres.

« Je suis désolée Lyonel, nous n’avons eut que si peu de temps pour nous connaître vraiment que je vous assène encore une fois des doutes nés d’une réputation fabriquée par des ignorants. Ils ne savent pas eux, combien vous êtes un homme bon et sincère, combien vous êtes gentil et courageux à la fois, attentionné aussi, et généreux. Moi je le découvre, chaque instant passé avec vous un peu plus, et parfois je me trompe encore d’ennemi car comme eux j’ai eut la bêtise de croire les racontars et de ne voir que cela en vois pendant bon nombre d’années. Gardez cela dans votre cœur, car c’est plus précieux que l’or et les bijoux, plus précieux que les titres et le rang, aussi précieux que l’amitié et l’amour, le respect et la reconnaissance. Mais vous devez comprendre une chose, j’ai été élevée pour devenir suzeraine du Val ou d’ailleurs, j’étais née Arryn et je devais épouser quelqu’un d’une autre grande maison, que je l’aime ou non importait peu. Alors j’ai appris à cacher mes sentiments et mes aspirations pour n’être que celle qu’on attendait, et peu à peu, j’ai compris que cela pouvait me sauver la vie de ne rien dévoiler de mes faiblesses. C’est une bonne chose qu’ils ne sachent pas qui vous êtes vraiment et peu à peu, les plus intelligents d’entre eux sauront vous apprécier à votre juste valeur comme je vous apprécie et les idiots vous craindrons. Quand à ceux qui vous méprisent, je les ferais tuer s’ils osent le dire à haute voix, car désormais vous êtes le Suzerain du Val et mon époux et je ne tolérerais pas qu’il vous soit fait offense de quelque manière que se soit. Je vous prie de me pardonner les miennes, je prendrais désormais garde à ne pas vous blesser, je le jure sur les Sept, je le jure sur les enfants que vous me donnerez, ça n’était pas mon intention. »  Elle écarta une mèche de ses cheveux de devant ses yeux et avec son visage entre les mains, plongea son regard dans le sien, puis repris : « Je ne veux plus qu’entre nous se glissent les malentendus et la colère, je veux que nous formions le plus beau et le plus soudé couple de Suzerain des Sept Couronne. Je veux que vous soyez ma force et je veux être la votre, je suis vôtre et vous êtes miens, pour ce jour et jusqu’à notre mort, et je veux que vous viviez longtemps à mes côtés, oui, le plus longtemps possible. »  Elle prit ses mains dans les siennes et les posa à plat sur sa poitrine comme pour appuyer ses dires avec les battements de son cœur et lui sourit avant d’ajouter : « Et puis je ne suis pas si chère, je vous assure ! »

Elle se mit à rire doucement et lui vola un rapide baiser avant de se précipiter vers la table et de prendre son verre pour boire une gorgée de vin en le regardant droit dans les yeux avec un air espiègle. Elle avait oublié son chagrin, toute heureuse qu’elle était d’avoir décelé dans son discours toute l’affection qu’il lui portait. Elle était une jeune épouse aimée et comblée de bonheur et d’un amant incroyable ! Elle avait envie de sauter de joie et de se jeter à son cou, de remercier Lysa pour ses manigances et Gawin d’avoir sauvé sa virginité pour avoir pu l’offrir à Lyonel. Elle avait envie de crier sur les toits que le plan de Lysa pour la rendre malheureuse avait lamentablement échoué et d’hurler par la fenêtre que son mari était meilleur mari du monde entier. Bien meilleur que cet avorton de Robert et même plus grand et plus fort que Robb Stark, plus beau que Jaime Lannister, plus noble que le Prince Joffrey, plus courageux qu’Edmure Tully, plus intelligent que Renly Baratheon plus prévenant que Willos Tyrell. Elle se mit à danser dans la chambre sur une musique qu’elle fredonnait de sa douce voix et tourna, tourna… Elle voulut bientôt entraîner son cher époux dans sa folle valse. Alors au bout de quelques tours, elle se planta devant son époux et bousculant toutes les convenances tendit sa main et l’invita à danser avec une petite révérence.

« Vous m’accorderez bien cette danse Messire… Nous n’avons pas eut l’occasion de danser à notre mariage, je suis fort peinée, moi qui aime tant la musique et les bals. »

[…]

Enfin, il la rappela bientôt à l’ordre pour qu’elle lui montre les documents de Jon Arryn et elle lui révéla tout ce qu’il y avait à savoir et dont elle avait connaissance, car une partie des informations restaient encore très obscures. Dans les papiers il y avait des lettres où était fait mention d’un certain Durran qui, si on lisait entre les lignes semblait être le fils ainé de robert, aux cheveux noirs qui était souligné dans un des missives, et présumé mort depuis bien des années. Dans d’autres notes de Jon, une liste de noms et d’endroit, des dates, les bâtards du Roi. Et enfin, sur un parchemin titré « Généalogie et Histoire » quelques noms avec marqué cheveux noirs. C’était encore très flou pour Ashara, peut-être que Lyonel pourrait l’aider à comprendre, mais quoi qu’il en soit, il était désormais dans la confidence lui aussi, restait à voir comment il réagirait à tout cela et comment il prendrait ses responsabilités de suzerain. Car non seulement il faudrait la jouer fine à Port-Real, mais il faudrait aussi mettre en place dans le Val, des personnes apte à le défendre en cas de guerre, Brynden n’étant plus apte à garder la porte sanglante et Lysa n’étant plus à la tête de la région…

« Voilà… Avant de lire. Sachez que Lysa n’a pas agi seule, son complice, nous connaissons tous son nom, c’est Petyr Baelish, grand argentier du Roi. Et si j’ignore encore quels étaient ses intérêts dans cette histoire, je ne suis pas aussi naïve que cette idiote de Lysa. Je ne crois pas un seul instant qu’il n’ait fait ça que par amour pour elle. Pour avoir eu l’occasion de croiser l’homme quelques fois, il est trop intelligent pour risquer d’être accusé de meurtre pour ça, même si je pense qu’il ne comptait pas se faire pincer. C’est pourquoi je compte me rendre à port réal pour éclaircir cette histoire, et j’aurais besoin de Lysa pour témoigner devant le Roi. Nous irons sous couvert de son accusation de trahison et j’essayerai de parler en privé avec le Roi ou sa Main. De plus, j’irais réclamer le titre qui vous revient de droit à savoir gouverneur de l’est titre octroyé à Jaime Lanniser à la mort de Jon et qui ne saurait rester entre les mains d’un inconnu du Val. »

***

Le lendemain, alors que l’annonce de la grâce de Lysa fut faite pour la présenter à la justice du Roi et ainsi leur donner la meilleure excuse pour le rencontrer en privé et dénoncer l’inceste de la Reine, la trahison de son jumeau, l’implication de Petyr Baelish et révéler à son père l’existence d’un fils légitime pour prendre sa succession. Elle annonça dans le même temps qu’elle remettait tous ses pouvoirs dans les mains de son époux, Lyonel Corbray, désormais officiellement Arryn puisqu’à la tête du Val. Ashara trouvait cela absolument évident, mais il n’en était pas de même pour l’intéressé, loin de là. Aussi ne comprit-elle pas pourquoi il l’emmenait à l’écart après son discours et dut elle attendre qu’il lâche le morceau pour s’étonner de sa réaction. Elle voulut répondre aussi interloquée que lui, mais il ne lui en laissa pas le temps et partit annoncer sa décision aux Lords. Elle le regarda s’éloigner sans comprendre ce qui le gênait dans le fait de devenir un Arryn avant de revenir auprès de lui se disant qu’ils auraient l’occasion d’en reparler plus tard au calme.

Lorsque Lyonel nomma son ami Kendrik Hardyng à la porte Sanglante, la brune ne fut pas surprise et elle posa sur lui un regard bienveillant et empli de sympathie sur l’homme dont les yeux étaient emplis de stupéfaction. Elle leva ensuite la tête vers son époux pleine d’amour et d’admiration quand il commença son discours d’une voix forte et le remercia avec un doux sourire de ne pas la contredire en publique en donnant son nom de naissance. Il était bel et bien son mari, son bien aimé et le digne Suzerain du Val, elle n’avait plus aucun doute à ce sujet, et applaudissait en pensée son intelligence et sa clairvoyance, toute remplie de fierté d’être sa femme. Bon par contre il faudrait bientôt qu’il cesse de l’appeler régente, elle ne l’était point, elle était Première Dame, Suzeraine, mais pas régente. Enfin, ça n’était qu’un mot, et il avait encore quelques petites choses à apprendre certainement. Mais par les Dieux, il avait fier allure lorsqu’il tirait Dame Affliction au clair et déclamait ces paroles et frappait les épaules du nouveau Chevalier de la Porte jurant fidélité et tout ce qui s’en suite. Elle applaudit elle aussi Ser Kendrik, peut-être avec un peu plus de retenue que certains mais avec tout autant de sincérité. Puis voyant que son époux la regardait, elle leva les yeux vers lui et lui sourit avec une tendresse infinie en hochant légèrement la tête, le cœur gonflé d’amour, de reconnaissance et de fierté. Elle l’aurait embrassé s’il n’y avait eut tant de monde, mais elle se reprit et s’avança frappant dans ses mains pour faire silence.

« Messires. Je me vois contrainte, par les affaires qui nous préoccupent de reporter les festivités de cette nomination à plus tard. Mon époux et moi partirons pour Cordial dès que nos hommes seront prêts et Ser Kendrik Hardyng rejoindra la Porte Sanglante dans le même temps avec une nouvelle garnison. Aussi, nous avons besoin de volontaires pour effectuer le voyage jusqu’à Cordial où je me présenterais à la famille de Lord Lyonel ainsi que de soldats courageux pour relever les hommes de la porte. Adressez vous à Ser Neraron Vanbois, ou à Ser William Corbray pour partir avec nous et à Ser Kendrik Hardyng pour se joindre aux forces de la porte sanglante. Nous allons nous même nous préparer au plus vite. »

Ashara tendit la main à Lyonel et ils sortirent tout deux, vers les appartements du Noir-Épée. En chemin, elle ordonna aux serviteurs de préparer rapidement tout ce qui était nécessaire au voyage et de prévenir ses dames qu’elles se préparent elles aussi à partir. Aux servantes de tout ranger et tout préparer pour que ses bagages soient descendus mais de ne prendre que ses plus belles robes aux couleurs du Val ainsi que quelques tenues plus simples pour alléger la charge des chariots. Le reste de ses effets seraient montés aux Eyrié dès que possible et tout ce qu’elle avait laissé à Roches aux Runes rapatrié dans la demeure des faucons. Une fois qu’ils furent seuls, elle s’assit sur le rebord du lit et aborda sans détour le sujet tant controversé :

« Quand vous avez prêté serment le premier soir dans ma chambre, vous souvenez vous ? Vous vous êtes genouillés, vous avez prêté serment et vous vous êtes relevé Lord Lyonel Arryn, Sire des Eyrié, Défenseur du Val et Gouverneur de l’Est. Je pensais que vous étiez d’accord puisque vous avez prêté serment et que vous n’avez pas fait d’objection quand je vous l’aie dit. Encore hier je vous l’aie dit… C’est logique. Si vous gouvernez le Val, vous êtes un Arryn, il ne saurait en être autrement. Pourquoi cela vous dérange-t-il ? »


Dernière édition par Ashara Arryn le 05.08.13 15:48, édité 1 fois
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Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Haelgara aimait le silence. Si elle était à son aise sur la fureur du champ de bataille, elle avait besoin après de se ressourcer. Il n'y avait pas de barral à Essos et ça n'est que depuis son arrivée qu'elle avait constatée à quel point la chose lui avait manqué. Elle se sentait plus proche des dieux qu'avec les éclats de barral sculptée qu'elle transportait tout le temps avec elle. Elle les avaient depuis sa fuite du Mur, avec le temps elle avait pris la liberté de les sculpter à l'effigie de son père, de sa mère et d'un enfant qui symbolisait ceux qu'elle avait eu et n'avait pu garder. Par choix pragmatique bien plus que parce qu'elle n'avait pas envie de les garder, après tout qu'elle aurait été la vie d'un enfant dont la mère est une mercenaire ?

