Cela faisait longtemps qu'Aaliyah ne s'était pas réveillé au soleil levant avec le coeur léger et le sourire aux lèvres. La jeune femme s'était levé et avait regardé le lever du soleil de la petite lucarne de la chambre de l'auberge, qui était maintenant son logis. Les nuances de rouges et d'orangées offraient un superbe spectacle qui ne cessait d'éblouir Aaliyah à chaque fois qu'elle se dévouait à cette charmante habitude.

Une fois la séances haute en couleur terminée, Aaliyah se préparait un thé et mangeait son déjeuner en observant la ville prendre vie. Par la plus grande fenêtre, Aaliyah s'asseyait sur le rebords, assiette sur les cuisses et tasse en main, saluant les travailleur matinaux, faisant la conversation à quelques uns de ses clients habituels, qui la connaissait maintenant personnellement. En faite, avec son petit boulot de broderie, Aaliyah connaissait pratiquement toute la population de Hautjardin.

Le déjeuner tira à sa fin vers les huit heures, et trente minutes plus tard, la jeune Flowers était déjà au travail. Parfois elle commençait pas livrer ses dernières commandes, mais ce matin, Aaliyah voulait profiter de ce sentiment de joie de vivre qui la submergeait. Pour une fois depuis qu'elle avait quitté la ferme familiale, Aaliyah se sentait vraiment heureuse. Elle avait prit sa vie en main, comme elle l'avait voulue depuis si longtemps.

Vers les huit heure trentes, la jeune femme décida donc de se couvrir les épaules d'un châle et de faire un tour en ville. Aaliyah ne savait pas réellement ou elle s'en allait, mais ça lui était complètement égal. Elle déambulait dans les rue de la ville, faisant quelques courses chez les marchands de fruits et légume, et se laissait même tenter par certain marchands d'artisanat. Il en avait des bien doués dans ce coin de pays!

Aaliyah offrait ses plus beaux compliments à un fabriquant de bijoux lorsqu'une cape rouge détourna son attention. Cette couleur ne lui était effectivement pas étrangère. La jeune femme se retourna et aperçut une de ses grandes amie (qu'elle n'avait pas vu depuis qu'elle avait été confiné à la maison par son frère et sa soeur).

― Ruby!

Son coeur s'emplit de joie. Enfin quelqu'un avec qui elle pouvait parler sincèrement de tout ses tracas, qui n'était pas une vieille dame qui admirait son talent inné. Aaliyah sentait le besoin de parler franchement, et elle espérait que Ruby se sentait de même.

Arrivée à Hautjardin le soir précédent, la jeune femme s'était effondrée dans le lit tout à fait correct de l'auberge tout à fait correcte qu'ils avaient prise en centre ville, et y  avait dormi presque huit heures. Même habituée à chevaucher, Ruby ne l'était pas sur de si grandes distances... et puis l'émotion de quitter seule le domaine de ses parents, même si elle était positive, l'avait terrassée. Elle s'était donc décidée à rester au moins une journée de plus dans cette ville prospère, et où les gens semblaient heureux.
Depuis tôt ce matin là -en effet, elle était habituée à se réveiller aux aurores- elle arpentait les ruelles du marché, essayant de trouver un petit quelque chose pour chacun de ses proches : une paire de boucles d'oreilles pour Pearl, une boîte marquetée pour Père... Pour Mère, peut être un châle brodé ? ... Oui, sauf que ceux qu'elle avait trouvés jusque là l'étaient moins finement que ne pouvait le faire sa mère, justement. Et lui ramener un travail bâclé serait idiot. La jeune fille s'était donc résignée à chercher autre chose, mais quand même... C'était dommage...

Insérant sa fine silhouette vêtue tout entière d'écarlate entre deux matrones discutant famille, Ruby se dirigeait vers un vendeur de brochettes de fruits au miel quand un appel la fit se retourner :

― Ruby !

Elle chercha dans la foule qui ici pouvait bien connaitre son nom -et l'appeler aussi familièrement- et son regard finit par tomber sur une de ses plus anciennes amies, Aly. Enfin, Aaliyah. Elle tendit les bras vers la jeune fille, et quelques pas plus tard, la serrait contre elle.

- Aly ! Comme je suis contente de te revoir !

Elle tendit les bras pour examiner sa camarade, avec un grand sourire.

- Que te voilà belle ! Cela fait combien de temps que nous ne nous sommes pas vues ? ... *son visage se rembrunit quand elle réalise à quelle occasion elles se sont vues pour la dernière fois* Depuis la mort de ton père, en fait. ... Je suis encore désolée, Aly : je l'aimais beaucoup, tu le sais. ...*elle regarde autour d'elles* Mais... Où sont Démétrius et Diane ? Ils ne te laissent pas vadrouiller toute seule j'espère ?

Ruby fronça les sourcils. Elle n'appréciait que très moyennement le frère et la sœur d'Aaliyah : elle les trouvait gentils mais... terriblement peu intéressants, et égoïstes. Raisonnant comme des enfants à un âge où ils auraient du être adultes, alors qu'Aly était une gentille fille raisonnable. Un peu trop douce pour son bien, peut être ?

- Viens. Allons manger ces brochettes qui me font de l’œil. Tu me raconteras ce que tu deviens depuis... Un an ?

Voir le sourire illuminer le visage de Ruby la réjouissait au plus au point.

- Aly ! Comme je suis contente de te revoir !

― Et moi de même!

Les deux amies se firent une accolade, qui semblait être pour Aaliyah la meilleure chose sur terre. Cela faisait tellement longtemps que personne lui avait donnée autant d'affection, ne serais=ce qu'un accolade amicale de Diana (qui datait de ses seize ans). Le retour de Ruby était pour elle le beau temps après la pluie. Enfin, sa misère semblait se dissiper, mais peut-être parlait=elle déjà trop vite...

- Que te voilà belle ! Cela fait combien de temps que nous ne nous sommes pas vues ? ..., dit Ruby, pensive. Depuis la mort de ton père, en fait. ... Je suis encore désolée, Aly : je l'aimais beaucoup, tu le sais. ...

Ruby jeta un oeil alentour d'elle, semblant chercher quelqu'un ou quelque chose. Quoi? Aaliyah ne pouvait le dire.

- Mais... Où sont Démétrius et Diana ? Ils ne te laissent pas vadrouiller toute seule j'espère ?

Le visage d'Aaliyah s'assombrit à la seule mention du nom de son frère et sa soeur. En faite, son demi-frère et sa demi-soeur. Des étrangers à présent. Un souvenir pour elle, puisque pour maintenant, ils ne faisait plus partie de sa vie. Elle devait maintenant avouer à Ruby qu'elle avait quitté la demeure familiale. Une femme sans foyer, célibataire, sans mari ni enfants n'était pas très bien vu à la cour, mais après tout, Aaliyah était une enfant illégitime.

― Non, je ne vadrouille plus pour eux, maintenant, les dieux sont justes.

Aaliyah vit que Ruby était perdue dans ses pensée, et la jeune femme était trop polie pour la dérenger. Ce qui était dans son jardin secret était bien personnel, c'était certain. Quelque secondes plus tard, Ruby revint è elle.

- Viens. Allons manger ces brochettes qui me font de l’œil. Tu me raconteras ce que tu deviens depuis... Un an ?

― Avec plaisir!

Les deux jeunes femme allèrent s'acheter de succulentes brochettes de fruits au miel, qui en faisait déjà saliver la jeune Flowers. Elles s'étaient assise à une table près de l'auberge, et ce fut Aaliyah qui commenàa la discussion, ne pouvant garder plus longtemps pour elle son périple depuis qu'elle était maintenant une femme indépendante.

― Tu sais quand je t'ai dit que je ne vadrouillais plus pour eux... je voulais dire en faites que je suis partie du domaine. Je n'en pouvais plus. Si tu savais, Ruby, ce qu'ils m'ont fait travailler durant la dernière année... je croyais que ma vie était terminé. Les rochetons de Démétrius sont insupportable. Normalement j'adore les enfants, mais sa femme ne sait même pas les élever.

