Année 293 – 2ème lune – semaine 1 – jour 5


A l’époque nous pansions encore nos plaies suite à notre rébellion. Le plus dur avait été fait.

Quelques vassaux me réclamaient de l’aide dans la reconstitution de leurs flottes. D’autres suites aux pertes aux seins de leurs familles avaient besoin de « clarifier » la succession. Et là aussi mon soutien n’était pas négligeable.

Je me prêtais au jeu sans trop y croire. J’ignorais encore si ma propre maison disposait d’un avenir suite à la perte de mes deux garçons. J’étais comme un homme perdu dans le désert mettant juste un pied devant l’autre par simple réflexe.

La journée m’avait paru longue en grande partie à cause de ma déprime. Je m’en voulais tellement. Pas d’avoir suivi mon roi. Il s’agissait là de mon devoir. Mais plutôt d’avoir cru un court instant à notre réussite. Je me pensais plus sage que cela.

Malgré mon abattement je ne renonçais pas à mon heure de lecture avant le coucher. Il s’agissait tout de même de mon dernier plaisir. Il faut croire que c’était déjà trop. Juste le temps de lire quelques pages, et Gernôt vint m’interrompre.

Il s’agissait du dernier né d’une famille noble des conflans. Lorsque j’avais attaqué le navire où il se trouvait, Gernôt était un apprenti-mestre. Pensant que lui saurait traiter mes ouvrages convenables, je me l’étais réservé comme esclave. Bizarre qu’il soit resté à mon service après notre défaite qui l’avait libéré.

Il faut dire aussi que ma demande de rançon auprès de sa famille était restée sans réponse.

Quoiqu’il en soit après tant d’années à mon service il me connaissait suffisamment pour ne pas m’interrompre inutilement.

« Un certain Ragnar Noirmarées demande à vous voir. Ça a l’air important. »

Je connaissais ce jeune capitaine. Il était trop fier pour quémander et suffisamment rusé pour que les raisons de sa venue soient valables voir intéressantes.

« Fais-le rentrer. » Dis-je en refermant à contrecœur mon livre. « Et comme il pleut dehors assures-toi… »

« Qu’il s’essuie bien les pieds avant de rentrer. » Enchaîna Gernôt machinalement, puis s’exécuta.

Je me redressais un peu afin d’être présentable et attendais.

En l'an 289, les fer-nés attaquèrent Salvemer, protégeant le Conflans et la flotte des Lannister protégeant l'ouest des attaques maritimes. Ces deux attaquent provoquèrent la dernière rébellion Greyjoy en date. En une année, Robert Baratheon et Westeros durent faire face à la puissance maritime des îles de fer et à l'expérience guerrière des hommes y habitant. Au bout des un an, les pertes furent si terrible pour les îles de fer, que beaucoup de fer-né ont à la fois développé une rancune tenace envers la stupidité de Balon Greyjoy et un désir de revanche sur le reste des sept couronnes, le roi Baratheon en tête.

Aujourd'hui, les fer-nés pansent leurs nombreuses blessures et se remettent difficilement de cette rébellion stupide. Ragnar, un jeune capitaine de 20 ans qui n'a pas participé à la rébellion en garde pourtant un très mauvais souvenir. Son père étant mort pendant celle-ci et son frère ayant été retenu en otage pendant plusieurs années à Vieilleville, le jeune homme en à garder une profonde amertume et une rancune sans limite envers les Baratheon et les Greyjoy.

En ce jour ou la pluie s'abattait sur les îles de fer. Le jeune Ragnar Noirmarées rendit visite à Lord Rodrik Harloi pour lui informer de sa décision. Cet homme fut la voix de la sagesse que son père n'a pu lui donner. Il fut d'ailleurs d'une grande influence pour ce qui est de ses idées sur l'antique voie. En tant que tel et tout le respect compris qu'il ressentait pour cet homme, il se devait de lui dire ce qu'il avait l'intention de faire dans le courant de la semaine prochaine et d'aborder certain sujet complexe.

En conséquence, Ragnar était parti à bord de son boutre « la mort noir » en fin d'après midi et était parti en direction de l'île d'Harloi, domaine du puissant seigneur du même nom. Il avait bien l'intention d'échanger plusieurs choses avec cet homme. La nuit commençait à tomber et la pluie fit de la lèche à la lune. Des trombes d'eau tombèrent alors que « La mort noir" était presque arrivé à destination.

*Les dieux, quels qu'ils soient, se foutent visiblement de ma gueule... *

En arrivant dans le château de l'homme pour lequel il était venu, il fut accueilli par un mestre.