Bien plus qu'un simple moyen de se ressourcer et de retrouver un peu du calme qu'elle ne pouvait avoir au château. Haelgara trouvait près du barral le temps et le calme pour réfléchir à la proposition d'Ashara. Cette dernière ne devait pas se douter de la vague de doute qu'elle avait engendrée chez la mercenaire. Pour la première fois dans sa vie, Haelgara considérait sérieusement l'idée de s'installer durablement quelque part et de faire serment de loyauté à quelqu'un. La sauvageonne n'avait aucune idée de son âge précis mais elle savait qu'elle avait plusieurs hivers à son compte, peut-être qu'il était temps de se fixer. Elle en était là de ses réflexions quand elle entendit une voix l'appeler. La mercenaire était au bord de l'étang, assise sur une pierre. Elle leva la tête de ses osselets et reconnut après quelques secondes sa patronne, dame Ashara Arryn. De surprise elle rata son coup et fit tomber son osselet dans l'eau. Elle poussa un juron fort peu gracieux et se leva précipitamment pour s'incliner légèrement. Le minimum syndical pour montrer son respect vis-à-vis d'Ashara, à la manière de ses chevaliers et presque comme une égal. Malgré tout le respect qu'elle devait à la dame du Val, cette dernière n'obtiendrait jamais plus de la part de la sauvageonne.

Voir sa patronne comme ça avait eu le mérite de surprendre la belle, que venait-elle faire dans ce lieu ? Ashara croyait en les Sept, pas en les anciens dieux. Du coup cela voulait dire qu'elle venait spécialement pour lui parler, peut-être que le moment était venu de prendre une décision en fin de compte. Passé l'instant de surprise, Haelgara demanda sur un ton intrigué:
- Que venez-vous faire ici ?
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Lyonel Corbray
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Le chevalier à la bonhomie conviviale qui était venu le voir pour le saluer confirma. Il était bien ser Barristan, l’un des membres de la prestigieuse Garde Ailée qui veillait à la sécurité de la suzeraine du Val. Le Tallet sembla vouloir confirmer immédiatement tout le bien que Lyonel commençait à penser de lui lorsqu’il proposa au Seigneur de Cordial et aux autres d’aller boire une bonne bière fraîche afin de fêter ce rapprochement bienvenu entre les hommes des Eyrié et ceux de Cordial. *Ca me changerait effectivement des vins doux et sucrés d’Ashara !*, plaisanta le Corbray à part lui. Et de fait, la perspective de descendre quelques bières fraîches et corsées plaisait beaucoup au Noire-Epée...
 
– Voilà quelque chose qui m’aurait beaucoup plus, Barristan ! Je vois que vous êtes un homme de fort bon goût !, plaisanta-t-il en lui tapant sur l’épaule en guise d’encouragement à rééditer son alléchante proposition dès qu’il le pourrait. – Mais je vais malheureusement devoir vous faire faux bond pour cette fois-ci, je le regrette ! J’ai à faire ! [color=blue]*Et des choses autrement plus importantes !* Excusez-moi pour cette fois et remettons cela à une autre fois si vous le voulez bien ! Ce sera avec grand plaisir me concernant !
 
Après avoir consacré une franche poignée de main à chacun des chevaliers de la garde rapprochée d’Ashara, il s’éloigna du petit groupe bruyant qui prenait d’ores et déjà le chemin des caves en faisant un signe de la main en direction du Tallet qui s’était retourné pour le voir obliquer vers la citadelle. Le Corbray devait y rejoindre son épouse pour un rendez-vous qu’il avait attendu toute la journée avec une impatience telle qu’il en aurait presque perdu son duel contre Ser Creighton si la rivalité qui avait un temps existé entre eux n’avait pas été si importante qu’il se fasse un devoir absolu d’en sortir vainqueur...
 

◊     ◊
 
Les tensions et les pleurs suscités par la réaction épidermique démesurée du Corbray face aux insinuations douteuses et blessantes de la Suzeraine du Val s’estompaient à présent que le Noire-Epée avait présenté à son épouse les excuses sincères et pleines de remords qu’il avait soudainement pris conscience de lui devoir. Un long moment la jeune femme resta blottie entre les bras puissants, protecteurs et réconfortants de son époux, soubresautant discrètement d’un chagrin qui lui passait peu à peu mais qu’elle semblait avoir vécu comme un déchirement tant elle avait eu l’intention de bien faire en lui livrant ce qu’elle avait sur le cœur. Le Seigneur de Cordial l’avait à présent compris, bien que trop tard, et il regrettait infiniment d’avoir blessé la jolie brune par ses paroles dures et amères... Ils restèrent ainsi enlacés, silencieux mais vibrants, comme se promettant l’un à l’autre par les battements de leur cœur unis dans une même mesure trépidante que jamais plus ils ne commettraient les mêmes erreurs... Le surcot du Corbray était tout humide des larmes versées par son épouse lorsque celle-ci, reprenant peu à peu son souffle, prit doucement son visage entre ses mains pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. Lyonel ferma les yeux pour apprécier cet instant rare de tendresse absolue et en mesurer pleinement l’importance après ce qui venait de les opposer... Alors qu’elle délaissait timidement les lèvres de son homme, le Corbray ne put s’empêcher de capturer ses lèvres à nouveau pour préserver quelques instant encore ce moment de douceur simple et prolonger le plaisir de leur retrouvailles charnelles. Le parfum délicatement fruité de sa peau et le contact si doux de ses lèvres divines. Dieu qu’il aimait ses lèvres ! Par les Sept comment avait-il fait pour vivre sans elle jusqu’à présent !?
 
Lorsqu’il libéra enfin les lèvres de sa femme, la jolie brune lui confessa son désarroi face aux nombreuses incompréhensions qui existaient encore entre eux... Elle lui assura ête désolée pour les paroles involontairement blessantes qu’elle avait tenues à son égard et tenta de lui formuler toutes les difficultés qu’elle avait connu depuis son enfance et tout ce que cela avait impliqué quant à son comportement public et aux postures qu’elle avait été forcée de tenir aux yeux de tous afin de ne pas être dévorée dans les eaux dangereuses de la politique des Sept Couronnes. Ainsi avait-elle dû s’armer d’un masque de morgue et d’assurance bien différent du visage d’insouciance de la jeunesse qui était en réalité le sien, doublé d’une fragilité toute féminine... Le Corbray se remémora ainsi qu’elle aussi avait perdu un père, et une mère également. Et quand lui-même pleurait les souvenirs enfuis d’un père trop tôt disparu, il pouvait le faire dans le réconfort maternel alors que la jeune femme n’avait quant à elle pu compter que sur la présence d’un oncle, certes bienveillant, mais qui n’était ni son père ni sa mère...
 
Lorsque la brune écarta de son visage une mèche de cheveux tombant devant ses yeux, il lui trouva quelque chose d’infiniment tendre et doux... Si loin de l’impitoyable image qu’il s’était escrimé à brosser d’elle. Son regard azur vint capturer le sien, gris métallique. Elle l’assura de sa volonté réelle que plus jamais aucune incompréhension ne vienne ternir leur relation et elle lui avoua avec des mots d’une désarmante sincérité qu’elle lui confiait son existence autant qu’elle recevait la sienne... Elle espérait qu’ils puissent vivre longtemps ensemble et soudés d’un amour inébranlable. – Je serai votre force, Ashara ! N’en doutez jamais plus ! Et pardonnez encore mes paroles blessantes et stupides... Il détourna le regard, quelque peu confus d’avoir à lui remémorer par ses excuses renouvelées la teneur des propos inutiles qu’il lui avait tenus...
 
Lorsqu’elle finit par un trait d’humour tout à fait bienvenue pour détendre l’atmosphère, Lyonel sourit à son épouse avec un soulagement qui conférait à ses traits une bienveillance encore plus évidente pour la jeune femme.
 
Elle dut le remarquer et comprendre qu’elle pouvait lui faire entièrement confiance car elle laissa soudain échapper un rire cristallin avant de lui voler un baiser rapide et de s’écarter de lui sautillante et insouciante telle une jeune femme de son âge subitement délestée d’un charge trop importante pour elle... Après avoir porté à ses lèvres un verre de vin rouge aux riches éclats lumineux, son regard vint se reporter sur lui tout chargé d’étincelles espiègles et mutines...
Sans le quitter des yeux et s’abîmant dans un sourire chargé de félicité véritable, elle tournoya quelques instants devant lui, telle une fleur légère et libre virevoltant au vent du soir avant de revenir vers lui et de se livrer à une gracieuse révérence pour l’inviter à danser avec elle...
 
Le Corbray, bien que très embêté d’être, si tôt dans son mariage, confondu par sa femme pour ce qui était de son incapacité à danser correctement ne put faire autrement que de prendre sa main pour se lever et la suivre jusqu’au milieu de la pièce... *Je ne saurai jamais...*, s’inquiéta-t-il dans le silence de sa gêne intérieure. Mais il n’en laissa rien paraître tant il comprenait qu’il était évident qu’elle devait adorer danser sans avoir que très rarement l’occasion de le faire...
 
– Je dois vous prévenir que... Mais déjà elle tournait, toute blottie contre lui, l’entraînant dans une danse simple et douce qu’il ne pouvait lui refuser... Il assembla alors tous les souvenirs douloureux des quelques leçons infligées par Dame sa mère durant sa jeunesse et, souriant à l’idée que Lady Lyana serait fort surprise de le voir en pareille situation, se laissa aller auprès de sa belle, maladroitement.
Elle eut la gentillesse de faire comme si elle ne remarquait pas son inexpérience en la matière mais, alors qu’il raffolait de la danse de l’acier et du chant des épées lors des combats auxquels il ne manquait pas de fréquemment se livrer, il était à présent évident qu’il n’était pas un habitué des salles de bal...
Lorsqu’il mit un terme à leur ballet, il lui sourit tendrement et ne put résister au plaisir de se noyer dans le lac de ses yeux bleus immenses et désarmants...  
 
 
[…]
 
Lorsqu’Ashara exposa à Lyonel tous les éléments intrigants qu’elle avait pu regrouper concernant la mort étrange de Lord Jon Arryn, elle lui révéla également l’existence de documents troublants et parfois énigmatiques que Raymar Templeton et elle avait mis à jour et regroupé au sujet des bâtards de Robert Baratheon...
Le Corbrya écouta d’abord en silence, absorbé par les révélations inconcevables de sa femme. Le regard du Noire-Epée était accaparé par la jolie brune qui parlait avec prudence et gravité et qui semblait autant être en train de lui livrer tout ce qu’elle savait que d’attendre de lui qu’il réagisse éventuellement à l’une ou l’autre des incroyables révélations qu’elle lui faisait.
 
Après un petit instant de silence durant lequel il considéra sa femme d’un œil absent, plongé qu’il était dans des considérations multiples, le regard du Sire de Cordial se raviva soudain comme il prenait la parole pour livrer à son épouse ce qu’il pensait de tout cela...
 
