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[Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback]

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MessageSujet: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime01.07.14 0:40

An 290 - Lune 12 - Semaine 2 - Jour 4

Les prochaines heures de ma vie allaient marquer un grand tournant. J'allais devenir officiellement le Mestre attitré des Martell. Cela faisait déjà plusieurs années que j'assurais ce poste à Dorne, mais j'étais encore seulement un apprenti pour la Citadelle. Mon maître était partit depuis bien longtemps et il me tardait de rendre enfin mon statut à la lumière. J'avais tellement travaillé pour cela. Je me souvenais des nuits passées à lire et apprendre sans personne pour me guider réellement. Je m'étais forgé moi-même par mes propres expériences, je ne devais rien à personne.

Les Martell étaient des gens très importants et se devaient d'être conseillés et protégés par une personne compétente. Je leur offrait ma loyauté et mes talents contre leur reconnaissance et le confort de mes quartiers. Je ne voulais rien d'autre que cela. Je porte cette famille dans mon cœur depuis bien des années à présent et j'aimerais que ses valeurs soient exposées au monde. Le Royaume de Dorne est un pays très puissant qui pourrait renverser ou soulever les Sept Couronnes s'il le voulait. J'ai moi-même participé à la préparation de nombreuses éventualités : la guerre, la paix, la résistance, l'espionnage, Dorne est prête à n'importe quelle situation future, même à l'hiver!

Jamais je ne trahirai les Martell, sous aucun prétexte. Je devais toutefois les abandonner quelques semaines afin de certifier mon titre auprès de mes confrères. J'étais donc de retour à Villevieille, là où tout avait commencé. Je descendais de mon fidèle destrier à l'entrée de la ville pour continuer le chemin en le tenant par les rênes. Cette ville n'avait pas franchement changée depuis que je l'avais quittée. Les rues me paraissaient tellement familière que j'aurais put penser être partit hier.

Le soleil était tout juste au crépuscule et les habitants semblaient plutôt paisibles. Quelques étals étaient encore ouverts et un petit vent frais se levait pour apporter la nuit. Je connaissais ce changement météorologique par cœur, les vendeurs des étals aussi visiblement puisqu'ils remballaient bien vite leurs divers produits. Cette petite brise annonàait un orage, voir une tempête généralement violente. Il valait mieux se mettre à l'abri en attendant que cela passe, pas le temps de rejoindre la Citadelle des Mestres. Les rues commençaient à se déserter quand je croisai du regard une bien jeune adolescente qui ne semblait pas se soucier des menaçantes intempéries. Je m'approchais d'elle après avoir mis mon cheval à l'abri dans un box libre, puis je lui dis gentiment :

"Bonsoir, je crois qu'il va y avoir une grosse tempête, tu ferais mieux de venir te protéger de la pluie et du vent. Sais-tu si Goyle Stayrn tient toujours l'auberge au bout de la rue? Il acceptera sans doute de nous garder sous son toit en attendant la fin de l'orage."

Je m'étais penché au-dessus du visage fin de la jeune fille puis je lui avais tendu la main, un grand sourire venant illuminer mon propre faciès. Je ne voulais pas intimider cette jeune personne peut-être perdue. En tout cas, elle avait de la chance d'être tombée sur moi, je connaissais bien d'autres gens dans le coin qui auraient put la trouver avant moi et lui faire vivre je ne sais quelles horreurs, surtout maintenant que les rues étaient désertes. Ma main tendue était un signe pour qu'elle accepte de me suivre et qu'elle comprenne que je pouvais la guider avec assurance.

"Je suis le Mestre Yvan. Et toi? Comment t'appelles-tu?"

Avais-je questionné la gamine sur le même ton paternel. Cette rencontre était inattendue mais peut-être serait-elle une agréable surprise au bout du compte. Au vu des habits de la jeune fille, j'aurais parié qu'elle n'était pas issue de basse naissance. Néanmoins, il fallait se méfier dans ce monde où tout était chamboulé, dont les apparences. Connaitre son nom me permettrait d'être fixé à ce sujet.
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Talla




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Talla
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime07.07.14 21:59



La jeune Talla Tarly, ainée de la famille, avait eu douze ans quelques mois auparavant et voilà ce qu’elle avait demandé comme cadeau d’anniversaire à son père : un voyage à Villevieille pour visiter la ville et la citadelle. La réaction de Lord Randyll avait été plutôt violente, et la jeune enfant avait été renvoyée dans sa chambre séance tenante, écourtant ainsi considérablement la fête. Il comprenait de moins en moins sa fille et il trouvait que ça n’était pas un présent approprié pour une jeune fille de sa Maison, sans compter qu’il détestait les Hightower et tout ce qui avait attrait à la culture et aux livres. Il lui avait offert un magnifique étalon à la robe alezane presque rouge qui flamboyait autant que son caractère, mais elle avait peur de lui et en parvenait pas à s’en faire respecter malgré ses conseils. Sa mère lui avait offert des robes et des bijoux, mais cela ne semblait pas l’intéresser, et elle avait paru bien plus enthousiaste en découvrait le présent de Sam qui était pourtant un simple carnet, soit disant pour noter des poèmes. Evidemment, polie et bien élevée, elle les avait tous remerciés, mais il avait bien vu que ça n’était pas ce qu’elle voulait vraiment. Pourtant, elle était désormais une jeune fille à marier, il avait même commencé les prospections, pour le moment en vain. Les uns n’appréciant pas la Maison Tarly et refusant de se lier à eux, prétextant qu’elle n’était pas au gout de leurs fils, les autres préférant attendre quelques temps qu’elle soit plus âgée ou souhaitant une rencontre préalable, ce qui énervait le Seigneur de Corcolline.

Qu’importe, d’ici peu, les nobles de la région la verrait dans ses nouvelles robes de jouvencelle prête pour la nuit de noces et les demandes afflueraient. Evidemment elle était moins mignonne et moins pétillante surtout que Leyïa la blondinette de la famille, mais elle était tout de même jolie avec ces longs cheveux bruns ondulés et ces grands yeux verts. Son plus gros défaut était qu’elle passait le plus clair de son temps à lire et à étudier au lieu de sortir, de discuter avec des jeunes hommes et de sourire. Enfin, au moins elle était obéissante, gentille et douce, des qualités non négligeables pour une future épouse, et malgré sa timidité qui pouvait lui porter préjudice son père était persuadé qu’il lui trouverait un bon parti d’ici peu. Il était ravi et même excité à l’idée de bien marier sa première fille d’ici un an ou deux, cela aiderait pour les futures alliances et malgré les frais engendrés par el mariage se serait l’occasion d‘avoir du beau monde à Corcolline. Un banquet, une fête et la cérémonie du coucher, il avait hâte et se souvenait de son mariage avec bonheur, son épouse avait su se montrer digne et docile jusqu’à la fin et s’était révélée au fil des ans une femme merveilleuse. Il en serait de même pour Talla. Et puis, il fallait bien l’avouer, il était plutôt content de s’en débarrasser car elle l’ennuyait profondément à ne pas s’extasier devant ses prouesses militaires, à ne pas papillonner avec les garçons comme toutes les filles de son âge, à avoir peur des chevaux. De plus, il la soupçonnait de détourner Sam de ses apprentissages d’homme avec son gout pour les livres, plus vite elle quitterait la maison plus vite il pourrait recadrer son fils et en faire un bon héritier.

Enfin, il y avait un point qui l’exaspérait profondément, plus elle grandissait, plus elle semblait ne pas suivre la famille dans la haine des Dorniens. Si ça n’avait été impensable pour lui de se lier à ses barbares, il l’aurait bien donné à l’un d’eux pour lui montrer qui ils étaient. Elle était insupportable à dire que désormais, il fallait vivre en paix avec eux car Dorne faisait partie du Royaume et que cela valait mieux que la guerre et le danger permanent qui avait pesé pendant des siècles sur Corcolline. Qu’ils n’étaient pas des barbares mais d’après ce qu’elle avait lu, des gens plutôt une civilisation très évoluée et fine, malgré leurs différences, qu’il fallait les accepter et s’enrichir en discutant avec eux… Quand elle disait cela il avait envie de l’étrangler et la punissait de plus en plus sévèrement.

