Assise sur un rocher en face de la mer, Elia observait Aladar, son cheval, courir sur le sable chaud d'une des plages de Dorne. Voilà maintenant plus de deux heures qu'elle avait quitté Lancehélion pour se réfugier ici. Elle aimait l'ambiance que dégageait cet endroit avec le bruit des vagues, l'odeur de l'iode et la chaleur du soleil qui caressait son visage. C'était certainement le lieu où elle pouvait se vider la tête et ne penser à rien ou alors c'était l'inverse... En l'occurrence là c'était plus un moment de réflexion intense au déplaisir de la bâtarde. En effet plusieurs heures avant, la princesse avait eu une énième dispute avec sa soeur aîné Obara. Le pire, c'est que c'était elle qui avait eu le dernier mot, chose qu'Elia ne supportait pas. La jeune fille ne savait même plus pourquoi elles avaient fini par se crier dessus et elle ne voulait même plus le savoir, maintenant elle boudait. El savait très bien que c'était puéril comme attitude, mais c'était plus fort qu'elle. Chassez le naturel et il revient au galop, sauf que cette fois la demoiselle décida de laisser libre court à sa frustration ici, en compagnie de son meilleur ami et confident, Aladar.

Habillé d'une robe noir, Elia avait les cheveux attachés en queue de cheval et son visage était déjà envahi par le sable. Souvent lorsqu'elle rentrait à Lancehélion, elle passait pour une paysanne avec ses cheveux décoiffés et son air de malpropre. Heureusement que les chevaliers de la maison Martell la connaissait bien, même si leurs seuls moyen de repérage parfois était ses vêtements qui eux restés malgré tous des habits de noble.

Ramener à la réalité par un bruit au loin, Elia observa une silhouette se dessinait à l'horizon. « Surement un pigeon envoyé par père... » Pensa-t-elle. A chaque expédition à l'extérieur de la ville, Oberyn Martell, son paternel, envoyait quelqu'un pour la ramener à la maison. La jeune princesse était tellement imprévisible et maladroite qu'il avait surement peur qu'un jour ou un autre il lui arrive malheur. Plusieurs fois elle essaya de lui faire comprendre qu'elle était assez grande pour se défendre et surtout avoir assez de jugeote pour ne pas faire quelque chose d'inconscient, mais c'était faux et Elia comme Oberyn le savaient.
La silhouette s'approcha de plus en vite et dans un excès de zèle, la bâtarde décida d'aller rejoindre Aladar, prête à monter pour s'enfuir plus loin. « Pas question de rentrer, je ne veux pas voir Obara ! Pas tout de suite... » Quand elle se retourna, le soldat était déjà à quelques mètres. Il descendit de son destrier pour la rejoindre et la demoiselle se figea. C'était « lui », le soldat de la falaise. Deux mois avant, Elia avait décidé de sauter d'une falaise pour rigoler et cet homme avait sauté aussi avec elle pour la faire sortir de l'eau, c'était Edmund Gargalen. Ce n'était pas le fait qu'il la fasse sortir de l'eau qui l'avait marqué, mais son attitude. Le garçon avait été froid et légèrement hautain avec la jeune fille, ce qui ne lui plaisait pas du tout. C'était peut-être une bâtarde, mais c'est la fille d'Oberyn Martell l'homme pour qui il travaillait et qui lui avait donné l'ordre de la ramener à Lancehéion en un seul morceau. Voyant Edmund s'approchait jusqu'à finir par être pratiquement face à elle, Elia se figea. « Que faire ? Si je pars il va me suivre et je vais avoir encore plus d'ennuis. » Sans bougeait, elle le fixait ne sachant quoi faire, ni que dire,mais cette fois-ci pas question de se laisser faire.

Edmund se rendait au palais pour prendre quelques nouvelles de la famille Martell. La journée était ensoleillée, comme d'habitude à Dorne. Il sentait les rayons du soleil traverser ses vêtements, il portait une chemise blanche avec des bottes et un pantalon en cuir noir. L'endroit était magnifique, d'un côté on pouvait observer la mer et de l'autre côté les montagnes rouges. Arrivé à bon port, il descendit de son cheval et le donna à un palefrenier. Il pénétra dans le palais à la recherche du premier Martell qu'il pouvait croiser. Après quelques minutes à arpenter la battisse, il tomba sur le prince Oberyn Martell. Edmund s'inclina en guise de salut, mais remarqua qu'il semblait préoccupé. Une fois redressé, Edmund demanda s'il y avait un problème. Evidement qu'il y en avait un, mais Edmund avait l'impression de déjà entendu cette histoire. Il s'agissait de Elia, une des filles d'Oberyn, elle était encore partie du palais et Edmund savait de quoi elle était capable. Il avait déjà été chargé de la réerouver et on ne peut pas dire que cela ai créé un bon lien entre eux. Elia était jeune et turbulente et Edmund pensait avoir mieux à faire que de jouer les baby-sitteurs. Mais il est loyal et Oberyn est son prince, il allait donc tout faire pour la retrouver. Il salua le dornien et tourna les talons.

*La dernière fois, elle s'est jetée du haut d'une falaise qui sait ce qu'elle aura trouvé cette fois * pensa t-il. Mais il lui fallait une autre approche, avec l'énervement de l'accident, il s'était montré trop froid la dernière fois. S'il ne veut pas se faire une ennemie ici, il fallait qu'il se contrôle. Une fois sorti du palais, il monta sur son cheval pour quitter la ville.

Le prince lui avait demandé de chercher en premier vers la plage, c'est sur les falaises non loin de là qu'ils se sont rencontrés. Edmund galopa jusqu'à la plage, il n'était pas serein en sachant ce que pouvait faire Elia. Mais il l'aperçue au loin, elle était assise et regardait son cheval. Le guerrier s'arrêta un instant : *Bon au moins je n'aurai pas à aller à l'eau, mais il faut que je me montre plus gentil avec elle.* Il reprit sa route en direction de la jeune Elia. Il était repéré, il fallait qu'il accélère sous peine de devoir commencer une couse poursuite, ce dont il n'avait pas envie. Mais finalement, la fille d'Oberyn ne monta pas sur son cheval, Edmund était soulagé. Arrivé à son niveau, il descendit de sa monture pour se présenter devant la jeune dornienne, il s'inclina. Une fois relevé, il l'observa. Elle paressait terrorisée ou tout du moins figée, il ne pensait l'avoir autant traumatisée. *Allez Edmund pour au moins une fois dans ta vie essaye d'être chaleureux.* se dit-il.

" Excusez-moi de vous déranger Elia, mais votre père s'inquiète pour vous. Mais bon je vois qu'il n'a aucune raison de le faire et que vous n'avez pas envie de rentrer, ce que je peux comprendre. Donc ce que je vous propose c'est que je vous tienne compagnie et que je vous raccompagnerai au palais quand vous le souhaiterez "
Edmund estimait avoir été meilleur que la dernière fois, mais il observait Elia pour connaître sa réaction.

Est-ce qu’elle était en train de rêver ? Non c’était bien trop beau ! L‘homme qui l’avait fait sortir de l’eau et qui l’avait trainé jusqu’au palais venait-il vraiment de dire ces mots ? Ce même homme qui avait été froid et distant était maintenant devenu courtois et aimable ? Est-ce que c’était un piège ou un subterfuge pour la faire rentrer d’elle-même ? Elia se posait mille questions à la fois. Avec un demi-sourire elle hocha la tête et caressa machinalement le cou de son cheval.

« Mon père s'inquiète toujours pour rien... Vrai et faux. Si Elia savait comment attirer les ennuis comme personne, elle savait également se tenir tranquille, mais son paternel ne voyait pas les choses ainsi. Êtes-vous sincère ? Je peux rester ? demanda-t-elle avec une voix si douce qu’elle donnait l’impression d’être une enfant de huit ans. Elle reprit la parole, mais avec sa voix habituelle : Sachez que si vous l’êtes je n’ai pas l’intention de rentré avant une heure ou deux. Et même plus, mais le voilà prévenu. Je sais que vous avez ni l’envie, ni le temps de vous occuper de moi. Ellia en était certaine, un chevalier comme lui n’avait rien à faire avec une gamine, une princesse, une bâtarde ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. C’est pourquoi vous pouvez aussi m’attendre à l’entrée du palais. Promis dès que je rentre, je viens d'abord vous voir. »

Ce n'était pas une question, mais une affirmation. La vérité ? Elia ne voulait pas rester seul avec lui. Il ne lui fessait pas peur, mais la belle avait été tellement surprise, pour ne pas dire choquée, de lui lors de leurs premières rencontres qu’elle ne souhaitait pas être en sa compagnie. A l’aveugle elle passe sa main sur sa scelle et y saisit la gourde qui était accroché. Tout en buvant dedans, El examina Edmund pour la première fois. Sous ses airs de « grosse brute » il y avait en fait un homme tout à fait charmant, pour ne pas dire séduisant. Il avait des cheveux longs, lui arrivant jusqu’au épaule et des yeux couleur noisette tout comme elle. Il était grand, plus grand que dans son souvenir. Si la bâtarde n'était jamais tombée amoureuse et si l'idée d'être en couple ne l'intéressait absolument pas, elle se disait que le jour où son père devait la marier, autant que ce soit avec un homme qui ressemblait à Edmund, du moins physiquement.

Edmund avait saisi le message, elle ne voulait pas de sa compagnie. Ce qui était compréhensible à la vue de leur rencontre. Mais il se trouvait dans une impasse, il ne pouvait pas rester avec elle sous peine d'anéantir toutes les chances pour qu'un jour ils s'apprécient. Et d'un autre côté, il ne pouvait pas désobéir à Oberyn. C'est son ami et il a juré de le servir. Edmund allait devoir faire un choix. Il regardait la jeune fille. *Pourquoi doit elle tout compliquer comme ça*, pensa t-il.*Une vraie fille d'Oberyn Martell.* Il fallait qu'il trouve une idée, quelque chose à lui dire. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne pouvait pas simplement l'attendre au palais, Oberyn le remarquerait forcément. Il s'adressa à Elia : « J'ai bien compris, vous voulez être seule, je le respecte. Mais laissez moi trouver une manière de procéder »

Edmund observait autour de lui, la plage, les falaises à côté et la ville au loin. A part Elia et lui, il ne devait avoir personne d'autre à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Pourquoi ne pourrai-t-il pas la laisser ici tout en la surveillant de plus loin. Cette idée lui semblait être un bon compromis, du haut de ces falaises il pourrai observer la jeune fille, voir si elle allait refaire une bêtise ou si des personnes s'approchaient.

« Voilà ce que je vous propose Elia, je m'en vais. Je vais continuer à chevaucher sur ces falaises, histoire de vous laisser seule en gardant un oeil sur vous. Je me doute que cela ne vous plaira pas forcément, mais je n'ai pas trouvé d'autres idées »lui dit-il. Il tentait de sourire à la jeune fille, mais il se senti bien maladroit. Il remonta sur son cheval et lui s'adressa à elle une dernière fois. Pour une fois, il essaya de faire une plaisanterie.

« Merci pour votre aide . Je vais continuer de chercher Lady Elia sur les falaises. Si vous la voyez, surtout faites moi signe » Edmund ne sait pas du tout si la blague fonctionna, car il regarda les falaises en esquissant un sourire puis se mit en route.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Est-ce qu'elle s'était trompé sur lui ? Peut-être, mais il était encore trop tôt pour le dire, en tout cas il fessait des efforts pour ne pas la vexer. Peut-être devait-elle en faire autant ? Plus elle grandissait plus elle devenait « insupportable ». Elle supportait de moins en moins le confinement au Palais ou dans le jardin aquatique. Elia rêvait d'aventure et d'exploration. Elle aurait tant aimé être un garçon, peut-être que son père l'aurait laissé faire plus de choses.

Lorsqu'Edmund prétendu parler à un inconnu Elia resta bouche-bée. Il était prêt à la laisser seule, ou du moins lui donner un peu d'espace le temps qu'elle se calme. C'était une réaction inattendue, car la bâtarde pensait qu'il réagirait de deux façons différentes : la première, c'était qu'il allait ignorer ses paroles et la reconduire de force à Lancehélion comme lors de leurs premières rencontre et la deuxième c'était qu'il refuse, mais il ne l'a ramené pas, il restait avec elle. Mais Edmund choisit une option pas du tout envisager par la belle : la laisser tranquille.

Lorsqu’il commença à prendre la direction de la falaise, la bâtarde enfourcha son cheval et se posa à côtés d’Edmund :
« J’apprécie votre geste messire, mais j’ai la tête pleine de soucis et il me semble judicieux de vous suivre jusqu’à la falaise. Après tout ça me changera peut-être les idées. »

C’était complètement improvisé et El’ se surprenait. Ce n’était pas faux, mais était-ce vraiment une bonne idée ? Car une Elia en colère et perdue dans ses pensées c’était jamais bon à fréquenter. « Il fait des efforts, fais en aussi. » pensa-t-elle. Regardant en face d'elle, Elia se racla la gorge et gigotait dans tous les sens. Non, elle n'était pas à l'aise. Elle ne savait pas quoi dire, comment être « aimable » sans paraitre trop directe. Comment lui montrer qu'elle était d'accord pour recommencer depuis le début ? Le jeu des questions/réponses étaient sans doute le bienvenue !

« Vous connaissez mon père depuis longtemps ? » Bonne question, car aussi loin qu'elle s'en souvienne, la jeune aspic avait vu Edmund pour la première fois à cette fameuse falaise et pas avant.

Edmund et Elia étaient maintenant en train de chevaucher vers les falaises. Il lui proposait de rester seule pour lui faire plaisir, mais maintenant, elle le suit. C'est peut-être même mieux comme ça. Au moins, il n'aurait pas à mentir à Obéryn sur le fait qu'il ne l'avait pas trouver de suite. Ella appréciait son geste, c'était une bonne nouvelle pour Edmund. Comme quoi ses efforts n'auront pas été vains, il était rassuré. En revanche, c'est Elia qui l'était pas, elle ne cessait pas de bouger. C'est le silence qui régnait entre les deux personnages et cela commençait à devenir pesant. Edmund était incapable de le briser, déjà faire une plaisanterie relevait du miracle, mais alors converser avec la jeune fille lui semblait impossible. Fort heureusement, ce fut Elia qui parla en premier :

« Vous connaissez mon père depuis longtemps ? » lui demanda-t-elle. Depuis combien de temps connaissait-il Oberyn Martell. Cela fait des années que les Gargalen et les Martell se côtoient. Mais la première fois qu'il a vu Oberyn devait être une visite au palais avec son père, le Lord Tremond Gargalen. A cette époque Edmund était très jeune, entre 8 et 10 ans. C'est d'ailleurs en rencontrant le prince qu'il l'a pris pour exemple. « Cela doit bien faire 12 ans que je connais votre père, un grand homme. Croyez-moi ou non mais c'est un homme que j'ai pris comme exemple. Je l'ai rencontré lors d'une visite du plais que j'ai fait avec mon père. »

Après la question que voulait poser Elia était : Depuis combien de temps était-il au service de son père. « Après pour parler de quelque chose de plus actuel, cela va faire un an que je suis au service de votre père. J'ai aussi accomplit quelques missions auprès d'Ariane votre cousine.» Edmund s'étonnait lui-même, comment avait-il pu parler aussi longtemps, ce n'était pas dans ses habitudes. Il ne sait pas si c'était les questions ou Elia elle-même qui en était responsable. Il ne savait pas s'il devait relancer la jeune femme avec une question, mais dans le doute, il préféra se taire.

Un an. Cela semblait court et étonnamment long en même temps. Un an qu'Elia avait surement déjà dû le croiser dans les couloirs du palais ou bien lors d'un banquet organisé par la famille Martell, mais non, la première fois qu'elle le remarqua c'est le jour de l'accident à la falaise. Après mure réflexion une bride de souvenir lui vint à l'esprit. Une rencontre rapide dans le jardin aquatique. Sa petite sœur Obella c'était même empressé de venir la chercher pour lui montrer le bel inconnu qui venait voir leur père. C'était il y a six mois environ, la bâtarde était en train de jouer à une bataille d'eau avec ses petites sœurs. Il était possible que ce soit Edmund, mais Elia ne savait pas si c'était vraiment lui ou si elle essayait juste de l'intégrer à un de ses souvenirs.

Ainsi son paternel était un modèle ?

« Vous aussi vous voulez coucher avec une bâtarde et lui donner des enfants bâtards à leurs tours et les priver d'un nom, je veux dire, d'un vrai nom ? Son regard se durcit, mais le hennissement de son cheval la fit se ressaisir. Veuillez m'excusez, je ne voulais pas être grossière... »

Et voilà, le sujet qui fâche était mit sur la table. Bien qu'Edmund ne pensait aucunement à ça, Elia ne put s'empêcher de faire le rapprochement. Son « nom » c'était sa misère, son interrogation et si cela la démangeait, elle n'avait pas encore eu le courage d'en parler avec le premier concerné : son père. Machinalement elle caressa Aladar et passa du pat au trot. Ils étaient encore bien loin de la falaise, mais la demoiselle eue une envie soudaine de déjà y être. Là-bas le vent était plus fort et l'odeur de l'iode enivré l'air et c'était ce dont elle avait besoin : de l'air.

Edmund était surpris par la question et le comportement d'Elia. Il n'avait rien vu venir. Il ne pensait pas que ce saut d'humeur était causé par lui mais quelque chose d'enfouis bien plus profond dans l'esprit de la jeune fille. Il avait stoppé net son cheval alors qu'Elia était passé au trot. Que pouvait-il bien dire après ça ? *Bon Edmund, va falloir jouer les psychologues. T'as déjà fait ça, non ?* La question des bâtards était délicate et ce pour tout le monde. Dans le peu de relations intimes qu'il avait eu, il n'avait jamais eu affaire à une Sand ou toute autre bâtarde. Il n'avait jamais abordé ce problème. Avoir un nom différent avec pour seule cause d'avoir un parent de sang non noble était un peu extrême pour Edmund. Mais que pouvait-il y faire ? Rien.

Pendant qu'il était dans ses pensées, Elia en avait profité pour prendre de l'avance. Edmund lança son cheval au galop pour revenir au niveau de la jeune femme. Il se devait de dire quelque chose : « Vous savez Elia, Sand ne reste qu'un nom. Il ne fait pas de vous une personne moins bonne ou moins fréquentable. Enfin pour les personnes un minimum raisonnable... Martell est un grand nom et il est plus difficile à donner à un bâtard que celui d'une maison moins importante...» Edmund marqua une pause. Et lui que ferai-t-il dans la situation d'Oberyn ? Il n'en savait rien. « Même si je n'y ai pas beaucoup réfléchit. Si je devais avoir des enfants avec une bâtarde, j'essaierai de leur donner mon nom, dans la mesure du possible.» Edmund . Des Enfants. C'était une bonne blague, lui qui arrivait à peine à quitter ses frères et soeurs sans devenir paranoïaque, qu'est-ce que ça pourrai être s'il devait laisser femme et enfants. Il secoua la tête comme pour oublier sa propre réflexion. Il essayait de rassurer Elia, mais il se doutait bien que son problème n'allait pas s'arranger juste en discutant avec lui. Elle devait parler à son père, il comprendra, il saura quoi lui dire. Edmund prit une dernière fois la parole : « Vous devriez en parler à votre père, connaître ses raisons. Je ne les connais pas, mais elles doivent être bonnes. Elle ne règleront pas votre problème, mais je pense qu'elles vous aideront à le comprendre.»

Les deux cavaliers étaient toujours en train de se diriger vers les falaises, le vent se faisait de plus en plus sentir. Edmund remplissait ses poumons de cet air qui commençait à devenir de plus en plus rafraichissant.

Les sourcils froncés et la bouche crispée, Elia inspirait et expirait pour essayer de se calmer. Bien entendu qu'il fallait qu'elle en parle avec son père, elle n'était pas stupide, seulement effrayé à l'idée d'entendre une réponse qui ne lui plairait pas. Edmund lui-même lui avait avoué qu'il aurait surement donné son nom de famille à ses enfants bâtards, du moins s'il en avait alors pourquoi pas Oberyn ? Pendant une petite période de sa vie, vers ses dix ans, la bâtarde pensait que cela avait un rapport avec sa mère, Ellaria. Depuis son enfance elle expliquait à ses filles que le nom Sand était un nom qu'il fallait porter avec fierté, mais aussi que les bâtards étaient les enfants de la passion, alors que les autres étaient les enfants du devoir. Peut-être qu'elle avait un rôle à jouer dans cette histoire, mais Elia le savait, si elle devait mettre le sujet à jour elle le ferait avec sa mère. C'était des complices depuis toujours, elles se comprenaient souvent avec un regard et lorsqu'elle en ressentait le besoin, c'était vers sa mère qu'El' se réfugiait.

« Oublions cette histoire. Trancha-t-elle sans prévenir d'une quelconque intervention de sa part. Donc vous avez dit que vous travaillez pour mon père depuis un an. Répéter ce qui avait été dit précédemment était un bon moyen pour faire comprendre que le sujet était clos. Est-ce que vous avez de la famille ? Des frères et des sœurs ? La demoiselle tourna sa tête pour regarder Edmund. Célibataire ? » C'était de la simple curiosité, mais Elia ne comprenait pas pourquoi une femme devait être mariée tôt alors qu'un homme avait le choix de se mettre en ménage quand il le souhaitait. Heureusement pour elle, aucune de ses sœurs ainées n'avaient encore la bague au doigt, mais Elia était différente, c'était la première fille d'Oberyn et d'Ellaria, ils étaient ensemble depuis des années alors que les autres femmes qu'il avait rencontrés étaient principalement des objets sexuels. De ce fait elle se demandait souvent si un jour elle verrait sa mère lui annonçait ses fiançailles avec un tel ou tel noble de la cité.

« Est-ce que vous avez toujours vécu ici ? J'aimerais partir visiter les autres régions quand je serai en âge de quitter Dorne. » C'était une fois de plus en autre problème. Elia devait attendre encore plusieurs années avant de caresser l'espoir de partir à l'aventure. Voyager, rencontrer des personnes avec une culture complètement différente de la sienne et voir des choses qu'elle avait lues seulement dans les livres, comme la neige par exemple. C'était l'objectif qu'elle avait depuis plus d'un an et Elia commençait déjà à travailler son paternel au corps pour lui faire comprendre qu'un jour ou l'autre il ne pourra plus l'enfermé à Lancehélion ou dans les jardins aquatiques.

Elia voulait clairement changer de sujet, ce qu'Edmund comprenait très bien. Il ne sait pas si ses paroles l'ont plus vexée qu'autre chose. C'était un sujet complexe et il ne voulait pas s'y impliquer, ce n'était pas ses affaires. Elia voulait en savoir plus sur la famille Gargalen. Edmund ne voyait aucune raison de ne pas lui en parler : « Dans la famille Gargalen, il y a ma mère, mon père Tremond, mon premier frère Damion, il a 19 ans. Ensuite, j'ai deux soeurs, une première de 18 ans, Sara et une dernière de 15 ans, Enora. Je trouve qu'elle vous ressemble un peu, au niveau de caractère. » Edmund souriait, il ne voulait en aucun cas paraitre offensant auprès de la jeune femme. Elia qui voulait en savoir plus lui demanda s'il était célibataire. C'était le cas, sa dernière relation remonte à l'époque pendant laquelle il se trouvait. Une femme magnifique, il était un peu triste de l'avoir quitté si brutalement. Elia attendait une réponse. « Non ma chère, je suis seul pour l'instant. Et je crois que ce n'est pas plus mal, j'ai déjà assez de préoccupations pour le moment »

« Est-ce que vous avez toujours vécu ici ? J'aimerais partir visiter les autres régions quand je serai en âge de quitter Dorne. » Edmund aussi avait eu envie de visiter les différentes parties du monde, mais il l'a payé assez cher. L'attaque de son père était encore un sujet de dispute récurent à la maison. Maintenant quitter Dorne devenait de plus en plus difficile pour lui. « Non je n'ai pas toujours vécu à Dorne. J'ai séjourné pendant deux ans à Braavos, afin de m'entraîner au maniement des lames. J'étais animé par la même envie de voyager que vous. Mais je suis bien placé pour vous dire que le plus important pour vous reste ici à Dorne. » Encore une fois Edmund ne voulait pas offenser la jeune Elia, mais après coup il se pensait encore trop brutal.

« Enfin sans vouloir être indiscret, où souhaiteriez-vous aller durant votre voyage ? » Les falaises se rapprochaient doucement, les cavaliers étaient maintenant à la même hauteur. Le vent se heurtait sur le visage d'Edmund, cela fit baisser la température pour son plus grand bonheur.

Ainsi il était l'aîné de sa famille tout comme elle, enfin... Si on oublie Obara, Nymeria, Tyerne et Obella, la bâtarde était belle et bien l'aînée de trois autres sœurs, des sœurs qui avaient la chance d'avoir la même mère à l'instar des autres qui n'avaient qu'Oberyn comme repère. Elle se demandait à quoi pouvait ressembler Edmund quand il était avec sa famille. Les Aspics étaient toutes des filles et souvent Elia se disait que cela pourrait être bien d'avoir un frère. En rencontrant Kohàn elle avait en quelque sorte eue un avant-gout et c'était plutôt appréciable. La bâtarde continuait de l'écouter avec attention : « ...... une dernière de 15 ans, Enora. Je trouve qu'elle vous ressemble un peu, au niveau de caractère. » Qu'elle lui ressemble ? C'était surement un compliment, la belle n'avait pas senti d'ironie dans la voix d'Edmund. Souriant à sa remarque, El' se disait que ce serait bien de la rencontrer. Son seul ami c'était Burton et non seulement c'était un garçon, mais en plus il avait rejoint la garde de nuit dans le Nord. « ....Mais je suis bien placé pour vous dire que le plus important pour vous reste ici à Dorne. » Encore un autre qui lui répétait ça et encore une fois c'était une personne qui avait voyagé et qui selon elle n'aurait surement pas eu le même discourt s'il était resté ici tout comme elle. C'était facile de dire : « ne va pas là-bas » quand ton interlocuteur y est déjà allé. Elia voulait se faire ses propres expériences, sa propre opinion et ses propres erreurs, elle en avait marre d'être couvé et de ne pouvoir rien vivre.

- « Enfin sans vouloir être indiscret, où souhaiteriez-vous aller durant votre voyage ?
- D'abord le Nord, car j'ai des amis là-bas. Elle parlait bien sûr de Kohàn et de Burton. Puis je longerai les côtes Ouest pour revenir au centre, ensuite je ferais les côtes Est et je reviendrai dans le Sud. Ce n'est qu'une idée, une fois sur place je ferai surement l'opposé de ce que j'avais imaginé. Elle haussa les épaules. Il faudrait déjà que j'ai l'autorisation de mon père, c'est à ce moment-là que je ferais vraiment un plan sur mes déplacements. Elia et Edmund étaient maintenant en train de monter la dune de sable qui menait à la falaise. Pourquoi regrettez-vous d'être parti ? D'avoir quitté votre pays ? Vous n'aviez pas l'intention de revenir lorsque vous l'avez fait ? » C'était un point que la bâtarde redoutait, partir et ne plus vouloir revenir.

Edmund se s'était toujours pas remis de l'attaque de son père pendant qu'il était à Braavos. Il aurai dû être à Dorne, il aurai pu faire quelque chose. La seule chose qui connaissent est le nom de la personne qui avait organisé tout ça : Paxter Redwyne. Il fallait qu'il le retrouve pour lui faire payer. Il avait déjà tabassé un de ses seconds qu'il avait pris pour Paxter lui-même. Mais ce dernier c'est identifié avec qu'Edmund ne termine sa vengeance. On ne s'en prend pas à Dorne et encore moins à la famille. C'était pour cette raison qu'il regrettait d'être parti. Malgré tout ce que son voyage lui a apporté. Il n'avait pas l'intention de ne jamais revenir, il savait que son séjour allait avoir une fin, il fallait qu'il retrouve sa famille. * Elle n'a pas besoin de savoir la véritable histoire, elle faut juste qu'elle comprenne l'idée*.

Edmund prit la parole : « Non je ne regrette absolument pas d'être parti . Et je n'ai jamais eu l'intention de quitter Dorne pour de bon. Mais disons que j'aurai été plus utile ici qu'à Braavos. Malheureusement c'est après que l'on s'en rend compte. »

Elia était jeune, elle voulait partir à l'aventure. Edmund n'était pas différent à son âge. Le prince Oberyn finira bien pas accepter et elle pourra faire son voyage en toute tranquillité. Peut être même qu'il sera chargé de l'accompagner, même si cela restait peu probable. Il reste malgré tout un mauvais compagnon de voyage. Il n'avait jamais mis les pieds dans une autre région de Westeros, peut être qu'un jour, lui aussi devra prévoir un voyage. Pourquoi pas avec tout le reste de sa famille.

Les deux cavaliers continuaient à grimper la dune de sable et son sommet se rapprochait de plus en plus

Le silence c'était de nouveau abattu et Elia avait repris son air renfrogné. Ce n'était pas la réponse qu'elle espérait, mais après tout rien de ce qu'il aurait pu dire lui aurait porté satisfaction. Lorsqu'elle était contrariée, son humeur pouvait changer du tout au tout en une fraction de seconde, c'était à la fois agaçant pour son interlocuteur, mais également pour elle-même, car il n'y avait rien de plus frustrant que de ne pas réussir à contrôler ses émotions surtout quand les personnes autour de soi vous répétez tout le temps qu'il n'y a que les enfants qui font ça. Elia oubliait souvent qu'elle était jeune, elle avait seulement douze ans même si elle paraissait beaucoup plus vieille.

Arrivé à destination, Elia caressa Aladar qui semblait agité. « Doucement mon grand, qu'est-ce que tu as ? » Le hennissement de la bête devint plus fort et avec justesse Elia réussit à ne pas tomber de son cheval qui s'était mis à cabré.

- « Doucement, Aladar !
-Tiens, on a de la compagnie. Bien le bonjour, je suis Morne et vous êtes ? »

Relevant la tête en direction de la voix, des prunelles étrangères noires la fixaient intensément. C'était un homme de la quarantaine, plutôt grand avec la peau sombre et des vêtements déchirés et sales. Son sourire laisser apparaitre des dents pourris et les rides sur son visage étaient couverts de sable. Un Dornien sans nul doute, mais un Dornien douteux qui faisait peur à la princesse. Elle savait se défendre, même très bien, seulement dans la précipitation de son départ elle était partie sans sa chère lance et de ce fait elle se sentait vulnérable comme jamais, car sans arme Elia ne valait rien.

Fessant reculer Aladar doucement, El' lança un regard inquiet à Edmund. C'est à ce moment-là que sa crainte se transforme en peur. Si elle n'avait fait attention qu'à l'homme qui s'était adressé à eux, il y en avait trois autres qui les avaient encerclés, un couteau à la main.

- « Dis donc c'est une bien belle robe que vous avez là. Morne saisit le bas de sa robe et le fit glisser entre ses doigts.
- Ne me touchez pas !
- Oh, du calme ! Du calme ! Ça fait tellement longtemps que je n'avais pas touché un tel tissu. »

Elia se mordit la lèvre se maudissant de ne pas avoir repéré leurs silhouettes plus tôt. D'ailleurs elle en était persuadée, il n'y avait personne ici quand elle avait regardé. D'où sortaient-ils ?

Elia et Edmund étaient désormais encerclés, il n'y avait aucun moyen de fuir pour le moment. L'affrontement était inévitable. Il devait maintenant endosser son rôle de protecteur, fini la psychologie et le bavardage, il allait se battre. Edmund observait attentivement les hommes, ils étaient au nombre de 4. * Il va falloir être rapide *. Mais il devait à tout prix d'éviter de tuer quelqu'un, Elia était présente, on ne sait pas ce que la mort d'un homme peut avoir comme effet sur un enfant. Le dornien vérifia que son poignard était toujours bien attaché sous sa chemise. Elia était inquiète, la situation était délicate. Edmund remarqua les couteux que les hommes avaient apportés, le combat semblait de plus en plus compliqué et il avait du mal à voir comment il allait s'en sortir sans en tuer un seul.

« Ne me touchez pas ! »

Le pauvre fou, il ne savait pas ce qu'il avait fait. Mais lui sortir, vous venez de toucher une des fille du prince Oberyn, n'était pas une bonne idée. Edmund sauta de la selle de son cheval et retira la main de Morne de la robe d'Elia. Il fixait Morne droit dans les yeux.

« Votre petite comédie a assez duré ! Maintenant partez ! »

Comme il s'y attendait Morne n'avait pas bougé et les trois hommes derrière lui non plus. Ils s'étaient d'ailleurs même rapprochés. Ils semblaient tous de plus en plus tendus.

« Eh bien ! Vous ai-je offensé ? Est-ce votre dame ? Nous vous semble t-elle pas trop jeune ? »

Morne et ses compères fut pris d'un fou rire qui ne dura pas bien longtemps. Edmund en avait marre , il allait commencer le combat, il aurai un coup d'avance sur eux. Mais il fallait d'abord mettre Elia en sûreté. Edmund se tourna vers cette dernière.

« Veuillez m'excusez ma chère, mais il semble que notre ballade ne doive se terminer ici. Je vous prie de bien vouloir retourner chez vous » Edmund se rapprocha d'Elia pour lui chuchoter quelque chose. « Et d'une manière plutôt rapide, histoire de ne pas vous faire suivre » Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant. Il se retourna vers Morde et replongea encore une fois son regard dans le sien.

« Etes-vous certains de vouloir faire ça ? Je peux vous assurer que vous n'en tirerez rien et que vous pourriez y perdre beaucoup. »

« C'est toi qui va le regretter crétin ! » S'exclama Morde en se jetant sur Edmund le couteau tiré.

Edmund eu juste le temps de sortir le sien pour contrer cette attaque et relança le combat juste après. Chacun de ses coups devait être assez efficace pour empêcher ses adversaires de se battre pendant quelques secondes. Edmund tournait le dos à Elia et il ne savait pas si elle l'avait écouté.