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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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[Tyrosh] L'existence d'un rivage...

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MessageSujet: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime21.05.13 15:57

298 - 12e lune - Semaine 1 - Jour 1

– Il a acheté tous mes bateaux !
– Les treize !?
– Tous, je te dis ! Il a tout acheté... Les équipages compris !

L’Ibbénien resta quelques instants interdit. – Mais que compte-t-il en faire ? Une goutte de sueur perlait sur le coin de son arcade d’ébène. – Et toi, tu arrêtes le commerce ? Que vas-tu devenir ?
Le capitaine eut un sourire énigmatique. – Moi !? Mais je reste avec lui !

La gargote empestait le poisson rance et la bière éventée. L’atmosphère lourde et grasse empoissait chaque recoin du petit établissement non loin des quais. Les habitués du lieu, avachis sur les tablées cireuses, ne devaient leur salut qu’aux petites goulées d’air frais et salé qui s’engouffraient en hâte pour assainir l’aigreur de l’endroit par les va et vient incessants des marins qui entraient ou sortaient. Comme chaque jour, Le Matelot Ivre était bondé.

– Mais tu ne sais rien de lui ! sembla s’offusquer l’Ibbénien. Il paraissait complètement stupéfait lorsque l’imposant capitaine consentit à lui en livrer en peu plus. – Je sais ce qu’on dit de lui... Et peut-être un peu plus ! Son sourire trahissait la satisfaction qui était la sienne à ainsi faire mariner le grand noir comme une olive dans sa saumure.

– Sa vie est une errance. Une traversée sans rivage. Mais garde-toi bien de le lui dire, ou il t’en cuira ! Pour ça, tu peux me croire !


◊ ◊

Les quais de Tyrosh grouillaient d’une foule bruyante et bigarrée aussi dense que la faune affamée du plus fréquenté des bordels de Port Réal. Là, amarrée à l’un des débarcadères commerciaux, tanguait nonchalamment la Douce Furieuse, une galéasse ventrue qui venait juste de changer de propriétaire. On finissait de la décharger de sa lourde cargaison pour en embarquer une autre, tout aussi surprenante que la précédente, bien que moins exotique.
Le jeune mestre quitta le pont pour descendre dans les quartiers réservés à l’équipage. Il se pencha afin de ne pas heurter le linteau de la petite porte qui menait aux cabines ; le vieux mestre n’eut, quant à lui, nul besoin de se baisser tant il était ratatiné par l’âge...
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
Surnom: La Belle
Métier/Titre(s): Lady en exil

Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

Copyright : Jon, tumblr
Citation : « Les gens pardonnent tout sauf la beauté et le talent. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 611
à Westeros depuis : 15/05/2013
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime26.05.13 22:33


L’existence d'un rivage...





Lynce n’avait jamais tellement prôné la prise de risque dans sa vie, elle était née sans autre ambition que le confort dont l’avait doté sa naissance, une seule était apparue avec le temps, l’amour, celui d’un bel et preux chevalier. Tant qu’elle avait ce qu’elle désirait, l’amour, les arts, la richesse, la beauté et la douceur d’une vie voluptueuse autour d’elle et sur son corps, elle était heureuse. Oh bien sur, la vie, ne lui avait pas faire de cadeau, elle était née Hightower, mais au lieu de se marier à un homme digne de son rang et de sa beauté, elle avait été donnée au premier venu. Elle s’estimait malchanceuse dans son mariage avec Jorah qui avait été un fiasco total et elle en voulait à son père d’avoir accepté cette union alors qu’il devait très bien savoir, lui, à quoi elle serait réduite. Évidemment, c’était elle qui l’avait voulut, elle l’aimait, elle l’avait trouvé séduisant au premier regard et son cœur s’était emballé lorsqu’il avait vaincu tous ses hommes lors du Tournoi, elle avait dis oui. Mais le rôle d’un bon père n’est-il pas de calmer les ardeurs d’une jeune fille naïve, de l’empêcher de se jeter dans une relation qui la plongerait dans le dénuement intellectuel et financier ? Il aurait dû dire non, il aurait dû empêcher ce mariage et la garder auprès de lui, il aurait dû faire quelque chose malgré son caprice. Elle était une enfant !

Mais finalement, tout cela était dû à un mauvais concours de circonstances, elle était trop jeune pour être mariée au Prince Rhaegar, elle aurait pu être promise à Viserys, mais la rébellion de Robert avait mis à mal ce projet. Un Martell aussi, aurait pu être assez bien pour elle, mais la blessure de Willos avait envenimé les relations entre le Bief et Dorne si tant est qu’elles aient été calmes un jour, aussi, cette union était impossible. Willos Tyrell aurait été parfait, mais il avait fallut qu’Alerie, avec ces manigances, soit sa mère, et ainsi, ce mariage était inconcevable, la proximité aurait été trop important, comme si ce genre de considération dérangeait les Targaryen. Mais dernière fille de Lord Leyton, elle n’avait finalement que peu de choix. Injuste, elle était la plus belle de toute ! Ainsi, elle ne serait jamais une princesse ou une reine, parce que le sort s’était acharné contre elle. Elle était désormais, certes, la courtisane préférée d’un Prince Marchand, statut qui lui offrait tout ce dont elle avait toujours rêvé, excepté le titre. Elle avait bien essayé de le convaincre de se marier avec elle, mais il préférait garder sa liberté, et cette situation commençait à lui peser. Et au fil des années, cette chose, cette bête sauvage, cette rage sourde qui grondait en elle avait à son tour animé sa vie et ses actes. La vengeance. Une revanche sur cette vie qui lui filait entre les doigts à chaque fois qu’elle la touchait du doigt. Pas pour le pouvoir, pas même pour les richesses, elle avait ici tout ce qu’elle pouvait désirer, mais juste pour le titre. Pour prouver à son père, à sa sœur, à tous ceux qui n’avaient pas crut en elle, qu’elle était bel et bien une princesse, une reine, à la beauté légendaire et dangereuse, pour leur rire au nez et les voir s’agenouiller devant elle, juste une fois.

Mais pour cela il lui fallait un Roi, et bien que cette idée ait germée il y a déjà quelques années dans son esprit, elle n’avait pas encore trouvé l’allié de sa riposte. Seulement, depuis quelques semaines, des bruits couraient à Lys, on avait vu des troupes importantes quitter Volantis avec à leur tête, un homme qui portait Feunoyr, l’épée légendaire des Targaryen. Oh n’allez pas vous imaginer que tout le monde savait, mais Lynce, depuis toutes ses années, avait étendu son influence bien au-delà des côtes de la petite île. Les voyages avec son compagnon, sa générosité, ses qualités de fine négociatrice, sa richesse, sa beauté, lui avait valut d’avoir des informateurs un peu partout sur le continent, la plupart travaillaient pour Tregar Ormollen, d’autres directement pour elle. Quoi qu’il en soit, elle savait que la Compagnie Dorée faisait route vers Tyrosh, Compagnie Dorée à priori dirigée par le dernier Feunoyr, dernier du nom et dont elle avait eut l'occasion de croiser certains membre éminents. En effet, il était arrivé à Tregar de louer leurs services, autant pour protéger des marchandises que pour des combats contre Myr ou Tyrosh dans les Degrés de Pierre et les Terres disputées. Elle savait aussi que Viserys Targaryen faisaient route vers Dorne. Mais entre un homme qui avait dix-mille hommes sous son commandement et le roi Mendiant qui avait toutes les chances de se faire assassiner dès qu’il aurait posé le pied sur Westeros, le choix était vite fait.


Baeron Feunoyr, Roi qui fut promis ♛ Lady Lynce Hightower



Dernière édition par Lynce Feunoyr le 19.07.16 13:26, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime06.06.13 10:12

La cabine des deux érudits était aussi minuscule que les latrines du bordel le plus proche. L’odeur en moins. Mestre Oteh céda sans tarder à ses rhumatismes en venant s’échouer sur sa paillasse comme un vieux phoque sur la grève. Comme un phoque, il lissa ses moustaches. Ses doigts tordus s’appliquaient à l’ouvrage et ses petits yeux plissés de malice observèrent son jeune élève venir prendre place sur le semblant de lit qui faisait face au sien.

– Vous n’avez toujours pas achevé votre récit, professeur ! insista-t-il, pour ce qui devait bien être sa dixième tentative.
– Patience, mon jeune ami, patience ! Humpf, arf... Le vieux mestre toussota dans sa manche grise et élimée. – Nous y voilà, nous y voilà. Où en étais-je, dis-moi ? Son regard astucieux détaillait son disciple alors que le jeune mestre s’impatientait des longueurs insupportables de chaque enseignement de son maître.
– Vous cherchez à savoir ce que j’ai retenu, n’est-ce pas ? L’œil de mestre Qhorin brillait d’une satisfaction non dissimulée. Le jeune mestre aimait montrer à son mentor à quel point il progressait. Il avait beau ne pas encore avoir forgé le tiers de la chaîne de mestrise de son aîné, il n’en demeurait pas moins un érudit à sa manière. Et le fait était qu’il excellait désormais dans l’art de lire ce que les autres avaient en tête ; et chez Mestre Oteh en premier lieu, puisqu’ils cela faisait des mois qu’ils sillonnaient Essos en un voyage d’apprentissage d’une richesse vivifiante...

Mestre Oteh dodelina du chef avec satisfaction. Tout était dit. Et le jeune mestre se racla  la gorge tout en rassemblant ses idées afin de livrer un récit clair et complet de tout ce qu’il avait retenu.  

– Hum, bon. Eh bien voilà : « [...] Alors que la Maison Targaryen n’en finissait plus d’étendre sa dynastie sur Westeros, Aegon IV se vautrait dans un règne de débauche et d’impulsivité. Rares avant lui avaient été les souverains dotés d’une telle propension à céder aux inclinaisons de leur folie. La consanguinité bâtissait son œuvre splendide et bancale, et le Roi Aegon dérivait dans les eaux troubles de son pouvoir sans limite. Beau et fort dans sa jeunesse, celui qui avait accédé au Trône de Fer en 172 était devenu gras et répugnant ; et ses manières obscènes et révoltantes lui valurent bientôt d’être appelé Aegon l’Indigne. Or donc, le Roi Aegon, voguant au gré de ses envies soudaines et papillonnant au vent de ses caprices multiples, avait semé une vaste progéniture, diverse et éparse, tantôt chez lui dans son propre palais, tantôt chez les autres, prenant les femmes qu’il désirait et les faisant sienne pour une nuit comme pour cent, qu’elles fussent libres ou promises, vierges ou mariées. » Sur le pont, au-dessus de leurs têtes, on entendait  un bruit assourdissant. – Voilà qu’ils embarquent des chevaux ! annonça mestre Oteh à propos du vacarme si reconnaissable des sabots ferrés traumatisant le bois du pont de chargement. Assez fier de lui, le jeune mestre attrapa une gourde de cuir tanné qu’il porta à ses lèvres. Le récit était intense, l’exercice non aisé mais à part la gorge sèche que tout ceci occasionnait, il était plutôt satisfait de son ouvrage. L’œil complice de son maître l’incita à reprendre.

« Ainsi lorsque, en 184, vint l’heure de son Jugement par les Sept, et alors que l’Etranger lui tendait une main blafarde afin de l’entraîner dans les confins d’éternité qui lui étaient promis, le gros Roi Aegon céda à son ultime caprice. Un caprice qui devait faire basculer l’histoire des Sept-Couronnes et vaciller l’hégémonie du Dragon Tricéphale. Sur son lit de mort Aegon, le capricieux décida de légitimer tous ses enfants bâtards afin que leur fussent rendus tous les égards dus à ceux qu’ils étaient : les enfants d’un Roi.
Cette décision, aussi soudaine qu’inattendue, fut le terreau sanglant et inévitable d’une des plus grandes oppositions que les Sept-Couronnes avaient jamais connues ; car dès lors, les fils bâtards d’Aegon, renforcés dans leur légitimité par le don de leur père de l’épée ancestrale de la Maison Targaryen, n’eurent, dès lors, de cesse de réclamer ce qu’ils considéraient comme leur dû : le Trône de Fer et la suzeraineté des Sept-Couronnes.
Aegon l’Indigne avait fait don de « Feunoyr », l’épée en acier valyrien de la Maison Targaryen à son fils préféré : le bâtard légitimé Daemon Targaryen. Après le décès de son père, et en vertu du don prestigieux de ce dernier, Daemon prétendit que le Trône de Fer lui revenait de droit et contesta alors publiquement le règne de son demi-frère, Daeron II Targaryen. Ce fut le début de ce que l’on appela dès lors la « Rébellion Feunoyr », du nom de l’ancestrale épée familiale dont s’affublèrent dorénavant Daemon et ses demi-frères et sœurs bâtards réclamant le Trône. L’héritage tourmenté d’Aegon l’Indigne ensanglanterait bientôt toute la descendance de la glorieuse dynastie du Dragon Tricéphale. »
Les doigts de mestre Oteh jouaient dans sa petite barbe blanche. Il acquiesça l’air pensif, comme tout absorbé par le récit de son élève. – Bien, c’est cela, en effet... Et qu’advint-il par la suite ? Le jeune mestre reprit, légèrement décontenancé par cette interruption forcée. Il rassembla ses esprits et redoubla de concentration pour livrer tout ce qui lui revenait en mémoire.  
« Après cela ? Et bien, heu,... Douze ans après l’aube du règne sage et mesuré de Daeron II, le Dragon Noir Feunoyr s’opposa au Dragon Rouge Targaryen et la rébellion de Daemon et de ses partisans entraîna le royaume dans une immense guerre qui divisa Westeros en deux. Sous les bannières du Dragon Noir rebelle, se massèrent Daemon Feunoyr Targaryen, ses fils, son demi-frère Aegor Rivers, dit Aigracier, et tous leurs soutiens ; dans le camp des loyalistes, répondant à l’appel du Dragon Rouge, tous les partisans du Roi Targaryen.
Les deux osts titanesques s’affrontèrent dans un conflit gigantesque et sanglant qui devait porter à jamais le nom de « Bataille du Champ d’Herberouge », en raison de la violence des combats. La mort de Daemon Feunoyr et de deux de ses fils marqua un tournant de la bataille. Amputés de leurs principaux leaders, les rebelles fuirent en nombre et d’autres furent exterminés. Le Royaume avait été coupé en deux, chaque camp convaincu du bien-fondé de son combat. Les dégâts furent immenses et dévastateurs et de nombreuses Maisons d’importance furent anéanties après la défaite. Nombreux, parmi les rebelles, trouvèrent néanmoins leur salut dans l’exil et passèrent le Détroit pour rallier Essos, où, dans leur fuite, ils espéraient échapper aux représailles de leurs anciens frères... »
Le jeune mestre Qhorin se gratta la nuque, embarrassé. – Par la suite, les écrits restent rares et imprécis... Certaines versions se contredisent mais il me semble que, depuis Essos, les Feunoyr et leurs partisans ont tenté de se rassembler et de repartir à la conquête de ce qu’ils estimaient être leur dû... Mestre Oteh se redressa sur sa paillasse. – C’est exact ! Parfaitement exact ; et c’est une de leur ultime tentative que nous appelons aujourd’hui la Guerre des Rois à... – Des Rois à Neuf Sous ! l’interrompit Qhorin, visiblement satisfait. – Encore exact ! trancha mestre Oteh. – Quoi d’autres ? Son disciple se releva et entreprit de se tapoter la jambe gauche, percluse de crampes. – Mauvaise posture ! déclara son vieux maître, sentencieux. – Viens ! Remontons sur le pont... Les fourmillements disparaîtront plus vite si tu marches !


Dernière édition par Baeron Feunoyr le 02.07.13 13:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime01.07.13 13:46

L’air salé de l’extérieur tranchait nettement avec l’atmosphère étouffante et humide qui régnait dans les cabines. Les deux mestres s’écartèrent rapidement du centre du pont principal où des marins aux origines variées s’affairaient en tous sens. Ils déambulèrent le long du bastingage jouxtant le quai, leur regard s’attardant sur les hommes qui, en contrebas, oeuvraient tout autant. – Bien. Où en étions-nous ? demanda mestre Oteh dont le ton laissait entendre qu’il connaissait parfaitement la réponse... – Nous évoquions la Guerre des Rois à neuf sous, rappela Qhorin avant de terminer d’apporter tous les éléments qui lui revenaient en mémoire concernant l’épisode historique dont il était question. Une nouvelle fois, les doigts du vieux mestre jouèrent avec les poils de sa barbe. – Et Maelys le Monstrueux, que peux-tu m’en dire ? Le regard perplexe du jeune homme semblait avouer que sa science trouvait là une limite... – C’était le dernier Feunoyr de la lignée ! Il est mort à Westeros durant cette nouvelle guerre, me semble-t-il. Tué par Ser Barristan Selmy ! se hasarda-t-il toutefois. – Encore exact ! claironna Oteh. – Enfin, partiellement tout du moins... Il fit signe à son jeune élève de se rapprocher. L’air exagérément mystérieux qu’il contrefaisait fit sourire Qhorin avant que son visage ne se crispe de stupeur...
 
Le cri railleur d’une mouette vint interrompre la passionnante discussion. – Suis-moi ! ordonna Oteh qui s’éloignait déjà en claudiquant vers la passerelle pour regagner le quai. – Mais, où allons-nous ? Devant l’absence de réponse et en raison du clin d’œil que venait de lui adresser son mentor, le jeune mestre resta un instant interdit avant de courir à la poursuite de mestre Oteh qui disparaissait déjà à l’angle d’une petite ruelle toute proche.
 

◊     ◊
 
Le palais de l’Archonte Argos Azimor résonnait des bruits de la fête. Cela faisait maintenant quatre jours sans interruption que les Tyroshi fêtaient l’anniversaire du plus haut seigneur de l’île et, dans le palais où Argos l’Opulent avait organisé les festivités, la fête bâtait son plein comme nulle part ailleurs. Les cours et  les couloirs du palais étaient bondés d’invités et de notables et même les fontaines accueillaient encore au matin quelques fêtards ivres de maints alcools... Les « partisans » de l’imposant seigneur marchant célébraient le triomphe de leur leader et festoyaient en l’honneur de la fin d’une nouvelle année d’abondance pour celui qui s’était hissé au rang très respecté d’Archonte de Tyrosh. Argos Azimor était un homme gras et enjoué aux origines incertaines mais dont les prouesses dans les affaires et le commerce étaient si impressionnantes qu’il avait reçu énormément de soutien à l’époque où il avait annoncé son intention de briguer le titre d’Archonte de l’Île. A parts égales, Azimor tenait son surnom d’ « Opulent » de sa générosité et de l’abondance de ces biens autant que de celle de sa panse. Malgré son jeune âge, sa fatuité et ses manières lui en laissaient paraître aisément dix de plus ; Il n’avait pas encore passé les quatre décennies d’existence mais avait bâti un empire marchand qu’il faisait fructifier dans la plupart des comptoirs d’Essos et qu’il préservait de la concurrence par de très réguliers et juteux contrats de protection de caravanes ou de flottes souscrits auprès des plus redoutables armées d’épées-louées du continent.
Il était jeune et audacieux et avait bâti en quelques années une fortune impressionnante pour un homme dont tout le monde ignorait l’existence quelques années seulement auparavant. Azimor était un jeune notable mystérieux et très discret, qui faisait preuve d’autant de charité qu’il était doué pour le commerce. Eut égard à sa réussite qui faisait de nombreux envieux, il s’était fait rapidement énormément d’amis et autant d’ennemis. Peu le connaissaient réellement ou pouvaient se vanter de l’avoir seulement croisé tant il se faisait discret... Mais beaucoup prétendaient le connaître personnellement et attestaient compter parmi ses amis. Certains le surnommé Argos le Jeune, en raison de son âge, que l’on disait précoce. D’autres l’avaient affublé de surnoms beaucoup moins reluisant comme Argos le Parvenu ou encore le Débarqué en écho à son irrésistible et soudaine ascension sociale... Mais la plupart du temps Argos l’Opulent était celui, parmi tous ses surnoms, qui était le plus usité. En tout état de cause, qu’il soit aimé, respecté, admiré, redouté ou haï, le nouvel Archonte Argos était désormais un personnage incontournable à Tyrosh mais aussi dans tout Essos ; et la riche cité portuaire, pouvait s’enorgueillir, grâce à lui, de nombreux comptoirs d’échanges et quelques nouveaux partenariats commerciaux d’importance. C’était aussi et surtout pour cela qu’il avait été soutenu jusqu’au titre qu’il portait aujourd’hui. Avec lui, notamment, Tyrosh espérait s’enrichir toujours plus et pour encore longtemps.  
 
Le jeune mestre suivait son vieux maître le long d’un énième couloir de marbre jaune avant de déboucher enfin dans une petite salle cernée de six portes de bois gris. Parvenu au côté de mestre Oteh, il patienta en silence jusqu’à ce qu’un esclave vînt leur signifier qu’ils pouvaient franchir la porte de droite.
 
Après que l’esclave eut refermé la porte derrière les deux érudits, Qhorin remarqua qu’ils avaient été introduits dans une salle sans aucune fenêtre où deux colosses armés et revêtus de pagnes dissimulant de la maille veillaient sur un trône vide en les toisant d’un regard morne et détaché. Mestre Oteh s’agenouilla. – Fixe le sol, à présent !, conseilla-t-il à son élève dans un chuchotement.
 
Quelques minutes plus tard, le bruit de pas souples sur le sol de marbre révéla au jeune mestre que quelqu’un avait pénétré en silence dans la petite pièce. Lorsqu’il ne peut plus soutenir le silence ni la curiosité de l’instant, le jeune mestre leva discrètement les yeux. Depuis le siège de marbre, un jeune homme au regard intense et aux étranges yeux améthyste les toisait en calmement. – Fraakhen !? interrogea le jeune mestre.


Dernière édition par Baeron Feunoyr le 04.08.13 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime17.07.13 19:47


Cela faisait quelques jours déjà que Lynce était arrivée à Tyrosh et en appréciait tous les plaisirs et l’opulence et logeait dans une belle auberge tout ce qu’il y avait de convenable et de luxueux. Elle y avait croisé Tregar Omorlen, son concubin, à plusieurs reprises, mais ils avaient décidés de ne pas se parler ou se rencontrer avant que l’affaire ne soit conclue. Or, elle avait beau chercher avec acharnement, d’autant plus pressée de le rencontrer qu’elle avait d’autres idées en tête  que son recrutement, elle ne parvenait pas à trouver la personne qu’elle cherchait. Elle recueillait, jour et nuit, des informations auprès des prostituées, des dockers ou encore des taverniers qui étaient les trois catégories de personnes les mieux renseignées du moment qu’on avait quelques pièces ou quelques verres à leur offrir. On l’avait vu sur le port, on l’avait vu en ville, on l’avait vu partout et nulle part, il avait même acheté des bateaux.

Mais jamais la description ne correspondait tout à fait et sa bourse s’amaigrissait sans qu’elle n’ait réussit à obtenir un quelconque endroit où elle aurait pu le croiser. Elle faisait preuve d’une générosité absolue qui témoignait autant du sérieux du contrat qu’elle voulait proposer que de la richesse de son amant et ce, en vain. Le Fraakhen était introuvable, tout comme ses acolytes dont certains étaient assez renommés et reconnaissables pour qu’elle les cherche aussi de manière à faire passer son message au porteur de l’épée des Rois. Elle avait croisé des mercenaires et leur avait offert à boire après s’être présentée à eux avec ces deux gardes. « Je suis Lynce Hightower et je cherche le Roi qui fut promis » avait-elle dit. Elle aurait juré qu’ils faisaient partie de la compagnie dorée, mais aucun d’eux n’avait réagit et elle n’avait pas eut de nouvelles par la suite, bien qu’elle en ait recroisé certains la nuit suivante.

C’est frustré par son échec qu’elle rejoignit sa chambre dans la quatrième nuit de son séjour et s’installa au petit bureau pour prendre sa plume. Quelques minutes plus tard, elle remit une missive à l’un de ses gardes pour qu’il prévienne Tregar Omorlen qu’elle n’avait pas put trouver le Commandant de la Compagnie Dorée et que par conséquent, il allait devoir faire sans lui. Elle lui promettait de faire son possible pour entrer au plus vite en contacte avec une autre compagnie de mercenaire tout aussi réputée et d’être prête lorsque il rentrerait de Myr. Mais se soir là, alors que le messager, déguisé en vagabond, parcourait la ville et que l’un des gardes se tenait devant la porte de sa maîtresse pendant que l’autre se reposait. Elle se morfondait, seule sur ses draps de soie de ne pas avoir pu rencontrer son Roi, ayant perdu tout espoir de retrouver sa maison et sa terre un jour et de quitter Tregar pour un homme plus digne d’elle et de lui offrir des enfants.