Enfin, après des mois et des mois d’attente pour Talla, Randyll avait tout de même décidé d’accéder à sa demande, se disant qu’elle serait déçue par la visite et se rendrait compte que ça n’était pas un endroit pour elle. Il pensait c’était probablement le meilleur moyen de la pousser à arrêter ses bêtises une bonne fois pour toute et la remettre dans le droits chemin et du même coup l’éloigner quelques temps de Sam. Et puis qui sait, elle pourrait même y rencontrer son futur époux, Villevieille était une ville portuaire où les nobles visiteurs ne manquaient pas. Il avait donc choisi quelque uns de ses meilleurs hommes pour l’accompagner et sa mère avait fait son paquetage avec ses nouvelles robes si jolies et échancrées. C’est ainsi, entouré de trois chevaliers, deux reîtres et trois archers qu’elle entra dans la ville montée sur Feu de Guerre, son étalon qui la terrifiait et l’avait faite tombée plusieurs fois durant le trajet. Le fait est qu’après une dizaine de jours de voyage, elle avait les fesses en feu, les mains en sang et elle était éreintée, alors en un sens, le plan de son père pour la dégoûter de visiter Villevieille avait marché, elle n’était pas prête de recommencer. Mais elle avait tenu bon, trop heureuse qu’il ait accepté et à l’approche de la ville, elle ne regrettait rien et oublia même un peu sa douleur et sa fatigue. Mais il fallait encore tenir le temps de gagner l’auberge où elle séjournait et avec le monde qui circulait dans les rues, il sa monture s’énervait et elle était plus que jamais crispée, ne voulant pas finir par terre une fois de plus devant tout le monde. Elle y parvint tout de même et pendant que deux des chevaliers entraient pour vérifier que l’endroit était assez bien pour une Tarly de douze ans et que les reîtres rentraient les chevaux, elle resta devant la grande porte cochère avec un chevalier et un homme d’arme.

Les deux soldats discutaient entre eux sans se préoccuper de Talla qui était sage et pas du genre à partir en courant, content d’être enfin arrivés, de pouvoir enfin se reposer et se disant qu’ils profiteraient bien des plaisirs de la ville. Ils s’étaient détournés d’elle pour organiser la garde de la gamine pour la nuit, ils n’avaient pas besoin d‘être aussi nombreux pour veiller sur elle pendant qu’elle dormait dans une auberge de bonne réputation et pourraient donc sortir dans un bordel ou une taverne. La brune déjà grande pour son âge et vêtue, comme l’avait voulu son père d’une robe de taffetas rouge brodées de fil d’argent qui soulignait à merveille sa taille fine et sa poitrine naissant était subjuguée par la beauté étonnante de la ville. On voyait le haut de Gran-Tour et de la Citadelle et elle fut comme attirée vers ces monuments grandioses si bien qu’elle commença à avancer vers eux en s’engouffrant au hasard dans une ruelle. Elle regardait en l’air avec de grands yeux plein d’émerveillement et de curiosité jusqu’à ce qu’un homme la tire de sa rêverie en a mettant en garde contre la tempête qui s’annonçait. En un coup d’œil, elle sut, ou en tout cas se persuada qu’il s’agissait là d’un Mestre de la Citadelle et lui fit un immense sourire.

__ Bonjour Messire Mestre. A vrai dire je n’en sais rien je viens juste d’arriver, je dois loger ici… » Dit-elle en se retournant et en s’apercevant alors qu’elle avait perdu son auberge de vue, sans s‘en rendre compte elle avait dû marcher bien plus de temps que ce qu’elle pensait. L’homme lui confirma qu’il était un Mestre et elle fut tout de suite en confiance si bien qu’elle prit sa main et se présenta à son tour. « Je m’appelle Talla, Talla Tarly de Corcolline, je suis venue pour visiter la Citadelle et Gran-Tour, et Villevieille. C’est mon cadeau d’anniversaire ! » Rétorqua-t-elle tout fière d’avoir douze ans et demi et de pouvoir visiter la grande cité si réputé pour sa bibliothèque et les gens cultivés qu’elle abritait.

Sa robe la mettait terriblement mal à l’aise avec son décolleté bien trop profond, ses manches courtes et sa découpe dans le dos, alors elle portait un voile léger blanc qui couvrait ses cheveux et son dos et qui voletait au vent. Il ne faisait aucun doute que l’orage allait éclater d’ici peu et même si elle paniquait un peu à l’idée de se retrouver toute seule sans ses gardes dans une aussi grande ville il fallait se mettre à l’abri. Cependant, ils allaient la chercher et craindre qu’il ne lui soit arrivé malheur, elle ne pouvait décemment pas leur faire ça ! Il fallait qu’elle retrouve le chemin mais elle n’avait aucune idée des rues qu’elle avait prise. Mais il devait bien connaitre la ville peut-être accepterait-il de l’aider à retrouver son chemin, et qui sait, il pourrait lui servir de guide le lendemain s’il avait le temps !

__ Si vous êtes un Mestre de la Citadelle vous devez bien connaitre la ville. Je me suis perdue, il faut que je retrouve mon auberge avant que mes gardes ne s’inquiètent, pourriez-vous m’aider s’il vous plait ? Je pourrais vous offrir un repas en échange quand nous serons au chaud, si vous voulez bien, et vous me raconterez comment vous êtes devenu Mestre… »

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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime12.07.14 13:16

Cette jeune fille était un cristal d'innocence. Pourtant, c'était une Tarly. Ici, à Villevieille, c'était un nom que peu de personnes appréciaient. Il n'y avait pas de place pour les nobles de Corcolline en ces lieux et l'aubergiste qui l'avait accueillit devait être courageux ou complètement fou. Sans doute que des gardes devaient l'escorter, s'ils me voyaient avec elle dans la rue comme ça ils pourraient penser que je l'ai enlevée, mestre ou pas mestre. Il fallait donc régler ce problème rapidement et efficacement. Heureusement, je me rappelais assez bien des rues de cette ville et je me sentais tout à fait capable de retrouver l'auberge de cette petite, qui devait être la plus proche de toutes manières.

"Comme tu peux le voir Talla Tarly, ce n'est pas le bon jour pour visiter Villevieille. Je pense savoir quelle est ton auberge, allons-y sans plus attendre, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête."

J'agrémentais mes paroles d'un fin sourire tout en guidant la demoiselle en lui tenant la main. Je pressais le pas à l'entente de l'orage qui commençait à gronder. Les tempêtes de cette région étaient toujours impressionnantes de par la foudre qui pouvait s'abattre à tout moment n'importe où. Cela me changeait des quelques tempêtes de sable qui pouvaient subvenir à Dorne. La demeure des Martell commençait d'ailleurs à me manquer, déjà. J'étais chez moi là-bas et les gens me considéraient comme un des leur, ici j'étais juste un mestre, issu de rien du tout et rattaché à un ordre froid et marginal.

Au bout de quelques minutes de zig-zag dans les ruelles, nous arrivâmes à l'auberge de Goyle Stayrn. Plusieurs hommes en armure s'approchèrent de nous rapidement. Il devait s'agir des gardes du corps de la Tarly. Je me penchais vers elle alors qu'un soldat sortait déjà son épée pour me menacer.

"Je crois que tes petits amis n'ont pas trop apprécié notre ballade jeune Talla."

Sans crier gare, je dégainais la dague que je cachais sous mes vêtements amples de mestre et je me positionnais devant la jeune noble, prêt à en découdre avec les hommes de main de son père.

"Tiens donc, un mestre armé. On aura tout vu!

Ricana un garde en s'approchant sans trembler. Je le fixais alors, le regard noir.

- Vous devriez ranger cette arme, j'ai fais votre travail en ramenant cette fillette ici, vous devriez m'être redevable car les gens qui portent son nom ne sont pas les bienvenus en ces murs. Je suis sûr que Lady Tarly pourra vous expliquer ce qu'il s'est passé."

J'attendais surtout que Talla s'exprime et me défende face à ces brutes. Ma dague n'allait pas vraiment faire le poids face à leurs grosses lames dévastatrices. Le garde continuait d'avancer en riant, quand Goyle, ce bon vieux Goyle, fit irruption, une impressionnante arbalète en main.

"Eh! Je vous ai pas laissé venir dans mon auberge pour que vous agressiez mes vieux amis!"

Goyle et moi étions de bonnes connaissances, je l'aidais fréquemment à tenir son auberge convenablement quand je résidais à Villevieille. Mes cocktails aux plantes étaient fameux dans cette cité. Puis la Citadelle m'avait envoyé à Dorne pour devenir un autre homme. Aujourd'hui j'étais le protecteur des Martell, leur sagesse et leur conseiller le plus précieux. Ces hommes là-devant qui s’apprêtaient à me réduire en bouilli n'en savaient rien évidemment. Néanmoins, l'intervention de Goyle leur fit changer d'avis et ils rangèrent leurs armes dans leurs fourreaux. Je rangeais la mienne également et je me tournais vers Talla qui devait avoir eu peur face à une telle situation.

"J'ai eu chaud on dirait. Tu me dois un repas, au fait."

Je riais à présent face à cette petite innocente. J'espérais surtout qu'elle allait tenir sa promesse car j'avais une faim de loup. Goyle s'approcha de nous et posa sa main dure sur mon épaule, si j'avais été debout il en aurait été incapable car j'étais bien plus grand que lui en réalité.

"Tu as franchement vieillit Yvan.

- Et toi tu as bien grossit Goyle. Ranges donc cette arme dont tu ne sais te servir et prépares-moi une tablée digne de ce nom, je dîne avec une lady aujourd'hui."

Un regard, un sourire. Mon vieux compagnon s'en alla dans sa cuisine préparer le souper, non mécontent de me retrouver. Je m'installais alors à une table, prêt à en découdre avec mon steak qui arriverai bientôt.

"Alors, dis-moi ce que tu voudrais savoir sur cet endroit, Lady Tarly. Les mestres savent tout de ces murs. Même si c'est étonnant que tes parents t'offrent ce voyage pour ton anniversaire, je suis ouvert à toutes tes questions."

C'était une invitation pour la futur femme importante de la maison Tarly, j'étais affamé mais je n'en oubliais pas mes bonnes manières tout de même.
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime16.07.14 14:34



__ C'est pas grave ! Nous visiterons la ville demain, et s’il pleut, j’irais à la bibliothèque et nous la visiterons après-demain ! »

Répondit Talla avec un large sourire avant de prendre la main du Mestre et de le suivre dans les ruelles s’arrêtant parfois en lui montrant d’un air ébahi les belles façades de certains immeubles. Pour elle chaque pas était une découverte magique. Elle avait déjà vu quelques villes, mais jamais aussi grandes et aussi belles que Villevieille. Elle voulait aussi voir la mer pour la première fois, aller sur le port, acheter du tissu et des denrées venus des quatre coins du monde, elle voulait voir Gran-Tour et la Citadelle de plus près. Mais l’homme semblait vouloir se dépêcher de trouver un abri, et vu les bruits du ciel il avait raison, alors elle cessa de s’arrêter et se contenta de regarder rapidement en passant en se disant qu’elle reviendrait quand il ferait beau et pressa le pas à son tour.

__ Laissez cet homme en paix et rangez vos arme je vous prie. »

Ordonna-t-elle sans grand succès. Les hommes de son père n’avait pas l’habitude d’obéir à une gamine et elle était connue pour sa naïveté, ils n’étaient donc pas prêts à faire confiance à quelqu’un sous prétexte qu’elle le leur demandait. Cela n’empêcha pas Tarla de se sentir extrêmement gênée par le comportement des hommes de son père et de craindre ce qu’il pourrait advenir si cela dégénérait, elle ne voulait pas que celui qui l’avait aidé soit blessé ou tué pour cela ! Alors que le Mestre se mettait entre eux et elle, elle se remit devant lui et écarta les bras.

__ Pardonnez-moi Messers, je me suis éloignée sans prendre garde et ce Mestre m’a ramenée ici très gentiment. Vous ne lui ferez aucun mal, il est mon invité pour le dîner ! »

C’est alors que le tavernier arriva avec une arbalète, les hommes de Corcolline se tournèrent vers la menace la plus sérieuse et Talla sentit la panique s’emparer d’elle. Quelle idiote elle faisait, n’apportant que des problèmes et du malheur à sa famille. Cette visite était une terrible erreur, ils n’étaient pas les bienvenus à Villevieille et voilà qu’un combat qui permettait d’être aussi terrible que meurtrier s’annonçait dans une Taverne remplie d’innocents. Mêmes les gardes l’étaient, un peu idiots peut-être de penser que le Mestre lui avait fait du mal, mais innocents tout de même. Aucun des hommes présents dans cette pièce ne méritait de mourir. NON ! Une larme roula sur sa joue et elle hurla, elle tenta de paraître autoritaire, mais ça n’était pas le cas, elle n’était qu’une petite fille apeurée et elle culpabilisait pour sa bêtise.

__ BAISSEZ VOS ARMES ! MAINTENANT ! Vous mettez tout le monde en danger, moi y compris, avec votre comportement belliqueux. Je ne tolérerais pas que quiconque soit tué en mon nom ici ! »

Tremblant de tous ses membres et les yeux pleins de larmes, Talla fut soulagée de voir les chevaliers ranger leurs armes, suivis de près par l’aubergiste et le Mestre, mais son cœur continuait à bondir dans sa poitrine. Les hommes étaient-ils tous fous ? Était-ce cela le monde sur lequel les Sept veillaient ? Un monde ou des gens peuvent s’écharper pour un malentendu ? Un monde ou un Mestre peut-être tué pour avoir aidé une petite Lady à retrouver son chemin ? Et si combat il y avait eut, que serait-elle devenue ? Elle ne préférait même pas y penser, car finalement tout se terminait bien, malgré ses jambes encore chancelantes et ses joues humides, elle sourit au Mestre qui lui demandait gentiment son dû. Une Tarly tenait sa parole, bien sûr qu’elle l’invitait à sa table, mais ses gardes ne voudraient pas en être séparés, alors elle les invita aussi, et puisque le grabuge était de son fait, elle offrit une bière à tous les clients présents et au patron en s’excusant pour l’incident. Avec cela, elle allait dépenser tout l’argent confié par son père un peu trop vite, mais qu’importe qu’elle ne profite pas aussi bien de son voyage que prévu, elle ne voulait pas qu’on garde un mauvais souvenir de sa Maison. Heureusement l’échange entre les deux hommes lui remonta le moral, elle sécha ses larmes discrètement avec un mouchoir blanc brodé à ses initiales et s’installa avec le Mestre bientôt entourée de ses gardes qui conversaient entre eux, la laissant en paix avec son invité.

__ Père ne voulait pas, mais il a fini par accepter. Peut-être qu’il n’aurait pas dû. Il avait raison, Villevieille n’est pas un endroit pour une Tarly. » Répondit-elle en baissant la tête. « Mais je voulais tellement voir la Citadelle, Gran-Tour, le Port, la bibliothèque, les aspirants, des Mestres. » Elle releva la tête et ces yeux brillaient d’envie. « Je voudrais tout savoir ! » Elle se rendit compte que tout, c’était trop et réfléchir un peu en regardant en l’air. « Je voudrais savoir… pourquoi avez-vous décidé de devenir Mestre ? »

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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime16.07.14 22:20

Cet enfant de douze ans au sang noble et à l'âme pure était brave. Ses gestes et ses mots quand les gardes avaient réagis trop vite à mon arrivée tout à l'heure... Ils démontraient son potentiel bienveillant. Si cette petite prenait un jour la direction de sa maison, elle dissiperait sûrement la mauvaise réputation de son père, pour commencer. A son âge, c'était normal de vouloir le bien de tous. Mais un jour, comme tout le monde, elle sera confrontée à la dure réalité, au sang et à la haine. J'avais hâte de voir comment allait grandir cette future dame. Pourvu que son père ne parvienne jamais à la formater à son image...

