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Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv]

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MessageSujet: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime16.09.13 1:01

298 - 12e lune - Semaine 4 - jour 2

De là où l'homme se tenait, il pouvait apprécier une vue imprenable sur la forêt hantée ainsi que sur les montagnes plus loin. Son point de vue était à 360°, un endroit tout à fait stratégique pour quelqu'un désirant faire une embuscade, cependant, cela n'était guère dans les attentions du petit homme. Non, celui-ci se contentait d'observer le paysage au loin, comme s'il attendait quelqu'un ou quelque chose, le vent faisait doucement virevolter ses cheveux ainsi que sa lourde cape en peau de mouton. Une petite cabane se trouvait derrière l'homme, ce n'était qu'une petite construction de bois et de peau, à peine plus grande qu'une tente mais en plus solide, quelque chose qui ne pouvait être démonté aussi facilement.

La neige tombait encore, envahissant le paysage de sa blancheur, recouvrant les grands arbres, en majorité des conifères, rendant incertain la chaîne de montagnes au loin, ou il se trouvait pourtant encore plusieurs jours plus tôt. Parfois, Lachlan aimait à retourner dans cette petite cabane, c'était son chez soi, ce n'était qu'un repère de chasseur et d'autres sauvageons avaient déjà séjourné ici sans sa présence, pourtant le guerrier considérait cet endroit comme étant son chez lui. La cabane n'était pas aussi grande que celle qu'il avait partagé jadis avec la femme qui l'avait sauvé, néanmoins, elle suffisait amplement pour ce qu'il en faisait, lorsqu'il éprouvait le besoin d'être seul loin du campement de Mance Rayder. Or, l'homme avait honte de se l'avouer mais se retrouver seul était certes plaisant, mais également effrayant, la nuit seule, avec la peur de se confronter aux Autres … Seul …

Toutefois il n'allait pas le rester longtemps, il ne savait exactement quand les deux femmes allaient arriver, sûrement dans la journée ou la nuit. Les sauvageons n'ayant pas de corbeaux dressé, l'ancien frère avait su qu'on demandait son aide de bouche à oreille, ce qui pouvait prendre un temps tellement long, jusqu'au campement, il avait accouru dès qu'il eut tous les détails de l'affaire. Non pas que le petit homme se sentait comme étant un chevalier servant, loin de là même, toutefois, l'idée de parcourir de nouveau du pays lui parut comme agréable, côtoyer de belles femmes était une sorte de bonus.

Un feu dansait joyeusement entre la cabane et le guerrier, le sauvageon jugeant toujours nécessaire d'allumer un feu (ce qui était tout à fait compréhensible), trois lièvres y cuisaient lentement, la chaire répand une odeur alléchante, donnant presque envie à l'homme de dévorer son repas tout de suite. Ce qu'il ne fit pas évidemment, à la place Lachan s’essaya par terre, toujours à l’affût du moindre bruit, de la moindre intrusion dans son petit espace, son épée (la même depuis des années, acquise lorsqu'il devint frère de la garde de nuit), poser sur ses jambes, prêt à être saisie à tout moment ; des couteaux se dissimulaient, comme d'habitude, en divers endroits de sa personne, au cas où il perde son épée, être armé de la sorte n'étant pas de trop au nord du Mur.

Bien entendu, il n'était pas venu à pied jusqu'ici, plutôt à cheval, l'animal n'était peut-être pas le meilleur des destriers, ni le plus rapide, certainement pas un cheval de guerre, mais c'était un bon canasson, au pelage gris, solide et endurant. Le cheval, qui n'avait pas de nom d'ailleurs, broutait tant bien que mal l''herbe se trouvant en dessous la couche de neige, une présence plutôt apaisante à bien y réfléchir, Lachan se demanda si les deux femmes auraient des chevaux (ce qui serait très pratique). Quoi qu'il en soit, tout était si calme, de façon trompeuse en effet, quiconque ne connaissant pas assez ces contrées pourraient croire que rien ne pouvait arriver, ce qui était faux, le guerrier le savait que trop bien. Et il n'avait que trop raison, des bruits se faisant soudainement entendre, le petit homme senti alors ses cheveux se hérisser sur sa nuque, son cheval ne semblait pas tranquille non plus.

Resserrant son emprise sur son épée, le sauvageon se redressa à demi, prêt à attaquer en premier s'il le pouvait, son cœur battant à tout rompre. Il ne savait quel genre d’ennemis surgiraient, peut-être étaient-ce les deux femmes, peut-être des patrouilleurs de la garde, des bêtes, pas des morts ou les Autres, par en plein jour tout de même … Au final, l’ennemi en question se releva être tout simplement un loup famélique, un loup de bonne taille au poil gris et blanc. L'animal les considéra, lui et son cheval, comme des proies possibles . Lachlan se releva alors très vite, attrapant au passage une bûche dans le feu (se brûlant également la main), le feu repoussait les bêtes n'est ce pas.

Il tenta de se faire le plus possible menaçant, même si face à un loup ce n'était pas forcément évident, si le fauve désirait vraiment son cheval ou lui-même … Il n'aurait que peut de chance. Ils se jugèrent durant ce qui sembla au guerrier d'interminables minutes, ou heures, ou jours, jusqu'à ce que la bête fauve décide de partir tout simplement. Lachlan n'arriva pas à en croire sa chance, s'en était presque surnaturel, le loup aurait pu le tuer, peut-être pas aussi facilement qu'un lièvre ou une autre proie, mais il aurait pu. L'animal avait-il été décourager par son épée (la lame n'était pas négligeable cela va s'en dire, bien affûté aussi) ainsi que par l'idée d'être brûlé ? Ou avait-il décidé de l'épargner par pure, quoi, bonté ? Un loup pouvait-il en éprouver ?

Une question à poser à un zoman ça. Ou alors, l'animal était parti chercher quelques partenaires, histoire d'être en groupe pour la curée. L'homme ne voulait pas savoir, non, les jambes tremblantes il se dirigea vers son cheval afin de réconforter celui-ci, la bûche enflammé échoué au sol sur la neige. Il était temps, vraiment temps que les deux femmes arrivent, si le coin devait grouiller de loup ce n'était pas bon de rester ici trop longtemps ....
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Hermine




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Hermine
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime16.09.13 5:34

Azahel avait prêté des vêtements chauds à Hermine, de lourdes peaux de bête qui la faisaient ployer sous le poids trop important et ralentissaient considérablement son pas déjà mal aisé dans l’épaisse couche de neige dont elle n’était pas coutumière. Quand elle l’avait trouvée, elle portait une tunique de lin blanche à bretelles, une robe de laine à carreaux et un gilet de laine tous déchirés. Son manteau lui avait été dérobé par celui qui l’avait abandonnée au Delà du Mur après avoir abusé d’elle pendant des semaines. Et bien qu’elle portât toujours ses anciens vêtements, ils n’étaient pas d’une grande utilité contre le froid saisissant du Nord. Enfin, même si tout en elle lui faisait mal elle était si reconnaissante envers la sauvageonne qui l’avait sauvée et si désireuse de bien faire, qu’elle ne se plaignait pas et avançait aussi vite que possible. Elle tombait souvent mais se relevait toujours et trottinait avant de retrouver de nouveau le nez dans la neige. Car si l’une avait le pas alerte et était habituée au manque de visibilité et à avoir des kilos de bardas sur le dos, l’autre ne l’était pas. Aussi, toute acrobate qu’elle était, la rouquine était trop épuisée, trop faible, trop chargée et pas dans son élément pour faire les cabrioles qui pourtant aurait put lui épargner de nombreuses chutes qui la fatiguaient encore plus. Mais surtout, surtout, elle ne voulait pas que son amie décide de l’abandonner ici toute seule, et pourtant, l’orpheline se rendait bien compte qu’elle était un poids et la ralentissait sans jamais lui servir à rien. Alors elle taisait ses courbatures et ses douleurs dus aux mauvais traitements, son estomac qui se tordait après avoir été trop longtemps privé de nourriture, la soif qui faisait saigner ses lèvres gercées, le froid qui lui foutait le visage.

La tempête était venue ajouter à tout ça un vent qui sifflait dans les cimes et la terrifiait autant que les hurlements des loups, le brut des arbres qui craquent, l’ombre de la forêt hantée. C’était certainement la raison qui avait poussé Azahel à l’amener dans la cabane pour l’y laisser le temps qu’elle aille chercher de l’aide de manière à la faire passer le Mur, et pourquoi pas, le passer en même temps. Mais seule, il paressait évidant que la gamine ne survivrait pas, elle ne savait ni chasser ni se défendre, alors la sauvageonne devait trouver quelqu’un qui veuille bien s’occuper d’elle le temps de rejoindre Isaar. Mais si la faiblesse de la rouquine avait joué dans sa décision, elle connaissait aussi Isaar, et trouvait que la gosse avait subit largement assez de mauvais traitements pour ne pas être laissée entre ses mains. Après, de là à savoir si Lachlan était le bon choix, pas sûr, mais il lui semblait qu’il était le moins enclin à la brutaliser en tout cas, c’est donc pour cela qu’elle avait demandé aux personnes croisées en route, enfin, à la personne croisée plutôt, de lui demander de les retrouver à la cabane. Ralenties par Hermine, les deux jeunes femmes arrivent tout de même en vue de la colline qu’elle devait grimper pour rejoindre Lachlan.

C’est alors, pendant qu’elles montaient entre les pins en direction de la cabane, et qu’elles n’étaient plus qu’à quelques dizaines de mètres, presque arrivées, qu’un loup famélique bondit sur la frêle rouquine. Enfin en réalité, Azahel, elle, venait de faire son apparition face à Lachlan, mais Hermine avait plusieurs dizaines de mètres de retard et sembla à l’animal une proie bien plus facile qu’un sauvageon armé d’une épée et d’un bûche enflammée.  Aussi surprise qu’effrayée et impuissante, la jeune fille tomba à la renverse dans la neige en hurlant.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah »

Elle eut tout de même pour réflexe de se protéger la tête avec ses bras. Le canidé mordit  donc l’épaisse peau d’ours dont elle était couverte, sans dommage pour elle, mais la violence de la chute les firent tout deux dévaler la pente sur quelques mètres. Obligé de lâcher sa proie le temps de se récupérer et de s’ébrouer, le loup se retrouva entre son repas et la cabane tous crocs dehors et grognant sur elle qui avait roulé un peu plus bas avant d’être arrêtée par une congère. C’est donc toute pleine de neige qu’elle se releva, et aussi mort de trouille elle fit un pas en arrière et voulut se tourner pour courir, mais les peaux plus la poudreuse qui y était collée, la firent tomber de nouveau. Le loup courut et bondit sur elle avant de tomber lourdement dans la neige en couinant. Azahel venait de décocher une flèche meurtrière et le sang de la bête haletante et incapable de se relever s’écoulait dans la neige blanche. La sauvageonne s’approcha et acheva le loup en tranchant la gorge, puis, elle le traîna jusqu’à la cabane. Quand à Hermine, elle s’était recroquevillée dans le trou de neige où elle était tombée, accroupie et prête à se faire dévorer, et tremblait ainsi, incapable de bouger, ne réalisant pas que le loup ne pouvait plus lui faire grand-chose. Elle était néanmoins parfaitement consciente que son amie était une sacrée bonne tueuse, ce qui al faisait à peu près autant flipper que d'être attaquée par un loup.

« Ça va faire de la viande pour quelques jours le temps que je revienne. Je partirais demain. Il ne faut pas la laisser seule, tu vois bien. Bref, tu la gardes et moi je vais chercher de l’aide. » Elle soupira en regardant en direction d’Hermine « Tu sais pas. Y’a un de ces foutus corbeau qui l’a enlevée et l’a jetée de ce côté-ci. Elle veut retourner de l’autre coté. Je sais que c’est dangereux, mais ici elle ne survivra pas. Bref, j’ai décidé de l’aider, si tu ne veux pas je comprendrais… » Elle commença à dépecer le loup, Hermine ne s’était toujours pas relevée, et pourtant en passant, Azahel avait put constater qu’elle n’était pas blessée… Or elle avait dans l’idée de l’endurcir un peu, elle pouvait au moins se révéler toute seule et venir jusqu’ici non ? Pfffffffffffffff. Quand elle aurait trop froid elle viendrait, ou peut-être alléchée par la bonne odeur des lièvres rôtis qui commençaient à sérieusement faire de l’œil à la jeune fille.



Dernière édition par Hermine le 30.11.13 3:27, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime19.09.13 1:18

Sa main partiellement brûlée plongée dans la neige, le petit homme n'avait pas eu le temps d'intervenir dans l'attaque du loup, il aurait dû tuer le fauve au lieu de le laisser partir, il avait été si étonner. Cependant, la sauvageonne s'en était fort bien occupé et la petite semblait indemne, effrayer par contre et Lachlan se demanda soudainement, pourquoi Azahel n'avait demandé de l'aide à une femme du peuple libre, peut-être aurait ce mieux convenu. Une femme aurait été une compagnie plus avenante. Or, il était ici maintenant et était tout à fait d'accord pour assuré la sécurité de ladite jeune, tout en ayant pas saisi au départ qu'il fallait rester ici, eh bien, il parcourrait le pays un peu plus tard. Revoir le Mur était tentant par exemple, le gravir un peu moins, quoique, qui le reconnaîtrait au bout du temps d'années ? Il avait dû changer depuis le temps, non. Le froid, la neige, la bataille pour la survie, avaient tendance à marquer le visage ainsi que le corps.

Quoi qu'il en soit, le guerrier s'approcha de la jeune femme, se plantant devant elle, essayant de paraître le moins menaçant possible. Ce n'était guère évident, comment ne pas paraître le pire des sauvages face à une gamine ayant vécu une agression ? Du moins, le supposait-il, sinon pourquoi l'abandonner de l'autre côté du Mur, quand on est un frère de la garde ? Parfois, l'homme avait honte de ses anciens frères, pourtant était-il mieux ? ... Avec ses propres peaux de bêtes, ses cheveux et sa barbe noire, hirsute, il ne devait pas paraître avenant, voire même effrayant. Ne sachant trop quoi faire, l'ancien corbeau revint vers le feu, puis coupa un morceau de viande bien cuit pour revenir ensuite vers la jeune femme du sud, lui tendant le morceau de viande encore chaud tout en s'accroupissant. Finalement, il grommela d'une voix étonnamment douce :

« Ne vais pas te faire du mal tu sais et tu seras mieux au coin du feu ou dans la cabane, reste pas dans la neige comme ça, tu vas finir par tomber malade ! Je n'ai pas grand-chose ici pour te soigner si tu prends trop froid … Enfin si, j'ai de l'hydromel. »

Le sauvageon avait été un peu brusque dans sa façon de parler, elle n'irait pas jusqu'à s'enfuir n'est ce pas, dans la forêt, qui était certainement pas l'endroit le plus accueillant du Nord ; la forêt était assez vaste pour s'y perdre, ne jamais en sortir, finir dévorer par un fauve ou pire encore. En attendant, il reporta son attention sur l'autre femme, lui proposant de prendre son cheval, pour être plus rapide, après tout l'animal était encore frais, encore capable de parcourir des lieux et des lieux, une bonne bête vraiment. Même si le canasson aurait peut-être eu son utilité à un moment donné, comme s'enfuir si les Autres survenaient, la fille du sud avait elle déjà été confronter à ces monstres ? Il y pensait trop souvent aussi, trop, autant de ne pas les attirer par la pensée, cela était-il possible ? Superstition idiote ! Se présenter serait plus intelligent, que de s'imaginer des choses tout à fait stupide :

« Moi c'est Lachan et toi ? »

Vraiment, il espérait qu'elle ne reste pas tant stresser durant leur petit séjour, sinon celui-ci risquait fort d'être désagréable. Laissant à la jeune femme de répondre, si elle le voulait ou non, le petit homme se releva, faisant craquer ses genoux au passage, Azahel partirait elle tout de suite ? Le mieux était de ne pas tarder, c'était évident que la rouquine devait passer le moins de temps possible au nord du Mur, seule les personnes dures pouvaient survivent ici. Se retournant de nouveau vers la sauvageonne, il s'exclama qu'elle pouvait manger si elle le désirait, du lièvre il y en avait assez pour eux trois. Dans le ciel, comme porteur d'espoir, un faible rayon de soleil perça un court instant les nuages gris métallique, faisant alors paraître la forêt hantée moins glauque, plus comme une forêt normale. Lachlan leva les yeux alors, profitant de la lumière soudaine avant que celle-ci ne disparaisse aussi vite qu'elle était venue, le temps était étrange parfois ...
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime19.09.13 2:57


Heureusement pour son petit cœur fragile, Azahel avait dit à Hermine qu’elle allait la laisser au bon soin d’un homme, un sauvageon, duquel elle ne risquait rien avait-elle-même précisé, même si pour Hermine la question ne se posait pas vraiment. De toute façon si son amie la laissait ici c’ »était qu’elle ne craignait rien non ? Et puis que craindre qu’elle n’ait déjà maintes et maintes fois vécue ? Alors la rouquine était plus ou moins préparée à se retrouver nez-à-nez avec un personnage un peu effrayant pour elle. Et aussi à se retrouver seule avec lui. Au fond, le fait que la jeune représentante du peuple libre l’ai sauvée et ne l’ai ni mangée ni vendue, ni frappée  l’avait déjà beaucoup rassurée. Bien au contraire, elle s’était plutôt montrée gentille et patiente, alors ce qu’on disait sur eux dans le sud devait être faux, après tout ça n’était pas la première fois que l’orpheline de la Ruffurque constatait que les histoires, hé bien… n’était souvent que des histoires.

Les Sept ainsi que les Anciens Dieux savent à quel point il l’était effectivement, effrayant, hirsute, mais elle ne sursauta que parce qu’elle venait d’avoir la peur de sa vie, ou pas loin. Elle n’eut pas le temps de se remettre et de lui sourire qu’il repartit, elle se releva doucement essayant de mettre de l’ordre dans las fourrures et d’en faire tomber la neige pour pouvoir marcher. Il revint rapidement avec un morceau de viande, et cette fois Hermine put lui sourire de toutes ses jolies dents blanches de jeune fille. Elle prit le morceau de viande, un peu à manger, et surtout quelque chose de chaud lui ferait le plus grand bien.

« Merci. » Dit-elle simplement de sa voix douce avant de remarquer qu’il avait la main brûlée. Elle leva les yeux de sa blessure avec le cœur désolé et des yeux pleins de compassion. « T’as mal ? Je vais te soigner. »

Avec un nouveau sourire, elle leva le morceau de viande et l’engouffra dans sa bouche tout en marchant d’un pas prudent dans la couche épaisse de neige pour sortir de sa congère. En voyant le loup à moitié dépecé, elle s’arrêta de mâcher et détourna les yeux. Son estomac s’était soulevé à la vue de tout ce sang, elle n’avait plus faim. Elle versa une larme pour la mort de loup avant de se reprendre tant bien que mal, séchant ses yeux du revers de la fourrure d’ours qui puait le feu, l’humidité et l’animal.

Pendant ce temps, Azhael regardait le cheval avec un air circonspect, de ce coté-ci, les montures étaient rares, et elle ne savait pas monter. Par contre, elle pensait que ça ferait un sacré barbecue. Chassant cette idée de son esprit grâce au fumet des lièvres et à la promesse de ragoût du loup qu’elle avait abandonné le temps de manger un peu, elle fit non de la tête.

« Moi, Hermine… Lachlan… » Elle sourit après avoir répété son prénom autant pour le retenir que parce qu’elle le trouvait étrange, même après l’avoir répété une bonne douzaine de fois depuis qu’Azahel lui avait dit pour la première fois la veille. « Lachlan, tu d’vrais met’ ta main dans la neige pour le chaud. » Elle continua à marcher jusqu’au cheval pour le caresser et, le voyant lutter pour gratter la neige, elle gratta un peu avec son pied pour l’aider. Dans le rayon de soleil ses cheveux flamboyèrent un instant avant qu’un nuage ne gâche le feu de ses cheveux. Elle se retourna alors vers ses hôtes et, n’osant trop s’approcher du feu et du loup, elle resta collée à l’équidé pour se réchauffer quelques instants avant d’aller dans la cabane chercher de quoi le soigner.

Ainsi, au bout de quelques minutes, elle entra dans la bâtisse qui ressemblait assez à la maison dans laquelle elle avait grandit, en tout cas de l’extérieur. Mais à l’intérieur c’était une tout autre histoire, pas de cuisine, aucun des ustensiles qu’elle s’était apprêtée à trouver, il n’y avait pas grande chose. Elle resta bouchée pendant de nombreuses minutes sur le seuil n’osant pas fouiller ni entrer plus avant. Elle prenait toute la mesure de la différence de vie au Sud et au Nord du Mur.
Elle finit par sortir, toute penaude de n’avoir pas trouvé de qui soigner le sauvageon, et, luttant contre son dégoût, elle s’approcha du feu. Pour être plus près des autres, parce qu’elle avait froid, parce que c’était rassurant d’être avec d’autres êtres humains et parce qu’elle avait envie de leur parler. Elle s’accroupi à côté du l’ancien corbeau et approcha ses mains du feu en lui souriant.

« Lachlan… C’est quoi Hyrdomel ? » Hermine ne buvait pas, enfin si, mais uniquement quand on lui donnait à boire, et généralement elle ignorait tout de la nature de ce qu’elle absorbait, à moins que ça ne soit que de l’eau. L’hydromel avait donc beau être rependue dans le Nord et un peu le Conflans et le Val, elle ne connaissait pas ce mot. Et quand à comprendre quelque chose à la vie d’ici, autant commencer par le début non ?



Dernière édition par Hermine le 18.11.13 7:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime24.09.13 0:32

Elle c'était inquiété pour sa main, Lachlan avait trouvé cela très gentil même si au final, cela ne servait pas à grand-chose, sa main était brûlée mais c'était supportable. Il n'avait protesté cependant, lorsqu'elle entra dans sa cabane, sachant parfaitement qu'elle ne trouverait rien d'intéressant à l'intérieur, n'ayant pratiquement aucune affaire personnelle, à part ses armes bien entendu. La vie au Nord du Mur étant tellement dure, les sauvageons n'étaient pas du genre à accumuler énormément de richesses, des vêtements, des armes, de quoi chassé, de l'alcool pour se réchauffer, parfois quelques animaux, rien d'autre. Ceux où celles qui soignaient en général se trouvaient être des sorciers ou sorcières, vivant dans la forêt généralement, connaissant la plupart des herbes médicinales poussant sous les arbres de la forêt hantée, ce qui n'était pas le cas de l'ancien corbeau.

Même après toutes ses années à vivre dans ces terres glacées, le petit homme n'avait jamais eu la décence d'esprit d'apprendre correctement les plantes susceptibles de l'aider, ayant toujours eu tendance à se soigner avec l'alcool, en cautérisant ses plaies (ce qui ne serait d'une grande aide pour des brûlures). Peu importe, ce n'était guère important, au final, il n'avait qu'à serrer un peut les dents. De plus, la jeune femme venait de lui poser une question, ce qui l'étonna légèrement elle ne connaissait pas l'hydromel ? Quoique, sur l'île aux Ours et au Mur, il ait surtout bu de la bière …

« L'hydromel c'est de l'alcool, c'pas mauvais, plutôt pas mal en fait, tu veux goûter ? »

En fait, Lachlan n'attendit pas que la jeune femme réponde, allant directement fourrager dans sa cabane, ce qui ne prit guère de temps avant qu'il ne revienne avec l'hydromel en question. Il en bue une bonne gorgée puis tendit la bouteille à Hermine (ou plutôt la lui plaqua contre le torse, tout en grommelant de sa voix étonnamment douce qu'elle pouvait boire ce qu'elle voulait). Le sauvageon ne voulait pas paraître trop rustre, or, c'était dans sa nature et il n'arrivait pas à faire autrement et cela faisait si longtemps qu'il n'avait côtoyé de jeunes femmes du sud, les dernières en dates ayant été les prostituées de l'île aux Ours.

De ce fait, le petit homme sourit à Hermine, d'un sourire gâché par ses dents en très mauvais état, mais un sourire sincère qui fit plisser les rides aux coins de ses yeux. Il se demanda alors d’où elle pouvait bien venir, ce qu'elle faisait avant d’atterrir ici, si elle avait de la famille. Toutefois, il n'était pas du genre à harceler les gens de questions, préférant se contenter de dire :

« Alors, d’où est ce que tu viens ? Loin du Mur ? »

En tout cas elle était moins effrayée ce qui était déjà une bonne chose et sa compatriote ne désirait pas le cheval, ce qui au fond ne le désappointait pas vraiment. Une monture restait un atout à ne pas négliger. Quoi qu'il en soit, jugeant que la viande était fin prête et désirait au moins régaler Azhael de bonnes chaires avant qu'elle ne parte, il retira les lièvres du feu (ceux-ci passer autour d'un bout de bois). En prenant un entier pour lui-même, fit comprendre aux femmes que les deux autres étaient pour elles, autant bien se nourrir quand on se trouve à l’extrême Nord. Il mordit dans la viande avec enthousiasme, appréciant la chaleur, le goût, appréciant la consistance, se rendant compte qu'il avait très faim.

Avant d'arriver au camp de Mance Rayder, le guerrier n'avait toujours eu l'occasion de manger à sa faim, ce qui lui avait rappelé son enfance, l'ayant rendu assez résistant de coté là en fin de compte. Tout autour d'eux la forêt était calme à par les quelques cris d'animaux, assez lointains pour ne pas être des dangers potentiels, soulignant juste leur présence. Son lièvre, fut rapidement dévoré, et Lachlan sentit qu'il avait déjà moins faim, même si en manger un deuxième n'aurait pas été de refus, à moins de faire cuire le loup maintenant. Efflanquer, l'animal restait malgré tout une source de nourriture assez importante, il devait bien avouer que la présence d'esprit d'Azhael de le tuer avait été assez bénéfique ...
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime13.10.13 2:41


Hermine était une enfant au fond, elle n’avait jamais touché à l’alcool parce que personne ne lui en avait jamais proposé et qu’elle était bien trop pauvre pour en acheter. L’eau était bien plus simple à trouver, dans les rivières, dans les abreuvoirs, dans les flaques, il y en avait toujours assez pour se désaltérer, surtout dans le Conflans. Et à Port-Real, au pire il y avait la Néra, même si elle avait mauvais gout. Oh, elle avait déjà but quelques gorgées de bière ou de vin, généralement offertes par des hommes pour l’amadouer. Elle connaissait le nom de ces deux boissons, mais n’avait qu’une idée très floue de la notion d’alcool, quand aux autres choses un peu plus rares ou n’étant fabriquées que dans les régions septentrionales, elle ne les connaissait pas.

N’ayant rien trouvé d’assez propre pour nettoyer et bander sa main, Hermine abandonna l’idée de le soigner. Elle n’était pas Septa, encore moins Mestre, ni même rebouteuse, sorcière ou herboriste, mais elle connaissait tout de même les principales soins à apporter en cas de blessure. En plus, les brûlures ça la connaissait, lorsqu’elle était lavandière ou cuisinière, elle s’était brûlée un millier de fois avec de l’eau ou de l’huile bouillante, avec les casseroles, les plats. Elle avait l’habitude de ce genre de blessure et sa gentillesse faisait le reste. Mais comment soigner quelqu’un quand on risquait de l’empoisonner et de provoquer une gangrène plus que de l’aider ?

Résultat elle se sentait plus que jamais inutile et jetait parfois des regards à cette main pour laquelle elle ne pouvait strictement rien faire ce qui la peinait beaucoup. Lachlan était gentil avec elle et elle ne pouvait rien faire, et Azahel aussi avait été gentille et au lieu de l’aider, elle l’avait au contraire empêchée d’avancer plus vite dans la neige. Elle en eut la confirmation quand le sauvageon lui expliqua avec patience ce qu’était l’hydromel, alla en chercher, en but un peu et lui donna la bouteille. Evidemment sa façon de la lui mettre entre les mains fit tomber la rouquine le cul dans la neige elle qui était jusqu’ici accroupie, mais elle ne s’en offusqua pas. Au contraire, elle s’excusa parce qu’elle avait faillit faire tomber la bouteille ce qui avait fait gicler quelques gouttes sur la neige.

« Désolée. Merci. Alcool ? »

Elle hésita un instant en regardant l’ancien corbeau pour être certaine qu’il était toujours d’accord pour qu’elle boive, il lui sourit et elle prit ça pour un oui. Elle lui sourit à son tour, de toutes ses dents parfaites et blanches que les années n’avaient pas encore eut le temps de gâter. Le fait est que le sauvageon n’était pas le premier homme aux dents en mauvais état qu’elle croisait et elle avait l’habitude, elle avait même vu bien pire. Elle avala alors une grande gorgée. Elle avait soif, mais au lieu de la désaltérer, cela lui brûla la gorge. Le gout n’était cependant pas mauvais, très sucré et l’instant d’après, elle eut bien plus chaud partout, ce qui était d’autant plus plaisant qu’il faisait très froid. Elle ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois bruyamment avant de conclure :

« C’est bon. »

Elle reprit une grande gorgée pour avoir encore plus chaud et tendit la bouteille à Lachlan parce que la tête commençait à lui tourner. Elle fixa alors le feu un long moment jusqu’à ce qu’elle entende de nouveau la voix de Lachlan qui lui demandait d’où elle venait. Elle tourna alors la tête vers lui, l’œil un peu vitreux et répondit.

« Oui loin… enfin je crois. C’est le Mur qui est loin… Il était toujours très loin, mais j’en entendais parler de temps en temps. J’viens d’la Ruffurque au Conflans. Et toi ? Tu viens de loin du Mur ? On est loin du Mur ici ? »

La rouquine n’avait aucune notion de la distance parcourue, et à vrai dire pas plus de la géographie en générale et encore moins de celle de l’Au Delà du Mur. Tout ce qu’elle savait, c’est le nom du fleuve sur lequel elle avait été trouvée parce qu’on la surnommait parfois ainsi quand elle était petite. Et aussi le nom et certains coins des régions qu’elle avait traversées. Il y avait fort à parier qu’elle ne connaîtrait pas l’endroit d’où venait Lachlan, mais qu’importe, elle n’y pensait pas, n’ayant pas même honte de son ignorance.

