On pourrait se dire « Oh, le pauvre petit chou, il est né dans un bordel, il a dû être si malheureux ! », eh bien ... Non, ce ne fut pas du tout le cas. Ma foi, oui, il naquit et vécut dans un bordel, sa mère étant une prostituée comme les autres, cependant, le petit garçon finit par considérer toutes les catins comme des mères. Elles l'appelaient petit chou justement, aimant à lui pincer les joues ou d'autres parties de son corps et lui susurraient à l'oreille qu'un jour, lorsqu'il serait grand, il pourrait s'amuser avec elles. Bien entendu, le petit garçon ne comprenait pas réellement ce qu'elles sous entendaient par là, voulaient-elles parler de ce que les hommes faisaient avec elles ? Cette sorte de combat ou le sang ne coule pas et où tout le monde semble heureux ? Peut-être, quoiqu'il en fût, Lachlan aimait la compagnie de toutes ces femmes. Quant à son père, sa mère finie par le lui présenter un jour : un boulanger de la ville, tenant un établissement aussi miteux que le bordel où travaillait sa mère ; c'était un homme petit, affligée d'une calvitie, gras, buvant trop, amateur de combat de chiens et dépassant une bonne partie de son argent chez les p*tes. Sous cet aspect peu reluisant, son père restait tout de même un bon gars, illettré, n'ayant jamais quitté l'île aux Ours, ni même la ville qui l'avait vue naître 50 ans plus tôt et quoique ses pains ne soient vraiment pas fameux (plutôt ronger par la vermine), le petit garçon n'en avait le droit au moins une fois par semaine.

Le meilleur moment de la semaine d'ailleurs, celui où il mangeait quelque chose de réellement consistant autre que cette espèce de bouillie infâme contenant des morceaux de viande suspects (Quelqu'un lui dit un jour que cela devait être du rat, ou du chat ou mieux encore : de l'humain, mais que croire ?). En dehors de ses parents, le petit Lachlan parcourut souvent les rues en compagnie d'une bande de gamins, gamins des rues, petits bâtards, orphelins, les « déchets » des basses fosses, au destin tout tracé. Régulièrement, le garçon perdit des copains, emporter par les maladies, tuer battu à mort, disparus, vendus quelquefois, des événements tout à fait banals, tout à fait courant dans la vie d'un gosse roturier du continent. Finalement, on pourrait croire que sa vie était simple, toute rose, sans embûches, seulement, c'était l'hiver et l'hiver est connu pour être une saison rude. L'île aux Ours étant située bien au nord, le froid y régnait en maître, la neige fut-ce qu'il connut pendant de longues années. Des histoires couraient dans les rues, des histoires parlant de mort revenant à la vie, mais bien sur ce n'étaient des racontars de femme n'est-ce pas . Lachlan n'y prêtait guère attention, trop occuper déjà à vivre sa vie tout en essayant le plus possible d'éviter les clients du bordel, certains hommes aimant à le ruer de coups lorsqu'il commença à prendre de l'âge et s'approcher de l'adolescence.

Sa tendre mère décida pour son bien-être de le confier à son frère, palefrenier du seigneur de la ville. C'est ainsi que son premier travail dans la vie fut de nettoyer des écuries, ce qui ma foi n'était pas un boulot si désagréable, les rues de la ville n'étant pas plus propres, au final côtoyer de la merde de chevaux n'étant pas pire que celles des humains ... L'homme avait une situation plus stable que sa sœur, malheureusement, ayant déjà une famille à charge, ne pouvait pas faire plus que de confier un peu de travail au jeune garçon. Cette situation dura quelque temps, cela aurait pu devenir sa vie au final, adulte le jeune Lachlan serait devenu un palefrenier à part entière et vécu rien de plus fâcheux que des bagarres dans le bordel ne lui seraient arrivées, peut être même aurait-il eu des enfants à son tour. Seulement, ce fut sans compter sur ces hommes qui voulurent une énième fois le battre, il avait 14 ans, petit mais nerveux, endurci par le travail, bourré d'alcool dans le sang. Cette fois-là, l'adolescent ne voulait plus se laisser faire, il répliqua, une bagarre s'ensuivit, pleine de confusion, de cris, de rage, de sang, de fureur. Quelqu'un lui asséna un coup dans le ventre, un autre sur la tête, ayant pris le premier truc sous la main afin de défendre, peut-être était-ce une bouteille, peut-être autre chose, en tout cas cela ne fit guère du bien à la tête de son agresseur qui pour le coup s'effondra au sol. Par la suite, le jeune adolescent finit dans les cachots du château seigneurial, première fois dans les cachots.

