[Port-Réal] Lanternes rouges et Noirs desseins [PV. Ades ]

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Lanternes rouges et Noirs desseins

La nuit tombait doucement sur la rue de la soie, Harren se frayait un chemin parmi les soldats, marchants et gens du peuple qui le dépassaient d'un air pressé, l'œil lubrique éclairé par les lanternes rouges des maisons de plaisir. Le fils de pécheur marchait lentement, bercé par les cliquetis de la rapière à sa ceinture.

Il était paré comme à son habitude de vêtements sobres surmonté par son plastron de cuir gravé de motifs braaviens, sur le quel était épinglé une broche représentant le blason de la famille Chenu. Cette broche était le travail d'un artisan de la ville, mais c'était de son père qu'il tenait les armoiries. En sautoir de deux lourdes chaînes d'argent se croisant au centre : un boutre d'or sur champ noir, un pin vert foncé sur champ blanc, une grappe de raisin rouge sur champ d'or et un corbeau noir volant dans un ciel bleu. D'après son père, le blason devait représenter les richesses variées des terres Chenu, qui s'étendaient des Îles de fer jusqu'à Viergétang, en passant par les Jumeaux...
Bien évidemment, Harren n'était pas lord, et ne possédait pas de terres, mais cela, aucun pratiquant de la rue de la soie ne pourrait le deviner. Cela faisait plusieurs jours qu'il se faisait ainsi passer pour un lord, récoltant ce que le peuple voulait bien lui faire don, mangeant à l'œil dans les auberges ... Il comptait voir ce que pouvait lui apporter son tout nouveau statut auprès des demoiselles de la rue de la soie, jusqu'à ce que la vue quelques établissements luxueux lui aient fait repenser à sa sœur, Sybelle, qu'on appelait maintenant le Rossignol, une des plus belles courtisanes de Braavos.
Cette pensée lui chassa immédiatement toute envie d'explorer l'un de ses bâtiments aux lanternes rouges, et il passa son chemin. La rue de la soie, surtout en soirée était bondée de tout type de personnes, homme, femmes, riches dans leurs coches, va-nu-pieds ... Tout le monde était là, criant, discutant dans un capharnaüm total à vous vriller les tympans.

Depuis son arrivée à Port Réal, Harren était plongé dans un univers très différant de son habitude, il avait souvent voyagé, et le monde était partout éclatant de vie, de joie et de chansons. Dans sa ville natale, tout le monde s'habillait de couleurs éclatantes, les foules étaient mixées de tous les horizons du monde et on pouvait entendre de la musique dans toutes les rues. Mais Westeros était à part ... Tout y était gris, terne, triste, les gens allaient et venaient en foule, regardant le sol. Là d'où il venait les spadassins se défiaient en pleine rue dans des combats enjoués, les comédiens jouaient à toute heure de la journée, ici, quelques cadavres jonchaient les rues, mais le spectacle était absent.
Absent, Harren l'était aussi pendant un court instant, avant d'être tiré de ses pensées par l'épaule d'un énorme type qu'il reçut dans le nez. La suite vint naturellement : remarquant à peine le boiteux qui suivait de près le colosse, Harren se plaça devant son adversaire et sortit son épée. Si le visage renfrogné du type aurait dissuadé beaucoup de monde, Harren y vit une invitation, et s'exclama :

- Viens par ici mon grand !

Tout en faisant signe à son futur meurtrier de frapper le premier ... C'était peut-être écervelé de sa part, mais c'était comme ça qu'il avait toujours fait, et jusqu'à là, il s'en était sorti. Bon, là c'était pas certain, mais il se fallait d'essayer ...

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298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 1
Port-Réal – Rue de la Soie

Ades n'avait pas l'habitude de se plaindre de vivre à Port-Réal, il n'appréciait pas cette cité, son odeur et son rythme de vie, mais il respectait quand même la capitale pour ce qu'elle était ; la capitale. Et puisqu'il passait le plus clair de son temps au Donjon Rouge, il n'avait pas vraiment à subir tous ses désagréments. En revanche, il devait admettre que l'allongement de son séjour posait quelques problèmes. Le climat de la région était bien différent du Nord et y passer autant de temps l'avait contraint à refaire une garde robe. Et pour cela, il avait heureusement la ville qu'il lui fallait sous la main. Il fallait cependant bien la connaître pour y trouver ce qu'on voulait.

Le quartier des tailleurs, par exemple, ne comportait pas tous ceux de la ville et l'un d'eux était installé dans les quartiers mal-fâmé qui entourait la colline de Visenya, par Culpucier, heureusement. C'est ainsi qu'Ades s'était retrouvé à monter la rue de la Soie, à la nuit tombante, toujours flanqué de son immense garde du corps. Vasgard n'avait pas de soucis de garde-robe depuis qu'il avait décidé de porter en permanence ou presque une armure noire. Heureusement, avec la chaleur d'aujourd'hui, il avait opté pour un “simple” gros surcot noir sur laquelle la seule décoration était le blason Overton au coeur. Pas de quoi le protéger efficacement mais c'était largement suffisant pour le brigand lambda. Certaines personnes le reconnurent comme le vainqueur du Tournoi de la Main, deux mois plus tôt. L'armure était voyante, c'était un fait mais elle permettait de se frayer beaucoup plus facile un chemin dans la foule. Jusque là, cela n'avait jamais posé problème.