Azahel lui tendit un des deux autres lièvres que le Sauvageon leur proposait à présent. Hermine le prit, il était bien rôti et très chaud, elle se brûla la langue et les lèvres en croquant dedans avec appétit. Mais elle avait grand besoin de manger, et chaud était mieux, car cela la réchauffait encore plus que l’hydro… l’hydromel, se souvint-elle. Donc même si elle devait à chaque bouchée rester la bouche ouverte à souffler la fumée pendant quelques instants, elle mangeait goulûment et sans cérémonie. L’autre sauvageonne aussi d’ailleurs. Mais à l’inverse de son amie, un lièvre entier, même maigrichon était trop pour Hermine, alors elle proposa le reste à ses hôtes, mais Azahel n’avait pas encore terminé le sien et refusa d’un geste de la main.

Après le repas, la sauvageonne se leva, essuya sa bouche d’un revers de manche. Elle rassembla ses affaires, prit quelques morceaux de choix du loup et laissa le reste pour les autres.

« Bon, j’y vais, je fais le plus vite possible, je laisse certaines de mes affaires ici pour ne pas me ralentir. Lachlan, merci d’accepter de t’occuper d’elle, on se retrouve ici dans quelques jours. »

Elle devait repartir pour aller chercher de l'aide de manière à faire repasser le Mur à Hermine, ignorant pour sa part l'existence de la Porte Noire qui gardait le passage secret souterrain de Fort Nox. Le Corbeau aussi l'ignorait ? Il pouvait ne l'avoir jamais su ou l'avoir oublié, mais en tout cas, il ne faudrait bientôt plus compter sur la sauvageonne pour aider Hermine à retourner au Sud. Car ce qu’Azahel ignorait, c’est qu’elle ne reviendrait en réalité jamais, victime des Marcheurs Blancs pendant la nuit qui suivit son départ…

« Au revoir Azahel, merci et fait attention à toi. » Répondit la jeune fille avec un signe de la main enthousiaste.

Le vent s'était levé, soulevant la neige fraîche, le ciel s'assombrissait de nuages menaçants.



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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime27.10.13 1:49

Finalement, le repas fut tranquille, les lièvres sans réels goûts particuliers mais réchauffant le corps, l'hydromel arrosant joyeusement la viande. La jeune Hermine lui avait demandé d’où il venait à son tour, après avoir répondu à sa propre question, ne faisant pas de secret quant à ses origines non sauvageonne, le petit homme avait alors répondu être né à l'île aux Ours puis être arrivé au-delà du Mur des années plus tard. Non, ce n'était pas un secret qu'il soit un ancien corbeau, bien qu'il n'en fasse pas non plus une fierté, cela faisait tout simplement partie de sa personne, de ce qu'il était, il aurait pu être autre chose, quelqu'un d'autre, un véritable sauvageon par exemple (quoique, cela ne voulant rien dire au demeurant, le sang des premiers hommes coulant autant dans ses veines que dans celles d'Azhael) ; quoi qu'il en soit, le repas fut vite terminé.

La viande restante, l'homme décida de la garder comme provision, pour lui et sa protégée, cela n'allait pas être de la rigolade que de rester dans cette petite cabane isolée, non, pas au Nord du Mur en tout cas. Une fois seul, vraiment seul, suite au départ de la femme du peuple libre, Lachlan invita la jeune femme du sud à entrer dans ladite cabane, autant s'abriter rapidement, avant que la tempête de neige ne leur tombe au coin du nez. Le cheval fut également invité à entrer, le guerrier n'ayant pas cœur à laisser la pauvre bête affronter le froid mordant, de plus la présence d'un animal apportait toujours de la chaleur, avec un bon feu aussi. Le feu d'ailleurs, ne fut pas difficile à faire partir et très vite, l'unique pièce de l’abri se trouva baigner dans une douce lumière réconfortante, ce qui réconfortait le petit homme également, fut son épée à ses côtés de même que les poignards cacher dans ses vêtements, il espérait ardemment que toutes ses armes n'auraient pas à servir.

Il n'était pas une mauviette ou un homme lâche bon sang, cependant, la perspective de devoir se battre seul contre les autres ou les marcheurs blancs n'étaient pas réjouissants, c'est ainsi qu'il pria en silence les Anciens dieux, espérant que ceux-ci l'entendent, pria pour leur protection pria pour qu'ils lui procurent la force de se battre, si besoin s'en fallait. De longues minutes passèrent, où l'ancien frère noir fixa les flammes, perdu dans ses pensées, sans parler, juste, fixant les flammes d'un air pensif, un sillon se creusant entre ses deux yeux … Fort heureusement, cela ne dura que quelques minutes justement, reportant son attention sur Hermine, il déclara :

« Si tu veux dormir, vas-y, enroules-toi dans les fourrures, je vais monter la garde, personne ne passera cette porte ! »

À nouveau un sourire, car, il le pensait vraiment tout compte fait, personne ne passerait cette porte, du-il veiller toute la nuit, Lachlan n'étant pas homme à prendre ce genre de chose à la légère (pas comme d'autre chose, n'est ce pas). Dehors, l'atmosphère s'était assombrie, la nuit n'allant pas tarder à tomber (ayant tendance à venir tôt dans cette partie du monde), la neige ce faisant de plus en plus dru. Alors, cela le fit songer aux contrés vertes, aux grands espaces d'au-delà du Mur, ou les nuits ne signifiaient pas forcément la mort, ou les morts ne se relevaient pas pour attaquer, où les gens ne croyaient certainement plus à toutes ces histoires, Lachlan lui-même n'y croyait avant de venir vivre dans ces lieux perdus. Hermine croyait elle aux autres et aux marcheurs blancs ? (une telle obsession pour lui), peut-être, toutefois, ce n'était ni le moment, ni l'endroit, pour le lui demander, autant ne pas trop l'inquiéter. Au lieu de ça, il demanda d'une voix douce :

« Eh bien, que faisais-tu au-delà du Mur ? »

C'était par intérêt réel pour la jeune femme qu'il demandait ça, autant que pour s'occuper l'esprit. Dehors, un loup hurla, puis un autre, puis d'autres cris de bêtes fauves, plus menaçant encore que ceux entendus plus tôt, ce qui énerva quelque peut le cheval, qui leva la tête et fixa son regard brun vers la porte, comme s'il pouvait voir quelque chose que Lachlan ne pouvait discerner. Rien, non, rien ne passerait cette porte, avec de la chance, avec de malchance quelque chose passerait, ils auraient plus qu'à sauter sur le cheval et foncer dans la nuit … Afin de se redonner du cœur au ventre, le petit homme s'envoya une bonne gorgée d'hydromel, en proposant à Hermine au passage, peut-être qu'elle aussi ressentait le besoin d'un liquide brûlant coulant dans sa gorge !
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime28.10.13 3:20


Hermine avait vu bon nombre de corbeaux lors de la fête de Winterfell, ils y étaient invités, pourquoi, elle l’ignorait, mais cela ne lui avait pas parut plus étrange qu’autre chose, et de toute façon elle s’en fichait. Elle se contentait de danser et de chanter pour les autres, elle n’avait aucune idée de ce qui pouvait se jouer dans le bureau de Winterfell à l’instant où le spectacle battait son plein. Elle en avait vu beaucoup, et beaucoup l’avaient vue, mais sans vraiment les remarquer, et eux même avaient probablement fait plus attention à ses acrobaties qu’à son visage. Mais elle en avait aussi croisé deux, de bien plus près. Le premier était Jon Snow, un homme bon qui l’avait sauvée des griffes du garde d’un autre homme, très méchant, dont elle ne se souvenait que le terrifiant surnom : l’écorcheur. Il voulait lui faire du mal, ça elle le savait, quoi, elle l’ignorait et franchement, elle en était heureuse, elle ne voulait surtout pas savoir. Heureusement que le jeune homme, si beau, un peu effrayant tout de même avec sa grande épée, mais gentil, ait mit fin à tout cela avant même que cela ne commence.
Mais l’autre, l’autre corbeau, frère juré ou quelque soit le nom qu’on pouvait leur donner, lui il lui avait fait du mal… Alors c’était comme pour tout ? Oui finalement elle en revenait toujours à cette même pensée, il y a du bon et du mauvais partout, chez les nobles et chez les roturiers, chez les chevaliers ou les reitres, dans la Garde de Nuit et dans le Guet de Port-Real. Il y a des monstres et des humains partout, même dans une même personne parfois, car les êtres humains peuvent parfois se comporter de manière cruelle et parfois de manière aimable. La conclusion de la douce orpheline c’était que, sachant cela, soit on se méfiait de tout le monde et alors on vivait une vie bien triste sans les autres, soit on ne se méfiait de personne, et alors, si on tombait sur un monstre, on se laissait faire pour survivre. Car finalement, n’était-ce pas tout simplement ça qui comptait le plus : vivre ? Vivre des aventures, tristes ou heureuses, belles ou terribles…

La rouquine n’avait jamais entendu parler des Autres. Les femmes qui l’avaient élevée préféraient lui raconter de belles histoires d’amour plutôt que des histoires d’horreur ou même de guerre, qui pourtant les avait marquées dans leurs chaires et leurs regards. D’ailleurs, il n’était même pas certain qu’elles connaissent leur existence et encore moins qu’elles la prennent au sérieux. L’horreur de la vie, elle l’avait apprise au fur et à mesure qu’elle grandissait, au fil de ses voyages et de ses fuites, l’inhumanité des hommes, la cruauté, la méchanceté, rien ne l’avait préparé à cela. Mais l’horreur absolue, les Morts Vivants, elle ne connaissait pas, et ne pouvait pas même l’imaginer, ignorante des dangers d’Au delà du Mur à part le froid et les sauvageons contre lesquels la Garde de Nuit se battait.

« Merci, oui, je suis fatiguée. »

Hermine était exténuée en réalité, physiquement, la marche forcée dans la neige l’avait éreintée et son corps était tout endolori, ses lèvres gercées par le blizzard, ses yeux rougis par le froid, ses cheveux en bataille. Mais, même si le froid et la marche avaient fait leur œuvre, elle n’était pas épuisée uniquement pour ça, les deux semaines passées avec le frère juré de la Garde de Nuit y étaient aussi pour beaucoup. Elle n’avait plus rien de la jolie jeune fille qui dansait dans la Grande Salle de Winterfell, elle avait des bleus et des griffures sur le corps, même si toutes ses blessures s’estompaient peu à peu, tout comme les plaies de son esprit. Heureusement, les soins d’Azahel l’avait sauvée, car quand il l’avait jetée de l’autre coté du Mur, elle était aussi dénutrie et déshydratée et manquait de sommeil. Très affaiblie si la sauvageonne ne l’avait pas retrouvée rapidement, elle serait morte dans la neige, à quelques kilomètres du Mur. Mais elle avait finalement survécu, alors la vie continuait. Et la fille de l’eau ne s’encombrait que rarement de réflexions sur l’utilité de dissimuler certains épisodes de sa vie, elle raconta donc le tout à Lachlan.

« C’est un corbeau qui m’a enlevée à Winterfell où je dansais pour une fête. Il m’a emmenée au Mur, il m’a enfermée dans un cachot, attachée et bâillonnée, et il m’a violée, tous les jours, plusieurs fois. Il ne me donnait presque rien à manger et à boire, je ne sais pas exactement combien de temps ça a duré, je ne voyais pas la lumière du jour de là où j’étais. Et un jour il m’a assommée et quand je me suis réveillée j’étais de l’autre côté, dans la tente d’Azahel. »

Mais ça, c’était la version courte, car ces souvenirs à elle, étaient bien plus précis et douloureux. Et pourtant, elle ne pleura pas en racontant cela, probablement car ça n’était pas la première fois qu’elle se faisait violée et qu’elle en avait pris l’habitude. Ça, ça n’était rien, c’était surtout le manque de nourriture, les coups et la violence inutile dont il faisait preuve à son égard qui lui avaient pesés, déjà qu’elle n’était pas bien grosse. Et aussi une forme de désespoir apparue après plusieurs jours, quand elle s’était rendue compte qu’il ne la laisserait jamais partir, que sa troupe avait du repartir pour le sud et qu’elle ne les verrait plus jamais. Elle avait cru qu’elle allait mourir dans ce cachot, mais non, elle avait survécu, alors elle était heureuse, même si maintenant elle était un peu perdue dans cette région trop froide et bien trop dure pour elle.

La rouquine prit la bouteille, but une nouvelle gorgée et la rendit à son propriétaire, c'était bon et sucré, cela réchauffait le corps et le cœur, il ne lui en fallait pas plus et si elle s'était écouté elle aurait tout bu. Elle s’enroula dans les fourrures près du feu et s’allongea en boule non loin de Lachlan. Il faisait bon, meilleur de dehors en tout cas, les bruits du cheval et la voix de Lachlan la rassurait, ses yeux se fermèrent peu à peu et elle s’endormi avec un léger sourire. Elle n’était pas si mal ici finalement…



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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime03.11.13 22:52

Le récit de la jeune femme ne l'avait guère étonné, même pas choquer, oh non, Lachlan était trop bien au courant de la brutalité des hommes. Lui-même pourrait fort bien profiter de la jeune femme, après tout ils étaient seuls dans sa cabane, elle était plus petite que lui, plus fragile, alors qu'est ce qui le retenait ? Peut-être le fait qu'on lui avait confié, qu'on lui avait fait confiance et que tout simplement, il n'était pas homme à forcer une femme, ou était le plaisir si la femme n'était pas heureuse et inventive . De ce fait, le petit homme n'avait pas dans l'idée de brutaliser la fille du sud, au contraire même, s'approchant tout doucement afin de par faire de bruit, il s’arrangea pour que les fourures la couvrent bien, autant qu'elle n'attrape pas froid n'est ce pas. Cela fait, Lachlan revint s'installer devant la porte, assis, avalant une gorgée d'hydromel, le sauvageon se prépara psychologiquement et physiquement à passer une vraie nuit blanche, comme il les aime.

Pour le moment, tout était incroyablement calme, trop calme, même les cris d'animaux c'étaient estomper, le guerrier détestait cela. Eh bien, une forêt était faite pour grouiller de vie non . Même une forêt hantée. Ce n'était pas normal, que faire alors, sortir faire une reconnaissance, en laissant Hermine seul . Non, ce n'était pas une bonne idée non plus, si quelques monstres s'avisaient à l'attaquer, elle serait sans défense. L'absence de la sauvageonne se fit alors vraiment ressentir, avec elle dans les parages, les choses auraient été plus simples, seulement, le deal avait été fait de cette manière et pas autrement. L'ancien corbeau se demanda alors comment elle allait, si elle était encore vivante (avec de la chance), quand reviendrait elle ? Aucun moyen de savoir tout cela, si seulement le peuple libre n'avait dressé des corbeaux …

Un craquement se fit enfin entendre, au bout de deux heures de calme absolu, le cœur du petit homme se mit alors à battre très fort. Le cheval aussi, avait entendu le bruit, sa tête relever, méfiant, fixant la porte d'un air fou. Lentement, tranquillement, ne voulant en aucun cas réveiller Hermine et lui causer de la panique, Lachlan se releva puis sorti de la cabane en toute discrétion. Somme toute, ce n'était peut-être qu'un craquement innocent, rien qu'une bête passant par là, néanmoins, l'homme avait l'habitude de ses terres enneigées désormais et savait, que l'imprudence pouvait très bien conduire à la mort. Ne pas se méfier, était donc une imprudence, c'est ainsi qu'il se dirigea à pas de loup vers la forêt, ce qu'il pensa être la source du bruit, qu'allait-il apercevoir ? Tout était possible, animal (ce qui serait le mieux), un autre sauvageon (pourquoi pas, si celui-ci était amical), des frères de la garde de nuit (alors il serait obligé de les combattre, même s'il n'aimait pas ça) ou les pires de tous : les Autres en compagnie de Marcheurs blancs !