Le programme de découverte de Villevieille semblait bien décidé pour la jeune Talla. J'ignorais combien de temps elle comptait rester ici, mais il fallait bien une semaine pour pouvoir profiter de tout ça. Les prix de l'auberge n'étaient pas excessifs, néanmoins cela m'étonnerait que papa Tarly soit très heureux de dépenser son or dans de tels investissements. Je souriais à l'idée de le voir fulminer à ce sujet. J'avais pleine confiance en Talla pour poser des problèmes à son paternel.

"Villevieille n'est pas un endroit pour Randyll Tarly, c'est lui et lui seul que les gens n'apprécient pas. Sauf que ton père n'a pas compris que, même si tu portais son nom, tu n'étais pas obligée d'être comme lui."

Ces quelques mots devaient enchanter la jeune fille, les gardes quant à eux me jetaient des regards méfiants. Cela ne leur plaisait pas que je casse un peu de sucre sur le dos de leur suzerain? Je m'en fichais pas mal, tout le monde avait conscience de qui était le lord de Corcolline, ce n'était pas un secret ni même un sujet tabou. Dès que les hommes portent une épée et remportent des batailles, ils ne peuvent s'empêcher de se croire au-dessus de ceux qui n’œuvrent pas sur un champs de bataille. En cela ils se trompent fortement. Nous servons chacun une cause du mieux que nous le pouvons, lorsque nous y parvenons sans tuer ou tyranniser je prends cela comme une grande victoire.

"Tout savoir est une quête noble lady Tarly. Seul le temps te permettra de croquer aux innombrables fragments du savoir, éparpillés un peu partout dans ce vaste univers."

La joie revenait dans les yeux de la pucelle. Goyle fit irruption de la cuisine, une assiette fumante dans les mains, au moment où Talla me posa la fameuse question. Pourquoi étais-je un mestre? Comment y étais-je parvenu? C'était une interrogation que je connaissais bien. Les mestres, en général, attisent la curiosité. Les gens croient que nous savons des choses que d'autres ignorent. Ils adulent ces hommes qui ont abandonné toutes les autres possibilités de vie pour ce chemin austère et rude. Pour moi, un mestre devait être autre chose, il ne devait pas se vanter, ni étaler sa science. Son rôle est plus profond, plus essentiel que cela.

"Mon histoire n'a rien de très passionnant tu sais... Les mestres sont habituellement promis à cette voie très jeunes et ils sont accueillis dans la Citadelle le plus vite possible. Ceci dans l'optique d'accumuler l'instruction nécessaire aux futures tâches qui leur incombe. Moi, je ne suis pas né pour devenir mestre. Mes parents n'avaient aucun nom et ils vendaient diverses marchandises pour subvenir à leurs besoins. Je devais reprendre les affaires de mon père le moment venu, quand mes rêves d'enfant sont devenus plus grands et ont tiraillé mon cœur jusqu'à ce que je m'en aille de notre foyer. J'étais à peine plus vieux que toi Talla, et je voulais devenir chevalier. De par ma jeunesse et ma pureté, j'ignorais que cela m'était impossible, évidemment. Un roturier ne peut accéder à un tel statut sans être plutôt riche et adoubé. Alors je me suis mis à travailler ci et là, changeant de ville quand mes moyens me le permettaient. j'ai rencontré beaucoup de personnes différentes et j'ai appris à connaitre l'être humain. J'aimais observer les gens, le comportement des Hommes m'a toujours fasciné. Puis je suis arrivé à Villevieille."

Je bus une gorgée d'eau pour marquer une petite pause. Je découpais mon steak petit bout par petit bout, savourant la tendreté de la belle pièce saignante. A Dorne, on ne mangeait pas ce type de mets propres à des régions plus septentrionales. Puis si la lady Tarly n'avait pas assuré l'addition, je me serai sûrement contenté d'un peu de pain et de ragoût. Je reprenais mon récit désormais, essayant de ne pas être trop barbant.

"Cette citée m'a toujours plut. Sa culture était déjà fort intéressante et, d'une façon plus générale, les temps paraissaient moins durs pour tout le monde. J'ai travaillé dans cette auberge d'ailleurs, à l'époque où le brave Goyle avait encore des cheveux sur le caillou et que son père tenait l'entreprise. C'était le bon temps, mais je ne regrette rien de ce qu'il s'est passé ensuite. La Citadelle des Mestres m'intriguait mais sans plus, je n'étais même pas aspirant. Mes parents m'avaient appris à lire par chance, mais c'était la seule preuve d'instruction dont je disposais. C'est un soir que tout a basculé, j'ai tout simplement sauvé un acolyte de la noyade. Il était tombé bêtement dans l'Hydromel, le fleuve qui traverse la ville. J'avais appris à nager à Dorne, alors qu'ici ce n'était pas vraiment une nécessité. Bref, cet acolyte m'a ensuite proposé de parler en ma faveur à la Citadelle pour mon intégration. Je ne savais plus vraiment quoi faire de ma vie et ça ne pouvait pas être plus pénible qu'autre chose. Je compris ensuite qu'en devenant Mestre, j'allais me rapprocher grandement du rôle de chevalier que j'espérais étant enfant. Si je me démarquais, j'allais servir un seigneur et même devenir son conseiller.

J'ai beaucoup travaillé, jours et nuits, pour rattraper le retard que j'avais sur les autres. Au final, j'ai surpassé bon nombre de mes principaux rivaux. Lorsque le temps fût annoncé, je fus envoyé à Dorne pour apprendre davantage et pratiquer sur le terrain mes compétences auprès du mestre de la famille suzeraine de mon pays natal : les Martell. Aujourd'hui je reviens à Villevieille pour être sacré officiellement Mestre des Martell. Voila, jeune et belle Tarly, tu sais tout de moi. Si tu me racontais un petit peu ton histoire à toi maintenant? Que je termine mon assiette."


Dernière édition par Yvan le 17.07.14 4:24, édité 1 fois
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Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime17.07.14 1:32

Spoiler:


Pendant toute son enfance, Talla était comme Samwall son petite frère qu’elle adorait et qui le lui rendait bien, rejetée par son paternel et pas sa famille parce qu’elle était différente d’eux, plus douce, plus intéressée par les livres que par les armes. Les deux enfants étaient inséparables et heureusement que l’un avait l’autre pour se remonter le moral lorsque les brutalité de leur père se faisaient trop pressentes. Talla essayait d’être sage, d’être convenable aux yeux de Randyll, mais jamais elle n’y parvenait, Sam non plus hélas, et l’épreuve était plus dure encore pour lui car les séances d’endurcissement personnel du Sire de Corcolline n’étaient pas une partie de rigolade. Alors elle ne fut pas véritablement convaincue par les propos d’Yvan, se demandant s’il n’était pas du devoir des enfants d’un homme de tout faire pour lui ressembler, ou tout du moins lui plaire. C’était ce qui ressortait des paroles de son géniteur et elle ne demandait qu’à le croire, même si ce qu’elle faisait ou ce qu’elle était n’était jamais assez bien pour lui. Elle lui sourit en silence, elle méditerait cette phrase plus tard à tête reposée, car après tout c’était la parole d’un Mestre, un homme plein de sagesse, peut-être plus sage que Randyll, malgré tout l’amour et le respect qu’elle portait à son père.

__ Oui, je sais bien, je lis beaucoup vous savez, et j’apprends tout le temps, à chaque nouvel ouvrage à chaque phrase, mais nous n’avons pas une grande bibliothèque, je ne tarderais pas à avoir tout lu. Je relirais, mais au bout d’un moment pour apprendre de nouvelles choses il me faudra de nouveaux livres. Et j’ai déjà douze ans ! Bientôt je serais mariée, et j’aurais des enfants, peut-être ne trouverais-je plus le temps de lire, surtout si je dois m’occuper de la demeure de mon époux. Je dois me dépêcher d’apprendre ! »

La jeune brune écouta ensuite attentivement le récit du mestre sur sa vie, elle mit ses joues encore pouponnes entre ses mains et se plongea dans l’aventure tout entière avec un léger sourire sur les lèvres. Elle était envoûtée, une vie différente de celle qu’elle avait connue s’ouvrait devant ses yeux et elle s’imaginait jeune garçon parcourant les routes avec le désir ardent de devenir chevalier. Elle aurait tellement voulut naître garçon pour pouvoir devenir Mestre, même si, certainement, son père n’aurait pas approuvé ce choix. Elle avait commandé la même chose que lui pour manger, mais elle était bien trop absorbée par son histoire pour manger, l’odeur du steak et de la bouille d’orge aux légumes arrosée de jus de viande suffisait à la nourrir et à nourrir son imagination débordante. Elle émit un petit rire amusé lorsque Yvan évoqua le temps ou le maître de maison avait encore des cheveux sur la tête. Non pas qu’elle se moquait, mais l’anecdote avait quelque chose d’incroyablement vivant, bien plus que les contes de chevalerie qu’elle avait l’habitude de lire. Pour ne pas l’interrompre inopinément, elle essayait de retenir toutes les questions qui lui venaient en tête à mesure qu’il racontait son histoire et ce qui l’avait mené à ce choix de devenir Mestre. Elle ouvrit de grands yeux admiratifs quand il lui dit qu’il savait nager et venait de Dorne, du moins c’est ce qu’elle avait cru comprendre. Dorne, région incroyable, détestée par son père et par là même plein de mystère et follement attirante, même si elle devait se garder de l’exprimer ainsi face aux hommes de son père. Et il savait nager, elle non, encore une grande preuve de liberté dont elle était dépourvue. Quant à savoir lire, elle était encore un peu jeune pour se rendre compte que cela n’était pas donné à tout le monde. Un nom fut prononcé, il fit ouvrir ces yeux à la Tarly plus grand encore qu’auparavant et tourner la tête aux chevaliers qui regardèrent le Mestre avec mépris et suspicion. Le gamine le remarqua et décida de change de sujet pour apaiser la tension nouvelle qui venait de s’installer.

__ En somme vous êtes devenu Mestre par hasard ! C’est incroyable ! Vous n’aviez pas la vocation. Moi j’aurais bien aimé devenir Mestre, mais je ne peux pas car je suis une fille. Et vous êtes content finalement de votre sort ? Effectivement, même si vous ne vous battez pas pour une maison les armes à la main en un sens, conseiller et servir est tout aussi louable. Vous ne regrettez jamais votre choix, bien qu’il puisse paraître, aux yeux de certains, moins glorieux que la voie du Chevalier ? »

Talla était d’un naturel curieux, et assez empathique pour au moins tenter de comprendre les choix de ceux qui étaient moins chanceux qu’elle par leur naissance. Mais lorsque le Mestre lui demanda ce qu’il en était de son histoire, elle se plongea dans la découpe de son steak et ne releva pas la tête durant de longues minutes, réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien dire. Elle ne voulait pas vexer son hôte et pourtant, telle ne voyait pas trop ce qu’il pouvait y avoir de bien intéressant dans sa vie, très banale, de jeune Lady d’une importante maison noble. En plus, il avait dit jeune et belle, jeune elle l’était mais belle, tout le monde s’accordait à dire qu’elle ne l’était pas tellement.

__ Le Mestre de Corcolline m’a appris à lire et depuis que je sais déchiffrer les mots et les lettres, je lis tout ce qui me passe sous la main. J’ai appris vite il parait. Ensuite, j’ai appris à compter, à écrire, les noms des grandes familles de Westeros, leurs couleurs et leurs devises. Les grandes batailles et tous les grands moments de l’histoire, mais, bien que j’aime l’histoire, je n’aime pas les récits de bataille… » Surtout ceux que fait père… « Les Stark de Winterfell, un loup gris sur champ blanc, ‘L’Hiver Vient’. Les Tully de Vivesaigues, une truite rouge sur fond bleu, ‘Famille, Devoir, Honneur’. Les Arryn des Eyrié, un Faucon et une lune d’argent sur un ciel bleu, ‘Plus Haut que l’Honneur. Les Lannister de Castral Roc, un lion d’or sur champ écarlate ‘Je Rugis’. Les Tyrell de Hautjardin, une rose d’Or sur champ vert, ‘Grandir avec Force’. Les Maetell de Lancehélion, une lance et un soleil d’or sur champ orange : ‘Insoumis, Invaincus, Intacts’. Les Baratheon d’accalmie, et Peyrdragon, un cerf noir sur fond doré, et ceux de Port Réal un cerf couronné : ‘Heu… c’est… ’ Je ne me souviens plus… » Dit-elle honteuse avant de vite changer de sujet pour essayer de faire oublier qu’elle ne parvenait pas à se souvenir de la devise du Roi Robert. « J’aime la botanique et l’astronomie, mais hélas mon père ne souhaite pas que je m’instruise dans ces matières il préfère que je brode et que j’apprenne à chanter. Je ne suis pas très douée en musique. En broderie et en couture en revanche, je me défends, je fais mes robes... Pas celle-là, celle-là c’est un cadeau de mère pour mes douze ans. » Termina-t-elle en rougissant.

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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime21.07.14 17:47

Je percevais dans le regard de la jeune fille autre chose que de l'innocence : de l'intelligence. Mon récit semblait la passionner et mes mots avaient révélé cette brillance, cette justesse qu'ont les êtres humains quand ils saisissent tout ce qu'on leur dit en faisant preuve d'une grande présence d'esprit. Décidément, Talla Tarly n'avait vraiment rien à voir avec son père. Le nom des Martell semblait gêner les gardes tout autour, personnellement je me fichais pas mal de ce que pouvaient penser les brutes de Corcolline à ce sujet. De toutes manières, les Martell n'avaient jamais été franchement bien vus par les autres maisons de Westeros. La faute à l'histoire, bien sûr, mais dans le fond les suzerains de Dorne n'avaient pas grand-chose à se reprocher.

Je défendais ce nom depuis assez longtemps pour comprendre ce qu'il signifiait. Les valeurs de cette maison valaient toutes les autres. Ce que les gens ne tolèrent pas, c'est que cette famille ait put souffrir et souffre encore. Heureusement, la petite Talla comprit le malaise qui s'installait et décida de poursuivre la conversation pour alléger l'atmosphère oppressante. Il était bon de voir des enfants sages et avides de savoir. Trop de jeunes avaient en tête la quête du pouvoir. La plupart mourront, étouffés par leurs propres parents, car eux-même ont peur de perdre leur misérable pouvoir.

La jeune demoiselle me questionna sur mon propre avis, relativement à mon parcours et à ma situation. C'était une question étrange, à vrai dire je connaissais bien la réponse mais je ne pensais pas que cette interrogation sortirait un jour de la bouche d'une gamine... Alors, il était temps pour moi d'ouvrir un peu mes sentiments. Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de traiter ce sujet depuis longtemps. Il était bon de faire la poussière sur ce grand ouvrage qu'était ma vie.