– Il faudra être très prudents, Ashara ! La première chose à laquelle il pensa immédiatement fut à la sauvegarde et à la protection de son épouse. Si, quelques jours seulement auparavant, fort d’une confiance en lui inébranlable et mu par une impulsivité toute personnelle, il aurait foncé dans le tas pour livrer bataille à tous les intrigants acteurs des manigances qu’il semblait percevoir, la situation présente était à présent totalement nouvelle et changée... Il ne pouvait plus partir flamberge au vent, sans réfléchir aux conséquences de ses actes ! Il n’était plus seul désormais. Il avait pris Ashara comme épouse et avait juré de la chérir et de la protéger jusqu’à son dernier souffle... Il devait donc se montrer réfléchi et raisonnable, ce qui était tout nouveau pour lui, déstabilisant même, mais absolument nécessaire pour protéger sa femme de tout ceci ! – Il est évident que nous devons venger la mort de Lord Jon. Et surtout lui rendre justice ! Les meurtriers de votre oncle doivent payer pour leur crime... Mais si, comme vous le dites Lysa Tully n’est pas la seule impliquée et si le nom de ce Petyr Baelish est apparu dans les aveux de cette barge de Lysa, alors il nous faudra nous méfier et nous montrer extrêmement habiles ! Je ne connais pas personnellement le Grand Argentier mais d’après ce que j’ai pu entendre à son sujet, il est homme extrêmement habile et un tireur de ficelle de tout premier ordre ! *Je hais ce genre de type !* Baelish doit avoir un réseau de tout premier plan à Port Real et nous devrons agir avec mesure et surtout, surtout, nous adresser aux bonnes personnes... Connaissez-vous quelques personnes influentes là-bas ? Je veux dire des personnes à qui nous pourrions faire une confiance aveugle ? Si tel n’est pas le cas, je crois que plus nous garderons tout ceci pour nous, mieux cela vaudra !
 
Il fixa sa femme intensément, soudain conscient qu’il pourrait déjà la perdre, si les choses tournaient mal...
 
– Il vaut mieux garder par devers nous tous les éléments que nous avons en notre possession et ne les livrer qu’au Roi en personne afin que nul ne puisse nous précéder quant à la considération de notre accusation et l’appréciation des preuves que nous produirons ! Qui, là-bas aurait un intérêt à réduire à néant les ambitions de Littlefinger ? Sur qui pourrons-nous compter une fois les accusations formulées au grand jour ? Lord Stark ? Nous le connaissons tous deux. C’est un homme droit et de parole ! Mais sa femme est aussi la sœur de Lady Lysa... Peut-elle peser sur l’avis de son époux ? Peut-être... Mais je ne le pense pas. Le Stark est trop rigide dans son honneur pour se laisser dicter quoi que ce soit par son épouse... Et puis... Est-on sûr que Lady Catelyn est avec lui à Port Real ? Si tel n’est pas le cas alors le temps est avec nous et nous devrons livrer tout cela au Roi et à sa Main avant que cette dernière ne soit rejointe par son épouse ! On ne sait jamais !
 
Il se servit un verre d’eau qu’il but d’une traite avant de reprendre.
 
– Qui d’autres ? Les membres du Conseil Restreint ? Mestre Pycelle est un poltron qui se pliera à l’avis de son bon Roi sitôt que celui-ci aura ouvert la bouche ! Oublions-le ! S’il y a quelqu’un à convaincre ce doit être Robert ! Le Corbray ne portait pas le Baratheon dans son cœur ! Lors de la rébellion, Cordial avait pris le parti Targaryen avant de ne se ranger sous les ordres de Jon Arryn que lorsque celui-ci était parvenu à unifier le Val derrière la démarche rebelle de Robert. – L’Araignée ? On dit Lord Varys des plus retors et énigmatique... Il n’est sans doute pas le meilleur ami de Littlefinger mais dans le doute, mieux vaut ne pas compter sur lui et le compter même parmi ceux qui pourraient voler à son secours ! Renly ? Pourquoi pas ! Il ne pense à rien d’autre qu’à lui-même et nous suffira-t-il de lui agiter sous le nez tous les intérêts qu’il pourrait retirer de la mise à l’écart de Baelish pour qu’il nous suive sans scrupule ! *Quel panier à crabes !* Le Noire-Epée en avait la nausée... *Tous aussi répugnants et merdeux les uns que les autres !*
 
Il passa ses doigts dans la légère barbe qui couvrait son menton puis prit les mains d’Ashara dans les siennes...
 
– Quant à l’existence éventuelle d’un fils légitime de Robert à qui échoirait le titre d’héritier du Trône, je pense qu’il est bon que nous gardions ceci pour nous jusqu’à ce que le Roi ait statué sur le sort de Lysa Tully et Petyr Baelish avant de lui révéler quoi que ce soit ! Qu’en pense Ser Raymar ? Je ne pense pas que nos intérêts soient servis par une double révélation simultanée... Ce saoulard de Robert serait foutu de croire que nous venons lui servir la soupe de complots multiples pour nous placer sur l’échiquier des Sept Couronnes... Il serait foutu de nous refuser la justice que nous réclamerons pour Lord Jon juste parce qu’il croirait museler une puissance d’opposition montante dans le Val...
 
Toutes ces considérations dégoûtaient passablement le Noire-Epée... Lui qui ne jurait que par la franchise d’un bon coup d’épée dans les tripes, ne comprenait que peu toutes ces manigances vicieuses et infinies. Si c’était cela la politique et bien il admirait encore plus sa femme pour s’y être frottée toutes ces années sans succomber au vice omniprésent et inhérent à l’exercice !
Il lui baisa la main.
 
– Pour ce qui nous concerne, commençons prudemment. Informons Robert de tout ce que nous savons et réclamons sa justice à l’encontre de la Tully et du Baelish ! Ensuite demandons lui de nous confirmer à la tête du Val et de nous légitimer à la Gouvernance de l’Est ! Et ensuite nous verrons sur place en fonction des pions qui auront commencé à bouger, attirés par l’odeur du sang et de la place vacante de Grand Argentier ! Ser Raymar nous accompagnera-t-il ?  
 

◊     ◊
 
Après qu’il eut investi son ami Kendrik dans sa nouvelle fonction de Chevalier de la Porte, le Corbray écouta sa femme donner des directives afin que les hommes présents se partagent entre la Porte Sanglante. Elle attendait des volontaires pour escorter leur convoi sur le chemin du retour vers Cordial et d’autres qui se joindraient à Ser Kendrik Hardyng pour rallier la Porte Sanglante et en grossir la garnison.
Elle prit ensuite son époux par la main et l’entraîna vers les appartements de ce dernier. Le Corbray se laissa faire sans broncher et l’admira sans mot dire alors qu’au détour de certains couloirs elle dispensait des ordres à la volée, qui devant s’occuper de ses bagages, qui la préparation des charriots, à qui ceci et à qui cela... Le Noire-Epée était réellement admiratif. *Comment peut-elle penser à tout ça et ne jamais rien oublier !?*
Alors qu’un des derniers serviteurs qu’ils croisaient disparaissait à l’angle d’un couloir, Lyonel s’arrêta net et retint sa femme par la main qu’elle lui avait donnée en quittant la grande salle et qu’il n’avait toujours pas lâchée... Il l’attira à lui et la prit dans ses bras. – Je vous aime, Ashara ! Il plongea son regard dans le sien. – Je ne sais pas comment j’ai vécu sans vous jusqu’à présent ! Lui revenait en mémoire les souvenirs de leur nuit de noces... Il l’embrassa. Tendrement tout d’abord puis plus intensément, caressant sa langue avec la sienne, faisant se frôler leurs lèvres. Lorsqu’il la délivra enfin de son étreinte passionnée, il lui semblait être encore plus envoûté que quelques minutes auparavant... Oubliée la jeune fille hautaine et blessante, il ne voyait plus en elle que sa femme, une femme qu’il désirait ardemment et qu’il voulait désormais combler et protéger !
 
Il la prit par la main à son tour et l’entraîna jusqu’à ses appartements.
 
Une fois à l’intérieur, la brune s’assit sur le rebord de leur lit et invita son époux à s’asseoir à ses côtés.
 
« Quand vous avez prêté serment le premier soir dans ma chambre, vous souvenez vous ? Vous vous êtes genouillés, vous avez prêté serment et vous vous êtes relevé Lord Lyonel Arryn, Sire des Eyrié, Défenseur du Val et Gouverneur de l’Est. Je pensais que vous étiez d’accord puisque vous avez prêté serment et que vous n’avez pas fait d’objection quand je vous l’aie dit. Encore hier je vous l’aie dit… C’est logique. Si vous gouvernez le Val, vous êtes un Arryn, il ne saurait en être autrement. Pourquoi cela vous dérange-t-il ? »
 
Il resta un moment interdit. Ses yeux la parcoururent de bas en haut et vinrent se perdre dans son regard intense. Il ne savait pas comment lui dire sans la blesser qu’il n’était pas un Arryn et qu’il ne le serait jamais... Et en même temps il lui avait juré d’être son époux protecteur et d’être à ses côtés en toutes circonstances... Son serment exigeait encore une fois une absolue sincérité de sa part... Il le lui devait. Elle méritait qu’il soit franc avec elle !
 
– Ecoutez, Ashara... Le début était difficile, il ne savait pas comment formuler la chose pour ne pas la blesser à nouveau. – Je ne suis pas un Arryn et... Eh bien je ne le serai jamais, vous le savez bien ! Je suis né Corbray et me dois de porter ce nom et de lui faire honneur ! Ma Maison n’a certes pas le prestige de la vôtre mais c’est une Maison ancienne et respectée et c’est aussi pour cela que je ne puis me séparer de mon nom ! *Et je ne le veux pas !* Il est inconcevable que je prenne le vôtre, mon amour, et n’y voyait pas là un défaut d’affection de ma part ! L’eut-il voulu, il ne pouvait décemment pas céder sur ce point, l’héritage était un bien trop important à Westeros...
 
Il la regarda longuement ; et avec une douceur dans le regard dans laquelle il espérait qu’elle pourrait comprendre ce qui le retenait.
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Ashara trouvait son époux infiniment gentil et doux avec elle autant qu’il semblait pouvoir être féroce avec ces ennemis. Comment était-ce possible qu’elle aime autant cet homme après seulement 24h avec lui ! Elle avait tout faux, il était parfait, avec ces défauts, tout comme elle, mais pour toutes ses qualités elle pouvait aisément lui pardonner. Surtout que là, quand il l’embrassait passionnément, elle n’arrivait plus à penser, elle se perdait avec plaisir dans son étreinte et goutait sa bouche avec délice. Ce qu’elle pouvait aimer ça, l’embrasser, elle aurait bien passé toute sa vie à se laisser caresser la langue par la sienne si elle n’avait eut quelques obligations envers son peuple. Même si le mot n’était pas encore venu à son esprit, même s’il était de toute façon bien trop tôt pour le dire, elle aimait cet homme. Il avait évincé tous les autres prétendants, tous ceux qu’elle avait crus aimé avant, et elle était, à chaque instant, plus heureuse que se mariage ait eut lieu. Etre liée à lui pour l’éternité était devenu une fierté absolue pour elle, et elle voulait croire qu’il en était de même pour lui. Elle avait envie de le rendre heureux, tout comme il la rendait heureuse, elle voulait lui montrer qui elle était vraiment et savoir tout de lui pour le satisfaire un peu plus chaque jour. Telles étaient ses pensées alors qu’elle le regardait dans les yeux et se révélait à lui, telles étaient ces pensées lorsqu’elle écarta une mèche de cheveux… Et encore plus forte fut la certitude qu’elle ferait n’importe quoi pour lui quand il lui promit d’être sa force. Et alors qu’elle ramenait doucement son menton face à elle pour capter son regard à nouveau après qu’il l’eut détourné, elle répondit en plongeant dans ses yeux métalliques :

« Je n’en doute pas un seul instant… Plus depuis la nuit dernière. » Elle lui caressa la joue avec amour et repris. « Vous êtes tout pardonné mon Lyonel, vous n’avez plus à vous excuser auprès de moi d’être vous-même. »

Comme il était beau, gentil, doux, fort. Il était la justice du père, la force du guerrier et le courage du ferrant et s’il était aussi parfait que toutes ses figures masculines, alors elle se devait d’être aussi parfaites que toutes les figures féminines des Sept. La mère, la jouvencelle et l’aïeul, tendresse, tolérance, amour, beauté, sagesse et droiture. Elle lui devait bien ça et plus encore se dit elle en se retenant de l’embrasser encore, désarmée à son tour par ce regard d’une bonté absolue qu’il posait sur elle comme si tous leur passé houleux était effacé à jamais. Cette folle de Lysa les avait réunit pour le pire et voila que le meilleur naissait finalement de cette union, le meilleur de l’un lié au meilleur de l’autre, deux être n’en formant plus qu’un seul dans une complémentarité parfaite. Il y avait définitivement de quoi sauter de joie…

Déception. Son époux ne savait pas danser et il était désormais le seul et unique homme avec qui elle pourrait danser. Il faudrait remédier à cela un jour, mais pas aujourd’hui, il y avait des choses bien plus urgentes et surtout, elle ne voulait pas le vexer encore une fois. Ashara mit tout en œuvre pour le guider au mieux sans que cela ne se voit, comme si c’était lui qui menait la danse. Elle se révéla plutôt douée pour cela, et pour éviter de se faire marcher sur les pieds, une fois que Lyonel fut décidé à se laisser faire, malgré le fait qu’elle avait rarement eut à faire à de piètres danseurs. Qui serait assez bête pour essayer de la séduire en l’invitant à danser sans savoir parfaitement comment le faire ensuite ? En tout cas, s’il était plus expérimenté qu’elle pour les choses de l’amour, il ne faisait aucun doute qu’en la matière, elle pouvait faire en sorte qu’il soit aussi à l’aise qu’elle l’avait été lors de sa nuit de noces. Et finalement, le plus important était d’être dans ses bras et de tournoyer, le reste n’importait que peu et finir enlacés les yeux dans les yeux était la plus belle chose qui pouvait arriver. Même s’il fut bientôt temps de reprendre les choses sérieuses.