Tous les sens aux aguets, son épée en main prête à frapper, le petit homme continua d'avancer, lorsqu'il entendit un autre craquement. Clairement, quelque chose se trouvait là, en face, dans la forêt, au moins ce n'était pas vers la cabane, peut-être aurait il du laisser un poignard à la porter d'Hermine . Désormais il était trop tard et il ne reculerait en aucun cas, incapable de rester tranquille jusqu'à ce qu'il découvre ce qui se tramait aux pieds des conifères. Sa vision lui jouait elle des tours ? Lachlan crut voir une forme entre les arbres, humaine ou non, ce n'était pas facile de le savoir. N'y pouvant plus, le guerrier finit par hurler :

« QUI VA LA ? LE PREMIER QUI PASSE JE LUI PASSE MA LAME DANS LES TRIPES ! »

Évidemment, contre un monstre mort cette menace barbare ne ferait aucun effet, or, cela eut au moins le mérite de redonner du corps au ventre au sauvageon. Quoi qu'il arrive, cela se verrait transpercer d'une lame et même si ce n'était pas la meilleure des épées, c'était toujours mieux que rien. Perdu quelque part sur sa personne, sa pointe couleur charbon, Lachlan ne savait toujours ce que c'était exactement, mais peut-être cela pourrait s'avérer utile. La forme, bougea de nouveau, ce n'était pas évident à voir dans l'obscurité, mais ça s'approchait, lentement ....
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime04.11.13 3:29


Hermine dormait maintenant du sommeil du juste. Elle n’avait pas peur de Lachlan, elle ne craignait pas qu’il abuse d’elle, ainsi endormie, cela ne lui était même pas venu à l’idée en fait, étrangement, elle n’y pensait pas, jamais, même après tout ce qu’elle avait subi. Elle abordait chaque nouvelle relation comme si le passé n’existait pas, comme si elle était incapable d’apprendre de ses erreurs. En réalité, elle était incapable de ne pas faire confiance, de rester sur ses gardes ou d’imaginer le pire, incapable de reconnaître la cruauté des hommes et l’injustice de ce monde. Evidemment il aurait pu faire tout ce qu’il voulait d’elle, frêle enfant qui était incapable de faire le moindre mal, même à ceux qui lui en faisaient. Elle le trouvait gentil, et l’alcool aidant, elle lui aurait donné tout ce qu’il voulait s’il avait demandé ou simplement montré la voie. Pas qu’elle soit spécialement attirée par lui, mais il était rare qu’on la traite avec autant d’attentions, alors elle n’aurait pas dit non. Cela dit, elle ne disait jamais non, mais pas oui non plus, elle se laissait faire, rien de plus. Sauf avec Gendry, seul homme qu’elle ait véritablement aimé. Mais elle était exténuée de ce long voyage et des privations subies auparavant. Dormir était probablement ce qu’elle pouvait faire de mieux.
Quand il remonta les fourrures sur ses épaules, elle se tortilla en gémissant avant de s’enrouler dedans tout en changeant de coté.

A quelques milles de là, la tempête s’étaient à nouveau levé, la neige tournoyait dans l’air envahit d’un épais brouillard, un froid plus glacial encore que celui d’Au Delà du Mur régnait. La nuit était tombée et Azahel avait marché le plus longtemps possible, mais elle avait fini par monter sa tente pour la nuit. Un feu et un peu de loup, plus tard, elle s’était assoupie par inadvertance. Un marcheur blanc qui rejoignait l’armée des spectres l’avait trouvée et l’avait tuée, la transformant en Mort Vivante. Tous deux faisaient maintenant route vers la cabane.
Ils y arrivèrent, avec le froid glacial et la neige, quelques heures plus tard. Et si le Marcheur Blanc était parfaitement silencieux et discret, ça n’était pas le cas du Spectre de la sauvageonne. Elle fit craquer une brindille, puis une autre, alors que toute vie avait déserté les alentours où pesait un silence de mort.

Voila ce qui les avait attirés ici, les trois êtres à sang chaud qui y résidaient. Un cheval qui renâclait, terrifié, un sauvageon qui se méfiait, tout aussi terrifié certainement et une rouquine qui dormait, confiante. Ils haïssaient ces êtres, ils voulaient leur mort. Mais cette fois, ça ne serait peut-être pas si facile, car l’un d’eux comptait bien se défendre. Il était sorti, il avait entendu, et il hurlait désormais. Il hurlait car ses yeux ne voyaient pas dans la nuit noire. Le Marcheur Blanc attendait tapi dans l’ombre, mais Azahel se jeta sur sa proie, trop pressée de le tuer.

Pendant ce temps, Hermine, qui n’avait put ignorer la mise en garde de Lachlan s’était réveillée. Après avoir cru à un mauvais rêve, elle avait sentit le courant d’air dans son dos, et l’agitation de l’équidé. La porte était ouverte et le cheval ronflait de peur. Elle se redressa doucement encore enroulée dans les couvertures et cligna des yeux pendant quelques instants, encore à moitié endormie et les yeux piqués au vif par le froid et la lumière que le feu diffusait. Étrange que Lachlan soit parti, se dit elle d’abord, mais plus étrange encore l’attitude du hongre hirsute. Ayant un temps été palefrenier, elle connaissait bien le comportement de ses animaux, et au bout de quelques secondes, elle sut qu’il se passait quelque chose dehors, quelque chose de grave, dangereux. Un animal des plus dangereux, un prédateur était là, Elle se leva, d’abord pour calmer le cheval, puis elle s’inquiéta soudain pour Lachlan. Il était dehors tout seul ! Le pauvre ! Avec cette bête sauvage qui rodait...

L’orpheline n’avait jamais été très courageuse, mais elle était par contre infiniment humaine et reconnaissante. Elle prit donc dans le foyer une branche enflammée à une seule extrémité et sortit sur le seuil de la cabane. Elle perçut alors, un peu plus loin des mouvements et des bruits de lutte. Que pouvait-elle faire, elle ne savait pas se battre, comment l’aider ? Paniquée elle appela bêtement à travers les ténèbres à peine percées par la lueur de la torche improvisée.

« Lachlan ?! Lachlan ! C’est toi ? »



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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime11.11.13 17:20

Pourquoi les choses n'étaient jamais simple au-delà du Mur ? Pourquoi fallait-il que se soit précisément ce qu'il redoutait le plus qui se jeta à sa gorge ? Pourquoi n'avait-il pas pensé à prendre une putain de bûche en feu aussi ? Son épée n'étant pas en fer mais en bronze, elle ne risquait en aucun cas de tuer l'Autre, mort vivante qui se trouvait être Azahel, cela serait déjà une bonne victoire s'il pouvait épargner cette vision à sa jeune protéger. Malheureusement, il l'entendit, entendit crier son nom tandis qu'il se défendait farouchement, donnant de grand coup d'épée dans la chair morte. Ce n'était pas si simple et déjà, l'homme était blessé en plusieurs endroits, le cuir bouilli n'étant pas la meilleure des protections (cependant au-delà du Mur, les guerriers étaient moins équipés que ceux du sud), le pire dans tout cela étant qu'un marcheur blanc se trouvait également présent. Le sauvageon aurait pu composer avec un Autre seul, après tout un bon feu et le spectre était vaincu, les monstres non humains étaient une tout autre histoire, rien ne semblait pouvoir les tuer.

Quoi qu'il en soit, il devait agir vite et bien, réussissant à repousser la morte vivante, le petit homme se précipita vers hermine, hurlant à plein poumon :

« PREND LE CHEVAL, VAS T'EN D'ICI ! »

Arriver à sa hauteur, il lui arracha la bûche enflammée des mains, la poussant vers la cabane (une chance, ou un miracle des Dieux que le hongre soit encore présent d'ailleurs), prêt à en découdre avec ce qui était anciennement la sauvageonne. Ou était le Marcheur blanc ? Ou se cachait-il ce monstre ? Pourquoi n'intervenait-il pas ? C'était angoissant, ajouter à ça les blessures qui le brûlaient de toute part, l'homme pouvait sentir le sang chaud couler à différents endroits de son corps, peut-être ne s'en sortirait-il pas. Or, il n'avait pas vraiment le temps de réfléchir à ce genre de choses, car, l'Autre revenait à la charge avec encore plus de hargne si possible. Lachlan espéra avec ferveur, tandis qu'il tendait à atteindre son ennemie avec les flammes, que la jeune femme du sud l'est écouté et soit parti. Certes, elle ne risquait pas de s'en sortir seul dans la forêt hantée, cependant, rester ici n'était pas non plus une solution, s'il mourrait alors …

Alors elle deviendrait à son tour un mort-vivant, en sa compagnie (un destin tout à fait odieux pour une jeune femme si agréable et pour lui tout aussi bien). Le Marcheur blanc en tout cas, fit enfin son apparition, comme les corbeaux que l'homme du peuple libre n'avait encore remarqué, que faisaient-ils ici ? Le monstre se dirigeait droit sur lui et Azhael (qui était une bonne combattante), d'un pas lent, comme s'il savait parfaitement qu'il était inutile de ce précipité. Le cœur au bord des lèvres, hurlant à la façon d'une bête sauvage, Lachlan finit par bourrer dans le tas, les flammes en avant, l'épée en avant, le goût du sang dans la bouche. Ce n'était pas réellement une technique de combat mais, cela eut le mérite de réussir plus ou moins, peut-être que la morte vivante n'avait pas prévu une telle réaction. Enfin elle prit feu, enfin elle fut vaincue, au prix de blessures assez douloureuses et surtout sérieuses, néanmoins, l'adrénaline faisant son effet, le petit homme ne ressentait encore que de léger picotement. Toutefois, le plus simple avait été fait, désormais le Marcheur blanc était pratiquement sur lui et le guerrier jurerait presque que celui-ci souriait.

Mais non, ces créatures ne souriaient jamais et les corbeaux perchés dans les arbres alentour, poussèrent des cris stridents à l'unisson. Son épée ne serait plus utile désormais, ses poignards non plus à vrai dire et la bûche, la bûche avait eu son heure de gloire désormais, alors pourquoi fouillait-il frénétiquement dans ses vêtements ? Il reculait tout en faisant cela, reculait d'un pas précipiter, de la sueur froide humidifiant son dos, son torse, son corps entier, la peur et une certaine envie de se jeter à la gorge du monstre en tête des émotions qu'il ressentait en cet instant. Sa main se referma soudainement sur un objet étrange dans ses habits au même moment où le premier coup du Marcheur blanc l’atteignit. C'était un coup de poing, pas d'épée, pourtant il en avait une, le monstre désirait sûrement jouer cruellement à ses dépens. Lachlan tomba donc à terre, s'effondrant sur le sol couvert de neige, celle-ci restant toujours moins glacer que le contact avec son terrible adversaire. Il porterait un deuxième coup, Lachlan en était conscient, très conscient et jamais il ne c'était senti aussi lucide qu'en cet instant. De ce fait, roula-t-il sur le sol neigeux puis se releva, après tout il était un guerrier ou une mauviette ?

Sa gueule était en sang, tout comme sa main renfermer sur la curieuse pointe de lance qu'il avait trouvée des jours auparavant, de quel métal était elle faite il n'en savait rien, serait elle utile face à son adversaire, ça il ne pouvait pas l'affirmer. Le mieux restait d'essayer n'est ce pas, d'ailleurs, il le saurait très tôt, le Marcheur Blanc, revenant à la charge ….
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Hermine




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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime12.11.13 4:15


Hermine prit peur en voyant le sauvageon approcher en courant. Elle recula d’un pas et, de surprise, tomba sur les fesses quand il lui prit la bûche enflammée des mains. Elle avait bien entendu ce qu’il venait de dire, mais le temps de reprendre ces esprits et de se rendre compte de ce qui se passait, elle avait aussi reconnu Azahel. Elle la trouvait différente, mais Lachlan semblait vouloir la tuer, ce qu’elle ne comprit absolument pas.

« Mais arrête ! Tu vas la blesser ! Vous allez vous faire mal, arrêtez ! C’est Azahel, Lachlan ! tu ne l’as pas reconnue ?! »

Evidemment, la rouquine, n’obéissant qu’à son instinct de gentille sudiste ne prit pas le cheval et ne fuit pas, au contraire elle s’approcha en hurlant et écarta les mains pour les séparer. Mais avant qu’elle n’ait eut le temps de se mettre entre les deux, elle le vit. L’Autre, Blanc et décharné, avec ces yeux irréels qui s’avançaient doucement dans les croassements sans faire une seule trace sur la neige. Alors tout se précipita. Lachlan fonça sur Azahel avec le flambeau et Azahel brûla, mais pas en criant comme quelqu’un de normal, non elle ne criait pas, elle leva les bras fit quelques pas et tomba dans la neige sans même essayer d’éteindre le feu. Qu’était-ce donc que cela ? Hermine ne comprenait plus rien, mais elle avait tout de même saisit que quelque chose de terrible se tramait. La face du Marcheur Blanc suffisait à la mettre sur ses gardes, à lui faire comprendre que l’étranger lui-même les regardait en se frottant les mains et que bientôt ils iraient rejoindre son monde sombre et froid. Elle ne s’était jamais méfié des humains, elle aurait certainement dû d’ailleurs, mais qu’importe, ça, ça n’était pas humain, et elle savait d’instinct qu’il fallait craindre cette être plus encore que la mort.

Un instant tétanisée par la peur, Hermine le fixait pendant que Lachlan reculait en fouillant ses vêtements. Pendant ce temps, le feu qui consumait Azahel s’était éteint et elle se relevait péniblement. Non pour sûr, elle non plus n’était plus humaine, elle était cramée et toujours vivante, ou plutôt morte, mais debout. Arrivée à son niveau alors que son protecteur était presque à la même hauteur que la rouquine, le Marcheur Blanc s’arrêta un instant pour la regarder, une immondice de chairs en putréfaction et brûlées. Mais elle était lente, terriblement lente, et elle retombait sans arrêt à cause d’une jambe presque entièrement carbonisée qui finit par se briser, l’obligeant à ramper. Non le danger ne venait plus d’elle, mais bien de l’Autre qui reprit sa lente marche vers le sauvageon. Oh par les Dieux, les nouveaux et les anciens, tous ceux auxquels la jeunette pouvait faire appel en cet instant où le monde paressait dénué de tout espoir, Lachlan était tombé au sol et avec lui le dernier rempart contre cette chose. Sa vessie, de peur, se relâcha et elle se pissa dessus. Terrorisée, le souffle court et incapable de bouger.

