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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE

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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime01.04.13 17:53

Haelgara avait commencé à chercher Ashara après que cette dernière se soit éclipsé mais on lui fit assez rapidement comprendre que tous allait bien. L'annonce du mariage semblait l'avoir se secouée et elle le comprenait, apprendre le jour même qu'on se mariait le lendemain ca devait quelque chose. La sauvageonne songea à sa propre réaction, sûrement une réaction aussi fine que de tout casser et d'aller gueuler à en rendre sourd les gardes, enfin bon, là n'était pas le sujet. La mercenaire s'apprêta donc à se coucher quand un homme lui donna une missive d'Ashara, elle devait immédiatement aller la voir dans sa chambre. Sans réfléchir, elle s'y rendit, s'attendant à un briefing sur la conduite à tenir lors du mariage.

En effet ce fut ça, à quelques exceptions près, alors comme ça il y allait avoir un coup d'état. Voilà qui ravivait l'intérêt de la donzelle ! Enfin un peu d'action, c'était pas trop tôt c'est moi qui vous le dis. Bon elle aurait largement préféré une bonne baston mais déjà ce plan méritait de mettre un peu d'action dans un boulot qui commençait un peu à être ennuyeux. Elle écouta donc sans sourciller les directives d'Ashara, rien de bien trop compliqué quoique l'idée de se faire passer pour une meurtrière n'était pas pour lui plaire mais bon, le client est roi. Le plus étonnant fut la suite, travailler pour elle définitivement ? Voilà une chose surprenante et le regard d'Haelgara ne put la cacher. Elle se surprit alors à considérer la chose, après tout après avoir passé 18 ans sans attaches il serait sans doute bien de pouvoir enfin se poser. Oui, l'idée était tentante mais elle devait y réfléchir.
Après qu'Ashara se soit tut elle répondit :
- Je veux bien faire ce témoignage parce que je vous fais confiance mais je vous préviens, n'essayez pas de m'entuber. Je vous procurerai ce que vous demandez, après tout vous parlez à une ancienne voleuse, mais vous devrez me donner une carte du lieu. Votre proposition me prend au dépourvu, laissez-moi un peu de temps...


Le lendemain matin, Lysa a peine apparu au petit déjeuner Haelgara s'éclipsa discrètement. Dans un coin, elle enleva ses vêtements aux couleurs d'Ashara pour des vêtements aux couleurs de Lysa Arryn, puis elle se teignit les cheveux en blond. Les réflexes de ses années de voleuse revinrent assez rapidement malgré les années, elle parvint sans trop de mal à passer pour une servante anonyme et évita habilement les gardes pour accéder par une porte dérobée (merci Dame Ashara pour la carte). Une fois dans la chambre elle se mit fébrilement au travail, elle fit fondre la cire sur un parchemin en prenant soin de ne pas en mettre sur le bureau et fit le sceau de Lysa avec l'objet adéquat. Elle nettoya ensuite rapidement ce dernier pour enlever toute trace de cire chaude et souffla sur le parchemin pour sécher le cachet. Son butin caché entre ses seins, elle quitta par la même porte dérobée mais prit soin de prendre un chemin différent. Elle retourna dans l'alcôve où elle avait caché ses vêtements, se nettoya les cheveux à grandes eaux et remit sa robe aux couleurs d'Ashara. Le sceau toujours bien caché entre ses seins, elle le glissa discrètement à sa patronne quand celle-ci se fit préparer pour le petit-déjeuner.
Toute la cérémonie du petit-déjeuner parut obscur et très surfait pour une personne aussi peu habituée aux convenances qu'Haelgara. Il faut dire que c'était le premier mariage auquel elle assistait de toute sa vie. Elle resta néanmoins proche de sa patronne, le regard toujours aux aguets. Pendant la cérémonie même, elle resta avec les caméristes, totalement invisible mais les yeux à l'affût du moindre mouvement suspect. Elle était même bien trop concentré pour prêter attention à la cérémonie elle-même, elle n'était pas payé pour regarder béatement le mariage comme le faisait ses « collègues ». La mercenaire prit néanmoins un peu de temps pour regarder le dénommé Robert Arryn, un enfant faible et chétif qui s'attira tout de suite le mépris d'Haelgara. Elevé derrière le mur elle considérait que ce genre d'enfants devait être abandonné ou encore mis à mort car il était trop faible pour vivre et semblait en plus avoir un caractère de chiotte. Enfin, Ashara avait dit « protégez-le » et elle avait payé pour ça. Aussi le moment venu, elle bougea discrètement dans le rang pour se rapprocher au maximum du marmot afin d'intervenir rapidement. Son bras était près de son corps, la main posé nonchalamment près de sa cuise là ou était sa dague. Haelgara était alors comme un panthère aux aguets, prête à bondir le premeir ennemi venu. La situation semblait être maitrisé mais elle était bien placé pour savoir qu'une situation pouvait trèès facilement passer de "bonne" à "foireuse" voire même "catastrophique".
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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime03.04.13 14:11

L’idée de Lyonel consistant à se servir de la propre missive de Lady Lysa pour confondre la Régente du Val et l’accuser de traîtrise envers sa jeune nièce parut plaire à cette dernière… Elle proposa tenter d’agir comme son futur époux le proposait tout en se réservant une alternative dont elle gardait le secret au cas où le subterfuge imaginé par Lord Corbray venait à ne pas suffire…

« Le faux témoin… Hum… et si je prenais un de mes hommes, homme qui m’aurait dit la vérité par loyauté et qui donc sera gracié par vous. Haelgara remplira cet office à la perfection ! Ooh… ah oui, vous l’ignorez, une de mes caméristes est une mercenaire »

*Haelgara, Haelgara, … * Le nom ne disait rien à Lyonel. Mais après tout, il n’y avait là rien d’anormal… Depuis son arrivée aux Portes de la Lune, il avait passé son temps à boire et plaisanter avec ses compagnons d’armes et n’avait que bien peu fait attention à tous ceux qui l’avaient entouré… L’énigmatique encapuchonné et sa future femme mis à part.
Il essaya d’assembler ses souvenirs. *Mais oui ! Elle doit parler de cette bonne femme !* Celle qui était complètement à côté de ses robes et dont lui et Kendrik s’étaient nonchalamment moqués lorsqu’elle avait renversé le vin de son pichet un peu partout sur la table… « Attention madame ! Vous en avez versé un peu dans la coupe ! » s’était alors gaussé le Noire-Epée. Elle était donc une mercenaire ? Cela expliquait bien des choses !


◊ ◊

Lorsque lui et Ashara s’écartèrent légèrement l’un de l’autre après leur baiser, la jeune femme lui sourit avec douceur. Ses dents blanches et son regard franc témoignaient en même temps que son air déterminé de la résolution qui était la sienne à cet instant.

Le baiser qu’ils venaient d’échanger faisant aussi office de signal pour les hommes d’armes à eux qui s’étaient rassemblés dans le petit septuaire, ce fut avec une satisfaction bien cachée mais une mine attristée que le Noire-Epée observa alors les hommes qui leur étaient loyaux se déployer tout autour de Lady Lysa et ses hommes afin de s’emparer de la première et de désarmer les seconds…

La Régente du Val sembla tout d’abord ne pas comprendre ce qui lui arrivait mais bien vite, elle adressa aux jeunes époux un regard glacial dont le Seigneur de Cordial ignorait s’il était empli de haine ou de sournoiserie… Avait-elle une parade toute prête dans ses seigneuriaux atours ?

– Lady Lysa Arryn ! Vous vous êtes rendue coupable de trahison et de tentative de meurtre envers votre nièce ! lança-t-il toutefois. – Au nom du Val et du fameux Honneur dans lequel vous vous drapez sans cesse, veuillez suivre ces hommes ! Vous aurez à répondre de vos actes et de vos manigances !

Tout ce jouait là. La suite immédiate des événements allait déterminer le futur du Val et d’un des plus puissants territoires des Sept-Couronnes.


Dernière édition par Lyonel Corbray le 04.04.13 10:18, édité 1 fois
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Gawin
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime03.04.13 14:27


    - C'est maintenant ?

    - Non.


Gawin attendait déjà depuis un petit moment, regardant furtivement par l’œillet de la porte, à l'affût des hommes qui entreraient dans la grand salle pour arrêter cette dame dont il ne savait rien, si ce n'est que c'était une très grande malade. Il avait déjà vu des mariages montés à la va-vite, une des habitantes de son village s'était faite engrosser à l'âge de 15 ans, et elle avait dû se marier avec le fils du boulanger dans les plus brefs délais. Et encore, ce mariage précipité avait prit une semaine de préparatifs, et c'était en pleine campagne.

Là, c'était la veille pour le lendemain dans une cour de nobles. A quoi jouait la vieille peau ? Une manoeuvre pour énerver sa nièce ? Si c'était cela, elle était sacrément remontée... Elle allait faire un coup d'état, et Gawin, lui, jouerait le rôle du protecteur de la traître ! Rien que ça.

Quand Ashara lui avait proposé de la rejoindre après cela, il n'avait rien répondu. Une sorte de dilemme faisait son entrée brusquement : il serait trop impliqué pour partir, mais en même temps, il tenait à sa liberté. Pour la conserver, il se devait de rompre son contrat... Et ça, c'était hors de question. Mais il se refusait à une place dans la chevalerie, et le monde extérieur ne l'attirait que trop... Il fallait donc faire avec. Tuer les chevaliers qui tenteraient quoi que ce soit contre lady Ashara, et puis prendre son or et partir. De quoi le faire passer pour un arriviste cupide dans la seule obsession ne serait que l'argent... Joli parcours de vie.


    - J'en ai marre ! Quand est-ce qu'on y va ?

    - Silence.

    - On aurait au moins pu choisir une cachette avec vu sur le mariage... ou prendre une outre de vin, je sais pas...


Il y avait un fond de bon sens dans ce qu'il disait... Les gars attendaient depuis une heure, et commençaient à manifester des signes de mauvaise humeur. Gawin avait une vue privilégiée sur le mariage, mais les autres n'en profitaient pas... Et Gawin ne ferait pas de compte-rendu, oh non... mais déjà, certains ici qui l'avaient vu demander le silence arrêtaient de l'appeler "Le Muet". Puis vint ce qui fut salutaire : le signal, un baiser sur les lèvres, célébration du mariage.


    - Maintenant.


Ouvrant la porte à la volée tandis qu'entraient les chevaliers chargés de l'arrestation de la folle, Gawin se précipita, sautant sur la table et renversant quelques cruches pour se porter aux devants des jeunes mariés. Epée tirée, capuche en place, le Faucon Noir attendait les loyalistes qui viendraient mourir pour une cause perdue.

– Lady Lysa Arryn ! Vous vous êtes rendue coupable de trahison et de tentative de meurtre envers votre nièce ! lança-t-il toutefois. – Au nom du Val et du fameux Honneur dans lequel vous vous drapez sans cesse, veuillez suivre ces hommes ! Vous aurez à répondre de vos actes et de vos manigances !

Pas un chevalier "adverse" ne semblait se porter au secours de sa dame... Aussi haut que l'honneur ? Là, aussi bas que des rats...
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The Lords




The Lords
« A Storm of Swords »

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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime07.04.13 15:02


Un petit air de rébellion
Event

Tout alla vite. La cérémonie commença. Les deux jeunes gens échangèrent un baiser chaste pour marquer leur union. Mais ce baiser était aussi un signal. La porte s’ouvrit brusquement et des chevaliers du Val sous les ordres de Lord Corbray et de Lady Ashara entrèrent et entourèrent Lysa Arryn.  Robert Arryn semblait écarter et protéger par une jeune femme  au service d’Ashara. Le marmot ne comprenait pourquoi ce mariage prenait de telles tournures. Il regardait sa mère et le jeune garçon commença à appeler sa mère.

Lord Corbray prononça un acte de trahison de la part de Lysa contre Ashara. Lysa ne comprenait pas, elle avait été trahie également et la colère commença à monter.
«  Trahison ? Pourquoi aurai-je voulu la mort de ma chère nièce. Vous ! Vous êtes coupable de trahison envers votre seigneur. Chevalier du Val je vous ordonne de l’arrêter ! »

Les chevaliers en question se regardèrent. Ils semblaient hésités mais l’un d’entre eux fini par tiré son épée de son fourreau et s’approcha de Lord Corbray.


© Belzébuth
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime07.04.13 16:55

Elle remarqua les réactions des deux mercenaires, ils ne s’attendaient pas à autant de confiance de sa part très certainement, mais Ashara avait appris une chose sur les Chevaliers, ils étaient frileux. De plus, elle préférait qu’aucun ne sache sur quoi reposait en réalité le plan, à savoir, un mensonge, car au fond, effectivement, un mercenaire était plus facile à traquer et à faire disparaître si nécessaire, bien qu’elle espérait vraiment ne pas avoir à en arriver là. Sa proposition de rester à son service allait dans le même sens, elle pourrait ainsi les garder à l’œil, mais elle préférait leur laisser le choix. C’était dangereux, mais son cœur, bien qu’endurcit, ne voulait pas qu’elle s’abaisse à prévenir les fuites en trahissant ses hommes et en tuant deux innocents qu’elle avait engagés et qui n’étaient pour rien dans la fourberie de Lysa. Peut-être aurait-elle dû faire preuve de d’avantage de prudence, mais elle préférait qu’on la respecte pour sa parole et ses actions que par peur, qu’on lui soit fidèle et qu’on lui obéisse par choix plutôt que par la contrainte. C’était là, maintenant, pour cette grande tâche qu’était de sauver le Val des griffes de Lysa qu’elle allait voir si c’était la bonne stratégie, et si ça n’était pas le cas, elle allait le payer de sa vie. Mais elle espérait bien gagner d’avantage que le pouvoir, des alliés, des gens de bien à ses côtés, comme Lyonel, et peut-être même l’amour de son peuple et de ses hommes, son but ultime, la meilleur manière de gouverner.

« Ma proposition ne demande pas de réponse immédiate, la seule chose que je vous demande expressément, c’est un silence absolu sur cette affaire, j’ose espérer que je peux vous faire confiance à ce sujet. Halegara, si je peux faire autrement, je ne vous ferais pas témoigner, c’est effectivement une tâche dangereuse que je vous confie là, mais sachez que tuer quelqu’un qui m’a été fidèle pour le faire taire ne me plait pas. Ce ne sont là que des mots, mais je n’ai pas d’autres moyens de vous prouver que je ne cherche pas à vous… comment avez-vous dit déjà… vous entuber. »

Elle esquissa un sourire en coin car ce mot l’amusait, mais tout ce qu’elle avait dit avant était vrai, elle pensait qu’il serait plus facile pour une mercenaire de se taire, elle avait moins à gagner qu’à perdre en révélant les bassesses du plan.

« Si le coup d’état échoue, car oui, c’est bel et bien un coup d’état, une trahison, en tout cas du point de vue de la Suzeraine des Eyrié, fuyez. Retournez d’où vous venez et faites vous oublier quelques temps, je serais tuée, donc si vous êtes pris vous pourrez tout me mettre sur le dos, peu importe, sauvez votre peau. Je suis prête à mourir pour le Val, mais je comprends très bien que ça ne soit pas votre cas. Evidemment si nous y arrivons, vous serez payés en conséquence et trouverez la récompense de votre loyauté et des risques pris avec une place à vie dans le Val à mes côtés, que vous la preniez maintenant ou plus tard. »

Elle se leva et se dirigea vers une des ses malles, sortant du papier et une plume.

« Concernant le vol, je n’ai pas de carte, mais je peux aisément vous faire un plan, je connais bien la forteresse et les appartements de Lysa pour y avoir séjourné maintes fois. »

Elle se mit donc à dessiner le plan, accès secrets compris et fit même un croquis du coffre dans lequel se trouvait le sceau de Jon Arryn désormais entre les mains de sa folle de femme.

***

Ashara, qui donc venait d’embrasser son époux, vit juste après les Chevaliers arrêter Lady Lysa, Gawin sauter sur l’autel, l’acier au clair et le Corbray s’adresser à sa tante sur un ton qu’elle apprécia beaucoup. Elle regarda par contre le mercenaire avec de grands yeux en se demandant si elle n’aurait pas dû les briefer sur les convenances à observer dans un lieu sacré. Elle faillit tirer sur ses braies pour lui faire signe de descendre et de rengainer parce que tout de même, nous étions dans un Septuaire, mais elle se félicita finalement de cette entrée en matière. L’air féroce et la carrure du Faucon Noir était plutôt dissuasive et peut-être que grâce à cela, les Chevaliers y regarderaient à deux fois avant de jouer aux héros. Seulement le temps qu’elle se tourne vers son protecteur avant suffit à Robert pour s’écarter d’elle, heureusement Haelgara était toujours avec lui, seulement seul aisni avec une inconnue, évidemment il se mit à appeler sa mère. Ashara se dirigea vers lui avec calme, même si elle craignait qu’il ne fasse tout capoter. Tout en restant concentrée sur le reste des événements, elle s’accroupie en face de lui et lui murmura avec tendresse :

« Viens dans mes bras mon chéri, n’aies pas peur, je vais m’occuper de toi. Je te lirais toutes les histoires que tu voudras et tu auras toutes les tartelettes au citron que tu désires. Sois sage et restes avec Haelgara, elle est gentille aussi, et elle te protégera. »

Pendant ce temps, Lady Lysa se défendait, évidemment, sauf qu’à l’évidence, les Chevaliers n’étaient pas très prompts à réagir, cependant, l’un deux fut tout de même assez fou pour attaquer Lyonel. Ashara se redressa alors et explosa, droite comme un I et d’une voix forte :

« Nous sommes dans un lieu sacré ! Le premier qui fera couler le sang ici sera condamné aux sept enfers ! »

Elle était tournée vers le chevalier prêt à défendre sa Dame dans le septuaire les sourcils froncés, même si cet avertissement était aussi valable pour ses hommes et ceux du Noire Epée. Evidemment ensuite, se défendre n’était plus un crime, même ici et elle espérait vraiment que son mariage ne soit pas entaché de sang et que ses paroles trouveraient écho dans l’esprit de tous les hommes présents. Elle se tourna alors lentement vers Lysa et s’approcha d’elle d’un pas solennel, toujours avec cette attitude altière et sûre d’elle, elle reprit :

« Dame Lysa, vous vouliez me tuer parce que vous saviez que Jon voulait que se soit moi qui régente le Val jusqu’à la majorité de notre bien aimé Lord Robert. Vous vouliez m’empêcher définitivement de protéger le Val et notre suzerain de vos manigances et éliminer dans le même temps votre plus fervent opposant, Lord Lyonel Corbray. J’ai la preuve de ce que vous avez fomenté, et tout sera présenté demain, après mes noces, devant tous les Lords du Val présents ici. Alors s’il vous reste une once de dignité, laissez ses hommes vous emmener et préparez vous à accepter la sentence d’un procès pour trahison ! »

Ashara était maintenant face à son ennemie, à quelques centimètres à peine, elle planta son regard bleu de glace dans ceux de la Tully.


Dernière édition par Ashara Arryn le 17.07.13 15:52, édité 2 fois
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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime15.04.13 7:11

La frigide Régente avait glapi de stupeur et de colère. *Pour une fois !* pensa alors le Corbray. Pour une fois la polaire bonne femme semblait quitter son éternel manteau de froideur et de distance pour se jeter corps et âme dans une logorrhée passionnée… Voilà qui la rendait plus humaine. *Elle a peur !* comprit soudain le Noire-Epée. *Elle craint pour sa vie et pour son statut ! Elle craint pour son fils !* Il considéra alors le bambin maladif d’un œil méprisant. Par les Sept, ce que ce gosse pouvait l’insupporter ! Haelgara l’avait écarté de sa mère et il semblait pris de terreur et de spasmes lorsqu’Ashara s’était penchée vers lui afin de le réconforter de paroles apaisantes…

Après un moment de longue hésitation, un chevalier du Val s’avança vers le Corbray, main sur la garde de son épée et prêt à la tirer du fourreau. *Ne fais pas ça, mon gars !* le prévint mentalement le Noire-Epée. *Ne fais rien que ta veuve pourrait regretter…* Le chevalier fidèle à la Régente venait de tirer l’épée au clair. Ashara hurla une injonction que Lyonel n’écouta pas et dont les échos résonnaient encore dans le petit septuaire quant, à son tour, le Noire-Epée fit étinceler l’acier valyrien de Dame Affliction. – Tu veux goûter celle-là, macchabée !? avertit le Seigneur de Cordial. Le sang du Corbray commençait à s’animer du piquant de la bataille. Le bagarreur-né raffolait de ce genre de rixes auquel il s’adonnait tant. *Trop à ton goût, Mère !* songea-t-il un instant.

La saveur du combat était palpable pour le Corbray qui, déjà, goûtait aux accents corsés dont ses papilles, avant tout autre, pouvaient savourer les arômes musqués... Le Sire de Cordial eut un regard vers son épouse mais, excité par l’imminence de la rixe naissante, ne sut déterminer ce qui brillait dans ses yeux. Le bleu de son regard azur semblait briller d’un éclat nouveau ; inconnu de Lyonel... Après tout, ils pouvaient bien être mariés, rien ne les liait encore vraiment. Ils n’avaient rien partagé, rien vécu, la trahison mise à part. Etait-ce là ce qui consumait la jeune femme ? Ou bien était-ce l’angoisse de ce qui pouvait advenir ? Avait-elle peur ? Etait-elle fière ou navrée de ce qui se nouait-là ? Etait-elle angoissée ou exaltée ? Redoutait-elle qu’il périsse ou qu’il déclenche la colère des Sept ?

Quoi qu’il en fût, elle intervint alors, légitimement résolue à éviter un bain de sang. Elle s’avança alors vers la Dame sa tante et vint planter son regard courageux dans celui, polaire et méprisant, de la Régente. *Quelle femme !?* se surprit alors à penser le Noire-Epée. *Elle a des tripes à revendre !* Elle n’était qu’une femme, certes, et le tempérament du Corbray n’était pas de nature à le lui laisser oublier un seul instant ; mais il trouvait qu’ainsi dressée et fière, ainsi tournée vers sa destinée et le vertige du doute que celle-ci semblait lui promettre, elle dégageait néanmoins une force et une assurance impressionnante. *Elle est canon quand elle s’énerve !* s’entendit-il penser, happé par la scène et momentanément détourné de son duel.
D’une voix forte et sûre, elle enjoignit la Régente à se résoudre à faire preuve de dignité et de soumission.

En un éclair, le Corbray profita de l’inattention de son opposant pour lui saisir le bras et se jeter sur lui afin de l’empêcher d’utiliser sa lame. Il attrapa le chevalier de la Régente par la gorge et serra suffisamment fort pour que celui-ci soit obligé de lâcher son épée pour opposer ses deux mains à la pression énorme exercée par la Noire-Epée sur son cou...

– Regarde ta traître de Régente et ses raideurs glacées ! lui murmura-t-il près de l’oreille. – Vois comme elle méprise ta vie ; et observe-là braver la justice des Sept au détriment de ta peau ! Est-ce pour une femme comme elle que tu souhaites mourir ?

Tout se jouait-là.
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime15.04.13 22:09

Évidemment le gosse se mit à brailler qu'il voulait sa maman, putain la bouche inutile... Non franchement ce gosse était une bouche inutile. Ca aurait été chez elle il aurait été abandonné dans les bois ou alors on aurait mis fin à ses jours. Non parce que là concrètement il serait inapte toute sa vie et le pire c'est que né dans une famille noble il aurait des fonctions ! Bon certes Haelgara n'était pas spécialement très avenante à ce moment précis. Elle ne l'était d'ailleurs jamais vraiment avec les enfants, sans doute n'avait-elle pas la fibre maternelle. Cela dit comme lui avait dit un jour une pute de Volantis "les gosses c'est comme les pets on ne supporte que les siens". Aurait-elle été une bonne mère pour ses enfants ? Voilà une question qui la taraudait à certaines moments, ces moments où il n'y a rien d'autre à faire que gamberger sur des choses sur lesquelles nous n'avons aucun contrôle. Haelgara n'avait jamais abandonné ses enfants par dégout de ces derniers, elle les avait abandonné parce qu'elle s'était dit qu'ils méritaient une famille aimante ou un environnement plus sain qu'une vie de bohème comme celle qu'elle menait. Un choix dur mais que fondamentalement elle ne regrettait pas.

Enfin bref, dans le cas présent la mercenaire était concentré sur la protection d'un gosse qu'elle méprisait dès la première fois qu'elle l'avait vu. Par chance Ashara rassura la bouche inutile et quand il regarde Haelgara, cette dernière parvint à lui adresser un sourire amicale et rassurant. Quand elle remarqua un chevalier dégainer son épée, la main se dirigea automatiquement vers la dague mais Ashara parvint à s'interposer et d'une voix forte et ferme enjoignit au calme. Haelgara trasnforma alors son geste en un grattement sur la cuisse pour éviter de se réveler. Son regard de panthère allait et venait dans la salle à la recherche du moindre signe de menace, pour autant elle ne perdit rien du discours d'Ashara. Ca y est l'hameçon est lancé, reste à voir si les poissons allaient prendre. Elle vit le manège du tout récent mari de sa patronne, ca c'est le genre de truc qu'elle appréciait. Ca manquait de finesse par rapport à Dame Ashara mais au moins c'était clair, net précis, ça mettait bien les choses au clair quoi.
C'est avec une certaine tension qu'elle attendit la suite des évènements, son esprit entièrement tourné vers la mission qu'il lui avait confiée. Protéger Robert Arryn, une foutu perte de temps et d'énergie si on lui demandait son avis mais justement on le lui demandait pas. Les ordres sont les ordres et Haelgara a toujours à coeur de bien faire son boulot...
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Un petit air de rébellion
Event

Lysa Arryn ne s’attendait pas à ce genre de situation. Suite à l’ordre de la Dame du Val, un chevalier s’était avancé vers Lord Corbray mais Lady Ashara Arryn venait de menacer l’assembler entière. Lady Lysa ne s’était pas attendu à voir sa nièce si autoritaire et menaçante. Elle l’avait toujours vu comme une enfant à fort caractère mais pas comme une femme capable de diriger le Val. L’accusation de trahison revint aux oreilles de l’ancienne Tully. Elle était hors d’elle, elle méritait mieux comme traitement.
« Il n’y a aucune trahison dans le Val hormis la vôtre ! Ce procès n’a pas lieu d’être ! »

Mais tout semblait aller contre Lysa, Nestor Royce rentra dans le septuaire avec un parchemin à la main. Il était sceller et portait le sceau de Jon Arryn. Encore un nouveau rebondissement. Lors Royce montra le parchemin à l’assemblée pour prouver son authenticité. Il ouvrit le parchemin et lut ce qui était écrit dessus :




Moi, Lord Jon Arryn, Sire des Eyrié, Défenseur du Val, Gouverneur de l'Est et Main du Roi,


Je déclare qu’à ma mort, la direction du Val reviendra à ma nièce Lady Ashara Arryn que je nomme, par les pouvoirs qui me sont conférés, mon unique héritière légitime. Cette décision annulant par la présente l'ordre succession légal qui reprendra son cours si elle disparaissait avant d'engendrer un héritier.


Mon épouse Lysa Arryn la conseillera ou regagnera Vivesaigues avec quelques hommes. Mon fils Robert sera confié à Lord Stannis Baratheon, sire de Peyredragon, maître des navires.





