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[Quête] Indomptable

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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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MessageSujet: [Quête] Indomptable [Quête] Indomptable Icon_minitime21.08.16 16:03



Indomptable






An 299 – Lune 9 – Semaine 3 – Jour 1

Le temps s’était nettement rafraîchit ses dernières semaines, heureusement, jusqu’à maintenant Ashara et la suite qui l’accompagnait pour l’occasion avaient bénéficié d’un ciel dégagé et de journées fraîches mais ensoleillées. Le terrain était sec, le chariot qui transportait le cercueil contenant les ossements de Lyonel avançait, lentement, certes, mais sans mal sur cette portion de route qui joignait la demeure des Arryn avec Cordial. Devant lui, la Garde Grise, la Garde Ailée et la Suzeraine du Val, toute de noir vêtue, une ample robe de velours de jais, un voile de crêpe à travers lequel on distinguait à peine ses traits. Derrière lui, la longue file des hommes du Val, chevaliers, simples soldats, nobles et hommes du peuples qui avaient tenus à accompagner leur Suzerain jusqu'à son ultime demeure. Beaucoup auraient voulut être présent, mais une bonne partie de l'ost avait été mobilisé pour aller prêter main forte au Conflans, de nouveau victime des Fer-Nés. Une centaine de volontaires avaient, quand à eux, pris la route pour le Mur afin de renforcer les effectifs de la Garde de Nuit contre la menace grandissante des Autres.

Elle prendrait ensuite la mer pour Goëville où elle devait recevoir la flotte que lui envoyait la Reine pour la remercier de son sacrifice, ça et bien d’autres choses. Mais d'abord, elle devait lui dire au revoir. Elle aurait aimé le garder auprès d’elle aux Eyrié, égoïstement, elle avait longuement hésité, mais elle pensait sincèrement qu’il préférait reposer parmi les siens, chez lui, dans la forteresse dont il n’avait jamais voulu quitter le nom ni les couleurs malgré son insistance. Cette pensée la fit sourire. Ah les hommes… Il aimait Cordial, il l'avait dans la peau, elle ne voulait pas l'en séparer, pas plus qu'elle ne voulait qu'il soit séparé de sa famille, de sa mère qui après avoir enterré un époux allait enterré son fils ainé, de ses frères, particulièrement de Lyn à qui elle avait quelque chose d'important à rendre...

Elle se retourna sur sa selle un bref instant, le temps d’apercevoir tous ces gens qui, au lieu de rentrer chez eux, avaient choisi de la suivre, tous ceux qui étaient partis à Vivesaigues ou dans le Nord, tous ceux qui ne reviendraient pas de ses deux voyages autrement plus périlleux. Elle en avait les larmes aux yeux, tout l’amour et toute la confiance qu’ils lui avaient témoignés depuis l’annonce de la mort de son époux, et encore aujourd’hui, ils étaient là. Elle eut une pensée pour Nyella, elle aussi en route vers son destin. Ils méritaient bien se sacrifice et tous les autres, ceux qu’elle avait déjà fait et ceux qu’elle devrait encore faire. Leur fidélité et leur loyauté, leur force et leur unité dans l’adversité, elle était tellement fier de son peuple. Ils méritaient plus qu’elle ne pourrait jamais leur offrir mais elle ferait de son mieux pour se montrer digne d’eux.

La longue colonne aux cœurs lourds et affligés traversait les montagnes dont les cimes commençaient à se couvrir de neige. Sur le chemin, les habitants des hameaux qu'ils traversaient regardaient passer leur suzeraine dans un silence respectueux plein de compassion et d’amour, tous partageant sa peine. Après son passage les petites filles chuchotaient : « Comme elle est belle, j’aimerais lui ressembler quand je serais grande » et les petits garçons de rétorquer qu’eux voudraient bien l’épouser s’ils pouvaient. Quant aux adultes, tous soulignaient sa dignité, sa sagesse, tous lui juraient fidélité en silence, car nul mot n’était nécessaire pour lui rendre hommage et pour accompagner son défunt mari jusqu’à la tombe, tous le savaient et tous se taisaient. Parfois, les enfants venaient jeter des fleurs sur son chemin, les fleurs de la Montagne et du Val, les plus belles fleurs du monde, pour rendre son voyage plus doux et l’aider à avancer, la porter vers de meilleurs hospices. Certaines femmes qui avaient, elles aussi, peut-être, perdu un mari, un frère ou un fils dans cette guerre ou une précédente accompagnaient le chariot de Lyonel sur quelques miles ou sur des centaines. Vêtues de noir, elles pleuraient sur ce mort et tous les autres, brisant de leurs sanglots lancinants le silence du funèbre cortège.

