Les chants des oiseaux, les balbutiements d'un amour nouveau. Les roses qui embaumaient les jardins. Fleur montrée fragile, Leyïa sourirait devant les paroles d'un homme qui soupirait de son visage mais ses pensées étaient occupées loin, très loin du blond qui essayait vainement de lui montrer qu'il était l'homme qui lui fallait, qu'elle devait l'épouser. Mais les baisers étaient trop frais dans son esprit. La semaine dernière, le jour même de ses onze ans, Leyïa s'était perdu dans les yeux de son beau troubadour. Elle posa un doigt rêveur sur ses lèvres. Enfin le soleil de Corcoline avait dévoiler ses sentiments, ouvert son coeur à Elis. Et elle était une femme. Elle aurait tellement aimée qu'Elinor soit là pour son anniversaire. Oh bien sur, Corcoline n'était pas Hautjardin. Mais la fête donné l'avant veille avait été d'une splendeur. Leyïa avait été gâtée et si elle était là aujourd'hui, c'était l'un de ses présents. Elle souriait beaucoup. Comme toujours direz vous. Non. Leyïa charmant mais jamais un tel sourire n'etirait ses lèvres. Son coeur était si plein d'amour qu'il manquait exploser. Elis pensait comme elle. La blonde piqua un fard lorsqu'elle se rappella l'état du jeune homme de cinq ans son ainée. Qu'elles auraient été jalouses les autres filles si elles avaient sut cela. Elis était beau, Elis pouvait se faire poète. Et c'était elle qu'il avait choisi.

Dans sa belle robe verte et dans le corset était fermé par des fils rouge, un petit chasseur s'infultrant entre eux, juste sur le début de la gorge naissante de la jeune femme. Elle deviendrait très belle si elle ne l'était déjà avec ses yeux et son visage de petit ange, beauté sur laquelle s'étaient posé les sept à sa naissance, lui offrant magnificence et l'esprit capable dans tirer le bon prix. Car si on dit les blondes idiotes, il n'en était rien de ce chasseur. Première au combat comme le voilà sa devise, elle était capable de tout pour arriver à ses fins. Si jeune, et un esprit déjà si corrompu. Elle promettait bien des merveilles pour les yeux des sept qui se réjouissaient du fur. Créant des créatures, parfois douces et bonnes comme l'était Talla mais aussi froide et intrigantes que Leyia. Elle passa une langue devait avide de mordre dans la vie sur sa lèvre inférieure, captant un regard qu'on lui lançait. Ses prunelles se firent de braises. Elle savait déjà ce qui plaisait à ses idiots qu'on nommait le sexe fort. Le beau sexe avait la puissance. Et, des deux monts de venus que Leyia commençait doucement à posséder, les femmes appliquaient leur unique loi.


Leyïa ? La voix surpris la jeune Tarly. Elle se tourna vivement dans la direction se la provenance de la voix, interloquée car elle la reconnaissait. Son sourire se fit bien plus sincère. C'était Elionor. Les deux jeunes femmes se retrouvaient et Leyïa n'avait qu'une envie, lui parler de la nuit passée et de la présence d'Elis. Mon dieu ! toi, c'est vraiment toi ! Comme tu à pu me manquer ! j'ai quelques ragots bien croustillants à te raconter viens près de moi !

Elionor ! C’est un plaisir d’enfin te revoir ! Je suis tellement navrée que tu n’es pu venir à la fête d’anniversaire que mon père a donné. Une moue s’afficha sur les lèvres de l’enfant, qu’elle fit très vite disparaitre pour un magnifique sourire J’ai hâte que tu me contes tout cela mon amie.

Ce n’était pas mensonge. Leyïa, bien que peste était heureuse et devenant un véritable petit ange en présence de ses proches. Elionor en était. Une sœur qu’elle n’avait jamais eu et qui lui ressemblait tellement à la différence de cette idiote de Talla. Tous sourires, Leyïa perçu le regard de son amie. Penchant la tête sur le côté, ses lèvres se relevèrent sur le côté, reste inné d’animaux carnassiers. Leyïa était d’eux, traquant comme le faisait son blason, chassant et se réjouissant de ses proies. Encore trop jeune pour montrer la réalité de son âme, que même elle ignorait. Elle reconnut elle aussi le jeune homme, mais à l’inverse de sa comparse, ne lui adressa pas un sourire, pas un mot gentil, ne prenant même pas la peine de se présenter. Il était pupille de Lord Redwine et par tous les sept, qu’elle craignait cet homme qui lui avait juré mille mots après qu’elle eut refusé d’une moue dégoutée la main de son fils. Elle gardait la tête haute face au Tysier, loin des sourires offerts à Elinor.

La Tyrell savait recevoir. Chargeant un valet de leur amener mille et un délices, elle prouva de la sorte qu'elle était femme faite pour commander. Elinor était sans doute déjà bonne à marier. L'époux y trouverait là une femme intelligente et sûre d'elle, gage de qualité. Même si la Tyrell semblait posséder un ego capable d'en choquer plus d'un, aux yeux d'Owen, elle se comportait de façon égale à son rang. L’araignée la suivit sa broncher et sans sourciller. Il restait un homme après tout et l'idée de se faire servir tout en passant un délicieux moment en charmante et noble compagnie ne pouvait que le ravir. C'était à la fois un honneur pour lui d'y être convié mais aussi une joie profonde. Ces moments étaient idéaux pour tisser des liens durables et de qualités entre gens de bonnes familles. Certains ne voyaient aucune utilité à se lier d'amitié avec le sexe faible étant donné que les hommes possédaient le pouvoir. Owen lui voyait la situation sous un angle différent. Les dames nouaient des relations entre elles ce qui pouvaient être pratiques à la fois pour obtenir des informations sur l'une voir même se faire présenter à l'autre par l'intermédiaire d'une entremetteuse. De plus, certains hommes étaient plus sensibles aux charmes féminins qu'aux Dragon d'or ou au pouvoir. Quant à d'autres amoureux transis ou totalement sous le joug de leur épouse, se pliaient à leur quatre volontés. Les femmes ne jouissaient pas du même droits que les Seigneurs mais cela ne les empêchaient pas d'être des alliées précieuses officieusement. Westeros étaient constitués d'un tas d'individus différents. Voilà pourquoi il fallait multiplier les bonnes relations pour couvrir un large panel d'influence.

Leyïa Tarly était donc le nom de cette jeune femme qui accompagnait Lady Tyrell. Présentée comme la plus fidèle et grande amie d'Elinor, la situation de la Tarly pouvait être abordée de manières différentes. Soit la Tyrell utilisait ce terme pour ne pas vexer la jeune dame soit elle se montrait parfaitement sincère ce qui prouvait alors la valeur de Leyïa ainsi qu'une possible ressemblance psychologique avec Elinor. La conservation qui risquait de s'installer entre eux allait peut-être bien l'aiguiller sur l'une ou l'autre possibilité. La maison au chasseur était l'une des plus importantes du Bief, liée indirectement à Owen par un incident malheureux. Myles, l'un de ses deux frères aînés avait perdu la vie à la Bataille de Cendregué sous les ordres de Lord Randall Tarly. La faute n'incombait cependant pas à l'homme fort de Corcolline qui s'était révélé être un stratège digne d'admiration même si les épilogues des batailles étaient plutôt cruels sous son joug. Le Tyssier avait également croisé Samwell et Talla, deux autres enfants Tarly à la Treille. Ce point lui permettrait peut-être de nouer quelques amitiés avec la tendre amie d'Elinor. Leyïa lui présentât les politesses d'usage ce qui mit encore plus sa beauté en valeur. Owen lui retourna la politesse de manière courtoise.

« Tous l'honneur est pour moi, ma dame. Votre famille jouit d'une réputation qui n'a d'égale que votre charme. Mon frère Myles est tombé à Cendregué. Il faisait partie de l'avant garde de brave mené par votre noble père. Puisse notre rencontre lui faire honneur. Vous pourrez remettre en mon nom mes amitiés à votre frère et à votre sœur.»

Ponctuant sa phrase par son plus beau sourire, Owen n'ajouta pas plus de mots. Les questions viendraient peut-être par la suite mais il avait posé quelques bases pour orienté la conversation. Le serviteur arriva alors afin de présenter les victuailles et du vin. Par galanterie, Owen laissa les dames choisir ce qu'elle désirait avant de se servir lui même. Les jouvencelles étaient ici chez elles, en territoire conquis et il se devait de se montrer respectueux. Sans compter qu'afficher un savoir vivre irréprochable était un atout indéniable. La donzelle moyenne bavait bien souvent devant le preux chevalier jusqu'à ce qu'elle soit en âge de comprendre qu'il n'était pas si différent d'un autre homme. Elinor et Leyïa l'avait-elles compris ? Il ne pouvait le dire pour le moment mais une chose était sûre : elles ou du moins Elinor avait préféré passer un moment en sa compagnie plutôt que de rester entre filles à parler chiffon. C'était plutôt un bon point pour sa maturité. Une jolie dame était une arme efficace mais si on y couplait l'intelligence, la lame se voyait dotée d'un double tranchant . Après que les deux jeunes filles aient effectués leur sélection, Owen porta son choix sur un godet de vin fruité ainsi qu'une grappe de raisins rouges. Avant de se saisir du précieux breuvage, il déposa son livre à porter de main. Le Tyssier leva ensuite son « verre » pour porter un toast.

«Mes dames, je lève mon verre à la jeunesse, au Bief, aux Tyrell, à la beauté de dame Tarly et à l’accueil chaleureux de dame Tyrell. Je suis on ne peut plus ravi d'avoir été convié à passer quelques temps en votre compagnie.»

Le Tyssier s'humecta les lèvres du délicieux vin. Cela ne valait bien sûr pas à ses yeux un la Treille auré mais le goût y était. Le Bief pouvait se vanter de disposer des meilleurs vins des Sept Couronnes et c'était toujours un ravissement d'y goûter. Il déposa ensuite son gobelet. De ses doigts agiles, l'héritier de Froide-Douve détacha un raisin de la grappe et le porta à ses lèvres. Il le croqua et en apprécia la saveur. Le soleil de la région couplé à la fertilité du sol créaient de véritables merveilles gustatives. D'un geste discret il désigna la grappe pour proposer quelques fruits aux deux jeunes femmes.

«Si mes dames désirent quelques raisins, je me ferais un plaisir de vous les offrir. A la Treille, les vignobles en produisent des différents mais je dois reconnaître que les vôtres son succulents. Cela fait seulement une journée que nous sommes arrivé à HautJardin et je n'ai pas encore eut le temps de m'informer des nouvelles de votre maison, Dame Elinor. Comment se porte votre famille ? Et la vôtre dame Tarly ?»

Parler de sujet qui pouvait intéresser aussi Elinor tout en restant évasif permettait de ne délaisser aucune des deux jeunes femmes. Il était évident que l'une des deux finirait probablement par monopoliser le crachoir. Les dames aimaient généralement parler des choses banales ou des dernières nouvelles. Il n'y avait pas à vrai dire de compétition entre les deux jeunes filles mais Owen était curieux de voir comment ses deux grandes amies se comportaient. Dans toutes relations, l'un des deux individus finissaient toujours par avoir l'avantage sur l'autre. Serait-ce l'expérience et l'intelligence d'Elinor Tyrell ou la jeunesse de la Tarly ? L'héritier de Froide-Douve ne pouvait encore se prononcer à ce sujet.

