Un Dothraki dans la ville [Sujet Libre]

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Tel un sanglier dans un enclos de porcs, Jasoodo chevauchait son destrier à galop doux, se frayant un chemin en bousculant les ruades de villageois des boyaux de Myr. D'ordinaire, ce plaisir était réservé aux chevaliers ou aux baronnets arrogants, et nul n'osait faire face à l'influence sans limite de la noblesse, mais il s'agissait là d'un étranger Dothraki en pagne, et bien qu'il puisse paraître intimidant ou même effrayant, il demeurait seul.

Il n'en avait pas même conscience, mais réussir à pénétrer dans l'enceinte d'une cité en son état de natif de Vaes Dothrak relevait presque du miracle. Par chance, les vigies n'ont pas remarqué sa présence dans la marée de civils, saltimbanques, roulottes et charrettes en tout genres dont même les plus droites des formes ondulaient sous l'effet d'écrasants rayons du soleil.

Le nouvel arrivant fit compte des étals du marché, surplombés de auvents colorés, de la chaleur intense enfermée entre les mûrs d'albâtre de la cité, et fût surpris par la dense cohue des villes qui dans leur courant inflexible soulevait d'innombrables nuages de la poussière des ruelles sablonneuses.
Jasoodo s'interrogea : pourquoi les hommes et les femmes de Myr se laissaient rôtir vifs dans ce four aux dimensions colossales ? Si ce n'est peut-être pour devenir faible de corps comme d'esprit et rendre le pillage plus facile aux Dothrakis. Oui, finalement, c'était dans l'ordre des choses, mais ça signifiait également qu'il ne lui fallait pas trop s'attarder ici au risque de finir aussi mou et las qu'eux. Et puis, tout cela ne ressemblait en rien aux 24 années de vie nomade qui l'avaient vu grandir, et son manque d'aise était évident, quoi qu'il fût assez brave pour ne pas se laisser gagner par la panique.

Surélevé par rapport au reste de la foule, il pût remarquer que de nombreux passants lui jetaient des regards si méprisants qu'il eût si tôt fait de corriger par le sang s'il n'eût pas été dans un tel rassemblement. De nombreux hommes armés s'apparentant à des gardes entreprirent de veiller sur lui avec méfiance, puis s'organisèrent et firent mine de s'approcher, les armes accrochées aux mains comme le goulot d'une bouteille de rhum aux lèvres d'un matelot. Il décida de descendre de sa monture afin de faire cesser cette escalade d'agressivité qui lui coûterait à coup sûr la vie, inutilement qui plus est.
Jasoodo avait une mission à accomplir, et il ne comptait pas échouer.

Faisant suivre son cheval par la bride, il sentit qu'il n'était plus digne d'attention et que les esprits ne s'échauffèrent plus que pour les prix trop élevés des commerçants. Il pouvait à présent circuler librement, et se dirigea vers un individu qui attira son attention.

L'air fier, et la stature haute, le Dothraki souhaitait faire forte impression lors de son premier contact avec les gens d'un peuple dont il ignorait presque tout. Avec toute l'assurance d'un combattant invaincu, il bomba son torse d'une longue et calme inspiration, fronça ses sourcils et annonça, le regard se voulant respectueux mais répressif :

"Bon journée."

Son accent était plus que marqué, et sa formulation hasardeuse, mais le voyageur des sables ne remis pas en question sa propre maîtrise de la langue commune, trop orgueilleux pour admettre que son phrasé était ridicule. Il surenchérit alors, ivre de l'arrogance d'être l'un des rares à savoir communiquer avec les gens du monde extérieur à son Khalasar.

"Je chercher des informations. Tu sais où je peux le trouver ?"

Jasoodo était certain que son interlocuteur le comprendrait parfaitement.

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