Pendant ce temps, le cheval qui sentait lui aussi sa fin proche s’agitait toujours dans la cabane, il renâclait bruyamment, et sans les paroles et les caresses réconfortantes d’Hermine, il commençait à paniquer. L’orpheline l’entendit et eut alors une idée. Il fallait fuir, et vite. Espérant que son ami survivrait jusqu’à ce qu’elle revienne, car sans arme et sans feu, sans rien et surtout sans même une once de force, elle ne pouvait rien pour lui hélas, elle se mit à courir vers la cabane. Portée par la peur, aussi agile que dans les rues de Port-Real quand elle voulait échapper au Guet, plus à l’aise que jamais dans la neige heureusement durcie par le froid, elle fila. Le joli cheval avait finit par se décider à sortir en trottinant, mais elle le savait, elle avait entendu ses sabots frapper le sol à un rythme différent que lorsqu’il piaffait de peur, elle accéléra l’allure et alors qu'il passait la porte en baissant la tête, elle était presque à sa hauteur. Elle savait qu’il allait prendre le galop dès que possible pour fuir, il fallait sauter, et il fallait sauter le plus loin possible, car s’ils perdaient le hongre, ils étaient morts. Elle sauta donc, de toutes ces forces vers le cheval, lui agrippant la crinière, elle prit un autre appui sur le sol gelé se servant de l’élan du cheval pour grimper sur son dos avec la grâce de l’acrobate et de l’écuyère qu’elle avait été. Elle se saisit de la corde attachée au licol et fit tourner le canasson pour aller chercher Lachlan. La question étant, fallait il qu’elle passe devant, fonçant sur le Marcheur Blanc pour donner le temps à son ami de monter avec elle, ou fallait il qu’elle passe derrière et qu’il saute au passage ? La chose était armée et follement effrayante, mais le sauvageon était blessé, elle lancerait donc le cheval sur lui… Et comme elle avait peur, plus que jamais, et comme elle voyait Lachlan se relever en sang, et comme il semblait avoir le courage de se battre contre l’Autre alors que s’il n’avait tenu qu’à elle, elle se serait laissé tuer. Elle hurla. Plus pour se donner du courage que pour faire peur à l’ennemi, mais l’ennemi se tourna quand même vers elle, une fraction de seconde…

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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime23.11.13 23:25

Ce ne fut qu'une fraction de seconde et pourtant cela lui suffit. Ayant la sensation que le temps s'étirait à l'infini, le petit homme se jeta à la gorge de son ennemi. En réalité, Lachlan ne savait pas ce qu'il faisait, improvisation totale, avec la conviction que toute façon cela ne fonctionnerait pas mais qu'il fallait bien essayer quelque chose. Eh bien, le sauvageon préférait mourir en combattant qu'en vaincu étaler sur le sol gelé, il regretta toutefois qu'Hermine assiste à ce massacre. Or, c'était précisément grâce à elle qu'il venait de gagner du temps, finalement, la jeune femme du sud avait plus de cran et de bon sens qu'il n'aurait cru, ou alors pas de bon sens, de la témérité .

Quoi qu'il en soit, le guerrier planta la curieuse pointe de lance en métal inconnu, dans la gorge du Marcheur Blanc, et alors la chance tourna en faveur du petit être humain. Se recula précipitamment du monstre, le sauvageon le regarda d'un air à la fois effaré, fasciner et un peut effrayer mélanger à une pointe de jubilation sauvage : l'ennemis étaient tout aussi vaincus que l'Autre. En effet, son terrible adversaire poussa un véritable cri d'agonie, ou de colère peut être, puis s’effondra à genoux dans la neige avant de fondre, littéralement, il fondait et c'était un spectacle répugnant, dont l'homme du peuple libre ne pouvait se détacher du regard. La mort de la créature ne dura cependant guère longtemps, enfin il ne resta plus aucune trace du monstre et son étrange pointe de lance, était brisé en deux, ce qui n'empêcha pas Lachlan de la récupérer.

Le calme retomba sur la forêt hantée jusqu'à ce que les corbeaux s'envolent puis plongèrent sur la forme encore animée d'Azahel, la déchiquetant de toutes parts de leurs becs tranchant, ce spectacle-là, le petit homme préféra s'en détourner les yeux.

« Bons dieux … Putain je … Pensais pas que ça aurait cet effet-là … Je sais par c' est quoi comme métal, mais c'est efficace, par tous les Dieux, bougrement efficace, j'dois dire … oui »

Il éclata d'un grand rire, plutôt hystérique, de pure soulagement, nerveux, la peur s'évacuant d'un coup, ils auraient pu tous deux finir si mal. Ce faisant, ses blessures le rappelèrent à l'ordre coupant net son rire de fou. Appuyant sa main sur l'une d'elles, le sauvageon regarda avec un mélange d’appréhension et d'étonnement sa main couverte de sang, il ne c'était pas rendu compte dans le feu de l'action, à quel point il était blessé. Oh, il n'allait certainement pas mourir n'est ce pas, ce qui serait fâcheux, surtout après avoir vaincu un Marcheur Blanc (grâce à l'aide éclairer de la jeune femme, ne surtout pas oublier cela), d'ailleurs, le petit homme déclara :

« Merci, tu as eu une très bonne idée d'attirer l'attention du Marcheur Blanc sans ça … Sans ça nous aurions été changer en morts-vivants … je suis navré pour Azahel mais, tu sais, ce n'était plus vraiment elle, tu sais, des choses comme ça se passent tout le temps au Nord du Mur … C'est bien pour ça qu'on veut partir, mouai, partir … »

Ses blessures le lançaient méchamment, essuyant sa main sur ses vêtements, le petit homme se fit alors la réflexion que cautériser toutes ses plaies pourrait être une idée ou alors les désinfecter avec de l'alcool. L'hydromel pouvait être une solution, même si ce n'était pas très fort comme boisson, de la gnôle aurait plus convenu à la situation ou encore du cognac ou du whisky. Néanmoins, Lachlan devait bien se contenter de ce qu'il avait sous la main, autant passer les blessures à l'hydromel au lieu de risquer une quelconque affection.

« Bon je vais m'occuper de mes vilaines coupures avant qu'on bouge ou pas. »

Ou pas, le petit homme se rendit alors compte que la responsabilité de ramener Hermine en dehors du Mur l'incombait, sans lui, comme ferait elle ? Cela faisait des années que l'ancien corbeau n'avait remis les pieds aux alentours du Mur, pourtant, il était bien obligé désormais. Cette perspective n'était pas très agréable, toutefois, il ne pouvait abandonner Hermine, pour elle en premier lieu, ensuite pour honorer la promesse d'Azahel et tout simplement parce qu'il n'était un lâche. En attendant, le sauvageon retourna dans la cabane, faisant signe à la jeune femme de le suivre si elle le désirait, pour le moment ils n'encouraient plus aucun risque, seulement, la nuit n'était encore finie ...
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime25.11.13 3:49


Hermine était paniquée et morte de peur, mais si on ne pouvait pas mettre son action sur le compte d’un quelconque courage, on pouvait le mettre sur le compte de la reconnaissance et de l’amour de l’être humain. Malgré le fait que bien des hommes lui avaient prouvés qu’ils n’étaient pas dignes de confiance, elle gardait une foi inébranlable en la vie et l’humanité. Une foi naïve et innocente accompagné d’un instinct de survie à toute épreuve qui lui interdisait de laisser mourir son dernier rempart contre cette chose. Si généralement son envie de vivre l’obligeait à se taire et à encaisser sagement les coups, les viols et les insultes, à courber l’échine devant tout le monde jusqu’à la soumission la plus absolue. Là, il lui semblait évident que ne rien faire, c’était mourir, ou pire, devenir comme Azahel, morte, marchant sans conscience de ce qu’elle avait été. Triste fin. Témérité peut-être, folie du désespoir plutôt, tout comme, d’ailleurs, le geste du sauvageon. Car au fond, elle n’avait aucune idée de quoi faire exactement, et elle n’était pas certaine que cette charge ne la mène pas à sa perte. Mais bon, puisqu’il fallait faire quelque chose, c’était ce qu’elle avait choisi, pourquoi pas après tout, puisqu’il n’y avait plus rien à faire, puisqu’elle ne savait pas se battre.

La jeune fille serra les jambes pour obliger le cheval à continuer sa course, elle sentait son hésitation entre ses jambes, mais elle le forçait à galoper en avant avec autorité. Mais malgré sa détermination, la peur fini par avoir le dessus et elle ferma les yeux alors que le marcheur blanc approchait dangereusement. Elle eut juste le temps de voir Lachlan sortir quelque chose de sa veste et se précipiter sur le Marcheur Blanc. Quelque chose de sombre mais sur la surface de quoi la lueur de la lune se refléta avec force, toute faiblarde soit elle dans la brume épaisse et glaciale qui environnait la cabane. L’équidé stoppa nette sa course, elle s’y attendait et ne tomba pas, mais se retrouva tout de même à cheval sur son garrot le visage dans la crinière et accrochée à l’encolure, ce qui n’était pas la position la plus stable. Le cheval recula en piaffant, effaré par le cri d’agonie de la créature, elle rouvrir les yeux et, au lieu de rétablir son assiette pour ne pas tomber, elle cria à son tour, terrorisé par ce bruit inhumain. C’est alors qu’elle vit le Marcheur Blanc disparaître peut à peu.

Elle cessa de respirer. Le calme absolu. Si soudain. Plus rien. Et la vie reprit son cours, enfin la vie, les corbeaux, leurs cris insupportables, déchirant le corps de son amie. Elle ne put en détourner les yeux, comme hypnotisée par l’horreur. Les paroles de Lachlan, son rire, elle les entendait, mais ils étaient si lointains, comme irréels. Son monde, le monde des vivants existait-il encore après cela ? Elle n’arrivaitpas à comprendre, ni comment une telle chose pouvait exister, ni comment ils avaient pu s’en sortir, ni ce qu »tait exactement Azahel, si elle était véritablement morte, si elle se rendait compte qu’elle était en train de se faire manger. Elle était sauve, et Lachlan aussi, mais sa vie, sa vision de l’existence et du monde ne serait plus jamais la même. Elle avait vu le pire, elle avait vu un Autre, l’étranger incarné, la mort en face. Sous le choc, elle arrivait à peine à respirer, elle était tombée à genoux dans la neige et aucune larme ne coulait le long de ses joues. Rien. Uniquement cette image d’Azahel qui bougeait encore malgré le festin que faisaient les corbeaux de sa chair.

La gamine régurgita tout le repas et l’hydromel qu’elle avait ingurgité quelques heures plus tôt en une flaque maronnasse liquide et homogène. D’une certaine manière, cela la ramena à la réalité, en tout cas elle sentait à nouveau son corps, le sang chaud qui coulait des ses veines, la vie, son cœur qui battait encore. Elle tremblait comme une feuille, ses robes étaient souillées par sa pisse, ses cheveux, sa bouche et les fourrures par le vomi, mais elle n’était pas encore en mesure de trouver ça dégueulasse. La réalité était encore très relative, mais, si tout semblait flou, si le blanc étrange de la neige se mêlait à celui du ciel et que les ombres des arbres étaient plus menaçantes que jamais, elle put entendre Lachlan cette fois.

La rouquine leva sur lui des yeux hagards et desquels toute lueur d’espoir et de joie avait disparu. Elle ne comprit pas tout, elle comprit qu’il parlait d’Azahel, qu’il avait raison, qu’elle n’était plus vraiment elle-même. Et elle comprit surtout à quel point le Nord du Mur était terrible, sombre, mortel, dangereux, qu’elle n’y survivrait pas, qu’elle allait mourir ici, elle qui avait tant envie de vivre. Elle baissa les yeux vers la neige et se mit à pleurer, sanglotant doucement, comme si elle acceptait son sort, prise uniquement d’un immense chagrin. Comme toujours, elle n’avait ni le courage, ni, surtout, assez de caractère pour se rebeller contre ce destin qui se dessinait peu à peu avec de plus en plus de précision. Le monde s’était arrêté pour elle, mais il continuait, et la réalité entreprenait de l’étreindre jusqu’à l’étouffer.

Elle se leva et se rendit compte qu’elle était pleine de pisse et de vomi. Si ça n’avait été qu’elle, elle serait resté comme ça, puante et dégoûtante, jusqu’à nouvel ordre, mais Lachlan était là et plus important, il était blessé. Or, si elle avait appris quelque chose durant toutes ces années d’errance, c’était qu’un blessé doit être gardé au propre. Elle se déshabilla donc et se rinça dans la neige avant de courir nue jusqu’à la cabane, la chair de poule recouvrant tout son corps et claquant des dents. Après avoir ses vêtements dans un coin en attendant de trouver un moyen de les laver, elle s’enroula dans une des fourrures qu’elle avait abandonnées en sortant précipitamment. Elle prit le flacon d’hydromel et s’approcha de Lachlan pour le soigner. Elle pleurait toujours, couinant de temps en temps et reprenant bruyamment son souffle en renfilant. Elle avait un peu oublié le cheval qui se trouvait non loin de la cabane grattant la neige pour essayer de brouter quelques brins d’herbe gelés et grisâtre comme si rien ne s’était passé, car oui, contre toute attente, ils étaient désormais en sécurité.

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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime01.12.13 19:13

Elle pleurait, il pouvait le voir, ce n'était pas très discret. Au début, le sauvageon ne comprit la raison de ces pleurs, était elle blesser en fin de compte ? Mais, elle ne saignait pas et semblait n'avoir aucun mal pour se déplacer, alors qu'est ce qui lui arrivait ? Enfin, avec une peu de jugeote le petit homme finit par réaliser qu'elle était très certainement secouée par les événements, choquer parce qu'elle venait d'assister, il aurait préféré qu'elle ne sorte pas de la cabane. Un tel spectacle n'était pas pour une jeune femme du sud, désormais il était trop tard. Alors, doucement, le guerrier prit les mains d'Hermine dans les siennes plus grande et dit d'une voix douce :

« Ne t'en fais pas, je pense pas qu'il arrivera d'autres monstre, du moins j'espère pas mais, en tout cas, faut t’inquiéter, tu ne resteras plus très longtemps au Nord du Mur, je te guiderais jusqu'au sud. Le temps de guérir mes blessures et heu … De te fabriquer de nouveaux habits avec les fourrures et on part, si tu le désires. Bientôt, tu retrouveras des terres plus saines et le Mur sera entre toi et les monstres »

Il tenta de sourire et réussit à faire quelque chose de tordu, qui se voulait rassurant tout de même. Après tout, il comprenait tout à fait la réaction d'Hermine, lui-même n'était pas encore très tranquille avec l'idée que de telles choses puissent exister, quoique maintenant, il savait ce qui pouvait les stopper. Lachlan, n'arrivait encore à croire que la curieuse pointe de flèche noire fut aussi efficace, une telle arme aux mains de tous les sauvageons, ils n'auraient plus besoin de partir d'ici, ils pourraient éradiquer tous les Marcheurs Blancs. Malheureusement, il était aussi tout à fait possible que la sienne ne soit plus que la dernière ou que les autres soient trop dispersés, pour les trouver. Quoi qu'il en fut, l'ancien corbeau n'attendit pas plus pour enlever le haut de son vêtement, révélant son torse nu et couvert de vilaines blessures ainsi que de sang.

Maintenant que l'adrénaline ne faisait plus effet, la douleur se faisait très méchamment sentir et se déshabiller n'avait pas été une mince affaire. Eh bien, il en avait connu d'autres comme le prouvaient les autres cicatrices, ce n'était pas ça qui allait le tuer (et il ne devait pas mourir de toute façon, qui protégerait Hermine dans ce cas ? ). Sans plus de cérémonie, le petit homme déchira un bout de sa propre tunique, rien qu'un bout cela n'avait guère d'importance et l'imbiba d'hydromel car, il n'avait que ça de toute manière (à moins de ses cautériser), essuyant ensuite les blessures avec le tissu. Il avait remarqué, que la jeune femme avait voulu l'aider au premier abord seulement, l'habitude de se soigner seul étant si tenace que l'ancien frère de la garde avait agi par pur instinct. L'alcool n'était pas très fort en soi, certes, cependant le fût assez pour faire sentir de désagréables sensations de piqûre sur son corps, assez pour le faire grimacer.