« Bon sang, j'y crois pas l'ami, tes encore en vie? C'est un record pour un homme venant du Conflans. »

« Que voulez-vous Capitaines Ragnar? »

« Parler à ton maître. Tu crois que j'ai navigué sur l'océan pour me revigorer l'esprit et les sens? »

« Pardonnez-moi capitaine, je vais le prévenir »

Ragnar était certainement l'un des rares fer-nés à ne pas mépriser cet homme. Il était taquin, cela est vrai, néanmoins, ce mestre avait au moins la chance de ne pas être détesté par l'héritier de Noirmarées. Un homme du Conflans, un mestre qui plus est et sur les îles? Avec la haine qu'on les fer-nés en ce moment pour le reste de Westeros? Il n'était pas parti avec son « peuple » quand Robert avait mit la plus grande raclé du siècle à Balon Greyjoy? Ça avait le mérite d'être surprenant. Quand le mestre revint, celui-ci ne pu aligner deux mots.

« Lord Ro... »

« Laisse-moi deviner! Il veut que j'enlève les botes? »

Tout en enlevant ses chaussures, il poursuivit « ah ce vieux renard... lui et ses livres. C'est bon, j'y vais! Souris moi un peu l'ami! » Dit il tout en lui tapant l'épaule. « Je dois être l'un des rares fer-nés ne voulant pas ta mort, arrête de tirer cette tronche! » et il entra.

Il pénétra alors dans une salle relativement vaste. Lord Rodrik était présent, devant un bureau, entourer de livre. Il s'approcha à distance respectable et l'observa un petit instant de ses yeux bleus aciers. Le jeune face à l'ancien, le revanchard face au juste, la fouge de la jeunesse fessait face à la sagesse de l'ancien.

« Lord Rodrik. C'est toujours un plaisir de venir vous rendre visite. » Il baissa les yeux un instant et vit un livre devant Rodrik « Vous étiez entrain de lire comme toujours j'imagine. Votre réputation vous va toujours aussi bien! »

En voyant Ragnar entrer d’un pas décidé, je me dis non sans ironie que Gernôt ressemblait plus à un fer-né que lui. Non pas dans l’apparence bien entendu, mais plutôt dans l’attitude. L’abattement perpétuel de mon serviteur s’accordait mieux à l’air de défaite planant à présent sur nos îles, que le regain d’énergie de mon hôte.

Puis je remarquais les pieds nus de ce dernier. Un excès de zèle ou une taquinerie de la part de Gernôt ? Difficile de savoir avec cet être impénétrable.

Le jeune fer-né me salua dans les formes, puis se permit une remarque sur ma passion.

« Que voulez-vous capitaine Noirmarées ? Ce n’est pas à mon âge que je vais changer mes habitudes. » Répliquais-je sans agressivité.

Beaucoup considérait ma passion comme une perversité étrangère et efféminée. Pour Ragnar c’était différent. Il n’y voyait rien d’autre qu’une excentricité amusante.

A la regarder de plus près la nostalgie s’empara de moi. Il me rappelait mes fils tels que je les avais éduqués solides et malins. Il valait mieux éviter de trop se plonger dans les souvenirs, si je ne voulais pas devenir un vieillard gâteux avant l’âge.

« Allez assieds-vous. » Dis-je avec une soudaine familiarité tout en indiquant un siège.

Les formalités sont nécessaires qu’un temps. Et puis nous nous connaissions suffisamment à présent.

Son père tué et son frère ainé emmené en exil suite à la rébellion, Ragnar avait pris l’habitude faute de mieux de me demander conseil. Je pense qu’il écoutait mes paroles alors. Quant à les retenir j’étais moins sûr.

J’exagère peut-être un peu. Il était parvenu à acquérir un bon navire et un équipage ma foi compétent malgré son jeune âge.

« Alors qu’elles sont les raisons de cette visite tardive ? »

En disant cela je réalisais que s’il se permettait une intrusion à cette heure, l’affaire devait être importante et surtout exigeait une certaine discrétion. Une appréhension m’envahit alors. Il n’avait pas l’intention de faire une bêtise ?

Je pris alors l’air attentif comme lorsqu’il réclamait mes conseils, et attendais ses éclaircissements.

« Que voulez-vous capitaine Noirmarées ? Ce n'est pas à mon âge que je vais changer mes habitudes. »

Il arracha un sourire à Ragnar avec cette réplique. Le jeune homme n'en attendait pas moins de lui. Ce vieux renard était certainement aussi têtu et fier qu'il était réfléchi et sage. C'était un être différent et amusant, du moins, d'un certain point de vue et pour Ragnar c'était une erreur de sous-estimer un être qui affuter son esprit avec les livres comme on affûte une épée avec une pierre. Il regarda l'ancien de son regard bleu acier, comme amuser par la situation, lui le jeune homme qui avait formé une équipe de trois navires des plus respectables, était pied nu. Respect? Stupidité ou faible caractère? Il appartenait à chacun d'en décider, mais s'il l'avait fait, c'était pour le respect qu'il avait envers cet homme, aucun autre n'aurait pu demander cela. Et aller savoir, dans l'avenir, peut-être que ça serait l'inverse qui se produirai, les dieux sont parfois bien surprenant après tout.