Aaliyah soupira bruyamment. Ouff, c'était essoufflant de parler du passé, mais aussi des plus soulageant de laisser un poids se relever de ses épaules.

― Alors je suis partie de la maison et je me suis installée à cette auberge, et j'y vit depuis. Je brode pour me faire de l'argent, et je dois dire que je me débrouille plutôt bien. Il ne me manque plus que le preux chevalier, dit-elle en faisant un clin d'oeil farceur à son amie.

Rire franchement était aussi quelque chose qui lui avait manqué, mais avec Ruby, elle était certaine que tout ce qu'elle avait manqué durant la dernière année serait vite oublié et que de nouveaux souvenirs se forgeraient.

Une fois assises à une petite table près de l'auberge, en face de brochettes de fruits et de vin épicé, Aaliyah entreprit de raconter son périple à Ruby :

― Tu sais quand je t'ai dit que je ne vadrouillais plus pour eux... je voulais dire en faites que je suis partie du domaine. Je n'en pouvais plus. Si tu savais, Ruby, ce qu'ils m'ont fait travailler durant la dernière année... je croyais que ma vie était terminé. Les rochetons de Démétrius sont insupportable. Normalement j'adore les enfants, mais sa femme ne sait même pas les élever.

Les yeux de Ruby s'écarquillèrent au cours de cette surprenante confession : PARTIE du domaine, toute seule ? Elle regarda son amie avec un respect renouvelé : cela n'avait pas dû être facile pour elle, même si elle savait tout faire dans un domaine, d'aider aux foins à s'occuper de marmots. La jeune fille émit un "tsssss..." réprobateur à l'énoncé des vertus domestiques de la femme de Demetrius. Une femme qui ne sait pas élever ses enfants est une honte pour sa famille, spécialement pour sa mère. ... Elle ferait en sorte que ces nouvelles soient transmises à sa propre génitrice. Vengeance mesquine à l'égard de personnes ayant fait du mal à une amie ? Absolument : il y a des choses avec lesquelles on ne transige pas.

― Alors je suis partie de la maison et je me suis installée à cette auberge, et j'y vit depuis. Je brode pour me faire de l'argent, et je dois dire que je me débrouille plutôt bien. Il ne me manque plus que le preux chevalier...

- Ça ne m'étonne pas que tu t'en sortes bien, tes broderies ont toujours été d'une extrême finesse. Quant au chevalier... *elle éclate d'un rire froid* Crois-moi, n'en attends pas nécessairement grand-chose.

Tout en suçotant le bout de sa brochette, Ruby réfléchissait à toute allure : comment aider son amie ? Ses vêtements semblaient de qualité tout à fait correcte, et elle assurait pouvoir pourvoir à sa subsistance toute seule : lui proposer de l'argent serait l'insulter, mais... Elle aurait bien aimé pouvoir l'aider. Et comme elle était dépourvue de chevalier à lui présenter...
Soudain, son visage mobile s'éclaira : elle tenait l'idée.

- Dis moi... Je voudrais faire un cadeau à ma mère, pour le retour. Penses tu pouvoir me broder un châle pour elle ? Avec du fil d'or. ... Il me le faudrait assez rapidement, nous partons bientôt. ... Et je t'avoue que les travaux d'aiguille présentés au marché ne m'ont pas DU TOUT convaincue. Je crains que tu ne sois mon dernier espoir de lui offrir quelque chose de correct.

Elle lança un sourire désarmant à son amie, assorti d'un regard à faire fondre un iceberg.

- Par contre, tu ne commenceras pas ce soir : ce soir, nous dînons ensemble : Nanny a dégotté un restaurant tout à fait correct servant des plats locaux, et nous comptions y aller : elle sera ravie de te revoir. ... Qu'en penses-tu ?

Ruby sembla choquée de cette surprenant révélation, mais ne semblait tout de même pas inquiète pour la subsistance de son amie.

- Ça ne m'étonne pas que tu t'en sortes bien, tes broderies ont toujours été d'une extrême finesse. Quant au chevalier..., dit-elle en éclatant d'un rire froid. Crois-moi, n'en attends pas nécessairement grand-chose.

Aaliyah fronça les sourcils. Ruby n'était pas celle qui était promise au beau Frederick depuis qu'elle avait huit ans? Elle, était une enfant légitime, contrairement à Aaliyah, et avait déjà été promise à un homme de grand titres. Aaliyah ne savait pas si un jour cet honneur pourrait lui être accordé. Puet-être y avait-il encore de l'espoir? La jeune Flowers y croyait toujours.

Ruby interrompit le fil de pensé d'Aaliyah en lui faisant une proposition plustôt alléchante... son amie parlait très bien affaire.

- Dis moi... Je voudrais faire un cadeau à ma mère, pour le retour. Penses tu pouvoir me broder un châle pour elle ? Avec du fil d'or. ... Il me le faudrait assez rapidement, nous partons bientôt. ... Et je t'avoue que les travaux d'aiguille présentés au marché ne m'ont pas DU TOUT convaincue. Je crains que tu ne sois mon dernier espoir de lui offrir quelque chose de correct.

La jeune femme ne prit pas le temps de réfléchir à son offre, elle savait déjà sa réponse.

― Avec plaisir! Dis-moi pour quand il doit-être terminé et il sera fait! Pour le fil d'or je crois pouvoir en dénicher chez mon fournisseur de matériaux. C'est rare, mais, je suis certaine de t'en avoir. Je vais passer le voir à la fin de l'après-midi alors je vais pouvoir commencer dès ce soir.

Ruby contrecarra les plans pour sa soirée, mais sa proposition ne lui dérengeait guère. Rester seule dans sa petite chambre à broder un châle était quand même très ennuyeux comparé à ce que son amis lui proposait de faire. ruby avait toujours eu des idées formidable pour s'amuser et passer de bons moments ensemble.

- Par contre, tu ne commenceras pas ce soir : ce soir, nous dînons ensemble : Nanny a dégotté un restaurant tout à fait correct servant des plats locaux, et nous comptions y aller : elle sera ravie de te revoir. ... Qu'en penses-tu ?

― J'en serais ravie! Cela fait des mois que je ne suis pas sortie de chez moi à part pour le travail. Je n'avais plus personne avec qui traîner, avec qui sortir et faire des activités. Il n'était pas question que j'ai voir Diana, elle me ramènerait au domaine et j'aurais été encore prisonnière. Je ne te trouvais plus dans la ville non plus même à mes maintes recherche à la cour. Maintenant que tu es revenu, tout redeviens à la normal, j'en remerci les dieux.

Aaliyah termina sa succulente brochette de fruits et remercia son ami de cette délicieuse collation. Le marchands de bijoux lui faisait de l'oeil, et encore plus les belles pierres rouges et bleues qui miroitaient au soleil.

― Avant d'aller manger, on peut terminer de visiter le marcher, si ça te dit? proposa Aaliya. Peut-être trouveras-tu autre chose à donner en souvenir à ta famille? J'ai vu de magnifiques choses toutes à l'heure qui pourrait certainement te plaire. On pourrait continuer à causer tout en marchandant.

Ne manquais plus que l'avis de Ruby. Visiter le marché et parler durant des heures était auparavent les meilleurs souvenirs qu'Aaliyah gardait de Ruby. Les dames ne sortaient pas souvent du domaine, mais lorsqu'elles le faisait, c'était pour faire quelques emplettes pour la famille. C'était donc dans ces circonstances que les deux jeunes femmes avaient lié une amitié et que leur familles s'étaient en quelque sorte connue. Aaliyah trouvait cette journée symbolique: la journée de ses retrouvailles avec son amie étaient dans les mêmes circonstances et lieux que leur première rencontre.

Comme la vie fait bien les choses.