« Ne m'a pas loupé, franchement, bordel, aa arg, j'envie les gars du sud qui peuvent se mettre de l'acier autour du corps ! »

Quoique, l'acier eût tendance à alourdir et donc à être une gêne lorsque la situation exigeait d'être rapide. En tout cas, cela ne l'empêcha pas de continuer, serrant les dents, voyant un peu flou parfois, sûrement la perte de sang. Il voulait rester détendu, ne pas effrayer encore plus sa protéger, bien qu'avec ce qu'elle venait de voir, il ne devait plus lui rester une once d'insouciance, pauvre petite ...
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Hermine pensait que Lachlan était gentil, et ce qui suivit le lui confirma. Elle leva ses yeux pleins de larme alors qu’il prenait ses mains dans les siennes. Elle se rendit alors compte à quel point ses doigts étaient gelés. Elle n’était pas encore tout à fait réchauffée. Mais, bien que sa voix fût rassurante, ce qu’il disait ne l’était pas tout à fait. D’abord il n’était pas certain que d’autres ne reviendraient pas dans la nuit, perspective qui fit frissonner la rouquine qui ne se sentait pas prête à affronter de nouveau cette horreur. Et d’autre part il disait qu’elle serait bientôt de l’autre côté du Mur, en sécurité, mais elle n’en était pas tellement convaincue. S’il était si simple pour elle de passer le Mur, alors ces choses pourraient aussi passer, et si c’était difficile, alors il serait probablement très compliqué de passer. Elle ignorait comment faire pour repasser au Sud et se sentait perdue ici, elle avait vu si peu du Mur, seulement une geôle dans laquelle elle avait enfermé alors qu’elle était à peine consciente et de laquelle elle avait été extirpée, cette fois, vraiment inconsciente. Et puis une autre chose la tracassait, lui, et tous ceux qui vivaient au-delà du Mur, que feraient-ils ? Allaient-ils passer au Sud eux aussi ? Jusqu’ici son expérience des sauvageons était plutôt meilleure que son expérience des autres hommes, alors ce qui lui faisait peur, c’était plus le fait qu’il reste en danger ici ou ne puissent pas passer pour une raison ou une autre. Elle demanda alors :

« Et toi ? »

Ces vêtements, elle trouverait bien un moyen de les laver, en attendant, il fallait s’occuper des blessures de son ami, c’était bien plus important, surtout s’ils devaient passer le Mur. Son discours l’avait rappelé à l’ordre et l’état déplorable de son torse le fit à son tour lorsqu’il enleva sa chemise, elle-même plutôt abimée avec difficulté. Elle l’aida, se levant alors en maintenant tant bien que mal la peau sur ses épaules, puis elle baissa les yeux sur ses plaies. Un instant, elle regarda ces vilaines coupures qui ne lui disaient rien qui vaille et sur el nombre de cicatrices plus ou moins anciennes qu’elle pouvait voir là où le sang n’avait pas coulé. Elle fut un peu apeurée, cela devait faire un mal de chien, puis elle se mit au travail. Elle prit une des couvertures qu’avait laissées Azahel et se l’enroula au dessus de la poitrine la nouant ensuite derrière sa nuque pour être plus libre de ses mouvements. Cela lui faisait comme une robe, et il faisait désormais assez bon dans la cabane pour qu’elle se balade avec les épaules nues. Puis elle se mit en recherche d’un contenant qu’elle puisse mettre sur le feu pour faire chauffer de l’eau et de linges propres pour nettoyer le tout. Le temps qu’elle trouve une vieille casserole Lachlan était déjà en train de se nettoyer avec un morceau de sa propre tunique et de l’alcool. Elle se précipita et lui prit le tissu imbibé d’hydromel des mains et se mit à nettoyer à son tour en pleurant de plus belle, elle avait vraiment besoin de faire quelque chose pour ne pas repenser à ce qui venait de se passer. Même si ça n’était pas sa manière de faire, elle ferait avec…

Elle faisait cela avec la plus grande douceur, elle était consciente que ça lui ferait quand même mal, mais elle faisait attention à ne pas trop appuyer et nettoyait ses plaies avec soin. Les blessures étaient sacrément profondes pour certaines, et peut-être perdait-il trop de sang, elle n’y connaissait pas grand-chose, mais elle savait que les Mestres et les Septons recousaient les coupures lorsqu’elles étaient trop profondes. Elle savait aussi que pour que ça s’arrête de saigner, il fallait qu’elle appuie dessus. Elle jeta un coup d’œil désolé à Lachlan et prit la première chose molle qui lui tomba sous la main à savoir sa chemise. Elle le poussa doucement pour l’allonger sur la paillasse devant le feu qui lui avait servi de lit auparavant et elle se pencha sur lui

« Je suis désolée… »

Elle lui mit la chemise dans la bouche et appuya de tout son poids sur la coupure la plus profonde située sur le haut de son torse.

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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime09.12.13 0:26

Sincèrement, il n'aurait pas pensé que cela puisse faire aussi mal, après tout ce n'était qu'une coupure. Enfin, le petit homme n'aurait pas pensé que ladite blessure puisse être aussi profonde, que sa chair puisse être aussi à vif, que c'était limite si elle ne lui raclait pas les os avec son chiffon imbibé d'alcool et c'est limite s'il n'allait pas à son tour chialer comme une petite fille parce que, bon sang, ça faisait un putain de mal de chien !

Il était crevé aussi, blesser, fatiguer, à bout de nerfs mais restant tout de même fort car, l'un d'eux devait bien le rester courageux et fort, la pauvre petite continuait de pleurer malgré ses paroles. Elle semblait également inquiète de son sort, eh bien, il risquait de perdre sa tête (si le moindre frère noir le reconnaissait) mais, entre perdre sa tête ou devenir un mort-vivant.

Autant mourir dignement et de ne pas revenir sous une horrible forme, n'est ce pas. Quoi qu'il en soit, le petit homme se redressa une fois que la jeune femme eut fini de le soigner, son front trempé de sueur, comme son dos, se rendant compte que sa tête tournait et qu'une forte envie de vomir le tenaillait. D'ailleurs, ne pouvant plus la retenir bien longtemps, Lachlan se releva complètement puis se précipita vers la porte avant de vomir tripes et boyaux sur la neige, bons dieux, ce n'était généralement pas bon signe de réagir de la sorte.

Peut-être avait-il besoin d'une bonne nuit de sommeil, il avait également besoin de manger un repas solide, de ne plus avoir peur, de sentir la chaleur d'une femme à ses côtés ainsi que la présence d'autres guerriers ; or, il n'avait pas tout ça, autant faire avec qui il avait sous la main, au moins. De nouveau assi sur le sol, le sauvageon sourit faiblement à Hermine puis répondit à sa question, poser quelques instants plus tôt, sa voix toujours douce mais, plus rauque :

« Mance, c'est le nom de notre chef, de notre roi, enfin même s'il n'a aucun sang royal le bougre, espère pouvoir tous nous faire traverser le Mur. Je sais pas si les corbeaux vont nous laisser passer ou si ça va être un vrai massacre, tu sais, les géants sont avec nous, si on doit passer de force nous le ferons … Enfin mes camarades le feront quant à moi, tu sais, j'suis un sauvageon, si on me repère on me chassera mais, je préfère combattre des hommes plutôt que des monstres ! »

Son sourire se fit plus franc, quoiqu'un peu triste, combattre ses anciens frères … Préférait-il vraiment cela ? Toujours cette même question dans son esprit, en attendant, il devait aider la jeune femme du sud, il n'avait pas d'autres choix de toute manière. Néanmoins, pour le moment l'ancien corbeau n'était pas tout à fait en mesure de faire quoique se soit, le tournis n'étant pas calmé, la sueur froide couvrant de plus en plus son corps, une immense fatigue pesant sur ses épaules comme une chape de plomb.

Contrecoup du combat, des blessures, du sang qu'il venait de perdre, peut être aussi que la lame de l'autre avait été empoisonner, aller savoir. Poussant un gros soupir, le sauvageon s'allongea tout en se faisant la réflexion que, bander ses blessures ne serait pas une mauvaise idée, ma foi. Ce n'était pas bon, il devait être plus fort, moins atteint par ce qui venait de se passer, il en avait connu d'autre.

« Je crois que … je vais reposer un peut mes yeux … »

Juste quelques minutes, ce n'était rien, ce n'était rien qu'un petit combat, ce n'était rien que du sang, rien de méchant. Il n'était pas blessé aussi gravement si ? Toutefois, cela ne l'empêcha pas d'errer entre rêve et réalité, revoyant alors l'île aux Ours, revoyant les prostitués, mélanger aux images plus flou de la première sauvageonne qu'il rencontra, cette femme qu'il du brûler vive (ou morte plutôt).
Pourtant, son corps restait tendu même dans son demi-sommeil, tendu prêt à combattre, s'il était complètement mort au monde, comment ferait Hermine s'il ne se réveilla pas
?
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Hermine




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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime10.12.13 20:07


 
Elle fit de son mieux pour nettoyer la blessure sans faire mal à son ami, mais c’était plutôt compliqué vu la profondeur de l’entaille, et entre lui faire mal maintenant et le regarder mourir à petit feu d’une infection, le choix était vite fait. Elle le regarda se précipiter dehors pour vomir un peu interloquée mais comprenant que la douleur puisse faire ça. Elle entreprit de découper des bandages dans les vêtements qu’avait laissés Azahel pour le panser alors qu’il lui expliquait ce qu’il ferait par la suite…

Elle ouvrit de grands yeux et s’exclama.

__ Des géants ? Mais… »

lle allait dire que ça n’existait pas, mais après ce qu’elle venait de voir, elle se rendait compte que le monde dans lequel elle vivait était bien différent de tout ce qu’elle avait pu imaginer et finalement la perspective de voir des géants et toute autre créature de légende ne l’étonnait plus tant que ça.

__ Y voudront jamais vous laisser passer, surtout si vous v’nez avec des géants… Y vont vous tuer, tous ! »

N’était-ce pas le rôle de la Garde de Nuit ? De protéger le royaume contre les sauvageons ? C’était en tout cas le rôle qu’on lui attribuait depuis des siècles, et pourtant, maintenant qu’elle savait quelles créatures se terraient au-delà du Mur, elle trouvait cette guerre bien dérisoire et comprenait mieux pourquoi le Mur était si haut et si épais. Les Corbeaux devraient peut-être d’avantage se soucier de protéger les humains contre ces choses, d’autant plus avec ce pouvoir qu’elles avaient de transformer les sauvageons en morts-vivants…

__ Mais… je… nan… peut-être… »

Beaucoup trop d’informations se bousculaient dans sa petite tête qui n’avait pas l’habitude de réfléchir plus loin que le repas suivant. Elle était perdue, elle pleurait toujours, mais elle s’inquiétait terriblement pour Lachlan et ses amis, il fallait qu’elle trouve une solution. Elle repensa alors à l’homme qui lui avait sauvé al vie à Winterfell, il était vêtu de Noir et avait dit appartenir à la Garde de Nuit.

__ Y’en a un qu’est gentil, s’appelle… Jon j’crois… l’est gentil lui, y vous aid’ra, même si z’êtes pas noble. J’lui dirais qu’y a des choses horribles de ce côté du Mur. Alors peut-être qu’ils voudront bien vous accueillir. Parce que c’est trop horrible quand même. Pouvez pas être aussi dang’reux et sauvages que ces choses ! Moi j’sais qu’vous l’êtes pas. Et pi vous êtes des humains au moins, eux c’est… j’sais pas, mais sont pas humains ! »

Si un plan s’esquissait peu à peu dans ses paroles, il était bien trop flou pour qu’elle le formule, mais il lui semblait par contre très clair qu’un humain doué d’un minimum de compassion ne pouvait pas laisser un autre humain de ce côté-là du Mur. Mais Lachlan semblait trop fatigué pour véritablement entendre, elle eut à peine le temps de terminer le bandage de la plus grosse coupure qu’il s’allongea et s’endormi. Elle l’emmitoufla dans les couvertures et y ajouta cella avec laquelle elle s’était couverte jusqu’ici, se couchant nue avec lui pour le réchauffer. Elle l’observa pendant une bonne heure en vérifiant régulièrement qu’il respirait toujours et qu’il ne tremblait pas trop, don sommeil était agité, mais rien d’extraordinaire vu l’état dans lequel il était.

Constatant que son corps luttait correctement contre la perte du sang et l’infection, elle se leva alors tout doucement pour faire entrer le moins d’air froid possible dans la couche improvisée revêtant la chemise déchirée de Lachlan pour lui laisser un maximum de fourrures. Elle sortit pour prendre de la neige dans la casserole qu’elle avait trouvée et trouva le cheval devant la porte. Elle avait bien faillit l’oublier celui-là, heureusement qu’il était resté là, il leur avait déjà sauvé la vie une fois, il pouvait s’avérer très utile, elle le fit donc entrer. Elle veilla le blessé toute la nuit, essuyant de temps en temps la sueur de son front tout en s’occupant de ce qu’il y avait à faire avant qu’il ne se réveille. Elle lava ses affaires, fabriqua une aiguille avec les os de lièvre et récupéra du fil sur d’autres étoffes pour repriser la chemise du sauvageon. Ensuite, elle rassembla tout ce qui pouvait servir à le soigner, alla chercher du bois pour le feu, des pommes de pin ainsi que de l’écorce et de la sève pour faire un onguent. Quand le jour commença à poindre, elle commença à faire mijoter un bon morceau du loup tué la veille avec des pignons de pin des carottes sauvages trouvées non loin et d’autres racines et tubercules comestibles ainsi que des baies, des feuilles, des herbes, des châtaignes, des champignons, des graines. Bref tout ce qu’elle put trouver et dont elle était certaine que cela ne contenait pas de poison pour faire un plat complet et riche…

Le linge propre était étendu et séchait non loin du feu, le cheval était couché près de Lachlan pour lui tenir chaud, et Hermine était accroupie devant le feu et touillait le ragout, vêtue de la chemise trop grande du sauvageon. Il y avait un gros tas de bois dans un coin, un gobelet avec de la sève de pin et des feuilles broyées. Il faisait bon et dehors, la neige et le vent s’étaient arrêtés.

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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime21.12.13 1:18

Il se réveilla, avec une odeur de cuisine dans sa cabane, une odeur de quelque chose qui cuisait. Perdu dans ses rêves, le petit homme cru tout d'abord être de retour dans la boulangerie de son enfance, du moins celle de son père, sauf que les pains n'avaient jamais eu d'odeur comme celle-ci. Il crut ensuite être revenu dans le bordel seulement, un bordel ne sentait pas plus la cuisine, un bordel avait d'autres odeurs, moins appétissante en réalité. Cela le poussa finalement à ouvrir les yeux pour de bon, se rendant alors compte que le jour était levé, que l'odeur de cuisine provenait tout simplement d'une casserole. Lachlan fut tout d'abord déconcerté, il avait voulu se reposer les yeux, ne pas dormir toute la nuit, visiblement son corps en avait décidé autrement.