Ades fut donc un peu surpris quand, de nulle part apparemment, il entendit le crissement de l'énorme rapière de Vasgard, qu'il pointa directement sur un jeune homme, lui-même l'épée sortie, qui criait. Le Fer-né n'appréciait pas vraiment la réaction immédiate du gamin à un simple contact involontaire, c'était peut-être une menace incroyablement mal déguisée. La foule s'écartait autour d'eux et il s'apprêtait déjà à frapper quand la voix glacée de l'héritier Overton interrompit son geste.

- Ce ne sera pas nécessaire, Vasgard.

Sortant de l'ombre du colosse, le jeune homme planta son regard vairon sur le perturbateur. Il se tenait sur une canne et portait une tenue grise simple et légère, mais comportant le même blason d'échiquier or et argent sur champ noir. Il tiqua immédiatement sur le blason qu'il arborait. Un blason que le petit peuple ne pouvait pas reconnaître mais que tout noble éduqué connaissait bien. La maison Chenu avait conquis le Conflans tout entier depuis les îles de Fer et avait fait construire le château le plus formidable qui ait existé : Harrenhal. Mais c'était là qu'elle avait péri, incendié par Aegon le Conquérant. Il fallait avoir un sacré culot pour arborer le blason d'une maison disparue, cela fit sourire Ades.

- Veuillez pardonner Vasgard, jeune homme. Avec une telle foule, il est difficile de surveiller tout le monde. Ne découvrez donc pas l'acier pour si peu.

Absolument pas gêné par le fait de donner du “jeune homme” à quequ'un de manifestement plus âgé et plus grand que lui, Ades poursuivit en désignant du bout de la canne le blason Chenu et il prononça plus bas.

- C'est assez dangereux d'arborer de telles armoiries, savez-vous ?

Il ne s'était toujours pas approché, se méfiant tout de même de l'épée dégainé, et le grand garde du corps n'avait pas rangé la sienne, et fixait d'un regard dur le jeune homme au blason Chenu.

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Le colosse ne portait pas d'armure, mais un gros manteau noir, orné d'un blason inconnu à Harren, il devait être un garde, ou un vieux maître d'armes, car la rapière monstrueuse que brandissait le gaillard n'était pas l'arme d'un lord. Mais dans l'optique ou un lord coupe aussi bien la tête d'un homme qu'un franc-coureur, cela importait peu. Harren avait déjà son plan en tête : il profiterait de la panique de la foule pour restreindre la possibilité de mouvement de son adversaire. Il titillerait le bonhomme jusqu'à ce qu'une ouverture se fasse dans une botte adverse, il fenterais alors vers le pied et trancherais le jarret. Dès lors, ça serait plus simple.
Il se mit en posture d'épée, et se prépara à bondir quand une voix se fit entendre derrière son adversaire, qui se révéla s'appeler Vasgard.
Le garde fit un pas de coté, et son maître passa devant lui.
Harren tira un grand sourire au toutou fer-né et lança, le ton amusé :

T'as pas entendu Vasgard?

Voyant que le garde ne rengainait pas, il se tourna vers l'autre.
Le maître de Vasard s'excusa tout en vouvoyant Harren, qu'il appela « Jeune Homme ». Le sourire en coin d'Harren s'étira en un rire franc. En plus d'être visiblement plus jeune que le Braavosi, son interlocuteur était plus petit d'une tête, doté d'un œil vairon et courbé sur une canne, il arborait le même blason que son garde du corps. Quoique les maisons nobles de Westeros étaient un sujet ou Harren n'excellait pas, le bon sens voulait que seul un petit noble se soit baladé à pied dans les quartiers mal famés de la capitale nocturne, avec comme escorte un seul type, si immense qu'il soit... Voyant qu'il examinait son blason, le nobliau jeta un coup d'œil à la broche d'Harren et lui dit d'un ton grave

C'est assez dangereux d'arborer de telles armoiries, savez-vous ?

La réplique arracha un rire à l'héritier Chenu, qui épousseta du doigt sa broche avant de rengainer, le simple fait que l'homme ait reconnu son blason lui fit renoncer à l'idée de le tuer. De plus, la foule se les regardait maintenant, le guet n'allait donc pas tarder rappliquer.

Je porte le blason de ma famille, comme toi celui de la tienne, si cela m'expose à me faire bousculer par des gardes du corps, alors je prends ce risque. Il prit une seconde pour réfléchir à ce qu'il allait dire en suite
Je suis Harren Chenu, dit « le brun », descendant d'Harren Chenu dit « le Noir », même sang, pas les mêmes cheveux, et lui, c'est Vasgard, mon fidèle garde du corps. Ajouta-t-il, tout en pointant le gros dur. Nous n'avons pas eu l'honneur d'être présenté Lord ...?