― J'en serais ravie! Cela fait des mois que je ne suis pas sortie de chez moi à part pour le travail. Je n'avais plus personne avec qui traîner, avec qui sortir et faire des activités. Il n'était pas question que j'ai voir Diana, elle me ramènerait au domaine et j'aurais été encore prisonnière.

- QUOI ? Prisonnière ?

Cette fois-ci, Ruby était très clairement en colère. D'accord, les destins des enfants non légitimes étaient parfois cruels, mais Demetrius et Diana s'étaient jusque là montrés corrects malgré leur indolence et leur paresse. Qu'est ce qui leur était donc passé par la tête ?

- Je préviens Mère par le prochain courrier. Que tous sachent qu'ils ne sont pas dignes de faire partie des... des gens bien, voilà. C'est tout à fait indigne d'une famille comme la vôtre : votre père en serait terriblement déçu.

― Je ne te trouvais plus dans la ville non plus même à mes maintes recherche à la cour....

La jeune femme eut un sourire d'excuse à cette remarque. Depuis la... disparition de Frederick, et bien qu'elle n'ait eu à déplorer qu'un seul accès de mélancolie... elle n'était effectivement plus du tout sortie du domaine. Et n'avait pas songé à rechercher la compagnie, même de ses amies proches.

- J'ai eu... quelque chose comme un deuil, moi aussi. *elle baissa les yeux* Tu te souviens sans doute de Frederick. Mon fiancé. Dont je te parlais tout le temps. Eh bien, lors d'un partie de chasse, il a, en quelque sorte... disparu. Il m'a fallu un peu de temps pour réaliser, et mes parents me font faire ce voyage dans le but de me faire oublier plus encore. Mais... Cessons de remuer le passé, veux tu ?

Petit sourire courageux.

― Maintenant que tu es revenu, tout redeviens à la normal, j'en remerci les dieux.

Changement d'état d'esprit immédiat : Ruby éclata de rire découvrant de jolies dents bien plantées, puis prit la main de son amie entre les siennes.

- Moi aussi. J'ai l'impression que le pire est passé depuis que je t'ai vue. Cela me conforte dans l'idée que notre rencontre était prévue par... qui sait ? Les dieux ?

― Avant d'aller manger, on peut terminer de visiter le marcher, si ça te dit? Peut-être trouveras-tu autre chose à donner en souvenir à ta famille? J'ai vu de magnifiques choses toutes à l'heure qui pourrait certainement te plaire. On pourrait continuer à causer tout en marchandant.

- Très volontiers. J'aimerais acheter des sucreries pour Nanny... Et j'ai un peu d'argent qui reste pour me payer quelques fantaisies. Guide moi parmi les marchands, si tu veux.

Ruby se lève et tend le bras à son amie. Elle réfléchit puis déclare :

- J'aimerais voir : les bijoux bien sûr... Mais aussi les confiseries et les livres. S'il y en a, du moins. Sinon, je chercherai un imprimeur en ville. Et parle moi de ton installation, et de comment tu t'es débrouillée pour te faire connaitre.

L'annonce de la disparition de Frederick attrista profondément Aaliyah. C'était absolument tragique et ele ne pouvait pas imaginer la douleur que son amie avait pu subir. Ruby et Frederick se connaissaient depuis qu'ils avaient huit ans, et c'était dans des circonstances mystérieuse que son fiancé de toujours disparut. Aaliyah compatit avec son amie; ce ne devait pas être facile. Quoi qu'il en soit, Aaliyah lui assura qu'elle était là si Ruby voulait parler.

- Très volontiers. J'aimerais acheter des sucreries pour Nanny... Et j'ai un peu d'argent qui reste pour me payer quelques fantaisies. Guide moi parmi les marchands, si tu veux.

Ruby se leva la première, ce qui incita Aaliyah à faire de même. Son amie lui tendit le bras, et Aaliyah, enchantée, croisa le sien, se retrouvant maintenant bras dessus bras dessous avec Ruby.

― On peux commencer par les sucreries. Les marchands d'ici ont tendances à faire les meilleures sucrerie de la région. Je ne peux jamais m'empêcher de m'acheter un petit quelque chose. C'est plus fort que moi! s'exclame Aaliyah en riant.

- J'aimerais voir : les bijoux bien sûr... Mais aussi les confiseries et les livres. S'il y en a, du moins. Sinon, je chercherai un imprimeur en ville. Et parle moi de ton installation, et de comment tu t'es débrouillée pour te faire connaitre.

― Certainement, répondit Aaliyah.

Ruby voulait qu'elle lui parle de son installation, en outre, de son petit commerce.. Par où allait-elle commencer... Il y avait déjà là beaucoup d'histoire! Il était ennuyant de mentionner les faits connus, alors Aaliyah se dit qu'elle irait directement au but.

― J'ai commencé avec du petit commerce. Je brodais à la maison et j'amenais mes créations chez le marchands, qui m'achetais mes produit et qui les revendais plus cher. Je crois que c'est comme ça que tout le monde commence, non? Mes broderies sont devenu très populaire, alors le marchands en réclâmais toujours plus. Tôt le matin, lorsque je lui faisait ma livraison, il y avait déjà une file pour avoir mes vêtements. Les gens, impressionnés par mon talent m'ont demandé mon nom, et ils ont commencé à m'acheter mes produits de chez moi. Parfois je vais livrer chez des clients, qui m'ont rapidement recommendé à leurs amis. Déjà que j'étais connue des villageois à cause de mon père, maintenant tout Hautjardin sait qui je suis seulement en mentionnant mon nom! Je ne sais pas si c'est une bonne chose par contre.

Le temps qu'Aaliyah avait prit pour raconter sa petite histoire, Ruby et elle étaient rendu au marchand se sucrerie. Les yeux brillants et salivant déjà, Aaliyah ne pouvait s'empêcher de dévorer ces divines créations des yeux.

― Regarde-moi ces merveilles..., souffla Aaliyah.

La table était remplie de victualles les plus succulente les unes que les autres. Aaliyah avait eu la chance de déguster un peu de tout, mais sa sucrerie favorite était bien les macarons chocolat-miel. Le vieux couple derrière le comptoir ne tarda pas à reconnaître Aaliyah.

― Aaliyah! dit Mme Honeywell, femme de Gilbert Honeywell, l'un des meilleurs apiculteur d'Hautjardin. Ça fait plaisir de te voir! Comment allez-vous?

― Bien, et vous, Mme Honeywell?

― Ah, la vieillesse, tu sais ce que sait, répondit la vieille dame, changement aussitôt de sujet. Je crois savoir pourquoi tu es venue, ma chère, dit-elle en lui faisant un clin d'oeil. Je suis certaine que ton amie aussi va être surpris de voir ce que j'ai fraîchement terminé de faire!

Mme Honeywell tira une tôle du bahut derrière elle, caché sur une tablette sous une nappe. Une onctueuse odeur chocolatée parvint jusqu'au nez d'Aaliyah, la faisant saliver davantage. Elle reconnaissait cette odeur!

― Des macarons chocolat-miel! s'exclama Aaliyah.

C'était pour la jeune Flowers la création la plus divine sur terre. Aaliyah plongea sa main dans sa poche pour sortir quelques pièces de sa bourse mais sa bienfaîtrice lui en empêcha.

― Ne dépensez pas vos économies sur des pauvres macarons, jeune dame. Je vous les offres, prenez-en autant que vous le voulez, dit Mme Honeywell, un large sourire illuminant son visage.

― Non, ça me faît plaisir...

― Allez, ria la femme. Prenez-les, ils sont à vous.

Aaliyah ne se sentait pas trop à l'aise face à la situation, mais le visage illuminé de bonheur de Madame Honeywell la poussa à agir. Elle pris quelques macarons puis se retourna vers Ruby pour voir ses emplettes de sucreries.

Les deux jeunes filles commencèrent à marcher lentement, observant rapidement les étals qui ne les tentaient guère.