Pendant ce temps, son concubin pouvait profiter de la fête de l’Archonte Argos, alors même qu’il prévoyait de l’assassiner et de le dépouiller pour se rembourser de sa perte dont il le croyait responsable. Il pensait en avoir eut la preuve par son comportement lorsqu’il l’avait reçut et avait fait part de son avis à sa favorite pour la presser de réussir sa mission et lui dire qu’il partirait pour Myr pour s’associer à eux contre Tyrosh dès le lendemain. Son voyage devant rester secret, elle n’avait pas été invitée et il n’y aurait bientôt plus de fêtes comme celle-là, il n’y aurait plus que la guerre et la désolation et elle n’aurait plus qu’à mourir à petit feu de ne pas avoir réussit à donner au commandant de la Compagnie Dorée une place de choix dans cette guerre. Car son plan à elle était le suivant : prévenir le Fraakhen des dangers qui pesaient sur Tyrosh et Argos, devancer Tregar à Myr et leur proposer une alliance avec Tyrosh, faire tuer Tregar et offrir tous ses biens au dernier Feunoyr, et commencer la plus grande bataille de sa vie par une victoire absolue.

Elle finit par s’endormir dans sa robe de soie rouge aux ourlets dorés qui dénudait une épaule et couvrait l’autre d’un voile translucide. Un sommeil agité et sans rêves malgré la douce brise qui lui caressait la nuque depuis sa fenêtre ouverte…



Dernière édition par Lynce Hightower le 30.11.13 4:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime04.08.13 14:04

La taverne empestait le poisson séché et la bière aigre. Les rires et les conversations s’entrechoquaient avec fracas, aussi gras que l’air ambiant. Le Ouestrien à la cicatrice vint s’avachir avec une fatigue non dissimulée face aux trois capitaines. – La même chose pour moi ! maugréa-t-il sans plus de civilité. L’un des trois marins fit un signe à une bonne femme aux yeux clairs et au visage tacheté de son alors que le guerrier poursuivait sur sa lancée. – Nous appareillons demain matin avant le lever du soleil ! Je termine l’inspection des trois derniers vaisseaux tout à l’heure et avant ce soir nous devrions être prêts selon les ordres de Fraakhen...
 
Ser Armon Osgry était un chevalier ouestrien en exil dont l’allure solide et agressive suffisait à faire comprendre qu’il était un guerrier aguerri et talentueux. Quelques cheveux grisonnants blanchissaient ses tempes et encadraient un visage dur où une longue et ancienne blessure le couturait de la base de son œil droit jusqu’à l’angle de sa bouche sévère. Ses yeux clairs éclairaient un visage souvent imperturbable et conféraient à ses traits un brin de finesse qu’il était impossible de lui attribuer au premier abord.
 
Alanguie sur le banc face à lui, la brune s’étira comme une panthère et plongea son regard troublant dans celui du balafré.
 
– Y a une pouffiasse qui le cherche !, lâcha-t-elle finalement. Et de compléter voyant l’incompréhension tartiner le visage du guerrier jusque sur sa balafre. – Bah ouais, quoi... Y a une femme toute pleine de perles et de soieries qu’est venue par ici ce matin ! Elle cherchait Baeron !
 
Le regard du chevalier s’assombrit soudain. – Chuuut !, la réprimanda-t-il. – Tu sais bien que nous ne devons pas l’appeler ainsi ! Surtout dans des endroits comme celui-ci ! Il se tourna pour regarder par-dessus son épaule ente agacement et suspicion. – Ici, même les chopines ont des oreilles et tu sais bien que tout se monnaye !
 
La volcanique brunette éclata d’un rire insouciant. – Mais détends-toi donc ! Si j’l’appelle par son prénom qu’est-ce que ça peut bien faire ! C’est son nom qui a de la valeur ! Le reste on s’en fout !
 
Elle se leva et traversa la taverne de sa démarche chaloupée et féline. – Baeron est là, mes amis ! Baeron est parmi nous !, cria-t-elle dès qu’elle eut rejoint le centre de la seule pièce du petit établissement crasseux. Ser Armon s’était levé et la considérait d’un regard perdu entre effroi et colère sourde. Il la rejoignit en deux enjambées et l’agrippa par le bras avant de la traîner vers la sortie sous les yeux indifférents des habitués du bouge poisseux. – Non mais tu vas arrêter ton petit numéro, oui !? A quoi tu joues ? La lueur mauvaise qui embrasait son regard fit s’éteindre le sourire mutin et prétentieux dont ne se départissait que rarement la sulfureuse brune. Elle retira violemment son bras de l’étau de l’Osgry et se retourna avec une moue boudeuse. Elle fit mine de s’éloigner de quelques pas dans la ruelle et lui rit au nez lorsqu’il la rattrapa pour poursuivre ses réprimandes. – Mais qu’est-ce que tu crois, Balafré, t’as bien vu tous ces gens !? Tout le monde s’en fout de Baeron ! Ici il n’est personne ! Ser Armon la considéra stupéfait. – Mais si les gens ignorent qui il est et ce qu’il fait là c’est bien parce que nous sommes discrets ! Et tu ne détruiras pas tout le travail que nous avons fait jusqu’à aujourd’hui pour je ne sais quelle prétentieuse lubie, tu m’entends !?
 
Elle se dégagea une nouvelle fois et poursuivit son chemin comme si de rien n’était, roulant des fesses comme elle avait coutume de le faire lorsqu’elle voulait qu’on la remarque...
 
– Où vas-tu ?, l’interrogea-t-il atterré.
 
– J’monte au palais du « Gros » pour voir Fraakhen et lui dire que quelqu’un le recherche... Et elle le planta là, au beau milieu de la ruelle où des enfants poussiéreux courraient après un ragondin effrayé par leur tapage. La rue empestait les relents de viandes grillées sur place et vendues à la criée. Des femmes déambulaient tantôt voilée de pied en cap tantôt seins nus, leur intimité seulement dissimulée par des voilage vaporeux qui s’ébrouaient dans les bouffées tiédasses de la fin d’après-midi. Ca et là quelques mendiants amputés contrastaient à grand fracas avec les richissimes marchands qui se pavanaient sous leurs toges bigarrées et leurs barbes pointues et colorées en vert, bleu, orange ou violet... Elle lui lança un regard de braise avant de disparaître quelques secondes derrière des esclaves courbés sous un immense tapis roulé sur lui-même dont un petit homme pansu et moustachu semblait venir de faire l’acquisition. Sa silhouette féline reparut quelques instants plus tard et il l’entendit lui crier : – Et alors... Tu viens avec moi ou tu vas rester là comme un plouc !?
 
Ser Armon avait toujours connu Aaricia telle qu’en ce jour : provocante et irrévérencieuse, belle en diable mais dangereuse, comme une panthère qu’elle semblait être, et dont les pas chaloupés et la souplesse féline attiraient, sur elle et ses courbes de rêve, tous les regards masculins des alentours. La belle brune avait un regard de braise et un visage d’ange ou de démon, selon son humeur. Elle se montrait toujours aussi attirante et provocante qu’elle était en réalité inaccessible pour le commun. C’était elle qui choisissait ses proies et jamais l’inverse ! Elle était la liberté faite femme, entière et sauvage, implacable dans ses colères et ses rancoeurs mais infiniment douce lorsqu’elle le décidait. Le chevalier avait tenté de la prendre de force, un soir de beuverie autour d’un de ces feux de camps arrosés qui achèvent les campagnes victorieuses et les contrats rondement menés. Mais elle lui avait échappé et, se soustrayant à son étreinte avec la souplesse d’un chat, s’était jeté sur lui armée de sa dague pour le menacer de décorer sa joue gauche d'un sillon symétrique à celui de la droite...
Le Balafré n’avait plus jamais tenté sa chance auprès de l’incendiaire brunette, se contentant de la dévorer du regard comme chacun avait pris la raisonnable habitude de le faire au sein de la Compagnie Dorée...
 

◊     ◊
 
– Et qui est cette femme, Aaricia ?, lui demanda-t-il alors qu’elle achevait de lui apporter l’intrigant renseignement. Le regard améthyste du Feunoyr la toisait avec perplexité, dans l’attente d’un complément d’information que la brune torride ne semblait pas disposée à lui livrer. Devant son mutisme boudeur et détaché, Baeron comprit qu’il n’en saurait pas plus...
 
Tout cela l’intriguait au plus haut point mais il n’avait pas de temps à perdre avec ce genre de distraction dont l’étrangeté parcellaire le questionnait pourtant réellement. Les préparatifs étaient bien avancés et le Dragon Noir ne pouvait se permettre de retarder ses plans pour chercher à savoir ce que pouvait bien lui vouloir une femme suffisamment renseignée sur son compte pour connaître à la fois son nom et savoir qu’il résidait depuis quelques semaines à Tyrosh... L’île était suffisamment loin du grand continent libre d’Essos pour que personne ne se doutât un instant qu’il avait débarqué ici depuis maintenant deux mois.
 
– Demain tu retourneras au port et tu la chercheras dans les parages... Si c’est vraiment moi qu’elle cherche, elle ne devrait pas en rester là et il se pourrait bien que tu la croises à nouveau. Elle t’a vue ?
 
La brune se départit de sa posture boudeuse, décroisa les bras et fit jouer ses doigts dans une des mèches de ses longs cheveux sombres et bouclés. – J’pense pas ! Elle était trop occupée à montrer ses miches à tous les mecs du coin !, dit-elle apparemment jalouse des attributs de cette femme mystérieuse...
 
Baeron parut satisfait. Si celle qui le cherchait ne savait pas qu’elle était recherchée, les choses pourraient rapidement devenir intéressantes ! – Armon ira avec toi ! Je ne te laisserai pas seul pour rencontrer cette femme ! Aaricia prit un air mauvais. – Tu crois peut-être qu’elle me fait peur !? Je ne risque absolument rien, et tu le sais ! Le Balafré n’fera que m’agacer ! Le Feunoyr sourit à pleines dents. – Ce n’est pas toi que je veux protéger d’elle ! Mais plutôt elle de toi ! Il éclata de rire en voyant la brune froncer les sourcils et lui tirer la langue. – M’en fiche, j’irai sans Le Balafré ! Elle tenta de pousser Ser Armon en arrière en frappant sur la poitrine du chevalier qui ne broncha pas. Celui-ci regarda le Dragon Noir et haussa les épaules.
 
- C’est d’accord ! C’est d’accord ! Armon restera ici..., concéda Baeron. Ses yeux mauves prirent un éclat malicieux. – Mais Denys t’accompagnera ! C’est inutile d’en discuter davantage, tu n’iras pas seule ! La brune bouscula Ser Armon Osgry et quitta la vaste salle en crachant sur le marbre jaune.
 

◊     ◊
 
Le soleil avait dépassé la tour de la capitainerie lorsque Aaricia aperçut enfin la mystérieuse femme qui était l’objet de ses recherches depuis l’aube. Elle et Denys avaient longuement parcouru les quais à plusieurs reprises avant d’apercevoir la brune qu’elle avait croisé la veille. Ser Denys était sur ses talons et elle détestait cela. Il ne l’avait pas lâchée d’une semelle depuis qu’ils avaient quitté le palais. – C’est elle ?, demanda le ouestrien. – Qu’est-ce qu’on fait ?
 
Aaricia lui lança un regard à mi-chemin entre dépits et compassion. – D’après toi !? On va se chercher du lait de chèvre et on part pêcher ! Elle balança la tête, dépitée, et le laissa en plan.
 
De sa démarche chaloupée et instinctive, elle avança droit dans la direction de l’intrigante femme aux perles et aux soieries...
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
Surnom: La Belle
Métier/Titre(s): Lady en exil

Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

Copyright : Jon, tumblr
Citation : « Les gens pardonnent tout sauf la beauté et le talent. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 611
à Westeros depuis : 15/05/2013
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime05.08.13 18:33


Au petit matin, le vent froid venu de sa fenêtre réveilla Lynce Hightower d’une nuit des plus désagréables. Infiniment triste de ne pas avoir trouvé celui qu’elle cherchait et de devoir malgré tout remplir sa mission et donc partir dès le matin pour d’autres ports où résidaient d’autres compagnies de mercenaires. Elle aurait pourtant passé avec grand plaisir encore des jours à le chercher dans cette cité aux couleurs chatoyantes. Si elle avait eut d’autres chois, elle l’aurait cherché jusqu’à le trouver, dusse cela lui pendre une vie entière. Mais Tregar ne devait se douter de rien, sans quoi elle allait tout perdre, peut-être même la vie.
Elle se leva et ferma la fenêtre avant d’enlever sa robe et ses bijoux et se détacha les cheveux qui descendaient jusqu'au bas de son dos révélant des fesses fermes, de seins ronds, de longues jambes et des poignets d’une rare finesse. Ainsi dénudée, elle se dirigea vers un panier rond fermé par un couvercle posé au pied de son lit. Elle l’ouvrit avec d’immenses précautions et regarda à l’intérieur avant d’y plonger une main et de prendre délicatement le contenu qui s’enroulait autour de son bras. D’une voix douce et trainante, elle le nomma dans un murmure :

__ Selish »

C’était un petit aspic du désert brun clair doté de dessins crénelés plus foncés qui semblait inoffensif entre les mains de la brune qui l’avait fait éclore et le nourrissait depuis sa naissance. Mais son venin était aussi mortel qu’une dague plantée dans la gorge, avec force souffrances en plus. Il était l’ami de Lynce, mais aussi sa seul arme, une arme diablement efficace, néanmoins, la brune ne portait pas de dague et était absolument incapable de se servir d’une arme quelle qu’elle soit.
Elle le caressa sous la tête avec délicatesse et le laissa venir dans son cou pour se réchauffer. Le câlin terminé, le serpent descendit le long du corps de sa mère à la recherche d’une proie à se mettre sous la dent. La grande brune ouvrit alors une cage posée sur un petit guéridon ou s’ébrouaient quelques moineaux et en sortit un délicatement puis le laissa s’envoler à travers la pièce. Elle jeta quelques graines contenues dans un petit sac de soie et revint s’asseoir sur le lit. Le volatile se jeta sur les graines et mangea goulument, ne remarquant même pas le serpent qui s’approchait peu à peu en ondulant. Lorsque le reptile mortel fut assez près, il frappa aussi vite que la foudre et enfoncé ses crochets dans le moineau s’envola, put produire quelques battements d’aile et retomba, raide mort, saignant par les yeux, du bec et des pattes. La vipère ouvrit sa gueule en grand et avala l’oiseau pendant que Lynce observait d’un air satisfait, la proie passer les anneaux de son serpent.

Elle nettoya la scène de crime en silence et remit Selish dans son panier qu’elle referma soigneusement, elle vérifia que tout allait bien et frappa trois fois sur la porte. L’esclave soldat qui la gardait se leva en hâte, à moitié somnolant encore et demanda :

__ Madame ? »
__ Mon petit déjeuner et un bain tiède au lait de jument et aux fleurs. »


Le guerrier fila dans la chambre d’à côté de manière à réveiller son collègue qui prendrait le relais devant la porte pendant qu’il descendait dans la pièce commune de la luxueuse hostellerie pour réclamer ce qu’elle avait demandé. Pendant ce temps, elle enfila une large tunique de lin blanche légèrement transparente. La pièce richement décorée au haut plafond orné de moulures était à l’image de la brune, un peu ostentatoire peut-être mais d’une beauté époustouflante. Il y avait un immense lit à baldaquins sculpté et recouvert de draps de soie colorés et de moelleux coussins assortis dont les voilages blancs brodés de fil d’or semblaient faire un écrin pour le trésor qu’il recelait.  Sur le sol étaient posés plusieurs tapis minutieusement dessiné de fins motifs envoûtants aux couleurs riches et brillantes qui recouvraient un parquet splendide. Des paravents peints de scènes festives dissimulaient une grande baignoire en fonte et une coiffeuse de bois sculpté et doré. Une grande table ronde en bois marqueté faisait face aux deux grandes fenêtres donnant sur un balcon dont on voyait la mer depuis les hauteurs aérées de la ville. Mélancolique comme la pluie, elle sortit dans la lumière blafarde de l’aube brumeuse et regarda la ville, posant ses yeux un peu partout, se demandant s’il était là ou là… son Roi. Un si les informations qu’elle avait eut étaient erronées. Sa gracieuse silhouette à la fois cachée et soulignée par le fin tissu immaculé lui donnait, dans la brise matinale des airs d’apparition inaccessible. Mais à cette heure, les rues de la haute ville étaient presque désertes, et jamais les esclaves qui les descendaient pour leur corvées n’auraient osé lever les yeux sur le balcon du premier étage de l’ « Hôtel de l’Archonte ». La pension se trouvait juste en contrebas du palais et si, comme Lynce on n’avait pas la chance de siéger face à la mer, on pouvait alors avoir une vue sur les jardins, ce qui était tout aussi agréable. Si elle avait su qu’en réalité, celui qu’elle cherchait était juste de l’autre coté, presque à porte de voix…

Peu de temps après, alors qu’elle commençait à frissonner, son petit déjeuner arriva et des servantes apportèrent des seaux d’eau chaude et de lait de jument ainsi que des fleurs, chèvrefeuille, rose, jasmin, pois de senteur, lilas, camélia, narcisse et magnolia. Elle mangea lentement, toujours aussi dépitée de ne pas pouvoir rester et essayant de prolonger son séjour encore quelques heures avec ce repas et ce bain dont le parfum délicat ne parvenait pas à lui remonter le moral. Elle n’avait pas faim, mais elle resta à table de longues minutes avant de se décider à se lever, se dissimuler derrière le paravent, retirer sa tunique et se plonger dans l’eau délicieusement tiède. Avec une lenteur extrême, elle fit jouer ses doigts dans l’eau entre les fleurs, elle resta longtemps ainsi, allongée dans sa baignoire, sa tête appuyée sur u coussin, les yeux fixés sur un destin perdu et invisible. Se ne fut qu’une fois l’eau entièrement refroidie qu’elle se décida à son plonger entièrement dans l’eau avant de se laisser laver consciencieusement et sans hâte, malgré la fraîcheur de l’eau qui lui donnait la chair de poule et faisaient se dresser ses tétons clairs. Elle se leva, essora ses cheveux et sortit pour s’enrouler dans le linge qu’une esclave lui tendait pour se sécher et elle revêtit une robe de soie blanche ourlée d’un motif rouge avant de s’asseoir à la coiffeuse.

Elle sortit enfin, plus d’une heure plus tard après avoir fait duré le rituel le plus longtemps possible et descendit avec ces deux gardes jusqu’au port pour trouver un bateau qui l’emmènerait à la recherche des Puinés ou des Corbeaux Tornade. Elle portait du khôl autour des yeux, un bracelet haut au bras droit en or ciselé avec deux branches fleuries entrelacés, de fines boucles d’oreilles d’or et de perles et deux bagues en or dont une portait un gros rubis. Ses cheveux dégageaient son visage et formant une sorte de chignon haut dont les longueurs ondulées s’achoppaient et courait sur son dos ainsi que deux mèches qui descendaient sur sa poitrine. La robe à la mode lysienne, découvrait l’épaule droite et cachait l’autre sous un voile dont le long pan reposait sur son bras droit et lui permettait de couvrir sa tête si elle entrait dans un endroit mal fréquenté. Avec sa démarche féline et son port de reine, nul ne pouvait la voir sans s’incliner sur son passage tout en levant les yeux hors du regard de ses gardes pour se délecter de cette beauté certainement inabordable. Ses fesses tout justes soulignées par la finesse du tissu, son déhanché de panthère et la balance de ses bras fins et de ses mains gracieuse, tout en elle semblait danser à chaque pas. Mais à part se rincer l’œil, il était absolument évident qu’elle ne pouvait appartenir qu’à un riche et prestigieux prince, bien trop belle, bien trop parée d’or et de pierreries pour s’abaisser à parler à un docker. Et si ça n’était pas assez clair dans l’esprit de ceux qui la croisaient, les gardes se chargeaient de le faire comprendre, par les mots ou par le sang si cela s’avérait nécessaire. Et c’est avec le même zèle qu’ils arrêtèrent une sulfureuse brune qui s’était approchée, pleine de certitude, devant Lynce, interdite par cette soudaine apparition.

__ Laissez la passer, vous voyez bien qu’elle ne me veut aucun mal, elle doit avoir à me parler… » Lynce plongea son regard dans les yeux de la demoiselle avec curiosité. Savait-elle où se trouvait le dernier Feunoyr ? Elle fut soudainement prise d’une immense jalousie. Elle sait… Mais comment ? Comment une telle femme peut le connaître ? Belle, oui elle l’est, sans aucun doute… Sa mairesse ? Hum… J’aimerais me tromper… Plus ou moins belle que moi ? Difficile de se prononcer, mais de toute façon, si elle se met sur mon chemin, elle mourra… La brune esquissa un sourire cruel et se reprit avant de s’avancer, tout sourire. « Que puis-je faire pour vous ? » La Hightower n’avait pas remarqué le chevalier qui se tenait non loin de là, mais ses deux gardes oui et les deux étaient prêts à se battre, se méfiant autant de la jeune femme que de l’homme. En effet celle-ci était trop belle pour ne pas être suspecte, et ils connaissaient trop bien leur maitresse pour l’ignorer.



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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime09.08.13 16:33

L’odeur des embruns venant du large était chargé des relents de poissons pêchés la veille et vendus à la criée sur les quais même du port de pêche tout proche... Les  cris des mouettes geignardes sonnaient comme des avertissements éraillés au-dessus de la brune et du chevalier lorsque la fougueuse jeune femme s’avança d’un pas décidé en direction de l’objet de ses recherches matinales jusqu’à être stoppée par des gardes aux teints mornes et fatigués.
 
Aaricia leva un sourcil négligeant pour considérer le premier des cerbères qu’elle n’avait pas remarqué dans un premier temps mais dont elle constatait à présent qu’ils semblaient garantir à l’énigmatique femme aux perles une aire minimale d’espace vital dans laquelle les gens du commun n’avaient aucun droit d’accéder...
 
Fidèle à elle-même et à ses manières directes, la volcanique mercenaire ne prit aucun gant pour écarter d’un revers de main ferme le manche de la pique avancée devant elle par l’esclave-soldat pour l’empêcher d’aller plus avant. – Il veut quoi l’encrier !? , s’agaça-t-elle non sans une référence des plus marquée pour le tatouage noir que le garde portait sur la joue afin de le signaler comme esclave...
 
Mais alors que Ser Denys portait déjà sa main au pommeau de son épée pour intervenir entre la brune et le garde, celui-ci s’écarta sur l’ordre de la femme aux soieries et aux perles...
 
« Que puis-je faire pour vous ? »
 
Le ton était fort amène et laissait entendre que l’intrigante noble acceptait d’en savoir plus quant à l’irruption de la  jeune mercenaire dans sa « sphère protégée »...
Aaricia la considéra avec hauteur, bien qu’elle fût de plusieurs pouces plus petite que sa mystérieuse interlocutrice, et la détailla avec lenteur de pied en cap. La femme, d’allure noble et richissime, était vêtue d’une robe de style lysien qui découvrait  son épaule droite et laissait entrevoir un bras fin et bronzé au bout duquel elle portait un haut en or ciselé et ornementé d’entrelacs finement ouvragés à la semblance de branches fleuries... Ces grands yeux de biches aux longs cils séducteurs se charbonnaient de Khôl et prétendaient une noblesse inaccessible... Des bagues en or, dont une montée d’une énorme pierre rougeoyante qu’Aaricia supposa être un rubis, ainsi que de fines boucles d’oreilles du même métal précieux parachevaient une silhouette de princesse ostentatoire et hautaine.
 
Les deux brunes se toisèrent dans un silence assourdissant dont les secondes semblèrent une éternité.
 
– Et moi pour vous ? Aaricia la regardait droit dans les yeux, le menton haut et le front fier et relevé pour tenter d’être à sa hauteur. – Z’êtes qui d’abord !? La mercenaire tourna autour d’elle en la détaillant ostensiblement et renifla à la vue de sa chute de reins vertigineuse et soulignée par le voilage léger de sa robe immaculée.
 
– Mes respects, madame !, intervint ser Denys Osgry afin de détendre l’atmosphère électrique instaurée par Aaricia. – Nous avons ouïe dire qu... – Y parait qu’tu cherches quelqu'un qu’on connaît... La brune avait coupé la parole à ser Denys sans ménagement, selon son habitude, et attendais que la femme aux bijoux se dévoile la première... Elle avait bien conscience que peu nombreux étaient ceux qui connaissaient la véritable identité de celui que tous appelaient Fraakhen et encore moins nombreux étaient ceux qui savaient que Baeron Feunoyr était son nom véritable... La plupart des insulaires ignoraient même complètement que la Compagnie Dorée se trouvait sur Tyrosh ! Et c’était une chose que le Dragon Noir souhaitait voir perdurer le plus longtemps possible... Malgré son sale caractère et son côté « tête brûlée » Aaricia ne voulait pas être celle qui mettrait à mal les projets de son amant... Et l’altercation qu’elle avait eue à ce sujet, la veille, avec ser Armon avait contribué à lui remettre tout cela en tête, malgré ce qu’elle avait laissé croire à ses compagnons d’armes.
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime11.08.13 4:53


Qui était cette brune aussi vulgaire qu’impertinente qui se prenait pour ce qu’elle n’était pas à regarder Lynce Hightower, fille de  Leyton Hightower, sire de la Grand-Tour, Protecteur de la Citadelle, Seigneur du Port, Phare du Sud et Voix de Villevieille ? Mais malgré son air hautain et son charme indéniable bien que très roturier, elle ne pouvait rivaliser avec la grandeur et la beauté de son interlocutrice. Or si la brune avait appris quelque chose au fil des années, c’était bien de haïr en silence pour mieux savourer sa vengeance. Il y avait eut bien des victimes de la cruauté douce amère de cette femme qui présentait à celle qu’elle méprisait déjà au plus haut point un doux sourire en l’accueillant comme une égale. Les seuls n’ayant pas encore payé étant son propre père et sa sœur Alerie. Une sœur qui avait prit sa place et un père qui l’avait livré en pâture à un homme avec lequel elle ne saurait être heureuse. Ce père duquel elle se servait par son nom et ses titres, celui là même qui était le patriarche de la Maison qu’elle prétendait servir par ses intrigues, la honte ne faisant pas partie des sentiments qu’elle était capable d’éprouver. Un jour…

En attendant, elle faisait donc mine de ne pas remarquer le dédain dans les yeux d’Aaricia et encore moins de le lui rendre d’une quelconque manière, et elle était une superbe actrice. Ses traits fins n’affichaient que ce qu’elle voulait, à savoir de la bienveillance et sa bouche gourmande, un léger sourire qui recelait toute l’innocence dont elle était désormais totalement dépourvue, dont son père l’avait privée. Pourtant oui, il brûlait au plus profond d’elle la flamme naissante du châtiment qu’elle lui réserverait tôt ou tard pour avoir osé se croire à même de la mépriser avant même de la connaitre. Cette brûlure délicate était délicieuse, Lynce ne doutant pas un seul instant d’arriver à ses fins si elle le voulait vraiment. Là était toute l’assurance, évidente et absolue que cette femme vêtue de soie et parée d’or dégageait du plus profond de ces tripes. Nul besoin alors d’être hautaine puisqu’elle était altière sans même y penser, nul besoin de se placer au dessus des autres par des attitudes orgueilleuses, elle l’était de fait, par sa naissance, par sa beauté, par son éducation. Et selon ses besoins et ses humeurs, elle pouvait se montrer très indulgente et très généreuse envers tous et toute, nobles et gueux, surtout ceux qui se prosternaient, de respect, d’amour ou de peur…

Toi ma petite, tu ne perds rien pour attendre, mais en attendant, j’ai besoin de savoir ce que tu as à me dire. Après tout, il s’agit peut-être de ce que j’attends depuis mon arrivée. Il serait idiot de passer à coté d’une rencontre avec le dernier Feunoyr à cause de tes manières exécrables. Je n’ai pas pour habitude de gâcher des opportunités pour si peu. Et il n’est jamais trop tard pour remettre les catins dans ton genre à leur place. Pensa-t-elle avec un certain plaisir en regardant la sulfureuse brune détailler son visage, ses formes féminines et ses parures. C’est ça regardes moi et apprends ce qu’es la vraie beauté, la noblesse pure d’une grande maison. C’est sur quand on vient des bas fonds de Tyrosh ou de je ne sais quelle bordel, on n’a jamais vu si belles courbes. Jalouse ? Lynce exultait, faire naitre la jalousie en elle sans rien faire la mettait en transe et il lui fallait user de toute sa concentration pour rester de marbre tout en suivant Aaricia des yeux. Elle avait toujours ce même regard emprunt d’innocence et désormais, d’une pointe d’incompréhension et de gêne. Facile, dans sa pourtant courte existence, elle était passée par tous les états et tous les sentiments, de l’ingénuité la plus totale à la malveillance la plus sauvage. Jouer n’était que se souvenir et revivre les situations qui lui avaient fait découvrir ses sentiments. Elle inclina la tête pour saluer le Chevalier qui semblait être aussi gêné par l’attitude de sa partenaire et répondit alors dans un Tyroshi parfait :

__ Je suis Lynce Hightower. Et j’ai des informations pour lui. »

Nul n’était besoin de spécifier qui, s’ils le connaissaient vraiment et si tel n’était pas le cas, alors ils n’auraient pas conscience de l’importance que ses informations pouvaient avoir pour le Dragon Noir. Or si les informateurs de Tregar étaient correctement renseignés, la Compagnie Dorée était stationnée, en partie tout du moins, à Tyrosh. Et bien que nul n’en soit certain, Lynce était persuadée que le Capitaine qu’on surnommait Le Fraakhen n’était autre que le dernier Feunoyr, et pour elle, le Roi qui fut promis. Elle avait bien assez étudié la question à la Citadelle puis ensuite sur le continent est pour en être intimement persuadée et elle le saurait immédiatement en le voyant enfin. D’après ses informations, le fameux Fraakhen était blond et avait les yeux violets typiques de la grande maison dont il était issu, il aimait les bains brûlant et portait une épée en acier Valyrien. Racontars ou réalité, elle allait peut-être bientôt le savoir, mais il ne lui en fallait pas plus pour penser que la lignée des vrais rois n’était pas éteinte. Et si non, hé bien la compagnie dorée recevrait une proposition de contrat de la part de Tregar pour combattre aux cotés de Lys dans la guerre qui éclaterait bientôt entre les cités libres du sud…

__ S’il souhaite me rencontrer, je loge à l’Hôtel de l’Archonte, en face du palais. »

Lynce fit signe à l’un des gardes qui prit une petite bourse qu’il donna a sa maitresse. Elle la lança à Aaricia en ajoutant :

__ Pour la course… merci. »

C’était absolument jouissif d’abaisser cette mégère à la simple condition de messager. Et même si c’était encore trop peu pour étancher toute l’animosité que la brune portait à l’autre brune, elle se retint d’ajouter quoi que se soit qui aurait pu dévoiler son jeu. Sans se soucier de savoir si Aaricia avait rattrapé la bourse, elle commença à s’éloigner avant de se retourner d’un air mystérieux et d’ajouter :

__ Qu’il demande Shaïra Astre de Nuit. »

C’était le nom qu’elle avait donné à l’hôtel pour la discrétion inspiré du nom d’une des bâtardes d’Aegon. Ça n’était pas pour rien qu’elle avait choisi ce pseudonyme pur son séjour à Tyrosh et sa recherche du Fraakhen…



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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime16.08.13 21:40

Hightower ! La grande et belle brune avait donné son nom : Hightower... Et si pour Aaricia, native d’Essos et peu au fait des noms et héritages des grandes Maisons de Westeros, ce patronyme glorieux ne signifiait rien, ser Denys, quant à lui, vit son intérêt s’aiguiser soudain à l’évocation de ce nom prestigieux... *Hightower ? Cette beauté fatale serait-elle issue de Villevieille ?* Ser Denys n’ignorait pas que de nombreux émigré ouestriens de basse extraction s’appropriaient de hauts patronymes de Westeros pour refaire leur vie à l’ombre de prestigieux noms de famille ouestrienne une fois débarqués sur Essos. Etait-ce le cas de cette oiselle aux airs de princesse ou était-elle véritablement issue de la prestigieuse Maison de Grand-Tour ? *Est-elle la fille ou une parente de Lord Leyton ?*, s’interrogea le Osgry en tentant vainement de se remémorer l’arbre généalogique de la Maison Hightower. Aaricia, pour sa part, préféra ne retenir que Lynce, le prénom avancé par la brune aux allures de reines...
Le parfait tyroshi dans lequel la brune aux diamants s’était exprimée faisait douter ser Denys de la parenté réelle de cette Lynce avec Lord Leiton... Le Sire de Grand-Tour avait, il s’en souvenait parfaitement plusieurs filles, mais il était impossible pour le Osgry de se souvenir si l’une d’elle était prénommée Lynce... *Des informations pour lui ?*, pensa-t-il intrigué. *Des informations !? Et de quel genre ?*, fut pour sa part intriguée Aaricia.

La Hightower laissa planer un long silence durant lequel elle en profita pour toiser, presque l’air de rien la jeune et volcanique mercenaire. Aaricia tourna encore une fois autour d’elle, comme un fauve autour d’une pièce de viande avant de reprendre l’initiative.

– Des informations nous en avons tellement... En aurais-tu que nous n’aurions pas ? Ou viendrais-tu nous présenter des éléments que celui que tu cherches aura déjà !? Elle releva un sourcil mi-amusé, mi-suspicieux, ne sachant pas trop sur quel pied danser... Mais tous les mystères et les non-dits autour de Baeron semblaient accréditer l’idée que la brune aux allures de princesse, cette Lynce, ne se trompait pas quant à l’identité réelle de celui qu’elle cherchait...

Ser Denys s’apprêtait à intervenir pour faire cesser l’étrange petit jeu de regards intrigants que se lançaient les deux brunes lorsque celle qui se disait être une Hightower reprit l’initiative en annonçant où elle logeait et où on pourrait la trouver si besoin était... Sans en dire plus elle tourna les talons et, après avoir lancé vers Aaricia une bourse qui semblait pleine d’argent, commença à s’éloigner en roulant du postérieur...
Ses gardes et elle s’échappaient d’un pas nonchalant, elle de sa démarche féline et gracieuse, eux comme des automates endormis, quant elle se retourna une dernière fois pour leur lancer un pseudonyme qu’elle semblait utiliser dans l’hôtel où elle résidait.

*C’est juste en face du Palais !* se plut à répéter le chevalier. *Shaïra !?* s’étonna Aaricia d’un air perplexe...

– C’est une chance qu’il nous faut saisir ! vint murmurer le Osgry à l’oreille d’Aaricia qui n’avait toujours pas lâché Lynce du regard. – Tu ne ramasses pas cette bourse ? la questionna-t-il après un regard vers la chaussée où gisait l’aumonière de cuir que la « princesse » lui avait lancé avec dédain... Le regard d’Aaricia s’assombrit et on aurait dit qu’elle aurait arraché le cœur du chevalier avec les dents pour cette question stupide. – Tu ne vois donc pas qu’elle se fout de nous !? gronda-t-elle, enragée par l’attitude outrancièrement méprisante de la Hightower envers elle.  – Elle va voir c’qu’il en coûte de se moquer de moi ! Son regard étincelait d’une violence animale. Le Osgry déglutit bruyamment et ramassa la bourse de cuir. Il la soupesa un moment avant de la glisser dans son aumônière alors que la volcanique brunette le tirait déjà par la plaston dans le sillage de Lynce Hightower...

– Une chance qu’il nous faut saisir, hein ? répéta-t-elle sur un ton inquiétant. – Tu ne crois pas si bien dire !

Se glissant à leur suite telle une panthère aux aguets et malgré les protestations veines de Ser Denys, elle eut tôt fait de rejoindre la brune aux soiries. Sans se faire remarquer et se faufilant dans une ruelle parallèle à la leur, elle se précipita afin de les guetter à l’angle d’une rue. *Une chance pour moi de savoir où elle va !* jubilait-elle en son for intérieur...

Alors que le premier esclave-soldat croisait la ruelle dans laquelle elle se tenait tapie, elle se jeta sur lui avec la rapidité soudaine d’un fauve passant à l’attaque... L’éclair de sa dague étincela au soleil du matin et la sentinelle choyait déjà au centre de la chaussée, raide mort, la jugulaire abreuvant de sang sombre la ruelle crasseuse...

Aaricia s’avança alors d’une démarche lente et sauvage, le regard planté dans celui qu’elle considérait à présent comme une proie. Elle crut voir la Hightower marquer un temps d’arrêt. Lorsque le second des deux esclaves-soldats voulut se précipiter au devant d’elle pour protéger sa maîtresse de l’attaque imminente dont elle était la cible, le guerrier ne put faire que quelques pas avant de tomber lui aussi, face contre terre... Un coutelas sommeillait dans sa nuque. Ser Denys surgit alors de la ruelle contiguë depuis laquelle il avait agi et vint récupérer son coutelas qui libéra un flot de sang épais de la nuque du garde...

Aaricia s’avança vers la Hightower, un sourire carnassier aux lèvres. Lorsque la brune aux perles fit un pas de recul, Ser Denys se tenait derrière elle, lui barrant la route et lui interdisant toute fuite éventuelle... – On dirait bien que vous n’avez pas le choix, ma ladie... Veuillez nous suivre, je vous en prie ! bougonna le chevalier, l’air dépité. Lorsque Aaricia vint à eux, le Osrgy ne cacha à la mercenaire ni sa nervosité, ni son aigreur. – Dire que Fraakhen t’avait confié à moi pour éviter les ennuis ! maugréa-t-il. La brune sulfureuse sourit pleinement, affectant une satisfaction pleine et entière. – De quoi te pleins-tu ? Nous lui ramenons « ce » qu’il nous a demandé ! Elle avait utilisé le mot volontairement et à l’attention évidente de sa « rivale »... Elle sourit à nouveau à Lynce et lui planta la pointe de sa dague juste entre les seins elle « l’invita » à la suivre sans protester. – Toi ma belle, tu sais m’parler on dirait ! Elle jeta un coup d’œil à l’aumônière rebondie du Osrgy. – Ca ! C’était pas utile, tu vois ! J’suis une mercenaire ! Pas une câtin ! Allez, tu viens avec nous ! T’es ma prisonnière !

Tous les trois remontèrent la ruelle pour se perdre rapidement dans de petits détours destinés à perdre d’éventuels témoins indiscrets de cette scène violente... Après quelques minutes à déambuler dans le labyrinthe de la basse ville, ils pénétrèrent dans une petite échoppe qu’ils traversèrent jusqu’à l’arrière boutique. En croisant le patron, Ser Denys lui lança un bel écu d’argent pour la discrétion de l’homme qu’il semblait connaître... – Tu vois !? C’est toi qui payes pour ta disparition ! C’t’un comble, non !? glissa Aaricia, frondeuse, à Lynce, avant d’écarter un rideau pour disparaître avec elle dans une petite pièce encombrée à l’arrière... Elle lui lança une tunique des plus communes. – Enfile ça ! Tu s’ras moins voyante !

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◊     ◊


Plusieurs minutes plus tard, les trois personnages sortaient discrètement par une petite porte à l’arrière de la boutique et filaient secrètement vers les jardins du Palais de l’Archonte...
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
Surnom: La Belle
Métier/Titre(s): Lady en exil

Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

Copyright : Jon, tumblr
Citation : « Les gens pardonnent tout sauf la beauté et le talent. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 611
à Westeros depuis : 15/05/2013
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime22.08.13 21:20


Grandir à la Citadelle et faire partie de la prestigieuse lignée des Hightower, anciens rois de Villevieille, avait ses avantages, dont celui non négligeable de bénéficier de la meilleure éducation possible à Westeros. C’est ainsi que Lynce avait appris le Haut Valyrien ainsi que des rudiments plus ou moins poussés de nombreuses autres languies du continent est. Alors rien d’étonnant qu’après six ans passés à Lys en compagnie d’un Prince Marchand qui avait l’habitude de commercer avec Tyrosh, mais aussi Volantis, Pentos, Bravos, Myr et les cités de la Baie des Serfs, elle maitrisait plupart de ces langues. Elle avait une certaine facilité pour leur apprentissage acquise grâce à son éducation aussi complète qu’hétéroclite, l’érudition de ses membres étant, pour ceux qui éclairent la voie, une exigence hégémonique et une question d’honneur. Et quelque part, cela participait de l’altesse naturelle de la brune qui n’avait rien à prouver, tant en matière de beauté que d’intelligence ou de culture. C’est pourquoi elle avait un sourire amusé et une attitude si assurée alors que la panthère tournait autour d’elle comme si elle était sa proie. Comment Lynce Hightower, la belle, la brune, la grande Lynce Hightower pourrait, une seule seconde, devenir la proie de cette femme qui n’avait même pas cillé à l’évocation de son nom ? Contrairement au chevalier chez qui il lui avait semblé déceler une réaction étoffée dans l’œuf…

Evidemment, Aaricia prit très mal les derniers gestes et paroles de la brune. Lynce aurait pu s’en douter, elle en était même certaine. Mais elle avait deux gardes aguerris face à un seule chevalier armé et elle n’était pas n’importe qui, on ne pouvait l’attaquer en pleine rue, elle était bien trop riche, trop belle, trop importante. Elle n’avait rien à craindre de cette femme, elle n’avait rien à craindre de personne, pas ici en tout cas.
Quand à l’attaque sournoise qui se préparait, elle n’aurait jamais pu imaginer qu’elle était suivie et d’autant plus facilement qu’elle avait donné, sans le savoir, son itinéraire de retour. Elle n’était pas aussi au fait des stratégies d’espionnage et d’assassinat ou de batailles que des langues étrangères, de l’histoire ou de l’héraldique. Car oui, c’était bien à son hôtel qu’elle rentrait à présent, avec un tout nouvel espoir, celui de, enfin, rencontrer le Roi qui fut promis. Plus besoin donc de trouver un bateau pour se rendre sur le continent et trouver les Puinés ou une autre compagnie de mercenaires pour son amant et ses sombres desseins. Bientôt, elle aurait tout ce qu’elle voulait, celui qu’elle voulait, celui à qui R’hllor la destinait depuis toujours dans sa grande sagesse et dans sa puissance absolue et lumineuse. Il y avait eut bien des signes, mais ce n’est que peu de temps auparavant qu’elle avait rassemblé toutes les pièces du puzzle…
Mais si elle avait imaginé bien des moyens et des possibilités, celle là n’en faisait pas partie.

Le premier garde fut égorgé trop vite pour que Lynce ait la moindre réaction avant de mettre le pied dans son sang qui s’écoulait en un torrent pourpre sur les pavés de la ruelle. Pétrifiée par cette attaque brutale, elle fixa un moment le vide profond dans les yeux ouverts du soldat, comme attirée par le gouffre de la mort qu’ils reflétaient. Elle se mit à trembler et releva la tête vers la femme qui venait de commettre ce crime atroce. Elle mit quelques secondes à la reconnaître, le temps de faire quelques pas en arrière en laissant de grosses traces du sang dont ses souliers et le bas de sa robe de soie étaient imbibés. La terreur c’était d‘ores et déjà emparé d’elle, de ses membres, de ses tripes, et de ses regards qui n’avait à présent plus rien d’hautain ni de méprisant. Mais elle ne trouvait pas sa respiration et était incapable de crier.
Mais… comm… elle ? Mais ? Non c’est impossible elle… Une femme… Elle jeta un dernier coup d’œil au cadavre pour constater son erreur. Oui, cette femme là était une tueuse, et peut-être aurait-elle dû s’en méfier d’avantage. Elle va me tuer ! Mais le second esclave s’avançait pour la protéger se disant qu’il était désormais sa seule chance de s’en sortir, et Aaricia ne pourrait pas le prendre  par surprise comme le premier. Mais une bien maigre protection néanmoins, alors elle se mit à courir vers l’autre coté de la ruelle. Pas assez vite, pas vite du tout même, et ce bien qu’elle tienne un pan de sa robe dans une main pour dégager ses chevilles gracieuses et qu’elle ait perdu ses chaussures. Mais avant qu’elle l’ait atteint, le soldat tomba raide mort, un couteau habilement planté dans la nuque et elle aperçut le chevalier qui lui barrait toute retraite. Je suis perdue. Affolée, elle regarda d’un coté et de l’autre comme une gazelle acculée et se colla au mur tremblante et au bord des larmes. Sa dernière pensée alla à tous ses rêves brisés dont celui de rencontrer le Feunoyr tout en se demandant pourquoi elle avait voulut quitter Tregar Omorlen avec qui elle était si bien, choyée et aimée, pour entreprendre cette périlleuse aventure avec un inconnu. Elle murmura :

__ La nuit est sombre et pleine de terreurs. »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa prière que Ser Denys Osgry s’adressa à elle sur un ton remarquablement affable vu ce qui venait de se passer et avec des mots respectueux qui lui firent penser que, finalement elle n’allait peut-être pas mourir. Cela la rassura juste assez pour qu’elle puisse marcher et ravaler ses larmes à temps pour n’en rien montrer à cette *** qu’elle haïssait plus que tout au monde à présent, encore plus qu’avant, si cela était possible. Mais elle comprit rapidement qu’elle allait finalement être amenée au Fraakhen et qu’à priori il la voulait vivante et en bonne santé, et que donc elle ne craignait plus rien de cette sauvage. Elle reprit son air hautain et sourit à son tour à la brune. Elle aurait aimé pouvoir répliquer à ses petites phrases assassines mais se retint. La vengeance est un plat qui se mange froid. Et puis Aaricia, toute catin indigne soit elle n’en était pas moins dangereuse. Or Lynce tenait plus que jamais à la vie et elle répondit donc d’une voix douce en feintant plutôt bien les sentiments qu’elle évoquait, mais sans se priver d’exprimer, à mots couverts tout le mépris qu’elle avait pour elle. Les hommes ne voient rien, le Chevalier n’en verrait pas d’avantage, mais elle, cette tueuse, elle saurait, et dans le même temps elle apprendrait que sa brune rivale n’avait plus peur d’elle.

__ Oh je suis confuse. Veuillez me pardonner, je pensais que vous étiez une messagère. Jamais je n’ai pensé vous offenser en vous donnant cet argent, bien au contraire. C’était pour vous remercier et pour que vous me preniez au sérieux. Après tout, il faut beaucoup de bourses comme celle-là pour se payer les services de la Compagnie Dorée et de ses nombreux membres illustres de nom comme de réputation. Vous comprenez, vous aviez l’air d’une humble servante, et je me suis dit que Ser… Comment est-ce Messer ? »

Après cette réplique pleine de sous entendue, elle les suivit sans opposer de résistance. Le sang sur ses pieds et sur le bas de sa robe finit par sécher et lorsqu’elle entra dans la taverne, elle pouvait disparaître sans laisser de trace. Elle ne prit pas la peine de répondre à Aaricia et la suivit dans la petite pièce avant de se déshabiller à regret et d’enfiler la tunique dont le lin grossier la grattait à présent. Même si sa tenue n’était pas digne d’un roi et qu’elle aurait grandement préférée lui être présentée avec de beaux vêtements, cette disparition l’arrangeait assez finalement. Elle enleva aussi ses bijoux, car s’il s’agissait de passer incognito, l’or et les perles n’étaient pas de mises avec cette tenue beige trop humble pour lui aller, d’après elle. Elle laissa la robe qui de toute façon était tachée de sang mais confia ses bijoux au chevalier.

***

Une fois dans les jardins du Palais de l’archonte, elle marcha tête basse tout en jetant des regards un peu partout craignant de croiser Tregar invité comme tout autre hôte de marque par le chef de la ville. Elle se demandait néanmoins si elle allait véritablement rencontrer le Feunoyr, se demandant comment il pouvait se trouver dans ce lieu.



Dernière édition par Lynce Hightower le 30.11.13 4:54, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime25.08.13 17:39

Aaricia avait pu lire un voile de terreur passer dans les yeux de Lynce lorsque celle-ci avait compris tout soudainement que la mercenaire venait d’abattre le premier des deux esclaves soldats qui avaient constitués sa maigre escorte... Et elle se délectait maintenant de voir cette femme hautaine et prétentieuse ravaler ses grands airs avec une mine affolée. *Avale-toi ça !* s’était elle dit alors que la Hightower était toute consumée de doutes et de craintes soudains. La sulfureuse mercenaire ne savait pas pourquoi mais elle sentait bien que la belle brune aux perles la considérait au mieux comme une folle vulgaire et au pire comme une catin de douteuse extracte.

Mais de la même façon qu’elle sentait que la Hightower ne l’aimait guère, sans en comprendre les origines, elle voyait bien qu’elle aussi ne souffrait pas le regard de la belle brune. Sans doute avait-elle un peu peur d’elle, mais elle était loin de s’en douter. Sans doute savait-elle déjà que cette femme magnifique au port de reine serait pour elle le plus inquiétant ennemi qu’elle aurait jamais eu à affronter... Parce qu’elle la menaçait de lui voler Baeron, parce qu’elle pouvait être celle qui le lui ferait perdre alors que les deux amants ne s’étaient pourtant jamais rien juré... Et si jusqu’à ce jour Aaricia s’était plue à jouer de ses charmes aux détriments du Feunoyr, venant partager sa couche, ses bras et son amour lorsque elle seule le désirait, elle sentait à présent que ce petit jeu-là dans lequel elle s’était complue toucherait certainement à son terme si cette Lynce entrait dans leur vie ! Elle ne voulait pas perdre Baeron alors qu’elle s’était si souvent amusée à le dédaigner lascivement pour le rendre jaloux avant de ne s’offrir à lui que lorsqu’elle le souhaitait. Et il était hors de question que cela change ; et que cette catin de luxe vienne lui ôter celui qui avait été son plus excitant désir jusqu’alors, en même temps que la cible de ses jeux coupables.