Ainsi après avoir exposé les faits, elle attendit qu’il réagisse et quand il commença, elle l’écouta avec attention en essayant de ne pas être déconcentrée par le fait que quand elle le regardait trop longtemps, elle avait encore envie de l’embrasser. Ses yeux se perdaient alors dans les siens et finissaient par dériver sur sa bouche si douce. Ah si seulement il n’y avait eut toutes ses histoires, ils seraient montés aux Eyriés et elle aurait interdit à quiconque autre que les serviteurs indispensables de les rejoindre avant une semaine, se consacrant uniquement l’un à l’autre tout ce temps. Peut-être un jour pourraient-ils faire cela, mais les ombres dangereuses du complot n’était que trop proches hélas pour se laisser divaguer ainsi. Le mot prudence dans la bouche de son époux avait des accents de prise de responsabilité. Et si elle fut amusée de le voir ainsi soudainement changé et plaisanta de part elle-même sur la nécessité d’appeler un Mestre pour vérifier qu’il n’était pas malade, elle en fut très agréablement surprise. Elle connaissait beaucoup de monde à Port-Real, mais de là à dire qu’elle pouvait leur faire confiance, elle ne se serait pas mouillée et elle fit non de la tête lorsque son époux lui posa la question. Elle ne voyait personne à par Eddard Stark et le roi en personne à qui elle pouvait parler de cela sans risquer de se faire empoisonner dans l’heure. Elle acquiesça ensuite au sujet de ses réflexions sur la Main et son épouse tout en se demandant si Lyonel se laisserait influencer par elle, même en mal, jusqu’où il irait pour elle. Elle savait que Ned aimait éperdument sa femme et se demandait malgré toute la confiance qu’elle pouvait avoir en lui s’il pouvait être hermétique à son influence. Cela dit, pas certaine que Cat soutienne bien longtemps sa sœur non plus… Mais il fallait rester méfiant et prudent, plutôt trop que pas assez dans cette histoire.

« Hum… Je ne sais pas, Mestre Pycelle… Je crois me souvenir que c’est lui qui a soigné Lord Jon et non son mestre habituel. C’est étrange, et il se peut qu’il ne soit pas entièrement innocent dans cette affaire bien que je ne sache rien des intérêts qu’il aurait eut à précipiter la mort de la Main. Varys est effectivement très étrange, je n’ai aucune confiance en lui, et Renly je ne sais pas. Qu’aurait-il a gagné qu’il n’a déjà dans cette histoire ? Je ne suis pas certaine qu’il fasse un allié sûr, mais je ne pense pas qu’il nous trahirait auprès de Petyr ou des Lannister. Je pense qu’il hait Cersei et sa clique qui gravite autour du Roi encore plus que n’importe qui et il a bien plus à perdre si elle arrive à ses fins. » Ashara dodelina de la tête en réfléchissant. « Je crois que cela dépend effectivement de la façon dont nous lui présenterons les choses. Mais il ne faut pas oublier Stannis, même s’il est reparti à Peyrdragon, il semblerait qu’il ait enquêté avec Lord Jon sur l’infidélité de Cersei, il est donc au courant de toute l’histoire, et lui, c’est un home d’honneur, aussi austère et malaimé soit-il. »

Elle avait des frissons à chaque fois qu’il la touchait et ne terrible envie de l’embrasser fougueusement, mais la table entre eux et les sujets auxquels ils se frottaient à présent l’obligeait à taire son désir. Elle acquiesça donc d’un signe de tête à tout ce qu’il disait, qui était très juste, et termina par un : « Oui… » qui valait à la fois pour Raymar et pour le reste.

***

Bien qu’Ashara soit très attachée aux convenances, elle l’était bien moins dans le cercle privé et le fait qu’Haelgara ne s’incline pas d’avantage ne la dérangeait pas outre mesure. D’autant que cette dernière n’avait pas prêté allégeance et qu’elle ne lui devait donc que le minimum de respect dû à son rang, ce que, même si ses révérences n’était pas bien basses, elle avait fait jusqu’ici en s’acquittant de sa tâche avec le plus grand sérieux. Ashara sourit à la sauvageonne, imaginant, d’après ce qu’elle avait pu en apprendre, combien cela devait lui couter de se soumettre à qui que se soit. Le peuple libre semblait tenir plus à l’indépendance de chaque individu qu’à la vie même. Elle espérait simplement ne pas s’être trompée sur cette femme et qu’elle accepterait la proposition qu’elle lui avait faite, car de plus en plus, le besoin d’un soutient en dehors des sentiers battus se faisait sentir. Les hommes d’arme respectueux, les Chevaliers courageux, tout cela était bien beau ! Mais avec cette histoire de Lysa, Petyr et Durran, la jolie brune savait qu’elle venait de mettre le doigt dans un engrenage qui pouvait la conduire tout droit vers la mort. Il lui fallait quelqu’un qui marche pour elle dans l’ombre, quelqu’un qui puisse la protéger des complots avant même qu’ils n’éclosent. Faisait-elle bien de faire confiance à quelqu’un qui n’avait aucune raison de la servir, elle le saurait bien assez tôt, et en attendant, elle était décidée à lui donner toutes les raisons de lui être loyale.

« Je viens te demander ta réponse à ma proposition. Nous partirons demain avec mon époux, et j’ai besoin de savoir si tu es avec nous, que tu viennes avec nus ou non, car peut-être serait-il judicieux que tu prennes un autre chemin. As-tu réfléchit ? Veux-tu travailler pour moi en échange d’une maison et d’un petit terrain à cultiver, ainsi que d’une paye régulière ? Et si oui, de quelle manière comptes tu me servir ? » Ashara s’approcha un peu plus et trouva une pierre pour s’y asseoir, puis elle reprit. Elle parlait doucement, elle ne voulait pas que des oreilles indiscrètes entendent, même si à cette heure-là, il y avait peu de chances pour que quelqu’un écoute. Elle gardait malgré tout, malgré les fripes qu’elle portait sur le dis, malgré l’endroit et malgré sa peur, son port altier et son aura naturelle, ainsi qu’un ton plutôt autoritaire. « Je te laisse libre de ce choix dans la mesure où tu as déjà servit dans d’autres batailles et où tu connais peut-être mieux que moi là manière de procéder. J’ai assez d’hommes pour me protéger, mais toi, comme personne ne sait qui tu es, tu peux peut-être explorer d’autres voies que mes Chevaliers ne pourraient pas emprunter. Qu’en penses-tu ? »

***

Qui veut la paix prépare la guerre se dit Ashara en donnant les directives pour parer son fief contre une attaque éventuelle d’un coté ou de l’autre. Quand à savoir comment elle faisait pour penser à tout, c’était son travail, ce pour quoi elle avait été formée depuis sa plus tendre enfance, tenir une maison, et des plus grandes qui soit. Pas les Eyriés ni le Val ni les Portes de la Lune, mais Accalmie, Winterfel, Catral Roc, Hautjardin, Vivesaigues ou même le Donjon Rouge. Car c’est ce à quoi elle était destinée avant que Lady Lysa ne s’avère aussi nulle pour gouverner que pour s’occuper de sn mariage. Alors, elle savait donner des ordres, elle savait organiser un banquet, une fête, un voyage, elle savait ce qu’il fallait faire et qui devait le faire. Et comme elle détestait que des choses soit oubliées et que tout ne soit pas absolument parait, elle était très minutieuse dans le choix des personnes qu’elle chargeait des différentes taches. Elle s’entrainait depuis plus de quatre ans avec l’intendance du Val et elle n’en était pas à son coup d’essai, même si cette fois-là risquait d’être bien plus dangereuse que toutes les fois précédentes. Mais parfois elle oubliait quand même des choses, par exemple, elle avait oublié de poster des archers aux points stratégiques pour empêcher l’envoi de tout corbeau…

Ashara fut surprise quand elle sentit son bras se tendre en arrière, Lyonel s’était figé et il l’attira soudainement à lui pour la prendre dans ses bras. La surprise grandit encore quand il commença à parler. Elle ouvrit de grands yeux et ne sachant pas quoi répondre, le baiser du Corbray tomba à pique, aussi s’abandonna-t-elle complètement entre ses bras. Elle ferma les yeux et apprécia tellement cet instant qu’elle poussa un long soupir de plaisir. Il m’aime ! Il m’aime ! Mon époux adoré m’aime ! La charmante brune ne savait plus si elle devait rire, pleurer, sauter, danser ou faire une annonce officielle. Elle savait qu’elle l’aimait aussi de tout son cœur et elle était désormais certaine qu’elle serait heureuse avec lui. Elle l’étreignit de toutes ses forces, ferma les yeux et n’ajouta pas un mot, jusqu’au moment ou le baiser prit fin et qu’il la conduisit jusqu’à ses appartements. Elle avait sentit un frisson monter le long de son dos et fut étonné d’avoir envie de lui. Ça n’est vraiment, mais alors vraiment pas, le moment, Ashara ! Se réprimanda-elle intérieurement tout en le suivant, sa main dans la sienne avec le désir, encore plus fort, de le combler pour toujours.

Et malgré son désir pour lui, lorsqu’elle arriva dans la chambre, elle fut bien obligée d’aborder au plus vite le sujet qui les divisait à présent et qu’il fallait éclaircir. Elle écouta la réponse de son époux avec une pointe de désespoir. Elle aurait préféré qu’il accepte tout de suite, car elle ne pouvait pas céder. Elle qui pensait que c’était un fait acquis depuis avant leur mariage puisqu’il n’avait pas émit d’objection lorsqu’elle lui avait dit pour la première fois. Elle s’en souviendra désormais, il fallait être plus claire que cela avec lui. Bon… Elle baissa les yeux et prit une grande inspiration avant de répondre calmement en essayant de mettre de cotés ses émotions.

