Encore quelques longues heures et Alysanne pourrait partir retrouver son cher et tendre à Port-Real. Elle était impatiente. Malade mais impatiente. Elle n’en avait parlé à personne, sachant très bien qu’on pourrait lui interdire le voyage ou discutayer trop longtemps et trop sérieusement autour de ce sujet. Tout ce qu’elle ne désirait pas. Alysanne n’avait plus qu’une idée en tête, partir au plus vite, retrouver Arthur et lui faire part de l’éventuelle bonne nouvelle. Ses nausées étaient secondaires et surtout, elles ne l’empêcheraient pas de voyager ! Quand Alysanne avait une idée en tête, difficile de la lui faire oublier.

Si elle se trouvait à Villevieille c’était car elle avait voulu, avant de partir, passer un peu de temps avec les siens. Elle ne les oubliait pas et profitait du fait qu4ambroisie ne soit pas loin pour leur rendre de nombreuses visites. Grand-Tour lui manquait dès qu’Arthur partait en voyage. Lady Ambrose avait du mal à rester seule à Ambroisie depuis qu’Alyn lui aussi était parti. Ses hommes étaient sa vie et dès qu’ils étaient loin, son ennui grandissait de façon incontrôlable et pourtant elle aimait sa demeure, c’était indéniable. Vide, elle l’appréciait un peu moins.

Quoi qu’il en soit, elle n’allait pas tarder à prendre la route et avant cela, elle s’octroyait une petite récréation à la Citadelle, dans la bibliothèque. Ouh, ce qu’elle s’y sentait bien. Elle avait toujours aimé ce lieu qu’elle fréquentait depuis petite. Elle y avait beaucoup joué enfant, courant partout et dérangeant tout le monde sans le vouloir. Adolescente elle s’y était parfois isolée. Dans une famille si grande que la sienne, il était parfois bon de se retrouver seule dans ce que l’on aimait le plus. La lecture en faisait partie. Toujours, elle avait été bien accueillie. Il fallait dire qu’Alysanne, et ce même quand elle n’était qu’une petite peste, avait toujours été des plus charmante. Aujourd’hui elle était adulte, fini les courses poursuites avec ses sœurs, les cris poussés, les échelles déplacées... Si elle venait ici c’était pour lire, apprendre, parler avec le Mestre. Elle adorait papoter avec lui, il avait toujours des souvenirs qu’elle avait oublié à lui remémorer. Bref, elle était là pour se détendre un peu avant de prendre la route. Que du plaisir surtout que ses nausées semblaient accepter de lui ficher la paix !

Lady Ambrose n’avait aucune idée de ce qu’elle cherchait exactement mais elle s’était arrêtée devant une rangée de livres traitant des différents conflits qu’avait connu le royaume... Très peu pour elle. Elle se dirigea doucement vers d’autres sujets et aperçut un homme non loin d’elle. Elle lui sourit aimablement et il lui répondit par une étrange grimace. Il lui faisait penser à Arthur. Elle ne se sentit pas gênée, elle ne voulut pas l’embêter mais rester ainsi dans le silence alors qu’ils semblaient tout aussi « perdus » l’un que l’autre lui semblait idiot.

__ « Je viens ici depuis toute petite, et pourtant, je ne sais jamais me retrouver dans toutes ces allées. Je crois que le plaisir de pouvoir toutes les parcourir et m’y perdre est aussi fort que celui de la lecture lui-même. » En réalité, elle aimait se perdre dans les allées et venir ici dans but précis, ainsi, à chaque fois, c’était la surprise ! Que trouverait-elle donc à lire ? Elle avait envie de quelque chose de précis et en fait, elle lisait toujours autre chose. Pour elle c’était magique ! Elle adorait cela.

Elle s’était adressé à l’inconnu avec un grand sourire sur les lèvres. Elle ne connaissait absolument pas cet homme mais Alysanne bien que timide en général n’était pas le genre farouche et complètement effacée. Elle appréciait les nouvelles rencontres. Elle considérait réellement que tout le monde était intéressant et comme le découvrir ? Tout simplement en parlant avec les gens !

__ « Je suis Lady Ambrose, épouse de Lord Ambrose, sire d'Ambroisie, je ne pense pas que nous ayons déjà eu l'occasion de nous rencontrer. » Ce n'était pas forcément à elle de se présenter en premier mais peu lui importait. Les convenances l'ennuyaient souvent. Elle y tenait et restait toujours à sa place mais là... Il s'agissait ou s'agirait surement de partager une passion commune pour les livres alors à quoi bon faire des ronds de jambes ? Vu la façon dont cet homme touchait et regardait chacun des ouvrages, il était lui aussi un passionné, Alysanne en était certaine !

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart