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[Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar

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Aiyana Templeton




Aiyana Templeton
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MessageSujet: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime30.07.14 23:19

Année 298 - Treizième lune - Semaine 2 - Jour 4

Le malheur que j'ai causé
Elle était installée sur une couchette dans la calle du bateau. Malgré ce que pouvait dire Ashara ou les autres, Aiyana avait préféré s'isoler du luxe, préférant rejoindre les délaisser, les moins chanceux, les gens comme elle en réalité. Loin de s'imaginer que ce voyage à Port Réal aurait eu autant d'impact sur sa vie et sur elle. Elle qui avait tant cherché à prouver à tout le monde qu'elle était bien plus qu'une sauvage se rendait compte en se remémorant les derniers évènements qu'en réalité, elle n'était rien d'autre que ça. Une bouteille d'un quelconque alcool entre les mains, elle avait noyé sa culpabilité jusqu'à ce qu'elle puisse l'oublier, mais rien y faisait, elle avait beau être revenue avec la tête de Petyr, Dame Affliction, l'armure d'Ashara et l'argent qu'elle lui avait donné, elle n'était pas d'humeur à fêter quoi que ce soit. Prétextant vouloir des soins, prétextant vouloir dormir, elle s'était rapidement échappée de tout cela, évitant soigneusement de croiser la route de Raymar. Dans le fond de la pièce, loin du tumulte de l'extérieur, le mestre pestait à devoir la soigner ici-même mais elle se refusait catégoriquement de sortir. Et devant l'impétuosité de la sauvage mélangée à l'alcool ingurgité, il préféra que pester, faisant ce qu'on lui demandait. La blessure était sérieuse mais pas mortelle et cela faisait plusieurs fois qu'il venait voir l'évolution, soupçonnant l'éventualité d'un quelconque poison dont la lame aurait pu être couverte, mais visiblement, Petyr n'avait pas eu le loisir d'utiliser son arme fétiche.

Silencieuse et dans son coin, elle avait fini par trouver le sommeil, fortement aidé par cette seconde bouteille vidée. Elle ignorait ce que faisait Hamon et en réalité, s'en fichait. Elle avait simplement insisté pour qu'aucun mal ne lui soit fait, il l'avait aidé, et si elle s'en était sorti, c'était en majeure partie grâce à lui. Il l'avait beau l'avoir comparé à son ancien Lord, elle n'était pas le genre de femme à jeter les autres sous prétexte qu'ils ne sont plus utiles, elle connaissait que trop bien la douleur de se faire ainsi rejeter et elle n'était pas ainsi. Elle respectait ce qu'il avait fait pour elle, le risque qu'il avait pris et par conséquent avait largement mérité qu'on le laisse en paix. Peut-être était-il à bord, décidé à aider les Arryn maintenant qu'il n'avait plus Petyr dans les pattes ou peut-être avait-il reprit sa vie, elle l'ignorait et préférait ne pas le savoir. Les yeux clos, elle dormit d'un sommeil sans rêve, quelques heures à peine avant d'ouvrir les yeux et de retrouver la dure réalité. Se retournant, elle se trouvait dos à toute personne qui aurait pu venir la voir. Ronger par le sentiment de culpabilité qui la gagnait, elle n'arrivait absolument pas à comprendre pourquoi elle en était venue à ses extrêmes et encore moins pourquoi elle se sentait aussi monstrueuse de l'avoir fait. Pendant un instant, elle lui en voulait à lui, à Raymar.

Si elle ne l'avait pas connu, elle ne serait pas aussi pitoyablement en train de se morfondre à la simple idée d'avoir ouvert ses cuisses à un autre pour arriver à ses fins. Si elle n'était pas tombée amoureuse, elle n'aurait en rien regretté son geste et ne tenterait pas de désespérément noyer sa faute dans l'alcool. Elle avait cette impression de faire une lente et longue chute depuis son retour. Elle esquissa un sourire en repensant à ce qu'elle avait ressenti lorsqu'elle avait drogué le vin de Lyonel et Raymar, à cette sensation de toute puissance lorsqu'elle réussit à obtenir le respect et la confiance d'Ashara, à l'excitation quand elle se retrouva enfin sur le bateau de Petyr... Plus rien n'avait compté dès l'instant où elle était au cœur du danger, il n'y avait plus qu'elle, elle et sa survie, elle et sa mission. Tout ça pourquoi au final ?
Se retournant une nouvelle fois, elle chercha presque à l'aveugle le contact d'une autre bouteille sans pour autant l'atteindre, l'obligeant alors à s'asseoir, elle en souleva une première, vide... Une seconde vide... Et lorsque la troisième qui arriva dans ses mains se trouvait être aussi vide que ses copines, prise d'une rage incontrôlé, elle balança celle-ci en face d'elle. Le verre se brisant en éclats, elle se sentait tant coléreuse que sur le coup de cette même pulsion, elle frappa violemment son poing contre le mur de bois. Elle leur en voulait à tous, à Ashara pour avoir réussir à vouloir lui donner l'envie de montrer autre chose d'elle, vouloir gagner son putain de respect, sa putain de confiance, pour ne plus être insulté, pour ne pas qu'il soit mal à l'aise, pour que Raymar puisse être fier de l'avoir à côté. Pourquoi diable l'avait-il ramené ? Pourquoi ne l'avait-il donc pas tué ? Pourquoi tout ça avait une putain d'importance à présent ? Le poing contre le mur, elle ne sentit pas les larmes lui monter aux yeux, ignorant si c'était cette colère ou la rage qui s'exprimait. Elle prit sa main dans la seconde, posant son front sur le mur qu'elle venait de frapper, laissant les pleurs s'échapper de ses yeux.


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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime31.07.14 20:59


N’étant pas le genre d’homme à boire du vin à l’excès, Raymar n’avait plus connu le genre de mal de crâne qui l’avait assailli à son réveil. Il lui avait fallu un temps considérable pour retrouver un semblant de cohérence dans ses pensées, ainsi que pour comprendre les explications que lui fit Lady Ashara après coup. Il avait été drogué, imbécile qu’il était d’avoir relâché sa vigilance alors qu’il se trouvait toujours à proximité de cette ville maudite qui avait vu mourir son suzerain et tant d’hommes et de femmes de qualité. Jon Arryn n’était que le dernier d’une longue liste, qui comportait aussi Rickard et Brandon Stark.

Il avait relâché sa garde parce qu’il faisait confiance aux personnes en compagnie de qui il se trouvait. Ses suzerains, Lord Lyonel et Lady Ashara, ainsi que la femme qu’il aimait, Aiyana. Aiyana qui l’avait drogué, pour pouvoir parler à Lady Arryn en tête à tête, et qui s’était ensuite envolée vers une mission suicide en lui laissant seulement un mot.

C’était sur ce morceau de parchemin, avec la plume d'un autre, qu’elle lui avait expliqué son geste et qu’elle lui avait dit pour la première fois les mots qui lui avaient manqué lorsqu’ils se trouvaient tous les deux.

Il avait été fou de rage, non pas envers elle mais envers lui-même. Pourquoi avait-il fallu qu’il lui transmette ces valeurs de noblesse et de sacrifice qui n’étaient pas celles de son peuple ? Pourquoi n’aurait-elle pas le droit d’être égoïste dans sa façon d’aimer et de vivre ? Il ne voulait pas faire d’elle une martyre pour une cause qu’elle n’avait même pas choisi de défendre ! Il la voulait près de lui, saine et sauve.

Lady Ashara avait refusé de lui dire où elle s’était rendue mais il était probable qu’il serait arrivé trop tard de toutes façons, de nombreuses heures s’étant écoulées entre l’instant où il s’était effondré dans la cabine de sa suzeraine et le moment où il avait retrouvé conscience.

Mais les dieux avaient entendu ses prières pour une fois, lunatiques qu’ils étaient. Aiyana était revenue, blessée mais vivante. En revanche, elle n’était pas venue le trouver. Etait-elle encore trop faible pour se lever ? Avait-elle honte de l’avoir drogué ? Il l’ignorait mais il respecta son choix, pendant quelques heures qu’il passa à polir son armure et son épée, chacune de ses pensées revenant toujours vers elle… jusqu’au moment où il finit par perdre patience et quitta sa cabine en claquant la porte.

Parcourant les couloirs du navire d’un pas décidé, il descendit dans les entrailles du navire, dans la calle où s’était exilée la femme des montagnes. Le cuir de ses bottes martelait sur le bois de bois à chacun de ses pas et il ne prit pas la peine de frapper lorsqu’il ouvrit la porte.

Il trouva la jeune femme collée au mur, visiblement en larmes et ses épaules secouées par les sanglots. Lorsqu’il se rapprocha d’elle, il sentit immédiatement son haleine qui empestait l’alcool mais fit mine de ne pas y prêter attention. Toujours silencieux, Raymar se contenta de retirer sa longue cape pourpre et l’enveloppa dedans, avant de la prendre délicatement dans ses bras. Quittant la pièce, il ne croisa personne en remontant dans les étages supérieurs, et pénétra dans la cabine qui lui avait allouée.