On l'enferma des mois durant, jusqu'à ce qu'on décide de le lâcher, pour quelques obscures raisons, peut-être parce que le Seigneur n'était pas homme à garder un gamin dans ses cachots plus longtemps, aller savoir. Toutefois, son oncle refusa de le reprendre dans les écuries, Lachlan retourna donc errer dans les rues. Une nouvelle période de sa vie bien plus sombre que son enfance, qui somme toute fut bien plus calme, s'ouvra. Quand il le pouvait, il buvait, l'alcool tenant lieu de nourriture, de carburant pour son corps encore en pleine croissance. De ce fait, les bagarres devinrent son quotidien, affligeant sa pauvre mère, décevant son père (qui aurait aimé en réalité qu'il suive sa voie), désespérant son oncle qui l'avait aimé avant, effrayant ses cousines, bref, ne faisant pas du tout l'unanimité dans la famille. Cette vie de débaucher le fit à nouveau déraper un soir, sauf que l'homme cette fois-ci ne fut pas tout simplement assommé mais bel et bien tuer de sa main (bon, pas réellement sa main, plutôt un poignard). On le renvoya de ce fait les cachots du château, cette fois-ci avec beaucoup moins d'espoir d'en ressortir, à vrai dire, le jeune homme cru qu'il mourrait dans son cachot ou alors finirait pendu.

Or, au contraire, au lieu de le condamner à mort, un homme lui proposa une alternative : la garde de nuit ! À vrai dire, Lachlan n'avait guère le choix, il voulait vivre, le jeune homme accepta donc cette proposition, attirant sans qu'il comprenne exactement pourquoi, la haine de sa famille (Auraient ils préféré qu'il meure ? Qu'avaient-ils, donc, contre les hommes en noir ?). À partir de ce moment-là, le gamin des rues ne revit jamais sa mère, ou son père ou son oncle, cependant, ce qui manqua le plus fût les prostitués du bordel : elles avaient seules continué à lui prodiguer de l'affection. Peu importe, voir l'océan pour la première fois fut un choc, voir le continent ensuite fut un plus grand choc, alors les hautes montagnes, le Mur ... Lachlan ne savait où donner de la tête. Tour Ombreuse fut sa nouvelle demeure, là-bas il eut une chambre, de la nourriture tous les jours (ce qui le perturba fortement, ayant tellement été habituer à peut manger), un entraînement pour le maniement des armes. Plusieurs mois se passèrent ainsi, presque une année, intense, où sa nouvelle vie se dévoila être plus dure encore que celle qu'il avait menée auparavant, une année et enfin : Lachlan devint un frère juré de la garde de Nuit, après qu'il a prêté serment auprès des Anciens Dieux. On le nomma patrouilleur, en raison de son aptitude à être particulièrement discret, endurant, rapide, pas trop mal à l'épée ainsi qu'au tir à l'arc, bien qu'il préférât le maniement des armes blanches.

Encore une fois, sa vie aurait pu être toute tracée, un frère juré, plonger dans son devoir pour le Royaume humain, ne quittant jamais le Mur, ne prenant jamais femme, ne portant autre chose que du noir. Néanmoins, le jeune homme aimait trop la liberté, aimait trop les femmes, ne voulait pas finir comme ses autres frères, même s'il éprouvait de l'affection pour eux, ainsi qu'un certain respect ; de son humble avis, ce n'était pas une vie pour sa propre personne. Que faire alors . Partir du Mur côté Westeros était exclu, on le retrouverait, on couperait sa tête, partir au-delà du mur, vers le Nord si froid, paraissant si périlleux ... Mine de rien, ce dilemme dura plusieurs années, des années à peser le pour et le contre, des années à se demander si être raisonnable et rester un frère de la garde ne serait pas mieux. Mais, depuis quand était-il sérieux ? Sa désertion, ce fut lors d'une sortie au Nord du Mur, profitant d'une tempête de neige plus forte qu'à l'accoutumer, le petit homme s'enfuit alors, sans se retourner une seule fois. Lachlan s'en voulut, énormément, eu beaucoup de remords, ensuite, ces préoccupations se firent plus terre-à-terre : le Nord étant une contrée très dure, y survivre seul était un pari dangereux. En réalité, l'homme failli mourir de froid tout simplement, dans la neige, dans la glace, oublié de tous sauf de ses frères qui penseraient à lui comme un traître (ce qu'il était en fin de compte).