Ashara avait fait vœux de silence. Elle ne parlerait pas tant que son époux ne serait pas rentré chez lui. Mais elle avait d’ores et déjà pleuré toutes les larmes de son corps pour son époux, elle ne pleurerait plus, elle laissait les autres le faire pour elle et cela lui faisait du bien. Cela lui faisait aussi un bien fou de voir son peuple derrière elle comme jamais elle ne l’avait vu, ils la portaient, ils l’encourageaient. Elle ne pouvait pas leur sourire, elle ne pouvait pas leur parler, le temps était au silence et au recueillement, mais ils lui gonflaient le cœur d’amour et d’orgueil en la suivant ainsi. Elle montait pour l’occasion, Val Cordial, le palefroi noir offert à son époux il y a si peu de temps encore, lorsque la vie leur souriait. Quand à Montagne Noire, son destrier, il était attaché au tombereau, comme si, feu son Seigneur, bientôt, allait s’éveiller et en sortir de son lourd cercueil de marbre pour l’enfourcher. Artys était entre de bonnes mains dans un autre chariot bien gardé, juste derrière celui de son père, dans les bras d'une camériste.

Cette nuit là, elle fut réveillée par le nourrisson, cela arrivait souvent, mais cette fois, elle ne parvint pas à retrouver le sommeil, ce qui était bien plus rare, souvent fatiguée qu’elle était. Alors, après avoir recouché l’enfant, elle s’enroula dans une lourde cape de fourrure et sortit prendre l’air. La pleine lune donnait à la montagne alentours des airs fantomatiques, la roche grise, tantôt dans l’ombre tantôt dans la lumière, dessinait des formes acérées qui semblaient prête à se refermer sur elle comme une grande gueule affamée. Mais c’était là sa Montagne, son Val, et oh, comme c’était beau. Elle s’assit sur une pierre et ferma les yeux quelques instants, se laissant gagner par le silence, effleurer par la brise fraîche, envahir par l’air sentant la pierre et la neige. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, il était là, émergeant d’une nappe de brume. Un lynx de fumée.

Est qu’elle avait peur ? Oui. Face à cet animal sauvage qui était seulement à une dizaine de mètre et pourrait lui fondre dessus en quelques secondes. Oui, elle avait peur, et à raison. Mais elle était surtout subjuguée par la beauté à la fois solennelle et farouche de cet animal. Il lui ressemblait...
Elle n’en avait jamais vu d’aussi près. Pourquoi était-il venu si près du camp des hommes, malgré les feux, les tours de garde ? Pourquoi était-il là, comment avait-il pu s’approcher si près ? Si ça avait été pour manger un cheval, ledit cheval serait déjà en train de hurler face au trépas. Pourquoi était-il là ? Elle aurait pu aller chercher son arc, mais elle n’osa pas bouger de peur d’abîmer ce tableau qu’elle voulait graver dans sa mémoire. Le majestueux félin blanc taché de noir lui faisant face, perché sur un promontoire rocheux, la fixant de son regard qui, à la faveur de la nuit, paraissait argenté. Une énorme lune juste au-dessus de lui, des nappes de brouillard épais qui tantôt le dissimulait tantôt le laissait apparaître comme le fantôme d’un temps révolu, l’âge des héros, l’âge des premiers hommes et des enfants de la forêt, un âge où la magie et la nature régnaient en maître sur les hommes effrayés.

Comment ne pas y voir un signe ? L’apparition semblait si irréelle. Elle le regarda de longues minutes. Respirant doucement, comme si le moindre bruit autre que celui du vent allait le faire disparaître à la manière d’un mirage. Il ne bougeait pas, continuant, lui aussi de observer la jeune femme sans bouger, comme une statue de neige. La peur était toujours présente, mais s’estompait pour laisser toute la place à une admiration mystique. C’était comme si le Lynx prenait possession d’elle, de son esprit, même de son corps. Il lui sembla qu’elle sentait son sang s’écouler dans ses veines avec une nouvelle acuité, que sa vision se faisait pus perçante, que son odorat s’aiguisait (1).