Aaricia avait pris un malin plaisir à faire se dévêtir la brune et à la travestir de cette tunique de lin informe qui leur avait ensuite de traverser la ville anonymement. Elle faisait tout de suite moins princesse de la sorte ! Et Aaricia voulait se convaincre qu’elle en serait aussi moins dangereuse... Pourtant lorsqu’elle s’était dévêtue, la Hightower avait laissé apparaître des formes sublimes, assez semblables aux siennes d’ailleurs, et Aaricia n’avait pu s’empêcher d’y voir la confirmation de la menace que Lynce semblait représenter.
Elle écouta les excuses balbutiées par la brune, se délectant d’abord des accents de peur étranglés dans sa voix et savourant aussi la peur palpable qu’elle lisait encore dans les yeux de la brune. Mais elle avait ensuite cru s’étouffer des sous-entendus douteux que celle-ci se permettait encore de glisser, insupportable et fielleuse, dans la comparaison qu’elle faisait d’elle avec une simple servante... *Tu voudrais pas ma dague entre les seins, pour voir !?*

Mais Aaricia n’avait pas répondu à ce qui semblait bien être une algarade à son endroit, ne parvenant pas à déterminer s’il s’agissait d’une maladresse due à la peur ou une véritable pique supplémentaire lancée par Lynce. Et puis ils devaient faire vite et retourner au Palais avant que la ville ne s’encombre de monde et les rues de témoins potentiels de l’enlèvement de la Hightower... Et les regards pleins de reproches et de menaces que lui lançait ser Denys afin qu’elle se hâta au maximum de faire se changer leur prisonnière n’aidaient pas à lui laisser le temps de se faire un avis tranché sur la question...

Pendant que la Hightower remettait ses bijoux au chevalier, elle s’était alors contentée de lui glisser quelques mots acides à l’oreille après avoir laissé un baiser provocateur sur ses lèvres charnues...


◊ ◊

A leur arrivée au Palais, par une petite porte dérobée à l’arrière du jardin et engoncée entre deux corps de garde, Aaricia disparut subitement en laissant le soin au chevalier de conduire la prisonnière jusqu’au Dragon Noir.

Ils trouvèrent celui-ci penché sur une large table en ibiscus toute chargée de cartes et de documents et outils de navigation.

Le jeune Capitaine Général de la Compagnie Dorée se redressa alors et plongea silencieusement son regard améthyste dans les iris sombres de la jolie brune. Ser Denys mit un genou en terre.

– Voici la jeune femme qui vous recherchait, Général ! Malgré leur amitié, Ser Denys n’était plus jamais parvenu à tutoyer le Feunoyr depuis le jour où celui-ci leur avait révélé, à son frère aîné et lui, sa véritable identité. – Elle prétend s’appeler Hightower. L’évocation du prestigieux patronyme éclaira brusquement le regard de Baeron d’une lueur d’intérêt mêlée d’une certaine interrogation... Celui qui se faisait appeler Fraakhen pour prolonger le plus possible son anonymat s’approcha alors de la jeune femme. Elle était petite mais élancée et indéniablement belle, malgré une tenue des plus douteuses. – Hightower, hein !? La Maison de Gran-Tour de Villevieille ? Tout imposteur modérément renseigné aurait pu disposer de renseignements basiques sur la prestigieuse Maison du Bief... Aussi le Feunoyr voulut éprouver les allégations de la brune en les confrontant à la difficulté de quelques questions plus pointues... Si elle était réellement issue de cette ancestrale famille, elle n’aurait aucun mal à y répondre ! Il s’approcha d’elle et tourna autour de la jeune femme.

– Et comment se porte Lord Leyton votre père ? Et vos sœurs ? Malorie et Alerie vont-elles bien ? Il avait fait exprès d’écorcher l’un des deux prénoms pour voir si la donzelle était bien celle qu’elle prétendait être. Il avait suffisamment étudié la généalogie des grandes familles des Sept Couronnes pour savoir si elle mentait ou non... Et pour une fois, les longues heures studieuses passées en compagnies des mestre Qhorin et Oteh lui étaient d’une utilité évidente. Il s’en réjoui. Son regard sonda alors profondément celui de la jeune brune, comme pour tenter de distinguer le vrai du faux dans tout ce qu’elle répondait. – Et que fait donc une lady Hightower à Tyrosh ? Si elle voulait s’adresser à lui et si elle attendait de lui quelque chose, elle devrait d’abord jouer franc jeu, sous peine d’avoir affaire à un ingrat... Mais un ingrat cruel. – On m’a dit que vous me cherchiez !? Qui suis-je donc censé être, selon vous ? Il déplorait que sa couverture et les trésors de discrétion qu’il avait déployés soient déjà devenus inutiles... Ils avaient pourtant été extrêmement prudents ! Comment pouvait-elle être aussi bien renseignée ? Elle était peut-être véritablement celle qu’elle annonçait... Mais d’où tenait-elle toutes ses informations sur lui ? – La vérité ! Je veux seulement la vérité ! Il avait les moyens de la faire parler. La Compagnie Dorée disposait de quelques reîtres très habiles de petites lames ou de fer chaud ! Tant et si bien que Baeron leur confiait parfois le soin de recueillir quelques gentilles confidences, au détour de quelque discussion marquée au fer chaud. – Je veux tout savoir sur vous et votre présence ici ! Ses yeux améthyste s’étaient assombris soudain de reflets durs et inquiétants.
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Lynce se délectait de ses provocation, mesurées néanmoins, mais sachant qu’Aaricia ne pouvait pas lui faire de mal sans en payer le prix auprès du Roi et du chevalier. Et lorsque cette dernière lui glissa quelques mots acerbes, mais surtout emplis d’amertume, pour terminer sur un baiser. Elle se contenta de lui rendre se baiser et de le prolonger avec une infinie sensualité, plongeant un instant sa langue entre les lèvres de la dangereuse mercenaire. Ignorant les mots, elle se sépara de l’autre brune, sa rivale, par un léger soupir plein de sous entendus bien différents des premiers…

Mais une fois arrivés au Palais, Aaricia disparut et se fut Ser Denys qui conduisit la Hightower au Feunoyr. Elle regarda l’autre s’éclipser avec suspicion, cela ne lui disait rien qui vaille, mais il serait bientôt temps qu’elle reprenne ses esprits…

En effet, elle entra bientôt dans une pièce précédée par le chevalier et elle le vit. Son cœur se mit à battre la chamade. Même alors qu’il n’avait pas encore levé la tête, ses cheveux bruns et sa stature laissèrent la brune pleine de doutes. Mais prompte à croire ce qu’elle désirait avec tant d’ardeur, elle attendit de voir. Le roi qui fut promis. Promis à elle par les augures d’un sombre matin d’hiver. Elle avait à peine dix-sept ans et venait d’arriver dans l’ouest pour assister au Tournoi qui fêtait la victoire de la toute nouvelle Couronne des Baratheon sur les Îles de Fer. Les souvenirs étaient moins précis, sauf cette odeur pestilentielle et le fait que Lynce n’avait put soutenir le regard de cette femme d’une laideur atroce. Mais les paroles de la vieille voyante résonnaient toujours aussi distinctement : « Tu seras Reine un jour, ton Roi gagnera de nombreuses batailles pour toi, il sera grand et imposant et son épée tranchera tous les ennemis. Mais les chemins qui mèneront à ton bonheur seront semés d’embûches et d’écueils qu’il te faudra éviter et éliminer au fur et à mesure sans quoi d’autres seront Reines à ta place… ». Maggy la Grenouille avait dit bien d’autres choses, mais la jouvencelle qu’elle était trop contente de devenir Reine n’avait pas écouté. Et évidemment dans son esprit d’adolescente pleine de rêves et d’illusions, tout se devait d’être simple et ce destin lui serait offert sur un plateau d’argent comme tout le reste, d’ici peu. Alors quand elle avait vu Jorah Mormont se battre avec ses faveurs comme transi par sa beauté, elle n’avait pas douté un seul instant qu’il serait le roi qui lui avait été promis. Mais non, et à partir de ce jour, elle n’avait connu que les chemins escarpés et les embûches, sans jamais véritablement voir le bout du tunnel. Tregar Omorlen aurait pu être ce roi, mais il ne lui avait rien offert d’autre qu’un titre de favorite. Elle s’était résolue à l’éliminer quand elle avait appris l’existence probable d’une descendant Feunoyr à la tête de la Compagnie Dorée.

Et ce Roi était là, devant elle. Elle en était certaine maintenant qu’il avait levé la tête et la regardait intensément de ses prunelles améthystes. Elle plongea un instant ses yeux verts dans les siens puis baissa la tête et s’agenouilla à son tour, mais des deux genoux, évidemment.

__ Pardonnez ma mise, je ne suis pas présentable à mon Roi. »

Elle jeta tout de même un regard noir au chevalier qui la traitait à présent de menteuse et attendis alors que le Fraakhen s’approchait. Allait-il donc falloir qu’elle prouve qui elle était ? C’était infamant ! Mais c’était peut-être le prix de la sécurité après tout. Seulement alors qu’il écorchait le nom de Malora, elle ne le corrigea pas car on ne reprend pas un Roi. Elle répondit alors en relevant les yeux vers lui.

__ La Vierge Folle est certainement toujours retranchée au sommet de la Grand-Tour et sa cadette est mariée à Lord Mace Tyrell, le fils de la Reine des Épines votre majesté. Cela fait bien des années que je ne les aies vues, mais je pense qu’il en est pour elle comme lorsque je suis partie. Tout va mal pour la première et tout va pour le mieux pour la seconde votre majesté. Quand à mon père, je crains qu’il ait oublié dans quel camp il est. »

Elle ne se releva pas avant qu’il ne l’y invite d’une manière ou d’une autre. Et quand il eut terminé de l’arroser de questions, elle prit une grande inspiration et le regarda à nouveau. Il venait de lui faire encore bien plus peur qu’Aaricia avec ses derniers mots, ce ton et se regard aussi sombre que les pupilles d’un dragon qu’elle n’avait pu soutenir. Elle répondit en Haut Valyrien avec un léger accent Lysien et ne cilla plus, parlant d’une voix calme et posée.

__ Ma saatys Tregar Omorlen vārvatas kulat firman sõjas kavatseas Tyrosh. Agar ma ei saa segaomas Majesteedit sõda, mis maksakys talle kõikio ūrgne toetavan tema vanaisas. »
« J’ai été envoyée par Tregar Omorlen pour recruter la compagnie dorée dans la guerre qu’il envisage contre Tyrosh. Mais je ne saurais mêler sa majesté à une guerre qui lui coûterait tous les soutiens ancestraux de son aïeul. »

Lynce connaissait l’histoire sur le bout des doigts et même si elle n’était pas certaine de parler au fils ou au petit fils du dernier Feunoyr. Elle était plus que jamais persuadée de parler à la descendance des seuls souverains légitimes des Sept Couronnes depuis que qu’Aegon l’indigne avait décidé de donner l’épée en Acier Valyrien à son bâtard Daemon Feunoyr.

__ Ja tās liet jumys justie, daezi cilvēkys varētas atskaitīt Essos mācijuo, es saņēmon, ka Maegor nezēlīgas nav pēdējays viņa līnijas. Tas ir tikar tāpēcan, ka es gribuos ticēt, ar visurys savue sirdie, lai sādys gadījumas, ka es varētur apsvēret to un pēcon taem vācot pierādījumys, kas stiprināja manys maedas cerībaor. »
« Si cela peut vous rassurer, peu de gens à Essos seraient capable de déduire des informations que j’ai reçut que Maegor le cruel n’est pas le dernier de sa lignée. Ce n’est que parce que j’ai voulut croire de tout mon cœur à une telle éventualité que je n’ai pu l’envisager et recueillir ensuite des témoignages qui m’ont confortée dans mon espoir. »

Elle esquissa un sourire attendri et baissa de nouveau la tête.

__ Es tikas, lai jūs zināt, kas notiekos, ja Tregar var tevi vinaor, tas prasys citue uzņēmumui, tas nat svarīgi, lai vinaor, tacua sis karys varētur būt katastrofālas jumys. Tomēr es nevarua neklausīt viņat, vai vinys būtu mani nogalināt. Vinys man jautājas, lai atrasturan algotņien skaitliski ātrākas. Tiesi tāpēc es bijaor gatavojas sanemtys laivua Myr lai uzzinātar par pasreizējo atrasanās vieton jaunākays tiesnesas. »
« Je viens juste pour vous informer de ce qui se trame, si Tregar ne peut vous avoir à ses côtés, il prendra une autre compagnie, cela importe peu pour lui, mais cette guerre pourrait être catastrophique pour vous. Cependant, je ne peux pas lui désobéir sans quoi il me tuerait. Il m’a chargé de trouver des mercenaires en nombre au plus vite. C’est pourquoi je m’apprêtais à chercher un bateau pour Myr de manière à me renseigner sur l’emplacement actuel des Puinés. »

Rares étaient les nobles de Westeros parlant le Haut Valyrien, et encore plus rares ceux qui le parlaient couramment ce qui était le cas de la Hightower. N’éclaire pas la voie qui veut ! Leyton n’était pas du genre à brider l’envie d’apprendre de ses enfants, garçons et filles, et Lynce, passionnée de langues, avait été particulièrement assidue. Allait-il donc la croire maintenant ? Vraiment son plan ne se déroulait pas du tout comme prévu et ça l’énervait au plus haut point, mais elle n’en laissa rien paraître au Feunoyr. Mais la voyante l’avait prévenue, le chemin serait semé embûches et d’ennemis à éliminer. Elle était prête à mener cette guerre silencieuse pendant qu’elle éclairait la voie au Roi qui fut promis pour ses batailles à lui.



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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime01.09.13 14:55

Le baiser qu’Aaricia avait souhaité déposer sur les lèvres de la brune devait être l’acte ultime de son humiliation et de la soumission qu’elle lui devait à présent.
Mais lorsque la Hightower lui retourna le baiser, le prolongeant avec langueur et provocation, la mercenaire en fut tellement surprise qu’elle fut toute décontenancée par cette attitude si soudaine et imprévisible. Et quand, au comble de la bravade, la « princesse » poussa le vice jusqu’à introduire sa langue dans la bouche d’Aaricia, celle-ci ne put soutenir plus longtemps le défi imposée par sa rivale. C’était la première fois de sa vie qu’elle embrassait une femme. Ayant toujours vécu entourée d’hommes, elle pensait que ses manières rudes et provocantes achèveraient de briser la fierté de la brune et de lui faire ravaler son air hautain... Mais il n’en avait rien était et c’était même tout le contraire qui s’était produit. Elle était toute chamboulée par le baiser et le parfum sucré de la bouche de Lynce et, contrairement à ses plans initiaux, ce fut bien elle qui céda la première... Rouge comme une pivoine, elle repoussa la Hightower sèchement tout en la gratifiant d’une pique verbale destinée à cacher son malaise. – C’est tout pour c’tte fois ! Tu t’contenteras d’ça !
Et elle dut la piquer de la pointe de sa dague pour la faire lâcher prise et la forcer à reprendre leur route vers le palais.


◊ ◊

La jeune femme s’était agenouillée lorsqu’il avait posé les yeux sur elle. C’était là une attitude digne et respectueuse, mais qui seyait plus à une femme du commun présentée à un noble, qu’une noble mise en face d’un autre... On eut dit qu’elle n’était pas celle qu’elle prétendait être, ou qu’elle se méprenait sur lui... Enfin. Elle lui avait été amenée en tant que prisonnière et après tout, ce n’était peut-être juste que cela qui la poussait à avoir envers lui cette attitude pleine de respect et de déférence... Et si c’était cela, elle était maligne et raisonnable de se comporter de la sorte. On n’obtient rarement la clémence de ses juges par la morgue !

Elle s’excusa alors de sa vêture et s’adressa à lui en utilisant le mot « Roi ». Ce qui, sinon flatter, ne manqua pas d’intriguer le Feunoyr. Le Dragon Noir souleva alors un sourcil intrigué. Il accepta ses excuses sans plus s’appesantir dessus, bien conscient que la jeune femme toute parée de soieries et de perles qu’on lui avait décrite avait dû subir un changement de garde-robe soudain et forcée puisqu’on la lui présentait prisonnière plus qu’invitée...

Après avoir tourné un moment autour d’elle en l’assaillant de questions sur sa famille et les raisons de sa présence à Tyrosh, il écouta patiemment la brune lui répondre obséquieusement. Elle n’avait pas sourcillé lorsqu’il avait volontairement écorché le prénom de l’une de ses sœurs... C’était un piège qu’il lui tendait pour chercher à savoir si elle était véritablement celle qu’elle semblait être et voilà qu’elle échouait lamentablement dès le premier écueil... Les choses commençaient bien mal pour elle !
Et alors qu’il fronçait vers elle des sourcils insatisfaits, la jeune femme enchaîna en livrant suffisamment de détails sur sa famille pour que la si mauvaise impression qu’elle venait de faire au jeune chef de guerre s’estompe pourtant subitement tout aussitôt après. Manifestement elle ne portait pas sa famille dans son cœur ! Peut-être était-ce cela qui l’avait amené jusqu’ici ? Après tout, seuls l’amour ou la haine confèrent à l’Homme les forces pour traverser le monde ! Le regard du Dragon Noir s’adoucit.

Il tendit une main vers la jeune femme pour l’aider à se relever. – Allons, ne restez donc pas ainsi plus longtemps ! Ordonna-t-il. Il la laissa prendre appui sur sa main lorsqu’elle se releva et enchaîna en poursuivant ses questions pressantes sur un ton menaçant. Après un bref instant durant lequel la jolie brune plongea ses grands yeux verts dans ceux, attentifs et scrutateurs du Feunoyr, elle s’aventura à lui répondre en Haut Valyrien. Sa voix était suave et mesurée et le ton employé calme et serein de ceux qui livrent la vérité toute entière et sans détours. Elle expliqua être venue sur ordre de Tregar Omorlen qui cherchait à louer les services de la Compagnie Dorée afin de mener une guerre contre Tyrosh. Bien que Baeron ait voyagé un peu partout sur le grand continent de l’Est, il ne se souvenait pas exactement de qui était ce Tregar. Un homme richissime, certainement, pour espérer pouvoir s’offrir les services de la Compagnie Dorée, mais aussi et sûrement un fou mégalomane et dangereux pour oser imaginer déclencher une guerre visant Tyrosh, l’une des plus puissantes cités libres d’Essos... *Omorlen, Omorlen... Omorlen ?* Baeron avait beau chercher dans ses souvenirs, il ne parvenait pas à savoir qui était cet homme énigmatique... Il le situait vaguement à Lys, au regard de quelque souvenir imprécis et certainement intensifiés par le léger accent Lysien qu’il décelait chez la brune.

Il divaguait encore au gré de ses réflexions silencieuses lorsque la jeune femme l’assura du fait qu’elle ne souhaitait pas l’entraîner dans quelque conflit que ce soit. – Vous faites erreur, lady Hightower ! Je ne suis pas Roi ! *Même si j’aspire à le devenir !* Vous n’avez pas à vous adresser à moi en ces termes ! *Quelle fine guêpe !* s’étonna-t-il tout de même à part lui. La jeune femme semblait faire d’incessants assauts de malice verbale pour lui faire comprendre qu’elle savait qui il était et ce à quoi il pouvait tout à fait prétendre. Et bien que cela lui plût et le satisfît dans un sens, il déplorait toutefois que cette donzelle sortie de nulle part soit à même de contourner tous les obstacles et contrecarrer tous les subterfuges qu’il avait soigneusement érigés afin de ne pas être découvert et soit en mesure de livrer à tout un chacun sa véritable identité. *Elle ne doit pas repartir !* pensa alors le Dragon Noir. *Sinon morte*

Mais il fallait encore au Feunoyr prendre le temps de s’assurer que d’autres autour d’elle ne seraient pas en mesure, dans sa foulée et suivant son exemple, de venir claironner l’identité qu’il s’évertuait tant à garder dissimulée ! Il ne pouvait donc la tuer et devait tout mettre en œuvre pour savoir si d’autres qu’elle savaient ce qu’elle savait et disposaient des conclusions qu’elle était parvenue à tirer à son sujet. Il l’invita à s’asseoir et congédia ser Denys et les deux mercenaires qui se tenaient plantés près de la porte et surveillaient l’entrée de la pièce pour protéger leur Capitaine Général. Une fois seul avec la jeune femme, celle-ci se livrerait-elle avec moins de retenue ? – Lysono ! demanda-t-il en s’adressant à un homme à l’apparence efféminée qui se tenait reclus dans l’ombre d’une colonne de marbre jaune. – Vas trouver Aeglor et partez tous les deux à la recherche d’informations sur cet Omorlen ! Lysono Maar, était le maître espion de la Compagnie Dorée. Il lança ses longs cheveux en arrière par-dessus son épaule gauche et se retira après une petite courbette élégante sans un mot.

Une fois que le Feunoyr fut seul avec Lynce Hightower il l’invita à s’asseoir et après un long moment de silence durant lesquels il avait plongé son regard intense dans les grands yeux verts de la brune, il lui demanda de lui livrer tout ce qu’elle savait au sujet d’Omorlen et de ses ambitieux projets.

– Je vous crois ! commença-t-il sur un ton calme. – Je pense que vous êtes bien celle que vous prétendez ! Des hommes à moi sont partis le vérifier mais je pense qu’ils reviendront avec la confirmation de tout ceci... Et des informations supplémentaires sur votre prince marchand ! Son regard ne la lâchait pas. Il tentait de déceler en elle tout ce qui pourrait confirmer ou infirmer ce qu’elle disait. Il avait appris à se méfier. Et on n’était jamais trop prudent ! – Alors c’est cet Omorlen qui vous envoie ? Quels sont ses plans ? Vous les a-t-il dévoilés ? Que compte-t-il donc faire et comment ? Tyrosh n’est plus à une guerre près et il se trouve que le nouvel Archonte est aussi puissant qu’avisé... Il laissa son regard courir sur elle. La Hightower était attentive et semblait absorbée par tout ce qu’il lui expliquait. – Il se trouve que c’est un ami à moi... Enfin... Un ami... Disons plutôt un mécène ! Il sait ce qu’il nous doit et nous savons ce qu’il nous a promis ! Et nous n’oublions pas ! Son regard délaissa la jeune femme pour embrasser la pièce et, au-delà, le balcon qui jouait à se dissimuler derrière un long rideau diaphane. – Vous êtes chez lui ! Le saviez-vous ? Vous êtes au palais de l’Archonte Argos Azimor. Argos l’Opulent, comme disent certains... Il replongea son regard dans le sien et conclut. – Qu’êtes-vous venue faire ici ? Vous parlez de vous faire tuer par lui si vous le trahissiez... Mais pourquoi ? Vous êtes, pour l’heure, mon « invitée » et donc sous ma protection ! Vous ne risquez plus rien ! De lui... Dites-moi tout ce que je veux savoir, dites-moi ce qu’il attend et quels sont ses projets et vous n’aurez plus jamais à le craindre !


◊ ◊

Lysono avait rejoint Aeglor dans l’un des luxuriants jardins du palais. Il était tard. Le jour touchait à sa fin et l’après-midi avait doucement décliné sans que personne au palais ne perçoive le lent et inéluctable étiolement de la douce journée qui s’achevait. Les odeurs chaudes et parfumées des jardins du Palais de l’Archonte s’évaporaient lentement dans le ciel du soir pour se perdre dans la fraîcheur du couchant et se changer, imperceptiblement, en souvenirs ténus et délicieux. Un petit vent frais s’élevait lentement. Le couchant était assombri par de lourds et bas nuages orageux qui semblaient à présent annoncer l’arrivée prochaine d’une pluie froide et drue. Il en était souvent ainsi, sur cette île brûlante et sauvage où les escarpements forestiers rencontrent la mer de toutes parts. Quelques feuilles portées par les courants d’air tourbillonnants virevoltaient dans cours intérieures, les couloirs et les escaliers extérieurs menant aux hautes terrasses du palais.
Le calme des lieux était comme la splendeur de cette journée, annonciatrice d’un orage proche et soudain. Le ciel avait changé et une tension dans l’air montait imperceptiblement.
Tout à coup, l’orage éclata dans le lointain. L’horizon se lézarda subitement et le ciel soudain si sombre fut brusquement éclairé par de nombreux et grands éclairs blancs.