Refermant la porte derrière lui avec son pied, Templeton l’allongea à moitié sur le lit et s’assit auprès d’elle. Il prit son menton dans sa main et lui fit relever la tête, jusqu’à pouvoir plonger son regard azuré dans ses yeux rougis par les larmes.


- Je sais que tu n’aimes pas les longs discours alors je vais faire simple. Je me fiche du fait que tu m’aies drogué, que tu aies fait semblant de jouer un double jeu, ou de ce que tu as pu faire d’autre pour parvenir à ton but. Cela m’est égal que tu aies dû tuer un homme ou en séduire un autre. Tu es là, tu es revenue et c’est tout ce qui compte.

Il l’entoura ensuite de ses bras, et posa son front contre le sien, sans cesser de la regarder.

- Tout ce que j’ai besoin de savoir, c’est si tu veux toujours être avec moi parce que crois bien que je ne t’abandonnerai pas. Tu es la femme la plus butée et la plus impossible que j’ai jamais rencontrée mais je t’aime.
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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime31.07.14 21:55


Le malheur que j'ai causé
L’esprit embrumé par l’alcool, elle n’avait pas franchement l’impression d’être véritablement présente. A la fois parfaitement consciente de sa culpabilité et assez ailleurs pour ne pas remarquer ou entendre l’arrivé de Raymar. Le front posé contre le bois, la main douloureuse et peut-être écorché, elle se sentait particulièrement honteuse et répugnait cette sensation. Où était l’époque où elle pouvait chevaucher n’importe quel homme sans avoir à s’en formaliser après ? L’époque où les amants s’enchainaient juste pour le plaisir, parce qu’elle aimait ça, les plaisirs de la vie, le vice et la luxure. Et aujourd’hui ? Elle était là, comme une pauvre merde, à se lamenter d’avoir usé de la faiblesse d’un homme et d’avoir pris son pied à le faire. Ronger par ces foutus remords et en même temps incapable de pouvoir reprendre sa vie d’avant. Il aurait été facile de laisser cette tête, de fuir et retourner à la nature, partir loin maintenant que sa mission était accompli, mais il y avait ce foutu cœur qui battait dans sa poitrine et les sentiments qui y était profondément logé qui la retenait ici.
Elle sentie à peine l’étoffe recouvrir sa peau, fatiguée et pas vraiment en état de se débattre, elle avait surtout envie de vider le contenu de son estomac, suivant ainsi celui qui était venu la retrouver, à moitié consciente de ce qui se passait autour d’elle. Il y avait que la douleur, cette foutu douleur.

Les yeux dans le vide, elle se laissait simplement faire, peut-être juste pour le plaisir de profiter de sa présence une dernière fois, persuadée qu’il ne pourrait probablement jamais lui pardonner et quand bien-même il le ferait…Elle…Elle ne pouvait pas. Elle retrouva rapidement la chaleur d’une cabine plus classique, l’air froid et humide de la calle commençait déjà à lui manquer, ici, elle avait l’impression de redescendre un peu plus vers la réalité, décuvant trop rapidement à son gout et n’ayant pourtant toujours pas la force de le rejeter, il la posa sur sa couche, s’asseyant à ses côtés alors qu’elle était incapable de poser les yeux sur lui. Elle ne voulait pas, n’avait pas la force de voir la déception sur son visage, et malgré ses efforts pour le fuir, il l’obligea d’un geste tendre à retourner sa tête vers lui et poser ses yeux dans les siens. Il lui parla, les mots ne semblaient pas avoir de sens encore dans sa tête, c’était un flot de son qu’elle n’arrivait pas à comprendre tout de suite, se retrouvant le front contre le sien…

Elle comprit, petit à petit, elle comprit que ce qu’il faisait, c’était lui pardonner sans même savoir ce qu’elle avait dû faire, ce qu’elle avait fait, pourquoi et comment. Il réveilla chez elle sa rage et sa colère, le repoussant avec la même violence dont elle avait pu faire preuve lors de leur première rencontre, elle tenta de quitter le lit. L’alcool avait eu un effet considérable sur son équilibre, tant et si bien que la sauvage ne réussit qu’à s’étaler par terre avant de se relever avec maladresse en se maintenant contre le mur non loin d’elle.


« Je t’interdis de me faire ça ! »

Hurla-t-elle, tentant de s’éloigner et de retrouver la porte close mais au final, après trois bouteille d’un breuvage inconnu c’était à peine si elle arrivait à vraiment savoir où elle se trouvait. S’adossant contre le mur, elle se laissa glisser jusqu’à toucher le sol.


« Mes-toi en colère, hurle ! Insulte-moi ! COGNE-MOI ! Mais ne me crache pas au visage t’a putain de gentillesse ! »

C’était une chose qu’elle ne pouvait ni comprendre, ni admettre. Se rendant compte qu’elle aurait préféré recevoir la crise de nerf, de jalousie, de rage qu’elle avait amplement mérité, elle ne voulait ni de cette gentillesse ni de cette amour…Tout simplement parce qu’elle n’était pas à la hauteur.


« T’ignore tout ce que j’ai fait là-bas… »

Elle éclata de rire sans savoir se contrôler, tentant de se relever encore une fois. Elle se passa la main sur le visage replaçant des mèches de cheveux désordonnée avant de se maintenant une nouvelle fois contre le mur.


« C’est de ta faute putain…Pourquoi tu m’as fait ça ! »

Incapable de coordonnée ses foutues pensées avec ses sentiments, elle avait juste un inestimable besoin de se défouler malgré le carnage qu’elle venait de faire sur le navire de Petyr.


« Tu serais pas arriver dans ma foutue vie ou si tu m’avais tuer au lieu de faire ton chevalier servant ! J’en serai pas là ! Je…J’aurai pas tout fait pour vous prouver à toi et tes… »

Elle mima grossièrement une révérance, manquant de peu de perdre une nouvelle fois l’équilibre et de tomber, ce qui la fit rire alors qu’elle reprenait une position un peu plus stable.


« Je suis pas de ton monde…Et j’ai voulu, je voulais, pour qu’on m’accepte, pour mériter ma place, retrouver une place, un clan, des racines…Je voulais mais ça fonctionnera jamais. Quand je me suis retrouvée sur son navire, seule, en danger, avec seulement mes prières, c’était le présent, il n’y avait que moi et mon but, moi et le sang, moi. Je voulais gerber mes boyaux à sa gueule quand il a enfin lever l’ancre, j’aurai pu faire ça autrement mais la tentation… »

Adossé contre ce mur, elle baissa les yeux vers le sol.


« Tout est bon pour survivre…Il avait raison, je ne vaux pas mieux que Petyr. Je… »

Son teint devenait de plus en plus livide mais la fureur dans son regard s’animait une nouvelle fois, son regard se posant sur une cruche d’eau présente, elle l’attrapa et la lança directement vers Raymar :

« GUEULE ! HURLE PUTAIN ! DIS LE ! DIS LE ! »

La moindre chose qui passa alors sous les mains de la sauvage lui servit de projectile qu’elle envoyait directement vers le chevalier et lorsque plus aucun objet ne fut à sa porter, elle se rua littéralement sur lui.

« COGNE-MOI ! TUE-MOI ! »

Cherchant à provoquer Raymar, elle aurait été capable de gérer sa colère, parce que c’était comme ça qu’elle aurait elle-même réagit à sa place mais qu’il puisse simplement s’inquiéter pour elle c’était quelque chose qui la dépassait. Tentant d’elle-même le frapper, cela ranimait chez Aiyana le souvenir de leur première rencontre, de cette râge qu’elle avait ressenti en le voyant et du profond désir qu’elle avait eu de vouloir le tuer, de cette colère qui n’avait fait que s’accroître lorsqu’elle se retrouva sans arme, blessée et à bout de souffle et maintenant quoi ? Tout ça c’était envoler ? Pour laisser que la guimauve qu’elle était ? Folle d’amour pour lui, incapable de gérer qu’il puisse lui pardonner, incapable de le comprendre et surtout, incapable d’être à la hauteur.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime31.07.14 22:45


Il aurait dû se douter que sa docilité ne pouvait pas durer. Cette femme était animée d’un feu qui la dévorait de l’intérieur, et elle avait visiblement besoin de le laisser sortir sous peine de se consumer. Elle voulait qu’il soit en colère mais comment pourrait-il l’être ? Ne pouvait-elle pas prendre conscience qu’il était heureux de la voir saine et sauve alors qu’il avait cru la perdre ? Ne comprenait-elle pas que sa vie était plus importante à ses yeux que toutes les fautes qu’elle ne pourrait jamais commettre ?