« Allez assieds-vous. » Dit-il avec familiarité.

« Avec Plaisir! »

Le jeune homme s'installa confortablement et pendant que le vieil homme poursuivais, il réfléchissait à comment lui annoncer ses décisions et ses opinions. Un choix sage aurait été de laisser parler Rodrik en premier, mais c'était lui qui était venu à sa rencontre. Aussi, il était évident qu'il devait lancer le sujet.

« Alors qu'elles sont les raisons de cette visite tardive ? »

« Vous n'êtes pas censé savoir que je ne suis que l'héritier de Noirmarées et même si mon frère est un être noble, sans moi ou ma soeur Kira... il serait incapable de diriger. C'est un guerrier, pas un Lord... Les îles de fer sont coupables d'avoir suivie le même genre d'homme. Aussi respectable soit il en tant que guerrier, Balon Greyjoy n'est pas fait pour gouverner. »

Il s'arrêta un instant, cherchant à éviter de froisser l'homme devant lui.

« Balon Géryon a provoqué la mort de mon père, de vos fils et de nombreux, très nombreux fer-nés parmi les nobles. Balon Greyjoy est aujourd'hui faible et n'a que peu de soutiens. Les fer-nés lui en veulent. J'ai l'intention de partir des îles de fer avec trois navires. Je sais que vous respectez cet homme Lord Rodrik, mais pensez-vous véritablement que cet être est l'homme qu'il faut au fer-né pour prospérer? »

Ragnar regardait Rodrik d'un air calme et parfaitement conscient de ses propos. Il semblait parfaitement conscient d'aborder un sujet tendu et peut-être même dangereux. Il semblait bien déterminer d'aborder le sujet qu'il avait annoncé. Pour Ragnar, c'était aussi un occasion de véritablement savoir si cet homme qu'il respecte tant par sa sagesse, avait aussi se courage de dire se qu'il pense et de faire se qu'il faut faire.

Ragnar me révéla ses pensées séditieuses sans la moindre fioriture. Cette confiance me toucha je le reconnais.

Mais que cherchait-il en agissant ainsi ?

Ce jeune homme avait du talent. Et parfois cela pouvait parfois être grisant. Y avait-il autre chose derrière ses confidences et l’annonce de son exil volontaire ? Cherchait-il une oreille attentive ou un complice ?

Il était venu seul avec humilité. Quel que soit les raisons de sa venue, je n’encourais aucun risque.

Je me permis donc d’être sincère.

« Balon Greyjoy fut un grand roi. Toutefois il refusa d’admettre que les temps avaient changés. Que nous ne pouvions plus vivre comme avant. Cette erreur nous a coûté tous très cher. Et il y a une leçon à en retenir. C’est que même lorsque la réalité est déplaisante, nous ne pouvons pas l’ignorer.
Balon n’est plus apte à gouverner à présent. Mais notre peuple est faible. Il a besoin d’unité. Et seul le clan Greyjoy peut lui offrir cela.
Je sais qu’à votre âge cela est dur à accepter. Mais nous devons attendre. Asha est prometteuse, et Théon peut-être également. »

Normalement mon discourt aurait dû s’arrêter là. Pourtant je ne pus me retenir d’enchainer.

« Et que comptez-vous faire après votre départ ? Piller au hasard des courants, et oublier qui vous êtes, votre clan, et nos traditions ?»

Nous avions déjà perdu tellement d’hommes de valeur. Et en mon fort intérieur je ne voulais pas que cela se reproduise.

Décidément cette maudite rébellion était comme une plaie purulente rongeant encore et encore la chair.

Ragnar écoutait attentivement l'homme en face de lui. Cet être sage lui parut soudain très optimiste. Comment croire que les Greyjoy encore en vie pouvaient apporter, ou du moins, seraient assez soutenu pour apporter une amélioration pour les fer-nés? Ragnar ne parvenait pas à comprendre cette pensée, mais l'homme en face de lui était sincère. Ce n'était pas comme si il avait véritablement envie d'aller voir d'autre horizon, puisqu'il reviendrait tôt ou tard, du moins il l'espère, à la maison, mais il était clair qu'il ne pensait absolument pas que rester soit une solution pour son peuple.

« Le clan Greyjoy... » Murmura-t-il sur un ton suffisamment fort pour être entendu. Décidément, la jeunesse ne comprenait pas la prudence et la patience sur se débat. Néanmoins, le respect de Ragnar envers cet homme lui permit de très bien recevoir cet avis. Ce qui lui permit de reprendre d'un ton calme et respectueux, mais toujours ampli d'incompréhension.