"Au-delà de mon rôle de Mestre, l'homme que je suis ne regrette pas. Il avance sans regarder derrière lui. Je ne suis pas un chevalier, je ne le serai jamais, mais j'ai tout de même trouvé ma place en ce monde. C'est l'accomplissement d'une vie, le fruit d'une succession de choix déterminants. Tu imagines déjà connaitre le croquis de ton avenir, jeune Tarly, mais les épreuves et les imprévus viendront bientôt t'ouvrir les yeux sur ce qu'est ta véritable voie. Nous avons tous un rôle à jouer, un chemin à emprunter à travers lequel nous nous épanouissons. Parfois, les gens n'atteignent jamais cette route et vivent dans le regret et la tristesse. Pas besoin d'être Mestre pour savoir ça, il suffit d'avoir vécu assez longtemps pour s'en rendre compte ,c'est tout."

J’espérais que mes mots ne seraient pas trop compliqués, je sentais qu'ils ne le seraient pas. Mon quart d'heure pédagogue touchait à sa fin, tout comme ce bon repas. Je bus un peu d'eau puis j'écoutais à nouveau Talla, qui avait marqué une petite pause pour formuler sa déclaration. Sans doute trouvait-elle sa petite vie ennuyeuse après ce qu'elle venait d'entendre. Elle ne l'était pas. Je souris lorsqu'elle me fit une démonstration de ce qu'elle avait apprit avec le Mestre de Corcolline. Le nom des maisons et leurs devises... Des choses bien futiles. Je n'aimais pas cette tradition noble, elle n'était pas inutile pour se repérer parmi les seigneurs mais les mots avaient-ils encore un sens en ces heures sombres? Peu importe les Baratheon, au diable les Lannister, tous ceux-ci ne sont que des vautours au-dessus d'une couronne. L'important ne résidait pas là.

"Connaitre les devises des maisons de Westeros ne te sera pas très utile, de toutes façons."

Rassurais-je l'enfant, j'imagine qu'elle ne devait pas entendre ce genre de choses tous les jours. Elle expliqua ensuite le reste de son programme éducatif. Son père tirait les ficelles mais Talla se débrouillait pour apprendre les matières qui l'intéressaient davantage. Dorne était donc véritablement à part... Naître femme ou homme n'était pas si important, la culture n'était pas aussi fermée qu'ici.

"La botanique est essentielle à bien des choses, la valeur des plantes vaut n'importe quel blason. C'est la base de la médecine, d'ailleurs. Les astres, eux, t'offriront une perception différente du monde et des indices clefs vis-à-vis de l’environnement. L'astronomie comme la botanique sont deux matières importantes pour les Mestres. Ton père a raison de t'inculquer les arts, mais le monde n'est pas fait que de cela et il le sait lui-même très bien. Si tu le désires, je pourrais t'apprendre quelques recettes de base. Qu'en dis-tu?"

C'était un petit cadeau, cependant j'étais sûr qu'il ferait plaisir à la jeune noble. J'appelais alors Goyle pour lui demander si je pouvais utiliser sa cuisine pour l'occasion. Mon vieil ami acquiesça sans problème. Je me tournais de nouveau vers Talla, tout sourire :

"Alors? Es-tu prête à découvrir mes recettes secrètes?"

Je tendis la main à la jeune fille, les gardes continuaient de boire et manger tranquillement, ils avaient dut comprendre qu'ils n'avaient rien à craindre de moi. Enfin!
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime22.07.14 2:31



Lorsqu’Yvan dit à la jeune Talla qu’elle connaissait déjà le fil que sa vie devrait suivre elle sourit en se disant que si elle un jour des choix s’offraient à elle, elle ferait en sorte de faire les bons pour réaliser ses rêves. Son père avait une idée bien arrêtée là-dessus, elle se marierait jeune avec un jeune homme bien né, aurait beaucoup d’enfants et serait une bonne maîtresse de Maison. Mais elle, elle avait cette chance qu’on tous les enfants, d’être encore à l’âge ou on s’imagine un tout autre avenir que celui tracé par sa naissance et son sexe et d’y croire de tout son cœur. Tout comme le Mestre qui voulait être chevalier, elle voulait être le premier Mestre femme, elle voulait ouvrir des écoles dans tout le Royaume pour que tous les enfants apprennent à lire et à écrire. Pour qu’ils puissent s’évader de leur vie si difficile et devenir autre chose que ce à quoi leur rang les destinait. Elle ne voulait pas de mari, elle ignorait ce qu’était l’amour et les garçons ne l’intéressaient pas. De toute façon, elle n’avait pas besoin d’avoir des enfants puisqu’elle voulait recueillir tous les enfants sans famille et leur donner une chance de grandir. Elle écoutait attentivement, si elle avait un rôle à jouer, c’était celui-là, aider les orphelins et ouvrir la voie à l’éducation de tous. C’était ce qu’elle voulait, même si, sans chemin, elle ignorait comment faire, les mots du Mestre la marquèrent et elle se persuada que c’était possible et qu’elle y arriverait, qu’elle trouverait le moyen.

__ Père dis que c’est indispensable, pourtant, mais j’avoue que ça n’est pas aussi intéressant que l’histoire et l’astrologie. J’aime l’histoire parce qu’étudier le passé permet souvent de comprendre le présent et l’astrologie parce que cela me fait rêver, les étoiles, le ciel. Cela à quelque chose de magique et pourtant, ça ne l’est pas parait-il. Et la botanique, c’est parce que j’adore la nature, j’aime regarder les choses pousser, se développer, passer de deux petites feuilles à quatre puis six et prendre forme peu à peu. Ça aussi c'est un peu magique, qu'une simple graine puisse donner une jolie fleur ou même un arbre gigantesque, c'est la vie elle même qu'n peut observer à travers les plantes et aussi dans l’élevage. A la fois forte et fragile, mais immuable, elle continue toujours, sous une forme ou une autre. »

La brunette, déjà grande pour son âge, ouvrit de grands yeux émerveillés quand le Mestre dit que la botanique était la base de la médecine. Tiens, se dit-elle, ça aussi elle aimerait bien, soigner les gens. Elle fit la moue, son père parlait assez de batailles et de guerre pour qu’elle se rende compte, hélas, que les Mestre soignaient les blessés aux combat et que ça n’était pas joli joli. Il valait mieux avoir le cœur bien accroché et la gamine se demandait si elle supporterait la vue du sang et des morts. Bon, elle ne soignerait personne ainsi, mais si elle ne le supportait pas, ça ne devait pas être sa voie. C’est alors que le Mestre lui proposa de lui apprendre quelques recettes. Elle fit un bond d’enthousiasme impossible à réprimer sur le banc et fit tomber son verre d’eau, tous les gardes se retournèrent vers elle, certains regardèrent avec mépris la petite maladroite, d’autres rirent et d’autre secouèrent la tête en signe de désapprobation, mais personne n’avait pris garde à ce qui l’avait mise dans cet état. Confuse, elle essuya la table avec sa serviette et ramassa les bouts de verre avec attention pour ne pas se couper pendant que le Mestre demandait à l’aubergiste d’utiliser sa cuisine et lui tendait la main. Elle le regarda alors et regarda les Chevaliers qui buvaient sans plus se soucier d’elle pour l’instant. Au bout de quelques secondes, elle sourit au Mestre, regarda un morceau de verre et se coupa volontairement légèrement. Autant tester tout de suite ses aptitudes et donner en même temps l’occasion au Mestre de lui montrer ses tours, or, les gardes n’accepteraient jamais de les laisser seuls tous les deux pendant assez longtemps. Le subterfuge lui était venu comme une révélation pendant qu’elle prenait garde à ne pas se couper.

__ Oulalah, ça saigne beaucoup… Heureusement que nous avons un Mestre parmi nous ! » Dit-elle en regardant son doigt qui saignait et en le montrant bien à ses gardes. « Je sens que je vais défaillir. » Continua-t-elle en se levant de table, faisant mine de tituber vers la cuisine.