Il la laissa cracher les mots sans broncher, acceptant ce déferlement de colère, de culpabilité et de frustration et se contenta de se protéger lorsqu’elle lui balança une cruche d’eau et les autres objets qui tombaient sous sa main. Le chevalier la stoppa lorsqu’elle se précipita sur lui, la laissant s’évertuer à le frapper en restant de marbre, ses yeux fixés sur elle. Une fois qu’elle eut fini de hurler, il prit la parole, sa voix étant calme mais aussi tranchante que la lame d’une dague.


- Tu me confonds avec ces hommes que tu as connu, que tu as baisé et que tu as tué si tu crois que je vais te haïr, te cogner ou te tuer à cause de ce que tu as pu faire ce soir.

Le chevalier referma ses mains sur les poignets de la jeune femme, telles des menottes et l’attira contre lui, ses yeux bleus toujours aussi brillants de détermination et son expression presque féroce tandis qu’il poursuivait d’un ton égal.

- Contrairement à ces hommes, je suis celui qui t’a combattu, celui qui t’a survécu, et celui qui te survivra encore tant que tu ne m’auras pas planté une lame dans le cœur. Je sais que tu ne comprends pas, parce que ça te fait mal, parce que ça te ronge de l’intérieur de ressentir ça mais tu sais pourquoi je peux être si calme, pourquoi je peux te pardonner alors que tu crois avoir fait quelque chose d’impardonnable ?

D’un geste brusque, il la repoussa sur le lit, profitant de son manque d’équilibre, et se mit à califourchon sur elle, lui empoignant de nouveau les mains, et usant de son corps pour la maintenir allongée mais ne faisant pas un geste pour la toucher davantage. Son regard furieux était toujours fixé sur ses yeux.

- Parce que j’ai déjà perdu celle que j’aimais ! Tu crois que c’est douloureux d’aimer ? Que c’est dur de ressentir ce déluge de sentiments qui a l’air de te rendre si faible ? Ça n’est rien, RIEN en comparaison du gouffre qui s’ouvre quand tu perds cette personne ! Pendant des années, j’étais mort ! Mort à l’intérieur, un cadavre ambulant mais sans aucune vie à l’intérieur ! Et puis tu as débarqué, gueulante et trébuchante, une femme furieuse qui voulait ma peau et que j’aurais dû tuer sans arrière pensée !

Il ôta une de ses mains de son poignet et la posa sur son cou, pouvant sentir son pouls sous ses doigts.

- Tu voudrais que je te tue ? Que je mette un terme à tes souffrances ? Si tu n’es même plus capable de me faire tenir ma promesse, et que tu veux la solution la plus facile, qui suis-je pour la refuser ? Ce n’est pas comme si tu voulais de moi, je ne suis pas une aventure après tout. Je ne suis pas le coup facile qui s’en va avant le lever du jour rejoindre sa femme ou son poste en ne retenant que ta paire de fesses et tes cris. Si tu n’as plus d’amour pour moi, si tu n’as plus envie de te battre, parce que c’est trop dur, et bien demande-moi de te tuer alors. Condamne-moi à vivre sans toi si c’est ce que tu veux, mais dis-le moi en face, sans te cacher derrière une excuse !

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime01.08.14 0:40


Le malheur que j'ai causé
Il lui coupa net sa rage avait sa voix, plus tranchante que ne l’avais été Dame Affliction durant sa mission suicide, était-ce sa froideur ou la vulgarité dont il usa, l’un ou l’autre cela arrêta d’un coup les efforts physique de la brune pour le cogner. Profitant de la surprise pour l’empoigner, l’emprisonner entre ses mains. Il avait pourtant raison, les choses auraient été beaucoup plus facile pour elle s’il avait été un de ces hommes qui l’aurait cogné ou abandonner, elle aurait tourné la page, serait passé à autre et surtout, s’il avait été ainsi, elle n’aurait pas noyé ses états d’âmes de merdes dans l’alcool pour trouver un peu de repos. Incapable de détacher son regard du sien, elle avait l’impression d’être incapable de respirer en cet instant, le souffle court, la peur au ventre et une terrible envie de vomir sur les chaussures du chevalier mais même ça il avait réussi à le bloquer au fond de sa gorge. Si elle en avait la force, elle aurait souri, ajouter « Et celui qui m’a vaincu » dans son putain de monologue, qu’elle détestait les mots, qu’elle haïssait ces interminables discours, parce qu’il lui faisait mal, crachant la vérité en pleine figure, rendant les choses plus compliqués encore.

Et avant même qu’il ne la laisse lui répondre, il la jeta sur le lit, se plaçant de tout son poids au-dessus d’elle, les mains prisonnière de sa force, une position soumise qui réveillait à nouveau la sauvage qui tenta de se débattre malgré les mots. Elle ne voulait plus l’entendre, ne voulait pas l’écouter, voulait juste qu’il lui arracher sa langue affuté ! Putain s’il pouvait s’en servir autrement qu’en la brisant de quelque mot ! Non seulement ce connard qui avait capturé son cœur l’avait vaincu à l’épée et voilà qu’il ajoutait une couche de plus à son humiliation en la maitrisant de quelque mot incisif et de son regard sévère. Plus que jamais elle avait envie de lui en cet instant précis, lui dire et lui prouver qu’elle l’aimait, sentir son corps contre le sien, retrouver ce qu’elle avait laissé en partant du Val. Plus que jamais, en cet instant et sous ses yeux furieux, elle l’aimait.
La sensation d’air manquante s’accentua lorsqu’elle sentie la force de sa main contre son cou, lui proposant la délivrance qu’elle lui avait demandé. Il aurait été facile de lui dire oui, de partir, il ne ferait que finir le travail là où l’avait laissé en suspens il y a des années maintenant qu’elle se trouvait face à lui, face à cette décision, qu’il lui laissait ce choix…Au lieu de ça, ce simple geste éveillait plus que jamais sa combativité, son instinct de survie, elle n’avait jamais souhaiter mourir, à chaque fois qu’elle se trouvait face à la mort elle se battait plus que jamais pour ne pas avoir à l’affronter de trop près. En la tenant par le cou, il avait libéré une de ses mains qui prit la trajectoire directe pour la mâchoire du chevalier, le faisant basculer sur le côté et elle avec. Se retrouvant par-dessus, c’est deux mains contre sa nuque, elle le fixait.


« Justement ! Tu as tenu ta putain de promesse ! Tu m’as montré que la vie avait autre chose à m’offrir que ce que j’avais connu ! Et qu’est-ce que j’ai fait quand je me suis rendu compte de ça ? Je t’ai drogué, j’ai volé l’épée de Lyonel et je me suis tiré sur le navire de Petyr, j’ai baisé un pauvre type pour qu’il m’aide, j’ai apprécié chaque putain de seconde sur ce rafiot, le sexe, le sang, la peur, la rage, la fierté d’avoir sa tête entre mes mains, l’excitation, la crasse, en une nuit j’ai retrouvé tout ce que je connaissais… »

Les mains entourant toujours son cou, elle ne serait pas pourtant. Sa vue brouiller par ces lamentables larmes, elle tentait de garder toute sa contenance.

« J’étais partie pour pouvoir revenir te voir, un sourire à m’en décrocher la mâchoire et voir la tronche d’Ashara devant ma réussite, me pavaner, danser avec sa foutu tête » elle laissa un rire trop court s’échapper de sa bouche « pourquoi pas ? Devenir chevalier ou une de vos conneries, être autre chose que la sauvage récupéré sur un champs de bataille mais au fond Raymar… »

Elle lâcha prise que d’une main alors que de l’autre, d’un geste abile, elle dégaina son éternelle dague, la plaçant sous la gorge de Raymar.


« C’est tout ce que je suis…Je suis partie prouver le contraire et je reviens avec la preuve que je ne suis que ça…J’aurai pu mit prendre de n’importe quel autre façon mais non, c’est à ma façon que je me suis pris, j’excelle à être ce que je suis et… »

Posant ses yeux dans les siens, s’il voulait qu’elle lui dise la vérité en face, elle le ferait.


« Quand je suis partie avec Hael, j’ai repensé à ce que tu m’as dit ce soir-là, je savais pas trop ce que ça voulait dire, le mariage…Je voulais…Je me disais juste…Que ça aurait pu être bien, t’avoir pour moi, être à toi, que je pourrai faire des efforts pour…Je pourrais même tenter d’apprécier ton connard de frère et lui faire toute les courbettes qu’il veut pour qu’il me tolère un peu plus dans ta vie mais… » Les mots s’étranglèrent dans sa gorge « Ils ont tous raisons… »

Ses doigts sur sa gorge tremblait, son corps tout entier tremblait en réalité sans qu’elle ne puisse le contrôler. Malgré l’alcool, il lui semblait au final n’avoir jamais été si lucide, elle l’aimait, plus que sa propre vie, elle l’aimait profondément mais aurait-elle la force de taire ses plus bas instinct ? Il avait fallu que d’une nuit.