― On peux commencer par les sucreries. Les marchands d'ici ont tendances à faire les meilleures sucrerie de la région. Je ne peux jamais m'empêcher de m'acheter un petit quelque chose. C'est plus fort que moi! s'exclame Aaliyah en riant.

- Faisons ça, ma chère : ces brochettes ne m'ont qu'à peine rassasiée... Si j'osais je dirais même qu'elles m'ont ouvert l'appétit. ... Ou peut être est-ce la joie de te retrouver ?

Elles obliquèrent donc toutes deux en direction des stands odorants se situant un peu plus loin. Déjà, l'air était saturé de parfums mettant l'eau à la bouche, et Ruby prêta une oreille attentive à son amie tout en examinant avec plaisir les différents stands.

― J'ai commencé avec du petit commerce. Je brodais à la maison et j'amenais mes créations chez le marchands, qui m'achetais mes produit et qui les revendais plus cher. Je crois que c'est comme ça que tout le monde commence, non ? Mes broderies sont devenu très populaire, alors le marchands en réclâmais toujours plus. Tôt le matin, lorsque je lui faisait ma livraison, il y avait déjà une file pour avoir mes vêtements. Les gens, impressionnés par mon talent m'ont demandé mon nom, et ils ont commencé à m'acheter mes produits de chez moi. Parfois je vais livrer chez des clients, qui m'ont rapidement recommandé à leurs amis. Déjà que j'étais connue des villageois à cause de mon père, maintenant tout Hautjardin sait qui je suis seulement en mentionnant mon nom! Je ne sais pas si c'est une bonne chose par contre.

Ruby s'interrompit un instant dans la dégustation d'une pâte d'amandes, pour donner son avis :

- Pourquoi serait-ce une mauvaise chose ? Tu es maintenant une citoyenne libre de Hautjardin, et depuis ta majorité, ton frère ne détient plus aucune autorité sur toi. S'ils te cherchent noise, tu vas voir la Garde, et ils leur expliqueront que les droits des citoyens sont à respecter, aussi. ...

Enfin. Il faudrait du coup qu'Aaliyah ne sorte pas de Hautjardin. Sinon, son frère pourrait utiliser sa noblesse pour la rapatrier dans son fief, et là... Ruby secoua la tête : comme disait sagement sa Nanny, les ennuis venaient toujours suffisamment tôt, point n'était besoin de s'en inventer. Le temps qu'elle se fasse ces réflexions, Aaliyah était déjà plantée devant un étal orné d'un écriteau en forme de ruche, d'où émanait de délicieuses odeurs.
Elle n'eut qu'à écouter à peine la discussion pour constater que la gentillesse et la douceur de son amie avaient une fois de plus frappé : les deux vieilles personnes la considéraient visiblement comme une jeune personne à gâter. Probablement qu'Aaliyah les avait aidés spontanément et cela les avait ils émus. Rien de bien surprenant quand on connaissait la jeune fille et son cœur sur la main.
Ruby s'approcha en souriant au couple d'apiculteurs, choisit un des macarons qui semblaient avoir toute l'approbation de son amie, et croqua dedans. Aussitôt, un sourire ravi apparut sur ses lèvres : par-fait.

- Il m'en faudrait trois, non, quatre... cinq petits coffrets comme celui ci. Et un sachet plus petit. Et j'aimerais aussi un sachet d'orangettes au chocolat, je vous prie.

Pendant que les marchands s'affairaient autour de sa commande, Ruby goûta encore plusieurs de leurs spécialités et en fit rajouter quelques unes à son déjà volumineux colis. Puis elle paya la somme rondelette sans barguiner, et demanda poliment :

- Faites moi livrer tout ceci à l'auberge du Pont-Neuf, je vous prie.

Puis, attendant qu'Aaliyah termine de remercier les deux personnes âgées avec effusion, Ruby se dirigea sans l'attendre vers un stand de bijoux. Le travail était largement plus ornementé que ce que proposaient les bijoutiers à son père. Il faudrait ramener une parure pour Pearl, et une pour Mère, aussi. Une petite bague pour Nanny, peut être ?

Ruby semblait avoir craqué pour les macarons autant qu'Aaliyah. C'est vrai qu'ils étaient d'un délice indiscutable.

- Il m'en faudrait trois, non, quatre... cinq petits coffrets comme celui ci. Et un sachet plus petit. Et j'aimerais aussi un sachet d'orangettes au chocolat, je vous prie.

À voir le nombre de coffrets de macarons que Ruby avait commandé, Aaliyah l'enviait presque. Ces macarons étaient d'un tel délice que la jeune femme pourrait être d'une humeur fabuleuse durant des semaines. Non! Des mois! S'il y avait bien une chose qui avait chassé les nuages gris lors de la solitude d'Aaliyah, c'était ces macarons.

M. et Mme Honwywell s'affairaient à rassembler les sucreries commandé par Ruby alors que celle-ci comptait sagement le montant qu'elle leur devait et les paya.

- Faites moi livrer tout ceci à l'auberge du Pont-Neuf, je vous prie.

Aaliyah savait qu'elle avait fait des heureux ce matin. Elle se doutait que le couple d'apiculteurs faisaient autant d'argent en un seul achat de la journée. Il y avait aussi Ruby qui était heureuse, puisqu'elle avait trouvé un cadeau parfait pour Nanny. Aaliyah remercia les marchands. Lorsqu'elle se retourna vers Ruby, elle était quelques mètres plus loin, au stand de bijoux.

Chaque fois qu'Aaliyah le visitait, il y avait toujours des bijoux les plus époustouflants les uns que les autres. Il y en avait qui étaient à des prix exhorbitants, et d'autre à un prix modeste, donc Aaliyah pouvait se payer si elle le désirait. N'étant pas une femme de bijoux, admirer était amplement suffisant pour elle.

― Mes yeux sont toujours ravis d'admirer autant de beauté, dit Aaliyah. Dommage que les bijoux offerts à nos parents n'étaient pas aussi jolis. Je me demande d'où ils venaient d'ailleurs, parce que ceux-ci sont d'une beauté tout à fait exceptionnelle. Mais de toute manière, je n'étais pas celle à laquelle les bijoux étaient destinés.

En effet, Aaliyah avait peu de parures dans ses affaires. Diana avait une collection de parure beaucoup plus étendues que la sienne. Il fallait que la fille des Delaney ait fière allure lors des visites des Lord alors que leur père organisait des petites fêtes. Aaliyah chassait ces sombres pensées. Ses yeux tomba sur un collier qui brillait de milles feux sous les rayons timides du soleil.

― Oh, ne serai-ce pas une belle parure parfait pour Pearl? La brillance lui colle très bien à la peau si je ne me méprends pas.

La devanture de la petite échoppe était pleine de merveilles : colliers de pierreries, bracelets martelés, boucles d'oreilles ornementées... De pures beautés, devant lesquelles Ruby, bien que moyennement intéressée par les parures, ne peut que rester admirative. Aaliyah la rejoint de son pas léger.

― Mes yeux sont toujours ravis d'admirer autant de beauté. Dommage que les bijoux offerts à nos parents n'étaient pas aussi jolis. Je me demande d'où ils venaient d'ailleurs, parce que ceux-ci sont d'une beauté tout à fait exceptionnelle. Mais de toute manière, je n'étais pas celle à laquelle les bijoux étaient destinés.

Ruby fronce les sourcils. Elle ne s'était pas aperçue que la jeune fille ait été mise à l'écart aussi du vivant de son père. Même en temps que bâtarde, il lui avait semblé que son amie était traitée avec respect et gentillesse par son père, tout au moins. Et à l'époque, par ses frère et sœur.

― Oh, ne serai-ce pas une belle parure parfait pour Pearl? La brillance lui colle très bien à la peau si je ne me méprends pas.

La demoiselle Flowers tourne les yeux dans la direction indiquée par Aaliyah et un sourire ravi s'épanouit sur son visage. Le collier était en vieil or et aigues-marines, et ferait ressortir de façon frappante la couleur claire des yeux de sa sœur. De plus, il correspond très exactement au genre de présent que Pearl lui fait : elle est donc quasi certaine de lui faire plaisir.

