Cersei jeta la lettre avec désinvolture avant de se caler tout au fond de son siège les bras croisés. L’idée de servir de Septa à une gamine ne l’enchantait guerre, aux dernières nouvelles, il n’y avait pas écrit « nounou » sur son front et elle s’exaspérait que le seul rôle qu’on souhaitait lui confier fut en relation avec des enfants. Depuis toujours elle s’échinait à comprendre pourquoi les femmes étaient tant exclus de la politique : elles n’étaient pas moins intelligentes que les hommes, ni moins capable de réflexion ou de prendre une décision, alors pourquoi ? La simple absence d’appendice justifiait-t-il tant de différence ? Cersei avait parfaitement conscience d’être beaucoup plus dégourdi qu’une grande majorité d’homme et pourtant elle en était toujours au même point : devoir ruser et user de la moindre ressource à sa disposition pour avoir son rôle à jouer. Les hommes avaient beau contrôler le monde, il n’en restait pas moins également contrôlable… Quand on ne peut pas avoir le pouvoir directement, on le prend pas des détours.

Prenant une longue inspiration, Cersei attrapa sa plume et commença à rédiger une réponse concise :

Citation :

Je vous remercie pour votre attachement à mon époux et moi-même, j’accepte avec grand plaisir la tache que vous me confiez, et croyez bien que je m’efforcerai de faire de votre fille une femme accomplie. Je suis sûre qu’elle se plaira au donjon rouge.
Que les Sept vous bénissent.

Cersei Lannister, reine des Sept couronne.

Malgré sa furieuse envie de l’envoyer balader elle ne pouvait pas se le permettre. Quand bien même elle était sur les nerfs, elle n’était pas assez stupide pour passer sur une opportunité comme ça, fusse-t-elle dégradante pour son égo féministe. Comme son père l’avait si justement rappelé, Rachel Mallery représentait une clef de choix pour l’économie des sept couronnes… En l’envoyant auprès d’elle à la cours, son père lui donnait l’opportunité de la façonnait à son image, d’en faire un pion à son service, une alliée qui s’avérerait peut-être décisive… Et même sans aller jusque là, ça simple présence au Donjon Rouge, pouvait faire d’elle un otage s’il venait à l’idée de son père de se rebeller en ces temps troublés.

Non définitivement elle ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille.

Les préparatifs furent rapides, s'ils ne furent pas précipités.
Tout aussitôt que la lettre de la Reine fut reçue, une fiévreuse effervescence s'empara du château tout entier. Tailleurs et couturières firent pratiquement le siège de la chambre de la jeune Rachel, afin qu'elle ne fit pas déshonneur à sa maison en se promenant avec des robes plus ou moins démodées au Donjon Rouge. De leur côté, chevaliers et soldats attachés au château rivalisaient dans des joutes spéciales, destinées à sélectionner les meilleurs éléments pour protéger la fille chéri du seigneur en-dehors de ses terres. De même, les artisans ne furent pas dédaignés. On s'occupa de trouver des cadeaux qui, encore une fois, n'apporteraient pas déshonneur à la Maison - quitte à se saigner un peu au niveau des finances.
Ce fut Rachel qui s'en chargea, sous le regard bienveillant et un peu pesant de son père. Partagée entre la crainte et l'excitation de se voir attribuer pareille responsabilité - la toute première de sa jeune vie - une étrange nœud lui nouait l'estomac, qu'elle s'efforça prudemment de cacher derrière un sourire qui se voulait assuré. Et bien qu'il ne trompa pas son père sur sa véritable nature tant la jeune fille ne pouvait lui cacher ses émotions, celui-ci ne put s'empêcher d'éprouver une onde de fierté. Elle avait au moins conscience de l'importance de la chose, et c'était déjà bien pour ce qu'elle était encore : une enfant. Ne fallait-il pas apprendre à marcher avant de courir ?
Le choix fit l'objet d'une discussion interminable entre la demoiselle et son géniteur, ce dernier l'interrogeant sans fin sur la raison de son choix ; mais enfin, une décision fut arrêtée, parmi les plus beaux objets de bois que l'on pouvait trouver en ville, l'ébénisterie étant une des spécificités des terres boisées de la région.

Le trajet, quant à lui, fut plus rapide à organiser. Et tandis que la jeune fille voyagerait par la route Royale, ses affaires et les précieux cadeaux seraient, quant à eux, acheminés par bateau, afin que rien ne soit abimé pendant le voyage.

Que dire, que penser pendant ce premier voyage ? Rachel, remplie d'une excitation jamais encore ressentie, ne se tenait plus sur son siège. Ses pensées, uniquement tournées vers le Donjon Rouge, ne parvenaient plus à rester cohérentes. Elles reprirent formes, avec brusquerie, lorsqu'enfin, Port-Réal fut en vue, et le cœur de jouvencelle de Rachel fit un étrange bond dans sa poitrine. Brusquement, une foule de rêves, de désirs non-réalisés prirent possession d'elle. Une nouvelle vie ! Une nouvelle vie, excitante, merveilleuse, l'attendait, c'était son heure, enfin ! Sans vraiment la voir, ses yeux sombres fixèrent ardemment la misère étalée dans les rues, pour s'attarder principalement sur l'agitation perpétuelle qui animait la ville ; elle entendit à peine sa septa commenter l'emplacement du Septuaire de Baelor et ses remontrances sur son maintien.
Pratiquement incapable de se contenir, la jeune Lady faillit se mettre à trépigner d'impatience tandis qu'on arrêtait sa voiture pour s'enquérir de son identité aux portes du Donjon Rouge. Pour sourire béatement tandis que les sabots des chevaux de son escorte s'arrêtèrent avec ordre dans la cour et que l'on ouvrit - enfin ! - sa portière. Dûment prévenu, l'intendant du château l'accueillit avec amabilité. Le rose aux joues, emplie d'une timidité presque étouffante, la demoiselle le gratifia d'un sourire doux, soulagée par-delà les mots qu'on lui offre de se rafraichir, de se sustenter et le temps de se changer avant de se présenter devant la Reine Cersei. C'était une entrevue auquel la jeune fille n'avait pas vraiment eu le temps de songer... si ce n'était un petit discours que son père lui avait ordonné d'apprendre par cœur ... et qu'elle avait déjà totalement oublié.

Les nerfs à vif, l'unique fille du seigneur Lothar sermonna sa servante sur la manière de sortir les robes, avant de finalement revêtir une robe rose en lin assez légère, délicatement rehaussée de blanc au niveau de la ceinture et des broderies qui bordaient les manches, le col et le bas de sa robe. S'il était bien un jour où elle devait être l'incarnation de son blason, c'était bien celui-là ! Un collier d'un unique saphir rose autour d'un ruban de soie fut passé autour de son cou mince, décorant le très modeste décolleté que constituait le col carré de sa robe d'apparat, et ses cheveux furent relevés à la dernière mode, en tresses reposant sur sa tête. De longues mèches furent laissés en arrière, pour que les boucles entourent son visage pâle, tandis que ses oreilles étaient rehaussées par deux petits grenats plus roses que rouges.
Tour à tour pensive, enjouée et de plus en plus nerveuse, Rachel n'arrivait plus bien à respirer. Une grande faiblesse s'était emparée d'elle, et la tête lui tournait parfois, au point de la contraindre à fermer les yeux pour s'empêcher de tomber de sa chaise.

On frappa à la porte. La jeune fille, plus morte que vive, sursauta avec violence, avant de faire signe d'ouvrir à sa septa, qui obtempéra avec un sourire indulgent.
La voix flûtée d'un page résonna gaiement dans la pièce.

- "Sa Seigneurerie la Reine Cersei demande à voir Lady Rachel Mallery.J'ai pour mission de conduire la noble dame jusqu'à sa Grâce."

On y était. Il n'y avait aucun moyen de reculer. N'étais-ce pas ce qu'elle avait toujours voulu ? Ce dont elle avait toujours rêvé ? Un bref instant de panique s'empara de la jeune fille, avant qu'elle ne se lève enfin, le souffle court. Et si sa robe était tachée et que la Reine ne le remarque ?! Elle en mourrait de honte - Un dernier regard effrayé à sa septa la rassura un peu, lorsque cette dernière lui chuchota qu'elle était parfaite. Il fallait se résoudre à faire ce qu'on lui avait toujours enseigné. Elle était née pour cela. Née pour cela, et faire de la Maison Mallery une plus grande Maison encore - même le nom allait périr avec elle. La Reine Cersei était très bonne et charmante, d'après les rumeurs...