Lord Jon Arryn
Sire des Eyrié
Défenseur du Val
Gouverneur de l'Est
Main du Roi


Il se tut. La stupeur se lisait dans beaucoup de regards. Pourquoi cette lettre n’avait pas été ouverte plus tôt, lorsque tout le monde avait appris le décès de Lord Arryn ? Lady Lysa était-elle derrière tout cela.
« Qu’est-ce que cela ? Jamais Jon ne m’a donné ce document ! C’est un faux !! »

Malheureusement les chevaliers qui étaient sous les ordres de Lysa étaient encore plus fidèles à lord Jon Arryn. Ils rangèrent leur épée. Ils obéissaient à Lady Ashara Arryn comme l’avait voulu feu Lord Arryn. Lord Royce reprit la parole :
« Vu que vous nous avez caché ce parchemin, vous êtes accusé de trahison et donc le choix que vous laissez notre bien aimé seigneur de tient plus. »
Les chevaliers emmenèrent Lysa de force. Le petit Robert Arryn semblait complètement perdu et ne comprenait pas la situation. Il se débattit pour se libéré et courut rejoindre sa mère. L’enfant avait lui aussi choisi son camps.

******************************

Le procès s’organisa rapidement dans le septuaire. Lord Royce ainsi que Lord Veneur et Lord Grafton. Le sort de Lysa Arryn était entre leur main. Le lendemain tout était prêt, les chevaliers ramenèrent Lysa Arryn, sa fureur n’avait pas diminué et son marmot était toujours fourré dans ses jupes.
« Lady Arryn, vous êtes accusé de trahison envers votre nièce Lady Ashara Arryn. Vous êtes accusé d’avoir conspiré pour prendre la direction du Val contrairement au souhait de Feu Lord Jon Arryn.  Avez-vous eu connaissance de ce document ? »
Lysa toisa Nestor Royce.
« Bien sûr que non ! »

Mais les yeux de Lysa reflétaient son mensonge. Elle était trop affirmative. Un chevalier de Lord Royce saisit Robert Arryn et le menaça avec une dague.
« Etes-vous sur de ce que vous assurez Lady Arryn ? » interrogea Nestor Royce.
-Et vous comment vous vous êtes octroyé ce document ?
-Répondez à ma question d’abord et je répondrais à la vôtre. »

Lysa hésita. Elle regarda son fils. L’amour d’une mère était plus puissant que le mensonge.
« Oui, j’avais connaissance de la volonté de mon époux. Mais sans le document sa volonté n’avait aucune valeur.
-Et bien maintenant elle en a une. Jon Arryn m’a lui-même confié ce document quelques mois avant sa mort. »
La stupeur régna dans l’assemblé. Et le chevalier relâcha l’enfant qui retourna contre sa mère.
« La trahison est puni de mort Lady Arryn. Même en reconnaissant votre félonie.  Qui est pour la l’exécution de Lady Lysa Arryn accusé de trahison ? »

L’assemblé hésita mais la majorité leva la main. Le petit Robert comprit enfin ce qui allait se passer, et commença à pleurer contre sa mère.
« Lord Grafton, Lord Veneur, qu’elle exécution aura Lady Arryn ?
-Une exécution rapide par Lord Corbray, annonça Lord Grafton.
-Je n’y vois pas d’objection pour ma part, répondit Lord Veneur »


© Belzébuth
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Tout à la fois, certainement, fière et navrée, angoissée et exaltée, mais avant tout Ashara avait la conviction d’être à sa place dans son rôle et de faire ce qui était juste. Elle craignait aussi que les Sept n’acceptent pas en leur sein un mariage baigné de sang, elle refusait cela aussi fort qu’elle refusait d’être écartée ainsi du pouvoir. Elle voulait des fils, nombreux et des filles, tous bien portants, pour lui succéder, pas un unique enfant faiblard et malade comme avait eut Lady Lysa, là était sa plus grande crainte. Que sa famille, son nom s’éteignent, que la malédiction des Sept ne lui offre que des filles ou des fils destinés à mourir en bas-âge.

« Ce sont vos agissements qui n’ont pas lieu d’être Lady Lysa ! Et si vous persistez à me traiter de menteuse, je ne ferais preuve d’aucune mansuétude à votre égard ! »

Mais alors qu’Ashara allait lever une main rageuse sur sa tante pour la gifler, Lord Nestor Royce entra dans le septuaire et lut le document cacheté qu’il venait d’apporter. En entendant ses mots, la brune fut stupéfaite, elle ignorait l’existence de ce document et, bien qu’elle y ait pensé, elle n’avait produit aucun faux pour le moment. Un instant perdue, ne comprenant pas ce qui se passait, elle regarda son cousin, puis ses chevaliers en se demandant si l’un deux aurait pu prendre cette initiative. Mais comment aurait-ils eut le sceau ? Elle-même ne l’avait eut que quelques minutes entre les mains et elle l’avait remis à sa place par le biais d’Haelgara depuis. Elle se ressaisit bien vite pour éviter que ses propres doutes ne soient perçut par ses ennemis et reprit sa stature hautaine et froide en quelques secondes. Elle soupira en silence, de soulagement, car cela tombait à pique, quelque en soit le responsable et même si on pouvait s’interroger sur sa disparition pendant les mois précédents. Ainsi Lord Jon Arryn avait assuré ses arrières, et il le légitimait par ce document, ce qui était la reconnaissance de tout ce qu’elle avait accomplis ainsi qu’un sacré rebondissement dans cette affaire qui n’était pas loin de tourner en eau de boudin. Elle le remercia de là où il était alors que Lysa hurlait sa colère, semblant découvrir cette volonté alors que ça n’était pas le cas puisque la discutions avait eut lieu juste avant la mort du suzerain du Val à Port Real. Et alors que le Faucon Blanc allait répliquer que Lady Lysa savait et qu’elle le cachait, elle se rendit compte qu’à sa place si elle l’avait eut entre les mains elle l’aurait brûlé et que donc très certainement, elle en ignorait l’existence. Mais elle prit aussi conscience d’autre chose : elle savait, depuis le début, et Jon était mort juste après cette annonce. Manquant de s’étouffer, elle murmura dans un soupir, les yeux emplis de stupeur et de chagrin :

« C’est vous ! »

Elle put alors reprendre une respiration normale et répéter, toujours sur un ton qui trahissait son trouble et le choc de la révélation qu’elle venait de subir. Ce discours ne s’adressait qu’à Lysa, malgré tous les témoins qui pouvaient assister à la scène, c’était un sujet trop important pour attendre, et elle était trop sous le coup de l’émotion pour se taire. Elle oublia au fil des mots où elle se trouvait, qui la regardait, et la colère monta de plus en plus, grondant dans son cœur comme un dragon trop longtemps entravé.

« Vous l’avez tué ? Vous avez tué Lord Jon Arryn ? C’est ça ? Je me demandais pourquoi vous étiez si prompte à accuser les Lannister d’un meurtre qui ressemblait à une maladie mortelle. Mais c’était pour vous blanchir ! Vous l’avez tué dès que j’ai quitté Port-Real. Il avait dit vouloir me marier à Robert pour que je régente le Val jusqu’à sa majorité. Vous saviez ! Nous en avons discuté devant vous pendant le tournoi. Vous l’avez tué pour que ce projet ne voie jamais le jour et que vous puissiez garder votre statut dans le Val ! Et vous m’avez marié au Corbray pour empêcher tout autre mariage ! Vous avez osé assassiner votre Suzerain et Epoux ! Quitte à laisser le Val entrer en guerre contre l’ouest et mettre les Sept Couronnes à feux et à sang ! VOUS ALLEZ MOURIR ! »

Dans un accès de colère immodéré, elle prit l’épée du fourreau d’un des chevaliers qui entouraient Lady Lysa et avec une relative facilité, car l’arme était lourde pour elle malgré tout. Elle la leva et commença à l’abaisser vers sa tante, ses yeux s’emplirent de larmes, de colère, de tristesse pour son oncle, mais son assassin méritait un procès en bonne et due forme. Quand à sa nièce en qui il avait placé sa confiance, elle ne pouvait désormais s’abaisser à tuer quelqu’un dans un septuaire, aussi vil soit cette personne. Ses pensées déferlèrent dans son esprit et à cause de la lourdeur de l’arme il lui était impossible d’arrêter son geste, elle le dévia donc et fut contrainte de lâcher l’épée qui glissa plus loin. Dans le même temps, elle poussa un cri perçant, plein de rage, qui résonna dans le septuaire tel l’appel du faucon qui venait de prendre son envol dans le cœur de la jeune mariée dans sa belle robe blanche. Elle cracha alors un unique mot au visage de Lady Lysa :

« Justice. »

Dents serrées, elle se retourna, monta les quelques marches qui menaient à l’autel avec toute sa dignité retrouvé et son calme plutôt bien feint. Sans un regard pour Lady Lysa qui venait d’ores et déjà de perdre à ses yeux, ses titres, pouvoirs et jusqu’au peu de noblesse qui lui restait. Elle était maudite, devant les Sept et dans tout le Val.

« Emmenez cette femme hors de ma vue. »

Robert se libéra et la suivit, elle fit signe de le laisser faire, qu’ils passent cette dernière nuit ensemble, car c’était la dernière fois que le petit voyait sa mère en vie. Et si le procès qui devait avoir lieu ne comprendrais peut-être pas cette accusation de meurtre, Ashara était quand à elle intimement convaincue de la culpabilité de cette horrible femme et voulait la voir morte. Elle se félicitait plus que jamais d’avoir fomenté cette rébellion. Mais la jeune fille était au bord des larmes maintenant qu’elle savait pourquoi Jon était mort, son grand oncle bien aimé, si sage et si bon, assassiné, empoisonné. Et tous ses rêves réduits à néant par l’avidité de cette folle. Elle se remit à coté de celui qui était désormais son époux, se faisant violence pour ne pas verser une seule larme.

« Sortez... Tous ! »

***

Le lendemain, Ashara était au rendez-vous dans le septuaire prête à voir sa tante mourir, résignée et plus altière que jamais dans ses nouvelles fonctions de régente du Val. Elle arriva au bras de Lord Lyonel et le jeune couple s’installa en place d’honneur, laissant les trois juges désignés à leur lourde tâche. Elle était aussi légitime que possible, aussi forte que les montagnes, aussi belle que le Faucon Blanc, vêtue d’une somptueuse tenue aux couleurs du Val. Elle portait une houppelande en velours d’un bleu ciel assez soutenu et ourlée de fourrure d’hermine blanche dont les manches tombaient jusqu’au sol et ceinturée d’une bande de tissu brodé et rehaussée de perle. Elle s’ouvrait sur le devant laissant apparaître une robe de soie bleu ciel un peu plus claire que la houppelande et brodée de blanc et d’argent avait des ourlets assortie à la ceinture. Elle portait son diadème de saphirs et or blanc ainsi que l’imposant collier et les boucles d’oreilles assorties et réunit ses cheveux en un chignon ample dont de nombreuses mèches, dont quelques fines tresses s’échappaient tombant sur ses épaules et dans son dos. A chaque réponse de Lady Lysa, grondait la colère dans les veines de la jeune femme, mais elle parvint à garder le silence malgré les silences éhontés de cette tante ignoble. Mais en voyant qu’on utilisait le pauvre enfant ainsi, le sang d’Ashara ne fit qu’un tour, elle se leva avec de gros yeux outrés autant par le geste que pas sa signification, Lord Royce avait-il perdu la tête ? Tuerait-il le suzerain légitime du Val ?

« Lâchez cet enfant immédiatement Ser ! C’est votre suzerain ! »

Mais à priori, Nestor Royce était bien trop décidé à obtenir la vérité pour faire obéir son chevalier. Ashara était hors d’elle, mais n’en attendait pas moins la vérité et puisque cela finit par fonctionner. Elle se rassit en grognant et en hochant la tête pensant que désormais qu’elle était marié plus personne ne lui obéirait et qu’il faudrait très vite faire un exemple pour éviter ce genre de problème inacceptable. Le sort de Lysa était désormais scellée, mais elle ne pouvait rester insensible au chagrin de Robert, elle se leva et s’approcha de la condamnée et de son fils pour lui ouvrir ses bras et l’appeler à elle. Lui éviter le spectacle de la morte de sa mère semblait la meilleure solution…

« Je demande un duel judiciaire ! » S’écria alors Lady Lysa d’un ton suraigu.

Ashara se redressa, pas vraiment surprise par cet appel de la dernière chance, mais néanmoins coupée dans son mouvement pour épargner son cousin et seigneur. « Si tel est votre souhait, que les Sept jugent alors. » Elle se tourna vers l’assemblée et demanda : « Qui se battra pour moi ? »

« Qui défendra l’innocence de Lady Lysa ? »


Dernière édition par Ashara Arryn le 17.07.13 15:54, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime22.05.13 21:36

De ce qui se passa après, Haelgara n'y accorda que peu d'importance. Elle avait conscience qu'il se passait quelque d'important mais ne connaissant rien de la situation de Westeros elle ne comprit pas grand chose. Elle voyait que l'issue du coup d'Etat semblait encore incertain, les chevaliers du Val semblait osciller entre le ralliement au faucon de naissance et la truite devenue faucon. Puis elle crut qu'on montrait la fausse accusation pour convaincre tout le monde, dernier ressort pour convaincre l'assemblée et les chevaliers que Lysa devait écarté pour de bonnes raisons et pas seulement parce que c'était une folle. Un seul coup d’œil sur Ashara lui permit de se rendre compte que le message n'était pas celui prévu. Elle ne comprit par avec précision ce qui fit enrager son employeuse mais elle comprit qu'il y avait une affaire de meurtre et semble t-il quelque chose de bien plus grave. Elle nota mentalement pour elle-même de bien se renseigner sur la géopolitique récente du pays, ca pouvait toujours être utile.Le document eut l'effet de faire pencher la balance en faveur des putchistes, Haelgara retint un moment le gosse mais sa patronne lui ordonna d'un signe de le laisser rejoindre sa mère. Force lui était d'avouer qu'elle était contente de voir partir cette bouche inutile qui ne méritait pas d'être protégé. Elle sortit de la pièce sur ordre d'Ashara mais tint à rester à l'entrée, on ne sait jamais ce qui peut arriver...

Le lendemain elle faisait partie de la foule qui assistait au jugement. Elle n'avait pas choisi sa position au hasard, ni trop loin ni trop de Dame Ashara et son mari pour intervenir le plus rapidement possible en cas de tentative d'assassinat. Son regard était concentré mais un observateur n'aurait pu savoir se c'était par le jugement ou par la protection de sa patronne. Elle n'accordait en fait pas grand intérêt au jugement, l'issue en en était scellé de toute manière, Lysa Arryn allait mourir. Toujours aussi loin des raisonnements civilisés la sauvageonne ne comprenait pas l'utilité de juger Lysa Arryn si sa culpabilité était évidente, quand il y a un doute soit mais là autant lui couper la tête tout de suite et on en parle plus. Son intérêt fut ravivé quand Lysa demanda un duel judiciaire, Haelgara connaissait cette pratique par son père qui lui avait raconté en avoir vu à plusieurs reprises avant qu'il ne devienne un corbeau. Une conception toujours aussi étrange pour la mercenaire mais qui avait au moins le mérite d'être divertissante. L'espace de quelques secondes elle fit mine de s'avancer puis se rappela qu'elle n'était qu'une camériste, elle était chargée de protéger la vie du couple Corbray en cas de tentative d'assassinat et non pas de défende l'honneur d'Ashara. En plus vu la misogynie de la société ouestrienne être la championne d'Ashara n'arrangerait absolument pas les affaires de cette dernière, non après une courte réflexion c'était un chevalier qui devait se battre pour Ashara. Tout devait irréprochable afin que son pouvoit ne soit pas menacé, la sauvageonne l'avait très bien compris. Haelgara ne bougea donc pas d'un cil, restant de marbre en attendant de voir qui se présenterait. Il y aurait forcément un preux chevalier pour défendre l'honneur de sa dame et recevoir fort gracieusement une récompense en cas de victoire. Si Haelgara ne comprenait pas toujours le pourquoi du comment et les subtilités de la culture de Westeros, elle trouvait toujours la chose fort amusante par son hypocrisie systématique. Très sincérèrement elle doutait un jour de pouvoir la comprendre dans son ensemble...

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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime23.05.13 15:22

La stupeur avait envahi le petit septuaire où les noces s’achevaient dans la confusion la plus totale. Le Corbray était certes loin d’être un grand romantique mais même lui, tout bourru et irrévérencieux qu’il était, avait du mal à rester de marbre face à pareille situation. *Que les Sept les emportent !* vrombissait-il intérieurement. *Tous autant qu’ils sont !* Il était furieux. Furieux de la tournure que prenaient les événements, furieux de voir ce mariage qu’il avait déjà eu de mal à avaler tourner à la grande farce, furieux de tout cela et de tout ce qui se profilait aussi... Il en voulait aussi à Ashara et à son coup d’état fielleux. Lady Lysa était une vieille garce doublée d’une sotte avec une banquise en guise d’âme, c’était une affaire entendue. Et c’était pour ça et en rébellion contre le coup fourré de la veuve de Lord Jon qu’il avait accepté de marcher avec la jeune Arryn dans cette inconsciente rébellion. Et voilà qu’il se trouvait à présent non seulement marié mais en plus englué dans la plus épaisse des merdes... Dire qu’il ne s’attendait pas au quart de la moitié de tout ceci en venant aux Portes de la Lune était un euphémisme...

Il serra le cou du chevalier qu’il tenait toujours en respect dans sa poigne de fer, avant de l’envoyer valser sur le postérieur contre les premières marches qui menaient à l’autel du septuaire. L’homme heurta le bas des marches et y resta inconscient, dans la position grotesque d’un noueur de chausses qui aurait perdu un lacet.

Lorsque les preuves de la culpabilité de Lady Lysa furent amenées, le Noire-Epée s’assombrit un peu plus. Il n’avait jamais été question de tout ça la veille au soir, lorsque Ashara lui avait soumis son plan !? Il ne savait plus quoi penser... Lui avait-elle menti ? Lui avait-elle caché des choses ? Si tel était le cas, il lui faudrait remettre la donzelle à sa place ! Lyonel ne supportait pas d’être pris pour un con. Il avait une haute opinion de lui-même et pouvait se montrer très rancunier envers ceux qui tentaient de le prendre pour un imbécile... Etait-ce le cas d’Ashara ? Possible. Elle avait fini la journée de la veille en lui faisant une bonne impression, mais il n’oubliait pas qu’elle avait aussi un sale caractère, à première vue. Elle avait beau être sa femme, il ne la connaissait finalement que bien peu. La preuve ! La veille encore il la tenait pour Ashara Royce alors qu’elle se présentait à lui comme Ashara Arryn... C’était dire ! Quoi qu’il en était, il était déterminé à lui demander des comptes le moment venu, lorsqu’ils se retrouveraient seuls et à même de discuter de tout cela loin d’oreilles indiscrètes.

La Arryn fut emmenée par la force, vociférant des menaces et des dénégations à n’en plus finir. *Quelle casse-couilles !*, en vint à penser le Sire de Cordial. *Je la préférais encore muette et frigide !*, pensa-t-il comme les portes claquaient sur les vagissements de la désormais Ex-régente du Val.


◊ ◊

Le lendemain matin, lorsque le petit monde se retrouva dans le septuaire pour remplacer le mariage de la veille par le procès du jour, le Corbray arriva clairement reposé et complètement calmé de ses agacements du jour précédent. Il n’avait pas eu de franche explication avec son épouse mais comptait bien la garder pour plus tard, lorsque les choses seraient moins compliquées...
Le procès fut expédié et la sentence de mort prononcée sans détour. D’après lord Grafton, il revenait au Noire-Epée de se charger de la besogne.

*Vrai ? Vrai ? Je peux ?* ironisa le Corbray par devers lui. Il avait souvent rêvé de s’offrir le scalp de cette peau de vache de Lysa. Mais là, alors que l’occasion lui était offerte sur un plateau, il ne goûtait plus la plaisanterie... Il pouvait la décapiter. Pas de problème. Mais il éprouvait une sorte de malaise à ainsi mettre à mort une femme sans défense. Eut-elle été honnie par lui depuis des mois et des mois.
A l’instant précis où il allait annoncer qu’il se chargerait de la mise à mort, lady Lysa éructa une opposition en forme de vaine supplique. Elle requerait un duel judiciaire. *Allons bon !*, maugréa le Corbray, *Voilà qu’elle veut convier les Sept aux festivités !*

Ashara accepta avec tant d’aplomb et d’empressement que le Corbray se dit qu’elle s’y attendait certainement. Il aimait quand Ashara avait cet air résolu et consciencieux. Il la trouvait délicieuse avec sa mine déterminée. Et bien qu’il retrouvait sur son visage ce petit air bûté qui l’avait si souvent agacé, il sa plaisait à présent à la considérer de la sorte, farouche et fière, décidée et courageuse. Peut-être parviendraient-ils tous deux à s’entendre, après tout ? L’avenir le lui dirait... très rapidement.

Mais lorsque sa femme annonça qu’elle cherchait un combattant pour défendre son honneur et sa parole face à ceux de sa tante, Lyonel resta stupéfait. Pourquoi demandait-elle cela ? Il était évident qu’en tant que son époux il convenait à présent qu’il défendît avec force les intérêts de sa dame... Pourquoi lui nier cela ? Que cherchait-elle encore ? *Il te faudra bien te persuader un jour que je suis désormais là pour toi et que tu dois l’être envers moi aussi !*

Sans prendre le temps ni le soin de réfléchir il clama alors haut et fort : – Si la loi des Sept le permet, je défendrai moi-même l’honneur de mon épouse face au champion de Lady Lysa ! Quel qu’il soit !

Il toisa l'assemblée alors que le silence s’était fait dans le petit septuaire.
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Après Lady Lysa et les chevaliers qui l’escortait à présent à ses appartements pour ne plus qu’elle en sorte avant le petit matin, tous les invités sortirent un à un. Les murmures montaient jusqu’à l’autel ou Ashara se tenait toujours droite comme un I au bord des larmes. Lord Nestor savait que lorsqu’elle demandait quelque chose, la brune s’attendait à l’obtenir, et vite, et il ne demanda pas son reste bien qu’il avait beaucoup de choses à lui dire. Ils auraient le temps de se retrouver avant le banquet du soir et il lui dirait alors où il avait trouvé le document et comment, et pourquoi il apparaissait seulement maintenant. Le fait est qu’elle devait aussi brûler de le savoir et qu’il ne comprenait pas plus que les autres pourquoi elle mettait tout le monde dehors sans demander plus d’explications.

Ainsi tout le monde était sortit et les portes furent bientôt fermées, tout le monde sauf un, évidemment toujours le même à faire des siennes, venir armé à son propre mariage et qui plus est, il refusait d’accéder à la demande de son épouse de rester seule quelques instants. N’était-ce donc pas compréhensible qu’elle ait besoin de prier un peu pour chercher conseil auprès des Dieux, dans la paix du Septuaire ? Ne pouvait-il pas faire preuve d’un peu de décence et la laisser tranquille pour qu’elle puisse pleurer son grand oncle, tué par sa propre femme ? Et ce mariage, il y avait de quoi demander pardon aux Sept aussi tiens, et pleurer, car elle était désormais unie à l’homme qu’elle détestait le plus au monde avec tout ce que cela impliquait. Elle refusait d’y penser, trahir ses vœux était impensable, mais tout de même, partager son lit, ça lui donnait des sueurs froides. Sans compte que le pouvoir était désormais entre ses mains à elle, contre toute attente, même Robert n’était plus l’héritier du Val. C’était elle et elle seule qui serait Gouverneur de L’est, Sire des Eyrié et Défenseur du Val, non cela ne pouvait-être, c’étaient des titres bien trop… masculins… Mais… Pouvait-elle confier cela à son époux ? Vu le peu de mansuétude dont il faisait preuve à son égard, elle hésitait, mais personne d’autre que lui ne pourrait, elle était l’héritière et il était son époux, alors qui d’autre serait légitime dans cette tâche. Elle devait garder ses titres pour l‘instant, et s’assurer que Lyonel serait à la hauteur, et qu’il n’en ferait pas qu’à sa tête, qu’il l’écouterait, car contrairement à lui, elle savait ce qu’impliquait de diriger une région, il faudrait qu’il s’en souvienne. Et lorsqu’elle aurait constaté qu’il mettait autant d’ardeur à honorer sa fonction et son épouse qu’il semblait en être capable pour vaincre ses ennemis, alors elle pourrait lui confier les sceaux.

Quoi qu’il en soit, il était toujours là, et elle ne tenait plus, la gorge serrée, elle retenait ses larmes, ainsi, comme à son habitude, elle devint plus froide et déterminée que jamais et s’exclama :

« Lord Ly… » Erreur ! Bien qu’il ne soit pas de fait son supérieur hiérarchique, il l’était malgré tout car il était son époux. De plus, en tant que sa femme, elle devait faire preuve de plus de gentillesse à son égard désormais, d’autant qu’elle préférait qu’il ne la déteste pas trop avant la nuit de noce. Elle se calma donc et adoucit le ton de sa voix pour reprendre. « Mon Seigneur Epoux… pouvez-vous sortir aussi s’il vous plait, il faut que je prie. » Hélas, si elle donnait des ordres avec froideur, elle pouvait se contrôler, elle avait l’habitude de faire comme cela. Mais faire preuve de douceur alors qu’elle était depuis déjà plusieurs minutes prête à éclater en sanglots, c’était la plus grossière erreur qu’elle n’avait jamais faite. A la fin de sa phrase, sa voix se brisa dans le chagrin qui désormais était palpable sur son visage bien que ses yeux mouillés refusent de laisser s’échapper la moindre larme.