C’est dans l’éclair de lumière soudain et déjà achevé que Lysono retrouva Aeglor... Le jeune homme se disait issu d’une lignée de l’antique et perdue valyria. Rien ne l’avait jamais prouvé. Mais rien n’avait non plus démontré le contraire. Et dans la Compagnie Dorée on acceptait tout le monde, pour peu que vous eussiez fait montre d’un quelconque talent, utile à la Compagnie. Aeglor avait, entre autres, celui de savoir se fondre dans la masse et de tuer. Il tuait avec douceur et facilité. Rien ne semblait l’atteindre, ni le toucher... Mis à part une froide colère profonde et qu’il refoulait à l’intérieur de lui-même mais dont personne, ici, ne connaissait les racines. Lysono était proche de lui. Comme le sont les frères d’armes. Mais jamais il n’était parvenu à percer le mystère de la colère froide qui poussait Aeglor dans des résolutions profondes, inébranlables et mystérieuses. Le Maître Espion de la Compagnie Dorée avait cru comprendre que tout ce qui animait Aeglor était lié à Volantis... Mais il ne savait ni vraiment pourquoi ni de quelle manière !

– Nous avons une mission urgente à régler ! lui annonça-t-il simplement. Ils avaient appris à se faire confiance et ce qui les liait semblait parfois au-delà des mots ou des grandes phrases. Ils étaient forts dissemblables. Mais leur association n’en était que plus redoutable ! Lysono Maar, le maître espion svelte et maniéré, voire efféminé ; et Aeglor Caesar, son plus efficace disciple, fort, résolu et redoutable. – Il nous faut nous glisser dans l’Hôtel du Palais ! La jeune captive de Baeron Feunoyr avait mentionné le nom de l’hôtel où séjournait Omorlen. Juste en face ! Lysono sourit.« Cest tout !? » semblait se désoler le regard intrigué et déçu d’Aeglor. – Mais ce n’est pas tout ! Nous devrons nous approcher d’un prince marchand qui réside là pour quelques jours. Et rassembler toutes les informations possibles sur lui et sa favorite... Une certaine Lynce Hightower !

Lysono sourit de toute la largeur de son sourire ravageur. – Je suis un marchand d’épices en provenance de Lys ! Et toi ? Qui seras-tu pour cette fois ?
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
Surnom: La Belle
Métier/Titre(s): Lady en exil

Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

Copyright : Jon, tumblr
Citation : « Les gens pardonnent tout sauf la beauté et le talent. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 611
à Westeros depuis : 15/05/2013
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime06.09.13 15:57


Lynce s’attendait à une réaction violente de la part d’Aaricia, mais pas à tante de gêne. Cela la fit sourire et après avoir retrouvé son équilibre, elle resta plantée là, hautaine, son regard perçant posé sur la mercenaire. Ça n’était pas la première fois qu’elle embrassait une femme, loin de là, et généralement elle appréciât même plutôt cela. Mais là, si elle l’avait fait, c’était pour montrer à sa rivale qu’elle n’était pas la seule à jouer, et pour lui signifier que personne ne la soumettait, quoi qu’il arrive. Néanmoins, la Hightower eut un moment de doute quand Aaricia la piqua de la pointe de sa dague, elle se demanda si elle avait bien fait d’être aussi provocante et eut peur. Mais cela ne dura qu’une seconde, car il était évident que la brune était bien plus gênée qu’elle et qu’elle voulait juste la tenir à distance…

***

Alors que le Feunoyr lui tendait une main secourable pour l’aider à se relever elle croisa son regard et s’en empara pendant quelques secondes. Pendant ce temps, elle glissait lentement sa main sur la sienne, l’effleurant avant d’y poser ses doigts délicats et de refermer son pouce sur les sien. Elle se releva sans vraiment y prendre appui et sourit avant de faire une révérence respectueuse, mais pas trop basse. Elle se redressa alors de toute sa haute et altière stature et baissa juste les yeux sans bouger le menton en joignant ses mains devant elle. Malgré la toile grossière qui la couvrait, l’absence de bijoux et sa coiffure un peu défaite, elle avait à présent autour d’elle toute son aura de Hightower et à chaque souffle sa poitrine se gonflait avec orgueil. Il émanait d’elle un parfum de chèvrefeuille qui aurait suffit à l’habiller. Pour lui répondre, elle replongea son regard dans celui de cet homme qui, maintenant qu’elle le voyait de près, était sans nul doute ce qu’elle avait pensé qu’il était.

Alors qu’il lui répondait qu’il n’était pas un Roi, elle se retint d’exploser de rage, ce qui se mua en un frémissement néanmoins visible de colère et de chagrin. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle baissa la tête. C’était elle trompé ? Il n’était pas le dernier Feunoyr ? Il en avait pourtant tout les traits, la carrure, les yeux, tout excepté ses cheveux. A moins que… Peut-être s’était elle trompée sur l’homme lui-même et non sur son identité. Elle ne s’assit pas et attendit droite comme un I qu’ils soient seuls. Alors, emportée par le doute et la passion muette qu’elle vouait à cet homme imaginaire qui se tenait pourtant devant elle, elle fit un pas vers lui et plongea son regard dans le sien.

__ Si vous êtes bien un Feunoyr, alors vous êtes Roi. Vous êtes né pour être Roi ! Bien mieux que les descendants légitimes d’Aegon ou que l’usurpateur. Si vous êtes bien le dernier Feunoyr, vous êtes le Roi qui fut promis, et alors, le monde vous appartient ! » Termina-t-elle d’une voix forte.

Ses yeux s’étaient fait sévères, perçants, elle avait continué d’avancer pendant qu’elle parlait et elle était désormais face à lui, assez près pour sentir son souffle sur son visage. Elle serrait les dents. Elle ne comprenait pas que c’était un problème qu’elle sache qui il était, elle n’avait pas passé toute sa vie à se cacher après tout. Et elle n’avait pas l’intention de le dire à qui que se soit. Elle voulait l’aimer, pas le trahir ! Une larme dévala sa joue avant de tomber sur le sol en frôlant son sein gauche. Elle baissa la tête alors que le chef de guerre venait d’appeler un certain Lysonno qui sortit de nulle part et fit sursauter la brune. C’était un Lysien, sans aucun doute, se dit-elle. Elle regarda cette étrange créature un peu effrayée et surtout très gênée d’avoir parlé ainsi à un Roi en présence d’un de ces hommes. Écarlate, elle attendait la sentence en silence…

Mais elle ne vint pas et au lieu de ça, il la fit asseoir et l’interrogea. La surprise de se trouver dans le palais de l’Archonte lui fit perdre un instant un peu de sa superbe, elle répondit décontenancée :

__ Ah ? Je… Je n’aurais pas… les jardins, j’aurais dû m’en douter,une telle beauté. Mais cela fait bien longtemps que je ne suis pas venue et la dernière fois, j’ai dû me contenter d’une chambre pouilleuse dans la ville basse. Enfin… peu importe. Les aléas de ma vie n’intéressent certainement pas un homme tel que vous. Et puis votre existence doit être bien plus palpitante que la mienne ! »

Elle eut un petit rire et laissa voguer son regard sur les murs de la pièce avant de s’attarder sur la fenêtre avec un air mélancolique. Elle n’avait pas remarqué la menace sous-jacente, elle avait juste noté son autorité naturelle, ses yeux améthyste qui l’envoûtaient et des bribes d’informations qu’il laissait échapper et tendait à confirmer son identité sans le dire. Elle reprit donc dans le vif du sujet.

__ Il a perdu une cargaison, et il est persuadé que c’est l’Archonte qui engage des pirates pour s’enrichir en pillant les honnêtes marchands. Il est venu ici pour savoir constater le mensonge de celui-ci avant de se lancer dans la guerre. Il attend… il attend d’être aussi riche qu’Argos Azimor, il n’en est pas loin, mais il veut plus, sa cupidité n’a d’égale que sa jalousie. Il m’a dit vouloir aller chercher du soutient à Myr contre une partie des richesses qu’ils gagneront pendant la guerre. Il compte en profiter pour faire main basse sur les terres disputées. Mais… » Elle baissa les yeux. « Je ne peux vous en dire plus tant que je ne suis pas assurée que je parle à mon Roi. Je suis désolée mais… Je ne peux trahir mon amant pour personne d’autre. J’en ai déjà trop dit… je le crains. Peu importe, il me tuera si son plan échoue, mais je préfère mourir plutôt que de voir mon Roi tué par lui ou par la vérité si elle est autre que ce que j’imaginais. Je l’aurais laissé faire si je ne craignais que cela ne vous nuise, mais soit vous serez avec lui, soit vous devrez vous battre contre. J’ai attendu si longtemps ce jour. J’ai lu toutes les histoires sur les rebellions. Je voulais croire qu’il y avait encore un espoir. Je voulais tellement y croire. Et puis on m’a rapporté certains détails sur Le Fraakhen, commandant de la Compagnie Dorée. Vue l’histoire de cette troupe, je me suis mise à rêver... » Elle avait les larmes aux yeux et fit un mouvement vers lui avant de se retenir de lui caresser la joue. « Dites-moi que ça n’était pas qu’un rêve. Dites le moi et je vous dirais tout ce que je sais. Dites le moi et je ferais de vous mon Roi. » Elle s’agenouilla devant lui et prit ses mains levant sur lui un regard implorant. « Dites moi que vous êtes bien le dernier Feunoyr et je ferais en sorte que tout ce qui appartient à Tregar vous revienne. Ainsi vous pourrez commencer votre chemin vers la conquête de votre trône. Je sens en vous l’âme d’un souverain, mais je ne veux plus me bercer d’illusion. »  



Dernière édition par Lynce Hightower le 30.11.13 4:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime08.09.13 17:19

Aeglor Caesar dormait peu depuis bien des années déjà et cette nuit ne faisait pas exception. Le jeune homme était loin d'être insomniaque, mais d'immondes souvenirs s’immisçaient dans ses rêves lorsqu'il prenait le risque de s'endormir. Aeglor se remémorait comment il s'était retrouvé seul et abandonné, cette fameuse après-midi. C'était le moment le plus tragique de sa vie et même si il se vantait qu'un Caesar n'avait besoin de personne pour survivre, la mélancolie  le prenait après s'être brusquement réveillé. Redorer la gloire de son nom n'était pas une chose facile lorsqu'on était oublié de tous, seulement c'était aussi un avantage dans la profession qu'il exerçait. Passer inaperçu, se fondre dans la masse, c'était un talent rare qui demandait de nombreuses heures d'entraînement et une formation respectable.

Ceci-dit, Caesar en avait prit l'habitude. Beaucoup de gens l'avaient déçu, notamment sa cousine et son cousin, qu'il avait assassiné sans une once de remord. Il pensait souvent au visage de Valony, la belle et charmante cousine qui avait tenté de le tuer alors qu'il songeait à l'épargner. Mais lorsqu'il y pensait bien, il ne pouvait pas non plus lui en vouloir alors qu'il avait plus d'une fois abusé d'elle … néanmoins, elle lui aurait mit au monde des enfants de sang-pur, des dignes représentant de ce que fut jadis sa famille. Et dire qu'il n'en fut pas toujours ainsi, que lorsqu'ils étaient enfants, tous les trois étaient inséparables.

Le jeune espion était nostalgique de ce temps là, lorsqu'il parcourait les jardins de ses parents, affrontant son cousin avec des bouts de bois pour conquérir le « cœur » de Valony. Bien qu'il détestait ça, Aeglor devait accepter l'idée que Tolan avait gagné cette bataille … et c'est plus que probable que c'est pour se venger qu'il avait tant de fois violé sa cousine. Beaucoup diraient qu'Aeglor était un sale gosse, mais non, c'est juste un homme au dessus de la condition de beaucoup. Fils noble et issue de la ligné principale, il obtenait toujours ce qu'il voulait rien qu'en le demandant. Et les rares choses qu'il ne pouvait pas avoir, il le prenait de force, comme la petite fleur de Valony, destiné à Tolan.

Voilà ce qu'avait été Caesar. Aujourd'hui certaines choses n'ont pas changé et seront à jamais immuables, et d'autres on radicalement bougé. Si Aeglor s'empare toujours de force ce qu'il souhaite, le nom de sa famille et l'argent de celle-ci ne le lui permettent plus. Désormais, il doit compté sur lui et ses talents.

Égaré dans ses pensées, Aeglor humait les parfums dégagé du jardin de l'Archonte. L'espion ne l'aimait pas, pas du tout même et il n'avait aucun respect pour cette larve. En vérité, Aeglor n'avait du respect pour personne, hormis peut être Lysono, qu'il considérait comme un Maître dans l'Art de la Dissimulation. Mais comme tout apprenti, Aeglor compte bien tuer son maître pour s'emparer de sa place. Le jeune homme n'avait pas le temps de gravir les échelons conventionnellement, non, il devait tricher, comploter et peut être même se débarrasser de certaines personnes pour obtenir la place qui lui revient.

Un homme de son statut n'était pas à sa place, tout en bas de la hiérarchie. Caesar comptait bien y remédier et de façon drastique. Lorsque Volantis disparaîtra dans les flammes, ce ne sera pas le nom de « Feunoyr » que tout le monde scandera mais celui de « Caesar ». Peu lui important les rêves présomptueux de Baeron et ses idées de conquête dès l'instant où il y gagnait ce pourquoi il se battait et que ça ne le conduisait pas à la mort. Aeglor était loin d'être un exemple de loyauté, il était un serpent et un lâche. La raison majeur de sa survie dans ce monde hostile. Soudain, une voix s'éleva : – Nous avons une mission urgente à régler ! Aeglor Caesar ne l'avait pas entendu approcher mais aurait reconnu sa voix d'entre mille. C'était Lysono, Maître Espion de la Compagnie Dorée, un homme rusé et talentueux. Aeglor avait eu la chance d'être formé par cette homme et le respecter pour ça. En revanche, le descendant des Valyriens ne supportait pas sa démarche d'homme efféminé et il doutait … de son type de conquête. Autrement dit, il ne savait pas si il les aimait avec une barbe ou sans …
Attendant la suite, Caesar ne détacha pas ses yeux de l'horizon. La vue y était splendide, Aeglor adorait les jardins et ils lui rappelaient aussi ce qu'il avait perdu et ce pourquoi il se battait. Un jour prochain, tout ceci lui appartiendrait. Essos tout entier serait à lui, il en fit le serment.


– Il nous faut nous glisser dans l’Hôtel du Palais ! | Cette fois-ci, Aeglor leva son regard et le posa sur Lysono. C'était tout ce que Baeron avait à leurs donner ? Une infiltration dans un palais miteux ? Oui, car comparait à ce qu'il avait connu, ce Palais de Tyrosh  était loin d'égaler ceux de Volantis … car oui, à Volantis, on comptait les Palais des Nobles par dizaine | – Mais ce n’est pas tout ! Nous devrons nous approcher d’un prince marchand qui réside là pour quelques jours. Et rassembler toutes les informations possibles sur lui et sa favorite... Une certaine Lynce Hightower ! | Aeglor avait vaguement entendu parler d'eux. Lorsqu'il étudiait alors qu'il était encore jeune, il avait étudié quelques familles nobles de Westeros. Mais il ne se souvenait pas de tout … c'était à une période passé aujourd'hui. | – Je suis un marchand d’épices en provenance de Lys ! Et toi ? Qui seras-tu pour cette fois ? | En revanche, si il ne connaissait pas aussi bien Lysono, il aurait fuit à toute hâte lorsqu'il lui adressa son sourire ravageur. Aeglor était un coureur de jupon … pas de caleçon.

Aeglor Caesar : Ah ? Vraiment ? Mhmm … ça peut devenir amusant. Et qui est cette Lynce Hightower ? Le nom me rappelle vaguement Westeros mais quoi de plus ? Tu as réussi à surprendre leurs conversations je présume, un homme avec autant de talent que toi ne peut pas admettre qu'il ignore la raison de sa mission. Allez raconte … qu'on moins j'en sache un peu plus sur elle.


Aeglor prit le temps de réfléchir, si Lysono jouait le rôle d'un marchand d'épices, il serait étrange que celui-ci n'ait pas de garde du corps. Ainsi, pendant que le Grand Chef cuisinerait le Prince, Aeglor serait libre d'enquêter … dans le bar du coin par exemple. Oh ! Mais purement professionnel naturellement, c'est fou le nombres de choses qui peuvent échapper aux hommes ivres par exemple …

Aeglor Caesar : Et bien … je me verrai bien comme mercenaire chargé de la sécurité de son employeur, Lysono, le Marchand d'épices. Bien que je trouve ridicule d'être payé pour mourir à la place d'un autre, l'argent n'a plus un tellement d'importance une fois qu'on est mort. Bon … c'est vrai que concrètement, mourir pour des informations, c'est encore plus ridicule. On y va ? Tu me raconteras sur le chemin.
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime23.09.13 13:10

Le Feunoyr sentit la jeune femme se roidir et refouler en elle quelque chose d’envahissant lorsque leur conversation les conduit à parler de lui. Il décela sans peine ce changement important sur la physionomie de la Hightower tant son visage s’était tendu, ses mâchoires s’étaient serrées et ses yeux s’étaient soudain bordés de larmes vaillamment contenues.
Qu’avait-il dit qui la mette dans pareil état de tension ? Etait-ce les doutes qu’il émettait encore et les interrogations qu’il formulait à nouveau ? Elle baissa la tête pour échapper à la confrontation de leur regard.

Et pourtant, malgré les doutes et les craintes qui l’habitaient peut-être, elle redressa soudain la tête et plongea son regard dans le sien avant de formuler ce en quoi elle croyait fondamentalement. Ses yeux verts semblaient vouloir happer goulument ceux, améthyste, du Feunoyr.

Elle affirma alors que s’il était bien un descendant Feunoyr, s’il était bien celui qu’elle pensait qu’il était, il était né pour être Roi et devait monter sur le trône pour revendiquer ce à quoi son sang lui donnait droit.

Ces paroles enthousiasmèrent le Dragon Noir qui, bien qu’il tentât de n’en rien laisser paraître, se sentit soudain légitimé dans sa quête folle et éperdue comme jamais il ne l’avait était avant…

Il n’avait pas encore pris conscience de la puissance que les paroles de la jeune femme avaient eue sur son esprit et sur les rêves qui étaient les siens et qui semblaient tout à coup justifiés sans réserve. Ils étaient à présent seuls dans la vaste salle aux piliers de marbre jaune. – Vous avez raison. Je suis Baeron Feunoyr ! Il me coûte d’avoir à le reconnaître tant je m’emploie à garder mon identité secrète… Mais à quoi bon ? A quoi bon nier puisque vous avez tout découvert ?
Ce fut seulement en s’entendant lui-même faire l’aveu de son appartenance à la prestigieuse lignée des descendants de Valyria qu’il prit pleinement conscience de tout ce vers quoi l’histoire de ses glorieux ancêtres le poussait inéluctablement.

Le départ de Lysono, quelques minutes auparavant avait jeté un trouble manifeste et que Baeron voulait à tout prix dissiper. La faire s’asseoir fut ce qu’il fit en premier dans ce but. Lynce avait un instant semblé décontenancée par ce geste mais s’était vite ressaisie pour sombrer à nouveau dans une nouvelle forme de gêne lorsqu’il lui apprit où elle se trouvait réellement. La modestie dont elle fit une nouvelle fois preuve lorsqu’elle affirma que sa vie n’était pas en mesure d’intéresser le Feunoyr toucha aussi celui-ci… Au contraire de ce qu’elle semblait croire, son existence n’avait jamais rien eu de palpitant. Certes il avait beaucoup voyagé et combattu, au gré des nombreuses campagnes militaires engendrées par les incessants contrats de la Compagnie Dorée, mais à part cela, il s’était toujours senti vierge et ignare depuis les révélations de mestre Oteh… A l’écart du monde qui lui était promis par son ascendance dévoilée par le vieil érudit, le Dragon Noir s’était longtemps considéré comme indigne de la grandeur de son ancestrale Maison ainsi que des prétentions que celle-ci le poussait désormais à assumer ; et le fait qu’une jeune femme originaire de Westeros lui tienne soudain le même langage de conquête et de pouvoir lui donnait tout à coup une réconfortante impression de légitimité jusqu’ici seulement fantasmée… Il avait certes vécu beaucoup de choses et de palpitantes ! Mais aucune ne valait à ses yeux celle qu’il pourchassait désormais… Toutes les campagnes militaires, toutes les guerres et les victoires qu’il avait connues, toutes les aventures vécues aux côtés de ses compagnons d’armes… Tout ceci n’avait plus à ses yeux la valeur d’autrefois ! Alors quand la jeune femme lui parlait de vie palpitante, il n’était pas d’accord. Et c’est ce qu’il lui laissa entendre.

– Vous savez, ma vie n’est pas plus palpitante qu’une autre ! Je suis certes un chef de guerre et le Capitaine Général d’une des plus prestigieuses armées de mercenaires d’Essos, mais il n’en reste pas moins que mon existence est semblable à celle de tout mercenaire. Nous vivons sur les routes, en campagne la plupart du temps, pour remplir les contrats pour lesquels on nous paye... Et parfois nous rentrons nous reposer dans de riches palais comme celui-ci, où le luxe et la volupté des lieux nous rappelle qui nous sommes et ce à quoi nous sommes réduits... Son orgueil démesuré apparaissait un peu en cet instant, sous-jacent et perceptible dans les accents et les mots de ses phrases. Ses iris mauves plongèrent dans ceux, verts et étourdissants de la jeune femme. – Mais j’aspire désormais à plus que cela ! Ca palais devrait être à moi ! Et toutes les richesses que je convoite devraient me revenir sans que j’aie à guerroyer pour les obtenir ! Car je suis du sang des Rois. Je suis le Dragon Noir. Baeron Feunoyr... Le dernier de ma lignée.

Il se releva et fit quelques pas autour du siège sur lequel était assise la Hightower. – Je suis celui par qui ma Maison renaîtra ou s’éteindra ! Il avait l’air perdu dans des pensées lointaines et ambitieuses...

Le Feunoyr délaissa pourtant ses songes entêtants pour écouter attentivement la jeune femme lorsqu’elle livra quelques informations supplémentaires concernant Omorlen.
Selon elle le Prince Marchant de Lys soupçonnait l’Archonte de Tyrosh d’engager des pirates pour s’enrichir à ses dépends, en détournant des cargaisons et du fret d’Omorlen. Elle évoqua aussi un homme cupide et à l’ego surdimensionné dont les rêves de grandeurs finissaient par l’obséder au point d’être prêt à entrer en guerre pour parvenir à ses fins.

– Je ne crains pas Omorlen, ni un seul des Princes Marchands dans son genre ! Nous sommes bien plus nombreux que lui et mes hommes sont aguerris et rompus aux combats en tous genres ! Il repensa aussi à la rivalité supposée entre le Lysien et l’Archonte Azimor, son actuel bienfaiteur. – Quant à l’Archonte, je n’ai pas pour lui plus d’affection que pour d’autres. Il se trouve seulement que c’est lui qui nous a offert notre dernier gros contrat et que vous nous trouvez aujourd’hui ses hôtes car nous sommes devenus assez proches, ces derniers mois ! En réalité Baeron Feunoyr n’avait jamais eu d’autre famille que la Compagnie Dorée au sein de laquelle il était né, avait grandi et été élevé... Il n’avait de réelle attache que celle-ci et ne comptait ses amis véritables qu’en son sein. Mais l’Archonte était son mécène et Tyrosh sa base de repli.

Il replongea son regard améthyste dans les yeux verts de la jeune femme. – Vous êtes mon invitée mais si vous me dites que votre vie est en danger au côté de cet Omorlen, alors je ne vous laisserai pas repartir ! Son regard s’était fait dur et déterminé. – Les états d’âme des marchands m’importent peu ! J’ai un projet si vaste que leurs petites affaires m’indiffèrent ! Le Trône de Fer obsédait ses pensées depuis trop longtemps. Il devait rallier Westeros sans tarder. Tout était planifié depuis des mois. Tout était prêt. Il fallait passer à l’action. – Je n’ai plus besoin de l’Archonte ni de son argent pour l’heure... Mais je veux que Tyrosh soit mon lieu de repli éventuel au cas où ce que je souhaite entreprendre s’avérait être un échec. Il la ragarda fixement. Imperturbable ; et lui tendit la main. – Aidez-moi à débarrasser Azimor de cet encombrant Omorlen ! C’est dans votre intérêt il me semble... Nous vous protègerons !


◊ ◊

L’averse tombait en une pluie drue et lourde sur Tyrosh. Ils avaient quitté les jardins du Palais discrètement par une des terrasses qui surplombaient la petite ruelle des tanneurs où, durant la journée, les artisans du cuir oeuvraient à un art fort recherché sur l’île et qui avait donné son nom à le petite rue serpentine. – Viens, partons sur le champ ! Je te dirai tout ce que je sais en chemin ! avait promis Lysono pour entraîner Aeglor à sa suite, en direction de l’hôtel où logeait le Prince Marchand.