Un bruit de métal derrière elle et le charme fut rompu, le Lynx disparut en moins d’une seconde et s’enfuit dans la montagne. Elle soupira, continuant à regarder le dernier endroit où elle l’avait vu comme une promesse qu’ils se reverraient.

__ Tout va bien Ash’ ? Je l’ai vu ! Il allait attaquer ! »
J'en doute, il aurait pu le faire bien avant...

Le jeune chevalier ne comprit pas très bien l’attitude de sa suzeraine qui prit congé sans rien dire après l’avoir regardé d’un ait las. Elle n’avait pas crié, elle aurait dû ! Ce lynx de fumée, une des créatures les plus dangereuses qu’on pouvait croiser dans ses montagnes, il allait attaquer, il était là en train de l’observer avant de lui bondir dessus, non ? Il avait bien fait d’intervenir, se rendait-elle compte ? Était-elle devenue totalement irresponsable ? L’avait-il envoûté ?

***

Les jours qui suivirent et jusqu’à ce qu’ils arrivent à Cordial, Ashara observa les rochers et aperçu le Lynx à plusieurs reprises, lointain et inaccessible, mais néanmoins présent, comme si lui aussi, il suivait le cortège.


Spoiler:


Dernière édition par Ashara Arryn le 07.11.16 15:43, édité 1 fois
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Ashara Arryn




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MessageSujet: Re: [Quête] Indomptable [Quête] Indomptable Icon_minitime27.08.16 11:18



An 299 – Lune 9 – Semaine 3 – Jour 4

Le regard azur d’Ashara embrassa le profond fjord de Cordial, suspendant le temps et la lente marche quelques instants. La dernière fois qu’elle avait aperçu ce paysage, elle était une jeune mariée amoureuse et heureuse malgré les dangers qui la guettaient, elle et son époux, aujourd’hui, elle était veuve et mère, seule à la tête de la plus belle région de Westeros. En cet instant, alors que depuis quelques semaines, le désespoir et le chagrin avaient peu à peu laissé place à la force du devoir, elle versa une larme qui, coulant sur sa joue jusqu’à sa bouche, vint se noyer dans un léger sourire. Ce magnifique paysage, cette forteresse qui se dressait au bord de l’eau, cet endroit chargé d’histoire et ce nom qu’il n’avait jamais voulu abandonner. En un sens elle comprenait, elle avait el même sentiment pour le Val d’Arryn que lui pour ses terres, mais il n’avait pas eu le temps de se rendre à l’évidence et de revoir ses priorités. Elle gardait la conviction, que, tôt ou tard, il n’aurait eu d’autre choix que de choisir entre Cordial et le Val entre Corbray et Arryn, qu’il aurait bien fini par entendre raison, qu’on ne pouvait pas être à la fois à la tête d’une région et d’un fief secondaire. Vouloir tirer ces deux lièvres là à la fois aurait risqué de mettre les deux gouvernances en grand péril, il devait donner Cordial et les titres inhérents à Lyn et devenir le seul Suzerain du Val et le Suzerain du Val seul et arrêter une bonne fois pour toute de vouloir jouer sur les deux tableaux.

La brune secoua la tête et Val Cordial aussi, demandant un peu de mou dans les rênes qu’elle s’était mise à serrer plus fort au cours de sa réflexion. Elle avait déjà pensé à ça un millier de fois, toujours, depuis leur première dispute à ce sujet, avec une certaine exaspération qui n’avait cessé de croitre à mesure qu’il refusait d’entendre raison. Elle se rendait compte que l’agacement était toujours bien présent, malgré la mort prématurée de Lyonel et même si tout cela n’avait aujourd’hui plus aucun sens. Elle avait décidé, en son absence de ne point apposer le nom Corbray à celui d’Arryn pour Artys, et espérait le retour de son Seigneur pour avoir l’occasion d’en discuter une dernière fois avec lui et de le convaincre que c’était la seule chose à faire. Elle s’en était voulu, tellement, lorsqu’elle avait appris qu’au lieu de cette énième dispute qu’elle attendait de pied ferme, elle ne recevrait que des os. Peut-être même avait-elle autant pleuré de sa solitude, du deuil de cet amour intense et trop court qu’ils avaient partagés et de voir son fils grandir sans son père que parce qu’il manquerait toujours cette explication dans leur histoire. Ainsi, ils se quittaient sans que le Noir Epée n’ait finalement compris qu’elle avait raison.

