Ces derniers jours étaient plutôt calmes à Winterfell. Bien trop calme pour nous, les plus jeunes enfants de la famille Stark. Même Arya, qui était bien plus peste que moi se tenait à peu près tranquille. Où était passée l’animation à Winterfell ? J’allais devoir remédier à ça !

Il était tard, minuit passé certainement. Et pourtant je n’arrivais pas à dormir. C’est assez inhabituel sachant que je m’endormais toujours comme une masse. Mais c’est à croire que l’inactivité de ces derniers jours me tenait éveillé. Robb et Jon étant très occupés, j’avais même loupé quelques uns de mes entrainements quotidiens.

Soudainement, je me redressais dans mon lit, totalement réveillé, un grand sourire aux lèvres. J’avais une idée. Il était temps de donner l’animation. Ricanant comme un petit diablotin, j’attachais mon drap à d’autres draps que j’avais déniché dans mon placard pour faire une corde. J’ouvris la fenêtre et attachait ma corde improvisée aux barreaux, la faisant pendouiller dans le vide. En me penchant sur le rebord de la fenêtre, je pouvais voir que la corde était suffisamment longue, mais pas assez pour toucher la terre ferme. Mais bon, arrivé en bout de corde, je pourrais sauter, ce n’était pas non plus très haut. Mon plan était juste parfait. Complètement stupide, mais que voulez vous, les enfants s’amusent de rien.

Après m’être habillé, j’enfilais mes chaussures puis quittais la chambre. Traversant les sombres couloirs de la demeure des Stark, j’allais jusqu’en cuisines pour préparer moi-même une purée de pomme de terre. Oh non, je n’étais pas pris d’une petite faim. Grimaçant, je pris la purée à main nue pour la cacher dans un petit sac que j’avais pris avec moi. Maintenant, il ne me restait plus qu’à trouver ma cible. Père ? Impossible, sa chambre étant trop bien gardée. Et puis, il me tuerait. Sansa ? C’était plus que tentant, mais à coup sur, elle le répéterait à Père. Robb ? Oh non, je n’avais pas le cœur de lui faire ça. Il peut remercier la trop grande affection que j’éprouve pour lui. Arya ? Se serait vraiment très drôle, mais soyons honnête, Arya, il vaut mieux l’avoir dans son camp plutôt qu’en adversaire. J’avais bien trop peur des représailles. Rickon ? Trop jeune pour qu’il soit ma cible. C’est donc le plus naturellement du monde que je me dirigeais vers la chambre de Jon Snow, mon cher frère adoré ! Oui, mais qui aime bien, châtie bien !

J’ouvris doucement la porte de la chambre de Snow, ce qui ne l’empêcha pas de grincer. Celui-ci se réveilla directement, à croire qu’il avait le sommeil léger. Il paru rassuré en voyant que ce n’était que moi. Grave erreur grand frère, c’est pourtant toi qui me l’a apprit, ne jamais baisser sa garde. Je grimpais sur son lit, avec une petite moue de pur tristesse, et même les yeux remplis de larmes. Je me frottais d’ailleurs les yeux en reniflant pour faire plus crédible.

« Jon … J’ai fais un cauchemar … »

Je tendis les bras vers lui, avant d’en profiter pour attraper la purée de pomme de terre dans mon petit sac et lui étaler à la figure en riant. N’attendant certainement pas de voir sa réaction, je pris mes jambes à mon cou, courant à toute allure dans ma chambre. Après avoir bloqué la porte avec un meuble, je grimpais sur le rebord de la fenêtre, avant de me hisser sur la corde et de descendre prudemment, mains sur la corde, pieds contre les murs du château. Et finalement, arrivé à destination je sautais pour rejoindre le sol. Ma course n’était pas terminée. Je rentrais de nouveau dans la demeure et parti me réfugier dans la chambre d’Arya. J’avais bien penser à me cacher dans la forêt, mais si je tombais sur un sanglier j’aurais l’air bien bête. Et puis si Père apprenait que je faisais des balades nocturnes …. Quoi qu’il en soit, je venais de réveiller ma sœur en plein milieu de la nuit, en entrant comme un hystérique dans sa chambre !

« A l’aiiiiide !!!! Oh Arya pousse toi ! »

Je poussais doucement Arya pour qu’elle me fasse de la place à côté d’elle, ayant l’intention de me cacher dans les couvertures, ne lui laissant même pas le temps de réaliser ce qu’il se passait. Mais finalement, je préférais me cacher dessous son lit, c’était plus sur et moins voyant.




Pendant la nuit, j’étais finalement remonté sur le lit d’Arya, le sol n’était pas très confortable. Il était assez tôt dans la mâtiné, et dans mon profond sommeil, je n’entendis pas la porte de la chambre de ma sœur s’ouvrir discrètement. Erreur fatale ! Jon, seau d’eau à la main, sourit avant de nous verser le contenu dessus. Je me réveillais en sursautant, trempé de la tête aux pieds, Arya avait prit aussi. Et par ma faute. Juste le temps de croiser le regard de ma sœur, je compris que les représailles allaient faire mal. Après tout, elle venait aussi de prendre pour moi. Ne cherchant pas à comprendre plus loin, encore une fois, je pris mes jambes à mon cou, entendant tout de même Jon éclater de rire ! Tseuh, il m’avait eu là ! Il avait gagné une bataille … mais pas la guerre !

Petit problème au passage, c’est que je ne pouvais plus accéder à ma chambre, puisque j’avais bloqué la porte de l’intérieur avec un meuble, et que la corde étant trop courte, je n’arrivais pas à sauter assez haut pour la chopper, de l’extérieur. D’ailleurs, Père regardait d’un air perplexe la corde qui pendait à l’extérieur du château, attachée aux barreaux de ma fenêtre ouverte ! Il devait certainement se demander ce que j’avais encore fabriqué. Ce à quoi je répondis en passant devant lui :

« Ce n’est pas moi, c’est Arya. »

Accusée à tort certes, mais heureux sont les ignorants. Puis en allant prendre le petit déjeuné –parce que oui, j’avais faim- Jon me sourit en me demandant depuis quand je prenais ma douche habillé. Je lui tirais la langue avant d’aller me plaindre vers Robb et de l’amadouer pour qu’il s’occupe de débloquer ma porte. Je ne pouvais m’empêcher de jeter au passage des petits bouts de pains à Jon, surveillant Arya du coin de l’œil, mais son regard malicieux ne me trompait pas. Elle préparait sa vengeance. Prenant les devants, je finis rapidement mon petit déjeuné avant de partir vadrouiller sur les toits de Winterfell, évitant ma sœur comme la peste, bien que je me doutais qu’elle allait finir par me tomber dessus.

La mâtiné arrivant à son terme, je partis me cacher dans l’écurie. Je m’occupais en lisant un livre sur la chevalerie et les dragons.