De l’autre côté des portes, pendant que la plupart des chevaliers d’Ashara et Lyonel amenaient Lysa à ses quartiers, Ser Creighton et Ser Barristan restèrent derrière les portes pour assurer la sécurité de leur Dame. Ainsi placé tels des gardes devant la porte, l’imposant Nordien aux yeux d’un bleu profond et l’élancé Vallois chez qui tout le charme des premiers hommes s’exprimait, avaient des airs de gravité empruntés à des statues de l’âge des héros. Inquisiteurs, ils regardèrent la nouvelle camériste, restée elle aussi, se jetèrent un coup d’œil furtif l’un à l’autre et le Rougefort demanda :

- Haelgara c’est ça ? Que fais-tu ici ? N’est tu pas sensée préparer la chambre nuptiale ou quelque chose comme ça ? »
- Oui des trucs de caméristes… A moins que Dame Ashara t’aie demandé de rester pour l’aider avec sa robe lorsqu’elle sortira… »
- Ça m’étonnerait qu’elle lui ait demandé ça à elle, tu ne te souviens pas ? C’est elle qui a renversé du vin le premier soir de voyage. »
- Ah oui ? Ah maintenant que tu le dis. »
- Bon, quoi qu’il en soit, tu n’as rien à faire ici, laisses nous donc et va faire ce pourquoi tu es payée. »


***

Évidemment Ashara voulait que son époux la représente dans le jugement des Sept, d’autant qu’il était impliqué autant qu’elle dans ce procès, elle eut même un sourire en coin lorsqu’il se proposa. Elle n’en attendait pas moins de lui, mais elle ne pouvait pas le forcer, enfin si, elle aurait pu en tout cas lui demander directement, mais elle préférait que cela vienne de lui. Néanmoins, le quel qu’il soit inquiétait beaucoup la brune, elle aurait aimé savoir contre qui il allait devoir se battre. Mais elle ne pouvait pas refuser, cela serait mal perçu. Elle se dirigea donc vers lui avec un sourire

« Il ne sera pas dit que mon seigneur époux manque de courage ! C’est donc avec toute l’admiration d’une dame pour son mari que j’accepte que Lord Lyonel Corbray me représente devant les Sept. »

Elle lui prit les mains avec douceur et plongea ses yeux dans les siens, c’était une affaire sérieuse que celle-ci, pas une bagarre de bar, elle espérait qu’il en était conscient car elle n’avait pas l’intention de devenir veuve au lendemain de son mariage. Elle le scruta quelques instants avant de le lâcher mais elle resta face à lui, sauf que son sourire s’était effacé, et qu’elle baissa les yeux. De réputation, il semblait apte à vaincre bien des chevaliers ici présent, mais peut-être pas tous, et ne pas être certaine de l’issue, autant pour le procès que pour la vie de Lyonel était insupportable. De carrure il ne faisait aucun doute qu’il avait plus de force que bien des hommes, et son épée valait mieux que beaucoup. Mais elle ne l’avait jamais vu en duel, elle l’avait bien vu jouter quelques fois, mais c’était différent, là, se serait un combat à mort, sans les règles du Fair-play en usage dans les tournois. Enfin, avec un peu de chance, personne ne se proposerait, et il n’aurait pas à lutter, il y avait même de forte chance que personne ne se mouille dans ce qui semblait être une trahison ignoble. Ashara retint son souffle pendant de longues secondes en attendant que quelqu’un se propose, mais personne ne s’avança, bien au contraire tout le monde essayait de faire le moins de bruit possible. Ainsi, tout le monde put entendre résonner dans le Septuaire le souffle de la jeune femme s’échapper lorsqu’elle ne put plus le retenir. Heureusement, personne n’eut l’occasion de trop se poser de question à ce sujet, car Lysa explosa :

- Comment ? Aucun d’entre vous ne veut me représenter ? Cirley, Elesham, Lonhameau, Lynderly, Sunderland, Veneur ? Vous êtes de vils traitres, tous autant que vous êtes ! » Elle était vraiment folle pour parler ainsi à ses derniers alliés, mais ça n’était pas nouveau, cependant dans un éclaire de lucidité, elle se reprit. « Tous les Lords du Val ne sont pas présents Lady Ashara, et étant donné l’importance de l’accusation, vous ne sauriez, clore ce procès ainsi. N’est-ce pas Lord Nestor ? »

L’intéressé leva un sourcil interrogateur, mais la brune fronçais les sourcils, car elle ne voyait pas bien ce qu’elle pouvait bien attendre du seul Lord absent, Yohn Royce. Elle se retourna avant de répondre :
-  Comme vous le dites, l’accusation est grave, bien trop pour que nous attendions le retour de Lord Yohn. Donc, si personne ne veut être votre champion, vous allez mourir ! Ainsi soit-il. Lord Lyonel, si vous voulez bien accomplir par votre épée la volonté des Dieux… »
- Je ne parle pas de Lord Yohn, je parle de Ser Brynden Tully, Chevalier de la Porte ! Il pourrait être là ce soit même, et le combat pourrait avoir lieu dès demain. »

Ashara manqua de s’étouffer, elle avait complètement oublié que celui-là même qui gardait la Porte Sanglante était l’oncle de Lysa. Elle avait pris tous ces risques en oubliant cet élément ? Était-elle donc aussi folle que sa tante ? En tout cas, avec Brynden Tully du côté de Lysa, les chances de réussite s’amenuisaient, et elle jeta un regard apeuré à Lord Nestor, mais il n’y pouvait rien, le rang de Lady Lysa l’autorisait à faire cette requête et il serait difficile de ne pas lui accorder. Contente de son effet, elle jubilait, consciente que son oncle, bien qu’âgé, était encore un des meilleurs bretteurs des Sept Couronnes. La jeune femme était paniquée, mais elle devait prendre une décision, et vite, elle était prête à opposer un ferme refus quitte à s’attirer l’opprobre et à perdre le respect de toute sa cour. Mais pour éviter de prendre une décision trop hâtive, elle préféra une autre option.

« Je dois y réfléchir. Bien qu’il puisse effectivement être la rapidement, il n’est pas Lord à proprement parler et il n’est pas originaire du Val, la requête peut donc être remise en cause, d’autant que si les Sept avaient voulut qu’il soit là, il aurait été appelé. Cependant, je n’oublie pas que vous avez été la Dame du Val avant moi, aussi je dois prendre tous ces éléments en compte avant de prendre une décision. Qu’on la ramène à ses appartements et qu’elle y reste à l’isolement jusqu’à nouvel ordre. Vous pouvez laisser Robert avec elle. »

Elle voulait refuser, mais peut-être pouvait-elle tirer avantage de la situation, car la vérité était loin d’avoir été établie concernant le meurtre de Jon, et Ashara voulait savoir si elle se trompait, connaître les circonstances et les raisons de tout cela. Peut-être pourrait-elle en apprendre d’avantage si elle mettait la venue de Brynden dans la balance, mais oserait-elle alors que la vie de Lyonel était en jeu ? Elle s’approcha de ce dernier et reprit toute sa stature avant de lever une main pour qu’il mette son bras dessous.

« Allons-y. »


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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime27.05.13 13:45

Tout le monde venait de quitter la petite salle du septuaire, laissant seuls les deux jeunes mariés. La tension née de la soudaine révélation de Lord Nestor Royce planait toujours dans le lieu sacré où ne résonnait plus maintenant, esseulé et discret, le bruissement feutré de la respiration saccadée de Lady Ashara.
Le Corbray baissa les yeux vers son épouse pour la dévisager calmement. Comment avait-elle pu lui cacher quelque chose d’aussi important que ce que venait de mettre au jour Lord Nestor ? Quand lui aurait-elle dit ? C’était elle qui avait demandé qu’une confiance nouvelle et inédite naisse entre eux... C’était elle qui avait demandé des garanties pour accepter qu’ils s’unissent... Elle aussi qui avait échafaudé et exposé un plan minutieux visant à évincer sa tante... Mais pour qu’elle raison avait-elle ainsi fait cavalier seul sur une voie jusque-là réservée à son seul secret ? Pourquoi ne l’avait-elle pas mis lui aussi dans la confidence !?
Le regard de Lyonel se perdit quelques instant dans la chevelure brune de son épouse et dégringola le long de sa nuque et de sa poitrine pour venir s’échouer à la naissance du creux de ses seins. La poitrine de la jeune femme, escortant le rythme saccadé de sa respiration fébrile, se gonflait et se soulevait pour retomber avec nervosité avant de s’élever à nouveau...
Pourquoi était-elle animée ainsi ? Et par quoi ? Le Sire de Cordial avait toujours été écoeuré par les intrigues politiques et les tractations inavouables qui se tramaient en coulisses... *Mère serait étonnée de me voir ainsi embourbé dans pareilles manigances...*, songea-t-il un instant en se figurant le doux visage de lady Lyana lui sourire en silence.

– Pourquoi m’avoir caché cela ? interrogea-t-il soudain sa jeune épouse. – Pourquoi ne pas m’avoir dit que vous déteniez une preuve réelle ? Et pourquoi en fabriquer une et m’associer à tout cela si vous saviez déjà Lady Lysa coupable de tout ceci ? Il avait le regard noir des hommes trahis et déçus. Il l’avait toujours trouvé insupportable et maintenant qu’ils étaient à présent marier et qu’il avait cru un instant pouvoir la connaître autrement et la découvrir différente, il entrevoyait déjà à nouveau la jeune pimbêche détestable qu’il avait toujours connu. Ou cru connaître. La jeune femme le fixa quelques instants sans répondre, les yeux apparemment baignés de larmes retenues avec douleur.

« Lord Ly... » Elle laissa sa voix en suspens quelques instants avant de poursuivre d’une voix fébrile. « Mon Seigneur Epoux... pouvez-vous sortir aussi, s’il vous plaît, il faut que je prie. »

Le Noire-Epée fut intrigué par le ton de sa voix et surpris par la demande de la jeune femme. Comment pouvait-elle feindre à se point la faiblesse passagère ? Etait-ce un stratagème pour pouvoir se soustraire sans dommage aux interrogations pressantes de son époux ? Le Corbray fut surpris et déstabilisé par l’aplomb de la jeune femme, mais aussi par une certaine fragilité soudaine qui perlait dans chacun de ses mots. Se pouvait-il qu’elle n’ait rien manigancé du tout ? Se pouvait-il qu’elle aussi, tout comme lui, vienne d’être fauchée par les doutes et les interrogations suscités par la révélation de Lord Nestor ? se pouvait il qu’elle aussi ignorât tout ? *Cela expliquerait bien des choses !* tenta de se convaincre Lyonel. *Et ça changerait tout...*

Le chevalier décida alors d’accorder à sa femme le bénéfice du doute et de remettre à plus tard l’interrogatoire auquel il comptait bien la soumettre sur cette question... – Je vous en prie, Ma Dame... Je vous laisse. Il eut envie de lui embrasser le front tant il la trouvait désirable et fragile à cet instant. Il s’avança vers elle et la contourna sans lui adresser un regard de plus, conscient qu’elle le bernait peut-être lui aussi autant que tous les autres. Cette seule pensée l’irrita et il sortit sans un bruit.


◊ ◊

Lorsque le Sire de Cordial s’avança pour claironner son envie de défendre les intérêts de son épouse le silence s’était fait dans le septuaire. Visiblement personne ne semblait enclin à risquer sa vie pour la Régente. Surtout si elle était une traîtresse. Le Val était un royaume très pieux où les gens faisaient preuve d’une grande dévotion envers les Sept et le respect du culte qui les célébrait. Aussi personne ne prenait à la légère un duel judiciaire. Et si la perspective de défendre une menteuse confondue dans ses manigances n’était pas enthousiasmante, celle de se voir opposer le Seigneur de Cordial n’était pas plus rassurante. Dès lors, personne ne s’avança au devant de Lyonel afin de rejeter le gant pour voler au secours de Lady Lysa...

Celle-ci laissa alors éructer sa colère à la face de l’assemblée et vociféra des mises en gardes qui durent achever de refroidir ceux qui auraient éventuellement eu la faiblesse d’oser se porter à son secours.
Elle demanda la clémence de ses accusateurs et du tribunal afin que son oncle puisse intercéder en sa faveur et combattre pour sa défense. *Ser Brynden Tully ? Voyez-vous ça ! Et pourquoi pas ce gros saoulard de Robert Baratheon, tant que tu y es !?* se gaussa le Corbray. Lyonel n’avait jamais combattu contre Brynden Tully, ni même n’avait-il croisé le Silure, mais il connaissait l’homme de réputation. Et même ici dans le Val, loin des terres natales du Tully, le redoutable renom de ce dernier était des plus flatteurs...

– Comme il vous plaira ! Qu’on m’amène le Silure ! lança le Noire-Epée, sûr de sa force.

Pourtant, Ashara n’était peut-être pas aussi sûre que son mari des qualités de bretteur, pourtant largement reconnues, de ce dernier. Aussi, émit-elle immédiatement un bémol à l’acceptation très rapide par Lyonel du nom de son opposant...
La jeune femme argua de l’éloignement de ce dernier, ainsi que du fait que ser Brynden n’était ni lord ni originaire du Val afin que son nom soit refusé ou, tout du moins, que la question de la légitimité de la présence de ser Brynden Tully aux côtés de sa nièce soit étudiée...

Le Corbray se pencha alors vers sa femme. – Habile. Mais inutile, Ma Dame ! Acceptons sa requête et terminons-en avec cette plaisanterie sordide. La farce n’a que trop duré !

Mais conformément à l’ordre de la jeune femme, lady Lysa fut néanmoins reconduite jusqu’à sa cellule afin que sa demande soit étudiée... Ashara s’approcha alors de son époux et tendit vers lui sa main afin de lui prendre le bras.

« Allons-y... » commanda-t-elle d’une voix fluette mais forte. Le contraste était étonnant... Mais Lyonel commençait à s’y faire. Lorsqu’elle étreignit son bras et qu’il sentit la pression de la petite main de sa femme contre lui, il repensa à la nuit de noces... *Si différente...* pensa-t-il alors. *Si désirable...* – Où souhaitez-vous aller ?
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime10.06.13 0:14

Alors qu'Haelgara attendait à l'entrée les deux colosses lui adressèrent la parole. En fait la phrase exact serait qu'il s'était adressée à elle comme s'il était un chien, une façon de lui parler qui hérissa les cheveux de la sauvageonne à la première écoute. Son premier réflexe fut de foudroyer les deux idiots du regard et elle aurait aisément fait parler les poings si elle ne s'était pas rappeler du rôle qu'elle devait jouer. Dans la parfaite société ouestrienne ces deux-là lui était supérieur, détournant le regard vers un caillou elle songea qu'elle était en fait à peine au-dessus de lui. Voilà une autre chose qu'elle avait bien du mal à comprendre, comment des gens pouvait diriger leurs semblables car ils s'était soi-disant né pour cela ? Robert Arryn était né noble et pourtant il ne valait même certains mendiants que la mercenaire avait vu dans les rues. Le pouvoir se méritait et rien n'était acquis car ça n'était parce que ton père était un bon dirigeant que tu le serais aussi.
Son esprit se tourna toutefois rapidement vers une excuse à trouver pour rester. Elle fit tourner ses méninges à plein régime puis finit par se rendre compte qu'avec ses deux colosses pour garder la porte et personne à l'intérieur il y avait peu de risques qu'il arrive quelque chose à la patronne. Elle se leva donc comme si elle avait été piquée au fondement par une abeille s'inclina en s'excusant platement et partit prestement.
En son for intérieur elle ne rêvait que du jour où elle pourrait remettre ses deux imbéciles à leur place mais elle doutait que cela arrive un jour. Enfin bref...

----------------------------------------------------------------

Sans surprise le nouveau mari d'Ashara se proposa, logique. Tout aussi logiquement personne ne se présenta pour être le champion de Lysa Arryn, Haelgara sourit à l'idée de voir la tête de cette femme qu'elle n'aimait pas (étrange car elle ne l'avait jamais vu avant de bosser pour Ashara). Et puis soudain Lysa cria un nom, un nom que la mercenaire ne connaissait pas mais elle parvint facilement à déduire que d'après les réactions des gens que cette personne était un bon guerrier. Haelgara vit sa patronne flancher, très discrètement mais pas assez pour que le regard acérée de sa protectrice ne l'ignore. Ce nom crié en dernier recours par celle qui avait été la Dame du Val sembla donc lui assurer un sursis, dommage. Mais Haelgara avait fini par comprendre (sans totalement approuver) qu'il s'agissait encore une fois de préserver les apparences. Quand la nouvelle Dame du Val quitta la pièce, Haelgara quitta la pièce avec le reste des gens. Elle resta non loin tout le reste, vaquant à ses occupations de pseudo-camériste. Elle s'arrangeait toutefois toujours pour ne pas faire les choses les plus difficiles.

A la nuit tombante, Haelgara s'était réfugié dans le calme du barral le plus proche,es piaillements de ses collègues et les rires gras des chevaliers avait le don de l'agacer au point de plus lui permettre de penser. Assise sur un rocher près du petit lac elle jouait aux osselets tout en réfléchissant. Elle avait longuement réfléchi à la proposition d'Ashara Arryn, une proposition qui lui plaisait de plus en plus. Dame Arryn avait fini par avoir le respect d'Haelgara et bosser pour elle lui semblait une bonne idée. Oui elle avait fait son choix mais pas question de remettre une robe, ça jamais ! Plutôt mourir ! Non elle pensait à d'autre manières bien plus utiles de servir celle à qui elle allait jurer allégeance. Peu à peu son esprit dériva vers les heures passer à jouer aux osselets avec ses parents, elle avait découvert plusieurs années plus tard que le jeu innocent l'avait préparée au maniement des armes...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Ashara parvint à garder ses larmes cachées et ses jambes droites jusqu’à ce que Lyonel passe les portes, puis elle s’effondra à genoux sur l’autel et pleura presque en silence, mais ses sanglots résonnaient dans le silence du Septuaire. Même ce mariage n’habitait plus son esprit, tout ce qu’elle avait à présent en tête était la mort de Jon, la façon dont Lady Lysa l’avait assassiné. Impossible pour le moment de mettre ses idées en place et d’essayer de se figurer le pourquoi et le comment. Quand à comprendre, il était impossible à la brune de comprendre une telle trahison. Evidemment Jon n’avait jamais été tendre avec son épouse, mais malgré tout il lui avait donné tout ce qu’il pouvait et l’avait toujours traitée avec décence. Ce ne serait peut-être pas le cas du Corbray. Mais Ashara devait bien avouer que sur ce coup, il avait été véritablement prévenant de bien vouloir la laisser alors qu’elle n’avait pas répondu à ses questions. Elle pleura ainsi de longues minutes sans que personne ne vienne la déranger, enfin seule.

Elle pouvait enfin enlever son masque de dignité et se laisser aller à son chagrin. Il y avait eut bien des hommes dans sa vie, des Lords, des prétendants, des chevaliers qui veillaient sur elle, mais aucun n’avait compté comme Lord Jon, pas même Lord Yohn, Mestre Udo ou Ser Ronan. Elle l’avait aimé de tout son cœur, comme elle aurait aimé son père si elle l’avait connu, et il lui avait tant appris, et tant offert. Et voila qu’apparaissait, alors même qu’elle projetait de trahir Lysa et de la faire tuer, l’ultime preuve de sa confiance, la reconnaissance de sa valeur. En était-elle seulement digne après tout ça ? Elle aurait aimé tout avouer, mais elle ne pouvait plus reculer. Elle avait entamé ce plan idiot et fou et trop de personnes étaient impliquées pour qu’elle se trahisse et les entrainent avec elle. Le Sire de Cordial et ses hommes en premier lieu, ses chevaliers à elle, les mercenaires. Ils ne méritaient pas ça, et elle devait, malgré la culpabilité, malgré la tristesse, se taire pour les protéger. C’était ça, faire son devoir. Allongée sur le granite froid de ce lieu sacré, elle pouvait néanmoins cesser un instant d’être une parfaite Arryn et être juste une jeune orpheline de 17 ans à qui on venait d’arracher le cœur à tous les niveaux. Le mariage, l’assassinat de Jon, cette lettre qui démontrait qu’elle avait mal agit tout en lui confiant des rênes qu’elle n’était plus si certaine d’être assez bien pour tenir…

Lorsqu’elle fut vidé de toutes ses larmes, et qu’elle eut prié les Sept de lui éclairer la voie entre deux sanglots, elle se releva, s’essuya le visage avec le revers de sa robe et inspira profondément. Elle avait reprit son allure altière et sortit de sa démarche assurée, tête haute, et si ce n’étaient ses yeux gonflés et rougis par les larmes, on n’aurait pas pu deviner quoi que se soit…

***

Le Silure comme d’aucun le surnommaient était Chevalier de la Porte Sanglante, Gardien suprême de la principale défense du Val, depuis le mariage de Lady Lysa à Jon Arryn. Ashara l’avait croisé de nombreuses fois et d’ailleurs, elle l’appréciait assez, c’était même lui qui l’avait réconciliée avec la maison Tully. Elle l’avait déjà vu combattre et elle connaissant aussi sa réputation, et malgré toute la confiance dont Lyonel semblait faire preuve, le duel n’était pas gagné. Heureusement, Brynden n’était pas le seul que la brune avait vu combattre, elle avait aussi eut l’occasion d’observer son époux lors de certains de ses tournois, elle connaissait donc les défauts et les qualités des deux hommes. Bien incapable néanmoins de se prononcer sur l’issue du combat. Or elle ne saurait perdre, et encore moins au dépends de la vie de Lord Corbray, mais il serait très difficile de dire non à Lady Lysa.

« Ma… notre chambre. »

Encore raté, elle avait du mal à s’y faire décidément. Ils montèrent donc dans les appartements nuptiaux pendant que la foule se dispersait peu à peu dans la forteresse. Une fois dans la chambre, elle demanda aux domestiques de leur apporter du vin et une collation. Une fois ses ordres donnés, elle se mit face à son époux, lui prit le visage entre les mains et plongea son regard dans ses yeux avec un sourire.

« J’apprécie le courage entre toutes les qualités, mais concernant mon époux, j’attends en plus du discernement et de la retenue. Brynden Tully n’est pas un adversaire à prendre à la légère et un duel judiciaire n’est pas une farce, il n’hésitera pas à vous tuer s’il le doit. »

Une servante entra au moment ou elle lâchait son visage et s’installait à la table dans un des deux confortables fauteuils. Elle servit aux époux deux coupes de vin et demanda si elle pouvait faire autre chose.

« Allez me chercher Ser Creighton et Ser Neraron. »  Lorsqu’elle fut sortie, Ashara attendit un peu de savoir si Lyonel avait quelque chose à dire, puis elle reprit. « D’après ce que j’ai pu observer, vous êtes sur un pied d’égalité avec le Silure, d’un point de vue de la puissance, mais aussi de la technique. Si j’exclue votre épée, et je le fais car celle de Brynden n’est certes pas en Acier Valyrien, mais elle n’est pas mauvaise pour autant, votre principale atout est votre jeunesse. Mais cela peut aussi s’avérer être un défaut, surtout si j’en juge par votre manque de prudence. Quoi qu’il en soit, même si j’aimerais refuser cette requête pour épargner la vie du perdant, parce que voyez-vous, j’apprécie énormément ce Tully, je ne le peux. Cela m’attriste de le voir mourir, néanmoins, je crains que nous n’ayons pas le choix et Lysa doit payer pour ses crimes, or cela est à présent entre vos mains. Si je vous pensais largement supérieur à lui, je vous demanderais de l’épargner, mais se serait trop dangereux en l’état actuel des choses, ainsi je ne vous demande qu’une chose : gagnez. »

Elle but une gorgée de vin pour noyer sa mélancolie et resta silencieuse un moment en regardant par la fenêtre depuis laquelle on voyait doucement le soleil monter dans le ciel clair. Les deux chevaliers de la garde d’Ashara arrivèrent quelques minutes plus tard et demandèrent à entrer, elle les fit attendre le temps de se lever et de lui murmurer à l’oreille : « Je vous interdis de vous faire tuer, non seulement parce que Lysa doit payer, mais aussi et surtout parce que je suis à vous et à aucun autre. Ne faites pas de moi une jeune veuve désirable. »  Termina-t-elle en lui caressant tendrement la joue de sa main gauche pendant qu’elle laissait glisser ses lèvres de son oreille à sa bouche, déposant un doux baiser sur ses lèvres.

Non elle n’était pas tombée amoureuse en une nuit, mais il devait  avoir confiance pour ce combat, et c’était sa manière de lui donner son soutient, sa faveur et ses encouragement. Et puis ce qu’elle disait était vrai, elle était à lui désormais, et n’avait aucune envie de passer entre d’autres mains, on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne. Sans compter tous les risques que cela représenterait pour le Val d’avoir une suzeraine veuve et sans héritier. Elle se redressa et appela les hommes qui attendaient derrière la porte avant d’inviter le plus vieux des deux à prendre place sur le fauteuil qu’elle occupait et de faire signe à la servante d’apporter deux autres chaises.

« Messers, vous connaissez Ser Brynden Tully mieux que moi, dites tout ce que vous savez à mon seigneur époux. Il ne veut rien savoir, mais cela me rassurerais, faites ça pour moi, s’il vous plait. »

La servante apporta les chaises et Ashara, ainsi que le Rougefort, s’assirent pendant qu’elle servait du vin aux deux nouveaux venus et donnait son verre à la brune qui avait changé de place et se tenait désormais aux côtés de Lyonel. Le Vanbois attendait que le Corbray lui fasse signe qu’il voulait bien écouter ce qu’il avait à dire avec un regard interrogateur, mais le jeune brun qui, lui, interrogeait du regard sa Dame, commença :

« Je l’ai vu combattre pendant la rébellion de Robert et à maintes reprises ensuite, c’est un homme puissant, aussi grand que vous si je ne m’abuse, et il ne faut pas se fier à son âge avancé, il est encore vif de corps et d’esprit. Il a une intelligence du combat et est aussi déterminé que perspicace et tacticien, il cherchera à connaitre vos faiblesses avant de frapper pour de bon, s’il ne les connaît pas déjà, avec tout le respect que je vous dois. »

Creighton avait plongé son regard gris dans celui du mari de sa protégée, comme s’il essayait de le sonder. Il connaissait aussi la réputation de bon bretteur de Lord Lyonel, mais aussi celle de grand bagarreur enclin à céder à ses humeurs. S’il n’avait eut d’autre choix que de le laisser seul avec Lady Ashara pendant la nuit de noces, il aurait aimé qu’il en soit autrement. Mais si la volonté de sa Dame était de refuser se mariage elle le lui aurait fait comprendre avant, aussi il devait se résoudre à la voir avec ce rustre. Cela dit, s’il s’avisait de porter la main sur elle, qu’elle le veuille ou non, il le tuerait.

***

Lady Ashara profita de cette conversation qui le na regardait en rien pour se retirer et laisser les hommes parler, elle avait elle-même quelque chose d’important à faire, il fallait qu’elle parle à Lysa. Si celle-ci avait réellement assassiné Jon comme elle le soupçonnait, il fallait qu’elle sache, et il fallait aussi qu’elle sache comment et pourquoi. Elle ne laisserait pas cette mort impunie et cette idiote de Lady Lysa ne pouvait avoir eut l’idée de l’empoisonner, c’était certainement un empoisonnement vu le temps que ça avait mit, et la façon dont ça c’était passé. Et pourquoi avait-elle accusé les Lannister ? Qu’elle accuse quelqu’un d’autre pour se couvrir c’était logique, mais pourquoi l’un des familles les plus puissante de Westeros ? La brune se posait toutes ses questions, parcourant les couloirs de la forteresse jusqu’aux appartements de sa tante, les chevaliers qui gardaient la porte se demandèrent ce qu’elle faisait là mais la laissèrent passer sans poser de question. Elle entra dans l’antichambre. Comment la faire parler, comment obtenir la vérité sur toute cette histoire ? Elle ressortit et demanda à un chevalier d’aller demander beaucoup de vin bien sucré et épicé, et de leur faire porter, par Will Sunderland son échanson et page qui, contrairement à ses servantes, saurait rester discret à coup sûr. Il fallait aussi qu'il commande un repas de fête aux cuisines, le meilleur qu'ils puissent préparer avant le déjeuner. Elle entra de nouveau et passa la porte de la chambre elle même, apercevant rapidement Lysa et son fils...

« Dame Lysa ? J'espère qu'on vous traite bien. J'ai demandé conseil à Nestor et d'après la loi, je ne peux accéder à votre requête, Ser Brynden ne viendra pas. Vous serez mise à mort ce soir, aussi je vous ai fait préparé un bon repas. Si vous avez une dernière requête, je ferais mon possible pour vous octroyer ce que vous demander. »


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The Lords




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Un petit air de rébellion
Event

Lysa Arryn demanda rapidement après que la sentence soit prononcé un jugement par les Sept. Il eut un instant de silence mais finalement Lady Ashara accepta et demanda les champions. Lord Corbray se proposa pour Lady Ashara, défendant l’honneur de sa nouvelle épouse. Mais personne ne se proposa pour l’ancienne régente du Val d’Arryn. Elle fit remarquer que certains chevaliers étaient absents. Elle demanda à ce que Brynder Tully soit son champion. Le vieux chevalier du Conflans était connu de tous ici dans le Val. Certains le considéraient comme un Valois, tout le monde le respectait. Mais d’un point de vue légal, il n’était pas chevalier du Val. Il congédia lady Lysa et réfléchis. Pouvait-il lui accorder sa demande. Mais s’il voulait appliquer la loi, ce n’était point faisable. Lady Arryn n’avait aucun champion et sera exécuter le lendemain.