La jeune femme ne l’entendrait donc pas s’obstiner dans une voie qui n’avait aucun sens et qui risquait de leur porter préjudice à tous, elle comprit, Artys surtout. Elle ne l’entendrait pas élever le ton et elle ne pourrait pas à son tour, élever le ton. Elle aurait bien aimé savourer cette dernière bataille et sa victoire. La manière douce n’avait pas fonctionné, donc cette fois-ci elle était ben décidée à ne pas reculer, à ne faire aucun pas en arrière en espérant qu’il se rendrait compte de lui-même de son erreur et ferait le prochain pas dans la bonne direction. Mais elle avait appris alors, que les hommes étaient aussi incapables de voir ce qu’ils doivent aux femmes que de reconnaitre leurs erreurs et d’en tirer les leçons qui s’imposent. Comme si un pas en arrière risquait de leur couper définitivement les parties, les pauvres petits, si attachés à un zizi et une paire de couilles que leur cerveau se montre incapable de réfléchir sans s’y référer.

Merci Lyonel de m’avoir montré cela. Merci mon bien aimé, de m’avoir aussi fait connaitre l’amour, la passion, la fierté d’être à ton bras, la joie d’être ta femme. Merci de m’avoir donné ce fils dans les yeux duquel je te vois chaque jour que les Sept font sans amertume et sans tristesse désormais, ce fils qui ne porte que mon nom, mais qui portera notre histoire à tous les deux. Merci aussi de m’avoir prouvé par ton absence que je suis mieux sans toi, que, dans ce monde, le seule moyen pour une femme d’obtenir l’indépendance et la considération qui lui revient, c’est de n’être plus attachée à aucun homme, ni père, ni grand père, ni oncle, ni, surtout, époux. Ainsi, puisqu’il n’est pas question d’être vieille fille, car elles sont moins considérées encore que des prostituées, la seule solution est donc le veuvage, et ce, le plus tôt possible pour avoir tout le temps d’en profiter. Oui messieurs, par votre manque de considération, vous en nous donnez d’autre choix de d’apprécier votre mort plus que notre vie commune, et ce même lorsqu’elle a été heureuse, alors je ne parle même pas de tous ses mariages horribles qui ont court, mépris, absence de sentiments, dégout, violence. Et dire qu’il y a encore des hommes en vie, parfois je me demande ce que font les femmes, elles montrent une infinie patience à votre égard, peut-être devraient-elle cesser de vous prendre en pitié puisque vous avez si peu pitié d’elles. Enfin, j’ai eu la chance de ne pas avoir à choisir moi-même entre être épouse et être veuve, les Dieux ont décidé pour moi. Mais je n’ai jamais été aussi aimé que depuis que je porte le deuil, je n’ai jamais été aussi puissante que depuis que je suis veuve, je n’ai plus à négocier avec qui que ce soit avant de prendre des décisions, plus personne pour m’empêcher de gouverner comme je l’entends. Nul homme pour détruire, par orgueil, tout ce que j’essaye de construire, par amour, ni pour placer son petit honneur personnel avant les intérêts du peuple. Et je m’appelle à nouveau Lady Ashara Arryn…