- Oh que si ! Tu as tapé dans le mille, ma très chère. Pearl serait superbe. ... Regardons s'il n'y a pas les boucles d'oreilles assorties. ... Si, là ! ... Magnifique. *elle se tourna vers le marchand* Je vous prends déjà ceci. *elle se tourne ensuite vers les bracelets* ... Oh, comme c'est charmant ! Regarde ! *elle désigne deux bracelets identiques, l'un en or blanc avec une topaze en son centre, l'autre en argent vieilli avec un rubis* ... Je prends cela aussi.

Elle attend que le marchand lui dise son prix et le paie, puis elle se tourne vers Aaliyah, un sourire radieux aux lèvres.

- Donne ton poignet.

Elle y noue le bracelet d'or blanc, puis attache le bracelet d'argent vieilli à son propre poignet.

- Et voilà. On dirait deux sœurs !

Pour couper court à un moment d'émotion qu'elle pressent un peu douloureux, elle entraine vivement son amie vers une boutique arborant fièrement un volume sur sa devanture, et étonnamment appelée "Des livres et moi". Un message ?

Il semblait que la mémoire d'Aaliyah ne faisait pas défaut au sujet de Pearl.

- Oh que si ! Tu as tapé dans le mille, ma très chère. Pearl serait superbe. ... Regardons s'il n'y a pas les boucles d'oreilles assorties. ... Si, là ! ... Magnifique. Je vous prends déjà ceci.

La sélection de Ruby était magnifique. Elle allait rendre sa soeur heureuse avec des parures d'une splendeur aussi exceptionnelle. Aaliyah espérait seulement que Pearl ait une occasion spéciale à laquelle elle pourrait porter fièrement la trouvaille de Ruby!

Ruby s'était retourné vers les bracelets, qui étaient tout aussi magnifiques. Aaliyah était trop concentrer à trouver une autre merveille pour réajouir la prochaine personne à qui Ruby allait offrir ce beau bijoux, mais elle ne se doutait pas que le prochaine personne à bénéficier d'un présent serait beaucoup plus près de Ruby.

-... Oh, comme c'est charmant ! Regarde !

Son amie tenait dans ses mains deux bracelets étincelants. Le premier était en or blanc, munit d'un topaze en son centre et le second était identique, avec seulement les couleurs en contraste; il était en argent vieilli munit d'un rubis.

― Ce l'est, en effet! souffla Aaliyah.

La beauté de ce bijoux était simple mais très élégant. Ce n'était pas du genre d'Aaliyah de se promener alentour de la ville en portant des bijoux chers et qui attire l'attention de tous par sa brillance. Si Aaliyah pourrait se payer une folie, ce serait bien ce genre de bracelet qu'elle choisirait. Il était comme Aaliyah: discret et élégant.

Ruby demanda le prix des bracelets jumeaux puis prit doucement le bras d'Aaliyah, ce qui surprit celle-ci.

- Donne ton poignet.

Ruby noua le bracelet à son poignet et Aaliyah resta bouche-bée.

- Et voilà. On dirait deux sœurs !

Le geste de son amie toucha la jeune femme. Aaliyah lui adressa un sourire sincère. Elle voulut la prendre dans ses bras et la remercier. Mais avant qu'Aaliyah ne put lui exprimer sa gratitude, Ruby l'entraîna vivement vers une boutique de bouquins, dont on pouvait lire sur l'enseigne "Des livres et moi." Quel joli nom.

Cela faisait longtemps qu'Aaliyah ne s'était pas assise quelques heures pour se plonger dans un bon roman écrit de la plume des gens de par chez elle. Elle avait besoin de quelque chose de nouveau, un livre qui pouvait la faire voyager. Vu que son répertoire littéraire n'était pas très étendu, et qu'elle avait lu tout les livres de la bibliothèque de son défunt père, Aaliyah n'étais pas au courant des nouveautés.

― Dis, Ruby, je me cherche un bon livre pour me divertir et passer une peu de temps, lequel tu me recommenderais? Ça doit faire des années que je n'ai pas pris le temps de m'assoir un peu et lire. Est-ce qu'ils y a des titres que tu préfères?

Aaliyah parcoura la sélection en évaluant les titres. Certains semblaient intéressant, mais la plupart d'entre eux relataient des récits de batailles sur les terres des Sept Couronnes. Bien que la jeune femme voulait voyager, l'idée de la guerre ou de grandes batailles n'était pas ce qu'elle recherchait. Elle aimait davantage les récits poignants de personnes qui ont voyagés dans les royaumes sans le sous en bâtissant leur avenir avec presque rien. En y pensant un peu, Aaliyah réalisa que c'était un peu dans ce genre de situation qu'elle était.

Les deux jeunes filles passent le seuil de la boutique avec respect. C'était cela, aussi, qui les avait rapprochées : le respect de la chose écrite. Pas nécessairement pour se cultiver, non, bien que cela put être intéressant, plutôt pour se distraire, ouvrir son esprit à des lendemains plus joyeux.

- Bien le bonjour, radieuses demoiselles, que puis-je pour vous ?

Le petit homme rondouillard semblait ravi de voir si belles pratiques égarées dans son échoppe.

- Je puis vous proposer de tout : du très classique "Contes et légendes des sept Couronnes" au très récent "Retour sur la non-existence des Dragons". Si vous préférez l'historique, j'ai un très bel exemplaire de "Chute de dynasties" et un autre, illustré, de l'"Histoire du Nord". Dans le... *il toussote* sentimental, j'ai "le chevalier et la bergère" ou bien peut être "Histoire de Rebekah" ? ... Dites-moi si quelque chose vous intéresse, ou si vous désirez un autre genre de lecture, je suis tout ouïe !

Ruby sourit : c'était exactement la boutique qu'il lui fallait : là, elle pourrait sans doute dénicher le cadeau pour son père, plus peut être un ou deux opuscules pour sa personne.

- Eh bien... Le livre sur le Nord avec les estampes... Je veux bien le voir.

Elle continua à faire le tour de la boutique : les livres semblaient de qualité, nullement mités, et l'odeur de colle était agréable, ne puant pas le poisson comme ceux reliés avec certains composants de basse qualité. Fort bien.

- Celui sur les Dragons, aussi. Et un... plus facile, celui que vous voulez.

Nanny et elle avaient prévu de se rendre dans un spectacle, pendant leur séjour à la capitale, mais... Elles ne pourraient se le permettre qu'une seule fois. Il fallait donc prévoir des munitions pour les autres soirées de voyage.
Pendant que le petit homme lui préparait un paquet en sifflotant, Ruby se retourna vers Aaliyah, et lui murmura :

- Bon, maintenant que nous sommes à l'abri et que ce charmant monsieur est occupé... Dis-moi si tu as un amoureux. En fait dis moi que tu en as un parce que ce serait trop triste sinon que ton joli minois ne fasse battre le cœur d'aucun brave jeune homme.

De par sa naissance... hors des clous, sauf chance particulière Aaliyah ne saurait prétendre à un "beau" mariage. Cela ne l'empêchait nullement de rencontrer un type bien qui prendrait soin d'elle et lui ferait de beaux enfants. C'est tout ce que Ruby, lui souhaitait, du reste. Et elle aimerait bien être marraine d'un des petits, de façon à pouvoir le ou la gâter outrageusement. ... Elle soupira. Enfin. Si son futur mari acceptait cela d'elle.
C'était ce qui la gênait le plus dans le fait de repartir bientôt en quête d'époux : la fait de ne pas savoir comment cela allait se passer. Frederick lui aurait laissé les rênes des finances du domaine. C'est un domaine dans lequel elle était plutôt bonne. Mais... qui sait ce que lui autoriserait son futur ?

Elle s'obligea à se retourner vers Aaliyah, lui fit son plus joli sourire :

- Alors, ma douce, as-tu trouvé des choses qui te tentent ?

