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Le prince horripilant et sa garde particulière [PV avec Aaxia] - ESSOS

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MessageSujet: Le prince horripilant et sa garde particulière [PV avec Aaxia] - ESSOS Le prince horripilant et sa garde particulière [PV avec Aaxia] - ESSOS  Icon_minitime25.12.13 0:26

Le destin se jouait parfois des plus grands hommes, écartant d'un revers de main méprisant, les gens de peu de biens et dépourvus de la moindre valeur. Ils n'étaient que fétus de paille, déplacés et emportés par le vent de l'Histoire, naissant, vivant une vie de misère et d'ennui et mourant sans qu'aucun n'ait pu dire à quoi ils avaient servi, à quels enjeux ils avaient servi ni à quelles conquêtes ils avaient participé. Le prince targaryen survivant les appelait en riant les gueux jusqu'à ce que l'infâme rumeur, délétère et absurde, méchante et vindicative ne se propage avec délectation sur l'immensité du territoire des Terres des Cinq Couronnes dont Viserys était appelé à devenir le maître. Le Roi mendiant ou le Roi Gueux. Tel était son surnom, son appellation, sa reconnaissance. Il en pleurait de rage, humilié, bafoué dans son orgueil démesuré. Aucune tenture n'était assez riche, aucun meuble n'était assez précieux, aucun miroir n'était assez entier ni dépourvu de la moindre fêlure qu'il ne saccageât dans une haine destructrice et aveugle. Puis, exténué, perdu dans une réalité effrayante, Viserys courait ou plutôt rampait jusqu'à son lit moelleux et rassurant dans lequel il se pelotonnait à la manière d'un enfant terrorisé, abandonné, seul, terriblement seul. Il n'émergeait de lui que de pâles mèches blanches et un certain parfum de terreur.  

Tapi dans l'ambiance feutrée de ses intérieurs, caché dans une chambre assombrie par des tentures tirées délibérément sur des fenêtres qui laissaient passer un jour que le jeune prince refusait d'affronter, Viserys donnait des ordres, tantôt furieux, tantôt larmoyants. Le Targaryen ne voulait voir personne, ne parvenant plus à discerner ses amis de ses ennemis, refusant de manger par crainte d'être empoisonné et préférant s'abreuver de nectars l'entraînant dans un monde plus accueillant et soporifique. C'est ainsi qu'il finissait parfois par s'assoupir, assommé par l'ivresse, échappant grâce à des songes fallacieux et chevaleresques à la frayeur de son avenir incertain. Le prince doté dès la naissance d'un tempérament étrange qu'il manifestait en de maintes circonstances épuisait une santé chancelante et un esprit acculé au bord du gouffre par une longue série d'avanies et de déceptions. La vengeance était douce et sans conséquence à s'acharner sur le riche mobilier prêté par Illyrio Mopatis qui avait eu la bonté de les recueillir, lui et sa soeur cadette Daenerys quand plus personne ne voulait d'eux.

Héberger le rejeton cadet du Roi fou ? Qu'il pourrisse en enfer, pensaient ses ennemis les plus faibles. Les autres, armés, entreprenants étaient bien décidés à le réduire à ce qu'il devait être, un moribond jeté au sol, que l'on battrait à coups de pied afin de l'achever comme un chien, comme s'il ne méritait pas un autre traitement. Au moins, son frère aîné Rhaegar avait eu droit aux égards d'un combat singulier, par respect pour son titre de prince-chevalier. Mais Viserys détestait les armes et craignait de se blesser. Il préférait en laisser le maniement aux autres. Que lui importait qu'ils se tuent, pourvu que leur mort, leur sang versé dans la douleur lui profite ? Que lui importait la pourriture des corps sur les champs de bataille, le rougeoiement des épées et des cuirasses, l'écoulement des ruisseaux de sang drainés par une pluie discontinue de corps qui tombaient et s'amoncelaient sur une herbe souillée ? Au lever du petit jour, le spectacle hallucinant de cet amas de chairs éclairé par un faible soleil naissant, de ce sol jonché de corps entremêlés, de particules humaines, d'os fracassés et séparés de leur entité par les lames acérées de leurs ennemis devait être fascinant à regarder. Viserys le verrait un jour, il y tenait et il se promettait de garder ses yeux émeraude fixés sur cet objectif. Mais comment y parvenir maintenant que l'Andal n'était plus là pour le conseiller ?  