La Suzeraine sourit de plus belle, à la fois contente d’avoir retrouvé son nom, et moqueuse de cette bataille qui, désormais, n’avait plus grande importance. Cependant, il y avait encore un homme qui se plaçait en travers de son chemin et l’empêchait de faire tout cela. Cet homme s’appelait Lord Eddard Stark et, alors qu’ils auraient dû être alliés, amis même peut-être, il ne lui avait offert que mépris et manque de respect, envers elle et envers tout son peuple. Cet homme n’était ni son père, ni son époux, il n’était rien pour elle, elle ne lui devait rien. Au contraire, il lui devait probablement plus qu’elle ne lui devrait jamais, et il l’avait bien vite oublié pour la renvoyer à sa condition de femme qui ne devait surtout demander aucun compte, ni reconnaissance, rien, qui devait enfanter et se taire. En la traitant ainsi, non seulement il manquait de respect à tous les Valois, a Lord Jon Arryn aussi puisque c’était lui, son mentor, qui avait fit de la brune son héritière. Mais surtout, il empêchait Ashara de tout mettre en œuvre pour que sa région, et donc ses gens, prospèrent, du plus important vassal au plus insignifiant roturier. Pour qui se prenait-il donc ? Pourquoi l’avait-il pris en grippe ainsi ? Que c’était-il donc passé pour que le respect qu’elle lui portait avant de véritablement le connaitre se mue en haine ? Plus la jeune femme y réfléchissait et plus elle voyait dans le comportement de Ned à son égard une injustice gratuite due à son sexe seul. Plus elle pensait que si elle avait été un homme, il ne se serait jamais permis de la traiter ainsi, l’aurait remercié et lui aurait accordé ce qu’elle demandait, il l’aurait écoutée et aurait pris en compte ses remarques et ses conseils, instaurant une relation de confiance, de respect mutuel et d’entraide réelle. Si elle avait été un homme, ils auraient été alliés et amis, mais le simple fait qu’elle soit une femme empêchait toute relation de ce type aux yeux de la Main du Roi et ce malgré le fait qu’elle avait prouvé sa loyauté et son courage, qu’elle avait largement prouvé valoir autant qu’un homme autant en matière politique qu’en matière militaire. Cette injustice était difficile à digérer, mais elle était une nouvelle justification au mépris qu’elle portait aux hommes, son fils excepté.

Toujours vêtue de sa robe et de son voile noir, elle se remit en marche et descendit jusqu’à la demeure des Corbray avec le tombereau qui contenait le cercueil, les hommes de la garde ailée, ceux de la garde grise et ceux qui les avaient accompagnés. Le silence s’était fait plus profond depuis qu’ils étaient sur les terres de Lyonel, désormais sous autorité de Lord Lyn, le deuil des gens qu’ils croisaient était palpable, plus que jamais, même si elle avait pu constater que tout le Val, ou presque, pleurait son Suzerain. Ils étaient là, sur le perron de leur château, Lyn, Lucas, Lady Lyana, mais aussi Mestre Erald, Garry Borrell et Ser Garlan Rowan. Pauvre Dame de Cordial, perdre un époux était une chose, somme toute courante et pas si grave, même si elle semblait en être accablée, autant que la Suzeraine au début, mais perdre un fils, c’était une idée insupportable pour la brune que de perdre son enfant, et elle éprouvait toute la compassion possible envers celle qui lui avait donné son fils ainé et qui, désormais, ne voyait revenir qu’un mort.

La jeune veuve mit pied à terre et attendit qu’on ouvre le charriot qui transportait Lyonel. Tous les membres de la Garde Grise et de la Garde Ailée se réunirent avec quelques hommes de plus pour faire glisser le lourd cercueil du défunt Suzerain du Val d’Arryn hors du tombereau puis le porter jusqu’à la famille. Ashara avait pris une épée dans la carriole et suivait lentement son époux en silence, la lame posée sur ses deux mains portées en avant. Le cercueil était en marbre blanc niellé de bleu, comme la pierre qui avait servi pour construire les Eyrié, il était finement sculpté de scènes représentant la vie de Lyonel, une vie quelque peu magnifiée. Le couvercle représentait un bouclier et une épée aux couleurs de Cordial, sertis de pièces d’argent, d’acier noir et de bronze ainsi que de pierres précieuses, diamants noirs et rubis, le tout représentant les corbeaux et les cœurs Corbray et au centre du bouclier, un corbeau et un faucon entremêlés avec une lune d’argent au-dessus et un cœur de rubis en dessous. Evidemment, l’ensemble pesait extrêmement lourd, d’où le nombre d’hommes qu’il fallait pour le porter et la fatigue des chevaux qui l’avaient tiré tout ce temps. Le cercueil devait faire une halte au septuaire pour la veillée avant de rejoindre les ancêtres de Lyonel, mais Ashara continua son chemin vers sa belle-famille, portant toujours l’épée qu’elle présenta à Lyn. Dame affliction n’avait jamais aussi bien porté son nom qu’en cet instant où la Dame des Eyrié transmettait sans un mot, l’épée Corbray, le titre de Lord et les devoirs associés au frère de son époux. Elle aurait pu faire main basse sur l’ensemble, grâce à son fils et à l’entêtement de Lyonel de vouloir garder les deux noms et de ne pas léguer Cordial à Lyn directement, mais ça n’était pas son genre.