La questions d'Aaliyah était tombée pile. Le petit homme rondouillard qui tenait l'échoppe de livres les salua d'un ravissant compliment et un sourire aux lèvres, visiblement contente que deux colombe d'une telle beauté s'intéresse à sa marchandise.

- Je puis vous proposer de tout : du très classique "Contes et légendes des sept Couronnes" au très récent "Retour sur la non-existence des Dragons". Si vous préférez l'historique, j'ai un très bel exemplaire de "Chute de dynasties" et un autre, illustré, de l'"Histoire du Nord". Dans le... *il toussote* sentimental, j'ai "le chevalier et la bergère" ou bien peut être "Histoire de Rebekah" ? ... Dites-moi si quelque chose vous intéresse, ou si vous désirez un autre genre de lecture, je suis tout ouïe !

Eh bien voilà ce qu'Aaliyah cherchait. Maintenant qu'elle connaissais cette petit boutique, elle aurait davantage habitude à s'y retrouver pour y chercher un bon livre pour assouvir son ennui. Elle prit donc les recommendation de l'homme en considération et s'intéressait déjà à quelques uns.

- Eh bien... Le livre sur le Nord avec les estampes... Je veux bien le voir.

― Bon choix, seconda Aaliyah, il a l'air intéressant. "Chute de dynasties" a l'air bien aussi.

Le marchand le lui tendit et Aaliyah y jeta un coup d'oeil. Il avait l'air plutôt intéressant, le nombre de page était suffisant pour que la jeune femme ne le termine pas en quelques heures bien comptées et le titre était déjà très attrayant.

― Je vais prendre celui-ci, et un autre peut-être voyons voir...

La jeune femme regardait les autres livres à la recherche de quelque chose d'autre. Peutêtre serais-ce la reliure ou l'imprimé sur la couverture ou encore plus simple, le titre qui attirerait son regard. Elle porta attention aux détails et il y en avait un qui attira son attention. Il s'intitulait "Une colombe parmis les corbeaux."

― Celui-ci est parfait! Je les prends tout les deux!

L'homme lui demanda si ele voulait tout comme son amie qu'il emballe ses livres mais refusa poliment et ne fit que les mettre dans son petit sac de toile qu'elle trimballais toujours avec elle. Alors que celui-ci s'affairait avec les achats de son ami, Ruby en avait profité pour attirer Aaliyah un peu à l'écart des oreilles indiscrètes.

- Bon, maintenant que nous sommes à l'abri et que ce charmant monsieur est occupé... Dis-moi si tu as un amoureux. En fait dis moi que tu en as un parce que ce serait trop triste sinon que ton joli minois ne fasse battre le cœur d'aucun brave jeune homme.

Aaliyah soupira longuement, pensive. Hélas, non. Personne ne l'avait remarqué depuis presque déjà un an. Tout le monde de la ville la connaissais et était au courant de son statut. La bâtardise n'attirait pas très souvent les coeurs des nobles, et même des petites gens, au grand malheur de la jeune fille. Aaliyah espérait toujours, même si ce ne pouvait être qu'une flamme de quelques jours, semaine ou années sans pourtant en être une liaison ou un mariage. Juste... être amoureuse.

― Hélas, je dois te décevoir, ma chère Ruby car personne ne s'est intéresssé à moi, et je ne crois pas qu'aujourd'hui sois le premier jour d'une nouvelle ère non plus. Je crois que si je veux une quelconque chance de dénicher un prétendant, je vais devoir sortir de cette contrée, là où personne ne saura qui je suis.

Il était malheureux de l'avouer mais c'était la réalité. Aaliyah n'était pas non plus de tempérament à baisser les bras quant à ses valeurs et croyances. Si elle devait même voyager jusqu'e dans le froid du Nord, elle le ferais! Bien qu'une expérience dans les contrées froide l'intéressait tout de même...

Ruby la tira de ses pensées avec un très beau sourire qu'Aaliyah lui retourna.

- Alors, ma douce, as-tu trouvé des choses qui te tentent ?

― Bien sûr, les livres ont l'air d'être une lecture fabuleuse, le bijoux que tu m'a offert ― merci encore, je te revaudrai ça― est à couper le souffle et j'ai fait quelques autres emplettes ce matin pour du nouveau matériel à broder. Je dirais que depuis longtemps, c'est une très belle journée!

La journée était effectivement radieuse: le soleil brillait de milles feux, Aaliyah venait de renouer avec une amie qu'elle avait perdue de vue et s'était même vu offrir un cadeau par celle-ci et la jeune femme s'était retrouvé un hobby oublier qu'était la lecture. En regardant l'horizon, le soleil indiquait qu'il était dépassé le zénith.

― L'après-midi est à nos portes, il y a quelque chose que tu veux voir avant d'aller déguster ce fameux repas dont tu me parlais en compagnie de Nanny?

Ruby vit avec consternation le joli visage de son amie s'attrister, se pourrait-il que pas un seul mâle n'ait porté son regard sur cette beauté blonde ? Les hommes, vraiment...

― Hélas, je dois te décevoir, ma chère Ruby car personne ne s'est intéresssé à moi, et je ne crois pas qu'aujourd'hui sois le premier jour d'une nouvelle ère non plus. Je crois que si je veux une quelconque chance de dénicher un prétendant, je vais devoir sortir de cette contrée, là où personne ne saura qui je suis.

Fronçant les sourcils, Ruby pose sa main sur le bras d'Aaliyah. Quand elle lui parle, c'est sur un ton autoritaire qu'elle n'emploie pas souvent, faute de gens sur lesquels l'exercer :

- Tu n'as pas à avoir honte de ta condition d'enfant illégitime, Aaliyah. Tu es jolie, intelligente et bien élevée. Qu'un noble ne puisse t'épouser, soit, ce sont hélas les lois non écrites de Westeros, encore que je suis sure qu'il existe des précédents. ... Mais il me semble que tout roturier d'un certain niveau serait fortuné de t'avoir pour épouse ! Alors cesse de te déprécier comme ça, je t'en prie !

Sur un ton plus doux, elle reprend :

- Diana a toujours été moins jolie et gentille que toi, et elle le savait, crois moi. Si tu mettais autant d'énergie à te mettre en valeur que celle que tu as mise à fonder ta propre affaire, tu serais mariée dans l'année. ...

Ayant conscience d'être -peut être- allée un peu loin avec sa diatribe, Ruby lâche le bras de son amie. avant de se diriger, un peu gênée, vers un présentoir. Aaliyah la rejoint quelques instants plus tard :

― L'après-midi est à nos portes, il y a quelque chose que tu veux voir avant d'aller déguster ce fameux repas dont tu me parlais en compagnie de Nanny ?

Ravie que son coup de colère n'ait pas froissé son amie, la jeune fille réfléchit, et propose :

- Voir ce que proposent les marionnettistes ?

Et c'est ainsi, évoluant entre les échoppes et les distractions, qu'elles passèrent l'après-midi.

Ruby avait laissé Aaliyah une petite heure plus tôt -le temps de se refaire une fraicheur- et Nanny et elle venaient d'arriver au "Royal", l'établissement dont la vieille dame avait entendu parler. Les deux femmes prirent place à l'intérieur -la température fraichissant drastiquement quand le soleil se couchait- et attendirent la jolie blonde.

- Tu vas voir, Nanny, elle n'a pas changé.
- J'espère bien. Si elle s'est mise à ressembler à sa tête de linotte de sœur, ce repas va être très pénible. Pour elle.
- Nannnnnnyyyyy....

Ruby avait toujours était un tantinet plus optimiste qu'Aaliyah, ce qui ne surpris pas la belle blonde lorsque son amie mentionna qu'elle âvait beaucoup plus de potentiel amoureux que Diana. Aaliyah y songea quelques secondes. C'était vrai qu'à l'approche de leur majorité, Diana semblait beaucoup plus distante. Peut-être était-elle déjà jalouse de sa demie-soeur... De toute manière, cela n'était plus important désormais. L'important, c'était de continuer dans la voix du bonheur, et jusqu'à maintenant, tout augurais bien pour Aaliyah.