Heureusement, une sauvageonne en décida autrement, une femme d'une corpulence assez impressionnante, avec le tempérament d'un ours, dégageant une odeur abominable, mais qui l'aida, le nourrit, le logea, en profita pour réchauffer sa couche de diverses manières, qui lui sauva tout bonnement la vie. Ils restèrent ensemble durant une longue période, elle lui enseigna la langue ancienne et tous les rudiments de la vie d'un bon sauvageon, changea ses vêtements pour d'autres plus épais, fit de lui un vrai homme du peuple libre. Honnêtement, le petit homme aurait apprécié de finir ses jours avec cette femme, elle aussi semblait partante pour ça sauf ... sauf que le Nord, reste une contrée dure, une contrée où d'anciennes croyances prennent véritablement vie. Leur relation prit soudainement fin quand il du la brûler « vive », un jour qu'elle revint de la chasse, les yeux bleus (alors qu'ils étaient noirs à l'origine), le corps couvert de blessures mortelles. Une histoire malheureuse, une histoire si cruellement banal au-delà du Mur, il n'était pas le seul auquel ce genre de chose était arrivé. La vie ayant entre-temps offert à l'ancien frère, des amis parmi le peuple libre, ceux-ci l'aidèrent à tourner la page. Ce qu'il fit, non sans mal, accompagnant sa nouvelle famille dans l'immense camp de Mance Rayder.

Suivre un Roi, fût-ce celui d'au-delà du Mur, ne le motivait guère, voire pas du tout, devrait-il faire des courbettes ? Toutefois, une fois rencontrer cet étrange Roi, Lachlan changea complètement d'avis, voyant en cet homme quelqu'un qu'il suivrait sans hésitation, le fait que l'homme connaisse des chansons paillardes et en chante pour son plus grand bonheur, fini de l'achever. Dans ce camp immense, ou petit à petit, les sauvageons se regroupaient, le petit homme côtoya des hommes libres de toutes les contrées du Nord du Mur, or, le plus impressionnant fut les mammouths montés par les géants, même s'il en avait déjà vu avant, en voir autant regroupé dans un seul endroit suffisait à le subjuguer. Une conviction naquit dans son cœur, au plus profond de son être, la conviction que l'armée de Mance Rayder arriverait à traverser le Mur, qu'ils partiraient vivre à Westeros, reconquéraient des terres ou les morts ne reviennent pas à la vie, ou des sceptres terribles ne rodent pas dans les forêts ; que tous ensemble, ils sèmeraient la peur chez les seigneurs stupides de Westeros, jusqu'à leur Roi dit Usurpateur ! Un homme qui ne lui inspirait rien, sauf du mépris, comme toutes personnes de hautes naissances aimant à écraser les petites gens. À nouveau, une étape dans sa vie donc, où il consola son chagrin d'avoir perdu sa sauveuse à l'aide de nombreuses femmes sauvageonnes qui partagèrent volontiers sa couche, lorsqu'il n'était pas en expédition en dehors du camp.

Lachlan, qui ne connut jamais son nom de famille, est désormais un homme libre à part entière, que lui réserve encore la vie ? Finira-t-il tué par un frère juré ? Par un autre guerrier d'au-delà du Mur ? Décapité pour sa trahison ? Ou finira-t-il ses jours de façon paisibles, avec femmes et enfants ? Nul ne le sait, personne ne sait de quoi la vie sera faite, le destin, parfois, aime à faire des blagues ....

Y a pas à dire, lorsqu'on le voit pour la première fois, on devine tout de suite que l'homme n'est vraiment pas un gentleman. Eh bien, cette première impression est la bonne, Lachlan n'est pas issu de la noblesse, Lachlan naquit dans un bordel et vécu la plupart du temps dans les rues infâmes d'une ville sur l'île des Ours. De ce fait, il n'eut guère d'éducation, comme pour la plupart des gens de son espèce d'ailleurs ! Alors, quoi d'étonnant à ce que l'homme soit un amateur de chaire, de femmes, de boissons et de bonnes bagarres . Il est-ce que la vie a fait de lui, un barbare, un guerrier sans aucune manière, pouvant se montrer particulièrement désagréable, sinon brutale, bien qu'il peut aussi être très amical. Sauvagerie ne veut pas forcément dire méchanceté et on ne peut pas lui enlever ça, Lachlan n'a pas un mauvais fonds, faut savoir le prendre par le bon bout, c'est tout, ce qui n'est pas difficile en soi De ce fait, le guerrier sait se montrer honnête, n'ayant pas sa langue dans la poche de toute manière, être fidèle en amitié à défaut de l'être en amour (de toute façon, quoi de plus insensé que de se contenter que d'une seule femme !), un homme qui n'hésitera pas à suivre une cause qui lui semblera juste. On peut également reconnaître en cet homme une forme de courage, qui s'apparenterait plus à un comportement de tête brûlée, un vrai dur à cuire, sauf en ce qui concerne les marcheurs blancs qui lui inspirent une véritable terreur (ce qui est le cas pour pas mal de monde, n'est-ce pas ?). Il aime la liberté, d'où son intégration chez les sauvageons, alors pourquoi suivre Mance Rayder ? Le Roi d'au-delà du Mur représente tout ce qu'il apprécie chez un meneur : de la simplicité, de l'honnêteté, de l'intelligence et surtout Mance connaît une panoplie de chansons paillardes, ce qui ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd concernant notre chère lachlan. Fut un temps où il était un sacré misogyne, n'ayant côtoyé de la gent féminine pratiquement que des prostitués ou des femmes roturières soumises, son opinion des femmes n'était donc pas fort reluisante. Néanmoins, cela changea lorsqu'il s'intégra dans le peuple libre, découvrant là-bas que les femmes pouvaient être aussi des guerrières, des badass, pouvaient être à l'égale d'un homme. C'est ainsi qu'il est désormais un homme aux idées moins renfermer, sans non plus dépasser la moyenne concernant l'intelligence, notamment par le fait qu'il ne sait ni lire, ni écrire, chose qui le dérange guère, il n'eut cependant de la difficulté à apprendre la langue ancienne parlée par les sauvageons. Quoi dire de plus ? On s'en doutera, l'homme ne porte pas la noblesse dans son cœur, Roi, Reine, Seigneurs en tous genres, qu'ils soient du Nord, du Sud, ou d'ailleurs, tous ceux la sont de la même engeance pour Lachlan, des gens qu'il méprise au plus haut point, que se soit Robert Barathéon ou les deux derniers Tagaryen ; en vérité, le seul qui réussit à gagner son respect fut Mance. Pour résumé, autant dire tout simplement que l'homme est un bon vivant qui cherche juste à faire sa place dans le monde, de façon plus ou moins honorable, l'honneur de toute façon, ne nourris pas son homme.