C'était une noire nuit d'encre. Une nuit comme toute les autres depuis des semaines. Cela faisait une éternité que Winterfell était d'un ennui mortel. Pas d'évèeement sur la place publique, pas de rencontre importantes, pas de visiteurs... Arya en avait marre de broder, d'apprendre à danser et chanter. Elle avait un pas de danse horrible, et une voix en écorcher des typans. Sans blagues! On préfèrerait lui arracher les cordes vocales plutôt que de l'entendre chanter. Bien qu'Arya faisait exprès pour chanter tel un coq...

Arya s'était endormie ce soir là avec l'espoir que les jours à venir seraient beaucoup plus intéressants. Peut-être le lendemain elle allait amener Nymeria faire une petite promenade. Peut-être allaient-elle trouver des choses intéressante dans le bois entourant Winterfell. La jeune Stark s'assoupit en pensant à la probable aventure qu'elle allait entamer avec sa louve dès le lever du soleil.

Son sommeil sans rêves et douillet fut interrompue par Bran qui hurlait d'une manière hystérique è travers sa chambre. Arya se réveilla difficilement. Mais qu'est-ce qui pouvait bien lui prendre? La lumière du couloir qui entrait dans sa chambre l'aveuglait. Elle mit un bras devant ses yeux mi-clos puis se retourna vers Bran.

« A l’aiiiiide !!!! Oh Arya pousse toi ! »

Son frère courait vers elle et sauta presque dans son lit puis la poussa doucement pour qu'il lui laisse de la place. N'étant nullement réveillée, Arya ne s'interposa pas et laissa de la place à Bran dans son lit. Elle ne s'occupa même pas de sa présence et retrouva sommeil dès que sa tête eut contact avec l'oreiller. Elle lui demanderait ce qu'il voudrait le lendemain matin.


Le lendemain matin, Arya ne se réveilla pas au chant du coq, pas celui de Sansa non plus ou au son grave de la voix de Lord Stark qui toquait à sa porte. Elle fut réveillée à la douche froide, gracieuseté de Jon Snow. Le froid la foudroya sur place. Jon riait alors que Bran semblait ne pas trop apprécier. Arya devina qu'il avait du faire un coup quelconque à Snow pour qu'il ait agi de la sorte. Arya ne pouvait s'empêcher de froncer les sourcil à voir son frère rire de la sorte.

Ned Stark passa devant la chambre d'Arya et dvisagea ses enfants d'un air interrogateur. Pour rassurer ses doutes, Bran dit tout bonnement, en grand élan fraternel:

« Ce n’est pas moi, c’est Arya. »

Arya, choquée, jeta un regard suppliant à son père. Elle n'avait rien fait! Elle se retourna vers Bran et lui lança un regard noir.*Je vais me venger, Bran!* Durant le déjeuner, où Bran prenait plaisir à lancer des miettes de pain à Snow, Arya mijotait son plan diabolique. Que pourrait-elle faire pour lui rendre la pareille? Elle y pensa durant le repas. Une fois terminée, elle sortit de table puis se réfugia dans sa chambre (son quartier général) pour faire un remue-méninge.

Nymeria, sage comme une image, était qassise devant le lit de sa maîtresse. Elle attendait gentiment qu'elle lui impose des directives. Arya entendit les pas de Bran à l'extérieur et se rendit à la fenêtre. Un livre à la main, il allait, fidèle à son habitude, lire dans l'écurie. Un éclair de génie foudroya Arya. Ce serait dans l'écurie que naîtrait sa vengeance.

La jeune Stark se faufila dans l'écurie en compagnie de sa louve. Elle avait demandée à Nymeria de vérifier tout les faits et gestes de Bran. Avec un saut de boue qu'elle avait ramassée près des bois, Arya était montée sur les poutres qui soutenait le plafond de paille et s'était glissé avec tant bien que de mal jusqu'au dessus de Bran. Il était difficile de se mouvoir en compagnie d'un sot lourd mais, miraculeusement, rien de malheureux ne se produisit. Bran était toujorus plongé dans ses histoires de chevalier et de dragons.

Arya s'assied sur la poutre le plus silencieusement possible puis Nymeria la suivit. *Non!* pensait Arya. *Il ne faut pas qu'il te voit!* Son plan allait tomber à l'eau. Dès que Bran s'aperçut de la présence de la louve, Arya se dépêcha de verser son sot de boue sur lui.

Ah, comme la vengeance était douce. Son frère était souillé de boue et elle riait à gorge déployée. C'était le prix à payer. On ne réveille pas une guerrière par une douche froide!

― Riras bien qui rira le dernier!

La pire erreur était sans doute de baisser sa garde lorsqu’une menace nous pesait sur les épaules. Dans le cas présent, la menace portait le doux nom d’Arya. Ayant passé la mâtiné à fuir la jeune LADY, j’avais eu la folie de croire qu’elle m’aurait oublié, du moins pour la journée. C’est donc naturellement, que comme chaque jour, j’avais rejoins l’écurie pour lire tranquillement, m’enfermant dans ce monde fantastique et imaginaire. Ah les dragons, qu’est-ce que j’aurais aimé en voir. Malheureusement, ils n’existaient plus. Dommage.

Lorsque je lisais, j’avais l’impression d’être dans le bouquin, de vivre ces aventures auprès des héros. Parfois, il m’arrivait d’imaginer mes frères à la place de ces dits héros, ou même père …. Et reconnaissons le, Arya aussi avait assez de détermination et de caractère pour devenir comme ces héros des légendes. Oui, elle avait même plus de chances que moi, même si ça me coutait de le reconnaitre.

Bien que moi-même, je pouvais parfois prendre le rôle du petit diablotin, Arya restait tout de même un peu trop sauvage à mon goût. Parfois je me demandais si on ne l’avait pas adopté au delà du mur, parmi les sauvageons. Mais non, on était définitivement bien frères et sœurs, le même esprit puéril lorsqu’il s’agit de petite vengeance personnelle.

Perdus dans mes pensées sur le comportement de ma sœur, je fis l’erreur de baisser ma garde. Stupide Bran ! Jamais Arya ne m’aurait laissé tranquille alors qu’elle avait eu un réveil humide et glacial par ma faute, sans oublier le fait que je l’ai accusé de mes propres bêtises devant Père. Ce n’est pas de ma faute si Arya était la coupable idéal !

Soudainement, du bruit attira mon attention, m’arrachant à ma lecture et mes pensées qui partaient bien loin. Relevant la tête, je remarquais tout de suite Nymeria, la louve de ma sœur. Je fronçais les sourcils, mettant quelques secondes pour comprendre ce qu’il se passait. Hein ? Que, quoi ? Mais …. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Arya l’avait perdu de vue ? …. Ah moins que …. Ah moins que ….