Le soir avait affaibli la pluie et enveloppé la ville d’un manteau de ténèbres bien pratiques lorsqu’ils parvinrent non loin de là, devant le fronton de l’entrée principale de l’hôtel. Les trois étages de colonnades sur lesquels s’élevait la résidence, et le style tyroshi ostentatoire dans lequel elle se pavanait montrait assez les prétencieuses ambitions de l’établissement. Ne descendaient là que de riches voyageurs ou d’importants négociants fortunés. – La femme que tu as aperçu s’est présentée comme étant Lynce Hightower ! avait révélé Lysono sur le court trajet qui les avaient menés jusque là. Le Lysien ne connaissait que vaguement ce nom mais il lui semblait bien avoir entendu Baeron évoquer Westeros ; et il avait remarqué comme l’œil du Dragon Noir s’était soudain éclairé à la mention du patronyme de la jeune femme... – Une Westerosi... compléta-t-il. – Nous en apprendrons certainement un peu plus à l’intérieur ! dit-il en désignant le porche de l’hôtel avant de prendre les devants pour aller se réfugier de la pluie à l’intérieur. Après tout, c’était lui le marchand... Et pour cette fois, Aeglor ne serait que son garde du corps.

Lysono Maar ne savait pas encore vers quoi tout ceci le mènerait ni quelle attitude adopterait Aeglor. Le jeune homme et lui travaillaient souvent en équipe et l’on pouvait dire qu’ils s’appréciaient. Enfin, s’apprécier était un grand mot mais ils s’appréciaient, oui, autant qu’un espion pouvait en être capable, semblait-il... Ils avaient appris à se connaître et le temps leur avait permis à avoir pour l’autre une certaine confiance, bien que parfois toute relative. Mais Lysono aimait bien travailler avec Aeglor. Le jeune valyrien était un homme déterminé bien que peu bavard et sa force physique était bien souvent un parfait complément aux manières louvoyantes et énigmatiques du Maître Espion. Au Lysien les intrigues et les faux semblants, au Valyrien les rôles discrets mais plus musclés... Un excellent binôme, en réalité ! Aeglor choisirait-il de rester à l’intérieur avec son comparse ou profiterait-il de la présence de celui-ci à l’intérieur pour rôder aux entours ?

Le grand hall d’entrée était semblable à la façade de l’hôtel. Opulent et grandiose. Tapageur, même. D’un mauvais goût qui arracha même une moue perplexe à l’extravagant Lysono. Un majordome aux airs guindés vint à leur rencontre et se proposa de faire monter les lourds ballots de marchandises que le Maître Espion avait tenu à amener ave lui pour rendre plus crédible sa couverture. Les refus polis de Maar eurent finalement raison de la ténacité servile de l’insistant employé qui mit toutefois un point d’honneur à conduire les deux hommes jusqu’aux chambres jumelles et voisines qu’ils venaient de payer comptant et d’avance.

Une fois seuls, Lysono déballa un des paquetages et en sortit tout un petit arsenal d’armes blanches qu’il prit soin de dissimuler dans son ample tunique. – Tu viens avec moi ou tu vas fouiner ailleurs ? demanda-t-il en resserrant une large ceinture en peau d’autruche sur sa taille fine. – Tu as aperçu les gardes en montant, toi aussi, je suppose ? Un petit sourire entendu vint révéler sa dentition parfaite. – Deuxième étage. Escalier de gauche. Le poisson est là-bas ! Enfin, il me semble !


◊ ◊

L’étage grouillait en effet de gardes en faction ou qui déambulaient, mornes automates saoulés à l’ennui. *Les gars, si vous voulez de l’action, vous risquez bien d’être servis !* les prévint le Maître Espion à part lui.
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
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Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime26.09.13 1:23


Quand le Fraakhen révéla enfin la vérité sur son identité, à savoir qu'il était bien le dernier Feunoyr. Lynce ne put réprimer un long soupir de soulagement. Enfin elle l'avait trouvé ! Son Roi ! Elle ne s’était pas trompée, elle était sauvée et un avenir radieux s’offrait à elle. Elle se sentit revivre, mais l’émotion était si intense à ce moment là qu’elle perdit l'équilibre et dû faire un pas de coté pour éviter de tomber.

__ Baeron... »  Souffla-t-elle bientôt.

Voila tout ce qu'elle ignorait encore, son prénom. Elle ne retint pas plus longtemps ses larmes qui se mirent à couler sur ses joues en flots ininterrompus. Mais celles là était des larmes de joie, depuis quand n’avait elle pas pleuré de joie ? Elle ne se souvenait plus, ces nuits étaient hantées de cauchemars et sa vie de chagrin depuis bien trop longtemps, lui semblait-il. Elle l'aurait embrassé, mais la décence qui commandait de n'en rien faire. Tout comme la bienséance lui fit détourner le regard, dans un dernier sourire adressé à cet homme qui avec son simple nom lui redonnait enfin espoir. Elle mit un peu de temps à se calmer, à sécher ses larmes, longues minutes pendant lesquelles elle ne put parler, se contentant d'écouter le jeune homme avec autant d’attention que possible. Toute la grandeur de sa lignée apparaissait sur le visage de cet homme en qui elle avait toujours crut. Evidemment, ce palais devrait lui appartenir, et tant d'autres avec lui. Elle sourit avec toute la tendresse qui l'habitait et qui venait d'être confirmée par ce simple nom : Baeron Feunoyr… Et l’aveu de ses ambitions ne faisait que témoigner qu’elle avait eut raison d’y croire.

__ Vous devrez vous battre mon Roi, vous devrez toujours vous battre. Votre sang est ainsi, celui d'un guerrier, tout comme celui de vos aïeux. Et la vie est ainsi que ceux qui vous ont volés ce à quoi vous aviez droit doivent mourir avant que vous ne puissiez leur reprendre. Vous devrez vous battre, et vous devrez gagner. D'abord pour rappeler à tous qui vous êtes, pour leur montrer que vous ne renoncerez pas. Puis pour recouvrer ce qui vous appartient, en enfin pour le garder. Car rien n'est plus difficile que de garder un trône. A part peut-être garder un amour intact malgré le nombre des années. » Dit elle en baissant les yeux. __ Je vous aiderais, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que la mémoire de Daemon Feunoyr soit enfin célébrée comme elle le mérite. Mais c'est le chef de guerre que vous êtes, celui qui a acquis toute l'expérience de la Compagnie Dorée qui gagnera toutes ses batailles que vous aurez à mener. Par vous, votre maison renaîtra et obtiendra enfin la gloire qui lui est due, par vous la bataille du Champ d’Herberouge, le Drame de Murs-blancs et l’Alliance des Neufs prendront enfin tout leurs sens. Et tous les membres de votre lignée assassinés par le Freuxsanglant et ses sbires ou encore ce traître de Barristan Selmy seront vengés. »

Toute la colère qu’elle ressentait en cet instant transparaissait dans son regard et dans ses traits, elle n’avait jamais accepté la défaite des rebelles qui pour elle n’aurait jamais eut lieue sans la fourberie du bâtard borgne. Après s’être calmée, elle dévoila tout ce qu’elle pensait du plan de son amant :

__ Je pense que Tregar veut l’empoisonner. Il ne m’a rien dit à ce sujet, mais j’en suis persuadée. Il n’a pas les moyens de gagner la bataille et il n’a aucune preuve pour s’attirer le soutient de Myr. De plus, la haine entre Lys et Myr empêchera probablement toute alliance. Mais s’il met la main sur Tyrosh, il pourra vaincre Myr et s’octroyer les degrés de pierre, les terres disputées et ainsi toute la cote sud est du détroit. Il est fou, gonflé d’orgueil, mais pas idiot loin de là. Il voulait vous engager pour prendre le Palais j’imagine. Mais c’est trop dangereux, et on dira que vous ne respectez plus vos contrats et vos amis. J’ai la somme d’un acompte pour vos services à mon hôtel. Si le contrat vous intéresse, prenez le, mais je pense que vous avez bien plus à gagner en sauvant l’a vie de l’archonte et en prenant les richesses de Tregar. Vous le savez, on ne fait pas la guerre uniquement avec de l’acier, l’or a son importance, et les soutiens aussi… »

Enfin, elle prit la main de Baeron et se leva pour lui faire face et replonger son regard dans le sien. Sans lâcher sa main elle reprit alors, commençant dans un murmure :

__ Les manigances de Tregar sont votre chance d'entrer dans l'histoire. Un projet aussi vaste que le vôtre doit avoir un début au moins aussi glorieux que l’objectif final. Mais souvenez-vous du plan de Maelys Feunoyr, Tyrosh était un lieu de repli, la position était bonne et la place forte. Seulement la précipitation a été mortelle. Tyrosh pourrait être votre première bataille, Tyrosh pourrait être votre premier palais. Mais à quoi bon si c’est pour que Les Sept couronnes soient à portées de lame et vous empêche d’y mettre le pied ? Pensez vous que Dix Mille hommes, aussi aguerris soient-ils puissent venir à bout des armées de Robert Baratheon ? »  Elle fronça les sourcils. __ N'oubliez pas qu'avant de conquérir les Sept Couronnes, les Valyriens ont conquis tout le continent est. Je puis vous dire qu’à Westeros, beaucoup ont oublié la grandeur des Feunoyr. Il ne sera pas aisé d'y trouver des soutiens à moins que votre suprématie ne fasse aucun doute, et pour cela, il vous faut Essos… »

En apprenant que la Compagnie Dorée était à Tyrosh, elle avait craint que le Fraakhen, s’il était bien qui elle pensait, ne se jette trop vite dans la gueule du Loup, ou plutôt du cerf. Raison de plus pour proposer d’aider Tregar et chercher à lui parler. Mais hélas, rien n’obligeait Baeron à l’écouter ni même à lui faire confiance. Elle parlait pourtant avec son cœur, car même si elle était partie depuis six ans, elle gardait contact avec ses frères et certains de ses amis sur Westeros et elle savait que les Feunoyr n’y représentaient plus rien. Or, même si la paix était toujours fragile, Robert tenait le royaume d’une main de Fer et l’écrasement de la Rébellion Greyjoy en était la preuve. Pour gagner, il lui fallait des alliés, sur Essos et sur Westeros. Il lui fallait les Hightower et Leyton ne le suivrait jamais, ou en tout cas resterait prêt à le trahir jusqu’à ce que la victoire soit assurée. Mais si Lynce ne savait pas tenir une épée et supportait à peine la vue d’un cadavre, elle connaissait les gens, elle connaissait l’histoire, elle connaissait la situation géopolitique du monde. Alors peut-être pourrait-elle quand même lui être utile. C’était la le rôle qu’elle avait à jouer, c’était là son rôle de Reine. Soutenir son roi et l’empêcher de tomber dans les pièges dressés sur son chemin.

***

Tregar Omorlen pensait être accueillit dans le Palais de L’Archonte comme n’importe quel hôte de marque. Mais Azimor l’opulent prétextant de nombreuses tâches urgentes lui avait refusé l’accès à sa demeure et ne lui avait pas octroyé d’entretient. Il l’avait tout de même invité à la fête qu’il donnait, mais c’était bien gardé de lui donner l’occasion de l’approcher. Ce ne fut qu’au petit matin qu’un message arriva et invité le Prince Marchand à venir s’entretenir avec l’Archonte en début d’après midi. Tregar était remonté, rageur d’aussi peu d’égards, mais  pas du genre à céder à l’orgueil, non il avait déjà en tête sa vengeance et elle serait bien plus savoureuse si tout se passait comme prévu. Il se préparait donc pour l’entrevue alors que ses esclaves soldats déambulaient dans les couloirs de l’hôtel à son étage pour assurer la sécurité. Ils observèrent bien les deux nouveaux venus, mais n’y virent aucune menace et continuèrent leurs rondes. Le Prince Marchand avait aussi reçut le mot de Lynce et il avait envoyé des serviteurs dans la ville pour trouver des membres de la Compagnie dorée et leur dire qu’un contrat s’offrait à eux. Il avait pourtant confiance en elle pour trouver le Fraakhen, mais cette incapable s’était avéré une bien mauvaise alliée pour cette affaire finalement. Il était déçu, mais peu importait, elle remplissait son office en écartant les cuisses quand il la désirait et c’était bien suffisant. Il devrait se débrouiller tout seul, mais qu’importe, car s’il ne trouvait pas le soutient nécessaire auprès de la prestigieuse compagnie de mercenaires, il y en avait d’autres et pour beaucoup, stationnés assez près pour agir vite. Quand il serait prêt, il ne lui faudrait qu’un claquement de doigts pour tuer l’Archonte et faire élire à son poste un homme qui lui serait tellement redevable de cette ascension qu’il en ferait tout ce qu’il voulait. Il était grand temps d’assainir les Degrés de Pierre de tous les pirates qui y exécraient, et pour cela, il fallait que les Terres Disputées ne le soient plus et que le dirigeant de Tyrosh cesse de commercer avec eux.



Dernière édition par Lynce Hightower le 30.11.13 4:48, édité 1 fois
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[Tyrosh] L'existence d'un rivage... Empty
MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime02.10.13 18:43

Lorsqu’il finit par lui révéler enfin son identité, la jeune femme sembla vaciller et Baeron la crut même à deux doigts de chuter. Il eut un bref mouvement réflexe du bras vers elle pour lui éviter de tomber mais elle se reprit en un instant et murmura son nom en écho à son aveux, comme pour mieux l’inscrire dans sa mémoire. Le Feunoyr l’observa en silence, intrigué par cette femme étrange et aux desseins mystérieux. Qu’avait-elle donc en tête pour venir ainsi à sa rencontre ? Quels étaient ses réels projets ? Quelle ambition l’avait guidée jusqu’à lui ? Plus il l’observait et la dévisageait plus croissaient en lui les questions, multiples et variées qu’avait fait naître cette femme déboulée de nulle part.

Des larmes perlèrent bientôt aux bords de ses grands yeux verts pareils à des lacs d’été baignés d’un soleil radieux. La chose frappa une nouvelle fois le Dragon Noir qui, pourtant, ne jugea pas opportun de le relever... Si la Hightower était aussi étrange depuis qu’elle avait fait une extravagante et improbable entrée dans son existence, les larmes qu’elle laissait échapper à présent n’étaient que de nouvelles preuves de l’étrangeté de cette brune aux allures félines. Elle était très spéciale... Et très énigmatique à la fois. Le Dragon Noir était circonspect face à tout cela et, lui qui avait pourtant une certaine facilité à « lire » dans les gens et à savoir assez rapidement que penser d’eux, ne parvenait pas à se situer par rapport à cette singulière jeune femme.

Le silence gêné imposé et prolongé par les larmes de la brune sembla durer une petite éternité et s’acheva lorsque Lynce se ressaisit et sécha ses larmes au creux de ses mains délicates. Toujours silencieux, le Feunoyr la jaugeait, implacable et sévère.
Lorsqu’elle rompit enfin le silence créé par ses larmes, elle se lança dans une longue exhortation à agir, enfiévrée par une flamme invisible qui semblait avoir embrasé son cœur. *Mon Roi ?* releva-t-il à nouveau. La façon bien à elle qu’elle avait de l’appeler ainsi ne le laissait définitivement pas indifférent ; mais prudent et calculateur qu’il était, il se demandait encore pourquoi elle s’adressait à lui dans ces termes. Cherchait-elle à le flatter, à s’attirer ses faveur dans un but quelconque ? Ou l’utilisation immodérée de ce mot marquait-elle une réelle croyance en son nom et sa personne ? Il ne savait décidément pas quoi penser de tout cela. Et comme à son habitude, choisit de ne rien dévoiler de ses questionnements et de sa suspicion. Elle évoqua l’histoire de sa famille, la Bataille du Champ d’herberouge, Daemon Feunoyr, Murs-Blancs ou encore Freuxsanglant, le légendaire bâtard borgne et blafard qui avait jadis été l’ennemi de ses aïeux et par qui une partie d’entre eux avait connu le trépas. Il était évident qu’elle connaissait tout cela sur le bout des doigts et que l’intérêt qu’elle lui portait ou qu’elle portait à sa famille, quelles qu’en soient les raisons, n’était pas feint. Il sembla même au Feunoyr qu’une certaine rancœur, dont il ne pouvait toutefois pas déterminer l’origine, perlait par moments dans certains échos de sa voix.

Il acquiesça en silence, cherchant à ne rien dévoiler de ce qu’il pensait d’elle ou des interrogations qu’elle suscitait en parlant de la sorte. *Qui est-elle vraiment ? Que vient-elle chercher auprès de moi ?* Les questions, encore une fois, se bousculaient dans sa tête...
– Vous êtes indéniablement très cultivée ! finit-il par concéder. – Je n’ai jamais rencontré quelqu’un, mestre Oteh excepté, qui soit aussi instruit que vous sur l’histoire de ma famille. Il eut une hésitation avant de finalement indiquer : – C’est bien la première fois que j’entends parler de Barristan Selmy en de pareils termes. Les gens sont tellement aveuglés par toutes sortes de mythes qu’ils ne voient bien souvent qu’en lui le preux et blanc chevalier des contes de troubadours !

Il était de plus en plus intrigué par cette dénommée Lynce, cette étrange femme qui parlait comme jamais personne ne l’avait fait en sa présence...
Et lorsqu’elle revint sur Tregar Omorlen pour livrer un peu plus de ce qu’elle savait de lui et de ses manigances, il commençait imperceptiblement à se convaincre qu’elle était peut-être inexplicablement sincère... Elle parla d’ambitions, de poison et d’alliance. De Myr, de guerre et de conquête. Elle semblait bien renseignée et ce qu’elle évoquait était crédible et, jugea-t-il, bien étayé.
Elle lui proposa l’acompte d’une très importante somme d’argent contre la proposition du Prince Marchand de trahir son actuel bienfaiteur.
Mais si elle connaissait son interlocuteur aussi bien que l’histoire de sa lignée, sans doute savait-elle aussi que la Compagnie Dorée n’avait jamais rompu un seul contrat ? Sans doute savait-elle que chacun des pactes signés entre les bannières dorées et les centaines d’employeurs qu’elles avaient eu, avait été conduit jusqu’à son terme, et très majoritairement couronné de succès ? Sans doute savait-elle déjà tout cela et peut-être proposait-elle cela pour achever de se convaincre elle-même qu’elle se trouvait bien en face de celui qu’elle avait, de toute évidence, longtemps cherché à rencontrer ?

La fin de son intervention provoqua chez le Dragon Noir une prise de conscience soudaine.

« Je pense que vous avez bien plus à gagner en sauvant l’a vie de l’archonte et en prenant les richesses de Tregar. Vous le savez, on ne fait pas la guerre uniquement avec de l’acier, l’or a son importance, et les soutiens aussi… »

Elle était manifestement une fine guêpe et le fait qu’elle jugeât bon de donner son avis sur la question dont elle était elle-même porteuse indiquait assez clairement quel type de femme elle était aussi. Ambitieuse, certes, pour retourner ainsi sa veste et rejoindre le camp d’en face, dangereuse, aussi, pour les mêmes raisons, et intelligente, surtout, pour juger la situation de façon précise et se positionner ainsi aussi clairement et sans détour...

Elle semblait réellement habitée par les propos qu’elle tenait ; et cette impression très nette se confirma d’autant plus lorsqu’elle lui prit la main comme pour assurer un peu plus le Feunoyr de toute la véracité de ce qu’elle formulait à présent.

« Les manigances de Tregar sont votre chance d'entrer dans l'histoire. Un projet aussi vaste que le vôtre doit avoir un début au moins aussi glorieux que l’objectif final. Mais souvenez-vous du plan de Maelys Feunoyr, Tyrosh était un lieu de repli, la position était bonne et la place forte. Seulement la précipitation a été mortelle. Tyrosh pourrait être votre première bataille, Tyrosh pourrait être votre premier palais. Mais à quoi bon si c’est pour que Les Sept couronnes soient à portées de lame et vous empêche d’y mettre le pied ? Pensez vous que Dix Mille hommes, aussi aguerris soient-ils puissent venir à bout des armées de Robert Baratheon ? »

Il la vit froncer les sourcils comme pour le prévenir une fois de plus.

« N'oubliez pas qu'avant de conquérir les Sept Couronnes, les Valyriens ont conquis tout le continent est. Je puis vous dire qu’à Westeros, beaucoup ont oublié la grandeur des Feunoyr. Il ne sera pas aisé d'y trouver des soutiens à moins que votre suprématie ne fasse aucun doute, et pour cela, il vous faut Essos… »

Baeron avait déjà maintes fois réfléchi à tout ceci. Et toutes les mises en garde qu’elle achevait de formuler avaient, un jour ou l’autre, déjà résonné au milieu de ses longues nuits de réflexions ambitieuses...

– Vous êtes une femme très avisée ! finit-il par reconnaître. Il était réellement impressionné qu’elle soit aussi avertie en matière de stratégie militaire et de géopolitique. Sans le savoir, elle venait de mettre le doigt sur une bonne partie de son plan. Une partie qu’ils étaient très peu nombreux à connaître et dont seulement une poignée de hauts gradés de la Compagnie avaient eu connaissance. Très peu nombreux étaient ceux qui étaient dans les secrets stratégiques du Feunoyr. Les mercenaires de son armée étaient disciplinés et, en bon soldats ne se posaient que peu de questions, se contentant de laisser au haut commandement les considérations stratégiques abordées dans les conseils de guerre...

Comment une femme pouvait-elle à ce point être fine dans l’analyse de pareils aspects de la guerre ? Le Dragon Noir était extrêmement impressionné par la brune et les avis qu’elle déployait ainsi sous ses yeux. Tout ceci venait-il vraiment d’elle ou ne faisait-elle que répéter des choses entendues ici ou là en essayant de les calquer et de les appliquer sur ce qu’elle devinait peu à peu des projets de Baeron dans la discussion qu’ils avaient ? Non. C’était impossible ? Ou alors ses plans étaient voués au néant ou à l’échec ! Si par malheur quelqu’un se doutait de quelque chose, tout ce sur quoi reposait son plan s’écroulait comme un château de cartes et emportait avec lui les minces espoirs de réussites de son projet fou !

Il la considéra une nouvelle fois de pied en cap. Circonspect. Troublé par autant de perspicacité et de capacité d’analyse... Elle était réellement une femme brillante !

– Vos avis sont intéressants ! finit-t-il par laisser échapper du bout des lèvres, comme pour laisser accroire qu’il n’y avait pas pensé. – Peut-être suis-je en train de causer ma perte mais... Il crut un instant qu’il ne finirait pas sa phrase tant il la jugeait dangereuse et définitive. – Mais je vais vous demander de rester avec nous ! Je vous engage ! Je vous veux avec nous pour ce vers quoi nous oeuvrons... Je pense que vous l’avez deviné mais je ne répondrai pas favorablement à l’offre de votre Prince Marchand ! Et je vais même le combattre pour défendre tout ce que j’ai bâti en secret depuis des mois ! Il croisa son bras gauche contre ses abdominaux et bloqua sa main sous son coude droit pour triturer sa lèvre inférieure entre les doigts de sa main droite dans une posture de réflexion prolongée. – Je ne laisserai pas Omorlen détruire ce que j’ai patiemment construit. Avec nous vous n’aurez plus à le craindre. Si je le tue, je double ma flotte avec ses vaisseaux de commerce et j’étends un peu plus mon réseau sur Essos. Vous pouvez aussi bien être une traître à la solde de n’importe qui mais ce risque et le gain potentiel qu’il me permet de convoiter vaut que je le prenne... Son regard devint subitement glacial. – Si vous me trahissez je vous fais empaler.

Un instant il se tut à nouveau. Il plongea une nouvelle fois ses yeux dans les siens. L’améthyste de son regard avait souvent était pour lui un atout tant la rareté de prunelles dérangeait souvent ceux qu’elles fixaient. – Faisons route commune ! Je vous propose de m’accompagner dans mon aventure ! Elle avait parlé de vie palpitante ? Il lui offrait l’occasion de se sentir vivante comme jamais et de convoiter ce sur quoi nul autre homme n’oserait poser le regard... Il tendit la main vers elle dans l’attente qu’elle scelle avec lui le pacte de confiance qu’il lui proposait. Si elle refusait sa proposition il savait déjà qu’il serait obligé de la tuer, afin qu’elle ne révèle rien de ce qu’il venait de lui confier. Pourtant, il avait confiance en elle et voulait croire qu’il ne se trompait pas sur son compte tout autant qu’il espérait qu’elle avait été placée sur sa route pour l’aider dans sa quête d’immensité.

Peut-être finirait-il enfin par accoster sur les rivages de son ambition ?  