« Tu peux me pardonner cette fois mais qu’en sera-t-il de la prochaine ? »

Si secrètement la sauvage se promettait de ne jamais avoir à revivre pareil culpabilité, une petite voix en elle ne cessait de lui répéter qu’elle n’était et ne serait toujours que la fille du brouillard, que seul l’instinct dicterait ses choix, incapable de réfléchir, elle agissait sur l’instant, le présent, et quand sa vie dépendait, il n’y avait que le présent, qu’elle et personne d’autre et pourtant…Toute la difficulté était là, il y avait bien quelqu’un d’autre. L’ivresse du danger le lui avait fait oublier, pour ne pas flancher, pour ne pas se faire trahir, pas encore capable de comprendre que ce qui était sa plus grande sa plus grande faiblesse était aussi sa plus grande force.


« Je ne voulais pas te décevoir…Me décevoir… »

La lame de sa dague quitta la gorge de Raymar mais la pointe tourné vers lui n’avait rien d’autre de rassurant.


« Pardon… »

Murmura-t-elle avant de planter la dague avec force contre le sol à plusieurs centimètre du visage du Chevalier.


« Et si j’échouais ? »

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime01.08.14 23:30


Aiyana avait profité du fait qu’il ait libéré sa main pour le frapper, et s’il n’avait pas ressenti une douleur sourde à la mâchoire, le chevalier aurait volontiers souri. Il y avait encore un feu qui brûlait en elle, et par les Sept, encore de la force à revendre ! Templeton bascula sur le côté et elle en profita pour inverser les rôles, agrippant sa nuque entre ses mains, plongeant ses yeux dans les siens, des yeux si expressifs où perlaient de nouveau des larmes amères.

Tandis qu’elle vidait enfin son sac, déversant dans un torrent de colère ce qui la rongeait véritablement, elle sortit la dague dont elle ne se séparait jamais avant de la lui placer sous la gorge. Raymar le savait parce qu’il pouvait sentir la fraicheur de la lame contre sa peau mais pas à un seul instant son regard ne quitta celui d’Aiyana. L’arme blanche aurait pu tout aussi bien ne pas exister tant il s’en désintéressait au profit de la jeune femme.

Il savait à quel point c’était difficile pour elle de lui avouer tout cela, et que cette position de supériorité dont elle donnait d’illusion ne servait peut-être au final qu’à masquer la vulnérabilité dont elle faisait preuve en révélant l’origine de sa culpabilité dévorante mais aussi ses aspirations les plus secrètes, et surtout ses propres doutes envers sa conduite.

Le chevalier ne broncha pas lorsqu’elle planta la dague dans le dos, à une distance relativement réduite de sa tête. Il ne s’était pas trouvé en danger mais même s’il l’avait été, il n’était pas le genre d’homme à mourir en paniquant. Elle avait eu besoin de ce contrôle, tout comme elle avait toujours besoin qu’on la confronte à la réalité.

Raymar se redressa brusquement en position assise et l’attrapa par la taille, de sorte à ce qu’elle reste sur ses genoux mais sans l’entraver pour autant. L’une de ses mains s’arrêta sur son flan, son index suivant de mémoire le tracé d’une de ses cicatrices.


- Tu pensais que simplement parce que tu voulais devenir différente, tu allais changer du tout au tout ? Tu croyais que tes pulsions allaient disparaître comme par enchantement et que tu deviendrais une parfaite petite dame chaste et répugner à faire tout ce qui te donnait tant de plaisir auparavant ?

Il avait prononcé ces mots d’un ton parfaitement calme et mesuré, donnant l’impression que son accès de colère était passé. Pourtant l’instant suivant, sa main attrapa la dague d’Aiyana et il la renversa en arrière, la plantant sans trembler à une poignée de centimètres de sa tête. Son regard azuré était brillait d’un éclat dangereux tandis qu’il reprenait la parole d’une voix plus forte.

- Tout ça n’est qu’apparence ! Tu as oublié nos affrontements, on dirait alors laisse-moi te rafraichir la mémoire. Tu te battais comme un animal furieux mais est-ce que j’étais l’homme serein que tu as côtoyé ces derniers mois ? Est-ce que je ne me battais pas au moins aussi férocement ? Est-ce que tu crois que je ne prenais pas un putain de plaisir à me battre contre tous ces guerriers qui n’avaient pas d’autre but que de me faire la peau ?!

L’honneur, la droiture et la compassion formaient le noyau de l’enseignement des chevaliers, et on lui avait inculqué ces valeurs depuis l’enfance. Il les avait fait siennes autant que possible mais lorsqu’il se retrouvait face à un ennemi qui n’en avait que faire, et que seule comptait sa force face à celle de son ennemi, il n’y avait plus que la fièvre du combat dans son esprit.

- Je ne suis pas un saint, Aiyana, pas plus que ne le sont Ashara, Lyonel ou les autres. Nous avons tous une apparence de noblesse qui vient de notre éducation mais sous le vernis, nous sommes pareils ! La différence, c’est que nous sommes entraînés toute notre vie à combattre et discipliner nos instincts alors que tu as été encouragée à les suivre !

Il la libéra ensuite, la faisant se redresser de sorte à être presque assise en face de lui. Il aurait tellement voulu lui faire comprendre ce qu’il ressentait, et l’empathie qu’il éprouvait par rapport à ce tiraillement qui la déchirait. Raymar prit ses mains dans les siennes et les serra, tout en ne cessant pas de la fixer des yeux.

- Oui, je te veux pour moi. Je voudrais que tu ne sois qu’avec moi, comme je ne suis qu’avec toi mais j’ai conscience que la monogamie ne te vient pas naturellement. Si tu veux vraiment suivre cette voie, ce sera un combat de tous les jours mais si tu es prête à t’engager, alors on y arrivera. Mais la seule façon pour ça puisse marcher, c’est si on se fait vraiment confiance, si on y travaille tous les deux.

Il se pencha et déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de poursuivre.

- Il n’y a que cette question qui compte à mes yeux. Je ne te demande pas d’apprécier Symond ou de faire des courbettes, je veux savoir si tu es avec moi, aujourd’hui et à jamais. Je veux savoir si tu es prête non pas seulement à mourir mais aussi à vivre avec moi, dans la joie mais aussi dans les épreuves, et dans la douleur.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime02.08.14 13:10


Le malheur que j'ai causé
Un frisson parcourut lentement son corps en sentant les doigts de Raymar redessiner l’une de ses cicatrices par-dessus ses vêtements. Eveillant le souvenir de cette danse. Oui, elle avait pensé pouvoir changer en un claquement de doigt, si elle ne serait probablement pas comme ces femmes, elle pouvait au moins s’en rapprocher. Pour lui. Elle serait jamais répugner à l’idée de chasser, encore moins à l’idée de mettre sa vie en danger, le sang l’attirerait probablement toujours et bon sang, il ne l’aidait ! Reproduisant ce qu’elle avait elle-même fait avec sa dague, se retrouvant avec la lame de celle-ci à quelque centimètre de son visage ravivait une soif de combattre mais un désir ardent ne faisant que confirmer ce qu’il disait. Elle n’avait pas sursauté, avait continué à le fixer, mais pendant une fraction de seconde la lueur du désir traversa son regard, l’excitation étira ses lèvres et son cœur accéléra le rythme de ses battements. Côtoyer sa vie avait eu une fâcheuse tendance à lui faire oublier les circonstances de leur première rencontre, la dureté de ses traits quand il se retrouva face à elle alors qu’elle venait probablement de tuer un ami ou un de ses hommes, ou une connaissance, elle n’en savait rien et ils n’en avaient jamais reparlé depuis.

Prétextant ne pas être un modèle de vertu pour autant, Aiyana du retenir un rire moqueur avant qu’il ne franchisse sa bouche. Elle avait beaucoup bien reconnaître qu’au combat il était un tout autre homme que dans la vie, il n’en restait pas moins un homme vertueux. Il suffisait de voir comment il l’avait repousser quand elle s’était glisser dans son lit la première fois, les raisons qui les avaient amener à venir dans cette putain de cité, si elle pouvait aisément savoir que Lyonel était tout sauf vertueux, elle soupçonnait Ashara d’avoir certain vice caché mais en aucun cas elle n’avait imaginer Raymar avoir un quelconque défaut de ce genre. Elle qui s’inquiétait qu’il aille voir ailleurs, elle se serait bien gifler pour ça, car même ça elle doutait qu’il en soit capable. C’était bien pour ça qu’elle s’en voulait tant, à côté de lui, elle n’était rien d’autre que l’animal qu’il avait récupéré.

Alors qu’il prit ses mains dans les siennes, elle observa simplement le geste, se rendant compte qu’au final, même devant l’affront qu’elle lui avait fait, il restait noble, aucun vice, aucun défaut. Elle l’aimait, profondément, comme elle n’avait jamais aimé mais elle haïssait cette impression de n’être qu’une moins que rien à ses côtés. Comme elle haïssait cette douleur dans sa poitrine. Le chaste baiser semblait passer inaperçu dans l’esprit embrumé de la sauvage qui n’avait qu’une seule idée en tête : ne pas être la seule à souffrir. Se relevant, son équilibre précaire semblait s’être arrangé. Probablement que cette engueulade avait au moins eu l’effet bénéfique de la dessaouler un peu.


