Le temps me paraissait de plus en plus long... J'étais sur ce navire depuis déjà tellement de temps, trop de temps, du temps que j'aurais pu passer autre part, à faire d'autres choses. Il était temps que j'arrive au port de Motte-La-Forêt, que je mette pied à terre. Le bateau m'était à peine supportable au début du voyage, mais après quelques jours cela c'était amélioré. Je ne cessais de regarder au lointain, voyant le côte et même les sommets des constructions de la ville. Des mouettes passaient au dessus de nos têtes, suivant le bateau comme le seul bout de terre auquel s'accrocher avant d'arriver sur la rive. Je voulais arriver !

Quelques jours avant j'avais fait tous mes bagages, bien peu de bagages (à peine afin de pouvoir tout mettre sur un cheval et un deuxième cheval, de bât). Mère me faisait accompagner par quatre gardes. J'avais beau savoir me protéger, les montagnes du Nord regorgeaient d'hommes qui n'attendaient que le passage d'une seule personne pour la dépouiller. J'avais beau être forte et battante, je n'étais par surhumaine. J'avais déjà penser mon voyage : je commencerais par Motte-la-Forêt, puis direction Winterfell pour aller vers le Sud, de ville en ville. J'avais étudié quelques cartes pour cela. Si le temps me le permettait, j'irais jusqu'à Dorne, en espérant qu'aucun de mes prétendants ne plaise à Mère avant.

[...]

La terre, la terre ! Le port était très clair : les nombreux navires, petits et grands. Les pêcheurs au bord de la Mer, la Baie des Glaces, quelques nobles pressants de monter sur leurs navires, des femmes faisant leurs aurevoirs, des enfants jouant avec les filets... On sentait l'odeur du poisson à plein nez. C'était une odeur qui m'était presque devenue désagréable avec ce long voyage. Je pressais les hommes afin de mettre la planche, je voulais descendre.

Les bagages, les chevaux et les hommes de Mère me suivaient dans ma descente vers les terres, tandis que les marins s'occupaient du navire. Une heure à peine après notre descente, nous mettions pied à l'étrier pour Motte-la-Forêt. Un corbeau les avait prévenus de mon arrivé dans la journée. J'avais hâte de voir les Glover, amis des Mormont. N'ayant jamais quitté l'Ile-aux-Ours, j'avais tout aussi hâte de goûter leur cuisine, de voir leurs demeures, leur vie, de m'immiscer chez eux et de m’imprégner de leur culture. Mon cheval avançait rapidement sous petits coups de talon. Encadrée par mes défenseurs, ceux-ci devaient s'adapter à mon rythme, rapide. J'étais pressée, sans arrêt, pressée de mettre le pied sur le bateau, pressée de voir le port, pressée d'accoster, pressée de monter à cheval, pressée de voir Motte-la-Forêt, pressée de rencontrer les Glover... Sans arrêt...