– Etes-vous avec moi, Lynce Hightower ?
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime04.10.13 22:07


Lynce se rendait bien compte que ce qu’elle était en train de faire n’était pas normal, en tout cas bien loin des convenances qu’on lui avait enseignées. Mais elle n’avait pas le choix, autant pour elle que pour lui, elle devait gagner sa confiance et son cœur, et pour cela, elle devait parler à cœur ouvert, lui dire tout ce qu’elle avait pensé à propos de la conquête, tout ce qu’elle savait à propos de Tregar et des habitants de Westeros. Mais de là à lui paraitre étrange, extravagante, singulière ou encore énigmatique ? Elle ne faisait pas exprès. Mais certes, sa foi en lui dépassait probablement l’imagination d’un homme qui avait toujours eut à se cacher et à assurer sa sécurité, son amour existait au delà de tout toute logique. Elle ne pouvait s’en empêcher, elle l’aimait à en perdre le raison depuis qu’elle avait deviné son existence et bien plus encore qu’elle l’avait en face d’elle. Comment un homme pragmatique tel qu’un chef de guerre pouvait-il comprendre cela ? Elle-même n’y entendait pas grand-chose, si ce n’est son attirance pour le luxe. Mais là, elle s’engageait dans une voie qui risquait fort de l’en éloigner pendant un temps tout du moins, et au fond elle le savait. Quand au pouvoir, elle ne le désirait pas vraiment, elle aimait qu’on la traitre comme son rang l’exigeait, mais elle se fichait de commander. Le seul pouvoir qu’elle avait jamais apprécié était celui qu’elle avait sur les hommes, mais là encore, ça n’était pas pour leur commander quoi que se soit, c’était juste pour se sentir aimée. Elle n’avait peut-être finalement besoin que de ça. Se sentir aimée à sa juste valeur. Et prendre sa revanche sur un père qui l’avait méprisée dès lorsqu’il avait su qu’elle n’était plus vierge après l’avoir adorée pendant tant d’années. Comme ça, du jour au lendemain, elle n’avait plus vu dans ses yeux que de la haine.

Désormais, c’était sa situation avec le Prince Marchand lui pesait trop, elle ne pouvait plus vivre ainsi, et puis il y avait Kashina, douce et belle Kashina, qui n’était pas faite pour la voie dans laquelle elle s’était engagée il y a peu. Si elle arrivait à se sauver en se rapprochant de Baeron, elle pourrait la sauver, elle aussi. Mais, si elle avait conscience du danger qu’elle prenait, elle n’imaginait pas une seconde qu’il viendrait du Feunoyr lui-même. Elle pouvait imaginer que si elle se faisait prendre, Tregar la tuerait, que si elle restait avec Baeron et que celui-ci échouait, elle mourrait. Si elle ne parvenait à gagner la protection du jeune homme, elle serait de nouveau exposée au moindre danger comme lorsqu’elle était encore l’épouse de Jorah. Terribles souvenirs de l’insécurité lorsque son époux courrait les contrats la laissant seule dans des auberges atroces ou l’exposant aux regards lubrique de ses employeurs et de ses collègues. Elle était toujours parvenue à éviter le pire, mais il lui avait fallut chercher de nouvelles protections, à une époque où elle aimait encore le Mormont. Rien que d’y penser elle avait envie de pleurer. Trop belle et trop naïve pour un monde aussi dur. Tout comme la blonde esclave de lit de Lys, son amie, son amante et sa confidente. Quitter une cage doré, oui, mais à quel prix ? Elle aussi tentait sa chance à son tour, car les barreaux, aussi précieux soient ils n’en étaient pas moins des barreaux. Entraves étouffantes d’une vie pourtant confortable.

Mais lui, le Feunoyr, la brune sensuelle ne pouvait se méfier de lui, elle l’aimait. Elle lui donnait toute sa confiance et tout son amour sans condition, qu’il les accepte ou non. Et pour l’instant, elle ne se rendait toujours pas vraiment compte qu’il se méfait d’elle. Or, si elle avait de l’esprit, et même parfois de la perversion, elle n’imaginait pas que sa franchise ne soit pas perçue lorsqu’elle ne mentait pas. C’était si rare qu’elle ne cache rien à quelqu’un, ni ses doutes, ni ses plans, ni ses avis, ni même ses sentiments les plus profonds. Elle n’était pourtant pas partie pour se dévoiler à ce point, pas si vite en tout cas, mais peu à peu, à force de lui poser des questions, de la pousser dans ses retranchements, à force de l’obliger à prouver sa loyauté, elle n’avait eut d’autre choix que de tout lui dire. Peut-être faisait-elle une folie, mais pour lui elle pouvait la faire, elle pouvait ne rien lui cacher, elle pouvait même accepter qu’il la batte s’il estimait qu’elle allait trop loin dans ses conseils.

__ Ser Barristan ne fait que son devoir, et personne ne lui en demande d’avantage, même si je me demande comment il peut décemment servir Robert l’Usurpateur après ce qui a été fait à son véritable Roi. Mais je n’en ai que faire, ni Aerys ni cet ivrogne de Robert ne sont digne de siéger sur le Trône de Fer, ni, au fond aucun des Rois qu’il a pu servir. Les Sept Couronnes devraient être gouvernées par les Feunoyr depuis plus d’un siècle maintenant, mais parfois la volonté de R’hllor prend des chemins tortueux, dont nous, simple mortels, ignorons le véritable dessein. »  

La stratégie militaire n’avait pourtant jamais été sa tasse de thé. Lorsqu’elle étudiait encore tous les sujets avec les mestres de Grand-Tour, elle n’était pas moins douée que pour le reste, mais la guerre l’ennuyait au plus haut point. Elle avait d’ailleurs décidé d’arrêter d’étudier cela, enfin décidé, disons que ça n’était pas un sujet pour une future Dame. Elle s’était consacrée aux langues, à l’histoire et à la géographie, et de fait, il y avait aussi des histoires de bataille, mais vues d’un point de vu plus extérieur et global. Elle enregistrait tout, elle analysait tout, et elle s’y connaissait assez en géopolitique pour mettre ces connaissances théoriques et sa vision des choses en parallèle et en tirer des conclusions. Bonnes ou mauvaises. Elle les croyait justes et assez avisées et importantes pour les transmettre à son Roi alors qu’en tant que femme, elle ferait mieux de se taire et de s’en tenir à son rôle. Seulement elle ne pouvait se taire, elle ne pouvait le laisser faire la moindre erreur sans tenter de le sauver. Il était le dernier Feunoyr ! Mais, même si elle faisait de son mieux, elle ne pouvait pas savoir si elle avait réellement tous les éléments en main pour le conseiller au mieux. Aussi quand Baeron proposa de l’engager, elle en fut flattée mais aussi très décontenancée. __ Mais… »   Commença-t-elle sans trop savoir ce qu’elle allait lui dire pour le faire changer d’avis sans pour autant le contredire. Mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase car il continua d’une traite.

Lynce se rendit compte que c’était là une opportunité rêvée, qu’elle pourrait rester avec lui, mais c’était un rôle si étrange qu’il lui faisait endossé, un rôle pour lequel elle ne se sentait aboutement pas préparée et encore moins légitime. Elle n’était qu’une femme ! Et il pensait encore après tout ça qu’elle pouvait le trahir, elle en était attristée. Elle retint néanmoins ses larmes du mieux qu’elle put. Une coula néanmoins sur son visage affolé, non par les menaces du Feunoyr, mais par le poids qui reposait sur elle. Le poids d’une victoire compliquée à obtenir et absolument indispensable au monde, comment pouvait-elle se targuer d’en tenir les rênes ? Et voila qu’il lui tendait la main pour sceller ce pacte. Il fallait qu’elle agisse, qu’elle fasse quelque chose, et il était évident qu’elle ne pouvait plus reculer. Elle pouvait mourir pour lui, peu importait, et par sa main, ça n’était pas la pire des morts. Mais ne lui serait-elle pas plus utile en vie ? N’était-ce pas maintenant qu’elle devait faire preuve d’un tout petit peu de courage, pour une fois dans sa vie ?

La belle brune prit une grande inspiration pour se calmer et reprendre possession de son corps avant de faire un pas vers lui et de glisser sa main dans la sienne avec douceur, puis elle s’agenouilla devant lui, sa main droite dans la sienne, l’autre dessus. Et elle baissa la tête avant de répondre enfin :

__ Ma vie est à vous Sire. Mais, permettez-moi encore une fois de vous dire ce que j’en pense. Je ne suis pas avisée, je suis une Hightower. Nous éclairons la voie. J’ai fais mon possible pour éclairer la vôtre, mais je ne m’attendais pas à en faire partie, pas de cette manière en tout cas. Je ne suis qu’une femme, je ne saurais vous conseiller. Je peux vous servir, je peux vous aimer, je peux vous appartenir. Mais je ne suis en rien une experte de la stratégie. C’est un trop grand honneur que vous me faites là en requérant ma présence à vos côtés simplement parce que je vous aie donné mon avis sur un sujet aussi essentiel que votre combat. Je devais le faire, même si c’est contre toute bienséance qu’une femme parle de ses choses. Je ne pouvais vous laisser ignorer tout ce qui se joue et l’importance que tout cela a pour moi. Je ne pouvais laisser Tregar Omorlen agir à sa guise sans vous prévenir, quitte à risquer ma vie. Je ne pouvais rester dans le doute plus longtemps quand à votre véritable identité, et j’y ait vu une occasion de vous rencontrer pour en avoir le cœur net. Maintenant que je sais, je suis soulagée de savoir que vous existez bel et bien et combien vous êtes déterminé à récupérer ce qui vous revient, j’y vois l’espoir d’un monde meilleur. Si vous me permettez de marcher dans vos pas, de rester dans l’ombre de votre lumière et qu’en plus de ça vous daignez écouter mes conseils, alors je suis une femme comblée. Mais je vous en supplie, gardez vous de dévoiler que j’ai un quelconque rôle dans les choix que vous pourriez faire à vos hommes. Ça ne ce peut, vous êtes bien trop important et bien trop intelligent pour avoir véritablement besoin de moi. Vous êtes trop bon avec moi d’accepter que je reste pour ne pas m’exposer à la colère du Prince Marchand. »  

La jeune femme resta à genoux et releva la tête, lâchant ses mains et joignant les siennes sur ses cuisses avant de plonger son regard dans le sien.

__ Mais je préfère mourir que de vivre en sachant que vous ne me faites pas confiance. Alors s’il vous plait de m’empaler, empalez moi. »  

Elle se releva doucement par ses propres moyens et fit doucement glisser sa robe sur ses épaules pour la laisser tomber sur le sol.

__ Je me mets à nue devant vous Baeron, Prince qui fut promis, réincarnation d'Azor Ahai, Guerrier de la Lumière et Fils du Feu. Vous qui repousserez la nuit qui menace de recouvrir le monde. Je n’ai aucune arme sur moi, et je n’en porte jamais, je ne sais de toute manière pas m’en servir. Voyez, je viens à vous dans le plus simple appareil, humble femme devant un Roi. » Elle fit un tour sur elle-même et lui fit de nouveau face, le regardant dans les yeux. __ Faites ce qu’il vous plaira de mon âme, de mon corps et de mon esprit, tous trois vous appartiennent. Et s’il un jour vous désirez plonger votre épée dans mon cœur pour réveiller le véritable pouvoir de Feunoyr et en faire un nouvelle Illumination, l'épée rouge des héros, je ne saurais vus en empêcher car mon sacrifice libérera le monde des ténèbres et vous donnera la force de R’hllor. » Maintenant à quelques pas de lui, elle écarta les bras, paumes ouvertes vers le ciel, la tête penchée en arrière pour laisser libre accès à sa poitrine et à son cœur. Lynce attendit sa réponse ou la sentence dans un calme absolu, respirant lentement avec un visage neutre. Espérant qu’il comprendrait ce qu’elle avait voulut dire et qu’il prendrait enfin conscience que jamais elle ne le trahirait et pourquoi elle ne pouvait le trahir.



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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime03.11.13 16:53


Les paroles de la brune avaient été d’une grande intensité et jamais Baeron n’aurait cru qu’elle se livrerait de la sorte, ni que les mots qu’il avait prononcés et par lesquels il lui demandait de prouver sa loyauté en s’engageant sans réserve sur l’instant et devant lui n’auraient eu pareil impact sur la jeune femme.

Elle avait alors semblé se dépouiller de toutes les protections dont elle s’était sans doute drapée, en arrivant ici comme une prisonnière, et elle avait pris sa main dans les siennes et baissé la tête après s’être agenouillée face à lui.
L’attitude humble qu’elle prenait tout à coup alerta le Feunoyr sur l’importance de ce qu’elle allait lui dire... Et ce qu’elle dit, tant sur le fond que sur la forme, se montra en parfait accord avec l’attitude qu’elle venait d’adopter.

Mesure, réserve et humilité.
Elle lui fit part de l’honneur qu’elle ressentait à s’entendre ainsi proposer de rejoindre les rangs de la Compagnie Dorée ; puis précisant qu’elle se sentait bien incapable de le conseiller en matière de stratégie, elle avoua son désir de le suivre dans sa quête et de lui prodiguer les conseils qu’il souhaiterait entendre de sa bouche, si toutefois l’éventualité se présentait.
Elle semblait encore affectée par l’idée de quitter le Prince Marchand dont elle semblait avoir été très proche. Baeron crut aussi déceler de la peur dans les mots de la brune quand elle évoqua sa fuite et la colère de Tregar Omorlen lorsque celui-ci se rendrait compte de son départ...
Le Dragon-Noir prit alors conscience de l’importance que revêtait ce départ dans la vie de la jeune femme. A vrai dire, il lui semblait qu’elle quittait à cet instant tout ce qui avait fait sa vie depuis quelques années ! Sans doute basculait-elle dans l’abîme ? Peut-être même sautait-elle dans le néant ?
Le regard améthyste du Feunoyr couva durant quelques instant silencieux la jeune femme. Elle devait être terrorisée de se risquer ainsi à tout perdre pour lui ?
Et c’est à cet instant qu’elle avoua préférer mourir que de constater qu’il ne lui faisait pas confiance... A tout le moins, si c’était un mensonge, elle mentait bien ! Ca oui !

Il ne l’avait pas quittée du regard et n’avait pas prononcé un seul mot lorsqu’elle se releva doucement et se tint debout face à lui, le menton haut pour le regarder droit dans les yeux au moment de faire glisser sa robe le long de ses épaules pour se tenir entièrement nue, face à lui.

Alors que le Dragon-Noir hésitait à se pencher vers la robe au sol pour la vêtir à nouveau, Lynce expliqua qu’elle voyait en lui le Prince qui avait été promis, réincarnation de Azor Ahai...
Manifestement cette suiveuse des préceptes de R’hllor avait une confiance aveugle en lui. Ou si tel n’était pas le cas, elle le simulait très adroitement... Elle acheva sa phrase en expliquant se mettre à nue devant lui, pour lui prouver sa sincérité et pour lui offrir son corps et son âme...

Baeron était troublé par les paroles de la jeune femme. Il avait l’habitude que les femmes s’offrent à lui. Que ce fût par la grâce de ses traits ou par celle de la puissance que la Compagnie Dorée lui conférait, il n’était pas rare pour lui de voir ainsi parfois les femmes agir de la sorte. Et il avait coutume d’en profiter pleinement. Il était sans attaches, sans famille autre que ses frères d’armes. Il était libre comme le vent et vivait comme tel, insoumis et aventureux. Et il fallait bien l’avouer : la seule femme à laquelle il avait jamais tenu réellement, Aaricia, était une maîtresse régulière mais libre tout autant que lui, et dont les hésitations et minauderies qu’elle mettait une ardeur sans cesse renouvelée à déployer pour le rendre jaloux touchaient au but à chaque fois.

Mais là, face à lui, c’était une femme tout aussi séduisante et désirable qui se tenait entièrement offerte... Et sa virilité le titillait férocement pour la faire sienne immédiatement... quitte à la répudier ou la châtier par la suite, s’il s’avérait qu’elle l’avait trompé !
Pour autant, elle semblait réellement sincère et si c’était le cas, il fallait bien avouer que le Feunoyr serait un homme comblé d’avoir ainsi rien que pour lui, femme si belle et si dévouée...

Mais le Dragon-Noir n’était pas prêteur et Aaricia n’avait que trop fréquemment titillée son orgueil de mâle... Aussi s’approcha-t-il de la Hightower à pas félins et tourna-t-il quelques instants autour d’elle, comme un fauve environnant sa proie pour la paralyser de peur avant de se l’approprier. Ses yeux mauves effleuraient sa peau et semblaient vouloir plonger au fond de la poitrine de la jeune femme pour sonder son âme. Elle ne devait pas jouer ainsi avec lui. Il le savait. Mais elle ? Le savait-elle ? L’avait-elle compris ? Elle semblait avoir été la favorite d’Omorlen. Elle venait de prouver à Baeron à quel point elle était capable de trahir... Alors comment la croire ?

Il l’empoigna brutalement par les cheveux et tira sa tête en arrière pour contempler son visage et la fixer droit dans les yeux.

– Attention, Lynce ! Je ne suis pas un vulgaire marchand ! Je suis le Dragon ! Et nul ne me trahit ! Nul ne me quitte, entends-tu ? Son visage était à présent tout contre le sien et elle pouvait sentir le souffle du Feunoyr contre ses joues, dans son cou... – Si tu t’offres à moi tu m’appartiendras, entends-tu, Lynce ?

Il la renversa en arrière en tirant sur les cheveux sombres qu’il avait emprisonnés dans sa main droite. La gauche tenait une lame noire et courte appuyée sur sa gorge. Il plongea son regard dans le sien et la fixa intensément. Il voulait lui faire confiance mais qu’est-ce qui aurait pu lui permettre ? Il ne savait strictement rien d’elle ni de sa vie.
Il voulait savoir. Il voulait la posséder. Mais il l’avait vu trahir et ne savait pas ce dont elle était réellement capable.

Il l’embrassa fougueusement, emprisonnant ses lèvres, les faisant siennes tout comme sa langue dont la sienne s’énamourait déjà.
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
Surnom: La Belle
Métier/Titre(s): Lady en exil

Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime04.11.13 2:10


Celui qui n’a peur de rien est un fou ou un idiot. Et Lycne n’était pas une idiote. Bien sur qu’elle avait peur, l’inconnu dans lequel elle se jetait à présent pouvait être un abîme qui la mènerait à la mort ou l’échelle pour arriver à ces fins. Mais plus que tout, elle avait la foi. Foi en son Dieu, R ‘hllor, foi en lui, Baeron, pour conquérir le monde et foi en elle et sa capacité à s’en faire aimer assez pour devenir Reine. Elle croyait en sa destinée, et désormais, sa destinée était liée à celle du Feunoyr. La foi n’est elle pas folie quand elle en vient à effacer la réalité d’un monde si cruel ? Peut-être. Et pourtant, la foi a fait faire aux hommes les plus grandes choses. Les héros de leur temps n’étaient ils pas mues par cette même foi ? Les Valyriens ne croyaient-ils pas en eux pour être si longtemps les maîtres de leurs immenses possessions ? Ceux qui avaient bâtis les cités libres, les donjons, les châteaux, le Mur, tous croyaient en quelque chose, tous pensaient au delà de leurs simples existences, tous voulait laisser une trace.

Lynce, immobile, son souffle seul soulevant sa poitrine, attendait. Elle ne broncha pas alors que Baeron lui tournait autour. Mais si elle s’étaient attendue à mourir, elle ne s’était pas attendue à tant de violence gratuite. Elle qui était sans défense et qui venait de prouver en paroles et en acte, son amour, elle ne comprit pas pourquoi il cherchait encore à lui faire peur, et pourquoi il lui faisait mal. Elle le savait, qu’il n’était pas un vulgaire marchand, il était un Roi. Mais c’était vrai, c’était non seulement un roi mais un Dragon, et un Dragon Noir. Elle n’avait pas oublié, elle le savait, elle connaissait l’histoire sur le bout des doigts. Mais elle ne s’était jusqu’ici pas encore rendue compte de ce que cela impliquait, du feu qui brûlait en lui. Maintenant elle savait, et si c’était le prix à payer pour être à ses côtés, elle était tout à fait prête à le payer, après tout elle était, quelques instants plus tôt, prête à mourir pour lui. Alors être prête à vivre pour et par lui était une perspective bien plus réjouissante au fond. Elle ne serait ni la première, ni la dernière femme battue, mais elle serait Reine. Et puis qu’était-ce que la violence ? La douleur n’est rien, la douleur physique. Elle ne la connaissait pas ou si peu, si ce n’est les douleurs qu’elles avaient déjà connues, elle s’en fichait. Son père avait été bien plus violent avec elle en la donnant en mariage à un Ours du Nord. Jorah avait été bien plus violent avec elle en lui imposant une vie pour laquelle elle n’était pas prête. Tregar avait été infiniment plus violent avec elle en la droguant, en la donnant à d’autres et en lui refusant le mariage. Il avait fait d’elle le fantôme d’elle-même, et elle ne pouvait plus, elle ne voulait, plus, plus jamais, lui appartenir.

La brune sourit avec tendresse à son Roi qui lui tenait toujours les cheveux avec force et leva une main pour lui caresser la joue. Il avait posé une lame froide sur son cou brûlant. Elle sentait sa main la retenir, la chaleur de son corps si près d’elle, son odeur, son souffle sur sa peau. Elle allait répondre, elle allait lui promettre. La vague immense d’un désir encore inconnu la submergeait. Oui c’est bien toi Mon Roi, le Prince qui me fut promis, mon amour. Mais il l’embrassa alors même qu’elle entrouvrait la bouche en cherchant ses mots. Et elle lui rendit se baiser avec une passion dévorante, laissant courir ses doigts sur son corps sa nuque, son visage, ses cheveux.

Lorsque leurs bouches se séparèrent enfin, elle plongea son regard dans le sien et murmura d’un air alanguis. Succombait-elle ? Oui, sans aucun doute. Mais elle n’était pas idiote, elle avait bien vu à l’attitude d’Aaricia qu’elle n’était pas seule dans son cœur, elle avait vu aussi avec son attitude qu’il la voulait, et aussi que cela ne l’effrayait en rien qu’elle se donne à lui ainsi. Preuve qu’il était un habitué de la chose. Alors, restait une seule question : à quel point la voulait-il ?

__ Si je m’offre à toi, m’appartiendras-tu ? »

Lynce n’attendait pas de réponse à cette question, pas tout de suite. Elle posa un doigt sur les lèvres du dragon et ajouta :

__ Toi et moi, ensemble, nous ferons de grandes choses, c’est écrit. Mais je ne suis pas une vulgaire catin, je suis une Hightower et si je me donne à toi, c’est parce que je crois en toi, je crois en nous. Y crois tu aussi ou ne me prends tu que parce que tu as l’habitude que les femmes se donnent à toi, pour l’or, le pouvoir ou le prestige ? Si je ne suis qu’une conquête de plus, alors autant me tuer tout de suite. »  Car si tu me trahis, je te trahirais. Nul ne te quitte, nul ne te trahis, il en est de même pour moi. L’or, le pouvoir et le prestige je l’avais déjà à Lys, mais je veux autre chose, je veux plus. Je veux ma vengeance contre tous ceux qui m’ont dupée, je veux le pouvoir de les faire souffrir, je veux le respect qu’ils n’ont su me témoigner.

Elle s’écarta de lui et récupéra sa robe sur le sol, lui refit face et la lui donna. Plongeant ses yeux verts dans les prunelles améthystes du Dragon, elle reprit calmement :

__ Il y a longtemps, on m’a prédit qu’un Roi croiserait ma route, que se Roi serait mien et que je serais sienne. Que nous nous aimerions d’un amour absolu et qu’ensemble nous partirions à la conquête du monde connu. Depuis ce jour, j’aime ce Roi, et depuis que j’ai appris que Maelys le Monstrueux n’était pas le dernier de sa lignée, je sais que c’est vous ce Roi, et je vous aime. Il me semble que je vous aime depuis toujours, il me semble que je suis à vous depuis toujours. Mais, encore une fois, R’hllor nous a réunis par des chemins longs et tortueux et malgré ma volonté, je n’ai pu me garder chaste pour ce moment. Cela ne fait pas de moi une catin, juste une femme qui a dû obéir à son père, puis aux hommes qui ont croisés sa route. Mais si je me donne à vous, ce n’est pas par soumission, c’est bel et bien par amour, et en cela je vous donne ce que je n’ai jamais donné à personne : un amour inconditionnel et indéfectible, dont j’espère, vous ferez bon usage. »

Elle avait aimé son père, elle avait aimé Jorah, elle avait aimé Tregar, mais tous, les uns après les autres, l’avaient trahie, tous avaient fait mauvais usage de cet amour. Qu’ils s’en mordent les doigts. Lui elle l’aimait depuis toujours, même si parfois elle l’avait oublié, même si parfois elle avait cru que d’autres étaient ce Roi. Avec lui tout serait différent. Maintenant elle savait…

__ Ma vie n’est rien, mon corps vous appartient déjà, mon âme est conquise. Mais mon amour pour vous, il est tout, il peut tout. Le meilleur et le pire. Je ne demande rien de plus que le respect qui m’est dû, et en même temps, je demande tout, puisque je demande votre cœur. Vous êtes un Roi, je suis une femme parmi tant d’autres que vous baiserez car vous êtes le Dragon. Mais si je suis la Tour qui éclaire votre voie, ne me perdez jamais de vue. »

Bien sûr elle préférerait qu’il soit fidèle, mais n’était ce pas un peu trop demander, surtout si tôt. La fidélité elle l’avait avec Jorah, mais pas avec Tregar, avec un peu de chance, elle l’obtiendrait avec le temps, avec son amour. En attendant que des sentiments aussi forts pour elle naissent en lui, elle voulait qu’il entrevoie l’immensité de son amour pour lui. Elle voulait qu’il sache ce qu’il en était de sa fierté et de son honneur. Elle voulait qu’il se rende compte qu’il n’avait pas affaire à la dernière des putes, mais bien à la déesse de la beauté et de l’amour.