Le sauvageon se sentait patraque et affamer, ce qui tombait bien en fin de compte, l'odeur lui donnait l'eau à la bouche. De ce fait, il se releva complètement, ressentant des douleurs dans tout son corps, rien d'insurmontable, juste des douleurs tout à fait naturelles après un combat, eh bien, il n'était plus de première jeunesse après tout. Poussant un grognement, l'homme se dirigea vers la jeune femme, ce qui ne présenta guère de distance à parcourir, s'installa devant elle et le petit déjeuner. Hermine semblait avoir plus de ressources qu'il n'en paraissait, ce qui était une bonne chose, le petit homme se demanda alors s'ils ne devraient pas partir au plus vite de la petite cabane. Souriant alors, il dit :

« À l'air d'être un bon ragoût, solide surtout, on en a bien besoin hein . Je pense que nous devrions pas rester ici une nuit de plus, que nous devrions … Foncer vers le Mur le plus vite possible, plus vite tu seras de l'autre côté, plus vite tu retrouveras … La vie que tu menais avant ou une autre, m'enfin, plus tu seras au sud, plus il y aura des lieux et des lieux entre toi et les monstres blancs! »

Malheureusement, d'autres genres de monstres attendaient la douce jeune femme au-delà du Mur, il ne pourrait la protéger, l'ancien corbeau n'était même pas sur de survivre dans les terres du Sud. Car, malgré tout, ces terres lui manqueraient, ces terres sauvages et incultes, cette forêt immense, les montagnes, la rudesse du climat, la rudesse des habitants mais, ici, la liberté régnait, la soif de vivre libre coulant dans le sang de tous les habitants de ces terres. Elles l'avaient façonné en un autre homme, repartir côté Westeros serait comme admettre une défaite, cependant, lutter contre les Autres semblait si difficile (voire impossible, quoique …). Se perdre dans ses pensées, n'empêcha pas le petit homme de servir Hermine ainsi que lui-même lorsque le ragoût fut fin prêt, n'attendant pas de dévorer la viande et tout ce qui allait avec, sans prendre la peine d'utiliser des couverts. La nourriture réchauffait son corps, c'était très agréable, redonnait des forces également, ce qui n'était pas du tout négligeable.

Il lui sembla n'avoir jamais mangé quelque chose d'aussi bon, quoi qu'il en soit, le repas fut vite terminé et pourtant son corps réclamait plus. Ne voulant pas dévorer toutes leurs provisions, Lachlan décida à la place de se rhabiller, se rendant compte qu'il était pratiquement nu. Sans ses cuirs bouillis, ses peaux et ses fourrures, le sauvageon ne se sentait pas très à son aise. Il se rhabilla donc, couvrant chaque parcelle de son corps de plusieurs couches de vêtements, tout en se faisant la réflexion que la jeune femme, n'avait plus rien à se mettre, il lui laissa alors ses propres fourrures, étant plus résistant au froid qu'elle. C'est alors, qu'il remarqua le petit bol rempli d'un certain liquide, certainement une sorte d’onguent ou de tisane, il ne savait trop, pour le soigner ? Très certainement. La jeune femme savait vraiment y faire, plus que lui en tout cas dans ce qui était des herbes curatives, d'habitude l'alcool suffisait. Néanmoins, l'homme ne voulait en aucun cas réduire à néant les efforts d'Hermine, de ce fait pointa-t-il le gobelet du doigt et demanda, tout simplement :

« Heu … c'est quelque chose que je dois boire ? »

Vraiment, il avait eu de la chance de survivre sur ces terres désoler sans aucune notion de comment se soigner correctement, un vrai chanceux doubler d'un idiot ...
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime03.01.14 19:24


Elle entendit Lachlan gigoter mais lui laissa le temps de se réveiller à son rythme, de toute façon, le repas n’était pas tout à fait prêt. Mais quand il se leva, elle sauta sur ses pieds pour le forcer à se recoucher. Mais comme elle ne voulait pas lui faire mal, et qu’elle était absolument incapable de donner un ordre, elle se contenta de le regarder passer en ouvrant et en fermant la bouche sans émettre le moindre son, comme un poisson hors de l’eau. Contre toute attente, il avait l’air d’aller plutôt bien, elle qui avait bien cru le perdre la veille était rassurée.

__ Mange, verra après. »

Elle lui sourit et l’observa avec attention pour s’assurer qu’il allait bien, regardant ses bandages et l’occultant du bout des doigts pendant qu’il semblait perdu dans ses pensées puis qu’il la servait, se servait et commençait à dévorer. Elle sourit à cette vision et revint auprès de lui pour manger. Elle avait faim aussi et la chaleur du ragout lui fit du bien.

__ J’sais pas où est l »Mur. Tu sais toi ? Et comment on l’passe ? On pourrait d’mander aux corbeaux, leur expliquer. Sauf si c’est l’même que çui qui m’a abandonnée ici. Et toi tu viendras ac moi au Sud ? Toi aussi tu dois mettre des lieues et des lieues entre toi et les monstres ! C’à l’air bien de mettre des lieues. Faudrait en fabriquer plein pour tout l’monde ici, comme ça tout l’monde pourrait mettre des lieues et des lieues entre eux. Comment ça s’fabrique ? »

En dehors du fait qu’elle ne savait pas ce qu’était une lieue, elle trouvait cela impensable que quiconque puisse rester ici par choix, surtout avec ces choses effrayantes et prêtes à attaquer et à vous transformer. Comment pouvait-elle comprendre, elle avait toujours vécue au Sud et malgré les monstres qui hantaient les routes et les châteaux des Sept Couronnes, elle n’imaginait même pas qu’on puisse vivre autrement. Elle se sentait libre, elle obéissait, c’était sa nature, mais elle vivait avec enthousiasme une existence pleine d’aventures, certaines plus agréables que d’autres. Pour elle, toutes ses souffrances étaient normales, ce qu’on lui avait fait subir, pas si terrible par rapport à ses joies et surtout, ici, la neige à perte de vue, l’ombre des Autres et les cris des loups, les pins, l’odeur. Ça n’était pas chez elle, même si elle n’avait jamais véritablement eut de chez elle, elle tait encore plus perdue que d’habitude. Elle n’était pas faite pour ce monde, pas plus qu’elle n’était prête à vivre libre au fond, elle manquait de force, physique et de caractère pour avoir la volonté de survivre ici.

Ils terminèrent le repas rapidement, Hermine mangea à sa faim, mais Lachlan l’ayant servi trop copieusement elle le laissa terminer son écuelle. Il se rhabilla alors, lui laissant des fourrures en plus de sa chemise

__ C’est gentil, mais ma robe doit être sèche maint’nant. »

Elle vérifia, enleva la chemise reprisée et la tendit au sauvageon et l’enfila sa robe, déchirée en plusieurs endroits par le frère juré qui l’avait violentée mais reprisée aussi avec des fils disparates. Bon c’était juste une robe en laine, mais une bonne robe tout de même, avec une tunique de lin en dessous, peut être insuffisante pour affronter le Nord du Mur, mais dans la cabane, il faisait bon, et il y avait la peau du loup, et les affaires laissées par Azahel. Elle n’avait pas tout à fait terminé de se rhabiller quand Lachlan demanda à propos de l’onguent s’il fallait le boire. Elle se précipita pour l’en empêcher, mêle s’il ne comptait pas le faire, très certainement, il aurait été dommage de gâcher le gout du ragoût par ce liquide visqueux très fort. Il n’e mourrait pas cependant. Enfin bref, elle cria :

__ Nan ! C’est pour soigner ! »

Elle prit le gobelet et souleva à grand peine toutes ses couches de vêtements pour l’étaler sur ses plaies finissant par s’agenouiller devant lui pour plus d’aisance. Mais n’atteignant pas toutes les plaies, elle se releva avec un air penaud, se sentant idiote, encore plus que d’habitude et dit :

__ J’y pensais plus. Faudrait que… que t’enlèves tout. »

L’onguent collait, brûlait et piquait, pas certaine que le sauvageon accepte de s’en faire badigeonner partout. Hermine en avait plein les doigts et attendait en souriant.

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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime09.01.14 1:07

Elle était naïve autant qu'elle était sympathique, cela aurait presque fait sourire le sauvageon si le sujet n'était pas aussi grave. Non, il ne pensait pas que les gardes puissent entendre raison, les frères étaient bien trop habitués à tuer des sauvageons, alors envisager de le laisser passer en compagnie de la jeune femme, c'était trop beau. De plus, le petit homme n'était pas certain de vouloir la laisser seule en compagnie d'une bande d'hommes perpétuellement en frustration de femmes, eh bien, il commençait doucement à s'attacher (peut-être un peu trop). Quoiqu'il en fût, Lachlan ne put s'empêcher de rire un peu face à l'air penaud d'Hermine, il n'était pas contre d'enlever de nouveau tous ses vêtements, il lui faisait confiance après tout.

C'est ainsi, qu'après avoir déjà eu un peu d’onguent sur ses plaies (et il devait avouer que, ce n'était pas très agréable, voire même irritant), l'homme enleva le reste sans broncher. De toute façon, plus un onguent était douloureux ou mauvais en goût, plus l'effet était efficace non ? Du moins, le petit homme en avait la conviction, c'est ainsi que ses fourrures furent toutes enlever, gardant seulement ce qu'il avait autour de la taille, elle ne lui avait pas demandé d'être entièrement nu, si ? Décidant de la laisser faire, Hermine avait un toucher délicat, un toucher de fille, lui avec ses mains calleuses risquerait de se faire plus de mal que de bien, l'ancien corbeau décida à la place de lui expliquer ce que furent des lieux.

En effet, elle semblait ne pas avoir compris, elle semblait croire que cela se fabriquait et oh, comme se serait pratique !

« Des lieux ne se fabriquent pas, les lieux sont, sont la distance que l'on mettra entre nous et les montres, plus tu seras loin d'eux, plus tu auras des lieux entre eux, tu comprends . En ce qui concerne les frères, je ne sais pas s'ils seront d'accord pour me laisser passer, soit on traverse le Mur seul soit … Eh bien je te confierais à eux . C'est comme tu préfères ! »

Oui, c'était comme elle préférait même si lui n'était pas très enthousiaste avec cette idée seulement, elle était une femme adulte et surtout, elle n'était pas sa fille (dans le cas contraire, aucun homme n'aurait eu l'audace de lui faire tant de mal, non sans en payer le prix). L'onguent continuait à faire son petit effet, devenant de plus en plus piquant au fur et à mesure qu'il pénétrait dans la chaire malmener, au bout du compte, Lachlan du serrer les dents afin de ne pas gémir pitoyablement de douleur. Or, c'était une bonne douleur n'est ce pas, sans ça il ne pourrait guérir. Il était pressé de partir, rester une nuit de plus ici serait-ce vraiment utile ? L'homme du peuple libre n'en était pas moins sûr, à moins qu'ils partent le lendemain, consacrant cette journée à la chasse et la cueillette. Refaire quelques provisions ne serait pas inutile, leur course vers la sécurité en serait légèrement moins difficile.

Lachlan se sentait alors quelque peut diviser, une journée de plus risquerait de leur apporter de nouvelles mauvaises surprises, partir sans réelle provision ne serait pas mieux, il ne put s'empêcher de soupirer, quoiqu'il reste une dernière solution … Pendant un instant, l'ancien frère de la garde se demanda s'ils ne pouvaient tout simplement se diriger vers le camp de Mance. Elle resterait sous sa garde, il veillerait à ce qu'aucun d'eux ne lui fasse du mal et entre eux et les monstres se tiendrait tout un peuple, seulement, ils étaient plus proches du Mur ici que du camp, un vrai casse-tête. Le pauvre homme avait tout simplement l'impression, de tourner en rond dans son propre esprit, si seulement quelques autres guerriers ou guerrières se trouvaient avec eux, il ne se sentirait pas aussi acculé.

« Nous pourrions partir aujourd'hui si tu préfères et oui, je sais ou se trouve le Mur, au bout d'un certain temps tu sais, il est difficile à rater c'est un très grand mur, je crois que je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi haut, sauf les montagnes c'est sur. »

Finalement, un grognement de douleur s’échappa de ses lèvres alors que l'onguent pénétrait de plus en plus dans ses blessures, cela devait réellement inconfortable. Fort heureusement, la chaleur régnait dans la cabane, le petit homme n'aurait pas supporter en plus de ça un froid glacial. Cependant, il pouvait voir à travers la porte quelques rayons de soleil, derniers jours d’accalmie avant que l'hiver ne s'abatte de toutes ses forces. Une fois que la jeune femme eut fini de le soigner, Lachlan se rhabilla, non sans éprouver un certain soulagement de ne pas avoir plus d’onguent, tout en éprouvant une certaine difficulté, ses mouvements se faisant raide. Le petit homme supposa que c'était normal. Puis, il vérifia ce que restait au niveau de la nourriture, un peu de loups, un peu de lapins, de quoi tenir quelque temps en complétant avec ce qu'ils trouveraient dans la forêt.

Ceci fait, Lachlan sorti de la cabane, allant jeter un coup d'oeil du haut de son promontoire, plongeant son regard vers le sud. De là où il se trouvait, le Mur était encore invisible, la forêt elle semblait sans fin, une vision quelque peut inquiétante. Ses pensées dévièrent alors vers le sud du Mur, pourrait-il retourner sur l'île aux Ours ou tout simplement escorter Hermine jusqu'à l'endroit où elle voulait ? Peut-être aurait elle besoin d'une épée à ses côtés ...
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime18.01.14 21:41

__ Distance… » Répéta Hermine comme pour mieux retenir le sens de ce nouveau mot qu’était lieux.

Probablement l’avait-elle déjà entendu une ou deux fois, ou plus. Certainement avait-elle fait semblant de comprendre, ou même pas, car finalement peu importait sur le moment. Mais jamais elle ne s’était autant intéressée à sa signification en tout cas. Peut-être était-ce l’effet Marcheur Blanc. Car même si elle n’avait aucune idée de ce à quoi correspondait une lieue, elle pensait effectivement qu’il était bon d’en mettre le plus possible entre toute personne vivante et ces choses. En un instant, ce mot avait pris une dimension indispensable à la survie, statut qu’il n’avait jusqu’ici jamais eut dans l’esprit de la gamine, qu’on lui dise d’aller ici ou là, à quelques lieues ou beaucoup. Pour elle qui avait marché toute sa vie sans vraiment se préoccuper, ni de la destination ni de la distance, ni du temps, voyageant au gré de ses envies et des rencontres faites sur le chemin, c’était une notion parfaitement abstraite. Concrétisée, enfin, par le danger.

__ Heu… » Répondit elle en ouvrant de grands yeux alors qu’elle venait de comprendre que passer le Mur impliquait de revoir le Corbeau qui l’avait retenue pendant une petite semaine pour la violer et l’avait ensuite laissée pour morte au Nord du monde.

La rouquine arrêta d’étaler l’onguent sur les plaies et le regarda, de toute façon elle avait plus ou moins terminé. Elle avait de la sève de pin plein les doigts et ressemblait à une statue étonnée. Elle oublia de respirer jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle manquait d’air et reprenne son souffle dans un grand soupir. Elle ne savait pas si elle avait tellement envie de recroiser des Corbeaux finalement. Cela dit entre le viol et la mort, elle avait déjà fait son choix il y a longtemps et s’y tenait, ce qui généralement la préservait du trépas, sauf cette fois-là. Mais malgré ce risque, il lui semblait tout de même avoir plus de chances de survie parmi les hommes que parmi les Autres, et les hommes avaient au moins l’avantage d’être chauds...
C’est alors qu’elle repensa à ce qui s’était passé à Winterfell avant son arrivée. L’incident avec le noble effrayant mais surtout son sauvetage par cette dame étrange et ce jeune homme impressionnant mais qui lui avait parut gentil. Elle était presque certaine de l’avoir entendu dire qu’il était de la Garde de Nuit, ce qui voulait dire qu’ils n’étaient pas tous aussi cruels et méchants que l’autre.