« Oh non …. »

Et si ! PLOUF ! La boue dégoulinait sur mes cheveux, recouvrant aussi mon visage, mon nez attiré dans une forte odeur qui me donnait l’espace de quelques instants envie de vomir. Je restais stoïque, avec une grimace de pur dégout, figé sur place. Non … Non ? Elle n’avait tout de même pas osé faire ça ? Si ? Et pourtant, c’était bien ça ! Arya, installée sur la poutre au dessus de moi riait à gorge déployée, fière de sa vengeance. Le seau était tombé sur le sol, avec un petit reste de boue. Petit, car tout le contenu gisait sur moi, mes cheveux poisseux, abimés et dégoutant, le visage sale, encore humide, des filets de boue dégoulinant sur mes vêtements.

Gardant un calme olympien, et là franchement, j’étais fier de mon self contrôle, j’essayais d’enlever la boue de mon visage et aussi de me frotter les yeux, mais je ne faisais qu’étaler la boue alors que ma frangine continuait de rires aux éclats.

« Tu vas tomber à force de rire ainsi … »

Malgré le calme de mes paroles, je cherchais déjà une idée de vengeance, mes neurones en surchauffe. Trouvé ! Je secouais la poutre pour provoquer la chute d’Arya sur le sol, qui à force de rire, ne pouvait garder une position stable. Profitant de l’effet de surprise, je saisis une pelle qui était coincé dans le gros tat de paille à côté de moi, pour ouvrir l’enclos d’un cheval. Cette idée était complètement dégoutante, mais c’était une punition bien méritée. D’un geste vif, précis et rapide, je passais la pelle dans la terre, pour ramasser un bon crottin de cheval encore tout frais. Tout aussi rapidement, alors qu’Arya se relevait, POUF je lui jetais les excréments du cheval sur le visage de ma sœur, avant de bondir vers elle et de lui étaler au visage avec une grimace machiavélique. Je reculais avant de la pointer du doigt et de rire à mon tour sans m’arrêter en tapant des pieds, sautant sur place.

« Ahahahahahaha !!!!!! Alors, tu disais ?! »

Sachant que j’avais signé mon arrêt de mort, je me retournais vivement pour partir en courant de la grange, m’enfuyant dans Winterfell, alors que les villageois s’écartaient à mon passage, dégoutés par la forte odeur et par mon accoutrement, ne voulant pas être sali par la boue. Gardant toutes les chances de mon côté, j’entrepris de grimper sur les plus hauts murs de Winterfell, voyageant de toits en toits, murs en murs, fenêtres en fenêtres. C’est grâce à mon cours d’escalade improvisé que je réussis à rejoindre ma chambre, passant par la fenêtre encore ouverte. Je bloquais la porte en soulevant mon lit pour le mettre devant, puis idem pour la fenêtre en barrant l’accès avec mon placard.

Mais Arya était loin d’être stupide, je me doutais qu’elle arriverait bien à trouver un moyen d’ouvrir la porte et faire tomber le lit. Avec des puissants bras pour l’aider, comme ceux d’Hodor par exemple, ou quelqu’un d’autre. Je devais donc m’armer pour me défendre ! Bien !!

J’ouvris un coffre en bois où étaient rassemblés tous mes « trésors », à savoir des livres, des anciens parchemins, et autres babioles, mais surtout, mon trophée : un lance-pierre !! Que j’avais d’ailleurs fabriqué moi-même ! Ma propre machine de guerre ! Bon le problème, c’est que je n’avais pas de pierres, c’est quelque peu problématique ! Je continuais de farfouiller dans mon coffre pour sortir des petits os, une maquette squelettique d’un dragon. Bon je culpabilisais un peu, mes frères avaient passés beaucoup de temps dessus pour la réaliser et me l’offrir. Mais bon, c’était une question de survie !!! Je rassemblais les morceaux d’os dans mon sac et brandis mon lance-pierre vers ma porte de chambre, prêt à lancer le premier assaut dès que la porte s’ouvrirait.

Ce qui ne tarda pas à arriver. Un bruit sourd retentit, ma porte s’ouvrit avec grand fracas, comme si on l’avait poussé en mettant le plus de force possible. Mon lit tomba sur le sol. Je n’attendis même pas de voir qui était devant ma porte, rapide comme l’éclair, je lançais le premier os, m’armant du deuxième.

Arya était foudroyée sur place. Bran venait de la faire tomber et avant qu'elle n'ait pu prendre conscience de ce qui se passait une fois levée, son frère venait de lui lancer de l'excrément de cheval! Une colère noire s'empara d'elle. Arya ne put partir à la course que Bran avait disparu. Ce petit diable venait de signer son arrêt de mort. Arya fulminait. Sa vengeance n'allait pas être douce, cette fois-ci.

La jeune fille ne prit même pas quelques secondes pour essuyer son visage. Malgré la puanteur, Arya prenait ces tâches comme des tatouages de guerre! Bran allait se souvenir longtemps de se jour. Elle appela Nymeria et lui dit à la hâte:

― Trouve-moi Fantôme! Il me faut Jon! VITE!

La louve ne se fit pas prier et s'éclipsa hors de l'écurie en deuxième vitesse. Arya sortit par l'Arrière en tentant de retrouver la trace de Bran. Il y avait de la boue partout dans les rues de Winterfell, mais Arya attendait Jon. Elle resta sur le bord de la porte de l'écurie et vit quelques minutes plus tard Fantôme et Nymeria. Jon ne les suivit pas très loin derrière, qui, une fois qu'il ait remarqué la substance immonde qui couvrait le visage de sa soeur adorée, s'est mis à courir dans sa direction.

Il n'eut même pas le temps de poser la question fatidique qu'Arya répondit:

― C'est Bran! C'est ce diable de Bran qui m'a lancée ça au visage! Il faut que tu m'aides à le retrouver, Jon! Je suis certain qu'il s'est réfugié dans le château.

Arya vit le doute s'installer chez Jon mais celui-ci fut rapidement chassé en voyant le visage de sa soeur. Il entreprit de nettoyer le visage d'Arya, lui disant que si jamais Lady Stark la voyais dans un tel état, elle allait la chicanée pour la vie.

― Laisse faire, ma mère, il faut attrapper Bran!

Le château. Arya et Jon parcouraient le château de Winterfell à la recherche de pas boueux. Arya courait partout dans le château en compagnie de Jon, et les dieux savaient comment elle attirait l'attention, autant par l'odeur que par le boucan qu'elle et son quasi-frère provoquaient dans les couloirs. Arya n'avait qu'une idée en tête: SE VENGER. Les pistes boueuses s'estompaient dans le couloir des chambres.

La jeune fille n'eut pas besoin de penser beaucoup; Bran se cachait dans sa chambre. Arya s'acharna sur la poignée de porte mais celle ci était bloquée par quelque chose. Un meuble? De toute manière, Arya ne pouvait pas défoncer la porte.