-"Je vous suis, jeune page."

Lady Rachel se tourna une dernière fois vers son capitaine, ser Calvin, qui s'était posté à sa porte.

- "Veillez à ce que les cadeaux me suivent. Je tiens à les offrir aujourd'hui même."

Un hochement martial de la tête, un sourire de la jeune fille, et cette dernière entreprit de descendre les escaliers en direction de la pièce où l'attendait la Reine Cersei. Finalement, elle était devenue presque sereine. Au-delà de la terreur, au-delà de l'excitation démesurée. C'étaient ses tout premiers pas dans la vie, et elle ne les raterait pas !
D'un geste remplit de grâce et d'aisance, la jeune fille s'inclina devant sa reine et sa suzeraine.

- "Votre Majesté... C'est une telle joie d'arriver enfin au Donjon Rouge !"

Toujours inclinée, elle attendit diplomatiquement que la Reine lui donne l'ordre de se relever. Qu'il ne soit pas dit que Rachel Mallery était une enfant impolie !

Le moment était venu… Dès qu’elle avait été enformé de l’arrivé de la petite Mallery, Cersei avait filée se préparer. La première impression est toujours importante, elle ne devait pas manquer d’impressionner sa protégée. Elle devait être plus resplendissante que jamais, pour que jamais la jeune fille ne doute de sa grandeur. Si elle réussissait à l’impressionner et à l’amadouer suffisamment, la petite demoiselle deviendrait rapidement aussi malléable que de l’argile. Elle ignorait encore à quoi cela pourrait servir, mais elle n’en avait aucun doute : cela servirait.
C’est pourquoi Cersei se prépara longuement. Elle fit coiffé ses cheveux jusqu’à ce qu’il brille comme des fils d’or, et les laissa presque lâché, simplement maintenu par deux mèches tressés. Elle revêtue une ample robe écarlate rehaussée de broderie, ainsi que de multiples bijoux affichant sans gène la richesse de sa famille, sans toutefois en faire trop.
Elle voulait son admiration, elle voulait ressembler à un idéal à atteindre, lointain, mais surtout pas inaccessible. Quand se fut finit, elle attendit qu’un valet vienne la chercher et se dirigea dans le petit salon où elle avait fait conduire Rachel. Encore une fois, elle avait choisi se lieu pour faire étalage du luxe du palais et lui faire miroiter tous ses rêves d’enfant, tout en gardant un côté encore douillet, presque intime. Où elle pourrait se sentir en sécurité.

Cersei fit son entré un sourire accueillant aux lèvres. Elle détailla la jeune fille d’un rapide coup d’œil et s’amusa de sa robe. Que c’était mignon tant de rose… Mise à part le choix de la couleur un peu douteux, la jeune fille était plutôt jolie et plutôt bien élevé également. Elle ne trouva rien à redire si son élégante courbette.

Affichant une expression maternelle, elle lui intima gentiment de se redresser.

- "Votre Majesté... C'est une telle joie d'arriver enfin au Donjon Rouge !"

« Tout le plaisir est pour moi », s’exclama-t-elle avec une voix qui n’aurait pas pu être plus chaleureuse. « Tu es ravissante dis moi ! Est-ce toi qui a fait cette si jolie robe ? »

Toujours aussi souriante, Cersei l’invita à s’asseoir près d’elle sur un fauteuil tandis qu’on leur servait deux grandes coupe d’eau – le vin n’étant pas tout à fait indiqué pour une si jeune fille - .

Par expérience, elle savait qui parlé friperie était un bon moyen de briser la glace. C’était généralement quelque chose que les jeunes filles maitrisaient bien, et cela leur permettait de ne pas se sentir trop perdue dans cet endroit dépaysant.

« Le voyage s’est bien passé ? », s’enquit-t-elle avec un ton presque maternelle. Ses yeux ne quittait pas la jeune fille, mais ne s’attardait jamais trop. Elle savait qu’un regard trop insistant ou inquisiteur mettait très mal à l’aise, et ce n’était certainement pas son but. Elle voulait juste la déchiffrer rapidement et lui montré qu’elle lui portait un intérêt.

Décidément, le palais royal était un endroit rempli de surprise.

