Le Chevalier de la Garde Royale quitta la salle du trône, après être resté aux côtés du Roi qui, assis sur son trône de fer, faisait semblant de s'intéresser aux histoires que des gens du peuple étaient venu lui dire. Certains pour se plaindre d'une mauvaise récolte, comme si le Roi pouvait faire pousser des légumes, d'autres sur des petits garçons qui s'amusaient à voler leurs marchandises.
Une fois l'audience, très fatigante, terminée, tout le monde quitta la salle pour retourner à leur occupations, discuter, rire, mais surtout écouter ce que d'autres avaient à dire pour pouvoir le raconter à d'autres personnes toujours plus curieuses que les précédentes.
Avant de sortir, Jaime lança un regard au trône de fer et se rappela le jour où il avait tué Aerys et quand il s'était mis sur le trône pour réchauffer la place du bon Roi qu'allait devenir Robert Baratheon et surtout il se souvenait du regard qu'avait lancé Lord Eddard Stark en le voyant ainsi.

Maintenant, la salle était vide et on entendait le bruit que faisait les pas de Jaime quand il sortit à son tour de la salle du trône, le métal de son armure et ses armes faisait raisonner la pièce à chacun de ses pas et il ne pouvait pas passer inaperçu de cette façon. Jaime devait à présent faire une ronde et surveiller la chambre de la Reine, il ne savait pas où Robert était parti mais il s'était dirigé vers une direction opposé en compagnie de Barristan Selmy et d'autres frères de la Garde Royale.

Une main sur le pommeau de son épée, l'autre contre une rampe en métal, Jaime monta les marches qui menaient à l'étage où se trouvait la chambre de la Reine, il n'était pas totalement fermé, certaines grandes fenêtres éclairaient l'étage et par la même occasion permettaient à l'air de circuler pour rafraichir un peu les personnes qui pouvaient y passer.
Les pierres étaient orangées et malgré l'âge du donjon rouge, elles étaient encore en bon état, très fraiches et rugueuses, elles rafraichissaient le couloir.
Jaime ouvrit la porte de la chambre, c'était un bois lourd et la porte était très large et très haute, mais il était facile d'ouvrir la porte.
A peine la porte fermée, Jaime voyait une servante, mais pas de Cersei. Où était elle encore ? Elle n'a pas pour habitude de laisser des servantes, seules, dans sa chambre. Jaime avait pourtant bien envie de la voir, surtout que le Roi était absent.

" Où est ma sœur ? " Dit il d'un ton froid en fronçant les sourcils. Il ne s'était pas présenté à la femme dans la pièce, elle devait sans doute savoir qui il était et si elle ne s'avait pas, la ressemblance de Jaime et Cersei pourra la marquer.
Alors qu'il regardait la jeune femme pour attendre sa réponse, il vit la brosse à ses pieds. Le rapprochement était simple, une brosse au sol et une femme qui semblait surprise de l'entrée d'une personne dans la pièce ne pouvait que désigner le vol.
D'instinct, il mis sa main droite sur sa dague dorée et serra les dents en s'approchant de la femme.

" Tu veux voler ma sœur hein ? Sais tu au moins ce qu'on fait aux voleuses ? "

Il était évident que si elle ne savait pas quel sort était destiné aux voleurs, Jaime allait très vite le faire savoir. Une main fixée et immobile, une lame tranchante qui vient s'enfoncer dans la chaire pour une belle amputation était le sort que Jaime réservait à la voleuse.

La petite servante ne paraissait pas très maligne sur le coup, voir une voleuse en stress était, pour Jaime Lannister, une chose très amusante et il comptait encore s'amuser avec son état avant de devoir lui faire payer son crime. Le cœur de la jeune femme donnait l'impression qu'il allait s'arrêter à un moment, elle se mordait les lèvres puis ramassa la brosse avant de la reposer sur le meuble où elle devait se trouver, avant que la voleuse ne tente de la voler.
Qu'est ce qu'elle croit ? Que reposer la brosse sur le meuble passera aux yeux de Jaime ? Elle le prenait pour un imbécile si elle pensait que le fait de reposer l'objet annulera le vol. Elle avait beau être charmante avec ses fins traits, ses yeux bleus et cheveux noirs, ça ne pouvait pas l'empêcher d'être une sale voleuse. Et puis avec une main coupée son visage sera toujours le même. Enfin pas au moment de la coupure, ça c'est certain.
Elle fit une révérence et se redressa, à ce moment Jaime compris qu'elle allait essayer de lâcher une phrase ennuyante mais qui ne risque pas de l'aider.

Elle prétendait qu'elle ne souhaitait pas dérober la brosse, alors que, comme par hasard, au moment où il est entré, Jaime avait vu la brosse au sol et aux pieds de la servante. Décidément elle prenait vraiment Jaime Lannister pour un imbécile.
Jaime prit un air intéressé alors qu'en réalité il se moquait d'elle, d'elle, sa phrase qui avait mit du temps à être terminée et de ses excuses.

" Tiens donc ? "

Jaime espérait qu'elle allait continuer sa phrase, trouver une excuse, bidon peut être, mais qui allait valoir le coup qu'on l'entende et qu'on en rit. Jamais n'allait tout de même pas la croire si elle prend cet air de femme surprise et effrayée; elle disait surement la vérité mais elle pouvait aussi très bien mentir, après tout ils se trouvent à Port-Real et plus de la moitié des habitants peuvent vous cracher dessus et dire qu'il pleut. Tous ces faux-culs qui se taisent quand Jaime Lannister passe mais qui, une fois passé, l'insultent de Régicide dans son dos, incapables de le dire en face ils préfère le murmurer entre eux.
D'un seul coup, la servante lâcha:
Alors là, c'était vraiment l'excuse la plus bidon qu'il ait entendu, elle méritait d'être en tête de la liste des excuses incroyables, pire encore que ce que le Mestre Pycelle pour lâcher par moment, sauf que lui est devenu un vieillard qui risque de se briser en deux lors d'un coup de vent et qui risque de ne pas survivre au prochain hiver. Jaime écarquilla les yeux en sourit, en sortant de quelques centimètres la dague de son fourreau, il savait déjà quoi répondre à la femme.

" C'est vrai que tu en as besoin. "

Elle n'était pourtant pas si mal coiffée, mais Jaime Lannister n'est pas vraiment un homme qui dit des compliments à tout le monde. Il se moquait autant d'elle que de tous ceux qui l'entourent.