Harren s'avança et tendit une main pour serrer celle de son interlocuteur, ce n'était pas du tout comment il avait prévu la suite des événements, mais il s'était, comme toujours laissé emporter par sa grande gueule. Après tout, rencontrer du monde ne pouvait qu'être une bonne chose pour lui, et si ce lord allait jusqu'à parler de lui autour de lui, cela serait toujours un gain de temps pour Harren.

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- J'ai très bien entendu, gamin. On ne m'a pas demandé à ranger mon arme à ce que je sache.

Malgré le ton bourru et menaçant, le Fer-né ne prit pas la peine de lever son épée sur le jeune homme au blason disparu. A ses yeux, c'était un plaisantin et un imbécile, mais clairement pas un danger pour son maître. Comme on était jamais trop prudent cependant, il ne rangea pas son arme et suivit du regard l'homme pendant qu'il s'avançait vers le jeune héritier Overton.

Le visage de celui-ci s'était fermé à mesure qu'Harren approchait. Apparemment, il ne goûtait plus à la plaisanterie. Il était courant que des chevaliers errants ou des gueux arbore des faux blasons ou des blasons d'une maison disparue, mais il était beaucoup moins courant qu'ils le revendiquent avec tant d'audace. Oh sûrement l'homme ne pouvait pas reconnaître le blason Overton, mais ils devraient se montrer plus prudent avec un pareil blason en évidence. Ades lui serra la main mais lorsqu'il répondit ce fut avec un ton plus froid et en renonçant au vouvoiement. Après tout si le jeune homme n'avait pas l'éducation nécessaire pour parler avec respect, Ades n'en ferait pas l'effort non plus.

- Ades, de la famille Overton. Et voici Vasgard, guerrier dévoué au Seigneur mon père et vainqueur du grand Tournoi organisé en l'honneur de la Main du Roi, Eddard Stark. Je ne saurais trop te conseiller de lui témoigner du respect.

Il avait parlé assez fort pour qu'on entende autour d'eux la mention du tournoi et surtout du vainqueur. Vasgard n'était pas homme à prendre à la légère et Ades n'appréciait jamais qu'on le prenne de haut, encore moins quand on était vraisemblablement pas un noble. Non qu'il ait quelque chose contre les petites gens en règle générale mais on lui avait toujours appris à rester à sa place et il entendait que tout le monde fasse de même.

- Si pour toi être bousculé dans la rue est le summum du risque, je devine que tu n'as pas souvent visité Port-Réal. Peut-être devrais-je demander à Vasgard de s'excuser avant que tu ne demande réparation par duel ?

Aux sourires du jeune homme et de l'immense Fer-né, cette option les ferait bien rire. Ades reprit rapidement.

- Ce n'est pas à ce genre de risque que je pensais, les autorités n'apprécient pas les menteurs. Et si ma mémoire est exacte, Harren le Noir a été brûlé vif avec tous ses fils par les dragon d'Aegon I Targaryen. Je doute donc assez fortement que tu sois son descendant. Et je ne serais pas le seul.

Il leva de nouveau sa canne pour désigner le blason.

- Prépares-toi donc à être autrement plus bousculé par le prochain homme du guet qui reconnaîtra ça. Et c'est un conseil que je te donne, pas une menace.

Ades retrouva un léger sourire, cette fois-ci pas moqueur.

- Tu as l'air futé et tu semble connaître un peu ton histoire. Il serait bête que tu ai des problèmes pour une simple histoire de blason.

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Le boiteux fit les présentations. Bien que le nom Overton ne lui dît rien, Harren ne fit pas de commentaire, mais fut étonné d'apprendre les exploits du fer né :

Vainqueur de tournoi, hé, pas mal ! Tu devrais pas t'appeler Ser Vasgard du coup ?

Le Braavosi détailla le guerrier de pied en cap. Pas d'armure, pas de cape, juste un surcot noir et le blason d'une famille obscure... Ce n'est pas comme ça que les histoires décrivaient les chevaliers des sept couronnes, aux yeux de l'héritier Chenu, Vasgard aurait tout a fait eu sa place dans un équipage de pilleurs Fer Nés. C'était sûrement ça qui avait fait réagir Harren. Dans ses voyages, il n'avait rencontré qu'une poignée de ces insulaires, mais les haïssait de toute son âme pour ce qu'ils avaient fait à sa lignée. Ades reprit d'un ton plus dur, visiblement agacé. À la notion d'un duel, Harren fit un grand sourire au garde du corps concerné et mit la main au pommeau. Ades continua cependant :

Ce n'est pas à ce genre de risque que je pensais, les autorités n'apprécient pas les menteurs. Et si ma mémoire est exacte, Harren le Noir a été brûlé vif avec tous ses fils par les dragons d'Aegon I Targaryen. Je doute donc assez fortement que tu sois son descendant. Et je ne serais pas le seul.

Que ses propos soit contestables, Harren le savait bien, mais il ne supportait pas se faire traiter de menteur. Il était bien forcé de reconnaître que n'importe quel reître aurait pu endosser les couleurs de sa famille, mais il n'était pas qu'un simple reître, lui, et comptait bien le faire savoir.