- Voir ce que proposent les marionnettistes ?

Les marionnettistes. Cela faisait des lustres qu'Aaliyah n'avait pas vu de ces trucs. Elle se souvenait quand certains d'entre eux venaient pour l'anniversaire de Diana lorsqu'elle était jeune. Sa soeur adorait ces petites poupées. Aaliyah passa de longues minutes à regarder les marionnettes, évaluer chacun de leurs détails et de leur composition. Si ce n'était pas du soleil qui allait bientôt se coucher, Aaliyah serait resté à cet endroit toute la journée!


Le souper en compagnie de Ruby et Nanny était dans moins de trente minutes ― il fallais dire aussi qu'Aliyah avait un peu traînée―. C'était emplement de temps pour elle de se changer et de se pomponner un peu pour se rendre présentable. Elle enfila une de ses plus ravissante robe brodée à la main et ne s'était pas pris la tête avec ses cheveux. Aaliyah ne fit que refaire sa tresse et y insérer quelques petites fleures bleues.

Aaliyah jeta un dernier regard dans la glace et ravie, s'éclipsa jusqu'au Royal où les dames avaient rendez-vous. C'était un charmant petit restaurant, elle devait l'avouer. En arrivant, Aaliyah tenta de retrouver la table où était assise ses deux hôtes. Simple: elle n'aurait qu'à retrouver la cape rouge de Ruby. En un court tour d'horizon, Aaliyah la repéra et était allé la rejoindre le sourire aux lèvres.

― Contente de te revoir, Ruby. Tu es magnifique, comme toujours.

La jeune femme fit une accolade à son amie puis se tourna vers Nanny.

― Autant ravie de vous revoir après tant d'année Nanny, dit Aaliyah en lui souriant.

Toutes s'étaient assises et elles attendaient maintenant le spécialiste du menu.

Spoiler:

***

L'établissement choisi par la vieille dame était clairement d'une classe supérieure à la moyenne des estaminets. Tout de pourpre tendu et les fenêtres passées à la peinture d'or, l'ensemble était peut être un peu trop chargé, mais en tous cas, assumait pleinement son statut d'établissement le plus en vogue de Port-Real. On y côtoyait de la petite noblesse à... la un peu moins petite, surtout en ces temps de tournois où toutes les noblesses de Westeros avaient envoyé leurs représentants dans la ville royale. Et comme lesdits représentants voyageaient généralement avec une petit armée -serviteurs, femmes et enfants- les établissements de plaisir ne désemplissaient plus, tout autant les estaminets que les bordels.

Les deux jeunes filles en avaient donc pour leur argent rien qu'en examinant les personnes attablées, et en tentant, sur leur mine, de deviner d'où elles pouvaient provenir : le Nord, les Îles ? Ou bien des contrées encore plus sauvages ? Il leur arrivait même de glousser comme des écolières, se faisant alors reprendre par Nanny, tant Ruby qu'Aaliyah.

- De vraies demoiselles ne gloussent pas. Seules les pintades font cela.

Et pas besoin de tenter d'insister sur le fait qu'Aaliyah était une bâtarde et qu'on attendait peut être moins de retenue de sa part, la réponse fusait, sèche :

- On attend ENCORE PLUS de vous, mademoiselle. Que vous soyez une parfaite demoiselle pour démontrer ce que votre père avait su voir en votre mère pour porter son attention sur elle.

Voilà voilà. Que répondre à cela ? C'est donc plus sagement que les jeunes filles reprirent des conversations "de dames", potins sur tout ce qui avait été leur adolescence commune : les jeunes filles, les jeunes gens... A ce niveau, il devient évident pour Aaliyah que tout ce qui concerne Frederick pose problème : Ruby garde obstinément les yeux baissés, et ceux de Nanny brillent de colère à chaque évocation du nom du jeune homme. Pourtant, à l'époque où les jeunes Graves et Flowers se fréquentaient, Ruby semblait terriblement éprise, et l'on se demandait si les deux familles attendaient que les jeunes gens fassent les vendanges avant de semer pour célébrer le mariage... Ruby murmure même, à un moment :

- Tu sais... Il faut faire bien attention. Même avec les gens que l'on pense connaitre par cœur, parfois...

Suivi par un très sec :

- Ruby. Tais-toi.

Heureusement, pour sauver le repas de la débâcle, une charmante servante vint prendre leurs commandes, leur recommandant mille plats aux noms plus exotiques les uns que les autres. La gourmandise étant ce qu'elle est, le silence régna un moment à la table, mais un silence confortable, vraiment agréable.

Aaliyah ne pouvait se souvenir de la dernière fois où elle et Ruby s'était côtoyé de la sorte. En faite, La jeune femme ne s'en faisait pas à ce sujet. Le passé était le passé, maintenant était une toute autre histoire. Être en compagnie de son ami en ce moment la rendait très heureuse. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne s'étaient pas vue qu'uen fois à la table à dîner, les ragots et les rires étaient de la partie. L'établissement qu'ils fréquentaient leur présentaient de jolis minois masculins. Aaliyah et Ruby gloussaient en comparant certain beaux hommes et la jeune femme se rinçait l'oeil. Nanny était toujours présente et ne le fit pas oublier aux deux demoiselles.

- De vraies demoiselles ne gloussent pas. Seules les pintades font cela.

La remarque était innattendue de la part de la ville femme mais Aaliyah ne passa aucun commentaire puisque c'était elle l'invité. Elle n'avait pas l'intention d'être malpolie, mais Ruby et elle-même était là pour s'amuser, pas vrai? Tout de même, la remarque sur la pintade n'empêcha pas Aaliyah de continuer de discuter tout bonnement avec son amie.

- On attend ENCORE PLUS de vous, mademoiselle. Que vous soyez une parfaite demoiselle pour démontrer ce que votre père avait su voir en votre mère pour porter son attention sur elle.

Aaliyah tenta avec autant de bien que de mal de cacher sa colère. Mais comment osait-elle parler de son père et de sa famille de la sorte? La connaissait-elle réellement pour porter un jugement pareil? Aux dernières information, non. Aaliyah n'avait pas de pensée noire envers la vieille dame mais plutôt une indignation profonde.

Lorsque la jeune femme était jeune, elle avait demandé à son père qui était sa mère. Il lui avait répondu, pensif, qu'elle était une fille de joie. Une fille de joix avec beaucoup de principe et un caractère distinct. Il lui dit qu'elle était très jolie et qu'elle avait ses cheveux de blés. Et ses brillants yeux bleus. Aaliyah lui avait aussi demandé s'il l'aimait. Son père avait hésité quelque secondes puis avait répondu par l'affirmative. Magnus lui confia qu'elle était, après la mère de Diana et Démétrius, son grand amour. Un grand amour de jeunesse et impossible, puisque la mère d'Aaliyah était une illégitime tout comme la jeune Flowers.

Nanny n'avait donc aucun motif pour juger Aaliyah. La dame ne savait pas l'histoire qui se cachait derrière sa naissance et derrière sa vie. La jeune femme tenta de cacher toutes les émotions et les réplisques qui lui passait par la tête. C'était une belle soirée jusqu'ç maintenant et Aaliyah ne souhaitait pas que tout ça tourne au vinaigre.

Aaliyah avait remarqué durant la journée que Ruby n'avait pas beaucoup parlé de Frederick. Étaitent-ils en froid? Se passait-il quelque chose? Même les plus lointain souvenir impliquait une conversation avec Ruby au sujet de se prétendant.