« Je sais que la Maison Corbray est ancienne et prestigieuse, je sais que vous êtes un Corbray, et jamais je ne vous demanderais d’abandonner votre identité. Croyez le bien, la Garde Ailée aura désormais deux ailes, une en argent et une en acier valyrien, une pour le faucon et une pour le corbeau. Et ce que vous décidiez de fusionner la Garde Grise avec ou non, car je suis une Arryn, mais je suis aussi l’épouse d’un Corbray et cela ne saurait être effacé par le fait que vous preniez mon nom. » Elle leva les yeux vers lui et lui sourit avec tristesse. « Mais le Val d’Arryn s’appelle Arryn et non Corbray, il ne saurait être gouverné par un homme qui ne porte pas ce nom. C’est comme ça depuis des milliers d’années et ça ne changera pas à cause de moi. Vous, vous avez deux frères, deux hommes pour porter votre nom et le faire perdurer à travers l’histoire, mais ma maison, elle, va s’éteindre avec moi, si je ne fais rien. La Maison Arryn, du sang des Rois de la Montagne et du Val ! Elle ne peut pas s’éteindre ! Je ne peux pas rester les bras croisés et la regarder disparaître sans rien faire ! » Elle se leva et fit face à son époux. « Alors oui, je vous demande ce sacrifice, que je sais désormais immense pour vous, et j’en suis désolée. J’aurais préféré ne pas avoir à le faire, j’aurais aimé vous dire, mon amour, faites comme il vous plaira, portez le nom que vous voulez porter. Mais je ne le puis. Et ce même si je vous aime de tout mon cœur et que mon seul désir est de vous rendre heureux. » Elle fit une pause, le temps d’une longue respiration. « Ne m’obligez pas à supplier… »

Elle resta devant lui, debout, sans broncher, sans bouger un cil, ses yeux azurs plongés avec toute leur intensité altière, fière, mais aussi aimante, dans ceux de son époux. Son sourire avait disparut et elle s’attendait à un refus qu’elle ne pourrait tolérer. La tristesse déjà, l’envahissait, elle serait les dents pour ne pas pleurer une nouvelle fois, elle ne voulait plus pleurer, il ne méritait pas ça, il était si gentil. Ça n’était pas de sa faute si elle devait lui demander ce sacrifice et elle comprenait mieux que quiconque ce que le nom signifiait, elle qui avait si longtemps eut du mal à se faire à l’idée qu’elle devrait abandonner le sien après son mariage. Mais elle ne voyait aucune autre solution, hélas, pour faire perdurer sa Maison.


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Lyonel Corbray
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La sincérité des excuses de Lyonel semblaient avoir réussi à se frayer un chemin jusqu’au cœur de son épouse... Les mots qu’elle eut alors à son égard furent pour lui un véritable soulagement auquel vint aussi se mêler les accents réconfortants de la confiance et d’une certaine forme de compréhension, enfin...
 
Il lui sourit tendrement alors qu’elle achevait de le rassurer sur le nouvel élan que semblait prendre leur relation et il lui prit la main et la porta à ses lèvres comme pour la remercier silencieusement de tout ce qu’elle venait de lui témoigner...
 
Il ne lui lâcha pas la main un seul instant alors qu’elle réagissait aux propos du Noire-Epée concernant la volaille à laquelle ils auraient à faire une fois à Port Réal... Comme lui, et bien qu’elle les connaisse tous bien mieux que son époux, la jeune suzeraine du Val émit de grandes réserves porteuses de doutes et de méfiance quant au soutien du Grand Mestre Pycelle ou encore de l’intrigant Lord Varys... Elle ne semblait pas non plus accorder un immense crédit au Maître des Lois bien qu’elle ne brossât pas de Lord Renly un portrait aussi équivoque que pour Pycelle ou l’Araignée...
 
Ce ne fut que lorsqu’elle évoqua Lord Stannis que le Corbray libéra la main de la jeune femme et améliora son assise sur le bord du lit et se tourna complètement face à la jolie brune pour l’écouter avec plus d’attention... *Peyregradon... Mais oui ! J’ai oublié se jonc d’acier de Stannis !* Le Corbray ne connaissait le Seigneur de Peyredragon que de réputation mais il fallait bien avouer une chose : le portrait que l’on brossait de lui, bien que majoritairement destiné à dépeindre un être froid et peu avenant, esquissait toutefois les contours d’un homme droit et implacable, et dont les raideurs importantes révélaient surtout aux yeux du Noire-Epée la manifestation criante que le cadet des Baratheon était certainement un seigneur juste bien qu’un peu rude... Lyonel, qui pour trop en avoir souffert avait une tendance à l’indulgence presque automatique pour les hommes victimes de réputations trop sévèrement marquées et entretenues par d’autres, avait pour ce Lord Stannis qu’il ne connaissait pas une sorte d’estime et d’affection inexplicable...
 
– Effectivement !, en convint-il donc immédiatement. – Vous avez raison, j’oubliais effectivement Lord Stannis... Les gens comme lui -ou comme Lord Stark-, un peu raides parfois mais profondément droits et intransigeants, pourraient nous être d’une aide importante par rapport aux requêtes et révélations que nous ferons là-bas ! Nous ne devons pas l’écarter de l’équation !
 
Il admirait sa femme de plus en plus chaque jour ! Et plus il apprenait à la connaître, plus il l’aimait et l’admirait... Elle pensait à tout, semblait ne jamais rien négliger ou oublier... Elle était très impressionnante pour l’insouciant et hâbleur Sire de Cordial qu’il était... Il se rendit compte soudain à quel point Lady Lyana était faite du même métal et à quel point elle lui facilitait la vie, et le quotidien dans l’administration de son fief ! *Il me faut m’éloigner de toi et te remplacer par une autre pour me rendre compte de tout ce que tu fais pour moi depuis toujours, Mère !* Lyonel était en train de tomber littéralement sous le charme de la jolie brune... Il ne trouvait désormais plus que des qualités à son épouse, celle-là même qu’il trouvait si hautaine et froide quelques jours seulement auparavant.
 
La conversation sur ce qui les attendrait à Port Réal prit fin sur un « Oui », résolu et attentif qui confirmait à Lyonel que son ami Ser Raymar serait du voyage avec eux à Port Réal...
 

◊     ◊
 
De la chambre, on entendait encore les éclats de voix et les félicitations dues à la nomination de Ser Kendrik Hardyng en tant que Chevalier de la Porte... Lyonel sourit aux échos de quelques rodomontades et éloges ampoulés... Le Hardyng était un homme simple que les manières agaçaient prodigieusement... C’était peut-être aussi un peu pour ça que les deux hommes s’entendaient si bien !
Mais le sourire du Corbray s’estompa rapidement lorsqu’il éprouva le besoin de revenir sur la question de son nom de famille et de celui ou ceux que lui et sa femme porteraient en tant que Seigneurs Suzerains du Val...
Avec tout ce qu’il pouvait mobiliser de tact et de politesse, il exposa à son épouse les raisons qui l’interdisaient de prendre son nom afin de gouverner le Val en tant que Arryn...
 
La brune l’écouta avec beaucoup d’attention et eut la politesse de ne rien laisser paraître de ce qui, dans ce qu’il expliquait, la chagrinait sans doute... Il se laissa envahir par le bleu de ses yeux captivants et, lorsqu’il eut terminé, pria le Guerrier pour qu’elle ne s’effondre pas encore en pleurs, blessée par un nouveau refus de la part d’un mari auquel elle avouait pourtant s’attacher de plus en plus à lui...
Forte et calme, elle réagit pourtant, après un petit silence pendant lequel elle semblait vouloir peser les mots qu’elle emploierait afin de ne pas le froisser une nouvelle fois.
Elle commença par reconnaître que la Maison Corbray était prestigieuse, ancienne et respectée et l’assura comprendre son point de vue en allant même jusqu’à l’assurer du fait qu’elle ne voulait pas lui demander d’abandonner son identité ! C’était un bon début, prometteur... Mais le Sire de Cordial attendit la suite et ce « Mais... » qui ne tarderait pas à tomber !
 
Pendant un long instant il crut que le mot fatidique ne viendrait pas. Et il vint.
 
« Mais le Val d’Arryn s’appelle Arryn et non Corbray, il ne saurait être gouverné par un homme qui ne porte pas ce nom. C’est comme ça depuis des milliers d’années et ça ne changera pas à cause de moi. Vous, vous avez deux frères, deux hommes pour porter votre nom et le faire perdurer à travers l’histoire, mais ma maison, elle, va s’éteindre avec moi, si je ne fais rien. La Maison Arryn, du sang des Rois de la Montagne et du Val ! Elle ne peut pas s’éteindre ! Je ne peux pas rester les bras croisés et la regarder disparaître sans rien faire ! »
 
Il hochait la tête en silence à mesure qu’elle livrait tout ce qu’elle avait sur le cœur. Il la comprenait ! Il la comprenait même infiniment plus que ce qu’elle croyait sans doute. Et c’était au nom des mêmes scrupules ancestraux et de ce même désir inflexible de voir perdurer un nom qui lui était cher qu’elle lui demandait de ne pas provoquer l’oubli et l’abandon de la Maison Arryn...
Elle se leva alors comme pour donner plus de solennité à ce qu’elle allait formuler. Elle vint se présenter face à lui et plongea son regard azur dans le sien gris, métallique et profond.
 
« Alors oui, je vous demande ce sacrifice, que je sais désormais immense pour vous, et j’en suis désolée. J’aurais préféré ne pas avoir à le faire, j’aurais aimé vous dire, mon amour, faites comme il vous plaira, portez le nom que vous voulez porter. Mais je ne le puis. Et ce même si je vous aime de tout mon cœur et que mon seul désir est de vous rendre heureux. »
 
La Corbray était extrêmement touché par la sincérité profonde avec laquelle elle se livrait et le respect évident et infini qu’elle vouait à son nom, à ses aïeux et à sa Maison. Il admirait cela véritablement. Mais il ne pouvait délaisser son nom pour se travestir d’un patronyme qui, bien que glorieux et prestigieux ne serait jamais le sien ! Il se sentait trahi dans son rôle d’époux et de seigneur protecteur... Trahi non par sa femme mais par la demande impossible à satisfaire qu’elle formulait si tendrement, ses grands yeux adorables et suppliants à l’appui...
*Je ne peux pas abandonner mon nom pour le sien ! Même si je comprends évidemment ce qu’elle défend... Et pourquoi !* Il était écartelé entre l’envie de lui faire plaisir, de répondre favorablement à sa demande, légitime, et entre l’importance qu’il mettait lui dans le fait de porter son nom, de représenter sa Maison comme il l’avait toujours fait...
 
– Je comprends tout ce que tu dis, Ashara... Soudain, il avait éprouvé le besoin inexplicable de la tutoyer, peut-être pour lui montrer qu’il se sentait proche d’elle sur cette question fondamentale ; et qu’il comprenait l’importance qu’elle mettait dans tout cela. – Il est évident que le nom des Arryn ne peut disparaître ainsi ! Il l’observa, méditatif et impliqué, conscient que quelque chose de très important se jouait-là...  
 
« Ne m’obligez pas à supplier… », lui demanda-t-elle, avec une moue à laquelle il lui était impossible de s’opposer...
 
Le silence d’un sourire noyé dans une réflexion intense suivit la supplique de la brune. Il sembla à Lyonel qu’il lui faisait perdre un temps infini et, alors que tout se bousculait dans son esprit, il ne parviendrait, au bout du compte, à trouver aucune solution à ce casse-tête... Elle refusait de laisser dépérir son glorieux patronyme pour endosser celui de son époux (ce qui vexait beaucoup Lyonel bien qu’il en comprît parfaitement la raison) et lui ne voulait pas rester dans l’histoire du Val et des Sept-Couronnes comme ce lord émasculé par une femme dont il s’était épris et qui avait délaissé son nom et sa lignée au profit d’un patronyme plus prestigieux et du con de son épouse... Il se sentait piégé. Il lisait dans ses yeux à elle la même anxiété muette... Et si Lysa, cette barge de Lysa Tully les avait finalement vaincu tous deux, aussi simplement que cela, parce qu’elle les connaissait trop bien et savait qu’ils étaient si différents et parfois si semblables qu’ils en viendraient à se dévorer l’un l’autre pour survivre à leur union !? Et si Lysa avait planifié tout cela ?
 
Et en conclusion à la longue réflexion solitaire et silencieuse qui l’avait accaparé et éloigné de sa femme pendant plusieurs minutes interminables qui lui avaient parues des heures, il se décida à lui proposer ce qu’il avait trouvé, la seule qui pouvait éventuellement ressembler à ses yeux à une éventualité acceptable pour tous deux... Un compromis néanmoins...
 