« Le clan Greyjoy comme vous dites... EST le clan qui nous à mis dans cette situation. Que ça soit Dagon ou Balon Greyjoy, leurs anciennes idées ne font pas de nous un peuple unis et fort. Asha, bien qu'étant talentueuse et méritante... n'est qu'une femme! Soyons francs, si vous et moi nous accepterions le fait de l'avoir pour suzeraine, de nombreux autres lord ne pourraient le supporter et cela nous plongeraient dans une guerre civile. Si cette jeune femme serait effectivement une bonne dirigeante, sa place serait cependant constamment remise en cause par bon nombre de ses vassaux. Il ne peut y avoir de situation plus instable pour les îles de fer.»

Marquant un silence de mort avant de reprendre, Ragnar s'apprêtait à poursuivre son entretien et son discours. Mesurant un instant ses mots et faisant attention à ce qu'il allait dire, son regard d'acier vint alors se plonger dans son interlocuteur. S'il pensait beaucoup de bien d'Asha, c'était tout le contraire des autres Greyjoy qui ne manquerait pas de se battre pour le pouvoir s'ils en avaient l'occasion. Il allait être bien moins positif dans ses prochains propos et cela se voyait. Il poursuivit sur un ton tout aussi respectueux.

« Pour ce qui est de Balon, vous l'avez dit vous-même, il n'est plus apte à gouverner. Victarion n'est qu'une copie davantage guerrière que son grand frère. Euron est un homme sans respect ni honneur et Aeron n'est rien de plus qu'un fanatique avec une barbe qui lui chatouille les pieds. Quant à Theon, c'est une vision bien optimiste de la situation, il représente le seul espoir d'un changement dans le bon sens, mais il peut très bien revenir dans plus de 20 ans et pendant ce temps notre peuple souffre. Vous pouvez présumer d'un retour d'ici peu, mais sa reste un parie qui à énormément de chance d'échouer et même s'il venait à nouveau dans les îles de fer, l'éducation des Stark l'aura changé. Et même si cela serait peut-être une bonne chose, son père ne laisserai jamais un fils de l'antique voie transformer en un homme plus... « Soft » prendre sa suite. Vous voulez attendre? Prendre des risques et être patient en priant? Notre peuple est pauvre, fragile et faible comparer aux époques précédentes. Seriez-vous prêt à attendre aussi longtemps en espérant un espoir très faible de changement? Vous laisseriez notre peuple souffrir du besoin économique et de ressource parce qu'une famille refuse de ne pas suivre l'antique voie et alimente une vision fanatique de celle-ci? Les Greyjoy alimentent notre pauvreté et notre souffrance en alimentant le fanatisme et l'isolationisme. En alimentant celui-ci, il alimente aussi le fossé entre les détracteurs de la religion des Iles de fer et les Fanatiques. Avec tout le respect que j'ai pour vous et votre clan Rodrik. Les Greyjoy ne font que nous diviser pour mieux régner et c'est les îles de fer entière qui en souffrent. Vous êtes prêt à prendre autant de parie risqué et continué de ne pas agir? »

Il laissa un silence. Pour lui les Greyjoy étaient une cause perdue. Seul Asha lui inspirer respect et honneur. Il n'y avait que peu de chance de faire changer d'avis Ragnar sur ce point la. Cependant, l'avis de Rodrik lui était d'une grande importance. On pourrait croire qu'il s'agissait la d'un avis manquant d'objectivité par rapport à la mort de son père... Et pourtant Ragnar avait en tout cas raison sur certains points. Du moins c'est ce qu'il pensait véritablement. Le jeune homme n'était pas un idiot, il savait ce qu'il disait tout comme Rodrik. Le jeune et l'ancien se faisait face sur un sujet bien particulier qu'on retrouver des boutres des capitaines les plus modestes, aux tavernes pleins d'ivrogne en passant par les forteresses des nobles les plus puissants. Les îles de fer devaient de nouveau être unies. C'est ce que Ragnar voulait réussir à faire, réunir de nouveau les îles de fer et les imposaient comme région importante au reste de Westeros. Il poursuivit sur un ton d'une grande franchise.

« Non... non je n'oublierai jamais d'où je viens, mon clan et mon peuple. Je reviendrai un jour. Je reviendrai avec de quoi changer les îles de fer. La politique des Greyjoy est un fléau pour notre région. Je ne peu pas attendre les bras croiser alors que notre peuple se déchire et se détruit pour assurer la suzeraineté d'une maison qui n'a aujourd'hui que très peu de légitimité sur les îles. Je pars parce que rester ici serait de l'inaction et cautionner la destruction de notre terre. Il n'y a que peu de choses que les fer-nés respectent plus ou autant que l'antique voie, c'est la force, la puissance et le courage. Je reviendrai avec tout cela. »

Ses paroles m’inquiétèrent. Mais ce fut surtout la mention haineuse des Greyjoy, qu’il ne put contenir.

Je n’imaginais pas qu’une telle rancœur l’habitait. Pourtant moi aussi les morts de proches m’avaient frappé.

N’était-ce pas la rage, qui s’adressait à moi au lieu de l’homme ?