Lysa était un peu fière d’avoir réussi à empêcher le jugement d’aller jusqu’au bout. Son oncle viendrait et gagnerait surement face à lord Corbray. Lysa serrait son petit Robert dans ses bras lui murmurant des paroles apaisantes. Mais soudain la tranquillité du lieu fut brisée par la porte qui s’ouvrit. Ashara entra la pièce.

« Dame Lysa ? J'espère qu'on vous traite bien. J'ai demandé conseil à Nestor et d'après la loi, je ne peux accéder à votre requête, Ser Brynden ne viendra pas. Vous serez mise à mort ce soir, aussi je vous ai fait préparer un bon repas. Si vous avez une dernière requête, je ferais mon possible pour vous octroyer ce que vous demandez. »

L’ancienne régente fusilla du regard sa nièce. Elle accusa le coup mais pour une fois resta très calme.

« Comment ça d’après la loi ? Encore une de vos inventions ma chère nièce ? Pour dernière requête…si je dois mourir débrouiller vous pour épargnez cette vision à votre cousin ! »
« Je le ferais, je vous le jure, c’est d’ailleurs ce que j’ai tenté de faire avant que vous ne demandiez ce duel. Vous savez parfaitement que ça n’est pas une invention, je n’ai pas le choix, la loi est ce qu’elle est, Jon n’aurait pas voulut que j’y déroge. Néanmoins, une autre loi pourrait jouer en votre faveur. En tant que suzeraine du Val, j’ai le droit de grâce, et je pourrais vous gracier, évidemment vous ne recouvriez pas vos titres dans le Val, mais vous pourriez rejoindre Vivesaigues et y vivre en paix. En échange, tout ce que je veux, c’est la vérité. Jon n’est plus et rien de ce que je pourrais faire ne saurait le ramener, mais vous pourriez vous sentir soulagée d’en parler, et moi, j’aimerais comprendre comment vous avez pu arriver à le haïr à ce point. »


Ashara s’assit à côté de Lysa et prit une mine affligée.
« Mon mariage… »

On venait de frapper à la porte, certainement Will, la brune eut l’air d’avoir été prise en flagrant-délit d’une faute impardonnable et se leva brusquement pour inviter le jeune garçon à entrer avec le vin qu’elle avait demandé. Il posa le plateau sur la table et servit deux verres, Ashara s’approcha et prit le sien puis fit signe au page de partir avant de reposer les yeux sur Lady Lysa et de lui amener sa coupe emplie du liquide rouge et odorant.

« Me gracier ? Vous ne sembliez pas vouloir cela lorsque Lord Royce a lu le parchemin de Jon. »

Lysa regarda sa nièce et refusa le breuvage qu'elle lui tendait.

« Non, je voulais votre mort, mais depuis, j'ai réfléchis, et je me rends compte de ce qu'une femme doit subir. »

Ashara posa le vin sur le guéridon près du lit, à portée de main de sa tante

- Ce qu'une femme doit subir ! » Lysa éclata d'un rire sans cœur. « Une femme doit obéir et satisfaire son mari. Et quand cela dépasse des limites, elle agit. Vous ne connaissez rien à la vie ma chère nièce...J'espère que votre seigneur époux vous apprendra ce qu'est la réalité ! »
- La nuit de noces à eut lieue, cette nuit... Agir oui, mais comment. Malgré toute la confiance de Jon, vous avez raison, je ne connais rien à la vie. »
- Alors vous ne pouvez pas comprendre pourquoi j'ai agit de la sort envers mon défunt mari. Et je ne regrette rien ! »
- Si vous ne regrettez rien, expliquez moi, en tant que femme je pourrais comprendre pourquoi vous avez agit ainsi, et si je comprends, je n’aurais plus aucun raison de ne pas vous gracier. Surtout si… non, je… »
- Si quoi ? Ne soyez plus en enfant ! Grandissez ! »
- C'est ce que je m'efforce de faire, mais vous me refusez toute aide. Je ne peux pas vous blâmer pour cela, je comprends parfaitement que vous me détestiez et je n'ai rien d'autre à vous offrir que votre vie. »
- La vie... qu'est ce que la vie lorsqu'on peut l'arracher avec une petite goutte de poison ? »
- Ça n'est pas ce que je compte faire avec vous... si c'est pour cela que vous refusez le vin, vous vous privez d'un bon cru pour rien. Néanmoins, je... non, dites moi d'abord pourquoi et comment vous l'avez fait exactement, et je pourrais ensuite vous dire ce qui me trotte dans la tête. »
- Avoir fait quoi ? »
Demanda l'ancienne régente d'un ton innocent. Méfiante, elle attrapa la coupe et la renifla. Mais ne but pas le liquide rouge qui s'y trouvait dedans.

- C’est vous qui faite l’enfant désormais. Moi qui pensais que vous aviez compris…
- Ne m'insultez pas. J'ai parfaitement comprit où vous vouliez à venir. Mais pourquoi dois-je avouer que je suis en partie responsable de la mort de Feu Lord Arryn, si je ne le veux pas ? »
- Parce que je veux la vérité, et je veux savoir pourquoi vous l'avez fait, c'est la seule chose que je demande en échange de votre grâce, mais si vous refusez de me répondre, alors vous mourrez, ce soir. Je trouverais les réponses à mes questions ailleurs... »
- Il voulait m'enlever mon bébé, et il savait bien trop de chose dont il n'avait pas à se mêler ! »
- Vous enlever robert ? Quelques choses ? »
- Il voulait le faire pupille de Stannis Baratheon. Il était hors de question qu'on m'enlève mon fils ! »


Elle s'arrêta quelques instant pour calmer la colère qui montait en elle.
« Je n’en sais rien. »
- Lord Stannis ? A peyredragon ? Mais pourquoi l'aurait-il envoyé là-bas ? Vous mentez ! »
- Car les Lannister le voulait eux aussi comme pupille. Jon ne faisait pas confiance aux lions ! »
- Mais, pourquoi pas Renly, ou Ned, n'importe qui mais Stannis, pourquoi Stannis ? Et puis quand bien même, vous auriez pu en discuter avec lui, pourquoi l'avez vous tué, ça ne peut pas être uniquement pour cela. Est-ce aussi l'accumulation de toutes ces années d'un mariage sans affection qui vous a poussé à agir ? »
- Pourquoi Stannis ? Je ne sais pas pourquoi Stannis et pas l'époux de ma sœur. Peut-être que l'ère de Peyrdragon lui ferait du bien. Mais même si Cat' avait eu Robert, j'aurais fait ce que j'ai fait ! Jon me haïssait depuis notre nuit de noce pour la simple raison, qu'il n'a pas pu me voler ma virginité. »
- Vous n'étiez pas vierge à votre mariage ? Mais... Comment ? Qui ? »
- Voyons vous savez comment une femme perd sa virginité. Quant à qui... cela me regarde ma chère nièce. Mais le moineau était bien mieux que le faucon. »
- Que... comment ? Qui était-ce ! Répondez ! »
- Vous êtes bien curieuse ! Je ne le trahirais pas, si je vous le disais sa vie serait en danger ! »
- Pourquoi cela ? Jon est mort et... Ah je vois, il est impliqué dans ce crime n'est-ce pas ? Il vous a aidé, il... »
- C'est surtout que je l'aime encore ! Et oui il m'a aidé ! »
Lysa lança un regard noir à sa nièce. Non elle ne dirait pas qui c'était.

- Je vois... Maintenant je peux vous dire, j'aimerais connaitre le poison que vous avez utilisé, rassurez vous, ça n'est pas pour vous. »
- ... »
Lysa resta méfiante... « Les larmes de Lys...pourquoi cette question... »
- A votre avis. J'avais beau être vierge, moi, on ne peut pas dire que ma nuit de noce ait été une partie de plaisir, et mon mariage ne le sera pas d'avantage je le crains… Et pourquoi vous a-t-il aidé ce... moineau ? »
- Il m'a aidé car il ne voulait pas Robert aille chez Stannis. Il ne voulait pas que je sois séparée de Robert ! »
- C'est donc lui qui vous a-t-il donné dis comment le tuer ? A moins qu’il ne se soit contenté de vous a informer du projet de Jon ? »
- Les deux ma chère. Il m'a même fourni le poison. »
- Vous pensez qu'il vous aime au point de se dénoncer à votre place quand vous irez témoigner à Port-Real ?"


Lysa resta interdite face à cela. Qu'est ce que ça nièce entendait pas témoigner à Port-Real ?
« Il est plus intelligent que vous le pensez, il s'en sortira toujours par un petit tour. Il reste un homme puissant à Port Réal, et il agira avant qu'on le prenne. »
- Nous verrons cela en attendant, profitez de votre dernière nuit avec votre fils, car à moins que vous ne me disiez qui c'est et en détail de qu'il vous a dit pour vous pousser à en arriver à de pareilles extrémités, la grâce ne tient pas. »
- Comment ça ? Je vous ai tout avoué, tout dit ! Que voulez vous de plus ? »
- Le nom de celui qui vous a aidé, et la raison pour laquelle Jon aurait décidé soudainement d'envoyer Robert auprès de Stannis. »

- L'ancienne régente hésita un instant. C'était son fils ou Petyr. Mais son choix fut fait. Robert était plus important que Littlefinger. « Petyr Baelish... »
- Littlefinger... »  

Répondit Ashara après plusieurs secondes d'un lourd silence. Elle alla à la porte et ordonna qu'on emmène Lysa dans une autre chambre et qu'on y mène son déjeuner quand il serait terminé.
« Profitez de votre repas, il ne devrait pas tarder. »

Les gardes s'exécutèrent...

******************************************
Le lendemain dans le septuaire, Lysa Arryn avait un visage de marbre et ne baisser pas les yeux. Elle allait attendre la sentence la tête haute.


© Belzébuth
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Lyonel Corbray
« Invité »

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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime20.06.13 15:27

Conformément à la demande d’Ashara, Lyonel avait suivi la jolie brune jusqu’à leurs appartements privés. Ceux qu’ils partageaient désormais, depuis leur nuit de noces. Là, ils furent servis d’un délicat vin rouge demandé par sa femme et dont des domestiques emplirent leur verres en silence avant de se retirer sans plus de bruit. *Boisson de gonzesse ! Pas dégueulasse, mais trop délicat !* jugea le Corbray en engloutissant une rasade du sémillant breuvage. Une fois seuls, la jeune femme s’approcha de son époux et pris son visage entre ses mains blanches et douces.  

« J’apprécie le courage entre toutes les qualités, mais concernant mon époux, j’attends en plus du discernement et de la retenue. Brynden Tully n’est pas un adversaire à prendre à la légère et un duel judiciaire n’est pas une farce, il n’hésitera pas à vous tuer s’il le doit. »

Son sourire délicieux vint apporter au Seigneur de Cordial une douceur qui accompagnait intelligemment avec l’avertissement qu’elle venait de formuler. Le Corbray n’aurait su dire par quelle alchimie elle parvenait à faire passer ainsi les messages fermement mais avec la plus extrême douceur. Cela lui plaisait. Il ne comprenait pas comment il avait pu se méprendre sur elle à ce point ! La veille encore, il trouvait la jeune des plus insupportables avec ses petits ordres secs, ses airs hautains et ses tirades acides qui semblaient trop souvent dire « Voilà ce que je sais, voilà ce que j’en dis et votre avis ne compte pas ! C’est comme ça, parce que je l’ai décidé et pas autrement »...

Il détestait qu’on lui donne des ordres et, sa mère mise à part, il ne supportait la contradiction de quiconque... Ashara était visiblement assez intelligente pour adapter son comportement à son ours de mari. Mais supporterait-elle ça longtemps ? En tous cas, il faudrait qu’elle soit ainsi, douce et brillante pour apprivoiser le Noire-Epée !

– Il ne me tuera pas s’il le doit... mais s’il le peut ! Ce qui est déjà autre chose ! tenta-t-il de rassurer sa femme si tant était qu’elle soit réellement inquiète pour lui. Il prit les petites mains de la brune dans les siennes et plongea son regard métallique dans ses yeux bleus. A ce moment-là on frappa à la porte. Les deux époux se séparèrent dans un même mouvement comme surpris en faute dans une situation nouvelle pour eux et que leur union toute récente contribuait à ce qu’ils la trouvassent encore un peu gênante, certainement. Lorsque Ashara l’eut autorisé, une servante entra et servit au couple un peu plus de vin avant de s’éclipser avec discrétion et la mission d’aller chercher deux des hommes d’armes de la jeune Régente du Val.

Ashara mit alors à profit le petit laps de temps où les deux époux purent être seuls et tranquilles afin de mettre à nouveau en garde son mari contre les mérites martiaux du Silure. Lyonel connaissait ser Brynden de réputation et bien qu’il fût un homme impulsif et parfois irréfléchi, il n’était pas idiot au point de ne considérer en rien le renom du Tully. Si l’homme était précédé par pareille notoriété, ce n’était pas en rien dû à une popularité quelconque, le Silure fuyait l’apparat et les manières, mais c’était simplement parce que ses qualités de bretteur étaient telles que chacun savait à qui il avait affaire dès qu’apparaissait l’homme au blason porteur du grand poisson noir.

Lyonel savait donc que ser Brynden était redoutable. Mais, comme à son habitude, il restait confiant en ses qualités propres.  Et si le duel lui coûtait la vie ? On en était encore loin, mais si c’était le cas, il estimait qu’il aurait bien vécu et serait mort comme il l’avait toujours souhaité, les armes à la main, et au combat !

Ashara eut ensuite une nouvelle phrase gentille et prévenante envers son mari qu’elle adjura de ne pas se faire tuer afin de ne pas la rendre veuve si précocement après son mariage. *Et si ça t’arrangeait de me voir crever bientôt !?* pensa alors le Corbray, subitement dubitatif et qui trouva tout à coup que la belle brune était étrangement protectrice à son égard alors qu’il était évident, elle l’avait par trop souvent étalé à la vue de tous, qu’elle ne portait pas le Noire-Epée dans son cœur… Eût-il été possible que le mariage la change à ce point et si soudainement ? Lyonel en doutait fortement. Il la savait, certes, femme d’honneur et dévouée à son royaume montagneux, mais il avait été si souvent, ces derniers temps, la cible des critiques et remarques acerbes de la brune qu’il ne parvenait pas à croire réellement qu’elle pût se faire véritablement quelque souci que ce soit le concernant. Il lui sourit alors et uniquement, ne sachant que réellement répondre à cette expression d’affection qui, si après tout, elle était sincère, était des plus touchantes… *Une veuve désirable !?* répéta-t-il intérieurement en reprenant les propres termes de sa femme, *Aussi désirable qu’agaçante ! Mais si désirable, effectivement !* Il eut alors en mémoire un souvenir fugace de la nuit précédente, durant laquelle ils s’étaient donné l’un à l’autre…   

Lorsqu’entrèrent dans la petite pièce où patientaient Ashara et Lyonel, les hommes qu’avait fait mander la jolie brune, Lyonel vit s’avancer vers lui deux hommes d’armes aux mines éteintes et graves et aux traits tirés par la fatigue du récent voyage jusqu’aux Portes de la Lune. Assurément, il n’était pas commode de voyager avec Ashara ! *Je ne la connais que depuis peu et elle est parfois fatigante avec son foutu caractère…* pensa-t-il alors. *Et dire que ces deux là la subissent depuis des mois ou des années !?* Il n’en revenait pas.

Et soudain, le Sire de Cordial reconnut en l’un des deux hommes, celui qui s’était montré si agressif à son encontre, la veille, avant durant la cérémonie du coucher qui avait précédé la nuit de noces…

Il l’observa s’approcher, silencieux et austère, la mine contrariée et sévère…

Ce fut Ashara qui, comme à son habitude, lança la discussion autour du Silure et des compétences martiales de ce dernier… Elle savait que les deux hommes avaient vu le Tully à l’œuvre et qu’ils pourraient expliquer au Corbray ce que Ser Brynden valait véritablement, armes à la main…

Elle les enjoignit à ne rien lui cacher et les pria de livrer à son mari tout ce dont ils auraient souvenir concernant le gardien de la Porte Sanglante.

Ce fut le plus âgé des deux hommes d’armes d’Ashara qui prit la parole en premier. Il présenta le Tully comme un adversaire redoutable, ce qui n’apportait guère d’éléments au Corbray. Mais dans la conversation il révéla néanmoins à Lyonel à quel point le Silure était habile et patient et comment il userait de prudence et d’observation afin de déterminer lentement les faiblesses du Noire-Epée pour tenter de s’en saisir et le vaincre par là…

La discussion se poursuivit bien longtemps après qu’Ashara se fût éclipsée pour les laisser seuls autour de ce sujet des plus importants. Lyonel apprit que le plus âgé des deux hommes était un Vanbois et il apprit de celui-ci maintes choses concernant le Tully mais aussi Ashara…

Bien que le plus jeune des deux semblait lui vouer une haine tenace tant il ne desserra pas un instant les mâchoires pour dire quoi que ce fût, le Corbray profita d’être seul avec les deux hommes pour les presser de questions et de recommandations au sujet de son épouse.

– Vous connaissez Ashara depuis longtemps ? demanda-t-il au Vanbois avec qui il commençait à avoir une relation intéressante et, semblait-il, de confiance. – Vous êtes proches d’elle n’est-ce pas ? Vous tous ? Il eut un regard pour le jeune homme à la mine sombre qui ne livra pourtant rien. – Qui est le chef de la Garde de ma femme ? L’un de vous deux ? Comment est-elle avec vous ? Aussi dure qu’à mon égard !? Il explosa de rire. – Il est temps que nous apprenions à nous connaître ! Nous serons amenés à nous côtoyer avec une telle fréquence qu’il est fort possible que mes hommes et moi soyons amenés à partager les aires d’entraînement avec vous ! Ce serait très instructif pour mes hommes de se mesurer à vous et vos pairs sur la lice ! Il désigna la carafe de vin doux aux deux hommes. – Servez-vous donc, n’hésitez pas ! Il est un peu trop sucré à mon goût mais vaut la plupart de ceux qui nous ont été servis hier, croyez-moi !

Le Noire-Epée était sincère dans sa volonté de se rapprocher des hommes d’armes d’Ashara. Apparemment il aurait quelques difficultés à détendre le cuir de certains, mais avec le temps, il espérait que les choses se tasseraient et s’adouciraient d’elles-mêmes. *Il n’y a qu’en combattant côte à côte qu’ils verront qui je suis et qu’ils sauront qu’ils peuvent me faire confiance*, se dit-il à part lui.
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Ashara avait compris que le Noir Epée était trop fier pour se faire dicter sa conduite par quiconque, et certainement pas par une femme, même la sienne, aussi brillante et Arryn soit elle. Une fois oublié le ressentiment qu’elle avait envers lui et sa famille, c’était un homme bien, elle avait finit par le comprendre, et pas si idiot finalement. Enfin oublié, pas encore, mais elle essayait néanmoins de faire la part des choses étant donné qu’elle lui avait promis d’oublier le passé pour s’allier avec lui. Or elle avait pris l’habitude d’agir ainsi avec les hommes de son entourage et avec les Lords qu’elle avait eut à diriger pendant ces années d’intendance. Ça n’aurait pu être qu’un mâle de haut rang de plus qui s’ajoutait à la longue liste des gens qu’il fallait savoir caresser dans le sens du poil. Mais celui là était spécial, parce qu’elle pouvait se permettre une plus grande intimité avec lui, elle n’avait pas besoin de jouer un rôle, pas besoin de garder une distance, ni de faire valoir son rang supérieur. Et en plus de ses qualités de diplomates, elle pouvait user d’autres ressorts pour qu’il écoute ce qu’elle avait à dire, atout non négligeable dans sa quête de perfection. Car là était tout l’enjeu, devenir une parfaite suzeraine, et le faire devenir un parfait suzerain, devenir une épouse parfaite et qu’il soit un époux parfait, le tout pour la grandeur de la Maison Arryn et du Val. Peut-être finalement que tous les deux, elle avec son intelligence et son expérience en matière de politique et lui avec son courage et sa capacité à mener les hommes, ils pourraient former une fameuse équipe. Il fallait qu’elle apprenne à conjuguer avec lui de toute façon, elle n’avait pas le choix, et que lui apprenne la prudence et la retenue, respecter les convenances quand il le faut et aider sa femme à ne pas les respecter, parfois. Le Noir Epée et le Faucon Blanc, un seul être, un seul corps, une seule âme, maintenant et à jamais, et maudit soit celui qui se mettrait entre eux, car la brune était déterminée à rendre cette alliance encore fragile aussi solide que la Montagne et aussi fertile que le Val.

Lyonel répondit avec tout le discernement qu’elle aurait pu attendre du Sire des Eyrié, Défenseur du Val et Gouverneur de l'Est, sans l’attendre vraiment de sa part, en tout cas pas si tôt. Ashara crut voir une pointe de défi dans son regard métallique et sourit de plus belle. Non vraiment, cette homme là n’avait peur de rien, et elle préférait avoir à freiner ces ardeurs plutôt que de lui donner du courage, même si ça ne serait pas non plus une mince affaire. Elle allait l’embrasser quand on frappa à la porte, et, comme prise sur le fait d’une bêtise elle fit un pas en arrière et se mit à rougir avant de donner l’ordre d’entrer à la servante qui apportait le vin.

***

Ashara termina son entretient avec Lysa encore plus en colère contre son idiote de tante qui s’était laissé manipulé par cet ambitieux Lord Baelish. Elle était folle, bête, et indigne du Val, même pas vierge à son mariage. La brune envoya valdinguer sa coupe à terre dans un mouvement de rage.

« Will ! »

Le garçon accourut.

« Dis à Mestre Udo d’envoyer un corbeau à la Porte Sanglante. Je convoque Brynden Tully. Il doit aussi envoyer un corbeau à Cœurmanoir pour prévenir de notre arrivée et leur demander de préparer un bateau. Un troisième à Don pour me faire amener au plus vite ces deux plus beaux chevaux noirs chez Lord Lyonel, un palefroi et un destrier, entiers. Et deux autres à Goeville l'un à l'armurier pour qu’on me fasse une barde et un caparaçon aux couleurs de la Maison Arryn mêlées avec celle de la Maison Corbray et l'autre au bijoutier pour qu'il fasse deux chevalières en Or Blanc avec les armes Arryn et Corbray accolées, Arryn à dextre. Va me chercher quelqu’un pour nettoyer ça et dit à Moira de proposer Lyonel et aux deux chevaliers qui sont avec lui le repas de fête. Fait apporter mon assiette ici et celle de Lysa et de son fils dans la chambre où ils ont été amenés. Demande aussi aux cuisines un bon diner pour deux pour ce soir, tu inviteras mon époux à le partager en tête à tête avec moi s’il le désire. Oh et apportes moi une assiette et un verre de plus, non deux, je déjeunerais avec Ser Aaron et Ser Kendrik. »

Alors que le jeune garçon courrait dans les couloirs pour faire rapidement tout ce qui lui avait été demandé, elle se mit à faires les cent pas et son regard finit par retomber sur le coffre de Jon Arryn. Après plusieurs minutes, elle parvint à l’ouvrir et découvrit des papiers dans le compartiment secret que Jon lui avait montré quelques mois auparavant. Elle les lut rapidement, étalés par terre et elle à genoux dans sa lourde robe, mais elle n’y compris rien. Lorsque la grande et plantureuse Gwenn vont lui apporter son repas, elle cacha tout ça à la va vite dans le coffre et l’invita à entrer ainsi que les deux chevaliers, Ashara prit place à la table et sourit à son invité pendant que la camériste installait les assiettes, couverts et verres. Elle les remplit de vin et de nourriture et attendit à un pas de la table et en silence qu’on lui demande quelque chose.

« Asseyez vous Messers, je vous en prie. » Fit Ashara en désignant les confortables fauteuils installés autour de la table. Une fois qu’ils furent installés, elle leva son verre « A Lord Lyonel. » Elle but quelques gorgées avant de prendre sa première bouchée. « Hum, c’est fameux, bon appétit messieurs. » Au bout de quelques nouvelles bouchées et après avoir laissé un silence pesant s’installer, elle reprit. « Dites moi, vous connaissez bien Lord Lyonel ? J’ai cru voir hier que vous étiez respectueux des règles de courtoisie Ser Aaron, plus que votre Seigneur si je ne m’abuse. Comment un homme tel que vous peut supporter d’être au service d’un tel rustre ? » Elle espérait bien les énerver assez pour obtenir la vérité, et il lui était difficile, après avoir réussit à tirer les vers du nez de Lysa en la manipulant de repasser dans un mode plus civilisé et de confiance. Mais elle ne pensait pas vraiment ce qu’elle disait, car si son époux n’avait aucune notion de bienséance, il était tout de même gentil et doux avec elle, autant qu’il le pouvait, et plus encore qu’elle n’aurait osé l’espérer.

***

Creighton regardait le Corbray avec un noir mépris depuis son arrivée dans la pièce. Il n’aimait pas cet homme, son comportement était déplacé, sa réputation pire encore. Il n’était pas digne d’elle et pire que tout, il ignorait s‘il pouvait lui faire confiance pour la protéger comme il la protégeait elle depuis si longtemps. Comme le Vanbois lui donna tous les éléments dont il avait besoin pour le combat, il ne desserra pas les dents pendant le long entretient qui suivit le départ de la brune qu’il avait regardé partir comme si c’était la dernière fois qu’il la voyait. Il était triste, affligé par ce mariage qui aurait dû être le sien, jaloux aussi, peut-être, un peu. Mais il devait se l’avouer, Ashara n’avait pas l’air malheureuse, et elle semblait vouer à son époux une certaine affection et une loyauté sans faille. Quelle femme ! Mais peut-être aurait-il préféré avoir à le tuer, ça aurait été plus simple que d’accepter de le servir, que de les voir tous les deux sans rien pouvoir faire. Jamais elle ne saurait qu’il l’aimait, éperdument, depuis si longtemps, jamais il ne pourrait lui avouer désormais, elle était mariée. Mariée à un autre qui n’aurait jamais voulut d’elle s’il n’y avait été contraint par cette rébellion, mariée à un homme qui ne savait rien d’elle et qui ne l’aimait pas. Comment ne pas tomber fou amoureux de cette femme ? Le Rougefort aimait tout en elle, ses airs glacials quand elle donnait des ordres et sa douceur cachée, sa grande sensibilité et son courage, son sens du devoir et de la bienséance et ses folies de jeunesse. Savait-il à quel point elle était extraordinaire, avait il eut l’occasion d’entrapercevoir toute l’intelligence dont elle savait faire preuve ? Le comprenait-il seulement ? Et pendant cette… nuit de noce à laquelle il n’osait songer, avait il éprouvé toute la douceur et l’amour qu’elle recelait quand elle avait confiance ? Creighton grogna et se replaça sur sa chaise pour chasser le malaise de son esprit, l’image d’Ashara avec un autre, avec LUI qui était en face de lui. A cet instant il lui aurait sauté à la gorge, mais il n’en fit rien et se contenta de répondre à l’une des nombreuses questions de Lyonel en même temps que Neraron.

« Non » Dit il pendant que le Capitaine disait « Oui » après un regard échangé entre les deux hommes ou le vieux semblait dire au jeune de faire preuve d’un peu de diplomatie et ou le jeune refusa tout net avec un sourire en coin puis un regard noir à l’époux, le Vanbois reprit.