Son pèlerinage touchait à sa fin, le lendemain, une fois Lyonel dans la crypte, elle briserait son vœu de silence et pourrait dire tout son chagrin et tout son soutien à Lyana et à ses fils, mais pas tout de suite. Pour le moment, elle tenait à garder l’instant solennel et la passation se passait de longs discours. De plus, elle avait encore besoin de ce silence pour se recueillir, que ce soit dans le Septuaire auprès de son époux, mais aussi partout en ces lieux qui portaient un souvenir fugace et bien trop courts et qu’elle ne reverrait probablement plus avant longtemps.


Dernière édition par Ashara Arryn le 07.11.16 15:44, édité 1 fois
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The Fate




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MessageSujet: Re: [Quête] Indomptable [Quête] Indomptable Icon_minitime27.08.16 11:18

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Ashara Arryn




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MessageSujet: Re: [Quête] Indomptable [Quête] Indomptable Icon_minitime23.02.19 0:57

An 299 – Lune 9 – Semaine 3 – Jour 5

Ashara passa toute la nuit à veiller son époux, debout, sans dire un mot, changeant d'appuis quand elle se sentait chancelante, où à genoux les mains jointes devant elle et la tête baissée. Heureusement les appels de ses suivantes pour les tétées d'Artys qu'elle faisait au calme dans ses appartements lui donnaient un peu de répit, sans pour autant qu'elle flanche aux yeux du monde. Peu à peu le septuaire se vida, d'abord les gens de Cordial, puis les membres de la garde ailée et de la garde grise et enfin la famille du défunt. Sa mère resta encore un long moment mais finit par quitter les lieux la laissant enfin seule. Alors, elle s'agenouilla au pied du cercueil et pleura tout son saoul jusqu'à se vider de toutes les larmes de son existence. Car plus jamais elle ne voulait pleurer, plus jamais verser une larme pour qui que se soit, encore moins pour un époux. Plus jamais elle ne voulait aimer quelqu’un d’autre que son enfant et plus jamais elle ne voulait se marier. Nous avons un fils Lyonel, je te l’avais promis, il s’appelle Artys Arryn et j’imaginais notre dispute lorsque tu rentres et que tu l’apprendrais. Mais tu n’es pas rentré. Tu n’es plus là pour l’aimer et le protéger, alors je le ferais pour deux. Je l’aimerais comme je ne pourrais jamais aimer personne d’autre et je ferais tout pour qu’il soit en sécurité, tout, même ce que tu m’aurais interdit de faire. Je vais revêtir le cuir et la maille que tu m’as refusé pour le protéger et remplir pleinement mon rôle de Suzeraine, car je suis femme, mais je suis aussi le Val, son âme et son cœur, sa lame et son courage. Tu n’es plus là pour me protéger ni pour le faire à ma place et je ne veux pas que quelqu’un d’autre prenne cette place en la voyant vacante, alors je vais la remplir.

La mort qui avait fauché son bien aimé alors qu’ils se connaissaient à peine et se disputaient déjà sans arrêt, avait qu’elle ait pu lui présenter son fils, avant que la Suzeraine du Val ait pu se lasser de lui ou lui d’elle. L’étranger lui avait prit un homme qu’elle ne pensait jamais pouvoir aimer et de qui elle était tombé amoureuse bien trop tôt, le destin s’était joué d’elle avec cet amour si fugace qu’il avait quelque chose d’irréel et de parfait. Dans son cœur il l’était, perfection inaltérable et brillance d’un diamant brut et il le serait à jamais, même si son esprit avait un tout autre avis et qu’elle n’ignorait point les faiblesses de son cher et tendre. Elle se souvenait de leurs tendres ébats ici même sur les terres de Lyonel, de leurs promesses et de leurs songes, de son regard d’acier devenu peu à peu celui d’un homme gentil et plein d’attention, doux et aimant. Elle se souvient qu’il avait fait renaître en elle tout l'enthousiasme simple de sa jeunesse et la fougue à laquelle elle pensait ne plus avoir le droit étant donné son rang et ses responsabilités. Désormais, elle allait devoir redevenir cette Dame froide et distante, sans faiblesse apparente, sans émotions, sans sourire et sans larme, elle n’avait pas le choix. Son cœur avait laissé les battements de la vie s’éteindre avec son chagrin, elle était devenue la Montagne, haute et rude, le Val, imprenable, le Faucon qui domine le monde de son vol planant avant de fondre sur sa proie, la Lune si lointaine. L’humanité en elle devait être étouffée afin que le Faucon Blanc prenne son envol.