Une fois arrivés dans la cuisine sans que les hommes de son père n’aient rien trouvé à redire, Talla éclata d’un rire cristallin qu’elle étouffa bien vite dans ses mains. Elle était rouge comme une tomate à l’idée du tour qu’elle venait de jouer à ses gardes et excitée comme une puce à l‘idée d’apprendre la médecine. Elle avait un peu honte d’avoir menti, c’était la toute première fois de sa vie ! Et en même temps elle était fière que cela ait si bien marché malgré un jeu d’actrice franchement déplorable. Cela faisait peut-être partie des choix qu’elle devrait faire parfois, un petit mensonge sans conséquences pour une grande avancée dans la connaissance. La coupure étant très superficielle, elle saignait encore un peu, mais elle n’avait pas mal. De toute façon elle était bien trop heureuse d’avoir fait la rencontre d’Yvan pour sentir quoi que ce soit sauf son cœur qui battait la chamade et ses yeux qui pleuraient presque de joie et d’émotion. Une fois calmé de son fou rire, elle reprit son sérieux avec une pointe d’impatience qui se voyait à a façon dont elle sautillait discrètement sur place.

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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime01.08.14 18:05

La bonne malice de Talla était touchante. Le potentiel de cette fillette n'arrêtait pas de me surprendre. Nous nous trouvions à présent au milieu de la cuisine de Goyle qui allait et venait de temps en temps pour s'occuper de ses clients. Je jetais un œil aux ingrédients disponibles et je me tournais ensuite vers la petite noble, déclarant :

"Je vais te montrer comment créer un anti-douleur pour les enfants. Comme ça, si un jour tu te fais mal, tu pourras l'utiliser pour soulager ta douleur."

Grâce à une préparation simple et au métabolisme rapide des enfants, certains breuvages et onguents pouvaient suffire à apaiser des petites douleurs. J'attrapais alors une longue plante séchée dans un bocal pour la montrer à mon apprentie du jour.

"Ceci est une noxombre. C'est une plante qui pousse ici, à Villevieille. La propriété de cet ingrédient est peu intéressante arômatiquement, ou alors il faut la sécher exactement comme l'a fait le chef Goyle. La noxombre a un petit côté de lavande douce, mélangé à un peu de menthe sèche, tu ne trouves pas?"

Je tendis la fleur sombre à la demoiselle pour qu'elle se fasse un avis sur la chose.

"Si tu la croques, tu t'apercevras que rien de particulier ne se passe. Cependant, mélangée à d'autres ingrédients et cuisinée correctement, la noxombre va apporter ses propriétés anti-douleur importantes pour notre préparation."

J'attrapais maintenant un pilon pour écraser plusieurs plantes dans un seul bol. Au bout d'une petite minute, il ne restait plus que des morceaux noirâtres dans le bol, semblables à des cendres effritées. Rien de très appétissant donc. Ensuite, je fis bouillir un peu d'eau dans la cheminée pour mélanger le tout.

"Voila, nous avons ici une infusion de noxombre. Il faut laisser bouillir quelques minutes, ce qui nous laisse un peu de temps pour préparer le reste de la... Potion."

Le terme de potion était amusant à utiliser en présence de Talla. C'était comme si nous étions deux véritables alchimistes. Pour ma part, je connaissais pas mal d'éléments en la matière évidemment. Les enfants avaient le pouvoir de rendre les choses du quotidien plus spéciales. Ce moment était très plaisant et la joie qui émanait de la petite fille était incroyable.

"Les tiges de pavot seront le prochain ingrédient à travailler. Elles sont connues pour être importantes dans l'élaboration du célèbre lait de pavot, mais ça tu le savais sûrement déjà jeune apprentie."

Un sourire, puis je glissais les tiges dans un pot de vin rouge.

"Pour le lait de pavot, il faut effectuer une longue macération. Pour notre remède, nous nous contenterons de quelques minutes en chauffant le tout pour accélérer le processus."

La grille au-dessus du feu commençait à ne plus avoir de place, mais Goyle ne s'en plaignait pas, signe qu'il fallait continuer dans notre bonne lancée.

"Le dernier ingrédient que nous allons utiliser est l'écorce de saule. Facile à trouver sur le continent, comme à peu près tous les autres ingrédients de cette recette. Là encore, il va falloir faire une décoction de cet ingrédient."

Je mettais en place sur le feu un autre bol plein d'eau bouillante dans lequel je plongeais quelques morceaux d'écorce. Tout en regardant si Talla suivait bien, je constatais que l'infusion de noxombre était fin prête. J'attrapais deux épais tissus de cuisine pour me protéger les mains et amener le bol chaud sur le plan de travail en pierre. Puis nous dûmes patienter quelques minutes supplémentaires pour aligner les trois produits transformés nécessaire sur ce même plan.

"Nos trois ingrédients ont été transformés, comme tu peux le constater. Il y a donc m'infusion de noxombre, le vin de pavot et la décoction d'écorce de saule. Mélangeons-les et goûtons!"

Dans une grande casserole en fonte, faute de récipient plus pratique, j'assemblais le tout puis je mélangeais la mixture en y ajoutant quelques cuillères de miel. Pour le goût et les propriétés apaisantes de celui-ci notamment. Je brassais ardemment la potion pendant plus de deux minutes, puis je versais le résultat dans deux chopes en terre cuite. Le fumet de ce liquide assez épais et d'une couleur marron presque noire était plutôt agréable. L'écorce et les herbes dominaient quelque peu, le miel adoucissait l'ensemble subtilement.

"Dis-moi ce que tu en penses! Comptes jusqu'à dix après avoir goûté et pinces-toi le bras pour voir si tu ressens quelque chose."

Je préférais attendre de voir la réaction de la jeune demoiselle avant de me prononcer moi-même sur ma propre recette. J'avais déjà exécuté ce genre de breuvage pour les Martell, lorsque les enfants de la famille se cognaient ou s'égratignaient. Il fallait dire qu'ils en raffolaient. La Tarly allait-elle voir naître en elle un point commun avec les Martell aujourd'hui, en appréciant cette potion?
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime20.08.14 18:36



__ Ça marche aussi pour les grands ? »

Demanda Talla, innocemment, avec le désir inavoué de pouvoir aussi soulager les douleurs des adultes grâce à cet apprentissage. Elle était prête et concentrée et écouta attentivement l’indication du Mestre. Elle prit la fleur séchée et la huma avec circonspection, constatant que tout ce qu’il avait dit était vrai. Elle n’osa cependant pas la croquer comme il le lui avait suggéré de peur de faire une bourde. Elle rendit donc la plante à Yvan et l’observa pendant qu’il réduisait le tout en poudre. Elle le suivi jusqu’à la cheminé, il fit chauffer de l’eau avec le noxombre puis elle le suivi à nouveau jusqu’au plan de travail. Une question la taraudait malgré tout et elle se dit que c’était probablement le meilleur moment pour la poser.

__ Pourquoi le noxombre a des propriétés anti-douleur ? Et pourquoi ça marche que si on le mélange à d’autres choses ? »

Elle n’avait jamais pris de lait de pavot, mais elle se souvenait que ça la soulageait aussi les douleurs. Elle lui rendit son sourire avec un enthousiasme redoublé. Mais l’évocation de ce remède bien connu amenait d’autres questions qu’elle n’hésita pas à poser cette fois.

__ Est-que le pavot c’est comme le noxombre, si on le mange tout seul, ça ne marche pas et si on le mélange avec du lait, ça marche ? Et pourquoi on met du noxombre s’il y a déjà du pavot ? »

Pour elle c’était comme faire de la magie avec des plantes, elle ne cessait de s’extasier intérieurement devant toutes les possibilités ainsi offertes par le mélange des ingrédients et cela pouvait se lire sur son visage enjoué et lumineux. Cette rencontre était une véritable bénédiction se dit elle pendant que le Mestre terminait la potion et qu’elle l’observait toujours patiemment. Elle regarda alors le liquide et comme lui avait dit le Mestre goûta, compta jusqu’à dix à haute voix et se pinça de toutes ses forces. Elle n’avait rien senti, incroyable ! Elle avait senti le contact, mais pas la douleur. Elle regarda le Mestre, puis la potion, puis le Mestre, puis la potion, stupéfaite du résultat. Et en plus elle avait bon gout avec le miel.