― Il a bloqué sa porte!

C'était pour cette raison qu'elle avait besoin de Jon. Beaucoup plus fort qu'elle, il réussit sans problème à ouvrir la porte. Mais Bran s'était préparée... Jon reçu un os dans le front, gracieuseté du lance-pierre de Bran. Arya se plaça à ses côtés et reçut à son tour un os, mais dans le visage. C'était la goutte qui faisait déborder le vase. Arya se jeta sur Bran et commença à se battre. Ce fut une partie de tirage de cheveux et de riposte mais avant que quelqu'un ne se fasse mal, une voix grave rententit dans la chambre.

Ce n'était pas celle de Jon. Ni celle de Robb. C'était celle de Lord Stark. Arya cessa tout mouvement et figea. Elle était dans de beaux draps. Honteuse, elle préférait regarder Jon que de croiser le regard de son père.

Toucher coulé !!! Dans ta tête !!! … Oups ! La victime n’était pas Arya mais Jon, qui regardait l’os, puis ce qui restait de la maquette qu’il m’avait faite, avant que son regard se pose sur moi, perplexe, haussant un sourcil. … Oui bon ! Mais je fais avec ce que j’ai hein ! Je n’eu de toute façon pas le temps de prononcer la moindre excuse puisque je vis Arya débarquer à côté de Jon. Oh toi !!! Je ne vais pas te louper !!! Attrapant un deuxième os, j’utilisais mon lance pierre et boum !! En pleine tête !! Bravo Bran !!! Mais la petite Stark n’était pas vraiment contente de cette attaque surprise.

Arya bondit dans la chambre et me sauta dessus. Perdant l’équilibre, je tombais en arrière, sur le sol, ma sœur sur moi. Elle m’attrapa violemment les cheveux pour les tirer. Je poussais un hurlement avant de lui donner des coups de pieds et de la mordre de partout où je pouvais l’atteindre, un vrai combat de sauvage, indigne des Stark. Mais après tout, nous ne sommes que des enfants ! De plus on avait l’air bien fin, plein de boue et de crottin de cheval.

Ce fut une voix grave qui s’éleva dans la pièce qui nous empêcha de continuer. Cette voix, on ne la connaissant que trop bien. On se figeait en même temps, n’osant plus bouger. Arya fini par se décaler et regarder Jon plutôt qu’affronter le regard de Père. Lentement je levais les yeux vers celui-ci mais en croisant son regard, mon visage prit un teint rouge vif et honteux, je baissais la tête.

Tendit que Père nous réprimandait, j’avais envie d’hurler que c’était de la faute d’Arya, c’est elle qui a jeté le seau de boue la première. Mais se serait injuste, et le mieux est plutôt de se faire tout petit, oui de se faire oublier. Et puis si on reprenait l’ordre des choses, c’est moi qui avais commencé avec la purée de pommes de terre sur le visage de Jon. Tout était partit de la, donc le coupable c’est moi. J’avais eu un comportement indigne d’un Stark et je détestais décevoir Père. C’est donc d’une voix chevrotante que je bredouillais des excuses.

« Pa… Pardon Pè-père …. »

La sentence fut annoncée, consigné dans nos chambres jusqu’à demain matin. J’écarquillais les yeux, je ne voulais pas rester enfermé tout l’après midi. Non j’avais prévu de partir en cheval avec Robb. Mes instants avec Robb sont sacrés !!

« Mais ! »

Mais effectivement, mes protestations n’allaient pas plus qu’un « mais », inutile de mettre Père plus en colère. J’optais cependant pour une moue boudeuse pour lui montrer mon mécontentement. Je mourrais d’envie de lui demander de nos accordées de la visite, mais c’était inutile je savais déjà la réponse. J’allais devoir me passer de Robb cet après midi. Je jetais un regard furieux à Arya, l’air de dire, c’est de ta faute ! De plus, Père nous obligeait à nous excuser mais publiquement, demain matin. Oh non !!!

Au moment où Lord Stark allait quitter ma chambre, il se retourna vers moi. Il posterait un garde près de ma fenêtre, si jamais l’envie me prenait de m’enfuir. Aïe ! Les nouvelles vont vite à Winterfell ! Père avait eu connaissance de ma petite balade nocturne. Je baissais une nouvelle fois la tête, encore plus honteux, plus rouge que jamais. J’aurais voulu disparaitre dans un petit trou de souris.

Lord Stark quitta la chambre et pendant quelques secondes, se fut le silence complet. Même Jon, qui au passage en avait aussi prit pour son grade, quitta la chambre. Enfin je me repris de mes émotions, mon visage reprenant un teint normal.

« Tu as entendu Père, consigné ! Au revoir ! Et JAMAIS je ne m’excuserais ! »

Sur ces bonnes paroles, je poussais Jon et Arya à l’extérieur de ma chambre, avant de fermer brusquement la porte. Je remis mes meubles en place et mon loup sauta sur mon lit.

Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire cet après midi, seul dans ma chambre ? En plus je sentais la forte odeur de la boue, mes vêtements, mon visage et mes cheveux sales. Mais consigné, je ne pouvais pas sortir me laver. Arya a certainement pu passer au lavage avant d’aller dans sa chambre ! Pffff c’est pas juste ! Mais si je sors, je suis sur que je vais tomber sur Père ! Avec ma poisse …. Je quittais mes vêtements tout sales et m’essuyait le visage et les cheveux du mieux que je pouvais avec un mouchoir en tissus. Une fois fais, je me mis directement en pyjama, avant de reconstruire ma maquette de dragon et de ranger mon lance pierre dans le coffre.

Heureusement que j’avais quelques livres dans ma chambre pour pouvoir m’occuper. L’après midi fut incroyablement long, et effectivement Robb ne passait pas me voir. D’ailleurs j’étais vexé comme un pou. Je l’avais vu par la fenêtre, alors je m’étais penché pour hurler son nom … et il m’avait gracieusement snobé ! De toute évidence Père l’avait informé des faits et de la punition. Rah !!! Arya, tu me le payeras !!

On dit que la nuit porte conseil non ? Pas chez moi !! J’ouvris la fenêtre et commençais à escalader le mur, avant l’intention d’aller jusqu’à la chambre de Robb en passant par l’extérieur, accroché au mur. Mais Père n’avait pas menti, un garde en bas m’informa que si j’allais plus loin, Lord Stark serait avertis. Je grognais avant de retourner dans ma chambre, faisant chemin inverse.

Le lendemain, je quittais mes quartiers assez tôt pour vite aller me laver et ressortir tout propre. Cette odeur infecte avait fini par sortir. Evidemment j’avais tout prévu, quitte à mourir de faim, je n’irais pas prendre mon petit déjeuné ! Courant dans les couloirs de la demeure, j’avais l’intention de me cacher dans la forêt, lorsque subitement Robb m’intercepta, m’attrapant par la taille pour m’empêcher de continuer ma course folle.