Lorsqu'Aaliyah posait des questions sur Frederick, Ruby regardait ailleurs ou évitait le sujet. Décidément, il y avait quelque chose qu'elle avait manqué cette dernière année. Un an... pour Aaliyah, cette année avait semblée être aussi longue que sa vie entière. Elle n'en savait davantage au sujet de Ruby, mais bon. Elle ne voulait pas parler de Frederick, aussi bien de laisser tomber. Nanny semblait en colère chaque fois que la jeune Flowers prononçait le nom du jeune homme. Aaliyah avait compris. On ne parle pas de la vie amoureuse de Ruby. Point. Final.

- Tu sais... Il faut faire bien attention. Même avec les gens que l'on pense connaitre par cœur, parfois...

- Ruby. Tais-toi, rétorqua sèchement Nanny.

Aaliyah se sentait comme la troisième roue du carosse; bref, inutile et non voulue à cette table. Une charmante servant vint alléger la situation en leur proposant d'apétissant metx aux locutions les plus alléchantes. Si c'était de l'exotisme que les clients recherchainet, ils étaient servi. Aaliyah décida de se gâter en prenant un des choix qui lui était gentiment proposé. Après le départ de la servante, un silence s'installa. Un silence qui était confortable, elle devait l'avouer.

Après des commentaire sèches ou réprobateur comme cela, il était bien de penser chacun de son côté. Aaliyah se sentait de plus en plus comme si elle devrait complètement disparaître mais se ravisa à la dernière seconde. Elle avait le goût de partager cette soirée en compagnie de Ruby. Il n'était pas question que Nanny gâche tout.

― Alors, ma chère Ruby. Des voyages alentour de Westeros sont prévu prochainement? On dit que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin, mais parfois, pour se ressourcer, il faut sortir de chez-soi. N'es-tu pas d'accord? D'ailleur, j'aimerais bien pouvoir sortir un peu du Bief le temps de quelques jours.

Ruby mangeait du bout des lèvres. Oh, la pâtisserie en elle même n'était pas responsable mais... Repenser à ce qui était arrivé avec Frederic la rendait toujours physiquement malade, plusieurs mois après. Rien qu'en fermant les yeux, même en faisant le vide dans sa tête, elle le voyait toujours se retourner vers elle, couvert de sang, ses yeux s'écarquiller, il lui criait quelque chose, et elle tirait sa flèche sur la Bête... et il culbutait dans le gouffre... La nuit, cette séquence se reproduisait de nombreuses fois, en y ajoutant d'autres faits, réels ou imaginaires, des moments géniaux qu'ils avaient vécu, comme ce pique-nique l'année précédente, juste avant que la Bête ne commence à s'en prendre aux animaux.
Perdue dans ses pensées sous le regard inquiet de la bonne Nanny qui connaissait si bien sa manière de penser, Ruby n'entendit pas le début de la question d'Aaliyah.

―  ... voyages alentour de Westeros sont prévu prochainement? On dit que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin, mais parfois, pour se ressourcer, il faut sortir de chez-soi. N'es-tu pas d'accord? D’ailleurs, j'aimerais bien pouvoir sortir un peu du Bief le temps de quelques jours.

La jeune femme battit des cils, se tournant vers son amie blonde avec un air un peu égaré... puis elle lui sourit chaleureusement :

- C'est amusant que tu en parles. *elle se penche façon conspiratrice* Mes parents m'envoient apporter notre tribut aux souverains ! A Port-Real, peux-tu imaginer ? La capitale, Aaliyah, la capitale ! ... J'aimerais bien voyager un peu plus, ensuite mais... Je ne sais pas si cela sera possible : il faudra sans doute que je rentre, et que... eh bien. Je cherche un époux.

Requinquée par ce qui commençait par un camouflet pour être au final une opportunité intéressante, Ruby recommença à manger son délicieux gâteau.

- Et je suppose donc que, toi aussi, tu comptes voyager ? ... Dans un groupe, j'espère ? Rien qu'en venant de chez moi à ici, nous avons repéré des groupes de personnes qui semblaient pour le moins louches. Une caravane, ou des marchands... Tu pourrais aller montrer tes broderies dans d'autres contrées, tu sais ? Tu gagnerais ta vie et satisferais ton goût pour l'aventure...

Aparamment, Aaliyah avait ouvert le bon sujet au bon moment. Le sourire en coin de Ruby lui indiquait qu'elle avait deviné ce à quoi elle pensait.

- C'est amusant que tu en parles, dit son amie en se penchant vers elle comme si elle avait un secret à lui confier. Mes parents m'envoient apporter notre tribut aux souverains ! A Port-Real, peux-tu imaginer ? La capitale, Aaliyah, la capitale ! ... J'aimerais bien voyager un peu plus, ensuite mais... Je ne sais pas si cela sera possible : il faudra sans doute que je rentre, et que... eh bien. Je cherche un époux.

Pourquoi Aaliyah avait-elle pu penser une petite seconde que Ruby allait pouvoir peut-être un jour l'accompagner dans ses voyages? C'était bien vrai ―et même beaucoup trop évident― que celle-ci devait se trouver un époux. Aaliyah, par contre, était libre comme l'air de faire ce qui lui chantait, puisque sa condition actuelle ne lui offrait pas de très beaux et grands mariages. De toute manière, Aaliyah n'était pas certaine que ce genre de choses lui convenait et lui ressemblait.

La jolie blonde chassa ses idées de mariages et de bâtardise por se laisser aller à ses ambitions. Ah oui, voyager. La seule évocation de Port-Réal la faisait rêvasser profondément.

― Port-Réal... j'aimerais tellement visiter la capitale! C'est grand, beaux, remplis de gens et de choses à découvrir. La vie doit y être beaucoup plus grouillantes et animés qu'ici. Malgré que j'aime bien Hautjardin.

- Et je suppose donc que, toi aussi, tu comptes voyager ? ... Dans un groupe, j'espère ? Rien qu'en venant de chez moi à ici, nous avons repéré des groupes de personnes qui semblaient pour le moins louches. Une caravane, ou des marchands... Tu pourrais aller montrer tes broderies dans d'autres contrées, tu sais ? Tu gagnerais ta vie et satisferais ton goût pour l'aventure...

Aaliyah gloussa timidement.

― J'y avais pensée, tu sais. Voyager et montrer mes petites merveilles au monde... mais je n'en suis pas certaine. J'ai encore ma famille ici ―bien qu'elle soit devenue pour le moins dysfonctionnelle― et j'aime bien le Bief. J'ai le goût de voyager, vraiment! Mais revenir à la maison et se sentir en sécurité est un sentiment sans égal...

La jeune femme ne termina pas sa phrase trop absorbée dans ses pensées. Sa famille... Il ne lui restait même pas Diana. Sa jalousie s'est peut-être dissipée avec le temps? Aaliyah ne pouvait le savoir, mais elle s'ennuyait énormément de sa confidente. Il y avait toujours Démétrius... mais la seule pensée de remettre les pieds dans ce qui était devenu sa maison lui e nlevait toute volonté de reprendre contact avec lui.

D'un entrain peu habituel, Aaliyah rassura Ruby en lui réaffirmant solidement son désir de voyager.

― Mais voyager reste mon ambition la plus féroce! rigole la blonde. Si j'y pense, peut-être qu'il y aurait ailleurs des matérieux pluis exotiques ou des brodeurs raffinés de qui je pourrais apprendre! La seule idée de me perfectionner et de découvrir de nouveaux horizons... cela me remplis de joie.

Aaliyah donna un coup de coude amical à Ruby.

― Lorsque tu seras fiancé à un prince charmant je viendrai te rendre visite et je te raconterai mes aventures, dit-elle en lui adressant un clin d'oeil. Je te rapporterai mes dernières trouvailles et te mentionnerais les jolis minois croisés en routes! rit de plus belle Aaliyah.

Rire et rêver comme des gamines lui faisait du bien. Aaliyah souhaitait sincèrement que ce qu'elle venait de dire se réaliserait, mais savais que la vie est parsemé d'embûches et de surprises inattendues. Personne ne pouvait savoir ce que le destin leur réservait à cet instant présent.