Il finissait toujours seul, quoi qu'il advienne. Même ceux qu'il pensait être ses fidèles amis quand il n'en avait aucun, n'étaient que des crapules, des êtres cupides, des mercenaires sans foi ni loi, lui tournant le dos dès que l'occasion se présentait. Il avait cru en l'Andal. Il avait cru qu'il le servirait parce qu'il était l'héritier, le dernier dragon, parce qu'enfin il était Viserys Targaryen. Ce n'était pas rien, cela signifiait tout au contraire à ses yeux. Alors, pourquoi ? Pourquoi ? Fallait-il que le malheur le gagne et submerge son coeur quand l'enthousiasme aurait dû envahir ses veines tièdes d'une jeunesse encore non tarie ? Le bonheur ne pouvait-il être réservé aux plus jeunes, aux plus doués de sa génération et aux plus beaux personnages de l'Histoire tels que lui ? Pourquoi Jorah Mormont avait-il suivi Dany, une femme au lieu d'un prince, le laissant seul aux prises avec le khal ? Viserys décida de se lever et observa ce qui se passait au dehors, en écartant les tentures. Le soleil du jour lui fit mal aux yeux et il les ferma un instant. Quand il les rouvrit, il remarqua un groupe d'hommes armés jusqu'aux dents, de rudes gaillards solidement charpentés, au visage buriné et le corps sculpté comme dans de la glaise, les contours bien ciselés par de beaux muscles saillants. Viserys les admira un instant. Ils discutaient âprement, riant bruyamment et pointèrent du doigt un autre guerrier, isolé du groupe. A bien y regarder , c'était une femme. A bien y regarder, elle ressemblait à une sauvageonne. Le mystère s'épaississait et Viserys voulut le percer, savoir de quoi elle était faite et il la héla :

- Hé toi là-bas  ! Oui, toi, la sauvage avec tes oripeaux de bête ! Puisque tu n'es pas vêtue ainsi pour aller au bal organisé par Mopatis ce soir, approche-toi ! Ton maître veut te parler !

Viserys montra force grimaces et clins d'oeuils en direction du groupe d'hommes qui éclatèrent de rire. La condition de la femme et encore plus celle d'une combattante avait encore de beaux combats à livrer.
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MessageSujet: Re: Le prince horripilant et sa garde particulière [PV avec Aaxia] - ESSOS Le prince horripilant et sa garde particulière [PV avec Aaxia] - ESSOS  Icon_minitime01.01.14 14:32

La route serpentait devenant moi, promesse de liberté et de la fin des tortures que faisaient naitre dans mon coeur mes chaines. Je courrai à perdre haleine, je sentais qu'il me fallait aller là. Qu'il me fallait continuer. Qu'ils étaient là bas, qu'ils m'attendaient tous. J'entendais le fracas de leur armes les unes contre les autres. Je voulais fuir. Mais le galop des Dotrakis me suivait de près. Ils arrivaient, ils venaient me récupérer de nouveau. Je n'avais pas le droit de courir, je n'avais pas le droit de retrouver ce que j'aimais tant. Sentir les muscles de ma jument rouler sous mes cuises, croiser le fer avec mes frères. Voir le visage des hommes se décomposer lorsqu'ils comprenaient que je n'étais qu'une femme. Cette route, si je parvenais à courir assez vite, ils étaient tous là. Je pouvais renouer avec mes souvenirs. Je n'étais pas faites pour naitre rien d'autre qu'une esclave. J'étais libre, je n'étais pas un jouet à cavalier. Je voulais vivre et j’étouffai sous mes chaines !

"Allez lève toi ! T'as des choses à faire la "Lame""

Le coup qu'il me mit dans les reins me fit bondir, mais aucune armes n'étaient à mes côtés comme dans le passé. Je me contentais d'un regard noir au cavalier. Mais rira bien qui rira le dernier. Cette journée était la dernière que je passais ici. Voilà une moment que je reflechisais, que j'avais crée de toute part cette fuite. L'avantage d'être belle était que je parvenais plus facilement à maitriser les hommes. L'un d'eux allait se sacrifier pour mes beaux yeux, pour mon "amour" si parfait.