Ce n'est pas autant ta mémoire qui te fait défaut que le manque d'informations que tu possèdes. Harren le Noir avait deux frères, quand les Tully, les Mallister, les Braken et les Nesbroc se joignirent à l'envahisseur pour tuer leur Roi, l'aîné était Lord Commandant de la Garde de la Nuit, et fidèle à ses vœux, ne prit pas parti, mais le plus jeune frère dut fuir, et refaire sa vie en exil. Je suis tout ce qui reste d'une des familles les plus anciennes de Westeros. La lignée noire a tout perdu lors de la Conquête des rois dragons ; mon nom est tout ce qui l'en reste, et je ne vous laisserais pas remettre en cause ma parole. Dites-moi où étaient les Overtons quand les dragons brûlèrent mes ancêtres ?

Le sang battait aux tempes du Braavosi. Il fut un temps, il aurait tué n'importe qui pour de telles paroles, mais cela irait à l'encontre de ses plans, la dernière chose dont il avait besoin était d'un prix sur sa tête. Il jeta un coup d'œil autour de lui, la foule bougeait de moins en moins, et plusieurs regards étaient braqués sur lui. Il reprît cepandant avec un ton plus calme :

Et c'n'est sûrement pas le guet qui causera ma perte, c'est à peine s'ils reconnaissent le blason des Barathéons, je risque pas grand chose, mais merci de s'inquiéter pour moi !

. Une main se posa sur son épaule, il se retourna pour remettre à sa place le pauvre type qui venait l'emmerder, mais se stoppa avant de dégainer, C'était le guet ...

Le guet

Port Réal, la ville de Westeros possédant le guet le plus important. Il n’était donc pas surprenant de voir régulièrement un certain nombre d’hommes faire des rondes dans les rues sinueuses de la capitale (1). Ils étaient habitués à ses rues, à ses gens, observateurs, au fil du temps certains d’entre eux étaient capables de rapidement se rendre compte qu’il y avait de l’animation à tel ou tel endroit. C’est ainsi qu’ils remarquèrent l’un de ces changements, un peu comme l’odeur de l’air avec un orage, la foule semblait différente, attirée par quelque chose et il était donc normal qu’ils s’intéressent de plus près à ce changement. Séparant la troupe en deux parties, pour élargir leur champ d’action, le premier groupe se dirigeait directement vers la source de cette légère agitation. Entendant alors une partie de la conversation, la curiosité mêlée à une certaine méfiance les poussa à se rapprocher un peu, c’est en s’approchant qu’ils remarquèrent la menace d’une main posée sur la garde. C’était assez pour qu’ils soient attirés, assez pour qu’ils prennent part à cette étrange conversation.

« Y a-t-il un problème, Lord Overton ? »

L’un des membres du groupe avait rapidement reconnu l’homme, les évènements du tournoi ainsi que du banquet avaient contribué à ce que le visage et le nom de celui-ci aient marqué Oldrik, le membre du guet qui s’adressait à lui.
Reposant son regard vers l’autre homme et ce qui semblait être un garde du corps, plusieurs paires d’yeux se posaient sur la broche et le blason qui ornait celle-ci (2). La tension était palpable, quelque chose chez cet inconnu ne lui inspirait pas confiance, il semblait être du genre à agir avant de réfléchir ou peut-être qu’il espérait bien un peu d’action.

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(1) = Lancé de dé 20 pour connaître le nombre exact du groupe entier ( il vous suffira de divisé ce nombre en deux pour savoir combien d’hommes est actuellement auprès de vous )
(2) = Lancé de dé 100 pour savoir si l’un des hommes reconnait le blason ( 40% de réussi => Doit faire un jet égal ou supérieur à 60 pour reconnaitre le blason )

Le membre 'The Fate' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Dé 20' : 20

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#2 'Dé 100' : 97

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Manifestement le jeune homme ne manquait pas d'audace mais il manquait d'information, que ce soit sur le fonctionnement des tournois, les titres ou les maisons des Sept Couronnes. Ades ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas connaître la maison Overton mais il pouvait quand même le corriger sur l'emploi du mot Ser pour parler de son garde du corps.

- Nous n'appelons Ser que les chevaliers, oint des sept huiles dans un des temples dédiés aux Nouveaux Dieux. Ni Vasgard, ni moi ne les vénérons. Aussi, le terme n'est pas approprié, gagnant de tournoi ou pas.

La suite fut presque comique. D'abord le prétendu héritier Chenu raconta son histoire, qui n'était pas si absurde que cela, heureusement pour lui, mais n'importe qui pouvait prétendre pareille sottises. Toutefois, il ne semblait pas mentir, ou en tout cas pas sur tous les points. Ades décela un léger accent, de celui qu'on a lorsqu'on a vécu longtemps dans les Cités Libres. Et il était vrai qu'Harren le Noir avait un frère, au moins un, qui avait pris le noir pour défendre les royaumes des hommes. Se pouvait-il qu'il en ait eu un deuxième. Le jeune Overton se promit de vérifier mais pour l'heure il avait autre chose à penser. A commencer par répondre au jeune Chenu qui semblait oublier que tout le Royaume ne répondait pas à sa famille, même à l'époque d'Harrenhal. Ades se fendit d'un sourire presque moqueur à la question.