__ Jon Snow. » Dit-elle alors.

S’il y en avait un avec lequel on pouvait parler, s’il y en avait un qui ne chercherait pas à les tuer en premier lieu et qui n’en profiterait pas pour abuser d’elle, c’était lui. C’était lui qu’ils devaient rencontrer, mais comment ? Etait-il seulement au Mur, et si oui dans quel château ? Elle commença à faire les cent pas en réfléchissant, mais elle ne trouva aucune solution et fini par se rincer les mains en soupirant.

__ Faut trouver Lord Jon Snow, y m’a d’jà vue, y saura que j’suis pas une sauvageonne qui essaye de gagner l’sud. Il est gentil. Il m’a sauvé la vie. Il… » Finit-elle par ajouter, taisant sa dernière réflexion.

Hermine se rendit alors compte que Lachlan grimaçait de douleur et semblait lui aussi en plein réflexion lorsqu’elle se planta de nouveau devant lui, cessant enfin de marcher en tout sens. Elle souffla sur ses blessures pour soulager la brûlure. Elle savait le remède efficace, mais aussi très désagréable. C’était grand-mère qui lui avait montré, enfin, la plus vieille des lavandières qui l’avaient recueillie et qu’elle appelait ainsi. La première fois qu’elle le lui avait appliqué sur un genou salement amoché, elle avait- hurlé. Mais par la suite, elle l’avait souvent utilisé et même amélioré au fil de ses rencontres.

___ J’sais pas. J’dormais quand j’y suis arrivée et j’ai aucun souvenir de quand le corbeau m’a sortie. » Répondit-elle en haussant les épaules. « On fait comme tu veux. »

Pendant que Lachlan sortait, elle alla s’occuper du cheval, lui donnant de l’eau, quelques herbes, racines et graines trouvée en allant chercher les ingrédients de l’onguent et le pansant avec douceur.

__ Gentil cheval. » Les chevaux étaient toujours gentils eux, et beaux, doux et chauds. Elle aimait s’en occuper, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle avait été garçon d’écurie pendant un bon bout de temps. « T’es un bon ch’val tu sais, tu nous as sauvé la vie cteu nuit. » Elle lui flatta l’encolure. « Tu es beau, oui. » Elle le gratta sur le chanfrein et derrière les oreilles et commença à lui raconter sa vie. « Lachlan a d’la chance de t’avoir. C’est comme Silvana, heureusement qu’elle a son ch’val. Moi j’en ai jamais eut à moi, mais j’me suis occupée de plein. » Dit elle avait un sourire. « Quand j’étais dans le Conflans, j’ai travaillé dans plusieurs écuries, et même dans un élevage. Mais les parents de Silvanna ont été tués après. » Ajouta-t-elle en baissant les yeux, triste, elle resta silencieuse quelques minutes avant de reprendre son récit.

__ Pi après j’ai travaillé dans un château. Mais quand ils ont appris que j’étais une fille, ils m’ont mise toute nue et m’ont amenée devant le Lord. Il m’a dit que c’était mal de mentir, que j’devais être punie pour ça, mais que si j’faisais tout ce qu’il demandait, j’pourrais continuer à m’occuper des chevaux. Il m’a d’mandé si j’étais vierge, j’savais pas c’que ça voulait dire alors y m’a expliqué. Je l’étais. Mais après je l’étais plus et j’avais mal. J’ai demandé si je pouvais retourner m’occuper des chevaux, il a eut un sourire et il m’a dit oui. Mais quand j’ai voulu me rhabiller, il m’a dit non, que se serait ma punition, de montrer à tout le monde que j’étais qu’une petite menteuse. J’pensais qu’la punition c’était quand il m’avait mis son machin à l’intérieur, ça faisait tellement mal, j’ai eut l’impression qu’il me déchirait. Quand j’ai demandé, il m’a dit qu’il était pas le seul à qui j’avais menti et que tous ceux à qui j’avais menti avaient le droit de me punir. Alors j’y suis allée, toute nue. Mais comme tout le monde savais que j’étais une menteuse et presque tout le monde m’a puni comme il avait fait. Je pleurais, je saignais, j’avais mal partout. J’voulais aller me coucher. Mais le Lord m’a rappelé. Y m’a dit que j’devais plus jamais mentir à un noble et que j’devais plus jamais dire que j’étais un garçon. Que maintenant, je ne valais plus rien et qu’aucun homme ne voudrait jamais se marier avec moi parce que j’étais une menteuse et une putain. Que si je pouvais appartenir à personne alors j’appartenais à tout le monde et que tout les hommes pouvaient me prendre quand ils voulaient. Que je n’avais pas à me plaindre parce que c’était là un honneur qu’ils me faisaient et que c’était le destin des filles de rien comme moi. Il m’a donné cette robe et il m’a dit que comme il était bon, il me donnait une deuxième chance en me laissant partir. Alors je suis allée à Port-Real. »

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Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Empty
MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime28.01.14 0:00

Finalement, voyant le soleil haut de le ciel, sentant que passer une nuit de plus ici serait tout à fait inutile, tout comme passer plusieurs nuits de plus serait dangereux, Lachlan décida de partir. Leur chance serait égal, avec le cheval, sans trop le pousser il pourrait chevaucher longtemps, très longtemps, de plus la jeune femme ne semblait pas trop lourde, l’animal pourrait aisément les supporter tous les deux, sinon, eh bien il marcherait à côté. Sa décision était prise, elle était irrévocable, il ne voulait en aucun cas que la petite se retrouve encore nez à nez avec des marcheurs blancs, c’était vraiment une peur qui le taraudait.

C’est ainsi, qu’il entra de nouveau dans la petite cabane, rassemblant les affaires, repensant à ce qu’elle avait dit plus tôt. John Snow disait elle pourrait aider, a vrai dire l’ancien corbeau ne connaissait pas ce John Snow, un bâtard vu son nom, ce qui ne changeait rien à la situation a vrai dire. Le petit homme était d’accord pour faire confiance mais, savait par expérience que les hommes pouvaient être manipulateur et sa situation ne changerait pas, ce John pouvait être gentil, cela ne changerait rien au fait que lui tait non seulement un tourne casaque mais, surtout un sauvageons. Il secoua la tête, ils n’en étaient pas encore là de toute manière, il y réfléchirait plus posément une fois arriver au Mur.

Considérant la jeune femme et le cheval, il vit qu’elle s’en occupait, apparemment très bien, ce qui était une bonne chose, cela lui fit mal au cœur de savoir qu’ils devraient le laisser une fois arriver, à moins qu’il ne trouve l’une de ces portes. Il en avait entendu parler lors de son passage au Mur, des portes, une à For Nox lui semblait il. Maintenant cela lui revenait, le vieux mestre en parlait souvent, pourrait il ouvrir une de ses portes et ainsi traverser le Mur en sécurité ? Sans a avoir à l’escalader ou a recourir aux frères ? C’était une possibilité, qu’il garda pour lui, ne voulant pas donner de faux espoirs à Hermine.

Quoiqu’il en soit, Lachlan s’avança vers la jeune femme du sud, les affaires dans ses bras, s’empressant une fois arriver de les disposer sur le cheval. Il sourit à Hermine, s’assurant que rien ne risque de tomber lors de leur voyage, il déclara :

« Je pense qu’il serait mieux de partir aujourd’hui, plus vite on sera au Mur, mieux se sera pour toi et … Je pense que parler à ce John Snow pourrait être une bonne idée, si c’est vraiment quelqu’un de confiance, je ne voudrais pas … Te laisser entre de mauvaises mains ! »

Ceci dit, le petit homme fouilla dans ses vêtements, trouvant une dague qu’il tendit à Hermine, expliquant avec un certain empressement :

« Au cas ou, au cas ou tu doive te défendre, contre un ennemis, un homme ou autre, j’en ai plein d’autres de la sorte, elle ne me manquera pas. »

Le sauvageon aurait presque préféré lui offrir une épée or, il se doutait qu’elle sache s’en servir et il n’en avait qu’une, sûrement trop lourd pour ses bras. En attendant, Lachlan retourna sur ses pas, réfléchissant à ce qu’il aurait éventuellement oublié, jusqu’à ce que son regard soit attiré par un petit point noir dans la neige. S’approchant, il la ramassa, constatant que c’était un bout briser de sa pointe étrange, cella ayant tuer le Marcheur blanc. Cherchant un peut plus dans la neige, il en trouvant l’autre bout.

A voir ses deux morceaux comme ça, ils semblaient bien dérisoires, voir inutile, ce qui n’empêcha pas le petit homme de les cacher dans ses vêtements. Avoir une telle chose sur lui, donna du courage à l’ancien corbeau, cette curieuse chose après tout, avait réussi à tuer un monstre qu’il pensait invincible. Retournant ensuite dans la petite cabane, il rassembla ce qu’il avait effectivement oublier, refaisant exactement la même chose que quelques minutes auparavant. Heureusement, le cheval en plus d’être robuste était incroyablement docile, une brave bête qui ne semblait pas déranger de ce pois supplémentaire sur son dos.

Se sentant d’un coup affreusement nostalgique, le petit homme considéra l’endroit, la cabane surtout, il se rendit compte qu’elle lui manquerait. C’était idiot, ce n’était qu’une bête cabane en bois mais, ce fut un lieu qu’il aima. Soupirant, l’ancien corbeau prépara le cheval, installa selle et renne, l’animal se laissant faire, se contentant de l’observer d’un œil curieux. Une fois tout installer, le petit homme grimpa sur la bête, qui ne rechigna pas plus, obéissant aux moindres mouvements de ses mains, vraiment vraiment un bon animal, peut être pas le plus rapide mais, peut importe. Voila, il était fin près a partir …
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Hermine




Personnage
Age du personnage: 14 ans
Surnom: La Rouquine
Métier/Titre(s): Acrobate, danseuse, chanteuse, actrice, lavandière...

Hermine
« Fille de l'Eau, Fille de Rien »

Copyright : Luna & tumblr
Citation : Nous voulons de la vie au théâtre, et du théâtre dans la vie
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 159
à Westeros depuis : 24/03/2013
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MessageSujet: Re: Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Quand le sauvageon vient en aide à la fille du Sud [Pv] Icon_minitime14.02.14 19:14

Hermine observa Lachlan qui l’observait lui aussi. Elle se disait qu’il devait penser des choses mais qu’elle n’en voyait aucune de mauvaise dans le regard qu’il posait sur elle. Pas de danger. Alors elle sourit.

Si la rouquine était d’une naïveté peu commune, elle avait cependant appris à lire un peu dans les yeux des autres, surtout grâce à son séjour au sein de la troupe avec Rhonda. Mais même avant, elle savait, seulement parfois les gens cachent bien leur jeu, et souvent, il est trop tard pour fuir. Quoi qu’il en soit elle se sentait en sécurité avec Lachlan, il était gentil, il ne lui faisait pas de mal, et en plus, il l’avait protégé des choses mortes. Courageux, plus qu’elle en tout cas, ce qui en soi n’était pas très difficile. Peut-être plus encore que Jon Snow dans la mesure où les Autres lui paressaient bien plus dangereux qu’un Bolton, et pourtant le Sire de Fort-Terreur était… terrifiant.

__ D’accord. » Répondit-elle alors.

Lachlan avait l’air sûr de lui et cela suffisait à la jeune fille pour le suivre au bout du monde s’il voulait. De toute façon, elle ne voudrait pour rien au monde rester seule ici, même si le confort relatif de la cabane ne l’incitait pas plus à partir dès aujourd’hui, pas plus que le souvenir des heures de marche forcée dans la neige avec Azahel. Et puis, regardant le cheval, elle se dit que se serait mieux avec lui…

__ Oui, j’crois qu’on peut lui faire confiance. Tu viens pas avec moi ? » S’inquiéta-t-elle.

L’orpheline était toujours persuadée qu’il préférerait repasser le Mur avec elle plutôt que de rester ici. Comment aurait-elle pu devenir ? Elle ne connaissait ni son passé ni la vie de ce côté-ci du Mur. Sans compter que pour elle la liberté ne valait pas tous ces dangers tapis dans l’ombre du Bois Hanté. Seule la vie avait un peu de valeur, la sienne si peu, mais assez pour qu’elle accepte de courber l’échine et parfois bien pire pour survivre. Et ici, avec ce froid et les Autres, ça n’était pas une vie. Certainement pas une vie pour elle en tout cas. Elle prit alors du bout des doigts la dague qu’il lui tendait sans trop savoir quoi en faire.

__ Heu… Merci… »

Hermine n’avait jamais eut d’arme, au mieux un couteau pour couper le saucisson, et elle n’aimait pas ça, d’autant plus qu’elle en avait vu plusieurs fois les dégâts sur les corps de ses amis ou même le sien. Alors elle la garda, entre son pouce et son index, le plus éloigné possible d’elle et surtout de Lachlan et du cheval qu’elle avait peur de blesser par inadvertance et resta ainsi sans bouger de peur de faire une bêtise jusqu’au retour de Lachlan qu’elle regarda avec des yeux pleins de peur et d’interrogations. Comme si tenir cette chose tranchante était pire que de se retrouver nez à nez avec un Marcheur Blanc.

__ Mais j’vais blesser quelqu’un avec ça, Lachlan. »

Osa-t-elle enfin alors qu’il se mettait en selle. Au bord des larmes, elle se résigna, pour ne pas rester toute seule ici car il semblait prêt à partir et elle ne comptait pas rester seule ici, elle fourra la dague tant bien que mal dans ses vêtements et grimpa son tour sur le cheval, derrière l’ancien corbeau. Elle jeta, elle aussi, un coup d’œil nostalgique à cette cabane bien accueillante par rapport au froid glacial qui régnait dehors et enfonça sa tête entre les fourrures et les lainages enlaçant la taille de Lachlan pour rester en croupe.

Ils se mirent en route. Un vent froid hurlait entre les branches des pins, mais le soleil brillait et le temps était relativement clément, pour la région en tout cas. Une bonne chose pour commencer un voyage long et périlleux. Mais Hermine ne savait toujours pas si elle devait craindre ce retour ou en être ravie. Elle voulait retrouver ces contrées douces du Sud, mais la distance qui les en séparait et tout ce qui pouvait s’y trouver la terrifiait, sans compter cette dague dont elle ne savait pas se servir et qui lui faisait plus peur qu’autre chose. Sur le cheval, collée contre Lachlan et emmitouflée dans des tas de vêtement chauds, il ne faisait pas si froid et elle somnolait un peu.
Après plusieurs heures de silence, elle demanda.

__ Pourquoi tu veux pas passer l’Mur ? Y fait plus chaud tu sais, au Sud, et pi on s’amuse bien. On a pas b’soin d’arme ni d’autant d’fourrures. Et y’a pas les créatures. Tu d’vrais pas rester ici. T’as été gentil avec moi, j’voudrais pas que tu te transformes comme Azahel. »

Elle le serra un peu plus fort et se mit à pleurer doucement à l’idée de le voir comme elle avait vu Azahel. Elle ne pourrait jamais le tuer, et puis avec quoi de toute façon. Ah oui c’est vrai, elle avait cette dague maintenant. Mais bon… Cela dit c’était un beau cadeau, mais elle était presque certaine qu’elle aurait été plus utile entre les mains du Sauvageon.

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