Ce n'est pas un homme très grand, plutôt de taille moyenne, 1 m 70 environ pour une stature assez mince, tout en ayant une quantité raisonnable de muscles secs parcourant son corps. Évidemment, l'homme est moins fort, moins agile ou souple que dans sa jeunesse, toutefois, le guerrier est encore capable de se montrer solide, dur combattant (sans être le plus fort de tous, cela va s'en dire). Il reste encore rapide, encore capable de se montrer discret lorsqu'il le faut, marcher sans bruit, ou au contraire bourrer dans le tas en y mettant toute sa puissance. La vie ne l'ayant guère épargné, la peau du sauvageon est parcourue de cicatrices en tous genres, certaines franchement moches à voir, résultats de combat pour la plupart ainsi que de tatouages, récoltés lors de sa folle jeunesse. Or, cette vie rude eut au moins l'avantage de l'endurcir au point que le froid ne le touche pas, s'il reste bien emmitoufler dans de bonnes fourrures bien sur, il n'a pas peur non plus de se prendre des coups, un de plus, un de moins ... L'hygiène ainsi que le suivi médical étant deux choses totalement inconnues pour les roturiers de Westeros ou d'ailleurs, on ne peut pas dire que sa santé soit des plus clean, autant dire que le guerrier ne fera certainement pas de vieux os, l'abus d'alcool et autres joyeusetés ayant également semé quelques cicatrices, à l'intérieur cette fois. Cependant, où est le problème ? Lachlan peut encore poser un pied devant l'autre, cassé du corbeau ou du mort avec son épée ainsi que satisfaire les femmes, tout en souriant de toutes ses dents gâtées. Non, le guerrier n'est certainement pas un modèle de beauté, quoiqu'en cherchant bien, l'on puisse trouver du charme à son visage. Celui-ci est creux, mangé par une barbe sombre, avec un nez droit et des yeux d'un noir de jais. Des rides peuvent se montrer sur ce visage, surtout lorsqu'il sourit, des pattes d'oie apparaissant aux coins des yeux. Lachlan peut cacher ses émotions et sentiments s'il le veut, cependant, la plupart du temps l'homme préfère à montrer franchement ce qu'il pense, rien que par le regard. Encadrant ledit visage, de longs cheveux noirs, bouclés, pas toujours très propres, des mèches grises envahissant de plus en plus sa crinière sombre. Niveau vestimentaire, Lachlan ne fait pas dans l'originalité, et affectionne les tenues de cuir doublés de fourrure, avec de bonnes bottes qui gardent bien les pieds au chaud, ainsi que des gants pour les mêmes raisons (ce qui ne fut pas un réel succès pour sa main gauche qui perdit trois doigts par le froid). Jamais il ne se déplace non armé, ainsi son épée est le plus souvent accrochée à son dos, des poignards en lames faits d'os dissimulés un peu partout sur sa personne. Il a une voix douce et grave, une voix avec un accent terrible, mais douce, ce qui contraste avec le reste de sa personne qui a tout du bon barbare, son rire aussi peut être très communicatif, un rire fort, pouvant devenir tout à fait ridicule ....