- Les Overton étaient probablement à Winterfell, réunis par le Roi de l'Hiver, ou bien à Moat Coilin pour défendre le Royaume du Nord. Ils accomplissaient leur devoir pour le Roi du Nord, et n'avaient rien à faire plus bas que le Neck.

Harren fit ensuite remarquer que le Guet serait sans doute incapable de lui causer le moindre mal. Et comme envoyés par quelque dieu facétieux, surgirent justement des hommes du Guet. Ils étaient déjà dix, le genre de patrouille qu'on ne retrouve que dans ces quartiers, qui avaient sans doute été attirés par l'attroupement. Heureusement, ils reconnurent Ades, ou son blason, ou son garde du corps, n'importe quoi pourvu qu'ils ne le traitent pas n'importe comment. Pour une fois, l'héritier Overon s'abstient de corriger l'emploi du mot Lord et répondit poliment.

- Rien de grave. Nous discutions avec messire Harren, ici-présent, après nous être... croisé. Mais monsieur plaisantait, n'est-ce pas ?

Le jeune homme tentait tant bien que mal de conserver son sérieux mais vraiment voir le Guet arriver à ce moment précis le faisait trop rire et ses lèvres se tordirent en un sourire en coin quand il regarda de nouveau Harren.

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Évidement, lui et sa grande gueule aussi ... Harren, se retourna de façon détachée, et évalua la situation. Une dizaine de types armés et entrainés, plus ce cher Non-Ser-Vasgard qui prendrait sûrement parti pour les gardes si Harren venait à résister. Ça valait pas le coup, le Braavosi avait souvent confiance en ses chances, mais n'était pas non plus suicidaire. Si c'était pour crever, il serait resté dans la piraterie. Heureusement, les types avaient l'air de connaître l'avorton Overton, et c'est à lui qu'ils s'adressèrent.
Harren songea à s'enfuir, Ades allait forcément le dénoncer et il serait foutu aux cachots. S'il s'en sortait bien il pourrait s'arranger pour s'expliquer et s'en sortir, mais ça ne serait pas l'entrée triomphale à la cour qu'il aurait souhaitée... Il repéra rapidement les échappatoires possibles : une ruelle sinueuse se laissait apercevoir entre deux bordels derrière lui, la foule de la rue de la soie pourrait aussi lui permettre de semer ses poursuivants, il n'aurait qu'à s'engouffrer dedans et se fondre dans la masse. Il fut ainsi presque déçu quand Ades calma les gardes :

Rien de grave. Nous discutions avec messire Harren, ici-présent, après nous être... croisé. Mais monsieur plaisantait, n'est-ce pas ?

Les gardes se tournèrent vers lui, apparemment suspicieux, quelques-uns louchèrent sur sa broche. Le bon sens aurait voulu qu'il l'enlève rapidement, mais Harren était trop fier pour ça.
Ades l'avait qualifié de Messire ce qui lui donnait un semblant d'importance que les gardes prendraient bien en compte avant d'essayer de l'emprisonner. Ils n'avaient pas l'air énervés, ils n'avaient donc surement pas entendu ce qu'Harren venait de dire, mais leur arrivée à point nommé avait l'air d'amuser fortement Le Lord Overton, peut être moins son garde du corps cependant. Harren prit la parole, tachant de trouver les bons mots pour ne pas aggraver son cas.

-Tout juste, tout juste ... C'est fou les rencontres qu'on peut faire dans ce coin de la ville, n'est-ce pas ? Comment se passe la journée Messieurs ?

C'est le truc avec les gardes et les types qui vous pointent une arme dessus, faut leur faire croire qu'ils sont importants, ça passe toujours. Enfin, Harren s'en était toujours tiré jusqu'à présent. Le braavosi jeta un regard a Ades. Harren avait été parfaitement odieux avec le jeune lord, et pourtant il l'avait plus ou moins sorti d'affaires. Il y'avait décidément des trucs qu'il ne comprenait pas cher les Westerosi. Tout un code de l'honneur et de la « bonne conduite » qui n'avait pas lieu d'être dans les cités libres d'où il venait... Il s'appliqua a paraître détendu et avoir le moins l'air d'une menace possible.

Le guet

Pourtant, les paroles d’Overton ne semblaient pas détendre l’atmosphère. Le leader du petit groupe reçu un coup de coude, il se pencha vers son collègue qui lui murmura quelques paroles à l’oreille alors qu’il écoutait à moitié ceux de l’homme en face d’Ades. Son regard était à présent porté sur la broche, les armoiries de la maison Chenu.

« N’est-ce pas… »

Répondit-il à la tirade du dit "Messire Harren". Oui, c’était fou les rencontres que l’on pouvait parfois faire. Il désigna d’un coup de tête la broche en question. Reposant son regard sur l’homme, plus suspicieux que jamais.

« Que cherchez-vous en portant aussi…Fièrement…Les armoiries de la triste maison Chenu ? »

Après tout, la maison était depuis longtemps disparu, il était même surprenant de voir tel armoirie et lui-même n’y aurait pas prêté attention si l’un de ses hommes ne lui avait pas murmuré à l’oreille.