Une fois de plus je jouais avec lui le rôle du professeur.

« Attendre ne signifie pas forcément rien faire. Cela peut consister à observer, à préparer. D’ailleurs Balon n’a pas voulu le comprendre durant la rébellion. Je lui avais conseillé d’envoyer des éclaireurs avant un assaut massif afin d’évaluer la situation.
Seulement lui aussi préférait l’action. Et agir n’est pas toujours une bonne chose.
D’ailleurs supposons qu’un jeune et talentueux capitaine renverse Balon, et monte sur le trône de grès.
Forcément vu la culture de notre peuple, d’autres vont mettre en cause sa légitimité et tenter de lui ravir la place. Si malgré tout le jeune et talentueux capitaine parvient à se maintenir en place, il n’aura plus rien sur quoi régner. Tout simplement parce que nous ne sommes pas en état de supporter une guerre civile. »

J’y allais fort avec mon allusion. Mais Ragnar me faisait suffisamment confiance. Sinon ses confidences ne seraient pas aller aussi loin.

Une fois de plus je prolongeais mon discourt. Sans doute parce que la situation était différente. Ce n’était plus un gamin me faisant face, mais bel et bien un adulte prenant ses décisions ; choisissant sa destinée.

Je me sentis donc obligé de le traiter en égal, et d’afficher mes propres convictions. D’ailleurs après de telles révélations, il était superflu de se cacher encore des choses.

« Quant à la force, la puissance, et le courage, ils ne suffisent plus. Le monde a changé avec l’unité des sept couronnes.
Maintenant nous ne pouvons plus piller les côtes comme avant. Celui qui nous guidera dans l’avenir devra le comprendre, il devra agir un guerrier et aussi en politicien.
Car cette voie offre de véritables alternatives. Comme le peuple libre, face auxquels les nordiens tous guerriers qu’ils soient, sont allés jusqu’à édifier la plus grande des murailles. Il y a aussi Dorne où Barathéon lui-même n’a jamais osé mettre les pieds tellement la rancœur à son égard y est grande.
Prendre en compte tout cela exige un esprit neuf. Asha étant à la fois une femme et un combattant, est assez particulière pour en détenir un.
De plus elle est le seul membre du clan Greyjoy résidant sur les îles de fer à ne pas être mêlé à notre défaite. Ce qui lui procure un statut spécial auprès du peule.
Le tout est de la guider sur la bonne voie et la soutenir.
Ce à quoi je m’efforce faire. Mais le ferez-vous ? »

Même si je pressentais la réponse, une légère angoisse m’envahit à son attente.

Comme si attendait Ragnar, Rodrik fessait preuve d’une grande sagesse. Malheureusement, il était certain d’une chose, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise situation. Peu importaient les actes de Ragnar ou de Rodrik, aucun des deux ne pouvaient être sûr d’avoir raison et cela Ragnar en était certain. Si Rodrik pensait réellement que sa façon de faire était la meilleur, ça ne veut pas dire que c’était effectivement le cas. Néanmoins, Ragnar était forcé de constater que Rodrik parlait bien et avait raison sur plusieurs points. A tel point que Ragnar y comprit quelque chose de très vrai.

« La sagesse sans action n’est que la passivité, l’action sans la sagesse n’est que stupidité, nous ne sommes que les deux faces d’une même pièce mon ami… »

Marquant un silence, Ragnar réfléchit un instant. Il se devait de mettre certain point au clair.

« Oui je suis d’accord. Un bon chef doit être capable de manier politique et action. Selon vos dires, vous représentez la politique et je représente l’action. Du moins selon vos dires, mais croyez vous que je sois assez stupide pour partir à l’aventure et un jour revenir… seulement par vengeance? Non, je vois notre peuple mourir chaque jour et c‘est cela qui me fait agir. Je ne laisse pas ma haine envers la maison Greyjoy dicter mes actes. »

Ragnar n'aimait pas les Greyjoy et il ne s'en était jamais caché. Tous ceux qui l'avaient côtoyé connaissais sa colère envers Balon Greyjoy, mais il était loin d'être le seul Fer-né dans ce cas. Sa haine et sa rage l'envahissait dès qu'il pensait à Balon Greyjoy, mais Est-ce qu'il en avait perdu toute objectivité pour autant? Ragnar était certain que non, d'ailleurs cette conversation avait avant tout pour sujet l'avenir du peuple résidant sur ces îles au climat si rude. En conséquence, Ragnar crut bon de préciser un détail.

« Je ne souhaite pas le pouvoir, je désire voir mon peuple aussi fier et fort qu'avant... Si nos coutumes sont presque impossibles à anéantir, l'antique voie sera forcé de perdurer dans les îles de fer, mais il faudra surtout la rendre moins aveugle, moins extrême. Je l'ai dit plus tôt, je suis l'action, vous êtes la politique. Un jour je reviendrai avec une force militaire gigantesque, ici de votre côté, vous pouvez faire avancer les choses. Prenez le trône si le coeur vous en dit quand je reviendrai. Je n'en est cure! Je ne veux pas de couronne, je veux le bien de notre peuple, rien de plus, rien de moins et Asha, bien qu'étant une candidate potentielle, ne pourra jamais être la suzeraine des îles de fer sans VOTRE politique et MON action. »

Il marqua de nouveau un silence.