« Hop hop hop mon grand. Tu sais ce que tu as à faire ! »

« Naaaaan »

Je me débattais comme un petit diable mais rien à faire, je finis assit sur ma chaise dans la salle à manger, l’air boudeur. Robb ria doucement et prit place à table. Père nous regardait, attendant simplement que l’un de nous deux fasse le premier pas. Quelques minutes plus tard, Arya n’avait toujours pas bougé de sa chaise. On pouvait jouer à ce jeu pendant des heures, mais aujourd’hui je comptais bien rattraper mon temps perdu avec Robb. C’est pour cela que je me levais, toussotant, les joues rouges. Je regardais Arya avant de prendre la parole d’une petite voix.

« Je suis désolé de t’avoir causé du tort, je ne recommencerais plus … »

Bien évidemment, c’était faux !! Je ne pensais pas un traitre mot de ce que je disais ! Et si, je recommencerais, elle allait le payer !! Présenter des excuses publics m’avait atteint dans ma fierté surtout que Robb et Jon riaient. Je mangeais donc en vitesse, pour pouvoir sortir de table. Avant de prendre congé, je murmurais à Arya.

« Tout à l’heure, à 13h dans la porcherie ! Ceci est une déclaration de guerre ! »

J’avais tout prévu ! Si Père nous punissait encore, j’avais tout prévu ! En effet, j’avais passé la mâtiné à remplir des seaux d’eux que j’avais dissimulés dans le placard de ma chambre, posés les uns au dessus des autres. J’avais opté pour des vieux vêtements déchirés avant de finalement me rendre dans la porcherie. J’avais fait une trace avec de la boue sur chacune de mes joues, telle une marque de guerre, vous savez comme les sauvages ont sur eux. La guerre était déclarée ! J’avais fier allure, pied nue dans la boue, parmi les cochons, armé d’une …. Hachette ! …. Bon après réflexion j’allais peut-être un peu trop loin, inutile d’embrocher Arya. J’haussais les épaules avant de jeter la hachette dans un coin. Ce n’était pas encore tout à fait l’heure ! Je courus à toute vitesse vers l’armurier pour pouvoir prendre une épée, (sans qu’il le remarque bien entendu) avant de retourner dans la porcherie. L’épée était un peu trop grande et lourde pour moi mais bon, on ferra avec !!

Et enfin, Arya arriva, prête à combattre !! Pas question de perdre du temps, je me mis à courir vers elle en brandissant mon arme !

« YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH »

Mais voila, un des cochons décida de se mettre en plein milieu de mon chemin. Je le percutais et tomba en avant, par-dessus l’animal pour finir étalé dans la boue.

« ………………… »

Soudainement, je rebondis sur mes pieds, recourant vers Arya, le corps remplit de boue qui dégoulinait de partout, et qui s’élançait également de partout puisque j’étais en train de courir. Je vous laisse le soin d’imaginer cette scène à la fois comique et dégoutante. Bran le bonhomme de boue !

« Yaaaaaaaaaaaaaaaaaaah »

Raccompagnée à sa chambre par un garde de Lord Stark, Arya s'empressa se fermer la porte et de se décrasser le visage avant de se mettre au lit. La nuit porte conseil, selon le dicton. Elle allait certainement porter conseil à Arya pour sa revenche! Oh oui! Elle n'aurait qu'à faire la petite ange jusqu'au déjeuner, s'excuser, pour ensuite débaler son plan diabolique. Bien qu'elle avait un grand respect pour son père, Arya allait défier son autorité encore une fois. Elle tenterais cette fois-ci de ne pas se faire prendre.

Arya s'était endormie au son des criquets. Ce fut un sommeil sans rêve, mais où son esprit se concentrait à cogiter sur son prochain exploit. Au lever du soleil, la jeune Stark se leva et s'habilla, se préparant pour la bataille. Elle jeta un coup d'oeil à l'extérieur et déduit que ce n'était pas une journée si moche pour un peu d'action. Winterfell était presque désert! Il était temps qu'il se passe quelque chose! C'était pour ça qu'il y avait Arya et Bran: pour faire trembler les murs!

Au petit-déjeuner, toute la famille était rassemblée dans la salle a manger. Tout le monde avaient été informée de la petite bagarre qui avait eu lieu la veille entre les deux enfants Stark. Un silence lourd et soutenu remplissait la pièce. Sansa avait les yeux rivés sur sa soeur avec un air de dédain. Bien sûr, se dit Arya, je ne suis pas une lady! Je n'agis pas comme une lady et je devrais avoir honte! Ah, Sansa... Arya lui fit une grimace discrète, que sa soeur retourna par une expression des plus offusquée.

Ce fut Lady Catelyn qui invita ses enfants à faire leurs excuses devant la tablée. Bran fut le premier à prendre la parole. Il jeta un regard timide sur Arya, toussotant, les joues rougies de gêne.

« Je suis désolé de t’avoir causé du tort, je ne recommencerais plus … » dit Bran d'une petite voix.

― Je m'excuse aussi, je n'aurais pas du riposter aux mauvais tour de Bran. Telle une Lady, j'aurais dû m'écarter du trouble et l'ignorer, mais je ne l'ai pas fait. Je suis désolée, je ne recommencerai plus.

La réponse d'Arya parut surprendre tout le monde à table, même Sansa. C'est vrai qu'elle avait longuement cogité en tentant de s'endormir... Haha! pensa-t-elle. Je les ai tous eu! Fière d'elle-même, Arya termina son assiette, cogitant cette fois sur le coup du siècle qu'elle réserverait à son frère.

Bran sortit de table sous la permission des parents et Arya fit de même. Lorsqu'il croisa sa soeur près de la porte, il lui murmura ceci:

« Tout à l’heure, à 13h dans la porcherie ! Ceci est une déclaration de guerre ! »

Un sourire narquois se dessina sur les lèvres d'Arya.

― J'y serai, crois-moi! Sois prêt à te rendre! Mouahahahaha!

Arya connaissait le piège parfait pour enfin prendre Bran la main dans le sac. Il lui restait encore une heure avant d'aller le rejoindre pour la grande bataille. Arya n'en perdit pas une minute et fila vers l'armurerie. Elle se faufila parmis les épées et les armures et sortit du bâtiment par la porte battante qui menait vers l'arrière. Plus que quelques mètres avant la brèche dans le mur d'enceinte. Bien sûr, il était camouflé avec une très grosse roche ― roche que Nymeria dû pousser à son tour car Arya n'est pas assez forte ―. Arya n'eut qu'è la pousser de quelques centimètre et le passage se dressait devant elle. Telle une souris, elle s'y faufila et aboutit dans le Bois-aux-loup.