Lorsque la brune aux yeux céruléens eut terminé, le petit jour pointait dans le fjord et la grise forteresse s'enflamma de jaunes, d'oranges et de rouges. La brune aux yeux céruléens essuya ses larmes et se releva. Elle enfila alors et à jamais, son masque de glace qui faisait illusion malgré ses yeux rougis qu'elle recouvra d'un crêpe noir. Puis elle sortit et admira le paysage un long moment avant de retourner dans sa chambre. Elle se rafraîchit le visage dans un bassinet d'eau tiède et donna le sein à Artys puis elle déjeuna frugalement. Et enfin, elle se reposa un peu. Quand on l'appela pour l'inhumation, elle était toujours toute de noir vêtue et s’était assoupie sur son fauteuil, ses servantes entreprirent de la défroisser afin qu’elle soit présentable. Elle posa sur sa tête le diadème que lui avait offerte Lyonel, un corbeau de perles noires emportant entre ses serres un cœur taillé dans un rubis. Elle se rendit au septuaire et, une dernière fois, les hommes de la garde noire et de la garde ailée unis, en sortirent le cercueil pour le placer dans le caveau familial.

__ Adieux mon amour.

La veuve avait murmuré ses mots avant d’embrasser le cercueil pour la dernière fois et d’y déposer son diadème qui n’avait plus aucun sens sur sa tête maintenant qu’il était parti et qu’elle était seule à gouverner, Arryn à nouveau, plus haut que l’honneur, le faucon et la lune blanche sur champ azur. Les Corbray en feraient ce qu’ils voulait, elle ne pouvait plus le porter et que ferait-elle d’un tel bijou si elle ne pouvait l’exhiber, cette œuvre n’était pas faite pour dormir dans une boite toute recouverte de velours soit elle. Les pierres et les perles à elles seules valaient leur pesant d’or et elle se refusait à se les octroyer pour les revendre, même afin de remplir les caisses du Val. Elles appartenaient au nouveau Sire de Corval et comme l’épée, elles devaient y retourner. En revanche, elle garderait les chevaux qui étaient siens désormais et dont elle aurait l’usage puisqu’elle ne saurait se cantonner à son rôle d’épouse et de mère maintenant que le destin du Val et la vie d’Artys reposaient entre ses mains. Quand au caparaçon d’apparat fait pour Lyonel aux couleurs Corbray et Arryn, elle aviserait.

__ Ma dame, Lyonel est mort pour le Val et ce sacrifice ne sera pas vain, pas plus qu’il ne sera oublié par la Maison Arryn.

Ainsi la jeune femme brisa son vœu de silence pour présenter ses hommages à la mère du défunt. son pèlerinage était terminé, Lyonel était chez lui et elle en était libérer, libérer du chagrin et de l’amour, libérée du joug d’un époux et de la nécessité d’un mariage. Elle était devenue tel un rêve de marbre, éternel et muet, trônant dans l’azur avec un masque d’indifférence. Un cœur de roc et des yeux de glace, une Montagne, un monument, immobile et immuable, fascinante. Mais ce n’était pas le Faucon Blanc qui s’adressait à la femme mûre, c’était la veuve et la mère, ainsi elle souhaitait adresser ses premiers mots à celle qui avait perdu un fils, des mots qui la plaçaient en Suzeraine et non en belle fille. Elle présenta aussi ses condoléances aux frères Corbray puis elle partit se reposer quelques heures car elle était épuisée et ne tiendrait pas plus longtemps. Avant de dormir, elle donna malgré tout l’ordre de préparer le bateau pour le lendemain matin. En effet, bien que faisant preuve de tous les égards vis à vis de sa belle famille endeuillée lors du dîner qu’elle partagea avec eux dans la soirée, elle n’avait qu’une hâte, c’était de partir et de reprendre le cours de son existence. Lyonel Corbray n’avait été qu’une parenthèse enchantée dans la vie d’une Suzeraine, et avec tout ce qui s’était passé dernièrement, elle avait fort à faire. Dès l’aube le lendemain elle ferait voile vers Goëville pour commencer son œuvre solitaire.
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