« Je ne sais ce qu'il se passera dans l'avenir, mais je sais une chose... il faut changer cette région. J'espère qu'il s'agit bien d'Asha... ses principaux défaut sont qu'elle est surement trop proche de son père... C'est une femme et elle suit l'antique voie de manière rude... mais elle a un cerveau... pensez vous vraiment qu'Asha est la seul qui puisse aider notre peuple? Quelle soit l'élu? N'y a-t-il personne d'autre? »


Le ton se voulait sur et franc. Ragnar n'était pas du genre à prendre des pincettes avec Rodrik. S'il devait prendre le trône des îles de fer, il le ferait, mais il y avait effectivement Asha. Un choix alternatif, mais serait il capable de faire confiance à cette femme et d'être convaincu par celle-ci le moment venu? Pour l'instant ce n'était pas le cas, mais la jeune femme devenait certainement une solution pour être "sauver" du trône.



[HRP Sorry pour l'attente ^^]

« Mon ami ». Ce genre d’épanchement était rare par chez nous. Ce terme me fit réaliser l’imminence de son départ. Il avait choisi sa voie.

Plusieurs questions s’entrechoquaient dans ma tête. Dans quel état allait-il revenir ? Allait-il même revenir ? Et s’il parvenait au degré de puissance voulu, cela ne lui monterait-il pas à la tête ? Comme son clan s'en sortirait-il sans lui ?

Encore des éléments à ajouter à l’incertitude de l’avenir des îles de fer. Au moins si je me référais à ses paroles, Ragnar ne me considérerait jamais comme un ennemi.

Étais-je donc condamné à survivre et contempler l’appauvrissement de notre nation ? Au moins l'imbécile fonçant tête baisser et préférant mourir avec honneur ne connaissait ce type de problème.

Finalement mes bouquins m'étaient peut-être néfaste. A trop réfléchir, on comprend trop. Dommage l'ignorance si reposante, ne soit désormais interdite.

« Elle peut redresser notre nation, mais pas seule. Elle est encore en gestation. Certains la pousse dans la bonne direction et d’autres non. Nous verrons, bien qui elle écoutera. Et puis il reste une autre possibilité. »

Mes explications étaient indirectes, mais Ragnar devait être apte à les comprendre.

« Quant à moi je tomberais bien vite du trône, même si je parvenais à m’y assoir. Moi aussi je suis marqué par notre défaite, et plus tout jeune. Sans oublier mes excentricités, qui passent difficilement aux yeux du peuple. »

Si alliance il devait avoir entre nous comme Ragnar le proposait, je préférais prendre les devants. Contrairement à ce qu’il croyait, je ne savais pas qu’attendre.

Ce jeune capitaine pouvait être tout aussi bien un atout qu’un désastre. Il fallait donc conserver autant que possible un contrôle sur lui.

Je me levais alors en direction d’un de mes rayonnages.

« Au fait où comptez-vous vous diriger ? Vers Essos je suppose ? »

Les paroles de Rodrik ne parvenaient pas à satisfaire Ragnar. Il voulait plus que du peut-être, plus que du « nous verrons » et plus que du "l'avenir nous le dira". Il ne voulait pas laisser les choix et action des autres dicter sa vie. Rodrik misait sur quelque chose d'incertain concernant Asha et l'incertitude ne suffisait pas à Ragnar. Sa décision était maintenant prise, plus rien de ce que pourrait dire le maître de l'île d'Harloi ne pourrait l'empêcher. Il semblait maintenant plus déterminer que jamais. Il ne restait plus qu'à savoir les différentes possibilités qui s'offraient au futur amiral des pirates quand celui-ci reviendrait à sa patrie.

"Asha... Nous verrons... vous attendez sur une « possibilité », mais si elle choisit la voie de son père, que ferez-vous alors?"

*une autre possibilité?* pensa ensuite Ragnar. Rodrik faisait tout de manière subtil pour que le jeune capitaine reste à la maison ou pour le construire. Les deux admettaient qu'ils ne pouvaient prendre le trône des îles, mais qu'il y avait une autre solution. L'un ne voulait pas psychologiquement, l'autre politiquement parlant. Un seul pouvait vraiment changer d'avis à ce sujet et Ragnar commençait à entrevoir le fait que si Asha n'allait pas dans la bonne direction, seul la dernière possibilité ou Ragnar pouvaient endosser ce rôle. Le sacrifice de devoir diriger serait certainement la direction de Ragnar si c'était la seul solution.