Le salon dans lequel l'avait introduite le jeune page en était un parfait exemple. Jamais la jeune fille n'aurait imaginé autant de luxe, de confort et de bon goût réuni dans une même pièce, avec ses fauteuils tapissés de soie, sa petite table incrustée d'or, et ses merveilleux rideaux de velours, qui donnaient à l'endroit un côté douillet inattendu. Il fallait dire que Rachel Mallery s'était attendue à une entrevue solennelle, voire très formelle... ce qui n'était manifestement pas le cas. Non, elle se sentait presque comme revenue à la maison, comme si elle était toujours dans son boudoir - sauf qu'évidemment, ce n'était ni aussi élégant, ni aussi riche. Ni aussi féminin... Elle allait apprendre beaucoup de choses ici, elle était certaine. Comme tout ceci était passionnant ! En un éclair, elle se vit brusquement vieillir ici, dans la plus parfaite quiétude. Un beau noble - la position de son père ne lui octroierai pas moins - viendrait l'épouser, et elle ne quitterait plus cette cour qui promettait tant de délices !

La voix douce, chaude, de la Reine Cersei la ramena un peu à la réalité. Celle-ci l'avait invité à s'asseoir, et elle s'exécuta promptement, savourant une brève seconde le moelleux confort de son siège, avant d'étirer un sourire puéril, franc, sur son visage encore adolescent.
La reine aimait sa robe. Aucune autre gratification, dans l'immédiat, n'aurait pu lui faire plus plaisir, et la demoiselle se félicita intérieurement de son choix. Bien que tout ce rose ne convenait guère à son teint - sa servante le lui avait murmuré avant de se faire vertement tancée - elle avait finalement fait le bon choix. Enfin, surtout Père. Il avait décidé de toute sa garde-robe, pour qu'elle paraisse le plus possible à son avantage. "Pour une fille, seule la représentation comptait", avait-il dit avant qu'elle ne parte. Et heureusement, elle présentait plutôt bien... quand on ne regardait pas son infirmité.

- "Je n'ai fait que les broderies, votre Majesté. Père a fait refaire toute ma garde-robe pour que je sois à la mode de Port-Réal... Pour être digne de votre Cour. Votre robe aussi... est magnifique, votre Majesté. Je rêverai de pouvoir m'en faire couper dans le même tissu. Vous savez, il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes à Rocrese, et Père... enfin, je sais que c'est important de bien paraitre. Heureusement, ma couturière est une vraie perle. Je l'ai emmené avec moi, d'ailleurs... J'ai trop besoin d'elle !"

La timidité montait à nouveau. Le rouge aux joues, la noble aurait tellement voulu paraitre parfaitement à son avantage ! Et elle ne disait guère que des sottises, en manquant presque de critiquer son père devant la Reine elle-même. Même si cela semblait plutôt innocent (avait-on jamais vu des hommes doués pour choisir un tissu pour une robe de fille ?), Rachel avait conscience que la protection de l'image de son père était sacrée.
Avec un nouveau sourire et en faisant attention à son maintien dans ces instants difficiles, l'héritière de la maison Mallery se reprit. Il ne fallait surtout pas faire mauvaise impression, surtout devant toutes les attentions dont la gratifiait la Reine.

Elle reprit donc la parole lorsque son interlocutrice lui posa une nouvelle question, d'une voix suave et chaleureuse qui la remit plus à l'aise. Presque détendue.

- "Oh, vous savez, j'ai vécu une véritable aventure pendant mon voyage !"

De nouveau, l'enthousiasme la gagnait, rapidement.

-"Nous avons croisé lord Celtigar en pleine chasse, lorsque nous traversions le Bois du Roi. Le sanglier qu'il pourchassait a effrayé les chevaux de ma voiture, et une des roues s'est prise dans une ornière de la route. Elle l'a cassé. Ses gens l'ont remise et il m'a escorté jusqu'à Port-Réal. C'est un homme plein d'esprit, très galant. Ma septa ne voulait pas vraiment que je lui parle, mais je ne pouvais pas manquer à ce point de savoir-vivre ! Qu'en pensez-vous, Votre Majesté ? Être courtoise est la moindre des choses... et une Dame doit respecter ses devoirs. Je.. j'espère que cela ne vous semble pas trop provincial, comme histoire... mais vous savez, c'est la toute première fois que je voyage. J'ai trouvé cela tellement passionnant ! Nous avons croisé des mercenaires à l'auberge, et une troupe de gens du théâtre nous ont gratifiés d'une ballade de leur cru hier soir."