Dans la foule se mouvait encore les dix autres hommes qui s’étaient séparés de leur groupe. Cinq se dirigeait vers les entrées des ruelles attenante comme ils leur fut ordonnés alors que les cinq autres arrivaient derrière Harren, prit à présent en tenaille.

« Y s’passe quoi ? »

Demanda l’un des cinq à son collègue.

« Messire Harren ici présent s’apprêtait à m’expliquer pourquoi il porte aussi fièrement une broche à l’image de la maison Chenu.

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Un des gardes murmura quelque chose a l'oreille du capitaine, qui hocha négligemment de la tête pour toute réponse a Harren. L'ancien Contrebandier savait flairer une situation épineuse, et là, il était dedans jusqu'au genou.
Il aurait dû le voir venir, il n'était pas le premier Chenu à tenter un retour glorieux vers les Sept Couronnes, malheureusement pour la petite tradition, il serait sûrement le dernier. Il était le dernier Harren Chenu, c'est fou comme les histoires parlent toujours des derniers quelque chose... Il ne laisserait pas d'héritiers, il devait sûrement en avoir çà et là, une vie de piraterie et de débauche oblige ... Mais rien de certain. En rétrospective, l'approche directe n'aurait pas forcément été la meilleure à prendre, mais on dit bien que la première idée est toujours la meilleure. Il n'avait de toute façon plus rien à perdre dès le moment où le Braavosi avait décider de tout lacher pour débarquer sur les sept couronnes. Avant ça, il était respecté, fortuné et presque reconnu comme un des meilleurs de son milieu. Mais il n'avait pas d'honneur.
Quand on vit dans des conditions aussi périlleuses que celle qu'Harren avait connue, l'honneur n'était qu'une notion abstraite. L'honneur n'apportait pas à manger, l'honneur ne portait pas chaud la nuit. Pour son père, cependant, l'Honneur avec un H majuscule était tout ce que devait désirer un homme. Le nom de famille, le blason, la tradition, c'était ça l'Honneur du vieil homme. Le jeune Pirate qu'avait été Harren avait finit par mépriser cette vision du monde que lui avait appris son père. Quel honneur pouvait avoir un pécheur, se disait-il. Qu'est-ce que l'honneur pouvait lui apporter de plus que tout ce qu'il avait déjà.

Pourtant, il avait bien fini par respecter ses engagements, et c'est en se retrouvant là, en face de gardes crasseux louchant sur le blason de sa famille, son blason, son seul héritage, qu'il comprenait enfin son vieux père.

Que recherchait-il en portant les armoiries de la triste maison Chenu ? Le savait-il vraiment ?

Il prit un moment pour observer ceux qui l'entouraient : une dizaine de gardes, habillés à l'identique en parfaites petites copies les uns des autres, drapés dans leurs capes dorées. La plupart empestaient l'alcool et la pauvreté, le reste avaient le regard vicieux de ceux à qui le pouvoir monte à la tête. Overton et son laquais étaient un peu en retrait, le boiteux semblait observer Harren, alors que la montagne de muscle jetait des petits regards aux alentours. Le Braavosi n'avait aucune autre échappatoire que de convaincre ce tas de moutons de sa bonne volonté.

Ce que je cherche, en portant le blason de ma ... «Triste» maison, comme vous dites, c'est le respect. Là d'où je viens, un nom de famille, un blason veut dire quelque chose. Ce blason que je porte ne fait pas de moi un criminel, mais un Lord, descendant d'une maison plus vielle que l'age des Héros lui-même. Il fixa le garde dans les yeux alors qu'il portait la main à son blason. Je pense bien que cela est une source de fierté légitime. Vous pouvez voir par vous-même que je ne viens pas d'ici, et si c'est un crime que de revendiquer son héritage, alors, je vous en prie, traînez-moi au cachot. Mais cet emblème est le mien, La Maison Chenu est mienne, et je ne tolérerais pas d'être traité comme un paria. Je suis près à défendre mon honneur auprès du Roi si vous y tenez...

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Spoiler:

Les choses s'envenimèrent bien plus vite que le jeune homme ne le prévoyait. Harren eu beau se montrer un peu plus prudent et moins beau parleur que quelques secondes auparavant, les membres du Guet ne semblèrent pas convaincu. Dès qu'il en vit un se pencher vers le chef, Ades comprit qu'il se passait quelque chose qu'il n'allait pas apprécier et en effet, ils avaient reconnus le symbole des Chenu. Cela n'était guère étonnant, bien qu'il soit surtout constitué d'homme du commun, certains des gradés des manteaux d'or étaient des fils de petites familles nobles et tous ceux là devaient connaître le nom des Chenu, leur blason étant on ne peut plus reconnaissable.

Un second groupe les rejoint ; la patrouille était bien plus importante qu'Ades l'avait imaginé, mais encore une fois cela n'aurait pas dû l'étonner, le quartier était sensible et le Guet nombreux. L'arrivée du second groupe coupa toute retraire au jeune Harren et il devait l'avoir parfaitement compris lui aussi. Il était donc temps de faire profil bas et de partir en douceur, il n'avait aucune raison de provoquer le Guet après tout. C'est ce qu'Ades aurait fait, c'est donc logiquement ce qu'Harren ne fit pas.