« Te fout pas de moi Raymar, j’ai peut-être été assez conne de croire que je pourrai changer aussi facilement mais je ne suis pas assez conne pour croire que tu puisses ne serait-ce que m’arriver au cheville dans le domaine du vice. Regarde toi…J’ai baisé avec un autre et c’est toi qui me réconforte, ça devrait être à moi de me mettre à genou et te supplier de me pardonner. »

S’approchant de la sortie, elle l’ouvrit, il ne fut pas bien compliquer de trouver un garde, encore moins de lui subtiliser son épée.

« Tu fermes ta gueule, je vais te la rendre »

Etait-ce son haleine ou le fait qu’elle ait l’épée entre les mains, l’un ou l’autre le garde ne broncha pas, observant, incrédule, la jeune femme retourner dans la cabine.

« Allez, prend ton épée…Montre-moi l’animale que tu penses être, que je rigole ! Fais-moi rire ! »

Elle inclina la tête, faisant une moue, moqueuse et provocatrice.

« Me dit pas que tu as peur de me blesser ? Vas y, prouve le moi, montre-moi que tu ne vaux pas mieux que moi… » Elle fit quelque mouvement d’épée dans le vent, rien de bien impressionnant, juste de quoi habituer sa main au poids de celle-ci. « Promis, je frapperai pas trop fort mon amour. »

Epée en main, elle s’approcha de lui, la pointe de sa lame à hauteur de gorge.

« Je ne veux pas que tu me dises pourquoi j’ai fait ça aussi facilement, ni que tu me réconforte, ne me dis pas que tu n’es pas mieux que moi alors que t’es pas foutu de me dire que tu m’en veux ! »

Reculant de quelque pas, ce ne fut que pour mieux prendre son élan, portant alors son premier coup, même saoul elle semblait encore faire preuve de tant de combativité. Son épée de fortune pourtant retrouver le contact de l’acier, Raymar ayant enfin dégainé pour éviter de prendre le coup. A quelque centimètre de lui et seulement séparé de deux lames acérés, elle lui sourit.

« Tu veux savoir comment c’était ? »

Tout ce qu’elle cherchait c’était probablement le blessé, parce qu’elle l’était elle-même mais aussi la preuve de ce qu’il avançait. Il y avait une chose qu’elle savait, la colère était faite pour être exprimer, pour éclater, sortir, qu’il ne la frappe pas, qu’il ne la tue pas ou qu’il l’aime toujours malgré ses erreurs, il ne pouvait pas ne pas être en colère. Les rages sourdes sont les pires, elles grossissent, et finissent tôt ou tard par s’exprimer, plus grand et plus démesurée que jamais. S’ils devaient se faire entièrement confiance, cela passait aussi par la franchise.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime02.08.14 14:33


Elle ne le croyait pas, bien évidemment. Comment le pourrait-elle, quand il ne lui avait jamais montré ni expliqué ? Aiyana n’avait connu que le chevalier fieffé, honorable en tout ou presque, toujours calme en dehors du champ de bataille. C’était l’homme qu’il avait choisi de devenir, et il y était parvenu, jusqu’à un certain point.

Il dégaina son arme lorsqu’elle se précipita sur lui, parant son coup sans grande difficulté mais contrairement à elle, il ne souriait pas. Son visage demeura un certain temps impassible, ses yeux seuls brillant avec intensité. Le chevalier garda Aurore dans une main et asséna un coup de coude à l’estomac qui la fit reculer de quelques pas, et vider le contenu de son estomac sur le sol.

Raymar fit jouer la lame d’acier valyrien entre ses doigts tout en avançant vers elle à pas lents, ses traits toujours aussi inexpressifs tandis qu’il prenait la parole d’une voix aussi calme et pourtant aussi tranchante que précédemment.


- Tu ne comprendras probablement pas ce que je vais te dire mais puisque nous en sommes aux confidences, pourquoi pas. Je suis le troisième fils de Ser Harrold Templeton. Mon père était amené à lui succéder et à hériter de son titre et de ses terres, tandis que je n’aurais rien. Je ne pouvais espérer que devenir un simple chevalier sans titre, ni fief, voué à vivre aux crochets d’un seigneur ou à enchaîner les tournois toute ma vie.

Il se précipita vers elle et lui asséna un coup horizontal qu’elle para tant bien que mal, avant d’en asséner un autre, vertical celui-ci, avec lequel il lui entailla légèrement l’épaule. Il profita de sa surprise pour lui asséner un coup de pied au buste qui la fit tomber un peu plus loin sur le sol.

- Pour être remarqué par Lord Arryn, il fallait non seulement que je sois le meilleur mais aussi que je sois exemplaire. Quand les autres écuyers allaient se saouler ou voir les prostituées, je m’entraînais, inlassablement, non seulement à l’épée mais aussi à polir l’armure de mon seigneur, à prendre soin de son cheval, et j’étudiais aussi bien sûr. Voilà pourquoi il me choisit à ses côtés quand la Rébellion éclata, parmi tous les autres.

Les coups d’épée de Raymar se firent plus rapides et plus précis, la frappant parfois du plat de sa lame avec une force suffisante pour laisser des bleus. Il frappait encore et encore, les lames s’entrechoquant avec toujours plus de fracas.

- Et le jour où un traître a essayé d’attaquer mon seigneur par derrière, j’ai tué non pas pour la première fois un homme mais pour la première fois avec plaisir, avec le sentiment du devoir accompli. Je lui ai transpercé le cœur et j’ai coupé sa tête pour la planter sur une pique. Je ne pouvais pas cautionner qu’une ordure de son espèce puisse porter atteinte à l’homme que j’admirais le plus au monde, à celui qui était comme un second père pour moi.

Le chevalier attrapa alors la lame d’Aiyana directement avec sa main libre et la rapprocha lentement du cou de la jeune femme, le sang carmin s’écoulant lentement de ses doigts sur la lame d’acier là où elle tranchait sa chair.

- Tu veux continuer à tourner le couteau dans la plaie en me disant combien tu as pris ton pied avec un inconnu ? Et bien vas-y ! Donne-moi donc jusqu’au détail le plus sordide si ça peut te faire mouiller mais je ne te donnerai pas la satisfaction de geindre comme un porc parce que tu m’as fait souffrir ! Oui, ça me crève le cœur de t’imaginer en train de t’envoyer en l’air avec un autre, en train de beugler ton plaisir dans les bras du premier trouffion venu mais à quoi bon ? Tu ne veux pas de mon réconfort ou de mon amour, tu ne veux que ma haine et mon mépris !

Et d’un geste brusque, il lâcha l’épée d’Aiyana et porta sa main ensanglantée au visage de la jeune femme, peignant sans délicatesse ses joues avec son sang.

- Allez, parle donc ! A moins que tu n’en veuilles davantage ? Tu veux savoir comment j’ai maudit les dieux quand ils m’ont enlevé ma femme et mon fils à naître ? Est-ce que tu veux savoir à combien de serviteurs de Hautjardin j’ai dû arracher la langue et parfois les mains pour préserver le secret de Durran ? Tu veux que je te dise combien de fois j’ai eu envie de quitter cet endroit maudit et mon devoir de protecteur pour partir à sa recherche, lui le fils que je n’ai jamais pu avoir ? Au lieu de ça, je suis ici, à essayer de protéger mes suzerains qui s’exposent volontairement à un danger plus grand que ce qu’ils n’ont jamais connu, et à parler avec une femme qui ne veut pas entendre le moindre de mes mots s’il ne s’agit pas d’une insulte !

Plantant rageusement Aurore dans le plancher de bois, Raymar attrapa Aiyana par le col de sa tunique avant de poursuivre avec véhémence.

- Si tu ne peux pas supporter qui je suis, alors dis-le. Mais je ne vais pas changer parce que c’est trop difficile pour toi de comparer tes pêchés à l’image de perfection que tu t’es faite de moi ! Est-ce que tu crois que la vie de chevalier n’est faite que d’honneur et de gloire ? Que de duels à la loyale ? Je ne suis pas le genre d’homme à noyer son chagrin dans l’alcool ou sa frustration dans les putes mais je suis le genre qui peut blesser ou tuer des innocents parce que sa mission est plus importante que leur bien être ou leur vie. J’aurais tué le roi fol sans hésitation pour Jon Arryn, et je tuerai jusqu’au dernier Lannister s’il le faut pour assurer le trône de Durran ! Est-ce que tu comprends maintenant ou est-ce que tu as besoin que je te fasse saigner encore pour que ça rentre ?