Ragnar n'était peut-être pas un être aussi subtil que Rodrik, mais il ne pensait pas que c'était lui dont parler Rodrik. Si c'était le cas, il était alors trop aveugler par le fait de ne pas vouloir les îles de fer pour s'en rendre compte. Ou alors, attendait il de voir ce que Ragnar deviendrait tout comme il attendait pour Asha? Les trois derniers mots de Lord Harloi déstabilisèrent une fraction de secondes Ragnar. Quoi qu'il en soit, Lord Harloi devait penser que Ragnar était à la fois apte à comprendre et digne de le savoir pour qu'il lui avoue cette possibilité. Il était vrai qu'un homme comme lui conserverait difficilement le trône, mais son esprit vif et avisé ferait de lui un des alliés les plus importants de toute personne souhaitant accéder au trône.

« Oui vous avez sans doute raison, mais stupide serait celui qui ne voudrait pas de vous comme conseiller. «

Puis lord Rodrik aborda le sujet de la destination du jeune Noir marées. *ou irai-je...* Ragnar n'avait jamais eu de raison de douter de Rodrik. Il pouvait donc certainement lui dire. A cet instant, Ragnar espéra au plus profond de lui d'avoir très bien choisi son ami. Il aurait été bien triste qu'à peine partit de chez lui, Balon sache déjà qu'un moustique tenterait un jour de revenir en tant que tigre. Il répondit alors en souriant comme s'il s'agissait d'un jeu. Rien ne l'empêcherait d'arriver à ses objectifs.

« Oui Essos, c'est grand et riche en possibilité, les cités libres ou les îles d'été, les degrés de pierre, Yi-Ti ou même encore plus loin à l'est! C'est un monde vaste, bien plus vaste que le simple continent de Westeros ou tous ici semble croire que les sept couronnes sont le centre du monde... vous parliez de politique tout à l'heure, je préfère commencer par Essos. Il y a de bien meilleur base à y construire.»

Essos, en plus des très nombreuses possibilités qu'offraient cette zone, il s'agissait aussi d'un monde presque infini aux yeux de Ragnar. Un monde plein de liberté et le jeune capitaine avait de toute façon très envie de voyager dans ces eaux qui lui étaient inconnus pour certaine.

Ragnar émettait toujours des doutes sur Asha. Je ne pouvais pas le lui reprocher, puisque c’était également mon cas.

Le jeune capitaine me voyait bien en conseiller. Encore une pensée que nous partagions. Il n’y avait qu’ainsi que je pouvais faire utiliser mon savoir acquit si honteuse selon mes compatriotes.

Quoique mon seul conseil, mon conseil important, celui donner à Balon avant le début de la rébellion, avait été ignoré.

Etait-ce ma faute ? Cette question me hantait toujours.

Nous étions aussi d’accord au sujet de l’antique voie. Pourquoi nous encombrions de cette partie de notre héritage ? Pourtant il suffisait qu’un enfant ait la moindre malformation, pour que son père en personne le jette à la mer.

Entendre les projets d’aventure de Ragnar me redonna le sourire. Ha l’énergie de la jeunesse !

« Je connais Essos. » Dis-je avec un peu de joie dans la voix. « Enfin ses navires marchands surtout. Il est vrai qu’il y a de quoi faire. Mais un peu de préparation n’est jamais superflu. »

Je sortis l’ouvrage prévu et l’apportais à mon hôte.

« Chroniques d’Essos. » Annonçais-je. « Ce livre n’a pas été écrit par un quelconque mestre n’y ayant jamais mis les pieds. C’est une traduction compilant divers écrits de là-bas. Il date un peu, mais il peut encore être utile. Tâchez d’en faire bonne usage. »

Donner un de mes livres ! Moi aussi je m’attendrissais ? Mais non c’était pour m’assurer qu’il ne m’oublie pas en tant qu’ami…. peut-être.

« Je connais Essos. » Dis-il « Enfin ses navires marchands surtout... »

Cette remarque du bouquineur arracha un petit rire et fit apparaître un sourire amusé sur le visage de Ragnar. Les fer-nés connaissaient à la perfection les navires des autres, mais pas forcément les continents d'où les « autres » venaient. Est-ce parce que les fer-nés tapaient souvent d'abord et parler ensuite? Ragnar ne saurait le dire, du moins de manière ironique, mais il y avait certainement un lien entre une hache dans les dents et l'incapacité de communiquer par la suite.

« ...un peu de préparation n'est jamais superflu. »

Il tournât alors le dos à Ragnar et se dirigea vers sa bibliothèque pour en tirer un livre. Quel genre de livre? Durant tous les entretiens passaient que les deux hommes avaient déjà eu, ils leur étaient effectivement déjà arrivé de parler de livre et du monde, mais jamais il n'avait pris de livre pendant leur conversation *qu'a t'il derrière la tête * se demanda Ragnar.