Le jeune homme s'empêcha de broncher pendant que le soi-disant Chenu lançait son histoire en demandant qu'on le traite avec respect. Il se demandait d'où il pouvait venir où les titres et les noms avaient la moindre importance, car il n'y avait qu'en Westeros que cela se faisait, or Harren n'avait pas l'air de venir de Westeros, bien au contraire. Pendant un moment, Ades se demanda s'il devait laisser son interlocuteur se débrouiller avec le Guet, mais quelque chose lui souffla de dire quelque chose. Que son histoire soit vrai ou non, cela ne méritait guère punition. Tout désagréable qu'ait été leur rencontre, elle ne méritait pas de se terminer sur un emprisonnement par le Guet.

- Manifestement Messire Harren a été abusé. La Maison Chenu est éteinte depuis des générations, cela se sait, ce n'est plus qu'un blason a présent. Rien de grave.

Il s'adressait calmement au chef de la troupe, tout en sachant que la décision finale lui reviendrait. Il aurait pu tenter d'appuyer son statut de Lord mais si cela se savait, on questionnerait les motivations d'Ades à faire ce geste. Il préférait largement laisser cette décision aux membres du Guet, lui se dépêcherait de rentrer au Donjon quelle que soit l'issue de cette bizarre confrontation.

Le Guet

Hum hum, fit l'officier du Guet. Il en avait plus qu'assez de patrouiller dans la Rue de la Soie, assez de ce quartier dégueulasse. Pas mal de jeunes recrues rêvaient d'y patrouiller. Se rincer l’œil et être payé pour ça, c'était pas génial ?

Ben non, c'était pas génial. Les putes étaient généralement hors de vue. Mais les ivrognes dont on avait refusé l'entrée au bordel, les malfaiteurs de tout poil et pas mal de soldats en état d'ébriété avancés considérant que leur blason leur donnait l'impunité, ça ne manquait pas.

Cela dit, revendiquer l'ascendance d'Harren le Noir, c'était une première. Ils avaient eu droit aux "gardes du corps de Lord Stark", "espion personnel de Tywin Lannister", "cousin de lord Penrose", mais "héritier d'Harren le Noir", c'était une première. Qui aurait pu mériter qu'on s'y intéresse, sauf que l'homme était un officier blanchi sous le harnais qui avait entendu trop d'histoires farfelues pour chercher encore à vérifier leur véracité. Il essayait de rester propre dans ses procédés et de ne pas verser dans l'abus d'autorité, mais dans ce coin, on ne pouvait tout simplement pas se permettre de faire preuve de faiblesse. La rumeur se serait répandue, et les patrouilles suivantes auraient été un véritable enfer.

En plus, il avait lui-même des origines nobles, une obscure maison de chevaliers appauvrie, ce qui le rendait quelque peu chatouilleux sur la question des titres de noblesse.

Il commença par se tourner vers le type à la patte de travers. Il ne semblait pas vouloir faire de problèmes. En revanche, il était plus méfiant vis-à-vis du grand gaillard. Ils étaient suffisamment nombreux pour abattre les trois si nécessaires, mais parfois, les gens ne réfléchissaient pas. La preuve vivante en était ce gars avec ses insignes de fantaisie.

Porter un blason sans en avoir le droit est grave. C'est une usurpation d'identité. Nous n'avons rien à vous reprocher, à vous ou à votre compagnon. Vous pouvez aller où bon vous semble, à condition de ne pas susciter de troubles. Je vous encourage à retourner vaquer à vos occupations, quelles qu'elles soient.

Disperser l'attroupement d'abord. Moins on avait de public, plus les fauteurs de troubles étaient enclins à éviter la résistance imbécile. L'officier était un bon officier : impartial et dur, mais qui essayait toujours de gérer les problèmes en évitant la confrontation. Si la loi était respectée et que les armes restaient au fourreau, c'était parfait pour lui.

Le gars et son garde du corps firent quelques pas en arrière. Ils n'étaient pas encore partis, mais c'était toujours ça de gagné. Il s'en occuperait plus tard : rester regarder une altercation n'était pas un crime en soi. Puis il s'occupa de la source du problème, en baissant légèrement la voix. Inutile de piquer l'orgueil de l'homme en public et de l'inciter à faire une bêtise. Mais, d'un autre côté, l'officier ne se sentait pas enclin à l'indulgence.

Bon, lord Chenu ou qui que vous soyez, vous allez nous suivre pour vous expliquer au poste. Vous raconterez votre histoire à un officier si on vous en trouve un qui a le temps et est de bonne humeur, aux rats des cachots plus probablement. Vous pouvez nous suivre sans résistance, ou bien vous faire briser les rotules et aller au cachot tout de même. Faites le bon choix.

Avec les gens du coin qui n'aimaient guère le Guet et étaient à l'affût du moindre signe de faiblesse, quelques os cassés semblaient à l'officier un prix à payer tout à fait acceptable. Messire soit-disant Chenu avait intérêt à obtempérer rapidement.