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime02.08.14 16:46


Le malheur que j'ai causé
Un coup dans l’estomac, habillement donné, ce qui suffisait à lui faire perdre son petit avantage. Ce simple coup eu pour effet qu’elle se penche sur le côté, se tenant le ventre alors que sans qu’elle ne puisse le contrôler elle répandit le contenu de son estomac à ses pieds. Embaumer la pièce d’une odeur âpre et acide, l’alcool et de suc. Elle aurait presque sourit si elle en avait encore été capable en cet instant, le plaisir du combat à venir, d’avoir à se défendre, à sentir que tout pouvait lui échapper en quelque seconde. C’était ce genre de situation qu’elle arrivait à gérer, plus que les discussions, plus que les mots, les coups d’épée ne mentaient pas. D’un revers du bras elle s’essuya la bouche sans aucune délicatesse, un geste qu’elle dut interrompre pour parer son coup horizontale.

« Tu veux me faire chialer ? »

Dit-elle à ses premières phrases, à l’entendre, sa vie était bien triste de n’être QUE chevalier. Une insulte pour elle qui avait dû se battre tout au long de sa vie pour être considéré par son clan, pour être considéré tout simplement. La dernière en date était Ashara. Mais en prenant le temps de le provoquer plutôt que de se concentrer, en oubliant que malgré qu’elle vienne d’en vomir une partie, son sang était gorgé d’alcool, elle ne vit pas le second coup. Sa voix laissa échappé une plainte de douleur alors qu’elle ne plaça pas réflexe sa main là où il l’avait entaillé. Le sang eut l’effet d’un coup de tonnerre en elle, l’électrisant, son regard se fit sérieux, son sourire s’effaça alors qu’elle parait chaque coup comme elle le pouvait, fatiguée par ses courtes nuits, fatiguée par la gnaule dans son sang.

« Tu sais pourquoi il a été facile de faire croire à ma trahison ! Parce que chacun d’entre vous à la petite voix dans sa tête qui dit "c’est possible". MEME TOI Tu y a cru à la seconde où tu as senti les effets du bonsomme. Ne me parle pas de ce que c’est que de devoir se battre pour exister ! »

Un coup de pied au buste, bien placé, qu’elle n’avait pas vu venir et elle se retrouva à terre épée à la main. Parant certain coup mais sentant le plat de la main claquer contre sa cuisse, son bras, son épaule, elle grimaça se sentant soudainement prise d’une rage contre elle-même et contre lui, ce connard avec le dessus sur elle. Et lorsqu’enfin elle arriva à se relever, assenant coup sur coup, qu’elle crut pouvoir reprendre le dessus alors qu’il parlait du premier homme qu’il avait tué. Il réussi une nouvelle fois à esquiver un coup, à mener la danse, la faire reculer jusqu’à un mur, l’acculer et prendre sa lame pour la glisser sur sa propre gorge. L’odeur du sang la rendait folle mais dans cette position elle n’avait d’autre choix que de l’entendre, que de l’écouter. Il avait toujours trop parler, là encore il le faisait.
Lâchant la lame, c’est sur sa joue que s’étala le sang de Raymar, accentuant son odeur qui se mélange au parfum de gnôle. Non seulement il la surpassait à l’épée, voilà une chose qui n’avait toujours pas changé mais en plus il la blessait de chacun de ses mots. Se rendant compte de sa bêtise mais ayant beaucoup trop de fierté pour l’admettre, l’unique chose qu’elle vit en ce moment ce fut tout ce qui lui restait après cette humiliation : son amour pour lui.

Il planta son épée, l’attrapant par le col, une erreur dont Aiyana se servit. Sa main attrapant le manche d’Aurore alors qu’elle frappa sa tête en avant, cognant de son front le visage du chevalier. A nouveau armée, elle profita de l’allonge de la lame pour pouvoir le tenir à l’écart quelque seconde, l’observer lui, sa rage dans ses yeux, entendre sa respiration saccader, et réfléchir à tout ce qu’il venait de lui dire.


« Tu crois sérieusement que ta vie est un drame parce que tu te retrouves avec une sauvage à gérer ? Tu l’as choisi ça ! Tu m’aurais crevé sur le champ de bataille, je n’aurai pas fini par tomber amoureuse ! Je n’ai jamais eu à me justifier de quoi que ce soit avant toi ! »

D’un coup de pied, elle poussa l’autre épée vers Raymar avant de reprendre la danse, plus furibonde et enragée que jamais. Elle sentie la lame d’Auror glisser sur la cuisse de Raymar avant que d’autre éclat de lame ne ponctue leur petite danse.

« Je ne jouerai pas à savoir qui de nous deux à la vie la plus pathétique parce que crois-moi…Comme au combat, je te surpasse de loin ! T’ignore absolument tout de ce que ça peut être, t’ignore nos lois, nos vies, comme les autres tu crache là-dessus parce que vous ne comprenez pas alors me demande pas de comprendre vos putains de manières ! Ne me dis pas que tu t’en fous de savoir ce que j’ai pu faire ou qui j’ai pu séduire pour arriver à mes fins alors qu’au fond ça te crève ! ME PARLE PAS DE CONFIANCE SI TU N’ES PAS FRANC ! »

Ne retenant aucun coup, elle finit par désarmé Raymar et jeter Auror plus loin. L’avant-bras contre le torse du chevalier elle le poussa avec force contre le mur avant de plaquer douloureuse sa bouche contre la sienne. Tout ça n’avait pas vraiment de sens, cela n’en aurait probablement aucun, ils arriveraient jamais à se comprendre mais il y avait au moins une chose à laquelle Aiyana croyait, une chose qui les unissait réellement…Probablement la chose la plus naïve et la plus stupide du monde mais la sauvage se rendait à l’évidence. Elle aurait beau vouloir sa rage, qu’il se mette en colère, qu’il souffre comme elle souffrait, elle ne voulait surtout pas le perdre en réalité.
Sans savoir se contrôler plus que cela, ses doigts se glissèrent à la ceinture du chevalier, cherchant à défaire ses vêtements alors qu’elle quittait déjà ses lèvres, plaquant pourtant ses doigts contre sa bouche pour qu’il se taise et durant de longue seconde elle ne sut quoi dire, le fixant. Elle aurait pu lui demander pardon, pour tout ça mais au final, elle ne s’en voulait pas, ni pour le combat, ni pour la colère. Elle avait cru qu’elle ne reviendrait probablement jamais de ce bateau, qu’elle n’aurait pas à gérer tout ça, et cela aurait été plus facile mais plus que jamais, elle se rendait surtout compte de ce qu’elle risquait de perdre en plus de sa vie.


« Je t’aime. »

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime03.08.14 22:02

Cette femme ne le comprendrait sans doute jamais et l’inverse était également vrai pour lui. Ils avaient mené des existences trop différentes jusqu’à leur rencontre. De la même façon qu’il ne pouvait pas imaginer le chemin qu’elle avait parcouru pour obtenir sa place de guerrière au sein de son clan, elle n’imaginait pas ce qu’il avait pu vivre. Elle ne voyait dans la vie d’un chevalier que les armes de bonne facture, les chambres confortables et le respect qui leur était voué. Imaginait-elle que leur vie ne leur appartenait pas ? Qu’ils étaient obligés de faire passer les souhaits de leur seigneur avant leur propre volonté, leur propre vie ? Elle qui était tant habituée à ne penser qu’à elle seule, imaginait-elle une vie passée à servir les autres ?

Il aurait dû voir venir ce coup de tête, qui le laissa sonné juste les quelques instants qu’il fallait pour qu’elle s’empare de son épée. Attentif à ses moindres mouvements, il récupéra l’épée du garde qu’elle lui fit glisser sur le sol avant de parer le premier coup qu’elle essaya de lui donner. Pourtant sa propre colère ne diminuait pas, les paroles de la jeune femme ne la faisant brûler que plus fort.


- Garde tes certitudes si elles te tiennent tant à cœur ! Répliqua-t-il tout en se battant, peu à l’aise avec cette épée à laquelle il n’était pas habitué. Tu exiges la vérité quand tu te gardes bien de partager tes plans et tes pensées ! Tu n’as jamais voulu me parler de ton clan, de ta famille, de ton mode de vie alors comment veux-tu que je puisse comprendre ?!

Il avait beau y mettre du sien, l’arme était clairement trop courte et trop mal équilibrée pour qu’il puisse se battre au mieux de ses capacités, et c’était bien ce dont il aurait eu besoin face à un adversaire comme Aiyana. La fille des montagnes ne retenait clairement pas ses coups et il faisait son possible simplement pour ne pas reculer.

- Tu vois la malhonnêteté partout, même chez ceux qui tiennent à toi ! Tant que tu agis par toi-même, tout va bien mais dès l’instant où il s’agit de faire confiance, tu cries au scandale ! Comme la gifle que tu m’as donnée quand on s’est revus, tu as automatiquement pensé que je t’avais trompée, n’est-ce pas ? Est-ce qu’il va aussi falloir que je m’invente une maîtresse imaginaire pour que tu te sentes moins coupable ?! C’est peut-être con mais même si la plupart des hommes pensent avec leur queue, moi je pense avec ma tête ! C’est pour ça que je parle autant, ce qui te déplait sûrement comme ça déplait à Lady Arryn !