Il y avait dans la clairière un piège pour gros animaux, concté avec adresse par Arya. C'était un trou d'une grandeur raisonnable et bien camouflé par les plantes du sol. Avec le temps, des orties étaient poussés dans le trou. Arya balaya les feuilles et petites branches de la surface et fut stupéfaite de constater que davantages d'orties avaient poussés. De quoi faire gratter Bran jusqu'à son prochain anniversaire!

La jeune Stark remit le camouflage par dessus le trou et retourna à la porcherie comme l'avait déclaré plus tôt Bran. Il était dans la porcherie, les joues barrés de bous tels les sauvages et une épée à la main. Arya lui adressa un sourire narquois puis s'arma à son tour d'un baton de métal qui trainait au sol. Bran décida de chargers vers elle en poussant un cri guerrier.

― YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! s'écria à son tour la jeune louve.[/color]

Avant que son frère ne puisse l'atteindre, il trébucha sur un cochon et s'était retrouvé face première dans la boue. Arya se plia de rire en constatant cette situation complètement absurde. Lui qui voulait être dans la garde royale, il venait de perdre son honneur face à uin animal de ferme! Arya ne pouvait cesser de rire mais dû se reprendre lorsque son frère se remit sur ses jambes et la prit en chasse. Elle laissa tomber son bâton de métal sur le sol et fila directement vers l'endroit fatidique: le Trou.

Arya devait être très rapide, sinon Bran pourrait la devancer lorsqu'elle se glisserait dans le tunnel sous les remparts. Elle prit quelques raccourcit et passa telle une flèche dans l'armurerie. Elle passa derrière l'immense roche telle une anguille puis passa dans le tunnel. Elle attendit que son frère se rende de l'autre côté, car elle devait l'attirer tel du gibier dans son piège. Elle l'aurait une bonne fois pour toute!

La course reprit et Arya avait moins de cent mètres à parcourir. Elle sauta par dessus le trou et comme un bête, Bran tomba dans le trou, ne se doutant pas de sa localisation à cause du camouflage. Il se retrouvait donc, dans un trou humide avec des orties. Encore une fois, Arya se plia de rire en constatant la défaite de Bran.

De toute ma vie, je n'avais certainement jamais couru aussi vite. Malheureusement, plus légère et agile, les jambes d'Arya allaient tout de même bien trop vite, parfois même, j'avais l'impression qu'elle était capable de voler. Plein de boue de la tête aux pieds, je criais à gorge déployé, comme pour me donner force et courage, accélérant le rythme.

Avant même que je ne m'en rende compte, je m'étais retrouvé dans les bois, mais à cause de la poussé d'adrénaline, j'oubliais de me poser des questions. Et pourtant un peu de jugeote m'aurait évité de tomber dans le trou. Car oui, c'est ce qu'il se produisit. Alors que je courrais comme un petit diablotin qui prenait son gibier en chasse, mon pieds percuta un morceau de terre bien léger, et au lieu de suivre le mouvement de mes pas, je dégringolais dans un trou, oui un trou !!!

« WHAAAAAAA !!!! »

Alors que mon corps tombais sur la terre, je poussais soudainement des cries de douleur. Le trou était rempli d'orties dont les épines entrèrent brusquement dans ma chaire, telle 1000 piqures qu'on vous infligeait d'un coup. Et je peux vous garantir que ça fait super mal !!

« Aïe, Aïe, Aïe, Aïe, Aïe, ça fait mal !! Papa !!! »

Mes yeux se posèrent sur les orties, ronces et autres plantes. Mes yeux qui d'ailleurs se remplirent de larmes à cause de la douleur. Silencieusement, je frottais doucement mon corps avant de frissonner de la tête aux pieds, mes bras et mon visage me faisaient mal. En plus je m'étais tordu la cheville en tombant dans le dis trou. Relevant la tête, je jetais un regard furieux à ma soeur, les larmes coulant sur mon visage, comme un gamin capricieux qui venait de perdre un combat.

« Ca fait mal !! Je vais le dire à Père !!! »

Oubliant temporairement ma douleur, j'entrepris de grimper à la surface, mes mains s'enfonçant dans la terre. Mais dès l'instant où je posais mon pied sur le sol, je ne pu m'empêcher de gémir de nouveau. Ca fait mal. Mais je ne pouvais pas le montrer, jamais je ne ferais ce plaisir à Arya. Mes joues prirent un teint rouge écrevisse alors que ma soeur riait à gorge déployée, contente de sa victoire. Alors que moi j'étais plein de bout, mon corps me démangeait, mon pied me faisait souffrir. Oui je faisais peine à voir … Et surtout, surtout, j'avais PERDU !! Contre une FILLE !!!! C'était tout bonnement … impossible ! Et même si je le disais à Père, comme je l'avais menacé, tout le monde saurait qu'Arya a ENCORE eu le dessus sur moi et ça c'est le honte ! Je ne supporterais pas de voir Robb rire. Robb c'est … C'est MON Robb !!!

« Je ne m'avouerais jamais vaincu, JAMAIS !!! Tu verras, je me vengerais ! »

Sur ce, je quittais le bois pour retourner dans la forteresse de Winterfell. En voyant mon état, Sansa me demanda ce qu'il s'était passé. Est-ce qu'Arya y est pour quelque chose ? Je fus tout d'abord tenté de tout dévoiler par pur vengeance, mais dans un esprit de pur bonté, je répondis simplement que je jouais dans la forêt lorsque j'ai trébuché dans la boue et en tombant, je me suis tordu la cheville. Ma soeur ainé me réprimanda gentiment, étrangement elle était moins méchante avec moi qu'avec Arya. Ah les filles, un grand mystère. Peut-être parce que je ne critique pas Joffrey … Du moins pas devant elle ! On me fit chauffer de l'eau pour que je puisse me laver, puis une fois propre, Mère me mit un bandage sur le pied après que Mestre Luwin m'ait soigné.

Bien sur, Père n'était pas dupe, mais ne dit rien, après tout, pas vu, pas prit. Mestre Luwin me passa aussi une sorte de lotion a base de plante sur mon corps pour éviter les démangeaisons, alors que je maudissais Arya de toutes mes forces. D'ailleurs Jon et Robb riaient en me voyant, parce que oui, j'avais la peau toute verte et c'était vraiment, mais alors, vraiment ridicule !!!!!

Pour plus de calme, je passais les prochains jours avec Sansa, qui d'ailleurs me regardait avec inquiétude. Elle n'avait pas l'habitude de me voir aussi silencieux. Alors qu'en fait, je faisais travailler mes méninges, cherchant la vengeance du siècle.