- Pour ma part, cela fait près de cinq ans que je suis à son service comme Capitaine de sa garde. Creighton est son épée lige depuis bien plus longtemps, je ne sais plus exactement… »
- Treize ans, onze pour Ser Ronan Froideseaux, mais il était au service de sa mère avant sa naissance, dix pour Ser Barristan Tallett, mais ils se connaissent depuis sa naissance, dix-sept pour Ser Selered Royce, cinq pour Ser Dimedes Melcolm, huit pour Ser Torval Connington, trois pour Ser Kilian Belmore, seize pour Ser Pediflet Manning et un an pour Quentyn Tallhart. » Ajouta Creighton avec froideur.
- Oui bon… Et nous sommes aussi proches d’elle que des hommes liges peuvent l’être, et elle est avec nous comme son rang l’y oblige. Elle ne nous ménage pas mais prend toujours garde à ce que nos heures de repos soient les plus confortables possibles et elle nous traite avec respect. Mais évidemment, ceux qui la connaissent depuis son enfance sont devenus des amis, j’imagine et c’est bien normal, d’autant que je crois qu’elle préfère la compagnie de ses chevaliers à celle de ses suivantes. Probablement a-t-elle plus en commun avec eux qu’avec les femmes avec les batailles qu’elle a eut l’occasion d’organiser contre les Clans des Montagnes de la Lune… » Neraron se rendit compte qu’il en avait peut-être un peu trop dit, car pour tous les Lords, lors des incursions des Clans et la chasse qui leur avait été donnée, le Ban avait été convoqué par Lord Nestor et les troupes coordonnée et commandées par lui. Il changea donc de sujet. « Ne vous formalisez pas Lord Lyonel, elle est dure avec tout le monde. »
- Elle n’est pas dure, elle est exigeante, autant pour elle que pour les autres. Mais vous autres, ça vous trou le cul qu’une femme ait autant de trempe que vous, et même plus. Vous ne comprenez rien, vous ne savez pas qui elle est. Vous oubliez ce qu’elle a vécu. La perte de son père avant même d’avoir eut l’occasion de se forger le moindre souvenir de lui.  Puis sa mère, partie se remarier au loin et morte en couche alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Elle vit dans un monde d’homme depuis toujours, et elle a dû composer avec les Lords du Val et les Suzerains des autres régions quand elle est devenue Intendante du Val. Est-il nécessaire de vous rappeler qu’elle n’avait que treize ans quand son oncle l’a propulsée au pouvoir ? Il a bien fallut qu’elle se forge une carapace assez solide pour résister à ce nid de vipères qu’est la politique. Elle a eut pour modèles deux des plus grands hommes de notre génération, Lord Yohn Royce et Lord Jon Arryn, et malgré son sexe, elle est à la hauteur de ses responsabilité et de son rang. Mais la plupart des hommes continuent à se demander à quel moment elle tournera de l’œil ou se mettra à pleurer, à quel moment elle conchiera ses robes face à l’adversité. Elle a prouvé un millier qu’elle était digne de la confiance de Lord Jon, mais elle doit, chaque jours, continuer à prouver qu’elle est digne d’être ce qu’elle est. » Sans s’en rendre compte, Creighton s’était levé et avait commencé à hurler ses paroles. Il termina en frappant du poing sur la table, tant et si bien qu’un des verres oscilla, tomba rependant le liquide rouge sang sur le bureau, roula sur la table et se brisa sur le parquet. Il se rassit, rouge de colère et ému par son propre discours.
- Donc… oui… Voila, exigeante. C’est le mot. Mais attentionnée aussi et ce malgré ces lourdes responsabilités. Hum… Il faudrait appeler quelqu’un pour nettoyer ça. » Dit Neraron mal à l’aise.
- J’y vais ! » S’exclama le Rougefort en se levant et en sortant de la pièce en claquant la porte.

Quelques secondes plus tard, deux des caméristes de la brune entrèrent pour réparer les dégâts, essuyant le vin et ramassant le verre éparpillé partout. L’une d’elle était Sienna et elle profita de l’absence de sa maitresse pour lancer quelques œillades et sourires à Lyonel avant de se pencher face à lui poitrine en avant pour nettoyer le vin sur le bureau. Moira débarqua avec un nouveau verre pour remplacer celui qui était en morceaux et servit les deux hommes. Sa fille cessa son petit jeu sur le champ.

- Mes hommes rencontreront les vôtres avec plaisir Lord Lyonel, cela changera des entrainements entre nous. Ce fait bien trop longtemps que nous avons eut l’occasion de n’affronter personne. Les batailles me manquent, mais bon, Ashara a un gout prononcé pour la paix, j’imagine qu’elle préfère quand tout va bien. »
- Excusez-moi de vous interrompre messieurs, désirez vous autre chose, à boire ou à manger. Je viens d'apprendre que Dame Ashara a fait préparé quelque repas de fête. Dit Moira en baissant la tête, attendant les ordres pendant que Will Sunderland approchait d'un pas incertain, à la fois effrayé et impressionné par Lyonel.
- Messire Lyonel. Lady Ashara m'envoie vous demander si vous désireriez diner en tête à tête avec elle ce soir... »

Une fois calmé à l’extérieur de la pièce, Creighton refit son apparition et se rassit, se servit du vin et but, Lyonel avait raison sur un point, le vin était trop sucré. Ashara était bel et bien une femme malgré tout. Il suggéra alors

- Un entrainement cette après-midi, vous contre moi, cela vous préparera à votre combat de demain. »
- Oui excellente idée… N’est-ce pas Mon Lord ? »


Dernière édition par Ashara Arryn-Corbray le 30.09.13 13:17, édité 4 fois
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Lyonel Corbray
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MessageSujet: Re: 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE 298 - Lune 11 - Semaine 4 - Jour 3 - PORTES DE LA LUNE - Page 2 Icon_minitime27.06.13 10:43

La proportion de l’homme à se sentir calme et détendu en toutes circonstances relève de sa capacité à se mentir à lui-même.

Ser Aaron Templeton était un jeune homme droit et intègre qui ne savait mentir... et encore moins à lui-même. Il était donc très mal à l’aise alors que ses pas le menaient tout au bout du long couloir où, lui avait-on dit, il avait été convié et était attendu pour déjeuner avec la jeune lady Arryn. Partager un moment de cette nature avec l’épouse de son ami Lyonel, était une chose à laquelle il ne se serait jamais attendu et pour laquelle il n’était absolument pas préparé. Par chance, la Régente du Val avait également convié Kendrik à cette collation et le seul écho du pas tranquille du Hardyng juste derrière le sien avait quelque chose d’éminemment réconfortant.

Lorsque la porte s’ouvrit sur l’élégante pièce où les recevait lady Ashara, le regard du jeune chevalier fut immédiatement aimanté par le visage doux et souriant de cette dernière qui se leva pour les accueillir avec énormément de simplicité et de gentillesse. Après les avoir invité à s’asseoir, elle s’assit à son tour dans un large fauteuil extrêmement confortable et en tous points similaire à ceux dans lequel les deux hommes venaient de prendre place.

A peine installés, Ashara Arryn leva son verre en l’honneur de son tout nouvel époux. – A Lord Lyonel ! répéta après elle et avec application le chevalier de Neufétoiles. – A Lyonel ! suivit à son tour ser Kendrik, apparemment bien plus détendu. Et comme Aaron jetait un regard préoccupé à son compagnon d’armes, le Hardyng, suivant l’exemple d’Ashara, prit à son tour une première bouchée de l’appétissante tourte aux airelles qui leur avait été servie. – Excellente, en effet ! Je vous souhaite un bon appétit, ma Dame... fut-il obligé de reconnaître alors que la jeune Régente leur souhaitait une bonne dégustation de ce plat qu’elle semblait apprécier. – Ma Dame... bafouilla ser Aaron à son tour avec un petit mouvement respectueux de la tête à l’attention de l’épouse de son Seigneur.

Le Templeton n’était que peu à son aise, au contraire de Kendrik qui, si l’on s’en tenait à l’ardeur avec laquelle il partait sus à sa tourte, n’avait pas les mêmes retenues que son jeune alter ego.
Et lorsque, après un court moment de silence très pesant pour le jeune chevalier, la Arryn s’adressa au Templeton sans grand ménagement quant à la forme, ce dernier crut s’étouffer avec entre des bouts de tourte et de bonnes manières !

« Dites moi, vous connaissez bien Lord Lyonel ? J’ai cru voir hier que vous étiez respectueux des règles de courtoisie Ser Aaron, plus que votre Seigneur si je ne m’abuse. Comment un homme tel que vous peut supporter d’être au service d’un tel rustre ? »

– Et bien, c'est-à-dire que... Il n’est pas... Je ne... – Lyonel n’est pas un rustre, ma Dame ! Enfin, pardonnez-moi mais s’il est vrai qu’il n’est pas trop regardant sur les usages, il n’est pas celui que tout le monde décrit ! , intervint Ser Kendrik pour voler au secours de son ami, visiblement pris de court par la franchise si soudaine de la jeune femme.

Le regard de la Régente courut sans vaciller de l’un à l’autre jusqu’à ce que les deux chevaliers ne sussent plus comment reprendre le fil d’une conversation décidément for t mal engagée... Et contre toute attente, ce fut ser Aaron qui rompit le nouveau silence vertigineux qui venait de s’installer entre eux.

– Lord Lyonel est un homme droit, lady Ashara ! Vous avez épousé un homme honnête et profondément courageux... Il m’est délicat de m’opposer ainsi à votre jugement sur mon Seigneur, mais il faut que vous sachiez... Il ne savait pas exactement comment tourner ses phrases afin qu’elle comprenne ce qu’il cherchait à dire sans toutefois prendre ombrage de l’opposition qu’il allait formuler à la remarque injuste de celle qui était désormais sa suzeraine. – Je pense connaître suffisamment Lord Lyonel pour pouvoir dire que la plupart des choses qui se disent sur son compte sont infondées et très injustes ! Le temps sera, je le crois sincèrement, un allié certain pour votre mariage et vous verrez alors quel genre d’homme est véritablement le Sire de Cordial ! Il se redressa, satisfait de son début d’intervention et fermement résolu à défendre son ami envers et contre tous... Même contre son épouse. *Je ne dois pas commettre d’impair !* se morigéna-t-il. *Il me faut dire tout cela avec tact et diplomatie !* Il s’en voudrait terriblement si la discussion qu’ils avaient là devait détériorer les relations déjà complexes qui liaient le Corbray à la Arryn et inversement.
Le Hardyng intervint alors, offrant à son compagnon d’armes un bref répit dans le combat qu’il semblait désormais mener.

– C’est vrai que Lord Lyonel est une grande gueule, Ma Dame, si vous me permettez de parler ainsi. C’est un gars courageux et pugnace, un bagarreur et un homme courageux ! Mais je crois bien que c’est justement tout ça qui dessert Lord Corbray ! Il a beaucoup d’ami, ah ça !, il se tapa sur la cuisse, – ça oui ! Mais des détracteurs tout autant ! – Disons que les gens à qui il a pu s’opposer ont généralement... comment le dire élégamment... ont généralement assez mal vécu la façon dont Lord Lyonel a réglé la question ! Il sourit comme s’il repensait à plusieurs cas bien précis. – Lord Corbray est un homme qui ne souffre pas le refus ou l’opposition, tout cela est vrai ! Mais il n’est pas l’homme borné et colérique que l’on décrit souvent ! Il est entier, voilà tout ! Et s’il juge que la justice et le droit sont à sa droite, alors il combattra tous ceux qui sont à gauche ou qui font mine de tenter de s’y rendre, si vous me comprenez...
La discussion était bel et bien lancée. Et le foisonnant sujet central de la discussion devait avoir les oreilles qui sifflaient...


◊     ◊

Malgré les questions du Sire de Cordial, qui se voulaient une main tendue à l’attention des hommes d’Ashara, la tension restait palpable et ces derniers n’avaient pas tout à fait la même façon d’aborder les choses ni de se comporter, vis-à-vis du Corbray.
La manifeste défiance que le Rougefort ressentait pour Lord Corbray était de plus en plus évidente et criarde et Lyonel devait faire de violents efforts afin de ne pas se lever pour lui proposer poliment de recevoir son poing dans la gueule...
De son côté, le Vanbois, en homme plus expérimenté, mettait pour sa part beaucoup plus de chaleur et de confraternité dans ses interventions et ses réponses. Lyonel appréciait d’ailleurs à sa juste valeur les efforts que devaient faire cet homme d’arme pour être correct avec lui ; il l’appréciait d’autant plus qu’il faisait lui-même cette démarche d’ouverture et de rencontre afin que la garde personnelle de son épouse et la sienne agissent en bonne intelligence et désormais de concert.

A tour de rôle ils évoquèrent Ashara et son caractère comme ses qualités ! A les écouter, elle n’était pourvue d’aucun défauts… *Mouais… Je suis donc le seul abruti à en avoir !* maugréa Lyonel en son for intérieur…
Et après que le Rougefort eut achevé d’énumérer, comme un adolescent compare sa virilité en la mesurant à celle de ses camarades, les années que lui et les autres membres de la garde avaient accomplies aux côtés de la brune, le Corbray ne savait plus trop quoi dire qui soit intéressant ou au moins poli. *Oh, mais qu’il est pénible celui-là ! Il a ses règles ou quoi !?*, pensa le Corbray alors que ser Creighton achevait sa tirade. *Il croit être le seul a apprécier Ashara ?* – Et bien en voilà un paquet d’années que vous me la gardez au chaud ! Merci à toi et tes potes, mon gars ! Le Corbray ne pouvait plus souffrir plus longtemps la mauvaise humeur et les provocations permanentes du Rougefort. Il considérait avoir suffisamment délayé le vin corsé de son caractère pour faire en sorte que toute cette tension ne leur explose pas en pleine figure mais commençait à s’agacer de plus en plus fortement que les efforts soient à ce point unilatéraux…
Après tout, si le petit minet avait besoin que quelqu’un lui refasse sa mignonne frimousse, le Noire-Epée s’en chargerait volontiers !

Alors que la tension était, une fois encore, des plus palpables, le Vanbois eut l’intelligence de revenir sur la proposition d’entrainement proposée par le Sire de Cordial. – Me mesurer à vous !? Mais avec grand plaisir ! Je suppose que vous devez être un combattant de grande valeur et il me faudra au moins ça pour me préparer au Silure ! Le Corbray était enchanté que sa proposition soit acceptée avec tant d’ardeur… Il adorait se battre et lutter et voyait en le Vanbois un homme d’expérience certainement très habile au maniement de l’épée… – Faisons comme ça ! Retrouvons-nous tout à l’heure là-bas ! Après s’être levé, il tendit la main en direction de l’homme d’arme afin de sceller l’accord dans une franche et virile poignée de main… Une première façon discrète et détournée de tester la poigne et la vigueur de son futur partenaire de lice !

Le jeune échanson d’Ashara était entré dans la pièce en même temps que Moira et que l’échange verbal musclé entre le Corbray et le Rougefort. Visiblement peu à son aise ente les deux coqs qui se toisaient avec ténacité, il osa tout de même communiquer la proposition de sa maîtresse qui invitait son mari à la rejoindre pour un dîner en tête-à-tête le soir même. Avec un nouveau regard appuyé vers le chevalier de Rougefort, Lyonel posa sa grande main sur l’épaule du jeune Will et lui répondit suffisamment fort pour que ser Creighton l’entendît sans toutefois qu’il puisse dire que le Corbray s’était adressé à lui.

– Ce sera avec grand plaisir, Will ! Tu peux courir dire à ma femme que je dînerai avec elle ce soir ! L’idée d’un tête-à-tête m’est des plus agréables !

Le jeune garçon s’en retourna alors avec empressement, visiblement trop heureux de se soustraire à l’étau de rancœur dans lequel il était enserré depuis son arrivée dans la pièce. Satisfait de la petite gifle verbale qu’il venait d’infliger au Rougefort, le Corbray sourit pleinement à ce dernier, avant de se détourner de lui et de se diriger vers la porte. *Aussi rouge que les briques de sa Maison !* se gaussa-t-il à part lui, en référence à la fureur qui colorait apparemment le visage du chevalier. – A tout à l’heure, ser Neraron !, lança-t-il au Vanbois en quittant la pièce.
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Ashara avait laissé son époux entre de bonnes mains pour qu’il prépare son combat contre le Silure, mais pas seulement, elle savait au fond, que la conversation finirait certainement par dériver sur elle ou le mariage. Ser Neraron, un homme digne et pondéré, et Ser Creighton, probablement l’un des plus courageux de ses chevaliers et qui la connaissait depuis très longtemps tout en sachant se tenir contrairement à Barristan. Ils lui apporteraient des informations, mais pas de celles qu’elle voulait cacher. Maintenant qu’elle avait donné à Lyonel les outils pour la comprendre, il fallait qu’elle se donne les moyens de le faire de son côté, et rien de mieux pour cela que les hommes qui le suivaient chaque jours. Il y en avait d’autres, elle avait cru reconnaitre un Grafton entre autre et un homme âgé, mais elle avait d’avantage eut l’occasion d’éprouver la personnalité de Ser Aaron et de Ser Kendrik la veille pendant le banquet de la noce. Or, il lui était parut très clairement que le Chevalier de Neufétoiles était un garçon gentil et respectueux des convenances et que son acolyte était bien d’avantage comme son Seigneur. La rencontre de ses deux personnalités avec celle de la désormais Suzeraine du Val promettait d’être enrichissante.

La jeune femme n’attendit pas longtemps ses hôtes et les accueillit comme il se doit. Mais malgré ses efforts pour les mettre à l’aise, elle crut déceler une gêne de la part d’Aaron. Elle se demanda alors si ça n’était pas un peu précipité et déplacé autant d’intimité avec les hommes de son mari. Mais la fin justifie les moyens, et en l’occurrence, la fin était l’harmonie de son couple et d’essayer de plaire à son époux pour faire naitre des sentiments forts dans son mariage. Elle se prit à espérer que Lord Lyonel ne le prenne pas mal et qu’il n’aille pas s’imaginer qu’elle essayait de détourner ses hommes de lui ou pire de les charmer pour une raison ou une autre. Mais malgré ses pensées peu réjouissantes, elle prit sur elle pour continuer ce qu’elle avait entreprit avec courage tout en se disant que si malentendu il y avait, il la laisserait s’expliquer et ne la battrait pas. Après tout, il s’était montré plus qu’attentionné la veille, et doux, il n’y avait aucune raison que cela change, surtout si elle mettait tout en œuvre pour qu’il soit heureux. Elle eut un léger sourire en repensant aux cadeaux qu’elle lui réservait et se dit que s’il lui laissait jusque là pour se justifier, ils suffiraient à lui prouver sa bonne foi et son affection.

La brune sourit aux deux chevaliers alors que ceux-ci lui souhaitent bonne appétit, chacun dans un style très différent. Pourquoi le Templeton semblait si mal à l’aise avec elle ? Etait-ce parce qu’elle était l’épouse de son seigneur ou parce qu’elle était sa Suzeraine ? Elle n’arrivait pas à comprendre comment il pouvait être aussi coincé à cause de sa seule présence. Après tout la veille, il avait fini, lui aussi, par se lâcher. Pourquoi désormais se comportait-il comme si elle allait le condamner à mort ? Quoi qu’il en soit, son plan pour les faire parler se déroula presque comme elle l’escomptait, à un silence pensant près et à la différence que se fut finalement Aaron qui décida de lui livrer la vérité. Même si la réaction du Hardyng en disait long sur ses sentiments envers son Seigneur, respect et admiration pour lesquelles un léger sourire se dessina sur les lèvres de la belle. Trop rare étaient les hommes qu’on servait par affection et non par intérêt ou même devoir, et elle ne pouvait qu’apprécier cela, d’un part parce que ça prouvait la valeur de son époux et d’autre part parce qu’elle était désormais absolument certaine de la loyauté de ces deux là.

Ashara soupira pendant qu’Aaron pataugeait d’un air mal assuré. Nan mais franchement, faisait elle si peur que cela, pour terroriser cet enfant de la sorte ? Elle ne demandait pourtant pas l’impossible et puis… Elle se rendit compte qu’il était bien possible qu’à force de vouloir être parfaite elle ait mis une pression énorme sur les épaules de tous ceux qui l’entouraient pour qu’ils le soient aussi. De plus, et c’était voulut, elle avait tendance à se montrer colérique et dure pour qu’on y regarde à deux fois avant de lui désobéir et que ceux qui auraient l’idée de fomenter un complot soient assurés de son courroux glacial en cas d’échec. Elle s’était toujours vue comme une femme bien trop facile à atteindre pour ne pas assurer ses arrières avec des Chevaliers loyaux et en provoquant la crainte et le respect forcé pour ceux qui n’avaient pas à en savoir plus.
Elle écouta attentivement le discours des deux Chevaliers. D’abord Aaron qui semblait prendre des pincettes mais aimer sincèrement son Seigneur et ne lui apprit pas grand-chose en réalité, car elle avait déjà eut l’occasion d’éprouver le courage et la droiture de son époux. Puis Kendrik, dont les tirades endiablées et pleines de vie l’obligeaient à se retenir de rire, mais malgré tous ses efforts pour rester sérieuse, à mesure que l’un et l’autre parlèrent son sourire s’agrandit. Une grande gueule, elle avait eut l’occasion de le constater à Winterfell, bagarreur, elle en avait entendu parler, valeureux, elle n’en doutait plus.


« Je vois… » Elle but une gorgée de vin pour reprendre son sérieux, mais n’eut pas le temps de poursuivre que Will fit son entrée.
- Dame Ashara, Lord Lyonel accepte votre invitation. »
- Qu’a-t-il dis exactement ? »
- Heu… »
- A peu près Will, à peu près. »
- Heu… Il a dit que se sera un grand plaisir… Un tête-à-tête lui serait agréable… » Il se garda de donner les mots exacts de l’autre phrase, préférant taire le fait que Lyonel l’avait appelé en présence de ses chevaliers "ma femme" et non "mon épouse".
- Ah vraiment ? Ah… C’est… C’est très bien ! Enfin j’imagine, il avait l'air content ? » Will hocha la tête en guise d'affirmation. « Alors faisons en sorte que ce tête à tête soit parfait... Les corbeaux sont en route ? » Will fit oui de la tête. « Le repas se prépare ? » Will fit un signe affirmatif. « Très bien… et que compte faire mon époux cette après-midi ? »
- Je crois qu’il compte se battre contre Ser Creighton pour s’entrainer. »
- Creighton ? Pourquoi pas Barristan ou le Neraron ? Ils sont plus proches de la carrure du Silure. »
- Je n’en sais rien. » Il évita de relater l’incident dont il avait été témoin à sa maitresse pour ne pas qu’elle réprimande Creighton ou qu’elle en veuille à son époux.
- Bref, peu importe, ils font bien comme ils l’entendent. Vas… »
Le Gamin tourna les talons et allait quitter la pièce quand Ashara, prête à revenir sur la conversation avec ces hôtes, s’arrêta l’air pensif avant de demander.
- Will ? Quel âge as tu déjà, treize ans c’est ça ? Tu es presque un homme. » Ajouta-t-elle avec un sourire. « File proposer ton aide à mon Seigneur époux pour cette après midi. » Il lui semblait que Lyonel n’avait pas d’écuyer, et si tel était le cas, Will était tout désigné. Il serait parfait, gentil et serviable, formé aux armes et aux convenances et se serait bien mieux pour le garçon de faire ses classes aux côtés du Suzerain du Val que de n’importe qui d’autre et particulièrement sa femme.

Elle attendit qu’il soit sorti de la pièce en le regardant avec une sorte de fierté maternelle et continua calmement. « Si je résume, courageux, je crois en avoir eut un exemple dans le septuaire oui. Et tellement honnête et juste qu’il est prêt à se battre contre quiconque n’est pas d’accord avec lui. Et assez sur de lui, de son bon droit et de son rang pour se permettre de ne pas supporter pas la contradiction. » Elle eut petit rire. « Hum… et après c’est moi qui suis hautaine... » Elle reprit son air froid son regard acéré et tout son sérieux. « Si je ne m’abuse, il a de la chance d’être encore en vie, et si j’ai bien compris il doit cela à ses talents de combattant et à votre loyauté. » Jusqu’ici avancée dans son fauteuil, les coudes posés sur la table elle s’adossa confortablement et parut totalement détendue. « Très bien… Cela me plait assez je dois dire, et s’il n’était pas Protecteur du Val, j’imagine que je pourrais m’en contenter. » Elle s’avança de nouveau dans son siège et planta ses yeux bleu de glace sur ses hôtes. « Mais il est désormais Lord Lyonel Arryn, Seigneur des Eyrié, Protecteur du Val et dès que j’aurais fait valoir ses droits devant le roi, Gouverneur de l’Est. Alors je me demande s’il est aussi capable de s’acquitter de cette tache dangereuse et compliquée. Je ne doute pas de sa capacité à mener les hommes au combat, mais est il capable de se plier aux règles de la politique pour leur éviter la guerre ? » Elle jeta un coup d’œil énigmatique au Chevalier de Neufétoiles et leva la main. « Hum… Avant que vous ne me répondiez sur ce point… Vous aviez du ménage à faire Ser Aaron ? » Son regard passa du jeune homme aux traits fins à son frère d’arme et elle reprit. « Ser Kendrik, voudriez vous bien aidé votre ami à se débarrasser du manche à balais qui l’empêche de me répondre en tout simplicité comme vous le faites ? C’est mauvais pour la digestion… » Elle sourit, plutôt contente d’avoir été extrêmement grossière sans avoir dit un seul mort déplacé dans ces circonstances.

***

Bien sûr Ashara avait des défauts, et Neraron Vanbois était bien placé pour le savoir puisque depuis toutes ces années où il la protégeait et menait sa garde avec loyauté, elle ne lui faisait toujours pas confiance. Elle repassait derrière lui pour vérifier que tout était fait selon ses directives et ses gouts. Par contre jusqu’ici elle s’était toujours gardée de lui faire la moindre remarque en publique ou devant l’un de ses hommes. Elle le convoquait seul pour lui faire ses remontrances, ce qui n’était pas plus agréable mais avait au moins l’avantage de ne pas remettre en cause son autorité sur les autres. Une main de fer dans un gant de velours, sauf qu’elle mettait le gant quand elle voulait et finalement assez rarement. En effet elle était rarement aussi douce dans ses remarques que dans les politesses qu’elle servait aux Grands Seigneurs. De plus elle outrepassait outrageusement ses attributions, enfin en tout cas celles qu’on aurait pu attendre d’une femme et s’il y avait bien une chose qui mettait le vieux chevalier en colère c’était qu’une femme ne sache pas rester à sa place.

Il regarda le Corbray avec un sourire en coin. Peut-être mariée se calmerait-elle Peut-être ce Lyonel saurait-il la dresser et la remettre à sa place maintenant qu’il était de fait au dessus d’elle ne terme de rang. Ce que peu de monde pouvait se targuer d’être et surtout pas les hommes de la Garde du Faucon Blanc. Non vraiment cet homme là lui plaisait malgré ses manières un peu rustres et sa réputation. Peut-être même que c’était ce qui lui plaisait le plus finalement. Ashara devait être tellement en colère de l’avoir pour mari, elle qui ne supportait aucun écart de conduite et prenait ses grands airs dès qu’un de ses chevaliers faisait un pas de travers. Le Sire de Cordial ne correspondait en rien à l’idéal de sa protégée et c’était pour lui une sorte de petite revanche sur ses années à courber l’échine sans jamais se plaindre. Désormais, c’est elle qui devrait le faire, et bien qu’il ne souhaite pas qu’elle soit malheureuse, ça lui mettait du baume au cœur de savoir qu’elle ne pourrait plus continuer à jouer la grande patronne.