Il essayait vainement de reprendre le dessus mais rien n’y faisait.

- Pourtant elle n’a jamais hésité à me tourner le dos alors pourquoi tu ne peux pas accepter que je sois dans ton camp ?! Est-ce qu’après tout ce qu’on a vécu ensemble, je n’ai pas droit à une infime partie de ta confiance ?! Est-ce qu’il faut que je renonce à dormir sous un toit ? Ou bien que je baise la moitié des putains de la capitale ? Ou préfères-tu encore que je me mette à tuer jusqu’à ce que j’ai assez de sang sur les mains pour laver ta culpabilité ?!

Elle finit par le désarmer et le plaquer contre le mur, l’embrassant avec une sauvagerie qui ne pouvait pas être de l’amour. Ses doigts s’affairaient déjà à essayer de défaire les boucles de sa ceinture tandis que ses lèvres avaient abandonné les siennes. Il soutint son regard, n’esquissant aucun geste pour lui retirer ses vêtements ou l’aider à enlever sa ceinture. Seuls les mots qu’elle prononça brisèrent son masque d’impassibilité, son visage prenant une expression presque meurtrie.

- Je t’aime aussi, même si je ne comprends parfois pas pourquoi, et que ça me fend souvent le cœur. Et je sais que malgré tout ce que tu peux faire, malgré tout le mal que tu me fais parfois, je ne pourrai jamais cesser de t’aimer.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime03.08.14 22:54


Le malheur que j'ai causé
Devant sa non-réactivité, elle se vexa une seconde, lâchant prise, le laissant avec une boucle de ceinture défaite alors qu'elle reculait. Elle avait soif, mais soif de quoi exactement ? Sa tête commençait à lui vriller le cerveau, la douleur était assez intense pour qu'elle posât un instant sa main contre son front. Que pouvait-elle lui dire ? Oui, elle aurait voulu qu'il soit comme elle, parce que ça aurait été plus simple, parce qu'elle aurait pu savoir comment réagir, comment se défendre, se protéger de ses sentiments, comment se faire pardonner, parce que ça lui aurait été familier alors que tout ça... Cette scène... Tout ça n'avait rien de familier pour elle, elle perdait le contrôle et elle haïssait cette sensation. Il finirait tôt ou tard par se lasser, il n'y avait pas d'autre solution dans son esprit, elle-même n'arrivait plus à se supporter parfois, des jours comme celui-ci. Ramassant l'épée du garde, elle retourna à la porte, l'ouvrit et la lui rendit. Devant l'air incrédule et méfiant, elle soupira, ouvrant grand la porte pour qu'il ait tout le loisir de voir Raymar sain et sauf au fond de la pièce avant de lui claquer la porte au nez.
Restant face à la porte, elle fixait celle-ci, il lui semblait soudainement plus simple de parler sans avoir à le regarder.


« Tant que j'agis par et pour moi-même, les risques n'appartiennent qu'à moi, il n'y a aucune conséquence pour les autres... Normalement. J'ai toujours fonctionné ainsi, j'ai fonctionné ainsi ce jour-là pour me rendre compte quand l'ivresse est passée, que je ne pouvais plus agir aussi facilement. Je n'ai ni envie de mourir, ni envie de te perdre »

Là était bien le fond du problème, le danger et l'agréable sensation de détresse que lui procuraient ces instants lui avait fait oublier tout ce qui comptait, parce qu'il était plus facile d'agir quand il n'y avait que soit pour unique facteur. En revenant à la réalité, la vérité l'avait frappé de pleins fouets, aussi rejointe par son amie la honte. Sa voix était soudainement calme, s'en était presque surprenant. Elle inspira profondément, finissant par trouver le courage dont elle avait besoin pour se retourner et le regarder.

« Je ne pouvais pas te parler de mes plans... Elle n'était pas censé être enceinte et elle était censée boire le même vin que vous, quand j'ai su qu'elle attendait un enfant, il m'a été impossible de risquer la vie de quelqu'un qui est encore innocent de tout ça. Et si je t'en avais parlé... Tu ne m'aurais pas laissé faire » Elle esquissa un sourire « malgré qu'on gueule, j'ai fait ce qui devait être fait et si c'était à refaire... Je le referai probablement. »

Elle passa ses doigts sur la blessure qu'il lui avait faite durant leur petite discussion animée, observant le sang sur ses doigts.


« Le mestre va vraiment devenir chèvre... »

Commenta-t-elle un peu moqueuse, ayant un irrésistible besoin de légèreté dans ce trop-plein de sérieux.

« Écoute... En revenant, je me suis pris à la tronche que j'aurai pu crever là-bas et quelque chose qui jusqu'ici ne m'avait jamais fait peur, quelque chose que j'avais même tendance à provoquer et chercher, ce quelque chose a commencé à me faire salement flipper. Parce que si j'étais morte là-bas, j'aurais jamais pu t'entendre parler tout seul et faire semblant de t'écouter juste pour te faire. Et en pensant à toi, j'ai pensé à ce que j'ai fait là-bas, j'ai eu honte, j'ai eu honte, j'ai honte... » Elle soupira « Je ne te demande pas de comprendre mais... »

Observant l'état de la pièce en espérant surtout remarquer la présence d'une bouteille qui aurait pu survivre à leur bagarre, elle reposa au final ses yeux sur lui.


« Comment veux-tu que j'accepte ton pardon si je ne suis pas capable de me le pardonner ? » Sans pouvoir le contrôler une nouvelle fois, les larmes étaient revenues, qu'elle essuya avec rage d'un revers de la manche « tu fais chier putain... »

Finissant par lui tourner le dos, elle posa sa main sur la poignée de la porte.

« J'ai besoin d'un bain, je vais me trouver une bassine, un tonneau, sauter dans l'eau... » Elle reporta son attention sur lui, les yeux rougis mais son fidèle sourire provocateur sur ses lèvres « et la gifle...C'était juste pour le plaisir », parce que tu m'as beaucoup trop manqué. S'apprêtant à quitter les lieux pour trouver de quoi se baigner, se laver, se décrasser, remettre ses idées en place et dessaouler.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime06.08.14 17:03


Raymar ne prit même pas le temps de réfléchir avant de se précipiter vers la porte, empêchant Aiyana de l’ouvrir. L’écartant non sans délicatesse, il ouvrit la porte et posa son regard sur le garde avant de s’adresser à lui d’une voix ferme.

- Apportez-moi une baignoire et de l’eau chaude. Une fois cela fait, prévenez le mestre qu’il est attendu dans mes quartiers dans une heure.

Il n’attendit pas de voir le garde décamper, même s’il entendit ses pas précipités sur le sol de bois, avant de refermer la porte. Déchirant un morceau de tissu, le chevalier commença par bander sommairement sa cuisse pour éviter de répandre son sang dans toute la cabine. Même les blessures relativement superficielles pouvaient s’avérer handicapantes si on perdait trop de sang.

- Tu vas rester ici, le temps que j’examine tes plaies. Je sortirai si tu veux prendre ton bain seule mais tu ne retourneras pas dans la cale avec des plaies béantes.

Raymar avait eu nombre d’hommes vaillants être terrassés pendant la Rébellion, non pas sur un champ de bataille mais dans la tente d’un mestre, parce que des blessures parfois d’apparence bénignes s’étaient infectées. Le chevalier attrapa une bouteille de vin qui était rangée dans sa malle, avant de la mettre à bouillir puis il se retourna vers Aiyana.

- Ce qui est fait, est fait. J’aurais souhaité que tu trouves un moyen qui t’expose moins au danger mais Baelish est mort, et tu es vivante. Il semble aussi que tu aies pris un peu de plomb dans la tête si tu réalises à quel point j’aurais mal si je venais à te perdre. Bienvenue dans le monde cruel de ceux qui aiment, et qui n’ont pas envie de perdre ceux auxquels ils tiennent et encore moins de les décevoir. Les sentiments sont beaux quand on les raconte en chanson mais la vérité est bien plus dure et amère.

Raymar la fit asseoir et récupéra le vin bouilli. Il s’en servit pour désinfecter les plaies d’Aiyana, tout en continuant de parler. Il en versa également sur la paume de sa propre main, qu’il avait entaillée avec l’épée de la jeune femme au cours de leur… dispute, puis sur sa cuisse, qu’il banda ensuite de nouveau.

- Tu vas apprendre à te pardonner, ou je te promets de te botter les fesses à chaque fois que tu essaies de noyer ta honte dans l’alcool, ou pire encore je parlerai si longtemps que tu en viendras à prier les dieux pour que je te laisse mourir. Termina-t-il en plaisantant, un léger sourire aux lèvres.