– Bon ! A l’évidence nous ne saurons sortir de nos positions, n’est-ce pas ? Alors je pense que le mieux est de chercher un compromis dans lequel ni vous ni moi n’aurions à délaisser ce qui nous tient tant à cœur... Son regard se perdit une nouvelle fois des les yeux renversant de la brune. Il y chercha une réaction qui éclairerait éventuellement le cheminement à prendre pour la convaincre et la toucher. – Alors voilà ! Je pense que vous devriez régner sur le Val en tant qu’Ashara Arryn et moi en tant que Lyonel Corbray ! Et afin que votre nom perdure que nos enfants prennent votre nom et le porte jusqu’aux générations futures afin que la lignée Arryn ne s’éteigne pas ! Il pensa au petit Robert. L’enfant était certes chétif mais portait le nom des Rois de la Montagne et du Val... Et peut-être que malgré tout ce que chacun pensait de lui et de son espérance de vie, lui-même contribuerait à perpétuer le nom de sa prestigieuse et ancestral Maison. – A moins que vous ne préfériez que nous portions chacun les deux noms ?
 
Il ne savait pas quelle serait la réaction de son épouse mais il était prêt à tout faire pour qu’elle soit satisfaite... Il l’observa dans le silence des premières secondes de sa réaction... Elle était si belle, si fière. Ses lèvres étaient si gracieuses, ses yeux si adorables, son visage si charmant et sa personne toute entière si attirante... Il la désirait ardemment et pour lui seul ; et pour tout le restant de sa vie ! Il ne fallait pas que ceci les sépare maintenant ! Non, il ne le permettrait pas !

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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 3 Icon_minitime08.08.13 0:24

Haelgara regarda Ashara droit dans les yeux avant de lâcher un petit rire amusé. Soit Ashara l'avait fait espionner par quelqu'un capable de lire les pensées soit elles étaient sur la même longueur d'ondes. Bien qu'élevé de l'autre côté du Mur, elle pensait peu plausible la première hypothèse et pencha tout de suite pour la seconde. Savoir qu'elles avaient eu la même pensée conforta la sauvageonne dans le choix qu'elle allait faire.
Son regard se posa alors sur le barral et elle répondit
- Je suis né de l'autre côté du Mur, j'ai appris à me battre et à chasser pour survivre dès que j'ai pu tenir sur mes jambes. Sur le continent j'ai fait bien plus de choses que vous ne pouvez l'imaginez. J'ai été voleuse, brigand, mercenaire, garde du corps, chasseuse, gladiatrice et j'ai même été esclave d'un dothraki. Contrairement à vos chevaliers je n'ai pas peur de me salir les mains et je sais me fondre dans la masse.

Elle s'approcha du barral et dégaina son couteau. Sans quitter Ashara du regard elle se fit une entaille à la main et serra son poing de sorte que quelques gouttes tombe sur le sol sacré de l'arbre. D'une voix solennelle elle déclama :
- Par mon sang et sur mon honneur, je vous jure loyauté et fidélité Dame Ashara Arryn. Je jure sur les Anciens Dieux et sur mes ancêtres de vous servir et de vous protéger jusqu'à ma mort s'il le faut.

Personne ne ment dans le lieu sacré, c'est une règle immuable que les sauvageons se transmettent de générations en générations depuis la nuit des temps. Bien que loin de chez elle depuis des années Haelgara ne saurait déroger à une règle aussi importante. Il faudrait beaucoup de choses pour qu'elle brise cette promesse qui impliquait bien plus que sa propre vie. Devait-elle faillir et les fantômes de ses ancêtres pourrait venir la tourmenter jusqu'à la fin de ses jours et lui empêcher l'accès au repos éternel. Qui plus est quand il s'agissait de promesse de sang près d'un barral et sur l'honneur. La sauvageonne ne pouvait faire plus grande preuve de loyauté à Ashara qu'une promesse sur un barral, la première depuis près de 18 ans et surtout une impliquant une forme de soumission bien, qu'étrangement, Haelgara ne le voyait pas de cette façon.
Elle déchira sans ménagement un morceau du bas de sa robe et se banda la main blessée. Plongeant ses yeux dans ceux de sa désormais patronne à vie elle ajouta sur un ton moins cordial :
- Je dois toutefois vous prévenir, je refuse catégoriquement de souiller mes mains avec des enfants ou des femmes enceintes. C'est ma seule condition...ça et le fait de plus jamais avoir à porter de robes.

La première avait une importance cruciale, Haelgara avait peu de scrupules à tuer à peu n'importe quel forme de vie...sauf les enfants et les femmes enceintes. C'était sa seule règle qui, selon elle, la différenciait d'un vulgaire bandit à tout faire comme elle les appelait. Selon sa propre vision, mercenaire est une forme de titre qui implique un code morale et un sérieux irréprochable. Ceux qui tue sans distinction pour une pièce d'or ne sont guère plus que des meurtriers qui méritent de mourir comme des chiens. Haelgara n'était pas de cet engeance, elle ne prétendait pas être irréprochable mais elle n'avait le sang de vie à naitre ou jeune sur les mains. Il fallait sans doute y voir une manière de se donner une forme de respectabilité compte tenu dans agissements parfois troubles de la belle, elle vous répondrait certainement qu'il s'agit d'une règle d'or que ses parents lui ont appris...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 3 Icon_minitime11.08.13 3:52

La douceur de son regard et de son baiser sur sa petite main blanche touchèrent la Suzeraine autant que la jeune épouse de Lord Lyonel. Elle était sous le charme d’un homme d’une grande force et d’un grand courage ainsi que d'une infinie douceur envers elle, et qui se révélait ne pas être le dernier des idiots malgré son manque de connaissance des arcanes du pouvoir et des membres éminents du Conseil Restreint. Il semblait lire juste dans le peu qu’il savait de ces gens et des dangers de Port-Real, et c’était là la preuve d’une certaine empathie, bien utile pour gouverner et d’une intelligence indispensable pour mener à bien leur mission. La brune souriait avec tendresse à son mari qu’elle acceptait désormais entièrement dans sa vie et qui trouvait peu à peu une place inébranlable dans son cœur. Avec toute la candeur de son jeune âge et avec l’infinie douceur dont elle pouvait se montrer capable dans certaine circonstances, elle commençait à tomber amoureuse de lui. Et mieux encore, elle ne craignait en rien ces sentiments naissants, bien au contraire, ils la transcendaient, la rendait meilleur, une meilleur femme, une meilleur épouse et une meilleure souveraine. Elle les acceptait avec autant de détermination que ses devoirs et avec infiniment plus de bonheur et de plaisir que tout ce qu’elle avait eut à accomplir depuis son enfance à cause du  nom qu’elle portait.

Lady Ashara Arryn n’était plus seule ! Et pour la première fois de sa vie, malgré les dangers qui les guettaient et les complots désormais révélés qui gâchaient la fête mais avaient aussi aidé à les rapprocher. Heureuse et sereine était celle qui avait perdu son père avant de savoir parler et qui avait vu partir sa mère pour une lointaine région pour ne jamais la voir revenir et qui pleurait, encore maintenant un grand oncle vénéré. Elle l’avait lui, son seigneur époux, à ses côtés pour affronter la vie et ses épreuves. Quelqu’un sur qui elle pouvait compter, quelqu’un à qui elle pouvait faire entièrement confiance sans avoir besoin de maintenir une distance due à son rang, quelqu’un pour partager ses doutes et ses angoisses ainsi que toutes les choses qu’elle aimait. Un homme pour avancer avec elle et la protéger, un homme qui n’était pas le lointain Jon ni le sévère Yohn.

« Vous pensez qu’il faut se risquer à envoyer un corbeau à Peyrdragon afin de l’informer de ce que nous savons et de notre voyage ? Il me semble qu’il a quitté Port-Real a la mort de Lord Jon. »

Quand la question de Port-Real fut réglée, Ashara fit par à Lyonel d’un autre projet :

« Je comptais doter Lord Nestor Royce des Portes de la Lune. Il l’a amplement mérité même s’il s’agit de notre résidence d’hiver et que nous seront donc centrait de résider chez lui  pendant toute la mauvaise saison. A moins que nous en choisissions une autre ou que nous fassions construire. Et cela annule aussi l’héritage du second fils de la Maison Arryn. Qu’en pensez-vous ? »

Il était vrai que le sacrifice était grand, mais non seulement les quelques mots échangés avec son cousin avant l’annonce du mariage laissait supposer qu’elle y était favorable et ce dernier devait attendre l’annonce officielle avec une certaine impatience. Mais en plus, après toutes ses années de bons et loyaux service, il n’avait eut aucune récompense digne de ce nom et ceci était profondément injuste. Elle espérait que Lyonel serait d’accord avec elle.

***

La demande étoffée de la Suzeraine déguisée en roturière était le fruit d’une longue réflexion. Elle aurait assez aimé garder Haelgara auprès d’elle en tant que fausse camériste capable de lui sauver la vie au dernier moment sans avoir été remarquée avant. Mais désormais elle avait son époux et espérait que cela suffirait. De plus elle avait bien remarqué que la sauvageonne détestait autant porter des robes que d’écouter les conversations de ses collègues. Elle doutait de sa capacité à s’intégrer et à ce fondre dans ce milieu à long terme, sans même parler de sa volonté qui semblait avoir été mise à rude épreuve par ce petit jeu de dupes. Or, la brune était certaine d’une chose, pour gagner, le bien-être des troupes était aussi important que la paye ou le courage. Ainsi, elle avait beaucoup réfléchit et bien que ne comprenant pas tout de la personnalité de cette femme avec qui elle n’avait rien à voir, elle était bien placée pour savoir ce que c’était que de vouloir être libre. La conclusion, encore un peu vague, avait fini par éclore d’elle-même dans son esprit. Haelgara était faite pour les tâches que les honorables Chevaliers de la Garde ailée ne pouvait pas faire, et ne devait pas faire, et ne devait d’ailleurs si possible jamais savoir. Pas parce qu’elle manquait d’honneur, mais parce qu’elle n’avait pas d »état d’âme et parce qu’elle n’avait aucune réputation à préserver et qu’elle n’était pas officiellement liée au Val, à une maison ou même à Ashara. Tout ceci lui conférait un avantage certain pour espionner ou tuer pour le compte du Faucon Blanc et cette mission la laisserait assez libre pour qu’elle l’ait pas envie d’en changer avant longtemps, surtout avec les avantages que la jeune femme lui croyait en échange de ses services. Aussi, lorsque la sauvageonne confirma ce que la noble dame pensait, cette dernière eut un petit sourire satisfait et pensa plus que jamais que la mercenaire pourrait devenir un allié de choix. Les multiples compétences développées au cours de sa vie pleine d’aventure étaient impressionnantes, mais l’Arryn avait déjà eut l’occasion de constater ses talents de combattante, à Goeville, mais aussi d’actrice. Et elle savait garder un secret !