Quand à Creighton, heureusement pour Lord Lyonel ou peut-être pur lui, il savait se contenir, même si c’était de plus en plus difficile pour lui de ne pas exploser à chaque nouvelle tirade du Corbray. Il semblait au brun chevalier que ce dernier prenait un malin plaisir à le chercher, il allait bien finir par le trouver, car même s’il était un homme sage et calme, il avait, lui aussi, un certain ego qu’il valait mieux ne pas trop titiller. Mais le mari de sa maitresse quitta la pièce au moment ou le Rougefort avait bien cru ne plus tenir et cela calma instantanément tout le monde, ni Moira ni personne ne comprenait pourquoi le Seigneur quittait sa propre chambre les laissant en plan, là où il n’avait pas lieu d’être si ce n’est sur l’invitation d’Ashara. Les trois restèrent bouche bée, Sienna et Fanya étant parties bien avant. Puis Moira entreprit de débarrasser la table et les deux chevaliers se levèrent, quittèrent la pièce à leur tour et rejoignirent les autres dans la grandes salle ou tout le monde déjeunait. Là, derrière la table d’honneur, à la vue de tous, on avait accroché le drap de la noce au mur, et une belle tâche de sang en souillait le blanc virginal comme il se doit.

Pendant ce temps, Will courait dans les couloirs pour trouver Lyonel, Mestre Udo surveillait la Rouquerie et envoyait les missives d’Ashara, et on festoyait à grand renfort de vin et de bière. Tous étaient libres d’aller et venir même si les alliés de la brune effectuaient un roulement pour garder un œil sur les traitres potentiels et sur Lady Lysa.

***

Sur la lice, les ombres étaient réduites à leur minimum en ce début d’après midi, les hommes, Chevaliers et Hommes d’arme, d’Ashara, de Lyonel et de la forteresse, mais aussi ceux venus d’un peu partout dans le Val pour assister au mariage, s’entrainent. Creighton était fin prêt, Barristan était mort de rire et se demandait pourquoi son ami avait soudain décidé de combattre le Corbray alors qu’il paressait évident que ça ne l’entrainerait en rien pour le lendemain. Le jeune homme avait son idée sur les raisons du Rougefort, et c’est bien pour cela qu’il se moquait de lui et riait à gorge déployé. Si cela était un duel, c’était ridicule et il y avait fort à parier que le beau brun ne ferait pas le poids contre un tel adversaire, surtout tout rougis par la colère qu’il était. Malgré tout, Creighton restait l’un des meilleurs Chevaliers de la brune, il ne serait pas facile à battre, mais la puissance brute était du coté de Sire de Cordial. Il fallait être fou pour se battre contre son Suzerain, surtout pour une raison aussi absurde que la jalousie. Cela ne mènerait à rien et quelque part, le jeune homme le savait, mais il n’en pouvait plus de retenir ses coups, au moins cette après-midi il pourrait se défouler sur son ennemi, quelque soit l’issue du combat, se serait une bonne chose de faite. Neraron quand à lui regardait tout ça d’un œil circonspect tout en prodiguant ses conseils à ceux qui se mesuraient déjà dans la cour avec les épées de bois prévues pour l’entrainement.


Spoiler:


Dernière édition par Ashara Arryn le 17.07.13 15:56, édité 1 fois
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Lyonel Corbray
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Spoiler:

L’entrevue était belle et bien lancée... Si Kendrik avait été immédiatement à son aise dans ce déjeuner improvisé au dernier moment, il avait fallut un bon moment à Aaron pour se détendre légèrement et prendre la mesure du rythme et de la tonalité de la conversation imposés par Ashara. Le Chevalier de Neufétoiles était, certes, généralement bien plus à l’aise que son homologue lorsqu’il s’agissait de prendre part à des conversations de cet ordre mais il n’aurait su expliqué pourquoi, la Arryn et sa conversation le poussaient immanquablement à se tenir sur ses gardes !
Qu’attendait-elle donc de cette entrevue si ostensiblement informelle !? Pourquoi tant d’application à laisser paraître une simplicité dans le fond et la forme qu’Aaron ne parvenait pas à croire réelle ? Que manigançait la jeune Régente ? Aaron avait souvent entendu parler Lyonel de la jeune femme... Et il se souvenait de ce que lui avait dit le Noire-Epée... Se méfier d’elle et de ses airs enjôleurs car elle était une peste, et une vraie ! Le Corbray était un homme assez simple dans le fond ! Il donnait aux gens ce que les gens lui donnaient... Ni plus, ni moins ! Etait-on courtois avec lui ? Il tentait de s’y prendre de même, avec ses moyens à lui... Lui opposait-on de la défiance ou de l’arrogance, il ripostait avec les mêmes armes... Et s’il était bien une chose qui caractérisait la relation naissante entre la Régente du Val et le Seigneur de Cordial, c’était bien l’instabilité chronique qui ébranlait en permanence leurs rencontres, quelles qu’elles fussent !

Les deux jeunes gens s’étaient croisés pour la toute première fois, selon les souvenirs du Corbray et selon ce qu’il avait bien souhaité en dire à son ami Aaron, lors du grand voyage que Lord Yohn Royce avait entrepris jusqu’au Mur au moment où son fils Waymar avait décidé de s’engager dans la Garde de Nuit. En grand ami du « Bronzé », le Sire de Cordial avait alors pris la route avec le Seigneur de Roches-aux-Runes pour un voyage qui, l’espérait-il à l’époque, était censé le sortir de la profonde et douloureuse léthargie qui l’engloutissait depuis le décès soudain de son Seigneur de père... D’après ce qu’il en avait tenu à Aaron comme récit, il n’en avait rien été mais une prétentieuse minaudière s’était chargée, à elle seule, de transformer le tranquille voyage en Terres Stark en une jouyeuse guerre des tranchées où le but du jeu s’était avéré assez désagréable pour le Corbray. En effet, celle qui serait plus tard son épouse mais qu’il ne connaissait à l’époque que pour être la jeune nièce de Lord Yohn, avait passé une bonne partie de son voyage à lui chercher des noises et à l’enquiquiner sur ses manières... Et le portrait que Lyonel avait fait d’elle en rentrant présentait plus une petite peste au visage d’ange mais aux manigances de démon qu’à n’importe quelle autre lady basique !

Alors que la défiance du chevalier de Neufétoiles s’estompait peu à peu, estourbi par les amabilités douceureuses de la jolie brune, un jeune garçon se présenta auprès de la jeune Régente pour lui faire le compte-rendu de ce qu’il achevait d’accomplir sur sa demande... En homme poli et avisé des bonnes manières Aaron commença à se lever pour s’éloigner afin que la jeune femme et son échanson puissent converser sans être dérangés ; mais le comportement de la brune, qui n’esquissa pas un regard vers lui, associé au tranquille comportement de Kendrik poussèrent Aaron à se rasseoir bien vite. Il entendit alors parler de Lyonel et d’un tête-à-tête que celui-ci avait accepté avec son épouse afin qu’ils dînassent le soir même...  
Il entendit aussi parler d’un entraînement à l’épée entre le Noire-Epée et un dénommé Ser Creighton. Peu avant que le jeune garçon ne sorte de la pièce pour les laisser à nouveau seuls avec la Dame des Eyriés, le Chevalier de Neufétoiles crut aussi comprendre que la jeune femme incitait son échanson à se présenter auprès du Corbray pour se mettre à son service. Aaron réprima un sourire à cette idée aventureuse... Il imaginait mal le Corbray accepter de s’encombrer d’un mioche, qui plus était un mioche aux manières de femme, juste pour faire plaisir à sa jeune épouse... Enfin... L’amour faisait parfois faire d’incompréhensibles bêtises voire de mortelles erreurs. Le chevalier eut cependant une pensée pour « Chardon », le petit gars du Nord qui, sans être nullement son écuyer, accomplissait auprès de Lord Lyonel toutes les basses besognes que les chevaliers confient généralement à leurs élèves... *Un brave gars, ce chardon !*, pensa alors le Templeton.

Chardon était un jeune nordien qui était revenu avec Lord Corbray de son long voyage à Winterfell... Il se faisait passer pour un fils puîné fugueur d’une petite maison de maître du Nord, les Cardon. Personne n’avait jamais vraiment cru à son histoire mais après quelques jours de route en sa compagnie sur le chemin du retour au bercail, le Corbray avait pris en affection ce jeune garçon sans manière et à la langue bien pendue pour son âge... Le petit ne tenait pas en place et avait fait étalage d’une débrouillardise à toute épreuve ainsi que de talents multiples et de capacités parfois insoupçonnées à le voir s’affairer parfois un peu gauchement auprès des chevaux... Chardon était rapidement devenu la coqueluche du convoi dont les membres ne se lassaient pas de l’observer se dépêtrer de situations grotesques qui le prenaient en défaut à chaque fois qu’il s’approchait d’un animal quel qu’il soit. Et puis le gosse avait cette façon bien à lui et cette manière irrépressible de se gratter l’arrière train comme un chien couvert de puces ! Cette habitude irréfléchie associée au fait qu’il se dise issu de la Maison Cardon lui avait valu de se voir surnommer « Chardon », comme si une de ces fleurs des contrées froides était en permanence coincée dans ses chausses l’obligeant à se gratter le popotin...


◊     ◊

La lice d’entraînement résonnait des échos du fer contre le fer, du bois heurtant le bois et du vacarme des coups d’épées rencontrant des boucliers... La lice des Portes de la Lune était une aire d’entraînement bâtie tout en longueur et aux extrémités de laquelle s’étendaient des bâtisses de pierres blanches et grises qui servaient de dépôts d’armes et d’écurie. Près de celui de l’extrémité ouest, un chien courrait après quelques poules caquetantes...  

Face à Lord Corbray se dressait, armé d’une épée d’entraînement et de son immuable moue ronchonne, ser Creighton Rougefort. *Belle allure !*, pensa le Corbray en voyant le chevalier s’avancer vers lui. Le Rougefort était un type bien balancé, plutôt longiligne à la figure juvénile et au regard noir. Légèrement plus grand que Lyonel, il lui rendait cependant dix bons kilos... Si l’allonge était légèrement en sa faveur, la puissance était évidemment pour le Seigneur de Cordial. La lutte s’annonçait des plus intéressantes et le Noire-Epée, comme toujours assoiffé de joutes et d’oppositions quand ce n’était pas de rixes et de bagarres de bistrot, se délectait par avance du fil à retordre que lui donnerait certainement le chevalier du fort rouge...

Dans son style caractéristique, façonné par l’expérience d’une multitude de combats, le Corbray s’avança sans fioriture, tout en sobriété et en souplesse, légèrement de profil, épée en avant. Son bras gauche portait un bouclier d’entraînement sur lequel figurait une bête indéchiffrable par la peinture écaillée... Face à lui le Rougefort semblait prêt à l’assaut, peut-être légèrement plus nerveux que son opposant, encore que personne n’eut pu en jurer !
Autour d’eux, s’attroupaient maintenant les hommes d’armes présents sur la lice avant eux, attirés par ceux qui, alléchés par l’annonce de l’opposition imminente criaient déjà des encouragements en faveur de l’un comme de l’autre. Les membres de la Garde Grise présents aux Portes de la Lune encourageant le Corbray alors que les hommes de la garde personnelle de la jeune Régente du Val soutenaient le Rougefort.

– On peut y aller ! Claironna Lyonel en écartant les bras pour inviter l’autre à se ruer sur lui... – Si vous êtes prêt, commençons tout de suite ! Il releva le coude droit pour pointer en direction du Rougefort le bout de son épée d’entraînement qu’il tenait avec souplesse...

L’assaut était imminent. Les deux chevaliers se tournèrent quelques instants autour l’un de l’autre, comme de félins prêts à s’affronter. Le Corbray fit un pas en avant qu’il retira immédiatement pour attirer le Rougefort vers lui. Et soudain il s’élança sur ser Creighton, bouclier en avant et asséna un coup de taille puissant pour tester la réactivité de son adversaire...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Ashara, persuadée de n’avoir pas aperçut d’écuyer ou quoi que se soit s’y apparentant dans la suite de Lord Corbray s’abstint de demander leur avis aux Chevaliers présents et envoya Will en toute innocence. Et comme elle n’avait pas obtenue de réponse à sa question pourtant primordiale, elle n’insista pas et se tut pendant le reste du repas. Un peu inquiètes au sujet du combat, et encore plus au sujet du diner en tête à tête, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir mettre. Ainsi le reste de la conversation, quand elle daigna rouvrir la bouche, tourna autour des couleurs favorites de Lyonel, de ses plats préférés, bref de tout ce qui touchait aux gouts personnels de son époux. Et lorsque le dessert fut avalé et les verres vidées, une fois qu’il n’y eut plus de mots à échanger, elle les remercia pour leur présence et leur aide précieuse et les laissa prendre congé avant de se replonger dans la lecture des notes de Jon. Elle se rassit pendant que Gwen débarrassait. Elle était un peu déçue, elle aurait aimé en apprendre plus, et constatait avec tristesse que les hommes du Corbray se méfiaient d’elle comme de la peste.

***

Will, arrivé trop tard pour demander à Lyonel s'il pouvait l'aider et confronté au fameux Chardon n'osa pas s'imposer et attendit sagement qu'on lui demande quelque chose en discutant avec le jeune garçon.

Sur la lice, Creighton était fin prêt et le Corbray aussi, quelques encouragements fusaient, mais pour le moment, l’entrainement se déroulait dans un calme relatif. Le Rougefort n’était un idiot ni un novice et lorsque son adversaire offrit son torse à l’attaque, il ne tomba pas dans le piège comme un débutant. Il fut plutôt vexé que l’autre imagine que cela suffise. Mais gardant son calme et sa concentration, il s’avança doucement offrant le moins de surface d’impact possible et prêt à parer le moindre coup. Puis, pour jauger l’adversaire, ils se tournèrent tous deux, autour pendant un petit moment. Des sifflets se firent entendre, et quelques insultes de la part de ceux qui trouvaient que ça manquait d’entrain. Mais si une chose qualifiait bien Creighton c’était sa capacité à la réflexion et à la stratégie. Néanmoins, lorsque le jeune marié s’avança, feintant une attaque, il ouvrit sa garde pour contrer. Mais rapide et lest, il remit son boucler en place et fut prêt à parer lorsque Lyonel lança la véritable attaque. Reculant d’un pas, il pivota pour le laisser passer, offrant son bouclier pour support à son arme et leva sa lame pour l’abattre dans le dos de son adversaire une fois emporté par l’élan de son assaut manqué.

Ils échangèrent quelques passes d’arme plutôt techniques et bien menées, esquives et tailles, contres et estocs, parades et feintes. Mais à chaque fois que l’épée du Corbray touchait le bouclier du Rougefort, le bruit résonnait et la force du Noire Epée venait se répercuter dans le bras de son adversaire. De plus, contre toute attente, il était aussi rapide et agile, et bien plus intelligent au combat que ne l’aurait imaginé Creighton. Le jeune homme se fatiguait à devoir contrer et éviter ses coups, ne touchant qu’avec trop peu de force pour prétendre lui rendre la pareille. Les encouragements s’étaient faits plus insistants, mais quelques hommes de la garde d’Ashara étaient passés du côté du Sire de Cordial, louant sa dextérité et sa puissance incontestables. Même Barristan et Ronan, les deux amis les plus fidèles de la brune, ne pouvaient nier que Lyonel était un sacré bretteur et accueillirent l’idée de servir avec lui avec un léger sourire. Mais ils restèrent fidèles à Creighton continuant de l’encourager et lui donnant quelques conseils qui lui permirent de reprendre le dessus pendant quelques temps.

Le jeune homme commençait à apprécier l’homme ou en tout cas son efficacité au combat, se disant qu’il s’il mettait autant de force et de cœur dans sa relation avec Ashara, elle était entre de bonnes mains. Il finirait peut-être, avec un peu d’aide, à comprendre l’utilité d’un peu de courtoisie et de retenue. Il regrettait un peu ce duel qu’il se sentait perdre peu à peu, car s’en était un quand il l’avait provoqué, pas un entrainement, un duel, pour le remettre à sa place une bonne fois pour toute et lui apprendre la politesse et l’humilité. Cela n’avait finalement aucun sens car Lyonel allait gagner, continuer à se croire invincible et il aurait été mieux préparé à Brynden avec Barristan ou Neraron. Un petit moment de latence lui permit de dire le fond de sa pensée avec un léger sourire malgré la fatigue qui se lisait désormais sur ses traits.

« J’espère que vous comptez consacrer autant d’énergie à protéger votre épouse et à l’apprécier à sa juste valeur. Si tel est le cas, je perdrais sans rancœur et je vous serais aussi loyale et dévoué qu’à elle. »  

Vers la fin du combat, Ashara sortie de l’ancienne chambre de Lady Lysa pour prendre un peu l’air avant de se remettre au travail, et aussi par curiosité, pour voir son époux se battre. Depuis la coursive, à plusieurs mètres au dessus de la lice à l’étage de la forteresse, elle observa quelques temps le combat. Un léger sourire s’esquissa sur ses lèvres alors que Lord Lyonel prenait clairement l’avantage. Elle adorait Creighton, mais il était hors de question que quiconque soit en mesure de battre son époux. Elle était très fière de lui, et aussi d’être son épouse. Elle se surprit même à penser cela, mais c’était vrai. Il était fort et courageux. Elle espérait simplement qu’il puisse comprendre ce qu’elle aurait à lui expliquer durant le diner, car l’enjeu était trop important.

***

La lecture des notes de Jon et surtout leur compréhension lui avait pris tant de temps qu’elle n’en leva les yeux que bien trop tard pour se changer. Pour être plus à son aise elle avait enlevé sa houppelande et il ne lui restait plus que sa robe ajustée de soie bleue ciel brodée de blanc et d’argent aux ourlets brodé et rehaussée de perles. Et elle avait lâché ses cheveux qui tombaient en boucles brunes sur ses épaules et dans son dos et sn maquillage du matin c’était fortement estompé. C’est ainsi qu’elle accueillit son époux et ses servantes qui apportaient le repas, debout à coté de la table la tête baissée et les mains jointes devant elle, elle dit :

« Veuillez m’excuser Lord Lyonel, j’ai été tellement prise cette après-midi que je n’ait point eut le temps de me préparer décemment à notre rendez vous. Si vous le souhaitez, je peux aller me changer et me coiffer, mais je ne veux pas vous faire attendre. »  

Elle avait tant de choses à lui dire, et pas des mots doux, non des choses terribles et importantes, des révélations de ce qu’elle avait crut comprendre dans tout ce fatras qu’elle avait laissé à porté de main pour lui montrer. Il était son époux désormais, et elle souhaitait tout partager, ne rien lui cacher, et lui demander son avis et ses envies, elle ne voulait plus tout gérer toute seule, elle voulait qu’ils partagent la charge qui leur était dévolue. Il était Suzerain du Val il devait prendre les décisions qui s’imposaient, pour cela, il aurait toujours le soutien et les conseils de son épouse, mais il était temps qu’il prenne conscience de ses devoirs. Et il était impensable qu’on dise que c’était elle qui parlait pour lui, maintenant, en tant que bonne épouse elle s’effaçait au profit de Lyonel en espérant que ça ne soit pas une erreur fatale. Elle craignait qu’il les emmène tous deux droits vers la guerre et la mort, et qu’hélas ses chevaliers ne l’avaient pas rassurée sur ce point, mais elle ne voulait plus de cachoteries et de faux semblant. Elle voulait la confiance et le respect pour que plus jamais il n’y ait d’incompréhension entre eux et que leur couple soit un exemple et un pilier solide pour le Val. Et pour qu’il l’aime… un peu au moins.

Moira tira la chaise du Lord pour le faire asseoir devant une table dressée et décorée avec simplicité et gout.

***

Le lendemain, Ashara arriva dans le Septuaire avec une surprise, Ser Brynden était arrivé dans la nuit, mais évidemment, elle s’était bien gardée de faire prévenir Lady Lysa. Elle portait une robe aux couleurs de sa maison et, après avoir laissé, le Silure à l’entrée, elle se dirigea vers l’autel et annonça.

« Ser Brynden est ici pour assurer la sécurité de Lady Lysa. En effet, j’ai décidé de la gracier du jugement rendu hier. »  Evidemment, cette décision provoqua un grand brouhaha dans le Septuaire. « Calmez vous messieurs, calmez vous. Comprenez que je ne peux pas juger moi-même, et vous pas plus que moi, d’un tel acte, car oui, en plus d’avoir essayé de m’évincer du pouvoir, c’est elle qui a tué son époux ! »  Exclamations outrées. « Silence ! Lady Lysa connaitra la Justice du Roi ! Mais en attendant, aucun mal ne lui sera fait ! C’est un ordre de votre Suzeraine ! Car Lord Jon Arryn m’a nommé son héritière, mais il était votre Suzerain et je sais combien vous l’aimiez, alors, pouvons nous juger en tout conscience malgré nos sentiments ? Enfin, Lord Jon était la Main de notre bon Roi Robert, et je crois qu’il a son mot à dire dans l’exécution de celle qui est responsable de la mort du meilleur conseiller que le royaume ait jamais connu. »  

Elle leva les yeux vers Lyonel cherchant un  peu de soutient avant de reprendre :

« Mon époux et moi partirons pour Port-Real dès que possible. En attendant que nous soyons de retour, Lord Nestor Royce, gouvernera au nom de Lord Lyonel Arryn, Sire des Eyrié et Défenseur du Val et Gouverneur de l’Est dès que Robert aura retiré ce titre à Ser Jaime Lannister pour le donner à son porteur légitime. Quand à la Porte Sanglante, il appartient désormais à Notre Suzerain  de désigner un nouveau Chevalier de la Porte puisque Ser Brynden ne peut plus s’acquitter de cette charge. »  

Voila le relais était officiellement passé, restait à voir ce que le Noir Epée, plus connu pour ses frasques et sa férocité que pour ses qualité de pacificateur et de politicien allait faire de son pouvoir...
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Lyonel Corbray
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Les coups pleuvaient, avides et nombreux, entraînant les deux guerriers dans une danse du fer et du bois que le Corbray goûtait particulièrement. L’opposition offerte par le chevalier lige de lady Ashara était de plus conséquentes ce qui avait pour effet de le motiver au plus haut point. Le Sire de Cordial avait pour le Rougefort des sentiments étranges et méfiants qui n’avaient cessés de grandir à mesure que leur relation, pourtant naissante, s’était méthodiquement nourrie de la rancœur que le second avait vis-à-vis du premier.
Les coups et les pas de ser Creighton attestaient de toutes ses qualités de combattant, et de la maîtrise qui était la sienne. Il bougeait bien, vite et savait parer et contre-attaquer avec souplesse et vivacité. Un bretteur redoutable bien que physiquement plus léger que le Corbray. Cette relative finesse physique correspondait d’ailleurs tout à fait à la grande finesse technique dont il faisait étalage et, tout en parant une série de coups de taille consécutifs, le Noire-Epée ne put s’empêcher de se demander qui avait bien pu être son maître d’arme et son mentor... Quel qu’il soit, il devait être un homme de grand talent martial pour façonner un élève comme le Rougefort !

L’intensité de l’opposition faiblissait peu à peu, le Corbray constatant dans les coups reçus du Rougefort, une certaine perte d’intensité. Il en profita alors pour durcir les siens et observer son adversaire adapter ses réponses techniques à la densité toujours plus importante imposée par le Noire-Epée...
Autour d’eux, les réactions et cris d’encouragements ou insultes fusaient d’autant plus que chacun percevait que le duel ne durerait peut-être plus très longtemps. La puissance endurante et dure au mal du Corbray donnait une impression de lente issue inexorable...

Au milieu du chahut et du tumulte alentour, le Corbray entendit pourtant son adversaire lui adresser quelques mots malgré l’intensité de l’opposition. « J’espère que vous comptez consacrer autant d’énergie à protéger votre épouse et à l’apprécier à sa juste valeur. Si tel est le cas, je perdrais sans rancœur et je vous serais aussi loyale et dévoué qu’à elle. »

La tirade coupa momentanément l’élan du Corbray qui, surprit par sa teneur, dut faire urgemment quelques pas de recul pour ne pas prêter le flanc à une attaque par le côté qui accompagnait ce soudain élan de confraternité... Jamais depuis les quelques jours qu’il le connaissait, jamais le Rougefort n’avait mis de côté sa farouche inimitié pour le Seigneur de Cordial pour consentir à ne serait-ce que murmurer quelque chose de cet ordre ! *Par Le Guerrier !* jura alors le Corbray, à part lui... *Il va pleuvoir des grenouilles !*, manqua-t-il de s’étouffer... La vérité de l’affrontement armé avait peut-être fini par triompher, dans l’esprit de ser Creighton, des préjugés qu’il avait accumulé sur le Noire-Epée !? Ce dernier disait d’ailleurs fréquemment et qui voulait l’entendre qu’il n’y avait plus entière vérité que celle des armes et que, bien des hommes devraient apprendre à croire à la nudité sincère qui vous oblige, dans un duel armé ! Peut-être le Rougefort venait-il enfin de comprendre que lui et Lyonel n’étaient pas si différents ? Peut-être percevait-il enfin que la franchise, toute personnelle -c’était évident-, du Corbray méritait autant de respect que la dévotion et l’amour que ser Creighton avait pour sa Régente adorée ?
Et comme dans un sursaut d’entêtement induit par son courageux aveu le Rougefort enchaînait une série de coup plus violents mais aussi moins ordonné, le Corbray décela enfin une petite faille dans la parfaite maîtrise technique du jeune chevalier. *Ses sentiments pour Ashara viennent de le trahir !*, se réjouit Lyonel... *Elle est toute sa force... mais aussi sa faiblesse !* Le coup d’épaule soudain fit voler de côté le bouclier protecteur du Rougefort qui, surpris, fit quelques pas de recul maladroits pour éviter la chute. Le Noire-Epée sauta sur l’occasion pour mettre en œuvre un enchaînement de passes qui firent définitivement chuter ser Creighton dans la terre sablonneuse de la lice...
Un puissant coup d’épée du Seigneur de Cordial envoya de côté l’épée que le Rougefort pointait vers lui comme ultime rempart entre lui et sa défaite toute proche...
Le regard du Corbray s’abattit vers son adversaire et chercha à croiser le regard de ser Creighton. Lyonel tendit la main vers ce dernier pour l’aider à se relever et ce faisant lui glissa l’entière vérité sur leur relation toute neuve.

– Mon énergie est toujours toute entière tournée vers ce que je défends et ce en quoi je crois... Et lady Ashara est à présent mienne et notre mariage fait désormais partie de ce en quoi je crois ! N’ayez aucune crainte à ce sujet ! Il ne pouvait s’étendre plus avant sur ce sujet intime, incapable qu’il était d’être entièrement sûr lui-même de ce que deviendrait cette union. Il doutait encore d’Ashara, parce qu’elle n’avait jamais fait mystère des griefs qu’elle avait envers lui et son comportement. Il ferait tout ce qu’il pourrait pour estomper cela, mais ce « qu’il pouvait » serait-il suffisant aux yeux de la jolie brune ? La main tendue attendait toujours que celle de ser Creighton la saisisse pour qu’elle le relevât... – Allez, relevez-vous, ser ! Je suis honoré d’avoir combattu contre quelqu’un de votre trempe ! Votre technique est superbe... Il admirait les bons combattants. – J’espère que nous saurons nous entendre et que si nous avons à nous battre, ce sera toujours du même côté !


◊ ◊

Un crépuscule rougeoyant illuminait la forteresse des Portes de la Lune, lorsque le Corbray quitta les appartements qui avaient été mis à sa disposition par Lord Nestor Royce, lors de son arrivée, deux jours auparavant... Après avoir dévalé quelques volées de marches et tourné à une ou deux intersections de couloirs sombres, Lyonel parvint enfin sur le seuil de la porte des appartements d’Ashara où caquetaient plusieurs servantes affairées aux ultimes préparatifs d’un repas odorant. Excepté une d’entre elles, elles tenaient toutes un plateau chargé de victuailles ou de boissons -vins, eaux et liqueurs en tous genres-.
Celle qui avait les mains libres allait et venait de l’une à l’autre de ses homologues, rectifiant ceci, ajustant cela, et vérifiant que tout était fin prêt pour être servi en bonne et due forme à leurs seigneurs suzerains.