****
**
****

Je galopai. Cette fois mon rêve était réel. Je fuyais enfin. J'entendais hurler dans le camps, j'entendais le monde exploser. Ils ne s'étaient pas encore rendu compte qu'il manquait une personne, qu'il manquait un doux visage à leur flauper d'esclave. J'étais partie. J'étais libre ! J'étais enfin celle que j'avais toujours rêvé d'être, celle que j'avais été. Je n'avais pas d'armes, je n'avais qu'un cheval. Mais je savais où se trouvait la ville là plus proche, je savais ce qu'il me restait à faire. Peut, bien peut, mais quelque chose de grands. Je savais qui avait absolument besoin d'un bras, d'une main sur laquelle compter. Je les avais vu lorsque le Khâl avait voulu épouser la fille. Les Targaryen et leur chevelure d'argent. Eux, leur visage si parfait, leur prunelles d'un étrange violet. Et lui, Viserys, avait besoin d'une armée. Je n'en étais pas une, mais il pouvait me prendre à son service. Bien payer, et lutant pour quelque chose dont je n'avais même pas idée. Mais tant que cela pouvait m'avantager.

J'avais rarement vu plus belle ville, et les portes me laissèrent passer. J'avais l'impression de retrouver ce pour quoi j'étais née. Chevauchant la tête haute, le buste droit, je me sentais reine dans ce monde. Je voulais tuer, je voulais que le monde sache que les "Invaincus" n'étaient pas tous mort. Que je continuais leur combat, qu'importe ce qui se mettait au travers de ma route. J'étais une guerrière. Je n'avais rien perdu. Les mois d'esclavage ne m'avaient pas ôter ma force et ma haine. J'avais continuer à m'entrainer dans le plus grand secret, et rien ni personne ne pouvait mettre fin à ce que j'étais. Je me demandais parfois ce qu'aurait été ma vie si mon père ne m'avait pas vendu aux mercenaires mais dans d'autres lieux bien plus sordides comme il y en a tant par ici. Je n'aurais pas pu. J'avais la force de caractère d'un cheval fou parait-il. Sans doute pour ça que je m'entendais si bien avec ses animaux. J'aurais fait une parfaite cavalière Dothrakis, mais jamais une esclave. J'étais aussi libre que le vent, et jamais on ne me mettait de barrière. Je voulais la grandeur, je voulais le pouvoir. Jamais je ne deviendrai comme mon père. Une déjection de la Nature, simple fourmis dans la fosse commune et cadavre anonyme. Je voulais être vue, être aimée. Comme seconde, comme garde régente, comme reine. Je voulais simplement le pouvoir... Celui que je n'avais jamais eu et qu'il manquait à ma famille.

Vendant mon cheval, je pu m'offrir un épée d'un métal bâtard mais qui était largement suffisent pour le moment et une dague qui je cachais sous mes vêtements. Je m'approchais alors du palais où je savais que le prince était retourné et m'assis aux milieux des guerriers, attendant. Leur regards vicieux sur mes courbes féminines me firent plisser le nez. Je n'aimais pas qu'on me reluque de la sorte, et cela n'allait pas changer de si tôt. Ils riaient qui plus est, moqueur de voir une femme armée d'une épée. Et bien quoi ? Il faut que je vous mette le nez dans la poussière pour que vous compreniez que les "Invaincus" avaient raison de compter des femmes dans leur rangs ? Je portais ma main à la garde de mon arme lorsqu'une voix me coupa dans mon elant.

- Hé toi là-bas  ! Oui, toi, la sauvage avec tes oripeaux de bête ! Puisque tu n'es pas vêtue ainsi pour aller au bal organisé par Mopatis ce soir, approche-toi ! Ton maître veut te parler !

Je me retournais vivement et, lorsque mes prunelles bleus croisèrent le violet de l'homme qui m'avait parlé, un sourire illumina mon visage. Celui que je voulais. Parce contre, son maitre ne me plaisait pas vraiment. J'étais Aaxia, je n'avais pas de maitre. J'étais la liberté, j'étais le vent. Mais c'est pourtant avec un magnifique sourire que je lui répondis :

"Et qu'est'c'qu'il me veut ? J'savais pas qu'vous étiez mon maitre, c'est nouveau ça."

Je lui souriais toujours. J'avais la chance de n'avoir jamais perdu de dents en combat, de ne pas avoir d'affreuse blafardes qui me transformaient le visage. Non, j'étais toujours aussi belle qu'au début. Je n'étais pas une noble, c'est vrai, mais je pouvais le devenir. Je pouvais être importante pour ce futur jeune roi.
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