Plusieurs jours étaient passés, le calme était revenu à Winterfell. Et c'est alors que tout le monde pensait que j'avais oublié mes désirs de vengeance, que je me décidais à frapper. La veille j'avais vu Robb réprimander Arya, qui avait manqué de respect envers Sansa. La routine habituelle quoi. Mais en voyant mon frère disputer mademoiselle je ne suis pas une Lady, une idée avait germé dans mon esprit. La nuit était tombée depuis bien longtemps. Le château était plongé dans le noir et surtout dans un silence de mort. Je me glissais silencieusement dans la chambre d'Arya avant d'ouvrir ses tiroirs, fouillant dans ses affaires de bonnes femmes qu'elle détestait temps. Cherchant parmi les aiguilles et autres babioles, je trouvais une paire de ciseaux. Parfait. Faisant attention à ce qu'elle dorme toujours, je quittais la chambre puis m'engouffrer à pas de loup dans celle de Robb.

Le tout était d'agir sans le réveiller. Surtout que Robb avait le sommeil léger. Si je me faisais prendre je passerais un sale quart d'heure. Un peu en sueur par la peur, j'ouvris le plus discrètement possible son armoire pour tirer ses vêtements. Vêtements que j'entrepris de découper avec l'aide des ciseaux si gentiment empruntés à Arya. Robb se tourna dans son sommeil, je cessais tout mouvements, mais heureusement, il ne se réveilla pas. Ouf !!! Le travail terminé, je retournais une nouvelle fois dans la chambre d'Arya pour déposer dans son tiroir, les ciseaux et un morceau de tissus, appartenant à un vêtement de notre frère.

Puis enfin, je pu retourner dormir en toute tranquillité. Le lendemain pendant le petit déjeuné, la nouvelle avait fait le tour de la forteresse. Quelqu'un avait déchiré les vêtements de Robb. Je vous laisse imaginer l'humeur massacrante de celui-ci. Au fond, j'avais terriblement honte d'avoir fait une telle chose à mon frère que j'aimais tant, mais la honte disparu rapidement lorsque la première à être accusée fut Arya. Oui, à chaque fois qu'il se passe quelque chose, les soupçons se dirigent tout de suite vers elle. De plus, leur couturière attitrée, amena une preuve avec elle, à savoir les ciseaux d'Arya ainsi que le morceau de tissus. C'est avec un effort surhumain que je réussis à ne pas rire en voyant ma soeur se faire disputer et par Robb, et par Mère.

Ravi de ma victoire, je pu retourner dans ma chambre, saluant au passage Père, d'un air des plus heureux et enjoué. Pour moi, le problème était clos, restant sur ma victoire. Allongé dans mon lit, je lisais un de mes livres sur les légendes, l'esprit léger.

Arya avait eu tort de croire que pendant ses jours de repos beaucoup trop silencieux è Winterfell, Bran n'allait pas planifier sa revenche, tel il l'avait dit à sa soeur il y avait trois jours de çà lorsqu'il gisait dans le trou rempli d'orties. Arya avait eu tort d'y penser seulement une seconde. Brandon Stark n'allait jamais se laisser battre par une file, et certainement pas elle! Pourtant, lorsque la jeune Stark avait raconté ses exploits à Jon, qui ne pouvait que rire et la féliciter de son ingéniosité (malgré que Lord Stark le somme de ne pas prendre place dans les chamailleries de ses frères et soeurs cadets), il était certain que Bran ne se vengerait pas.

Ah comme ils avaient eu tort. La nuit porte conseil, selon le proverbe; Arya tenterait de se faire la plus discrète possible pour ne pas attirer l'attention de quiconque dans les prochains jours. Elle ne voulait pas encore se faire réprimender par Lord Stark, ou pire encore, Sansa, qui déformait toujours l'histoire. Arya n'était pas une lady, et ô combien de fois avait-elle payé le prix de son sang de loup. Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, Arya sentait qu'il y avait un flottement dans l'air. Quelque chose d'inhabituel. La jeune louve évalua les environs, perplexe. Nymeria n'était pas à son chevet, voilà déjà ce qui était étrange.

Arya se leva néanmoins et s'habilla plus rapidement que d'habitude. Elle n'avait pas traîné au lit comme à son habitude et s'était mise sur pied avant qu'on puisse dire bonjour. Le présentiment qu'elle avait lui donnait l'impression que Bran y était pour quelque chose. Lorsque la jeune Stark arriva à la salle à manger, tout le monde était trop occupé à parler de ce qui semblait être beaucoup plus important qu'elle. Robb avait une humeur horrible à en juger le ton de sa voix, qui n'avait rien à faire avec son réveil. Sa mâchoire crispée lui indiquait qu'il n'était pas très jovial ce matin...

Lorsqu'elle se mit à table pour déjeuner, Lady Stark lui fit le résumé de ce qui venait de se passer, puisqu'Arya était la dernière à se joindre à eux. On avait déchiré les vêtements de Robb. Arya n'arrivait pas à y croire! Quel odieux personnage aurait osé s'attaquer au fils légitime de la famille souveraine? La jeune louve fit un tour de table et évalua la situation. Robb était en rogne, Lord et Lady Stark tentait de trouver une solution, sansa n'en avait rien à cirer, Jon était absent, et Bran détourna le regard lorsqu'Arya vint à lui.

Arya avait une idée de qui était le coupable, mais ne se prononça pas. La couturière rentra soudainement dans la salle à manger et fit l'annonce qu'elle avait trouvé l'arme du crime dans sa chambre. La sienne! Une paire de ciseaux sur sa commode. Mais qu'elle idée, Arya ne s'en était jamais servit, et ne l'avait même pas vu! Comment avait-elle pu ne pas voir les ciseaux lorsqu'elle s'était habillée? Arya s'en voulait de ne pas avoir découvert la supercherie lors de son réveil. C'était définitivement Bran qui cherchait les gros ennui, et comme d'habitude, c'était elle qui s'attirerait les réprimendes des parents.

Robb ne pouvait pas croire que c'était elle qui s'était permis de fouiller et détruire ses choses et il déversa sa colère sur elle pendant que Lady Stark la punissait. Dans sa chambre pour la journée! C'est injuste! Arya refusait catégoriquement de rester là sans rien dire et de porter le blâme pour un crime qu'elle n'avait pas commis.

― Ce n'est pas moi! C'est Bran encore qui fait son diablotin, je n'ai rien à voir avec ce qui s'est passé hier soir! Je n'ai PAS déchiré les vêtements de Robb! plaida Arya.

Il n'avait rien à y faire, Lady Stark la confina à sa chambre pour la journée. Bien que Robb avait semblé un peu plus compréhensif lorsqu'elle avait avoué en toute franchise qu'elle n'était pas coupable, la punition restait la même. Bran sortit de table, semblant très heureux de sa victoire. Arya termina de manger et fut raccompagné à sa chambre par son père. Elle faisait la moue.