Dernière édition par Lynce Hightower le 30.11.13 4:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime17.11.13 16:23

La brune avait éveillé en lui le Dragon qui sommeillait… La saveur de ses lèvres, le parfum de son cou qui était à portée de sa dague, tout éveillait en lui un désir dévorant pour elle.
Aaricia aurait tué la moitié de la Compagnie Dorée à le voir ainsi embrasser la Hightower… Sauf qu’Aaricia n’était pas là et qu’elle avait toujours cherché à éviter son amour, celui qu’il avait pour elle au-delà de la chair, au-delà du plaisir charnel… Elle avait osé braver le Dragon et lui demander de la laisser libre, de ne pas faire d’elle sa femme… Elle s’y était toujours refusée, préférant s’offrir à lui quand bon lui semblait, quand elle le souhaitait… Et de se soustraire à son désir quand elle n’y avait goût elle-même… La plupart du temps. Il l’avait parfois un peu forcée, l’avait quelques fois prise de force… Mais elle était toujours revenue à lui ensuite, incapable de se défaire de son désir à elle et de l’appétit qu’elle avait de sa peau si étrangement brûlante, ou de son regard violacé si intense et déroutant.

Mais bien qu’il l’avait le plus souvent respecté, le Dragon Noir s’était ensuite lassé du désir de liberté incessamment revendiqué par la féline mercenaire. Son petit jeu qui consistait à se soustraire à lui à certains moments pour ne consentir à lui appartenir qu’à d’autres qu’elle avait elle-même choisis avait fini par les éloigner quelque peu l’un de l’autre, tout en les liant toujours plus. Lorsqu’il s’appropriait une autre femme, c’était elle qui venait se montrer soumise à un autre homme que lui pour tenter de le tenir sous l’emprise considérable d’une jalousie dévorante…

Lynce esquissa une caresse sur la joue du Feunoyr... Elle lui sourit tendrement et lui rendit son baiser avec passion lorsqu’il l’embrassa, n’hésitant pas à enfouir sa main dans ses cheveux et faire courir ses doigts sur sa nuque, son cou ou son visage en d’infinis gestes de douceur sensuelle.
Elle lui rappelait furieusement Aaricia, quoique plus douce dans ses gestes, plus docile... Cela le changeait un peu ; lui plut instantanément.

« Si je m’offre à toi, m’appartiendras-tu ? »

Voilà bien une chose que n’aurait jamais dite Aaricia. La question était osée et formulée avec une si irrévérencieuse sensualité qu’il décida d’écarter Aaricia de son esprit pour se concentrer sur la Hightower. *C’est bien une interrogation de princesse, ça !*, se fit-il alors comme réflexion. Mais pour qui le prenait-elle ? N’avait-elle donc rien compris ? Ou était-elle trop habituée à obtenir sur le champs tout ce qu’elle convoitait pour poser ainsi aussi absurde question ?

Il était le Dragon Noir ! Pas un vulgaire marchand gras de son commerce ! Il était un guerrier, un Capitaine, un Général... Il était le Roi qui délivrerait Westeros et qui remettrait le sang du Dragon sur le Trône de Fer ! Et elle voulait qu’il lui appartînt ?

Il venait pourtant de lui signifier qu’il n’avait pas confiance en elle ! Pas encore. Pas totalement. Comment pouvait-elle poser pareille question ? N’avait-elle pas compris qu’elle était la chance qu’il lui offrait ? Etait-elle folle ou prétentieuse pour ne pas comprendre qu’il lui faisait déjà honneur d’accepter qu’elle soit proche de lui alors qu’il ne connaissait rien d’elle ? Ni de sa vie ?
Et d’ailleurs... Sa vie ? Qu’avait-elle été jusque là ? Où avait-elle vécu ? Avec qui ? A qui s’était-elle offerte ? A qui avait-elle avant lui tenu de tels propos ? A qui avait-elle offert son corps, son cœur et son âme ?

Il s’apprêtait à la gifler pour toute réponse lorsqu’elle posa ses doigts sur les lèvres brûlantes du Fraakhen... Comme pour l’empêcher de formuler ce qu’elle n’aurait pas supporté d’entendre.
Et elle lui parla doucement. Comme si elle avait senti, en lui, monter et gronder la fureur du Dragon. Ils feraient ensemble de grandes choses. C’était écrit. Elle le savait. Elle y croyait... *Mais que sais-tu de tout ça !? Qu’en sais-tu ?* Il la foudroyait de ses yeux lilas, plongeait en elle son regard intense et acéré, pour y chercher la vérité, la naissance de toutes ses certitudes... Elle voulait être à lui parce qu’elle croyait en eux ; et refusait d’être une conquête de plus...

*Autant te tuer tout de suite...*, répéta-t-il à part lui et après elle, excédé par toutes ces revendications de diva. Elle devait avoir une bien haute opinion d’elle-même... Un peu comme lui, finalement.

Elle s’écarta de lui un instant et ramassa sa robe pour la lui tendre, d’un geste plein de grâce. Elle était belle à s’en damner. Mais le Feunoyr avait eu toutes les femmes qu’il désirait et ne savait plus s’il voulait réellement cela-là. Ses demandes étaient incompréhensibles. Ses vœux trop extrêmes pour qu’il pût les honorer... Mais il venait de lui promettre protection contre le Prince Marchand et le Dragon ne reprenait pas ce qu’il avait donné.  

Il repoussa la main qu’elle lui tendait. Refusant la robe qu’elle lui proposait comme un symbole de l’offre qu’elle lui prenait de se donner à lui. *Elle n’a vraiment rien compris !*, conclut-il alors.

– Je suis le Dragon ! Souffla-t-il froidement. – On ne me donne pas ! Je prends ce que je désire ! Sa vie avait toujours été ainsi, même avant qu’on lui révélât le secret sur la prestigieuse lignée dont il était issu... Il avait grandi au sein de la Compagnie Dorée et avait toujours eu besoin de gagner lui-même ce dont il avait envie. Et tout ce qu’il possédait aujourd’hui était le fruit de son travail et de sa sueur comme de son sang et de ses combats.

Comme pour calmer la bête en lui, la brune expliqua que tout ce en quoi elle croyait lui avait été prédit et se vérifiait aujourd’hui. Elle évoqua un amour absolu, la conquête du monde, Maelys le Monstrueux et R’hllor... Et rien n’avait de sens sans le reste ! Considéré isolément, chaque élément de son récit aurait pu paraître la preuve de sa folie sans l’élément suivant et chacun d’eux légitimait l’autre... Elle parla d’obéissance et de volonté, évoqua l’amour et le destin...

Le Capitaine Général de la Compagnie Dorée écoutait en silence. Et avec le silence et l’écoute revenaient le calme et l’apaisement. Ainsi donc s’était-elle bien offerte à d’autres ! Et pourquoi alors lui demander qu’il se réservât pour elle seule quand elle-même n’avait su se réserver pour lui ? A quoi lui avait donc servi cette prédiction dont elle disait suivre la route tracée pour elle par le destin ?  

Elle réaffirma sans ciller qu’elle voulait son cœur pour elle seule. Et cela l’agaça au plus haut point ! Comment pouvait-elle demander autant sans pourtant rien donner ? *Ton Roi ? Je ne suis pas ton Roi puisque tu tergiverses à te donner !* maugréa-t-il en son for intérieur. *Tu es la Tour qui éclaire la voie ? Très bien ! Montre-moi donc la voie !* persifla-t-il pour lui-même. *Mais ne te trompe pas ou je te tuerai ! Je t’en fais le serment*

Il ne voulait plus d’elle à présent. – Rhabille-toi et disparais !, ordonna-t-il avec sévérité. Il lui désigna une porte qui donnait sur l’un des jardins du palais...

– Nous devions appareiller à la fin de la semaine... Mais j’ai encore une chose à faire avant cela !

Omorlen. Il devait tuer le Prince Marchand tant que celui-ci se trouvait loin de chez lui... Et à portée de main...

– Ce Tregar est ici, dis tu ? Demain, tu me mèneras jusqu’à lui !

Et il se détourna de la brune.
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Lynce Feunoyr




Personnage
Age du personnage: 27 ans
Surnom: La Belle
Métier/Titre(s): Lady en exil

Lynce Feunoyr
« La Beauté est Cruelle »

Copyright : Jon, tumblr
Citation : « Les gens pardonnent tout sauf la beauté et le talent. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 611
à Westeros depuis : 15/05/2013
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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime30.11.13 4:42


Lynce savait que cet homme possédait par la force tout ce qu’il désirait, c’était un dragon après tout. Mais alors, s’il avait toujours eut tout ce qu’il voulait, la désirerait-il encore quand il l’aurait eut ? La désirerait-il assez pour en faire sa Reine ? Rien n’était moins sur et elle jouait le jeu le plus dangereux qu’elle n’ait jamais joué, un jeu qu’elle ne pouvait pas se permettre de perdre sans quoi elle perdrait tout, et même peut-être la vie. En plus, sa vie n’était pas la seule en jeu. Au delà même du destin, au delà même de sa foi inébranlable, des prédictions, bien au delà du désir même de conquête et de vengeance, il y avait le bonheur qu’elle convoitait depuis toujours sans jamais l’atteindre vraiment. Ce bonheur, elle le touchait du doigt, mais les dés n’étaient pas jetés, elle devait jouer et jouer encore, bluffer et dire la part de vérité qui convaincrait Baeron Feunoyr, et gagner, pas son corps, pas son armée, pas son épée, mais son cœur. Car c’était tout ce qu’elle voulait, être aimée, tout ce qu’elle désirait au fond.
Mais comme on dit, aide toi, les Sept t’aideront, et elle savait que même si cela était écrit, même si elle y croyait, rien ne serait si elle ne s’en donnait pas les moyens, alors, il était temps désormais, qu’elle s’aide.

Pendant qu’elle observait la colère monter dans le regard et des les veines du Dragon Noir, elle craignait d’avoir déjà perdu, mais tant qu’elle était encore en vie, elle n’avait jamais perdu. Elle était une Hightower ! Elle n’était pas née pour perdre, pas née non plus pour se laisser prendre et jeter, même par un Roi. Elle était née pour prendre, elle aussi, tout ce qu’elle voulait, et jeter ce qu’elle ne voulait plus, il y a longtemps Jorah, maintenant Tregar, et Baeron, un jour, s’il n’était pas à la hauteur de ces attentes. Mais jusqu’à présent il l’était, plus difficile à manipuler qu’elle ne l’aurait attendu, plus dur et plus sauvage qu’elle ne le pensait, moins respectueux aussi, il lui faisait peur, mais cette peur transcendait son désir. Elle comprenait et cette force brute attisait sa passion, son amour pour lui, elle dû se faire violence pour se refuser et s’écarter de cet homme dont chaque geste était emprunt du sang qu’il avait fait couler. Elle le sentait sur lui, sueur, sable, poussière, mort. Il était un général, le chef de la légendaire Compagnie Dorée. Il avait déjà tout ce qu’il voulait, tout sauf le Trône de Fer. Il fallait qu’il la convoite elle comme il convoitait le Trône de Fer. Il le fallait désormais.

Jorah avait toujours été bien trop gentil avec elle, et Tregar, Tregar avait voulut l’éteindre, éteindre la lumière de la tour. Lui que voulait il ? La posséder ? Plus maintenant. La tuer peut-être, elle le craignait désormais, plus encore qu’elle n’avait jamais craint son père, mais elle l’aimait aussi, plus qu’elle n’avait jamais aimé personne. Elle baissa les yeux. Peut-être aurait-elle dû se donner tout de suite, et en même temps, c’était si facile de lui laisser faire ce qu’il voulait alors qu’ils se connaissaient à peine. Si elle ne se laissait pas faire tout de suite, alors il saurait qu’elle ne se donnait pas si facilement. Et il fallait bien qu’elle lui dise qu’elle non plus n’était pas n’importe qui, qu’elle aussi méritait les égards d’un Reine. Etait-elle une Reine si elle se donnait aussi facilement ? Même à son Roi ? Non, elle ne serait alors qu’une trainée, comme cette Aaricia ou toutes les autres femmes qu’il pouvait posséder quand il voudrait. Et elle était Lady Lynce Hightower, la Belle, la Cruelle, celle qui, par sa beauté, avait rendu fou nombre d’hommes, sans même avoir besoin de se donner, car elle réservait cet honneur à bien peu de monde en réalité. Elle avait été Reine d’amour et de beauté, elle était née ce jour là, née de la victoire d’un Roi sur un autre Roi, née de la guerre et du sang, même si elle était morte le jour suivant, le jour de son mariage.

Renaitre. Il était grand temps pour elle de renaitre, grâce à lui…
Elle voulait renaitre à présent, renaitre entre ses bras, dans la gloire d’une bataille pour la suprématie de la lignée Feunoyr, renaitre en tant que Reine, car il ne pouvait en être autrement.
Mais pour cela, il devrait la conquérir.

Au fond elle était déçue, elle s’attendait malgré tout à un homme civilisé et galant, mais la vie de mercenaire avait fait de lui un sauvage. Daemon Feunoyr aurait fait un magnifique souverain, mais elle craignait désormais que Baeron n’ait pris d’avantage de Maelys. Pourtant, maintenant qu’elle l’avait vu, maintenant qu’elle était certaine qu’il était ce roi tant attendu, parce qu’il n’y en avait pas d’autres, personne d’autre, elle n’avait plus le choix. De toute façon, il ne lui laissait pas le choix, elle ne pouvait plus revenir en arrière, il la tuerait. Peut-être qu’elle pourrait le faire changer ? Peut-être qu’il était comme ça uniquement parce qu’il n’avait pas ce qu’il voulait, et parce qu’il n’avait pas confiance en elle. Elle continuait à espérer, elle espérait ne pas s’être si lourdement trompée. Une larme coula sur sa joue pendant qu’elle terminait tout en se demandant si tout cela n’était finalement que poudre aux yeux. Elle conclut ainsi, gardant cependant sa réflexion pour elle-même après avoir ouvert la bouche et prit une inspiration pour parler, pour l’instant, elle risquait plus de se faire trancher la gorge que d’être écoutée, cela attendrait…

Et moi, je suis Dame Lynce Hightower, de la lignée royale de la citadelle. On ne me prend pas, il faut me conquérir pour me gouverner. Êtes-vous un Roi issu du noble sang de l’Antique Valyria ou un Dothraki ? Êtes-vous un Suzerain ou un sauvage ?

Il lui ordonna de se rhabiller et de sortir. Se rhabiller ? Avec cette robe immonde, tout juste digne d’une esclave ? Elle aurait préféré sortir nue, de toute façon ainsi vêtue, elle avait l’impression d’être nue, mais elle doutait que se soit une bonne idée, le Feunoyr était déjà assez remonté comme ça. Elle l’enfila donc et commença à sortir, altière, gardant toute sa dignité malgré la toile du jute qui la grattait. Mais il parla de ses projets et de Tregar. Elle s’arrêta donc.

__ Tregar Omorlen est ici et il est prêt à vous parler puisqu’il a besoin de vous pour ses plans. Il serait très facile pour vous de le piéger, vous n’avez en rien besoin de moi pour cela, mais si vous voulez que je lui envoie un message pour lui donner rendez-vous, il me faudra un message qu’il connaisse, or mes gardes ont été tués. Pourquoi ? Je l’ignore. Si vous m’aviez fourni une escorte, je l’aurais suivi jusqu’à vous, après tout, je vous cherchais depuis des jours, croyez vous que je me serais soustraite à l’heure de la rencontre ? Maintenant, je n’ai ni escorte, ni tenue digne de ce nom, ni même un voile pour cacher mes cheveux et garder un tant soi peu de dignité. Je ne peux pas sortir dans la rue ainsi vêtue, surtout pas seule. Que voulez vous donc que je fasse ? Vous aussi vous voulez que je devienne votre chose ? Et la chose de tous les hommes qui le voudront ? »

Lynce n’attendit pas la réponse de Baeron, elle sortit en claquant la porte, mais que faire une fois dehors, elle ne pouvait décemment pas se promener dans la ville accoutrée comme une domestique et sans garde pour la protéger. Que voulait-il donc, qu’elle se fasse tuer ? Ou violer ? Elle se cacha derrière une colonne et observa le jardin. Elle était mal à l’aise, elle se sentait sans défense, elle commençait à se demander si elle avait fait le bon choix de se joindre à lui. Elle ne savait pas quoi faire, ni à qui demander de l’aide, elle ne connaissait personne ici et elle ne voulait surtout pas qu’on la voit comme ça. Elle essayait de garder un peu de dignité, mais franchement, elle n’en menait pas large. Il l’avait jeté dehors sans plus d’égards pour elle que pour une domestique. Elle était une Hightower ! Et maintenant, elle lui en voulait, et elle s’en voulait d’avoir obéit sans rien dire. Aarcia allait certainement se garder ses bijoux et sa robe en soie, mais cela ne ferait pas d’elle une femme digne d’en porter, digne d’un Roi. La brune enrageait en silence, le regard rivé sur la fontaine, trop perdue dans ses pensées entre vengeance et chagrin pour prendre garde à ce qui se passait autour d’elle.

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MessageSujet: Re: [Tyrosh] L'existence d'un rivage... [Tyrosh] L'existence d'un rivage... Icon_minitime08.12.13 11:55

La brune avait un caractère bien trempé ! C’était une évidence… Elle tenait tête au Dragon Noir sans laisser transparaître une quelconque gêne ni aucune crainte particulière. Elle aurait pourtant dû se méfier ! Baeron Feunoyr était un jeune homme intelligent et réfléchi, qui ne cédait que très rarement à l’impulsivité bouillonnante de son sang Targaryen. Pour autant, il n’était pas homme à ne jamais céder aux pulsions qui l’assaillaient parfois et auxquelles il acceptait de s’abandonner, parfois, et un peu plus fréquemment depuis qu’il lui avait été révélé de quelle formidable lignée il descendait !

Après tout, il ne connaissait la jeune femme que depuis très peu de temps ! Elle n’était encore rien pour lui. Et ce n’était pas sa plastique de rêve qui l’aurait préservée de la fureur du Capitaine Général de la Compagnie Dorée si celui-ci avait eu envie de la déchaîner sur elle…
Mais la brune n’avait peut-être pas conscience du danger qu’elle encourait en se comportant de la sorte avec lui… Ou alors était-elle suffisamment confiante en sa maîtrise d’elle-même et de son verbe pour être en capacité de croire qu’elle gérait la situation avec discernement et méthode ? Ou bien encore peut-être estimait-elle avoir su cerner correctement le Feunoyr pour n’avoir rien à craindre de lui ni de ses humeurs ?

Là où elle n’avait en tous cas pas tort, c’était pour penser qu’il avait trouvé un intérêt à la conserver près de lui… Bien que le jeune Chef de Guerre ne fût pas encore capable de se forger une entière et précise opinion sur la façon la plus appropriée d’utiliser la volcanique brunette, il savait d’ores et déjà au fond de lui-même qu’elle n’avait pas été mise sur sa route par hasard… Le Destin a cette particularité qu’il sait se dissimuler de la conscience de tous que pour ne se révéler à chacun, et avec toute sa vigueur, qu’au moment où il le doit. Baeron était convaincu que cette mystérieuse femme étrangère qui en savait si long sur lui et l’histoire de sa lignée n’avait pas cherché à l’atteindre par hasard. *Quelqu’un d’aussi bien renseigné et d’aussi fort de ses certitudes me concernant n’est pas quelqu’un d’ordinaire*, avait-il pensé en détaillant le corps splendide, nu et offert de la jeune femme…

Malgré tout cela, le Feunoyr n’appréciait que modérément d’avoir à se justifier face à la brune ou à se plier aux exigences incompréhensibles de la Hightower. Il était un capitaine, un chef de guerre qui n’avait pas pour habitude de se voir contredit et s’il avait jusque là toléré les petites manières agaçantes de Lynce, ce n’était que parce qu’ils étaient seuls et qu’aucun témoin ne pouvait la voir s’adresser à lui de la sorte. Dans tous les autres cas, elle serait déjà morte. Destin ou pas.

Les propos qu’elle tint avant de sortir concernant Omorlen n’étaient pas de ceux qu’appréciait le Feunoyr ! Son « vous n’avez pas besoin de moi pour » avait fait grimper l’agacement du Dragon Noir jusqu’aux limites de l’exaspération et son avis sur les circonstances dans lesquelles elle avait été amenée au Palais n’était pas de ceux qui importaient le jeune stratège. *Tu iras vêtue comme je l’entendrai !* s’agaça-t-il une nouvelle fois avec froideur lorsqu’elle regimba à sortir habillée de la robe de lin grossier qu’on lui avait forcé à enfiler dans l’arrière boutique où Aaricia et ser Denys Osgry l’avaient traînée.

Apparemment, la Hightower voulait côtoyer le Dragon Noir mais à sa manière… Et selon ses propres règles ! Mais elle n’avait pas compris que les choses ne fonctionnaient pas ainsi au sein de la Compagnie Dorée !
La fin de la tirade de la brune acheva de fâcher définitivement le Feunoyr. Que voulait-il donc qu’elle fît ? Il en avait assez entendu et sa réplique fusa, sèche et disproportionnée.

– Rien ! Effectivement ! Je n’ai pas pour habitude de justifier chacun de mes actes ! Je n’attends donc rien de vous ! Vous pouvez aller ! L’agacement était perceptible mais elle l’avait bien cherché ! Comment pouvait-elle oser lui faire la morale comme à un gamin des rues que l’on aurait surpris à chaparder une pomme sur un étal ambulant ? Puisqu’elle jugeait qu’il n’aurait pas dû la faire amener de la sorte, puisqu’elle considérait qu’il l’avait fait trop radicalement écarter de son escorte, puisqu’elle rechignait à l’aider à entrer en contact avec cet Omorlen, à faire l’intermédiaire et bien il n’avait plus de temps à perdre avec ses minauderies de princesse prétentieuse ! Il irait chercher seul ce Prince Marchand !

Elle claqua la porte et sortit sans qu’il fît un seul geste pour la retenir.


◊ ◊

Les jardins du Palais embaumaient des senteurs piquantes, sucrées et poivrées des fleurs exotiques de toutes sortes qui faisaient aller leurs fines effluves dans le vent léger de la fin de journée… Au loin, un orage semblait poindre.
Le pas lent et calme du jeune mestre répercutait le bruissement singulier de ses sandales sur le gravier blanc qui traçait les petits cheminements discrets entre les opulents massifs floraux qui rythmaient le jardin principal. Le crissement de ses semelles sur les petits cailloux annonçait son approche à la ronde.

Mestre Qhorin revenait de la bibliothèque où il était allé s’émerveiller d’un ouvrage découvert la veille par son vieux mentor. A quelques mètres de lui, une jeune femme inconnue semblait perdue dans ses pensées. Appuyée contre une des colonnes qui marquaient l’une des entrées de services des appartements du Dragon Noir, le regard absorbé par l’hypnotique danse de l’eau de la grande fontaine centrale, elle ne l’avait pas vu approcher. Mais peut-être l’avait-elle entendu ?

Il toussota pour l’avertir de sa proximité et la questionna sans détour.

– Bonjour. Qui êtes-vous ? Que faites-vous là, seule ? Comment êtes-vous entrée ici ? Il se détourna quelques secondes pour faire courir son regard de façon circulaire à l’entour. Aucun garde de l’Archonte ne semblait se trouver à proximité. Deux mercenaires de la Compagnie passèrent l’air goguenard et la blague au bout des lèvres. Ils ne prêtèrent pas attention au jeune mestre ni à la brune et disparurent à l’angle d’une colonnade. – Vous savez que vous n’avez rien à faire là !? Vous êtes dans les jardins du Palais de l’Archonte Argos… Venez avec moi ! Je vais vous mener à mon maître, le général Fraakhen…

Il avait tendu la main vers elle, comme pour l’inciter à se livrer à lui ou à le suivre, c’était selon…
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