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Pour être tout à fait honnête, ça sentait pas bon pour Harren le Brun. Il était maintenant encerclé par un troupeau de capes dorées, eux-mêmes renforcés par la foule de passants qui semblaient très intéressés par les problèmes du Braavosi avec la justice. Toutes les échappatoires étaient coupées, et a son grand déplaisir, Harren se disait qu'il allait finir par devoir être raisonnable. À peine avait-t-il finit son monologue dramatique digne des plus grands théâtres de rue de sa ville natale, qu'un des soldats crachât au sol et fixa le Brun en reniflant.
Cela résuma bien l'opinion du Guet par rapport à sa personne. Harren n'était pas étonné, ce n'était pas vraiment aux gardes que son petit numéro avait été orchestré, et vu l'air qu'avait pris Overton, ça avait plutôt joué en la faveur du Braavosi.
Il prit la parole en donnant du ''Messire'', jusqu'à là c'était bon pour lui, le Lord semblait penser sans importance la prétendue imposture de l'héritier de la lignée noire. Harren eut la bonne idée de ne rien ajouter, et se tourna simplement vers celui qui avait l'air le plus gradé de tous les petits soldats.
Manque de bol, le chef avait sûrement été choisi plutôt pour sa mauvaise foi qu'autre chose... Comme d'habitude avec les gens qui pensent avoir du pouvoir, ça n'a pas du tout plu au chef des casques pointus qu'on lui dise quoi faire. Voilà qu'Harren allait se retrouver à payer pour la mauvaise humeur d'un idiot en chef imbu de lui-même.
Le type commença par remettre gentiment le Lord boiteux à sa place, chose qui n'eut pas l'air de faire plaisir au colosse qui jusqu'à là s'ennuyait profondément. Le regard qu'il jeta au capitaine de la garde suffit à le convaincre de passer au cas d'Harren.
Il baissa la voix, ce qui, vu le capharnaüm qui régnait dans la rue maintenant complètement bouchée ne l'empêcha pas de continuer à crier. La quasi-totalité de la garnison s'appliquait maintenant à retenir la foule qui, s'impatientant et gonflant de plus en plus, occupait maintenant toute la longueur de la rue. Faute de pouvoir passer, ils semblaient plutôt intéressés de savoir ce qu'un Lord du donjon Rouge et un Champion de tournois faisaient entourés d'un détachement de capes dorées.
Le message était plutôt clair, le capitaine voulait vite d'en aller de la rue de la soie, et il ne comptait pas laisser Harren s'en sortir. Le Braavosi ne se voyait laisser que très peu de choix. C'était le poste de la garde, et le cachot en prime. Bien qu'il avait une certaine expérience de l'emprisonnement, et qu'il avait passé plus de temps dans tous les cachots où on l'avait traîné que dans n'importe quelle maison qui lui ait jamais appartenu sur le continent, l'ancien pirate n'avait aucune intention de passer sa nuit dans une geôle, il se devait pourtant de suivre la troupe en coopérant, en tout cas pour l'instant...

En assayant le mieux possible de jouer le rôle de coopération avec l'ordre établit qu'il endossait assez mal, Harren se résigna, fit un pas vers le capitaine et s'adressa aux gardes.

Très bien, très bien je vous suis mes braves !

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Eh bien, les choses avaient extrêmement vite mal tournées pour le soi-disant Chenu. Le Guet était venu en force et même si ça n'avait pas été le cas, la foule se concentrait lentement autour d'eux, empêchant une retraite efficace. Ades tenta bien de discuter avec le capitaine de la garde, sans trop savoir pourquoi il se sentait obligé de le faire mais il se trouva bien vite remis à sa place pendant que les soldats en manteaux d'or se tournaient complètement vers le jeune homme au blason étrange.

Ades jeta un coup d’œil à Harren, se demandant un instant ce qui lui arriverait. A priori, ce ne devrait pas être trop grave, il allait passer quelques jours au cachot pour qu'il retienne la leçon. Le jeune homme n'imaginait pas qu'on puisse punir plus avant pour simplement arborer un blason, surtout un blason qui ne devait plus signifier grand chose pour la grande majorité des gens. Il s'en souciait probablement beaucoup trop, Harren « Chenu » était un total inconnu pour lui et pas vraiment des plus agréables.

- Vasgard, ordonna-t-il en se tournant vers son garde du corps. Nous y allons.

Le Fer-né planta ses prunelles dures sur les manteaux d'or qui se trouvaient sur son chemin mais Ades l'obligea à prendre encore un autre chemin. Il n'avait pas l'intention de créer encore plus de problème. Ils étaient déjà restés bien plus longtemps que prévu dans cette rue et il était temps de rentrer au Donjon Rouge. Le jeune boiteux s'engagea dans le sillage du champion, qui ouvrait la marche sans avoir besoin de trop jouer des épaules pour faire ouvrir la foule devant lui. Ades jeta un bref coup d’œil en arrière quand ils se furent assez éloignés, pour constater que l'homme au blason Chenu s'était finalement rendu. C'était probablement la meilleure chose à faire, face à une telle force. Mentalement, le jeune homme nota que le Guet était particulièrement actif et efficace dans cette rue.

Spoiler:

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