Entre quatre mur pour toute une journée, c'était ce qu'il fallait à Arya pour devenir complètement zinzin. Nymeria gratta à sa porte et elle la fit entrer. La jeune Stark s'installa sur son lit, en faisant toujours la moue et réfléchit. Il était inutile de continuer les hostilité avec Bran si elle devait elle aussi faire un tour de la sorte pour le faire accuser. De toute manière, lorsque les parents apprendrait que ce n'était que pour s'amuser, leur punition en serait encore pire.

À contrecoeur, Arya décida de capituler et de lui donner victoire. Son égo en prit un coup, car elle ne le laissait JAMAIS gagner. Par contre, elle ne pouvait pas sortir (et ne sortirait pas) pour aller lui annoncer la bonne nouvelle. Bran allait lui-même venir la chercher. Déjà qu'elle devait capituler, elle n'allait pas salir sa réputation en allant faire le boulot elle-même!

Arya se préaprait donc à attendre, bidouillant avec des trucs dans sa chambre, s'imaginant la prochaine bataille contre Bran, qu'elle allait gagner à coup sûr.

Culpabilité quand tu nous tiens … S’il y avait bien une chose que je ne pouvais pas faire, c’était mentir à Robb. Sansa ou Jon, je m’en fiche. Père … Non je m’en fiche pas tellement, après tout, il représente l’autorité … Mère, elle sait toujours quand je mens. Mais Robb … Non, je ne peux décidément pas mentir à Robb. C’est pour cela que pendant toute la mâtiné, alors qu’Arya subissait cette punition non mérité, je pris mon courage à deux mains pour aller voir Robb et tout lui avouer. D’ailleurs il se doutait de ma culpabilité depuis qu’Arya s’était défendu, m’accusant sans preuves (bien qu’elle ait tout à fait raison.) Mais comme on dit, faute avouée, à moitié pardonnée. Les yeux de chiens battus, ça marche aussi, bien que Robb ne fût pas spécialement content. « Quand est-ce que tu apprendras à grandir Bran ? » … Euuuh …. Pas tout de suite ? Dans quelques années, promis, Robb.

La partie beaucoup moins drôle fut le moment où je devais également tout avouer à Père. Maiiis, la chance était avec moi ce jour là ! Père était en entretient avec Robert Baratheon. Je ne pouvais donc pas le déranger, comme c’est dommage ! C’est donc Mère qui me sermonna à m’en faire saigner les oreilles. Evidemment j’avais attendu la fin de l’après midi pour aller voir Mère, question qu’Arya passe la journée dans sa chambre. Machiavélique ? Oui, un peu, je l’avoue. Quant à moi, je fus privé de diner –ce qui ne m’empêcha pas d’aller piquer discrètement quelques fruits dans la cuisine, vive les provisions.

Courant dans la chambre d’Arya, j’ouvris brusquement la porte.

« Bouuuuh »

Un grand sourire s’installa sur mes lèvres alors que je regardais ma sœur, avant de grimper sur le lit. Voyant qu’elle ne répliquait pas, aucune attaque ni paroles sarcastiques, je compris rapidement que j’avais gagné la bataille (mais pas la guerre !). Mon cœur s’emballa dans une immense fierté, qu’est-ce que j’aimais gagner … Et qu’est-ce qu’Arya détestait perdre ! Il faut dire qu’habituellement c’est toujours elle qui gagne. Pour une fois, je ne suis pas l’éternel perdant. Comme quoi, être sournois porte ses fruits et assure une victoire. Je gloussais en voyant sa tête avant d’éclater de rire.

« Ouais, j’ai gagné ! Je sais, tu m’admires ! Mais là tu vas encore plus m’admirer parce que dans un élan de générosité, j’ai fais levé ta punition. Je suis allé voir Robb pour tout lui avouer, et vers Mère aussi. …. Mais pas Père, faut pas non plus exagérer. Quoi qu’il en soit, tu n’es plus la coupable, tu peux donc sortir de ta chambre pour aller prendre le souper. »

Comme s’il lisait dans mes pensées, Robb choisit ce moment pour faire son entrée dans la chambre d’Arya. Il l’appelait car le diner était prêt, quant à moi, il m’envoya dans ma chambre, de toute évidence au courant de la punition donné par Mère. Souriant de toutes mes dents, je sautais du lit pour sautiller hors de ma chambre, mon loup sur les talons. Robb fronça les sourcils, se demandant sans doute pourquoi je partais sans broncher.

La bataille était donc terminée ….. pour cette fois-ci.

Spoiler:

Arya commençait sérieusement à s'emmerder. Sa chambre était d'un tel ennui! Il faut dire qu'Arya ne passait que peu de temps entre quatre murs; elle aimait mieux s'imaginer de grandes histoires assise dans un arbre ou cachée derrière un rempart (qui était souvent un tronc d'arbre échoué au sol). Son imagination fertile la trnasportait dans un autre monde beaucoup plus facilement lorsqu'elle était sur le terrain. C'était pour cette raison que lorsque sa mère voulait la punir, elle confinait Arya à sa chambre.

Soudainement, sa porte s'était ouverte à la volée et tout ce qu'elle entendit fut:

« Bouuuuh »

Arya ne put s'empêcher de sursauter. Mais quel tornade, ce Bran! Ouff, la jeune Stark ne s'attendait pas à une entrée aussi remarquée. Ce qui tracassait Arya, c'était la raison pour laquelle celui-ci était venu. Pour s'excuser? Elle ne le croyait pas vraiment. Pour réclâmer sa victoire? C'était beaucoup plus probable...

« Ouais, j’ai gagné ! Je sais, tu m’admires ! Mais là tu vas encore plus m’admirer parce que dans un élan de générosité, j’ai fais levé ta punition. Je suis allé voir Robb pour tout lui avouer, et vers Mère aussi. …. Mais pas Père, faut pas non plus exagérer. Quoi qu’il en soit, tu n’es plus la coupable, tu peux donc sortir de ta chambre pour aller prendre le souper. »

Elle fit la moue. Oui, elle avait perdue, pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. Ce qui la surprenait le plus, c'était le fait qu'il avait avoué à Robb la supercherie. Arya connaissait bien bran, il ne pouvait pas jouer un vilain tour à Robb sans s'en vouloir. Un sourire en coin creusa ses fossettes.

Arya allait dire quelque chose mais Robb entra dans sa chambre, la coupant en plein élan. Il annonça que le souper était prêt et que sa soeur pouvait venir manger. Son visage ne semblait plus aussi amical lorsqu'il raccompagna Bran à sa chambre. La seule chose qu'elle put lui adresser avant qu'il ne disparaisse dans le couloir fut un clin d'oeil.

La punition était levée, Arya était alors libre. Bran avait gagné la bataille, mais certainement pas la guerre! Sa revanche serait donc... à remettre.

Spoiler: