Cela faisait bientôt dix longues journées qu'Aerdris était à Port-Royal et le chevalier errant regrettait déjà sa venue. Le tournoi était plus une mascarade qu'un véritable lieu d'affrontement entre guerriers. Tout le monde savait qu'il était interdit de toucher au roi Baratheon et vaincre un membre de noblesse plus haute que soi ne pouvait apporter que préjudices pour le future. Car humilier un enfant de bonne naissance n'était jamais un acte intelligent. Et pourtant Aerdris voulait participer, il voulait vaincre, montrer sa force. Le rêve le plus fou serait de rencontrer Jaime Lannister ce géant des duels. Mais participer à cette rigolade n'aurait servit à rien hormis une sévère déception quand à la noblesse des "chevaliers" des grandes familles.

Alors Aerdris passait le temps en écumant les rues de la capitale, des dédales écœurants mêlant la crasse des mendiants pullulant partout dans cette citée du vice, mais aussi les braillements des ivrognes, de tout type, petits bourgeois ou simple manant pataugeant dans une crasse emplissant jusqu’à l'air. Une puanteur ambiante qui s'évaporait petit à petit en remontant vers les rues plus proche du palais royal ou des temples. Dans celles-là les marchands plus riche faisait commerce de merveilles de tout le royaume, et même de plus loin. Des nobles de toutes les maisons mineures pouvaient être vu achetant ici et là barda pour la guerre ou passant juste pour rejoindre les maisons closes reconnues dans tout le royaume pour la beauté de leur filles.

Remontant la rue principale, Aerdris dénotait avec le reste des gens de passage, la plupart portant leur plus beaux habits afin de pavoiser devant les autres maisons, ou alors portant des tenues complètement inutiles en combat, nettement réalisée pour la parade. Aerdris lui était habillé de sa tenue habituelle, une tenue de combattant fonctionnelle et laissant plus de place pour les mouvements. Dans cette tenue la plupart des gens pensait croiser un garde d'une quelconque maison, les nobles laissant un regard dédaigneux dans son sillage, les marchands ne cherchant même pas à l'attirer dans leur boutique, bien trop chère pour un soldat.

Mais de cela Aedris n'en avait cure, le seul respect qu'il cherchait était celui que tout guerrier est en droit d'espérer, celui de son seigneur. Le chevalier errant cherchait d'ailleurs en ce moment même Ser Tybolt le fils ainé de Lord Tybolt. Le jeune héritier avait ordonné à sa garde, dont faisait partie Aerdris, de rester dans la ville tandis que lui même rejoignait le banquet royal, les nobles de basse lignée n'étant pas invité. Aerdris avait donc pris son mal en patience et essayait tant bien que mal de passer le temps. Mais il était désormais temps de se renseigner quand à l'avancée de ce banquet.

C'est en arrivant près du palais royal qu'Aerdris découvrit les portes closes sans trouver personne capable de dire si le banquet était ou allait finir. Irrité Aerdris s'apprêta à partir lorsqu'il apperçut une femme d'une grande beauté, avec ses cheveux d'un blond sublimant un visage aux traits d'une grande finesse, sortant d'une alcôve du château. La femme avait la beauté des grandes de ce monde et Aerdris agit comme devant une telle personne.

"Madame, il me désole de devoir vous déranger de la sorte mais il m'est nécessaire de connaître l'avancée du banquet royal. Est-il terminé ? Je ne voudrais en aucun cas manquer la sortie de Ser Tybolt Crakehall."

C'était-il correctement comporté ? Peut être avait-il commis une impaire en n'attendant pas que la dame accepte une telle question. Mais Aerdris avait horreur des convenances et il n'avait jamais pris le temps de les étudier correctement. Et puis de toute manière il ne risquait guère qu'une rebuffade. Pour faire bonne mesure Aerdris effectua une petite inclinaison des jambes baissant dans le même temps la tête afin de marquer son respect. Il ne restait plus qu'à attendre la réponse de la dame ...

La beauté inconnue fut légèrement effarouchée par interpellation incongrue de l'inconnu en arme. Une chevalier hélant une dame n'est
certes pas une rareté mais Aerdris avait en effet oublié une partie des convenances parmi les plus élémentaire, il ne s'était pas présenté. Souriant de son erreur Aerdris se pencha tout d'abord et ramassa une fleur tombée au sol par les sursauts dû à la surprise.

"Madame loin de moi l'idée de vous effrayer, veuillez comprendre ma rudesse par la dureté de l'errance. Je me présente Aerdris Rain chevalier errant de la cour de Crakehall."

Pourtant un doute venait faire douter le chevalier, le nom de la maisonnée de la dame Rawane Thalegord ne lui était pas connu, peut être une maison vassale comme celle des Crakehall. Mais même sans être de haute naissance la dame méritait un respect au moins de par sa grâce.

Arquant une nouvelle fois les jambes, Aerdris se laissa aller à une seconde révérence.

"c'est un honneur dame Rawane Thalegord."

Pourtant malgré sa courtoisie apparente Aerdris était irrité. Bien que Ser Tybolt soit parti depuis maintenant trois longues heures le banquet ne faisait que commencer, il devait avoir passé son temps au bordel du coin sans vouloir que cela soit rapporter à son père. Aerdris allait devoir trouver un passe temps suffisant pour durer encore longtemps.

"Non j'ai eu le bonheur de ne pas mériter une place parmi les puissants, ma famille n'est qu'une noblesse d'épée. Les puissants ne festoie pas avec ceux qui meurt en leur non. Mais vous semblez vous aussi ne guère partager une folle envie de festin."

Aerdris n'était ni cynique ni médisant, il avait accepté depuis longtemps cet état de fait, les riches festoies, les autres payent, à divers degré selon la pauvreté de l'homme. Cette femme elle avait semble-t-il choisit de ne pas y participer. Les raisons pouvant être multiples et varié autant éviter de dire du mal de la mauvaise personne, les murs ont des oreilles à Port-Réal.

"Je cherche Ser Tybolt car son père, mon seigneur Lord Roland Crakehall, m'a chargé de veiller sur lui. Ce serait manquer à tous mes devoirs que de louper la sortie de Ser l'héritier de la famille."

Puis soudain Aerdris se souvint de la fleur qu'il avait ramassé et la tendit vers la dame Rawane.

"Je me permets de vous rendre vos fleurs ma dame. Et je me permets aussi la liberté de vous demander si ne seriez pas en train de fuir par tout hasard ce banquet royal ? Ce doit pourtant être le lieu de tous les raffinements du royaume ?"

Le chevalier ne voulait ennuyer la dame mais il avait une certaine curiosité envers cette femme non pas une quelconque curiosité malsaine mais une espèce de pensée lui criant dans la tête que cette femme était quelqu'un d'intéressant et il fallait toujours se faire des connaissances dans des lieux méconnus, une telle chose pouvant toujours s'avérer utile par la suite.

Alors même que la dame prenait la fleur des mains du chevalier errant, les doigts de cette dernière laissèrent une douce chaleur là ou ces derniers avaient touché la main, rendue rugueuse par une vie de combats et de rudes travaux. Légèrement troublé par cette subtile échange, Aerdris retira sa main avec lenteur et une pointe de regret. La belle demoiselle remit prestement et délicatement cette fleur et sortit enfin de son silence.

"Si j'avais connu votre frère j'aurais été ravi de pouvoir vous donner le lieu ou il se trouve, mais je n'ai pas combattu aux côtés du roi Robert."

Le silence qui planât pendant quelques secondes suffisait amplement pour dire de quel côté s'était battu sa famille, non pas lui même bien sûr étant trop jeune pour l'époque.

"Mais j'aimerais vous aider s'il en est en mon pouvoir. De plus je ne peux laisser une dame, même servante, chercher seule son frère disparu dans cette citée débridée par la fête. Votre beauté serait comme un phare pour les criminels pullulant en ces temps de fête. Laissez moi vous accompagner et vous servir de servant d'arme. Je n'aurais plus d'honneur à servir quelconque autres dames."

Aerdris avait bien entendu en vu l'honneur d'aider cette femme, un chevalier devait toujours venir en aide aux civils, sinon ils n'avaient aucunes utilité en temps de paix, mais il avait aussi dans l'espoir de passer le temps intelligemment afin d'attendre la fin de cette fête de débauche. Et puis s'il devait arriver une chose à cette femme, Aerdris se sentirait souiller du déshonneur de n'avoir réagit comme un véritable chevalier. Et ce n'était pas sa basse extraction dans la noblesse qui allait le dédouaner d'agir comme un homme sans honneur.

"Si bien sûr mon aide vous intéresse ma dame."