C’est alors que la rousse fit quelque chose de très étonnant, s’entaillant la main pour jurer fidélité sur les anciens Dieux. A vrai dire, Ashara n’aurait jamais cru possible qu’une sauvageonne jure fidélité et elle n’en demandait pas tant. Mais elle était heureuse qu’Haelgara prête serment à sa manière et sa manière lui plaisait d’ailleurs, cela lui rappelait le serment fait à Lyonel avant le mariage. Ce geste la rassurait et l’encourageait à lui faire entièrement confiance, elle qui aimait tant qu’on lui prête allégeance. De plus, elle pensait, à tort ou à raison, que c’était une marque de confiance réciproque et était d’autant plus touchée. En effet, d’après ce qu’elle savait du peuple libre, les habitants d’au delà du mur ne se soumettaient qu’à ceux qu’ils trouvaient dignes d’être suivis et qu’ils respectaient. La brune n’avait jamais été totalement insensible à la puissance dégagée par les Barrals, elle s’approcha doucement d’un pas lent et mesuré et posa une main sur l’écorce blanche, les yeux toujours fixés sur ceux de son espionne. Sans le savoir, sans l’avoir appris, elle pouvait lire sur le visage d’Haelgara et dans ses mouvements que cela signifiait vraiment quelque chose pour elle. Mais l’attitude solennelle de la brune prit fin en entendant les conditions de la sauvageonne qui manquèrent de la faire rire aux éclats. Elle sourit et se baissa pour toucher la terre où les goutes de sang étaient tombées, reprenant un peu son sérieux, elle se releva et plongea à nouveau son regard dans celui de la mercenaire qui n’en n’était désormais plus une. La première condition était on ne peut plus compréhensible et Ashara n’aurait jamais pensé avoir à lui demander une telle chose. Mais l’autre, ne plus jamais porter de robes, c’était hilarant et conformait ce qu’elle avait crut remarquer.

« C’est noté Halegara, pas d’enfants, pas de femmes enceinte et pas de robe. Pour les deux premières conditions, si un jour j’en venais à de telles extrémités, je t‘autorise à me rappeler que j’œuvre pour le bien et qu’il y a des limites à ce que l’intérêt générale peut tolérer pour rester sauf. Quand aux robes, hé bien, j’espère de tout mon cœur que tes missions ne le nécessiteront pas, je te laisse libre désormais de porter ce que tu veux du moment que tu remplis ta mission... mission qui est de me servir, de me protéger et de garantir les intérêts du Val dans le royaume, de la manière que tu souhaites. »

Ashara s’assit sur une des épaisses racines du Barral et commença à exposer à la rousse ce qu’elle avait appris sur Lysa, Petyr, Cersei, Jon, les bâtards de Robert. Elle parla longuement, lui donnant tous les éléments nécessaires pour qu’elle choisisse sa voie et s’acquitte de sa tâche au mieux, en toute connaissance de cause.

« Choisis tes armes, mais choisis les avec discernement, car nous n’aurons pas le droit à l’erreur. »

***

Ashara le laissa à sa réflexion sans bouger d’un pouce, toujours debout face à lui, les yeux fixés sur lui mais vides. Plus le temps passait, plus les secondes s’égrainaient et se transformaient en minutes interminables, plus elle s’attendait à un refus et à une nouvelle dispute. Elle devait se faire violence pour ne pas pleurer, et plus encore pour ne pas s’effondrer. La fin de la Maison Arryn. Et c’était elle avec ce mariage arrangé par cette putain de Lysa qui allait en être la cause. Elle avait la nausée, elle avait chaud, elle avait du mal à respirer, elle e mit à trembler et serra ses petits poings pour tenir, comme elle l’avait fait tant de fois. Elle ne craquerait pas ! Elle était le Faucon Blanc !

Un compromis. Se répéta-t-elle intérieurement alors que Lyonel exposait les conclusions de sa si longue réflexion. Elle ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose, elle ne savait pas si elle pouvait accepter un compromis à ce sujet. Elle était perdue, elle ne s’attendait pas à ça, elle s’attendait à devoir exploser, pleurer, claquer des portes, appeler la Garde n’importe quoi, mais pas ça. Elle resta muette et bien que la vie soit revenue dans ses grands yeux bleus, aucune expression n’apparut sur son visage. Elle le laissa continuer sans lui offrir le moindre soutient, bien au contraire puisqu’elle portait de nouveau ce masque de froideur hautaine dont elle se parait devant tout ce qui n’était pas de sa famille. Le fait que sn époux accepte qu’elle garde son nom et que ses fils portent le nom de leur mère était déjà une chose excellente. Elle fut soulagée, bien que pas totalement satisfaite, loin de là, mais au moins, l’avenir de la maison était assuré, même si le présent du Val d’Arryn était soudain étrangement bigarré. Elle soupira et reprit un semblant d’humanité dans ses yeux et sur ses joues. Et voila qu’il lui proposait une autre solution, porter les deux noms. Ashara se mit à réfléchir à une vitesse fulgurante.

Ça n’est pas acceptable qu’un Corbray gouverne le Val, non, je ne peux accepter cela, mais un Corbray Arryn, oui, cela me semble mieux ! Arryn aurait été parfait, mais c’est compréhensible qu’il ne veuille pas sacrifier son nom pour le mien, oui, c’est un homme. Il doit rester un homme, devant les autres hommes, devant les Lords, devant le Roi. Il ne peut pas s’abaisser à oublier sa maison de naissance pour une femme, comme une femme… non. Ne gâchons pas tout. Que dirais Mestre Udo ? Il me dirait de la jouer fine. Il me dirait que je suis une femme mariée et que je dois obéissance à mon époux aussi. Très bien…

Elle posa un regard souriant et plein de bienveillance sur son mari et s’agenouilla entre les jambes du Noire-Epée avant de lui prendre le visage entre les mains et de répondre avec douceur :

« Ce serait une immense joie et un honneur pour moi que de porter votre nom, mon bien aimé seigneur époux. »

Elle l’embrassa avec tendresse et attendit de voir si la sauce avait pris.
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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 3 Icon_minitime12.08.13 16:06

Le Corbray s’était noyé dans les yeux adorables de sa jeune épouse et n’avait pu détacher son regard de cette dernière, si désirable, si gracieuse, si charmante... Jamais il n’aurait cru possible de tomber sous le charme de la Arryn... Et encore moins aussi rapidement !
Ce qui, au départ, était un mariage arrangé qui sentait le souffre et le complot s’était peu à peu transformé en une déroutante histoire où ses sentiments, trahis par des a priori stupides avaient laissé place à des sentiments naissants. Durant la nuit de noces, dont il avait encore partout sur le corps gardé des frissons de plaisir, il avait appris à la connaître, à la découvrir pour voir désormais en elle une femme bienveillante et attentionnée bien éloignée de celle, hautaine et froide, qui présidait aux destinées du Val... Si le Faucon Blanc se devait d’offrir à tous les seigneurs ou roturiers qui venaient la trouver un visage à la noblesse inaccessible et fière, la Ashara qu’il avait découverte n’était guère éloignée de la femme douce, à l’écoute et aimante dont il avait toujours rêvé en croyant qu’elle n’existait pas !
 
Son regard s’égara sur ses courbes splendides et sensuelles, sur ses bras et ses mains délicats qui décrivaient en gestes tout ce qu’elle formulait... Elle pensait toujours à tout, semblait-il, surprenante et impressionnante de maîtrise et d’à propos. Il fut tiré de ses contemplations silencieuses lorsqu’elle l’interrogea sur l’éventualité d’informer Stannis Baratheon de leurs récentes découvertes.
 
*Il a effectivement quitté Port-Réal à la mort de Lord Jon !*, réalisa-t-il soudain en prenant conscience qu’une fois encore elle avait raison. – Je pense que nous devrions garder tout ceci pour nous pour l’instant !, proposa-t-il alors. – Nous aurons effectivement besoin d’alliés et de soutien lorsque nous chercherons à faire éclater la vérité mais comme je vous le disais, il me semble que nous ne devrions pas risquer tout à la fois la suzeraineté du Val et les intrigues liées à la mort de Lord Jon et aux coucheries de Robert et Cersei... Ce n’est que mon avis et je pense que vous êtes plus à même de prendre les bonnes décisions en matière de politique... Le Noire-Epée était un combattant redouble, un guerrier de génie mais son expérience de la politique étaient insignifiantes au regard de celle dont pouvait se prévaloir son épouse... Toute jeune qu’elle était, Ashara n’en était pas moins une administratrice redoutable dont les nombreuses années d’expérience dans la régence du Val n’étaient qu’une probante confirmation de tout ce dont elle était capable en la matière ! *La tête et le bras !*, songea le Corbray. Si le Sire de Cordial ne se considérait pas comme inepte en matière de politique et d’administration, puisqu’il avait la charge de son propre fief depuis quelques années maintenant, il n’en demeurait pas moins conscient que son épouse partaient, en ce domaine précis, avec l’avantage non négligeable d’une longue et rassurante expérience...
 
Pourtant, elle prouva encore sa bienveillance et sa volonté de l’inclure dans tout ce qui concernait l’administration du Val en lui demandant son avis sur une autre question d’importance... Les Portes de la Lune. Devaient-ils en faire don à Lord Nestor Royce, en remerciement pour ces nombreuses années de bons et loyaux services...
L’idée était bonne mais quelque chose, pourtant, dérangeait le Corbray, là-dedans... Il ne parvenait pas à savoir quoi mais la proposition le dérangeait. Un don de cette importance était des plus gratifiants et il ne ferait nul doute que Lord Nestor serait infiniment touché et redevable de la chose mais les Portes de la Lune étaient tout de même une possession Arryn ! Et elle voulait en déposséder sa famille ? Il ne comprenait pas. Il y avait tant d’autres marques d’estime et tant de récompenses à imaginer avant d’envisager la possibilité de se séparer des Portes... D’autant que, comme elle s’empressa de le rappeler, les Portes de la Lune étaient la résidence d’hiver des Arryn qui ne pouvaient pas résider aux Eyrié lorsque la neige et le gel s’emparaient des Montagnes de la Lune...
 
Le Sire de Cordial estima qu’il était de son devoir de lui répondre en toute sincérité.
 
– Je ne sais quoi vous dire concernant les Portes de la Lune... Il est évident que Lord Nestor a beaucoup fait pour le Val et qu’il serait enchanté et infiniment reconnaissant que vous lui fassiez don de la forteresse mais... Il n’était pas un Arryn ! Il ne l’avait jamais été et ne le serait jamais mais son épouse appartenait à cette grande lignée et les sentiments qui l’animaient pour elle étaient tels, et ses promesses d’aide et de protection avaient étaient formulés en ce sens, qu’il se devait de la mettre en garde et de tout faire pour préserver les intérêts de son épouse. – Je ne pense pas que lui faire don des Portes de la Lune soit opportun. Si vous devez le récompenser pour ses états de service ou son investissement pour le Val, trouvez un autre moyen mais ne vous défaites pas de la forteresse ! Vous l’avez dit vous-même, c’est la résidence d’hiver des Arryn depuis les Rois de la Montagne ! Il s’arrêta net, son regard soudain happé par les lacs azurs des yeux de sa jeune épouse. – Enfin. Les Portes de la Lune vous appartiennent. Elles ne sont pas miennes. Vous ferez ce que vous jugerez le plus approprié... Je n’ai pas mon mot à dire là-dessus... En cas de besoin, nous pourrons séjourner à Cordial pour l’hiver !
 
Il lui sourit une nouvelle fois, conscient qu’elle engageait envers lui beaucoup de confiance pour lui demander ainsi son avis sur des choses ne le concernant finalement qu’à travers elle... Mais il tenait vraiment à elle. Et de plus en plus ; il lui semblait qu’il désirait son bonheur plus que tout et avant toutes choses. Si elle voulait son avis, il le lui donnerait. Si elle avait besoin de soutien ou de protection, il les lui offrirait... Elle était tout désormais pour lui et il tenait à elle plus qu’à lui-même. L’égoïste fêtard et bagarreur irréfléchi et invétéré n’avait aucune place aux côtés d’une telle femme... Et bien qu’il était conscient de tous ses défauts, il souhaitait que ceux-ci s’estompent peu à peu au contact d’Ashara afin qu’elle puisse compter sur lui en toute quiétude... Il désirait plus que tout qu’elle l’aime...  
 

◊     ◊
 
Lorsqu’il prit la parole pour livrer tout ce qu’il avait sur le cœur concernant son nom de famille et celui qu’elle porterait désormais, il fit de violents efforts pour mettre de côté toutes les réactions impulsives et machistes qui étaient montées en lui instinctivement. Il l’avait déjà déçue une fois, il ne voulait pas recommencer. Il ne voulait pas qu’elle doute de lui ou de son amour pour elle. Aussi tut-il tout ce qu’il pensait spontanément pour prendre le temps nécessaire à une réflexion poussée et une analyse appropriée de la question.
Pendant ce temps, son épouse resta debout face à lui, immobile et absente, à nouveau distante de lui, le regard perdu et les poings crispés...
 