Les yeux brillants, les joues plus rosées que rouge, Rachel semblait s'être calmée de sa peur. A l'évocation de son voyage, elle se sentait encore comme une petite fille à qui l'on offre un cadeau, et cela achevait de la mettre à l'aise. Elle but une gorgée d'eau, avant de reposer sa coupe sur la petite table, avec un soupir de gaieté et de soulagement.

- "En parlant de voyage, votre Majesté, je dois vous remercier de votre hospitalité. La chambre que vous m'avez octroyé est ravissante, et il y a de la place pour tous mes livres. A travers moi, mon père, Lord Mallery, vous remercie et vous présente ses plus humbles respects !"

Ah, voilà ! Enfin, elle se souvenait de sa petite phrase, et elle semblait placée à propos. Fièrement, la jeune fille inclina légèrement sa tête devant la reine, et reprit un peu d'eau, comme pour pouvoir reposer ses émotions un peu trop enflammées.

Cersei lui offrit un sourire indulgent quand la demoiselle commença à s’emporter un peu au sujet de ses robes et de son père. Mais s’il y avait bien un sujet sur lequel elle pouvait bavasser, c’était celui-là.

« Merci, j’ai moi-même la chance d’avoir une excellente couturière à mon service, je te la présenterai si tu le souhaites, elle pourra te montrer en quel tissu ma robe est faite. Tu verras, dans quelques mois tu choisiras toi-même tes robes et avec un goût exquis, je n’en doute pas ! »

Parfois le ridicule des objectifs des dames de la cour la déprimait. Enfin, il fallait bien qu’elle lui apprenne quelque chose à cette petite. Elle se voyait mal lui enseigner l’art et la manière de menacer quelqu’un de mort…

Malgré sa constante hypocrisie, Cersei s’attendrit un peu devant son récit. Son enthousiasme lui rappelait celui de Myrcella, elle se remémorait de bon souvenirs. Elle l’écouta donc sagement un petit sourire amusée sur les lèvres. Au moins, elle avait la chance d’avoir une jeune fille avec un minimum d’esprit devant elle. Elle se posait déjà des questions sur la conduite à avoir, ce qui en soit n’était pas une mauvaise chose : elle avait tout de même fort à faire avec cette demoiselle venue de la campagne…

« Ne t’inquiète pas, moi je quitte rarement le château, entendre ce qu’il se passe en province est toujours agréable », lui répondit-t-elle pour la rassurer. Plus elle serait bavarde, mieux cela serait. « Tu as eu bien raison de te montrer aimable avec Lord Celtigar. La courtoisie envers les gens nobles est toujours de mise, je me félicite que tu ais eu tant d’esprit. » Toujours souriante, elle reprit sur un ton qui resta léger : « Néanmoins, je te conseil de vous méfiez des roturiers. Il est important qu’ils sachent rester à leur place, si tu fais preuve de trop de politesse à leur égard ils ont tendance à l’oublier… »

Pour une fois, Cersei pensait réellement ce qu’elle disait. Après tout, cette jeune dame avait été placée sous sa tutelle, elle se devait bien de lui donner quelques conseils fondamentaux.

La jeune Mallory enchaina sur les salutations d’usage et Cersei la remercia avant de saluer son père à son tour.

« Si tu lui écris, dis à ton père que c’est un véritable plaisir que de t’avoir à mes côtés. » Elle marqua un temps de pause puis repris : « Je suis certaine que tu t’entendras à merveille avec la princesse Myrcella ! Que dirais-tu d’aller la voir ? Elle s’ennuie à mourir depuis l’incident. »
Sa voix avait légèrement vacillée au souvenir du drame qui avait frappé la cours il y a peu. Néanmoins elle se félicitait de son idée, Myrcella lui avait fait part de sa lassitude, elle serait sans doute ravie d’avoir une jeune fille avec qui bavarder. Et Mallory semblait être le genre de personne qui saurait se comporter comme il faut avec elle, ne pas faire de remarques disgracieuses sur sa cicatrice.


[HRP : je pense qu’on a fait le tour des salutations, je te propose de clore le sujet après que tu es répondu… Si tu veux je me disais qu’on pouvait enchainer par une rencontre avec Myrcella (elle a ouvert un sujet libre par exemple) ]