La Ashara qui leur ouvrit était belle comme jamais. Apparemment légèrement fatiguée ou tracassée, elle n’en gardait cependant pas moins sa noble allure altière. Vêtue d’une robe de soie bleu ciel frangée d’argent, de nacre et de perles, les cheveux lâchés sur ses épaules gracieuse, elle était divine bien que simplement apprêtée... Elle baissa les yeux lorsque ceux de son époux se posèrent sur elle et s’excusa de ne le recevoir que peu préparée, proposant même de prendre quelques minutes afin de se coiffer ou se vêtir différemment.

– Vous êtes très bien ainsi ! Ne perdez surtout pas de temps à changer quoi que ce soit !, tenta maladroitement de la rassuré le Sire de Cordial. – Votre robe est... -*bleue*, pensa-t-il- très élégante ; et vos cheveux sont une splendeur qui ne souffre pas de ne pas être assemblée de façon plus... Les mots lui manquaient. Qu’il était mal à l’aise de ne pas savoir comment organiser ses mots en phrase, lorsqu’il s’enfonçait dans des conversations dont il ne maîtrisait que peu le fond ! *Manche que tu es !*, se morigéna-t-il comme si dame sa mère avait été là pour le scruter dans toute l’étendue de son naufrage... – Enfin vous êtes parfaite, il n’y a rien à changer !, finit-il par conclure, soulagé de s’en sortir à si bon compte.

Lyonel était touché que sa femme ait pensé à le convier à souper avec lui. Il était heureux de constater que, contrairement à ses inquiétudes profondes, elle mette finalement beaucoup du sien afin que leur relation nouvelle puisse prendre un essor qui les conduirait peut-être à une vie de couple serein et aimant, bien loin des tensions initiales qui avaient escortées leurs premières rencontres.
La jeune femme interrogea son mari sur l’opposition d’entraînement qu’il avait eu l’après-midi même, avec ser Creighton... Elle pensait que leur exercice était prévu pour plus tard, ce en quoi le Corbray l’informa du contraire.

– Ser Creighton et moi avons déjà procédé à cette opposition. Il y a quelques heures à peine !, annonça-t-il alors. – Votre Rougefort est un homme de premier ordre, sachez-le ! Le Corbray taisait de façon volontaire les différends qui l’opposaient au chevalier de la Garde de sa femme, afin de ne pas lui fournir de motifs d’inquiétudes ou de tracas supplémentaires alors que la vie de la jeune femme venait de basculer par l’entremise de ce mariage soudain et inattendu. – Il est habile et redoutable arme en main et les quelques échanges verbaux que nous avons eu prouvent à eux seuls l’amour qu’il vous porte ! *Amour qu’il ferait bien de mettre en sommeil pour ne pas que nous en arrivions à nous entretuer !*, songea-t-il aussi. *Je me ferais un plaisir de lui trouer la peau pour rappeler à quiconque ce qu’il en coûte de convoiter ce qui m’appartient !* Le regard du Noire-Epée se posa sur l’objet actuel de sa raideur jalouse... Elle était magnifique et il lui semblait que, comme lui, la jolie brune tentait tout ce qui était en ses capacités afin de les rapprocher, tous deux...

Lorsque la jeune femme évoqua le jeune Will dont à la sortie de la lice il s’était retrouvé tout encombré, le Sire de Cordial eut un petit sourire amusé. Le jeune garçon semblait effectivement d’une dévotion et d’une application sans borne et il fallait bien reconnaître au Corbray que la façon dont Will tendait à se mettre en quatre pour la moindre chose et tentait par la suite de tout faire pour réaliser ce qu’on lui avait demandé du mieux possible, était quelque chose de très amusant à observer. A connaître de plus en plus sa femme, il relevait de l’évidence que celle-ci avait dû tomber sous le charme de ce garçonnet appliqué et consciencieux dont les efforts multiples et constants n’avaient de cesse que de chercher à satisfaire en tous points les envies et besoin de sa maîtresse... *Et les Sept savent à quel point elle aime être satisfaite et servie !*, s’amusa le Corbray.

– Will !? Ah, oui ! Effectivement ! Ce garçon est très sympathique ! Il a passé son temps à se mettre dans mes pattes dès la sortie de l’aire d’entraînement et n’a compris que j’avais besoin d’air, malgré mes demandes successives, que lorsqu’il m’a vu me dévêtir pour me glisser dans mon bain ! Il éclata d’un rire sonore. – Le pauvre gars était tellement gêné qu’il a détalé sans demander son reste et rouge comme une pivoine ! Il a ensuite fait plusieurs allers retours, contraint par les oublis successifs qui l’avaient assailli depuis l’instant où il avait vu mes chausses rejoindre mes braies devant la grande cuve d’eau chaude ! Ah, ah ! Le sourire du Corbray se reporta sur sa jeune épouse... – C’est très gentil à vous, Ashara, de penser au bien être de ce petit ! Vous êtes généreuse ! Et ça, les gens le sentent ! Il pensa inévitablement à l’ours bourru qu’il était pour ne pas avoir su remarquer cela plus tôt et de s’être arrêté, comme il le reprochait souvent aux autres de le faire pour lui, aux seules rumeurs et premières impressions concernant le jeune Régente... – Je prendrai Will sous mon aile ! Ne vous en faites pas ! Mais j’ai déjà un jeune garçon qui, moi aussi, me suit comme un jeune chiot depuis quelques lunes ! Chardon ! Sans doute l’avez-vous peut-être remarqué !? Il est assez discret si on considère tout ce qu’il fait pour moi et mes hommes ! Mais il ne peut s’empêcher de se tenir sans cesse dans nos pattes dès lors que nous aurions oublié de lui signifier qu’il ne doit pas ! Et comme il est discret, moi, j’oublie souvent ! Ah, ah ! Peut-être est-il même en train de m’attendre de l’autre côté de cette porte à l’heure où nous parlons de lui !, plaisanta le chevalier de Cordial en désignant la porte par laquelle il était arrivé.
De fait, et sans soustraire complètement le jeune Will à sa maîtresse préférée, il était aisément envisageable d’imaginer Chardon et Will cohabiter auprès du Corbray et des hommes de la Garde Grise... Les tâches ne manquaient pas et ni Lyonel, ni Aaron, ni même Kendrik, eu égard à leur jeune âge, ne comptaient à leur côté la présence d’écuyer. – Si Will ambitionne d’être un jour chevalier, ou au moins un homme d’armes reconnu, il est effectivement grand temps qu’il se frotte à des jeunes de son âge et tout aussi ambitieux que lui ! Chardon fera l’affaire ! Et pour les quelques rossées nécessaires à ce dur apprentissage, vos hommes, les miens et moi serons toujours là pour leur montrer la rudesse du chemin qui doit les mener vers ce qu’ils ambitionnent de devenir ! Les yeux métalliques du Corbray se plongèrent avec délice dans l’azur de ceux de sa jeune épouse...

Le repas, composé de friands en tous genre et servi accompagné d’un peu de vin suffisamment doux qui laissait à penser au Noire-Epée que le choix en avait été fait par sa jeune épouse, fut surtout l’occasion pour la Arryn de livrer à son époux le contenu essentiel de lourds tracas qui l’interrogeaient depuis quelques jours... Loin de ce que le Corbray pensait devoir endurer de banalités que l’on évoque lorsque, coincé entre la timidité et la crainte de décevoir, on se noie dans des mots sans saveurs, la conversation déboucha rapidement sur une révélation de taille.
Au regard des implications lourdes qu’elles paraissaient annoncer, la jeune femme semblait éprouver le besoin de livrer enfin à son époux toutes ces choses lourdes d’implications et de conséquences que la politique et l’administration d’un puissant territoire comme le Val peuvent en receler...
Ashara confia à son mari, sous le ton du tracas, à quel point elle souhaitait qu’il prenne les rênes du Val à ses côtés, puisque telles étaient maintenant la nécessité et l’évidence de leur union. Mais à travers ses paroles, et de façon à peine dissimulée, elle laissa poindre la peur profonde qui était la sienne de voir le caractère sanguin de son époux mettre le Val à feu et à sang dès lors qu’il rencontrerait une frustration quelconque ou une opposition passagère... *Nous y voilà !*, renâcla le Sire de Cordial, agacé. Il la laissa néanmoins terminer avant de répondre de la façon la plus calme qu’il pouvait malgré l’exaspération que ce genre de sous-entendus à son égard éveillait immanquablement.

– Ecoutez, Ashara ! Je sais que je suis loin d’être l’homme parfait auquel vos rêves de petite princesse vous destinaient, commença-t-il en faisant tout pour rester aimable le plus longtemps possible. – Mais il y a tout de même quelque chose que j’aimerais que vous fassiez, à l’avenir ! Son regard se durcit, à la fois navré et fataliste. – Avec autant d’application que j’y mets moi-même lorsque je pense à vous, je vous demande de tout faire pour arrêter de vous borner à croire que je suis celui qu’on vous a raconté ou que vous craignez que je sois pour votre plus grand malheur ! Il soupira lourdement. – Je ne nie aucun de mes défauts, il faudrait être idiot pour le faire, mais je refuse d’être -surtout venant de vous qui êtes désormais mon épouse- sempiternellement associé à vos frayeurs de gamine traumatisée par je ne sais quel racontar éculé me concernant... Je suis fier et direct, sans doute... Et sans doute suis-je aussi parfois trop susceptible et prétentieux... Mais je vous en prie, ne me faites pas passer pour Aerys le Fou ! Je suis tout de même capable de recul et d’autocritique autant que de certaines capacités d’analyse qui pourraient peut-être vous surprendre, qui sait ! Son visage se radoucit et il sourit à nouveau comme pour l’inviter à donner une foi plus importante à ce qu’il venait de dire... Mais son sourire avait la lassitude de ceux qui n’acceptent plus de devoir se justifier en permanence. – Je ne commettrai pas d’impairs et promets d’écouter vos avis et conseils éclairés sur chaque sujet dont il me sera demandé de prendre la charge ! Il avait déjà fait cela. Déjà fait cette démarche, cet « effort » à Cordial avec sa mère lorsque, ravagé par le chagrin de la perte de son père, il avait pourtant dû prendre la tête et l’administration de son fief...

– Laissons cela, voulez-vous ? Parlez-moi plutôt de ce qui nous attend désormais ! Et de Lady Lysa ! Où en sommes-nous ! Dites-moi tout ! Je veux tout savoir !

Très vite, il fut alors question de la trahison de Lysa Tully, de la mort, très douloureuse pour sa nièce, de l’illustre Lord Jon Arryn, et des conditions très étranges de celle-ci... La Arryn ne semblait vouloir rien cacher de tout ce qu’elle savait et supportait depuis longtemps et Lyonel prit ces confidences pour une marque de confiance et d’estime qui le bouleversa intérieurement sans qu’il n’en laissât toutefois rien paraître... Seul un sourire reconnaissant illumina son visage et sembla adresser à la brune ce que les mots ne sauraient formuler ! Ashara lui révéla l’existence de documents secrets qu’elle tira de sous sa houppelande avant de les lui tendre afin qu’il les examinât...
Lyonel lui adressa un regard franc et intense de ceux qui veulent remercier et assurer qu’on ne regrettera pas d’avoir fait confiance. Il se plongea dans un long silence et dans la lecture attentive et minutieuse de tout ce que les papiers contenaient. Après une bonne heure d’étude muette que la brune eut l’intelligence de ne pas interrompre, il la fixa avec toute l’intensité et la gravité que toutes ces révélations et mystères encore non résolus occasionnaient.

– J’irai avec vous à Port Real ! Et après avoir réclamé à Robert ce qui nous revient de droit, nous tenterons ensemble de faire la lumière sur toute cette affaire ! C’était une promesse en même temps qu’une volonté profonde d’aider sa jeune épouse à faire toute la lumière sur les conditions étranges et scandaleuses dans lesquelles son oncle adoré avait trépassé pour ensevelir sa nièce dans les nimbes de douleur et d’incompréhension du deuil inexpliqué...
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Ashara Arryn




Personnage
Age du personnage: 19 ans
Surnom: Le Faucon Blanc
Métier/Titre(s): Dame des Eyrié et de la Maison Arryn, Suzeraine et protectrice du Val d’Arryn

Ashara Arryn
« Devoir, Force & Honneur »
« ! Pour le Val ! »

Copyright : EdP, tumblr, Jon snow
Citation : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 8678
à Westeros depuis : 16/02/2013
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Creighton avait pourtant mis toute sa technique et sa puissance, toute sa détermination aussi à vaincre le Noire-Epée, mais malgré tout, il li semblait à présent évident qu’il allait perdre. En tout cas, il ne tiendrait plus longtemps, et à moins d’un miracle, à moins de voir, enfin, une faille dans le jeu de son adversaire, la puissance de ses coups et de ses parades faiblissant, il finirait par être désarmé, mis à terre ou toute autre chose qui signifiait la fin du combat et sa défaite. Amer défaite, car il aurait aimé gagner, pour gagner, car il avait sa fierté, car il était un guerrier et que dans les batailles, perdre était mourir, mais surtout pour remettre à sa place ce malotru. Néanmoins, il devait se rendre à l’évidence, ce malotru en question n’était en rien un piètre bretteur, et encore moins né de la dernière pluie, et il avait dû, lui aussi, être à bon école. Cependant, le Maitre d’Arme avait fait beaucoup pour le Rougefort, mais c’étaient les combats qui lui avaient le plus appris, la Rébellion, les Clans, il avait, maintes et maintes fois, exercé ses talents contre de véritables ennemis.

Il fut surpris d’arriver à le déconcentrer par une seule phrase, et il sauta bien évidemment sur l’occasion pour frapper, fort et précisément, comme une dernière chance d’en finir honorablement. Mais Le Corbray avait été trop rapide et avait évité le coup avant même qu’il n’ait commencé. Creighton coupa net son mouvement pour éviter de se prendre une terrible contre-attaque sur un coup raté et puissant de côté et fondit sur lui pour, tout de même, essayer de mettre à profit cet avantage. Mais ces forces n’étaient plus ce qu’elles étaient et s’il pouvait encore dépenser à outrance son énergie dans la puissance de ses coups, il n’était plus question de technique, il devait vaincre et vaincre vite. S’acharnant sur l’époux de son maitresse. Bientôt, il perdit son bouclier, l’équilibre et ensuite tout s’enchaîna très vite et il se retrouva le cul par terre à écouter Lyonel qui, n’empêche, était parfois d’une franchise déconcertante et presque agréable. Il accepta la main tendu pour se relever et une fois sur ses pieds répondit :

« Nous ne sommes peut-être pas si différents que ça finalement Messire. » Il sourit et prit le bras droit du Corbray au niveau du coude en une poignée viril pendant qu’il posait sa main sur son épaule gauche. « Vous compliments me vont droit au cœur, je dois avouer que je ne m’étais pas attendu à autant de force doublé d’une excellent technique. Vous êtes un adversaire redoutable et je suis content d’être avec vous plutôt que contre vous. » Il ramassa son épée et revint auprès de Lyonel pour terminer en remettant sa lame dans son fourreau. « Nous combattons déjà du même côté, car au fond, Ashara aussi se bat pour ce en quoi elle croit… avec ces armes évidemment, et… je pense qu’elle croit en vous. » Il fit face au Noire-Épée, posa la main sur le pommeau de son arme et inclina la tête en un salut respectueux et de loyale allégeance.

Pendant tout ce temps, ceux qui ignoraient combien Creighton trouvait Lyonel indigne d’Ashara quelques minutes plus tôt encore applaudissaient la belle victoire de son Champion. Certains s’approchaient déjà pour le féliciter, d’autres l’acclamaient de loin, d’autres partaient déjà vaquer à leurs affaires, et d’autres encore plaisantaient sur la chute du Rougefort. Seuls Barristan, Ronan, Neraron et Dimedes restèrent silencieux, retenant leur souffle et prêts à intervenir, ne sachant si le jeune chevalier allait accepter cette défaite et comment il allait y réagir. Ce n’est qu’en voyant ce dernier effectuer la poignée de bras du guerrier qu’ils surent  que désormais, tout irait bien entre les deux hommes et purent se détendre et aller féliciter les deux combattants. Barristan, d’excellente humeur comme toujours et adorant les duels, enchanté de voir là un homme capable de se mesurer à lui en matière de puissance. En riant et en mettant une grande tape amicale dans le dos du Corbray, il dit :

« Il faut que nos lames s’entrechoquent Messire ! J’ai hâte d’entendre notre tonnerre s’abattre sur la lice, et encore plus sur les champs de bataille ! »

***

Ashara, en entendant le discours de son mari releva la tête et ouvrit la bouche pour lui dire que c’était la même robe qu’au matin, moins la houppelande, et qu’il n’était pas très correcte d’accueillir les gens avec les cheveux lâchés. Mais elle se rendit compte en le voyant qu’il était très mal à l’aise et ne savait pas quoi dire et se souvint dans le même temps qu’il n’était pas très attaché aux convenances. Elle sourit et se retint de rire tant il semblait décontenancer de devoir enchainer tant de mots.

« C’est gentil Messire. Vos mots me touchent… » Surtout ceux que vous ne trouvez pas. Elle jeta un œil à ses servantes, elle ne pouvait décemment pas se moquer de lui devant elles, même si l’envie l’en démangeait. Je comprends mieux pourquoi il préférait payer…. Mais elle continuait à se demander s’il la trouvait vraiment belle ou s’il essayait juste d’être courtois, de bien maladroite façon, mais adorable néanmoins. Non, elle ne pouvait pas tenir plus longtemps, c’était plus fort qu’elle, elle devait lui envoyer un petit pic, mais un pic gentil, il ne s’agissait pas de tout gâcher ! « Vous vous êtes fait beau pour moi à ce que je vois… quelle épouse je fais de ne pas avoir pris le temps de faire de même ? » Elle émit un petit rire.

« Comme je ne savais pas quels étaient vos plats préférés, j’ai laissé le chef faire ce qu’il voulait. »

Moira leur servit du vin, le même que celui qu’Ashara avait pour habitude, la brunette étant à mille lieux de s’imaginer que son époux ait d’autres gouts en la matière et aurait préféré quelque chose de plus corsé.

« Avez-vous passé une bonne après-midi ? J’ai appris que vous alliez combattre Ser Creighton pour vous entrainer pour demain. » Elle eut un petit sourire en disant ça, car elle l’avait vu se battre et avait pu constater par elle-même ses talents de guerrier, mais elle n’était pas tout à fait prête à lui en faire la remarque, alors elle se tut. [...] La réponse de son époux la fit sourire une nouvelle fois, il était si spontané. « Je le sais, c’est un de mes meilleurs hommes. » Nous sommes proches et je l’apprécie beaucoup, autant pour son courage que pour sa courtoisie… aurait-elle voulut ajouter. Mais elle préféra ne pas inquiéter son époux ou éveiller des jalousies inutiles, d’autant plus qu’elle savait parfaitement que le jeune homme l’aimait un peu trop et de quel œil il devait voir ce mariage. Elle aimait beaucoup Creighton, mais il n’était pas son époux et malgré toutes ses qualités, il lui en manquait une qui ne saurait être compensée : le rang. Après tout il n’était que le second fils du Sire de Rougefort ! « Et… vous… vous l’avez battu, n’est-ce-pas ? » Ajouta-t-elle en souriant avec un brin de malice dans le regard. C’est une bonne chose qu’il soit capable de battre mes hommes, pour son autorité sur eux, en espérant qu’il ne me trahisse jamais, et aussi pour moi. Cela prouve au moins que je ne suis pas l’épouse d’un piètre combattant, je ne le supporterais pas, et mes hommes ont été triés sur le volet et formés à bonne école ! « Habile, mais moins redoutable que le Noire-Epée… »

« J’espère que Will vous a bien servi, je me disais que le Suzerain du Val devrait avoir un écuyer et c’est un bon garçon que j’ai promis de former au mieux. Cela me ferait très plaisir que vous le preniez sous votre aile, et je pense qu’il sera très heureux de vous servir, cela fait bien trop longtemps qu’il sert nue femme. Evidement il a déjà en partie été formé aux armes par mes hommes, je ne vous refile pas un bon à rien, loin de là, mais il a envie de faire ses preuves parmi les hommes je crois. Même s’il me sert depuis plusieurs années avec loyauté et qu’il n’a jamais osé e le dire, il préfèrerait servir un vrai chevalier, je le vois bien quand il s’entraine que ça n’est pas ce dont il rêve que de rester à mes côtés. »

Ashara eut un petit soupire et se perdit quelque instants dans la contemplation de son assiette où Moira venait de déposer des friands à la viande, aux champignons et au fromage en guise d’entrée. Elle releva la tête et sourit en essayant de cacher son air maussade. Elle rougit comme une tomate au soleil quand il évoqua son bain et la gêne de se dernier à le voir dévêtu. Effectivement, ça avait dû être très embarrassant pour le garçon, mais ça l’était aussi pour elle d’entendre cette histoire. Elle ouvrit de grands yeux et baissa la tête pour se concentrer sur le contenu de son assiette. « Mirci » Répondit elle alors qu’il vantait sa générosité, tellement crispée que le mot sortit tel un couinement et que sa voix était devenue suraiguë. Elle ne put le remercier tout de suite de le prendre sous son aile, mais fut soulagée de le voir accepter, le jeune homme serait parfaitement formé avec lui. Elle regarda la porte en se demandant s’il était vraiment là, ce fameux Chardon. En se tournant de nouveau vers son mais, elle fut happée par son regard métallique et commença à bredouiller une réponse incertaine.

« Chardon ? Heu…. Non, je dois vous avouer que je n’avais pas remarqué que vous aviez déjà un écuyer, si tel avait été le cas je ne vous aurais pas mis Will dans les pattes, veuillez me pardonner.  C’est… Il… enfin je veux dire… Vous comprenez, je ne peux pas… Oui…. Il veut devenir Chevalier et… Je ne peux pas… en tant que Suzeraine du Val, comme je l’ai pris sous mon aile, j’aurais aimé confier le reste de sa formation à quelqu’un de… Au meilleur si possible… Et le fait que vous soyez mon époux… C’est… un geste pour sa famille…. La Maison Sunderland serait honorée d’avoir un fils au service de leur suzerain et cela l’aiderait surement à placer ses autres fils. Vous comprenez ? Mais… Heu… si vous préférez, je peux le… il peut servir un de vos chevaliers… ou des miens… » Pathétique ! Elle respira profondément pour pouvoir reprendre son calme et le fil de la conversation, mais elle était toujours cramoisie et décontenancée. « Je comptais le proposer à Creighton et j’attendais de savoir quel sort l’avenir me réservait avant de prendre une décision. Enfin… Vous savez… Je m’attendais à être mariée dans les plus brefs délais, mais je ne savais pas avec qui et si… S’il n’était pas s’agit d’un chevalier de renom… Ser Creighton fera l’affaire, si vous préférez…. » Elle regarda de nouveau la porte et approcha son visage, un peu gênée… « Est-il vraiment de l’autre côté de la porte ? Gwen ! Faites entrer le garçon ! » Ordonna-t-elle en se redressant. Mais il n’était pas là. « Il n’y a pas de garçon Ma Dame. » La belle jeune femme se tourna vers son mari l’air interdit. « Ah… »

Une fois tous les autres sujets épuisés et le repas bien avancé, Ashara passa aux choses sérieuses. Après tout, même s’il était question de tout lui dire, ça n’était pas facile pour elle de partager ses informations, et ce pour plusieurs raisons. De plus, elle avait aussi envie d’apprendre à le connaitre avant de tout lui déballer comme si de rien n’était. Ils étaient mariés et pourtant, elle ne savait rien de lui si ce n’est ce qu’elle avait cru comprendre depuis 17 ans et s’était avéré faux et ce qu’elle avait décelé de bon en lui depuis deux jours. Elle commençait à vraiment l’apprécier elle avait envie de lui faire plaisir, de le rendre heureux, mais elle ne savait pas trop comment faire, et elle avait encore tant de réserves conscientes et inconscientes dues à des années de haine farouche. La brune fit sortir toutes les servantes, le repas était presque terminé et vu les secrets qui allaient être révélés, autant que tout soit servi avant. Une fois tous les plats sur la table et les caméristes parties, elle exposa ses craintes à son époux.

« Pour ma part, j’ai eu un conversation très intéressante avec Lysa. Vous saviez que je la soupçonnais d’avoir assassiné Lord Jon pour je ne sais quelle raison obscure. Hé bien c’est effectivement le cas. Mais j’ai aussi appris d’autres choses… Je ne souhaite avoir aucun secret pour vous, seulement avant de vous les dire, je dois m’assurer que vous ne précipiterez pas le Val dans une guerre uniquement pour satisfaire votre instinct de mâle. Car vous m’avez fait le serment de servir votre fief et de le protéger, et parfois, pour cela, il vous faudra user de finesse et non de force, entré dans les jeux de la politique. Je sais à quel point vous êtes un homme courageux, mais parfois, le courage c’est aussi de savoir passer outre son ego pour maintenir ses intérêts en place. Je suis désolée si je me trompe encore une fois sur votre compte, nous ne nous connaissons que très peu hélas, à cause des malentendus passés et j’espère qu’il n’y en aura plus jamais entre nous. Seulement je crains que, même en tant que Sire des Eyrié, Protecteur de l’Est et Gouverneur du Val, vous n’en fassiez qu’à votre tête et cessiez de m’écouter dès l’instant où j’annoncerais à tous que, en tant que mon époux, vous portez désormais mon nom, mes couleurs et mes titres. Il est logique que je vous les cède, il ne saurait en être autrement, mais j’ai peur de ce que vous pourriez en faire, pas que je pense que vous puissiez manquer d’honneur, mais plutôt que votre honneur vous aveugle et nous mène à notre perte. »

[…]

Ashara écouta ce dernier la remettre à sa place froidement sans broncher pendant un moment. Mais, entendre ces mots terribles et insultants pour certains alors qu’elle avait ouvert son cœur à un Lyonel trop fier pour le voir l’avait blessée au plus haut point. Elle lui avait montré toutes ses faiblesses et voila ce qu'il en faisait, il plantait une lame acérée dedans et tournait pour lui faire encore plus mal. Elle se rendit compte, pour l’une des premières fois de sa vie, qu’effectivement, elle avait plus envie de pleurer que de monter sur ses grands chevaux et de s’énerver ou de le remettre à sa place à son tour. Elle avait déjà ressentit cela, de rares fois, et face à Jon Arryn et Yohn Royce uniquement, mais Lord Lyonel était un parfait inconnu lui, et pourtant elle était triste, terriblement triste qu’il le prenne comme cela. Fatiguée de se battre pour rien et de faire des efforts pour le comprendre sans y parvenir, exténuée par sa journée et celle de la veille, mortifiée qu’il la traite de gamine et de petite princesse alors qu’elle pensait qu’il la connaissait, elle baissa les yeux et se mit à pleurer. La gorge serrée elle murmura entre ses larmes :
« Je suis désolée… ça n’était pas… je ne voulais pas vous offenser. Vous… vous n’êtes pas parfait, certes, mais je ne le suis pas non plus, je m’en rends bien compte… Et… vous n’êtes… pas si éloigné… de l’homme de les rêves… » Elle éclata en sanglots, toujours la tête basse et les mains posées sur ses cuisses. Aerys avait tué son père, elle savait donc qu’il n’était pas le roi Fouet ne l’aurait jamais comparé à lui, mais cela n’avait fait qu’ajouté à sa détresse. « Je… je voulais… juste… être franche… avec mon époux… lui dire tout… ce que… j’avais… sur le cœur… Pas vous faire penser que je craignais que vous soyez mon plus grand malheur… mon plus grand malheur c’est… de vous entendre… me parler ainsi… » Elle prit les mains de son mari et le colla à son visage trempé de larmes. « Pardonnez-moi… Je vous en supplie. Je serais une bonne épouse, je le promets devant la mère, mais ne me haïssez pas… je ne pourrais pas le supporter. » Elle pleurait pour de bon cette fois.