Lorsqu’il eut achevé de lui donner son avis, elle consentit enfin à exprimer un peu d’humanité et à délaisser ce masque de neutralité froide derrière lequel elle venait de se réfugier pour lui sourire, enfin, de ce sourire si tendre et si bienveillante qui le faisait fondre. Et lorsqu’elle s’agenouilla entre ses jambes et lui prit le visage avec douceur, il se sentit plein de vie à nouveau...
 
« Ce serait une immense joie et un honneur pour moi que de porter votre nom, mon bien aimé seigneur époux. »
 
Et elle l’embrassa tendrement. Tout ce dont avait besoin le Noire-Epée en cet instant... Il acquiesça et sut, dès lors, que plus rien ne pourrait les opposer... Jamais plus !
 
Il répondit à son baiser par un autre plus fougueux et intense, plus long aussi.
 
– Demain nous partons pour Cordial, mon amour... Dame ma Mère sera enchantée de faire votre connaissance ! Et je serai très fier de revenir chez moi avec vous à mon bras ! Il pensait aux trois présents qu’il avait demandé qu’on préparât pour elle et, bien que l’un d’entre eux ne pourrait lui être offert dès leur arrivée à Cordial, les autres attendaient déjà là-bas leur jolie destinataire... Il ingorait si cela lui plairait mais l’espérait toutefois, convaincu que ce qu’il avait cru comprendre d’elle en la découvrant réellement durant ces derniers jours était suffisamment bien ressenti et garantirait la réussite des présents pour sa femme.
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Ashara Arryn




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Ashara Arryn
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 Alors que Lyonel lui donnait les rênes de la politique, elle soupira et baissa la tête. Elle était à la fois soulagée qu’il soit décidé à l’écouter et à suivre ses conseils et un peu déçue qu’il ne donne pas son avis avec toute l’autorité dont il pouvait faire preuve au lit et sur le champ de bataille d’après ce qu’elle savait.

« A vrai dire, s’il ne tenait qu’à moi et qu’il ne s’agissait que des intrigues de Port-Real, nous serions restés ici, à l’abri, et j’aurais laissé les autres s’entretuer en recevant ma missive. Mais ce n’est pas le cas. Il faut que nous fassions payer Lysa et Petyr, or j’ai besoin d’elle pour dire la vérité au Roi sur Littlefinger. De plus, vous devez récupère le titre de chef des armées du Val des mains de cet infâme Jaime et éloigner à tout prix les Lannister de notre fief. Enfin, il y a Durran et je ne saurais trahir la mémoire de Jon en ne l’aidant pas à accéder au trône à la place de Joffrey. Nous avons besoin du Roi autant que le Royaume a besoin de nous. Mais vous avez raison, c’est très risqué de vouloir faire éclater toutes les vérités en même temps. Cependant, tout s’imbrique et je ne sais pas comment aborder un sujet avec le Roi tout en oubliant le reste. A moins que… » Elle plissa les yeux. « A moins que nous n’allions réellement à Port-Real que pour demander justice et faire exécuter Lysa et Petyr. Puis nous remonterons aux Eyriés en laissant un mot à Eddard Stark. Je ne sais pas. » Elle soupira en baissant la tête et prit les mains de son époux, replongeant ses yeux dans les siens. « Je crois qu’il faut voir ça comme une guerre, les batailles pourraient en être tout aussi sanglantes et la stratégie doit être sûre. » Elle sourit. « Mais je pense que nous sommes tous deux très fatigués, je le suis en tout cas, et un peu chamboulée par tout cela. Un peu de repos sans penser à tout ça nous fera l plus grand bien. Nous en reparlerons plus tard et en attendant, effectivement, gardons cela pour nous seuls, vous, moi et Raymar. »

Quand il lui répondit au sujet des Portes de la Lune, elle sourit tendrement et baissa la tête puis la secoua alors qu’il disait qu’elles ne lui appartenaient pas. Sa sincérité la touchait, mais il était temps qu’il prenne conscience qu’il n’était plus uniquement le Sire de Cordial et l’époux de la Suzeraine du Val.

« Bien sur que si elles vous appartiennent. Les Eyriés, les Portes de la Lune, les terres des Arryn et tout le Val est à vous désormais, mettez vous bien ça dans la tête. Je serais toujours pour vous un soutien absolu, je vous apporterais conseils et réconfort, je vous dirais tout ce que je sais, mais désormais, c’est vous qui gouvernez le Val. Malgré mon titre de Suzeraine, je ne suis que l’épouse du Suzerain du Val d’Arryn, et je n’ai que faire d’être plus tant que vous êtes à même de faire prosterner votre fief. Et si vous vous inquiétez des dernières volontés de Lord Jon qui me confient le Val, je peux vous rassurez. Il savait que je ferais le bon choix et que j’épouserais un homme capable d’assumer cette lourde tâche. Il savait aussi que je pourrais le conseiller. Mais une région dirigée par une femme apparaît toujours comme une proie facile, et ça aussi il le savait… Il ne m’aurait pas légué le Val plutôt qu’à son fils s’il avait pensé que je garderais le pouvoir pour moi seule comme il craignait certainement que se serait le cas de Lysa. De plus, même si je l’avais voulut, et je ne souhaite de toute manière pas vous évincer, le monde n’est pas prêt à voir la figure du père reléguée au second plan. Ce serait idiot de ma part de forcer les choses, j’y mettrais en danger le Val ainsi que notre mariage et ce sur quoi repose la société et qui la tient ordonnée. »

Elle lui laissa le temps de digérer tout ça en ne reprenant pas tout de suite le sujet des Portes de la Lune même si l’idée de Cordial était intéressante aussi. Mais il avait raison sur un point, Les Portes de la Lune était propriété des Rois de la Montagne et du Val et, s’ils avaient besoin des terres attenantes, et de la forteresse pour l’hiver, c’était surtout un symbole de leur pouvoir.

« Le fait est que, lorsque je suis arrivée avant-hier, j’ai discuté avec Nestor et je lui aie plus ou moins promis les Portes. Evidemment à ce moment là j’étais loin de me douter que ce pouvoir serait bientôt entre mes mains, cela n’avait aucune conséquence de dénigrer la gratitude de Lysa en lui faisant miroiter cette possibilité. Mais malgré tout, erreur ou non, je dois tenir mes engagements. De plus, Nestor est aussi un cousin par ma mère, et un Royce. Il nous recevra toujours en hiver et nous serons comme chez nous puisqu’il fait partie de la famille. Et gratifié un loyal serviteur du Val doublé du cousin de mon grand père qui est l’un des Lords les plus importants de Val et un allié indéfectible me semble valoir le sacrifice. Quand à Cordial oui, nous pourrions y résider aussi. Nous aviserons en temps et en heure. En attendant, laissez-moi profiter un peu de mon époux que je n’ai pas vu de la journée. »

Ashara lui sourit et prit l’une de ses mains dans la sienne pour l’embrasser et la poser sur sa joue, puis ferma les yeux un instant.

Plus tard, elle irait chercher Haelgara pour la payer et connaître sa réponse. La sauvageonne serait un allié précieux dans leur entreprise.

***

Ashara allait demander s’il comptait lui aussi mêler son nom au sien, mais il l’embrassa avec une telle passion qu’elle ne put plus parler et que toute la tension née de cette conversation avait disparue. Elle verrait bien… Elle verrait plus tard… Peu importe… Il la faisait fondre avec ses baisers.

« Et moi très heureuse que vous me présentiez à votre famille avec fierté, mon bien aimé. J’ai hâte de rencontrer les vôtres. »

Elle aussi avait des présents pour lui, les missives étaient en route et bientôt les présents le seraient aussi. Elle espérait de tout son cœur qu’ils lui fassent plaisir et scellerait à jamais l’amour qu’ils se portaient désormais. Le drap de leur nuit de noces avait été présenté aux Valois et avait trôné telle une oriflamme accrochée au mur au dessus de la table d’honneur encadré de deux longues bannières écarlates en signe de virginité. Et aussi étrange cela puisse paraître, elle était très fière que tous sachent qu’elle s’était donnée à lui, toute entière et intacte. La tâche de sang était plutôt impressionnante tant par sa taille que par sa couleur intense, elle avait saigné presque toute la nuit. La douleur n’était plus qu’un lointain souvenir. Elle aimait cet homme, et il la rendait heureuse autant qu’il la rendait meilleure. Elle lui avait offert quelque chose qu’elle n’aurait offert à personne d’autre, quelque chose qu’elle conservait comme un trésor, quelque chose qui représentait son honneur. Désormais, son être, son âme, son corps et son honneur étaient à lui seul. Il avait l’honneur d’une Arryn entre les mains et il le méritait. Elle attira son visage vers elle et l’embrassa longuement avec une infinie tendresse mêlée de toute la passion de leurs relation naissante.
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The Raven




The Raven
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Un petit air de rébellion
Event
Après ces nouvelles ayant jeté un froid lors d’un banquet du Val, le mariage de la nièce de l’ancienne main du Roi n’avait pas été des plus joyeux. Entre décision secrète, manipulation, révélations, rapprochements surprenants, devoir, complots et procès, le Val d’Arryn avait changé. A la tête de cette région montagneuse, ne se tenait plus Lysa Arryn mais sa nièce Ashara Arryn marié à Lord Lyonel Corbray. Le petit Robin Arryn était complètement déboussolé. Lysa fut accusé de trahison et son procès s’acheva sur une demande de duel judiciaire de sa part. Mais dans la nuit, un face à face avec sa nièce contraint l’ancienne régente du Val à dire la vérité sur la mort de Jon Arryn. Dame Lysa Arryn avait peut-être réussi à rallonger son espérance de vie de quelques semaines grâce à ses aveux abominables. Car en plus d’avoir avoué le meurtre de feu son mari, Lady Lysa avait donné le nom de son complice. Lord Petyr Baelish, grand argentier du Roi aussi connu sous le nom de Littlefinger.

La nièce de Jon, souhaite désormais faire juger cette affaire devant le Roi. Un voyage vers la capitale des Sept Couronnes se prépare. La troupe du Val composée du nouveau Sire des Eyrié et de sa Dame, de la Garde Ailée et de la Garde Grise ainsi que de quelques nouvelles recrues et bien sur de la prisonnière Lady Lysa et de son garde personnel, Ser Brynden Tully partira de Cordial. Cela n'est un secret pour personne, mais qui peut se targuer de savoir ce que la jeune femme apporte dans ses bagages... Après le sanglant Banquet du Roi, les nouvelles apportées par le Noir-Épée et le Faucon Blanc risquent fort de déplaire au grand Robert Baratheon. L’ambiance qui régnera ses prochaines semaines dans la capitale risque d'être pleine de tension.

Le réseau d’espionnage de Lord Baelish est-il suffisamment grand pour avoir encore un coup d’avance face à cela ? Lord Varys lui révélera-t-il ce qu'il soupçonne, mais dont même lui n'a pas eut la confirmation ?
Car oui, Ashara Arryn a fait des découvertes plus que surprenantes. Des découvertes qui vont jeter un froid et des doutes sur la légitimité du Royaume et de ses héritiers. La Reine sera-t-elle suffisamment intelligente pour expliquer la nature blonde de ses enfants ? Et comment réagira la cour en apprenant qu’un jeune homme brun, aux yeux noisette ressemblant étrangement au Roi dans sa jeunesse, est toujours en vie, comment réagiront-ils lorsqu’ils apprendront que le prince Durran Baratheon a survécut à son empoisonnement et qu’il a été sauvé par Jon Arryn en personne ?

Le jeu des trônes est relancé. Les tensions sont grandes, la guerre menace d’éclater. Le Roi saura-t-il faire face à cela ?


© Belzébuth


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