« Chroniques d’Essos. Ce livre n’a pas été écrit par un quelconque mestre n’y ayant jamais mis les pieds. C’est une traduction compilant divers écrits de là-bas. Il date un peu, mais il peut encore être utile. Tâchez d’en faire bonne usage. »

Il lui offrait un livre... Si d'habitude un livre ne le déranger pas, bien qu'il n'en lise pas souvent, le fait que ça soit Rodrik alias le bouquineur maniaque de sa bibliothèque qui lui tende cet ouvrage surpris profondément Ragnar. Il le regarda avec de grands yeux comme abasourdi par l'offre de Lord Harloi. Il prit alors respectueusement le livre dans ses mains avant de poursuivre.

« Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça. Je sais l'importance qu'on les livres pour vous, aussi j'en prendrai grand soin et je vous remercie de me le confier » il se tut un instant observant l'ouvrage qu'il tenait alors entre ses mains. « Je vous fais le serment de vous le rendre à mon retour. Je vous le rendrai avant que ma derrière heure ne soit venu mon ami »

Il était temps pour le jeune homme de plier bagage. Trois équipages attendaient le retour du capitaine pour faire voile. Tous étaient impatients de quitter les tristes et sanglants rivages des îles de fer pour les richesses du monde. A cet instant, Ragnar ne fut pas très à l'aise. Il prit soudain conscience que toutes personnes qu'il respectait ou appréciait, aller longtemps être absent de sa vie. Ses frères, ses sœurs ou Rodrik, tous sans exception n'allait pas le revoir avant longtemps. Ragnar ne faisait pas dans le sentimentalisme, aussi, il ne montra ni tristesse.

« Lord Rodrik... je vous remercie de m'avoir reçu avec toujours autant d'écoute. Vous êtes toujours un bon interlocuteur et un ami. Mon équipage m'attend maintenant. Je pense qu'il est grand temps de se dire au revoir, vous m'avez éclairé, puisse votre sagesse éclairer de sa lumière les îles de fer »

Il baissa la tête en signe de respect. Il partait et cela personne ne pouvait l'en empêcher. Rodrik serait peut-être déçu du choix du jeune homme, mais il c'était visiblement déjà faite à cette idée compte tenu du cadeau du Harloi. Le jeune Ragnar, d'ordinaire provocateur, mal poli et rusé avait un interlocuteur à sa hauteur qui avait fait surgir des profondeurs de l'âme du jeune homme, un être respectueux et conscient de ses actes. Il se passerait certainement beaucoup de temps avant que Ragnar de rencontre une personne de la trempe du Harloi. Un homme qui force le respect, ne serait ce que par ses choix qui on souvent été contre l'avis général des fer-nés et pour faire ce choix et s'y tenir contre tempête et ouragan, il fallait de la grandeur et seul la grandeur pouvait montrer un Ragnar respectueux.

Ragnar reçut mon présent avec beaucoup d’égard. Il était un des rares sur ces îles à en saisir l’importance. C’est sans doute pourquoi je l’appréciais. Tant d’autres n’y auraient sans doute vu qu’une confirmation des soupçons de pédérastie pesant sur ma personne.

« Je n’en doute pas, un seul instant. » Répliquais-je à sa promesse de restitution.

Je n’avais pu trop envie de parler. Le principal avait été dit. Nos routes divergeaient. Ce qui était somme toute naturelle bien que rageant. Nous avions bien besoin de sang neuf sur nos îles, de sang réellement neuf. Pas comme cette Glenhild incapable de voir au-delà de la pointe de son épée et qui se rapprochait trop de ma nièce à mon goût.

« Au revoir mon ami. » Dis-je à mon tour avant qu’il ne parte.

Il n’était pas le seul à partir à l’aventure, si l’on songeait au Choucas. A la différence que je ne souhaitais pas le retour de ce dernier.

Mes vieilles épaules s’affaissèrent. Il me fallait à présent songer aux conséquences de ce départ.

Comment notre roi allait-il le prendre ? Comme un affront, une désertion ? Et qui allait devoir lui glisser un mot à l’oreille afin de le calmer ?

Conseiller, tu parlais d’un statut. C’était sans doute le plus ingrat, qui soit. Toujours dans l’ombre à ne jamais profiter pleinement des victoires. Par contre les défaites nous les subissions pleinement.

Gernôt fidèle à lui-même anticipa mes désirs en pénétrant dans la pièce.

« Vous n'avez besoin de rien, mon seigneur ? »

« Si il faut enlever les chroniques d’Essos de la liste de la bibliothèque. »

Bien que d’une nature stoïque, un brin d’étonnement traversa mon serviteur.

« Je m’en charge immédiatement mon seigneur. »

Quant à moi, je repris ma place et mon ouvrage. Une nuit semblable à tant d’autres à venir m’attendait. Si j’avais eu l’âge de Ragnar l’aurais-je accompagné ? Difficile à dire.