__ C’est… presque magique… et en plus c’est bon ! Merci beaucoup Mestre Yvan ! » S’exclama-t-elle.

La gamine prit l’homme de science dans ses bras et lui fit un gros câlin avant de se mettre à sautiller partout.

__ Je sais faire un remède, je sais faire un remède ! »

Elle prit le récipient où se trouvait la potion et touilla en chantonnant la recette pour la fixer dans son esprit. C’était sa façon, quand elle pouvait de retenir les choses, et cela marchait bien, même si généralement elle le faisait en cachette pour ne pas qu’on se moque d’elle ou que son père la punisse.

__ Broyer des fleurs de noxombre avec un pilon
Dans l’eau chaude, laisser infuser à gros bouillon
Préparer les autres ingrédients de la potion
De quelques tiges de pavot, faisons une lotion
Dans du vin rouge, c’est plus rapide si nous chauffons
L’écorce de Saule indispensable en décoction
Trois ingrédients qu’aura tout Mestre digne de ce nom
Trois ingrédients tout prêts, mélangeons mélangeons !
Un peu de miel pour le gout que nous ajoutons
Le remède est prêt et alors nous le goûtons
Et nous n’aurons plus mal quand nous nous couperons. »


Talla touillait toujours la potion en dansant, mais après avoir manqué de faire tomber une terrine pleine de légumes et de bouillon fumant, et l’avoir rattrapée sans se brûler, elle faisait tout de même plus attention à ce qu’elle faisait.

__ Vous avez mal quelque part ? » Demanda-t-elle à l’aubergiste qui venait d’entrer en lui tendant une cuillère de la potion.

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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime29.10.14 16:09

La pureté de Talla était belle et douce. J'admirais ce regard pétillant sur la vie qu'avaient les enfants. La petite noble s'enrichissait de notre rencontre et cela me faisait tout bonnement plaisir. Les Hommes passaient leur temps à gagner de l'importance sociale. Nous, dans cette cuisine, nous partagions un simple moment convivial, sans haine ni ambiguïté.

"Pour les grands, il faut travailler à concentrer les doses. Autrement, l'effet de notre potion ne sera que trop éphémère pour se faire ressentir."

Les questions fusaient de la bouche de la demoiselle, je m'empressais d'y répondre le plus minutieusement possible :

"Il y a fallu de nombreuses expériences pour décuvrir les propriétés d'une plante comme le noxombre. Mes propres recherches m'ont amené à des déductions que d'autres mestres chercheront à suivre ou à contre-indiquer. Telle est la science Talla, rien de plus vrai qu'une démonstration comme celle que je viens de faire pour prouver que mes théories sont correctes. Si on utilise le noxombre seul, il n'est pas assez puissant. Or, si on le mélange, il révèle toutes ses propriétés et se renforce à l'aide des autres composants que nous lui avons apporté. Si tu comprends ça, tu comprends une grande partie de l'alchimie."

Je croisais les bras pendant que Talla constatait le résultat de ma recette. Le visage de la jeune fille s'illumina et le mien en fit tout autant. La joie, ce sentiment que beaucoup oublient avec le temps et l'usure. Oui, aujourd'hui, nous étions joyeux et c'était plaisant de se sentir ainsi. La jeune Tarly s'évertua à transcrire la recette de la potion dans sa mémoire, puis elle proposa à l'aubergiste de goûter la préparation. Le vieux bougre avait autre chose à faire mais il trempa les lèvres dans la cuillère bien pleine en faisant mine d'apprécier le breuvage avant de repartir à son travail.

L'heure tournait et je devais maintenant me rendre à la Citadelle pour y effectuer ma mission. Je m'avançais vers la jeune fille en déclarant alors :

"Lady, je dois m'en aller maintenant. En venant ici j'avais une mission importante à effectuer et je ne peux rester ici avec toi plus longtemps. Bien que mon cœur me dicte tout autre chose."

Je m'agenouillais à présent pour être à hauteur de la petite, il fallait dire que ma grande taille n'était pas des plus pratiques dans ces cas là.

"N'oublies jamais que le monde n'est pas fermé à toi si tu restes ouverte et pleine de vie comme aujourd'hui. Les hommes de chaque famille veulent imposer le respect et démontrer leur force, laisses-les donc se chamailler et demeurer dans l'ignorance. Cultives-toi et apprends tout ce que tu peux, car il n'y a pas assez de temps dans une vie pour tout accomplir. Maintenant Lady Tarly, je vous dis adieu."

Je déposais ma main sur la joue de Talla en signe d'affection puis je me relevais, un petit pincement au cœur. J'espérais alors de tout mon être qu'elle devienne une grande dame, belle et brillante. Je passais maintenant la porte de la cuisine, ne prêtant même pas un regard aux gardes qui s'empiffraient. Et si l'avenir de Westeros était en cette petite? Et si nos chemins se recroisaient dans des années? Il le faudrait, bien que nos routes respectives soient présumées éloignées. Plutôt qu'un adieu c'est un aurevoir que je te fais, petite Tarly. Au plaisir de revoir ton sourire et ta pureté s'évertuer au milieu des Hommes.
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] [Villevieille] Quand le temps nous marque [Flashback] Icon_minitime30.11.14 21:23


Villevieille, an 290


__ Pour concentrer on fait comme en cuisine ? On cuit plus longtemps pour laisser évaporer l’eau jusqu’à ce que la sauce épaississe ? »

Talla avait vu les cuisinières de Corcolline faire cela souvent et leur avait demandé pourquoi elles laissaient mijoter ainsi les plats si longtemps, comment elles faisaient telle ou telle sauce qu’elle aimait particulièrement. La cuisine demandait une grande patience, mais il semblait évident que l’alchimie aussi, et que les deux matières était proches en quelque sorte. Mélanger des ingrédients pour arriver à un nouveau gout ou à de nouvelles propriétés revenait au même et il fallait souvent pour un cas comme pour l’autre, de nombreux essais pour arriver au résultat parfait. C’est ainsi qu’elle coutait le Mestre lui donner les clés de son savoir, subjuguée par les potentialités qui s’offraient soudain à elle grâce au noxombre, mais aussi à tous les autres ingrédients que la nature mettait à sa disposition. Il fallait qu’elle trouve un livre sur els propriétés médicinale des plantes, dès demain elle se mettrait en quête d’un tel ouvrage !

Mais, tout comme elle était une fille, une future jouvencelle à marier, Yvan était un Mestre au service de la Maison Martell et il avait à faire, il ne pouvait rester pour toujours avec elle et lui apprendre tout e qu’il savait. Elle ne l’ignorait pas en l’invitant à diner et en faisant cet onguent avec lui, mais une fois le temps venu de se séparer, elle fut un peu triste quand même mais s’efforça de ne pas pleurer. Elle le serra dans ses bras en le remerciant chaleureusement et après une longue embrassade, elle le libéra enfin, sans rien ajouter pour qu’il n’entende pas sa gorge se serrer et que ses yeux restent secs.

La petite brunette le laissa partir avec un pointe au cœur, mais pleine de rêves et méditant ses dernières paroles. Elle avait déjà perçu dans ses lectures qu’elle n’aurait jamais le temps de tout apprendre sur ce vaste monde et qu’il faudrait peut-être faire des choix, mais soigner les gens lui plaisait beaucoup, elle devait bien se l’avouer. Ce qu’il avait dit lui remontait un peu le morale par rapport à son père, il essayait effectivement de s’imposer et y arrivait très bien, mais cela ne semblait pas choquer Yvan qu’elle ne soit pas comme lui, bien au contraire. Etre acceptée par quelqu’un telle qu’elle était et même, lui semblait-il appréciée lui redonnait du baume au cœur et un force insoupçonnée jusqu’alors. Elle ne pouvait certes pas lutter contre son destin mais elle pouvait rester qui elle était, elle le devait même, puisqu’un homme de science le lui avait conseillé…





The End


.pinklemon

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