***

Le soir venu, après le diner avec son époux, après avoir payé et libéré les autres mercenaires Ashara, se mit à la recherche d’Haelgara et Gawin. Le lendemain quand sonnerait le grand départ pour Port-Real en passant par Cordial, il ne serait plus temps, alors, de discuter de la proposition qu’elle leur avait faite. Elle devait désormais savoir si elle pouvait leur faire confiance et à quel point ou si elle se contenterait de les payer et de les laisser partir, comme tous les autres. Le Faucon Noir resta introuvable, mais la brune interrogea les servantes pour trouver leur fausse collègue. Elles lui dirent que la sauvageonne déguisée avait l’habitude d’aller en ville, elles avaient entendu parler d’un bois sacré, d’un baral, de toutes ses choses bien étranges à leurs yeux. La suzeraine remonta donc dans ses appartements pour prendre quelque chose de plus discret que sa houppelande bleue, car il paressait évident que personne d’assez saint d’esprit ne la laisserait sortir sans escorte. Or elle se doutait bien que la femme qui avait, tout ce temps tenu son identité secrète pour elle n’avait pas envie de voir débarquer une troupe de chevaliers, surtout dans le lieu où elle semblait aimer se recueillir auprès de ses anciens Dieux. Elle enfila une robe de lin marron aux manches mi longues et évasées avec un corset de velours brun sur une ample tunique blanche à manches longues et par-dessus, une cape de fourrure grise. Dessous elle cacha son arc et son carquois emplis de flèches, sa dague évidemment et une épée dans un fourreau qu’elle avait trouvé dans l’armurerie et jugé moins lourde que les autres. Elle fit un nœud à ses cheveux pour qu’ils ne sortent pas et rabattit la capuche sur sa tête avant de se diriger en boitillant comme une bossue qu’elle était à cause du carquois vers la potence de la forteresse en boitant avec dans un panier emprunté aux cuisines sa robe bleue recouverte d’un linge sale.

- Halte là ! Qu’essayes-tu de voler ! Demandèrent les gardes avec autorité en croisant leurs lances
- Je ne vole rien Messers, Dame Ashara m’a demandé de porter ses vêtements sales aux lavandières du village. répondit-elle continuant à parler un peu trop bien pour une lavandière malgré ses efforts pour changer sa voix et son élocution.
- A cette heure ?
- C’est-à-dire que… Je crois qu’elle… elle a été très occupée et… elle ne se rend pas compte je pense… mais vous savez ce qu’il en coute de ne pas lui obéir alors je me dépêche, et peut-être devriez-vous en faire autant.
- Ah… Ils échangèrent un regard. Tu as raison, files…

Une fois dehors, elle continua à marcher tête basse avec sa capuche mais cessa de boiter et évita tout contact avec la population, se cachant dans l’ombre à chaque fois que quelqu’un passait, la main sur la garde de son épée. Elle se débrouilla donc seule pour trouver le baral, ce qui lui prit pas mal de temps, mais finit par arriver devant l’arbre à la face ensanglantée, et chercher des yeux Haelgara. Elle n’était pas vraiment rassurée d’être seule ici, malgré ses armes, elle se sentait extrêmement démunie, et pour le coup elle n’avait vraiment pas envie de mourir maintenant et comme ça.

« Haelgara ? »


Dernière édition par Ashara Arryn le 02.08.13 3:15, édité 1 fois
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Lyonel Corbray
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Le Rougefort avait finalement accepté la main tendue de Lyonel. Et les paroles qu’il eut alors pour le Noire-Epée emplirent celui-ci d’une satisfaction bien réelle, forgée dans l’abnégation et la sueur, et conquise de haute lutte. Du bout des lèvres, certes, mais formulés tout de même, les quelques mots de Ser Creighton à son adresse étaient emplis de respect et d’une volonté manifeste de faire tenter de faire table rase du passé et des différends si nombreux qui avaient opposé les deux hommes depuis deux jours. Après tout, ils étaient tous deux dans le même camp désormais et chacun réalisait, à la lumière de la séance d’entrainement qui venait des les opposer, qu’il était peut-être plus raisonnable d’être ensemble que l’un contre l’autre.
Le Rougefort sembla même consentir à s’effacer totalement au profit du Noire-Epée pour ce qui était d’Ashara et de l’amour qui semblait lui porter. Et c’était là quelque chose de très important à entendre pour Lyonel, fier qu’il était, et jaloux qu’il pouvait se montrer aussi, possessif et rancunier ! Cela simplifierait grandement les choses et le Sire de Cordial n’en était que bien trop conscient !
Alors que le sourire affiché par Lyonel complétait l’œuvre de son regard reconnaissant pour le Rougefort afin que celui-ci comprenne bien qu’il y avait, de la part du Noire-Epée, une volonté réelle d’enterrer la hache de guerre, un des hommes de la Garde de la nouvelle Régente du Val s’approcha du Corbray pour lui déclarer qu’il serait heureux, lui aussi, qu’à l’avenir leurs épées se croisent à l’entraînement...

– Ce sera avec grand plaisir !, répondit immédiatement le Corbray, trop heureux de trouver de nouveaux camarades pour ses futurs entraînements... Il aimait beaucoup varier ses opposants, jugeant que c’était le meilleur moyen de se confronter à la nouveauté et d’apprendre et progresser, de la sorte, doublement plus vite. – Barristan, c’est bien cela ? Il espérait ne pas se tromper... C’était quelque chose dont il était tout  fait capable et coutumier et il fallait bien reconnaître que sa femme était entourée de tellement de monde qu’il avait encore du mal à identifier qui était qui et occupait quelle fonction aux côtés d’Ashara...

Et se tournant vers le jeune garçon que lui avait envoyé son épouse, il lança quelques ordres à l’intention de celui-ci.
– Will, c’est ça !? Attrape ! Il lui jeta l’arme de bois dont il s’était servi pendant l’opposition. – Vas remettre ça à l’armurerie ! Et trouve-moi Chardon ! Un gars de ton âge ! Toujours fourré on ne sait où ! Dis-lui de venir me trouver là-haut ! Il désigna la tour de la citadelle où il logeait depuis son arrivée. – J’ai besoin de lui !

 

◊     ◊

Lorsque sa femme et lui évoquèrent la session d’entraînement qui l’avait opposé au Rougefort, Lyonel tenta de dissimuler sa satisfaction d’avoir vaincu l’homme lige de son épouse. Il ne voulait pas qu’elle le trouve prétentieux et confirmer par là même tous les poncifs qui couraient sur son compte... Mais il fut bien obligé de reconnaître qu’il l’avait emporté sur ser Creighton. Il sembla au Sire de Cordial que le récit pourtant sommaire et modeste de son combat arrachait quelques sentiments confus chez son épouse... Quant à savoir lesquels...
Les deux époux évoquèrent ensuite le jeune Will et son homologue Chardon... Le Noire-Epée comprit immédiatement que son épouse était troublée et embêtée d’avoir proposé Will au service de son mari. Elle expliqua qu’elle ignorait totalement qu’il était déjà secondé au quotidien par le dénommé Chardon mais Lyonel la rassura bien vite.

– Ne vous formalisez pas, Ashara ! Il est tout à fait normal que vous ignoriez l’existence de Chardon dans la mesure où cela ne fait que quelques jours que nous nous côtoyons ! Je déteste que ce freluquet me traîne dans les pattes ! Et c’est pourtant sa grande spécialité ! Il explosa d’un rire franc et sonore qui traduisait sans qu’il la formulât la grande affection qu’il éprouvait toutefois pour le jeune garçon.– Vous n’avez nullement besoin de vous excuser, je vous en prie ! Je passe mon temps à lui demander de se faire aussi discret que possible et de lui ordonner de me laisser respirer ! Il veut bien faire mais... Son regard vint se clouer fermement dans celui de la brune comme pour marquer plus fermement l’assurance qu’il allait lui donner. – Il était absolument impossible que vous ayez remarqué Chardon ! Il est très habile et discret et je ne vous avais jamais parlé de lui ! Et la présence de Will ne me dérange absolument pas, je vous assure ! Vous avez très bien fait ! Il lui prit les mains et les pressa au creux des siennes afin de la réconforter un peu. – Will restera à mes côtés ! Il eut un sourire malicieux. – Et ça occupera Chardon, vous verrez ! La présence de l’un n’empêche pas celle de l’autre vous savez !? Quant à ce qui concerne un écuyer, non. Je n’en ai pas ! Et si le petit Sunderland veut entrer plus tard dans la chevalerie, et bien je lui parlerai... Et ferai peut-être de lui mon écuyer ! Il lui sourit pleinement, dévoilant une dentition parfaite et soigneusement entretenue qui contrastait certainement avec toutes les médisances dont on avait sûrement dû la bassiner sur son compte. Non, il n’était pas cet ours sauvage et hirsute que ses tendances bagarreuses tendaient à accréditer !  

Lorsque les sujets de conversation dérivèrent sur des aspects autrement plus sérieux que celle ayant trait aux affectations et autres particularités des échansons des deux époux, la mine du Sire de Cordial se referma quelque peu en un masque de concentration sérieuse et appliquée qui captait scrupuleusement chaque phrase de son épouse et en méditait avec soin les implications et conséquences.
La jeune Régente revint sur le cas de Lysa Tully, et le complot que cette folle semblait avoir ourdi avec l’entremise de Littlefinger pour assassiner Lord Jon. *Petyr Baelish !* songea le Corbray en tentant vainement de se remémorer le faciès de cet individu originaire du Val et que tout le monde tenait pour extrêmement habile et rusé pour ne pas dire retors et louvoyant... Mais le Seigneur de Cordial n’était pas un habitué des sphères politiques comme sa jeune et jolie épouse semblait l’être... Et il ne se souvenait pas avoir jamais croisé ce Lord Baelish... Certainement faisait-il fausse route, d’ailleurs ! Il était en effet plus que probable que leurs routes se soient momentanément et brièvement croisées mais Lyonel n’avait gardé nul souvenir de cela... A son grand dam à présent... Le Grand Argentier devait être considéré comme un homme à surveiller et à craindre, à un autre degré que le Corbray lui-même ou que tout autre guerrier certes, mais à redouter et filer tout de même tant on disait son réseau vaste, ses contacts nombreux et solides et son caractère changeant...

[...]

Lorsque la réaction violente et les mots durs qu’il avait employés, comme pour se protéger des remarques assassines de sa femme, eurent fini de résonner dans la petite pièce, le Corbray constata que sa femme avait progressivement baissé la tête face à sa tirade mauvaise. Lentement, elle hoqueta, tête basse et regard rivé au sol, quelques mots maladroitement coincés dans sa gorge visiblement serrée par le chagrin. Le Corbray s’arrêta net, pris de stupeur. Il resta interdit quelques secondes pendant lesquelles sa femme formula ses regrets de voir son mari réagir de la sorte à des paroles dont elle semblait regretter qu’il les ait comprises de travers... Elle articulait avec difficulté, la langue comme engourdie par le chagrin, les yeux noyés de larmes et la gorge serrée de doutes et de craintes.

« Je suis désolée… ça n’était pas… je ne voulais pas vous offenser. Vous… vous n’êtes pas parfait, certes, mais je ne le suis pas non plus, je m’en rends bien compte… Et… vous n’êtes… pas si éloigné… de l’homme de mes rêves… »

Sa diatribe avait peut-être été trop ample et violente ! *Merde !*, pensa-t-il immédiatement, regrettant déjà ses paroles trop fermes. *Mais qu’as-tu encore fait !* Le visage déçu de sa mère vint exposer des reflets de déception dans son esprit... Mais avant qu’il ait pu articuler la moindre parole, les phrases entrecoupées par la tristesse reprirent leur difficile cheminement.

« Je… je voulais… juste… être franche… avec mon époux… lui dire tout… ce que… j’avais… sur le cœur… Pas vous faire penser que je craignais que vous soyez mon plus grand malheur… mon plus grand malheur c’est… de vous entendre… me parler ainsi… »

La gorge du Corbray se serra à son tour, navré d’assister ce qu’il venait de causer. Il lui paraissait soudain évident que la jeune femme disait vrai. Il la tenait pour hautaine et agressive envers lui, méfiante en permanence à son égard et lui reprochait de ne s’en tenir à son sujet qu’aux rares et peu reluisants récits dont on avait dû l’abreuver à son sujet, pour la mettre en garde contre « l’horrible et infréquentable » Sire de Cordial... Mais en réalité, à la voir soudain pleurer ainsi devant lui, livrant encore un peu plus à son époux inconnu et étranger une part d’elle-même une fragilité de femme qu’elle était aussi sous des dehors froids et méprisants, la réalité le gifla sèchement et lui fit prendre conscience de ce qui était une évidence mais dont il n’avait encore jamais pris la mesure... Finalement, tout ce qu’il lui reprochait, tout ce qu’il disait détester venant d’elle, il le faisait et le reproduisait lui-même ! Il exécrait que l’on puisse se réfugier dans le confort et la facilité des impressions fausses façonnées par les dires d’autrui, il abhorrait le fait qu’on le fasse perpétuellement passer pour une caricature de lui-même qui accentuerait tous ses défauts sans jamais tenir compte de ses qualités, il ne supportait plus que les gens qu’il estimait se montrassent parfois à ce point aveugles à ses efforts pour ne garder de lui que ses maladresses et ses errements ! Il détestait tout cela mais venait de comprendre qu’en laissant dévaler sa colère sur sa jeune épouse il ne faisait rien de mieux que procéder à la stricte réinterprétation de tout cela ! De tout ce dont il avait horreur ! C’était lui, à présent, le ridicule manieur de toutes les idées préconçues qu’il s’était forgé sur elle ! Il la tenait pour une petite fille capricieuse et hautaine qui se prenait pour une princesse supérieure à tous et méprisante du commun de ses concitoyens... Et c’est ainsi qu’il venait de la juger, avec autant de délicatesse qu’un bourreau face au billot, et avec aussi peu de recul et d’intelligence que ce qu’il lui reprochait lui-même d’avoir pour lui !
Elle n’était pas ainsi. Il le savait désormais. La nuit de noces qu’ils avaient passé ensemble avait commencé à lui ouvrir les yeux et le discours qu’elle lui tenait à présent, certes chevrotant confusément dans une tristesse étouffée de regrets multiples, n’en était que la plus parfaite confirmation ! Elle le disait assez proche de l’homme de ses rêves ! Elle parlait de franchise, de cœur, de...

Il en était malade d’avoir encore une fois agit avec tant d’impulsivité pour le résultat catastrophique qu’il contemplait à présent ! Et c’est alors qu’il allait formuler des excuses hésitantes mais sincères qu’elle l’acheva de toute l’étendue de sa franchise désarmante et adorable. Prenant ses mains dans les siennes et les portant vers son visage afin de tenter d’en chasser le flot abondant des larmes qui le noyaient, elle acheva de balbutier des regrets ravageurs pour son mari à présent totalement désarmé par la douceur candide, fragile et éplorée de l’aveux qu’elle faisait de la souffrance qu’il venait de lui infliger...

« Pardonnez-moi… Je vous en supplie. Je serais une bonne épouse, je le promets devant la mère, mais ne me haïssez pas… je ne pourrais pas le supporter. »

Il était entièrement sonné. Comme après un combat perdu ou une quête vaine... Il était tout chaviré des regrets infinis qui le rongeaient à présent et le tétanisaient comme jamais aucune bataille ou aucune armée n’y était parvenue...

Hébété, il la prit dans ses bras et la serra contre lui, dans un premier temps incapable d’articuler le moindre mot de réconfort ! Il la berça doucement, sa tête contre son épaule, ses mains dans  son dos et sur sa nuque, l’invitant à déverser contre son torse et dans son cou tous les sanglots et les larmes qui monteraient encore à l’assaut de sa jolie frimousse et de ses yeux renversants.

Au bout d’un petit moment qu’ils passèrent ainsi, lui la protégeant de tout et surtout de lui-même, et elle repliée sur elle et tout contre lui et contre la peine qu’il venait de lui infliger stupidement, le Noire-Epée se força à balbutier de maladroites mais sincères excuses.

– Ashara ! Pardonnez-moi je vous en prie ! Je ne voulais pas vous offenser ! Je suis stupide ! Je me suis... Il ne  savait pas réellement comment formuler cela car finalement rien ne justifiait qu’il se soit emporté contre elle. – J’ai eu l’impression que vous ne verriez jamais en moi autre chose que tout ce qu’on a pu vous dire sur mon compte ! Je sais que je n’ai pas bonne réputation et que plusieurs lords du Val me méprisent, me craignent ou me haïssent... Mais... Là était le plus dur. Il rassembla ses forces pour se livrer et s’ouvrir à elle comme elle avait eu l’élégance et le courage de le faire avant lui. – Je ne vous connais que depuis peu mais je crois que je suis en train de vous rencontrer réellement depuis hier soir... Et je crois que je suis en train de vous aimer ! Et cela m’a fait peur... Je veux dire... Cela m’aurait tellement peiné que vous m’asseniez encore une de ses tirades toutes faites sur le Sire de Cordial et son entêtement ou sa déraison ! Je me fiche de ce qui peut être dit sur moi par des gens dont je me moque totalement... Mais lorsque ces reproches sont formulés par des personnes auxquelles je tiens, elles sont pour moi comme des lames blessantes, vous comprenez !?

Mais après tout, peu importait qu’elle comprît ou pas ! Rien ne justifiait qu’il soit emporté contre elle puisqu’à présent il savait qu’il l’aimait... Il avait peine à le dire et ne lui avouerait certainement pas maintenant, mais il était évident qu’il était en train de tomber sous le charme de la brune telle qu’elle était véritablement ! Pas celle qu’il se figurait ou qu’il croyait connaître, non ! Celle qu’il tenait dans ses bras ! Celle qui venait de lui ouvrir son cœur et les blessures qu’elle y cachait ! Celle qui s’était donnée à lui la veille au soir ! La véritable Ashara Arryn, bien plus complexe et riche que tout ce qu’il aurait pu imaginer ! Et tellement plus noble et grande aussi !

Il l’éloigna tendrement de lui pour la regarder en face maintenant qu’il était prêt à faire le même pas courageux vers elle qu’elle avait fait vers lui pour que leurs mésententes initiales tombent peu à peu.

– Je n’aurais jamais dû m’emporter ! Et je regrette de vous avoir dit toutes ces choses blessantes pour tenter de vous faire souffrir comme vous veniez de le faire sans savoir ! Au contraire de vous, je l’ai fait pour vous blesser alors que vous, vous ne saviez pas que cela me blesserait... Je regrette tout ce que j’ai dit ! Je ne le pensais pas réellement ! Je vous prie de m’excuser, ma très chère Ashara ! Il insistait avec toute la force que pouvaient contenir ses yeux gris afin qu’elle soit sûre qu’il laissait parler son cœur...

Il s’approcha d’elle à nouveau et lui baisa le front avec toute la tendresse dont il était capable. Il espérait de tout cœur que ses paroles, sans doute maladroites, parviendraient à se frayer un chemin jusqu’à son cœur pour qu’elle croie en lui et lui fasse pleinement confiance désormais...


◊     ◊

Le lendemain, dans le septuaire où tous les seigneurs présents aux Portes de la Lune étaient rassemblés pour écouter la nouvelle Régente et son époux leur livrer la sentence qu’ils avaient retenu à l’encontre de lysa Tully, Ashara parla d’une voix forte et sûre, convaincue du bien-fondé de ce qu’elle avançait et résolue à mettre en œuvre ce qu’elle annonçait devant eux. Ser Brynden Tully avait rallié les Portes de la Lune durant la nuit et écoutait lui aussi attentivement.

« Ser Brynden est ici pour assurer la sécurité de Lady Lysa. En effet, j’ai décidé de la gracier du jugement rendu hier. »  

Le regard froid et métallique du Corbray parcourut l’assistance pour tenter de déceler les éventuels lords réticents à l’annonce de sa femme.

« Calmez vous messieurs, calmez vous. Comprenez que je ne peux pas juger moi-même, et vous pas plus que moi, d’un tel acte, car oui, en plus d’avoir essayé de m’évincer du pouvoir, c’est elle qui a tué son époux ! »  

Elle poursuivit au milieu d’un brouhaha d’incompréhension qui s’amenuisa à mesure qu’elle développait et concluait son exposé des faits. La jeune femme indique que Lady Lysa serait soumise à la Justice du Roi et son cas présenté à Robert Baratheon lui-même ! Elle expliqua ensuite à chacun pourquoi, malgré la douleur qui la tenaillait elle-même et qui les affligeait sans doute eux aussi au sujet de la mort de Lord Jon, elle expliqua pourquoi il était indispensable de faire fi de ses envies de vengeances personnelles afin que le Roi Robert puisse juger lui-même du sort de l’instigatrice de la mort de sa Main...

Lorsqu’elle eut fini, elle se tourna vers Lyonel.

« Mon époux et moi partirons pour Port-Real dès que possible. En attendant que nous soyons de retour, Lord Nestor Royce, gouvernera au nom de Lord Lyonel Arryn, Sire des Eyrié et Défenseur du Val et Gouverneur de l’Est dès que Robert aura retiré ce titre à Ser Jaime Lannister pour le donner à son porteur légitime. Quand à la Porte Sanglante, il appartient désormais à Notre Suzerain  de désigner un nouveau Chevalier de la Porte puisque Ser Brynden ne peut plus s’acquitter de cette charge. »  

Le Corbray, qui avait jusque-là écouté l’intervention de sa femme sans mot dire, crut soudain s’étouffer lorsqu’il entendit Ashara annoncer qu’il gouvernerait désormais sous le nom de Lord Lyonel Arryn... *Lord Lyo... Arryn !? Lord Arryn !? Moi ? Mais a-t-elle perdu la raison ? Je suis tout sauf un Arryn !*, s’étrangla-t-il en tenant pourtant de n’en rien laisser paraître... Il lui fut dès lors impossible de la lâcher du regard, comme s’il craignait désormais qu’à chaque instant une nouvelle énormité sorte de sa bouche de façon aussi soudaine que ce qu’elle venait de « commettre » à l’instant... Lorsqu’elle eut achevé son intervention, il s’approcha d’elle et la prit par le bras pour l’attirer à l’écart... Il était en colère mais, se souvenant parfaitement de sa bévue de la veille, tentait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas laisser déborder toute l’incompréhension mêlée d’agacement qui se débattait en lui. – Mais qu’avez-vous fait !? Qu’avez-vous dit !? Il la fixait, droit dans ses yeux bleus. Pas un seul de ses cils ne bougeait. – Vous avez dit que je gouvernerai sous le nom de Lyonel Arryn ! Votre lapsus est démesuré ! Mais il vit soudain sur son visage qu’il n’en était peut-être rien et que tout ceci n’était peut-être même pas dû à un lapsus... – Qu’avez-vous dit !?, répéta-t-il, interloqué. Il lui lâcha le bras. Il lui semblait à nouveau qu’elle venait de le trahir... Mais cette fois-ci devant tous les principaux lords du Val ! Sans lui laisser le temps de répondre et puisque elle avait elle-même indiqué qu’il devrait nommer un Chevalier de la Porte Sanglante, il vint la rencontre de l’assemblée bruyante de toutes les réactions qui l’agitaient et imposa le silence par sa seule présence face à eux.

– Messieurs ! Fiers Seigneurs du Val ! Il est désormais difficile, après l’amère trahison que mon épouse vient de mettre au jour, d’imaginer Ser Brynden Tully rester en charge de la Porte Sanglante ! Il toisa tout le monde d’un regard rassembleur. – S’il n’est nullement question de remettre ici en cause les qualités martiales ou l’honneur de Ser Brynden, qui a brillamment assumé la charge qui lui avait été confiée jusqu’à ce jour, force est de constater que les liens familiaux qui lient Ser Brynden à celle qui répondra devant le Roi Robert du meurtre de notre regretté Lord Jon sont de nature à remettre en cause la légitimité du Silure à son poste... Ashara Arryn et moi avons décidé qu’il serait démis de sa charge. Et j’ai décidé que celle-ci incomberait désormais à Ser Kendrik Hardyng ! Il se tourna vers son ami pour voir sur son visage l’expression de surprise qui venait d’y apparaître... Il savait qu’il perdait là un compagnon d’aventure et un ami de tous les jours, mais il y avait mûrement réfléchi et si l’administration du Val devait lui revenir par l’entremise du mariage soudain dans lequel il s’était engagé, alors il lui faudrait pouvoir compter sur un homme de confiance et de valeur pour tenir la Porte Sanglante... Et puis, certes, ils seraient quelque peu séparés mais resteraient nécessairement proches et en contacts permanents eu égard aux nouvelles fonctions dont il venait d’investir son ami.
Le Hardyng le regardait d’un air ahuri, incapable de détacher son regard de celui de son ami et Seigneur... – Approchez, Ser Kendrik !, lui ordonna le Noire-Epée... Kendrik s’exécuta, sans mot dire. Un sourire gêné et reconnaissant se dessinant peu à peu sur son visage...

– Je... Merci Lord Corbray, c’est un honneur qui... Je... D’un geste sec et précis le Sire de Cordial lui fit signe de s’agenouiller devant lui. Et d’une voix forte et fière, Lyonel proclama son plus grand ami Chevalier de la Porte Sanglante.

– Ser Kendrik Hardyng ! Devant les Lords du Val ici assemblés et sous les yeux bienveillants de votre bien-aimée suzeraine Ashara Arryn, Régente du Val et descendante des Rois de la Montagne ainsi que ceux de votre Seigneur Suzerain, jures-tu sous le regard des Dieux et des hommes de défendre le Val, ses gens et ses possessions, de protéger et servir son territoire et ses intérêts souverains, d'obéir à tes capitaines, à ton seigneur lige et à ton roi, de te battre courageusement si besoin et d'accomplir toutes les autres tâches qui t'incomberont, si dures ou humbles ou périlleuses qu'elles puissent être ?

Alors qu’il déclamait le serment qui serait désormais celui de son ami Kendrik, Lyonel avait tiré Dame Affliction de son fourreau. L’acier valyrien avait jeté ses reflets noirs et menaçants vers l’assemblée avant de venir déposer, tel son nouveau fardeau, la marque de sa confiance sur les épaules du Chevalier de Hardyng... L’épaule gauche, d’abord, puis la droite, puis le sommet de son crâne alors que Kendrik jurait...

Lyonel tendit alors sa main à son ami pour l’aider à se relever. – Messeigneurs, Ser Kendrik Hardyng, Chevalier de la Porte Sanglante ! Des encouragements et cris de joie percèrent la jonchée d’applaudissements de circonstance.

Le sourire aux lèvres, le Corbray se tourna alors vers son épouse et lui sourit tendrement, comme pour la remercier de tenter de lui faire confiance et pour l’assurer du fait qu’elle pourrait toujours compter sur lui, désormais...
Port Real et les dangers de la Cour et du Donjon Rouge se dessinaient à présent face à eux et il leur faudrait être unis et forts, tous les deux, pour braver les embûches et les périls qui ne manqueraient pas de dévorer leur route sur le chemin de la vérité, de la justice et de la vengeance de la mort de Lord Jon...
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