 La Tyrell semblait jouer dans la même cour que lui. Son mouvement de paume suivit de la prise du raisin directement entre les doigts du Tyssier avec ses lèvres le confirma totalement. Ainsi il savait à qui il avait à faire ou du moins pouvait-il l'imaginer. Ils jouaient tous les deux au mêmes jeu. Le tout était surtout de savoir s'ils pouvaient être dans la même équipe ou allait se retrouver dans des camps différents. Une femme était fidèle à sa famille mais quand elle se mariait, elle pouvait parfois être contrainte à choisir entre son époux et ses enfants et sa maison d'origine. Un choix cruel. Calmement, il l'écouta parler tout en terminant sa coupe avant de la poser sur le sol. Il prit quelques secondes de réflexions par rapport aux propos de la Tyrell avant de formuler sa propre réponse. Le sujet qu'elle avait soulevé était intéressant quoi qu'il se demandait au fond de lui même si la jeune dame avait déjà goûté aux cadeaux dont elle parlait. Le blondin ne parlait pas forcément d'alcool, de nourriture ou de richesses mais plutôt d'une chose qui risquerait de mettre en colère les septons et septa.

 «Encore faut-il se donner le moyen de goûter à ses cadeaux ma dame. Si cela nous aguiche l’œil mais est hors de notre portée, doit on continuer d'y penser ou simplement y renoncer ? Doit on tout faire pour atteindre cet objectifs, qui à risquer de tout perdre ? L'histoire de Westeros contient un tas d'exemple de ces gens qui ont tentés de goûter à des choses hors de leur portée. Certains on réussit où d'autres plus nombreux ont échoués. Nous savons bien souvent qui nous sommes mais rarement avec qui nous jouons pour arriver à la fin de la course. »

La petite Tarly s'excusa alors en prétextant devoir retourner chez elle à Corcolline. Plutôt étrange un départ aussi précipité sans avoir été prévenu à l'avance ni même reçu le moindre signe que son éventuel cortège était prêt. D'habitude un domestique ou un garde du corps venait faire son rapport à la personne avant qu'ils s'en aillent. Étrange, vraiment étrange ! La fille au blason marqué du chasseur se sentirait-elle de trop ? Le manège d'Owen avait-il marché ? N'accorder que son attention à l'une des deux dames en avait-il fait fuir la plus jeune. Serait-ce la une démonstration de qui était la meneuse de leur groupe, la femme forte, la femelle dominante ? Peut-être bien. Owen n'enlevait pas cette possibilité de sa liste de théorie. L'héritier de Froide-Douve s'éclaircit la gorge pour lui faire part de son désappointement.

 «Vous nous quittez déjà ? Quel désappointement moi qui comptait faire plus ample connaissances avec vous, me voilà bien déçu. Ne pourriez vous pas rester encore quelques instants ? Je serais en tout cas très heureux de vous revoir dans l'avenir ma dame. Vous faîtes partie de ces Lady qu'on ne peut oublier facilement. Rien d'étonnant à ce que vous vous entendiez si bien avec dame Elinor.»

Un sourire neutre sur le visage ne laissant passé que peu d'expression. Etait-il sincère ou s'amusait-il simplement de la situation ? Il l'ignorait. Restez avec les deux lui permettait de s'amuser et de tester différentes approches de leur petit groupe mais de l'autre côté rester seul avec Elinor allait peut-être lui permettre d'en apprendre plus sur cette dernière. A deux, il y avait toujours plus d'intimité qu'à trois. Tel un oiseau posté en haut de sa branche et narguant le monde d'en bas, le Tyssier se recula quelque peu pour prendre quelques raisins et les déguster tout en observant la réaction d'Elinor suite au départ de son amie blonde. Il était curieux de voir comment la situation allait évoluer entre ces deux là. Deux jeunes filles pouvaient s'entendre à merveille mais ajoutez un grain de sable dans la mécanique en la présence d'un garçon et même les meilleures amies du monde pouvait finir par s'étriper à coup de bagues et de collier, voir même de dentelles. Rien de plus méchant et cruel que deux femmes amoureuses et rivales. Ici bien évidemment ce n'était pas le cas. L'héritier de Froide-Douve en était convaincu. Il espérait seulement que l'après midi finirait aussi bien qu'il n'avait commencer.