Une fois désinfectées, il banda ses plaies en déchirant des lamelles d’un linge propre. Le garde ne tarda pas à frapper à la porte, et Raymar s’empara de la grande baignoire de bois, qui tenait toutefois plus du tonneau, rempli d’eau fumante et le remercia pour ses services de quelques étoiles de bronze. Il se dirigea ensuite vers la porte, ses pas légèrement ralentis par sa douleur à la cuisse, supposant qu’elle voudrait se laver seule.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime06.08.14 18:37


Le malheur que j'ai causé
L'empêchant de sortir sans aucun ménagement, elle s'apprêtait à lui faire savoir à sa manière qu'il avait plutôt intérêt à la laisser passer. Mais lorsqu'elle l'entendit demander baignoire et mestre, elle réprima sa subite envie de violence. De toute façon, elle en avait eu pour son compte, son épaule lui faisait un mal de chien depuis son retour et maintenant il fallait y ajouter les blessures et les coups prodiguer par les soins du chevalier. Il déchira un morceau de tissus pour bander la plaie qu'elle lui avait fait à la cuisse, l'observant, Aiyana avait cette mauvaise habitude de rarement s'occuper de ses propres blessures et pour cause, si elle était capable de supporter la douleur durant un combat, elle avait parfois la fâcheuse tendance de devenir beaucoup moins courageuse après coup.
Elle l'observa un moment alors qu'il s'adressait à elle sur un ton entendu, se mordant la lèvre, il n'était pas difficile de voir qu'elle se retenait visiblement de lui faire une quelconque remarque. Elle n'aimait pas recevoir d'ordre et aussi puéril que cela pouvait être, elle avait une mauvaise habitude à faire l'exact opposé de ce qu'on lui demandait lorsqu'on s'adressait ainsi à elle. Un peu lassé de se battre aujourd'hui, elle s'avoua pour le moment à moitié vaincue, détournant le regard en répondant :


« Très bien Ser Templeton »

Laissant toute sa mauvaise humeur transparaitre dans cette simple phrase, grossière imitation de ce qu'un Lady aurait pu dire. Restant adosser contre le mur, elle laissait pourtant le sang s'échapper de ses plaies, comme une ultime et idiote provocation : ta cabine puera mon sang et ma gerbe. Posant un instant ses yeux sur la flaque jaunâtre, elle détourna rapidement ses yeux lorsqu'elle remarqua que Raymar sortit de sa malle une bouteille de vin. Se maudissant de ne pas avoir cherché à cet endroit précis, imaginant que son cher chevalier serait beaucoup trop bien pour oser avoir une bouteille dans sa cabine. Une bouteille qu'il fit bouillir avant même qu'elle ne puisse tenter de la lui prendre pour en boire quelque lampé. Il comptait faire quoi d'ailleurs avec ce vin bouilli ? Les yeux rivés sur la bouteille, les mots du chevalier ne semblaient pas tout de suite parvenir à l'oreille de la demoiselle. Il citait là toutes les raisons pour lesquelles elle avait pris pour habitude de ne voir chez les hommes qu'un plaisir temporaire, les sentiments étaient une faiblesse, quelque chose d'absurde dans un monde aussi dangereux que celui dans lequel elle avait grandi.
Fixant toujours la bouteille d'un air méfiant, elle semblait beaucoup plus mal à l'aise devant ce spectacle que devant les mots de Raymar. Une façon pour elle ne pas avoir à s'inquiéter un peu plus encore de ce qui s'était passé là-bas, ni de ses propres sentiments, préférant plutôt ne pas trop y penser, tout ce qu'elle souhaitait pour le moment... C'était passer à autre chose.

Profitant de l'inattention d'Aiyana pour la faire s'asseoir, elle tenta de s'échapper de ses mains lorsqu'il approcha de trop près le vin bouilli de ses plaies. Mais la fierté étant ce qu'elle est, elle se laissa rapidement faire, observant le plafond quand elle sentit le liquide chaud l'une de ses blessures et le vif picotement à l'intérieur de ses chaires. Se mordant la langue, elle inspira profondément, alors que sa mâchoire se crispait. Ne pouvant se retenir une seconde de plus.


« Putain de bordel, T'aurais pu me filer une gorgée ou deux avant de me faire ça »

Gratifiant la fin de sa phrase d'une autre série d'insulte jusqu'à ce qu'il ait terminé avec ses blessures. Elle lui sourit, de manière presque enfantine, le regard faussement désolé pour son langage de poissonnière...N'étant bien évidement absolument pas désolé pour ça. Posant une main sur sa joue quand il lui promettait une sévère punition si elle ne se pardonnait pas, elle tapota légèrement sa joue en souriant.

« Même en étant ivre, je finis toujours par être celle qui botte les fesses de l'autre mais si tu y tiens... »

Interrompue par l'arrivée du garde et de la baignoire fumante d'eau, elle s'approcha de celle-ci, laissant ses doigts glisser sur la surface de l'eau. Regardant Raymar, elle l'aspergea d'eau pour l'arrêter et attirer son attention à elle.

« Si on se sert un peu... »

S'approchant un peu, elle posa ses mains sur son torse, se retenant gentiment de ne pas se moquer de son allure de chien surpris par la pluie.

« On a une petite heure avant qu'un Mestre grincheux ne me rappelle qu'il aimerait tellement que je respecte son travail et que j'évite de provoquer une quelconque bagarre... »

Ignorant s'il acceptait ou non son invitation, elle ne lui laissait guère le choix en prenant soin de commencer à le déshabiller alors qu'elle lui parlait.

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime02.09.14 20:52


Raymar s’arrêta net lorsque la jeune femme l’aspergea d’eau. Haussant un sourcil tandis qu’il se tournait vers elle, il constata que cette dernière s’était rapprochée de lui jusqu’à ce que ses petites mains soient posées sur son torse. Ses oreilles entendaient ce qu’elle lui disait mais il n’était pas sûr que son cerveau soit en état d’interpréter la proposition qu’elle était en train de lui faire. Pourtant, c’était bien ses vêtements qu’elle était en train de lui ôter.

Le chevalier ne protesta pas, se contentant de la laisser faire tout en la déshabillant à son tour. Une fois la jeune femme complètement nue, il la prit délicatement dans ses bras avant de se diriger vers la baignoire. Il y mit un pied, puis l’autre avant de s’y asseoir, s’immergeant en même temps qu’Aiyana.

L’eau était chaude, presque trop mais Templeton ne s’en plaignait guère. L’homme aux cheveux bruns et aux yeux d’un bleu perçant attrapa une éponge et un morceau de savon et il commença à laver le dos de son amante, passant parfois ses doigts sur sa peau douce. Il ne comprenait pas cette femme et ne la comprendrait sans doute jamais, c’était désormais une certitude pour lui mais peu importe les blessures, au corps comme à l’âme, il ne semblait pas capable de s’arrêter de l’aimer.


- Tu gagnerais peut-être , finit-il par concéder, mais je me relèverai encore et encore. Si j’ai bien un trait de caractère, à aimer ou à haïr, c’est que je suis buté. Si mon père, Symond et Lord Arryn lui-même n’ont pas pu me faire lâcher prise quand je tenais à quelque chose, je doute que tu y parviennes.

Il versa ensuite de l’eau sur ses cheveux, les lavant consciencieusement et en silence pendant un long moment. C’était une tâche simple, qui ne lui demandait pas de réfléchir à la mort de Lord Jon, ni à celle de son assassin des mains d’Aiyana, et encore moins à ce que celle-ci avait dû faire pour s’approcher suffisamment de Baelish pour le tuer. Plus encore, il n’avait pas non plus besoin de penser au combat auquel ils venaient de se livrer, ni à la colère qui l’avait envahi lorsqu’elle l’avait poussé jusque dans ses derniers retranchements.

Une fois ses cheveux lavés, il s’occupa de ses épaules, prenant soin d’éviter les coupures mais ne ménageant pas ses efforts pour la décrasser. Il leva une main pour attraper la sienne… mais il se ravisa. Après tout, elle ne voulait pas de son pardon et probablement pas de sa présence alors à quoi bon ?


- Préviens-moi quand tu voudras que je sorte. Lâcha-t-il d’un ton neutre, n’ayant plus la force de se battre.
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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime14.09.14 16:52


Le malheur que j'ai causé
L’eau chaude venait faire picoter la surface de sa peau, grimaçant légèrement en sentant la chaleur contre ses blessures encore fraîche. Parfois, elle se demandait comment elle était capable d’aimer cela en combat, regrettant amèrement après coup en sentant la douleur sous l’eau chaude. Elle aimait les chaleurs excessives mais oubliait parfois la désagréable sensation de celle-ci sur les coupures, et les plaies. Se mordant la langue, il n’était pas question pour elle de montrer une marque quelconque de faiblesse devant Raymar, elle en avait fait bien assez pour aujourd’hui. Se retournant, elle était à présent dos à lui, les jambes replier contre sa poitrine et la tête poser sur ses genoux, les yeux clos, elle profitait simplement du contact de ses mains contre son dos. Elle respirait doucement, apprenant à garder le contrôle et à oublier ou s’habituer petit à petit à la sensation désagréable de ses blessures immergées. Esquissant un sourire en l’écoutant, c’était bien là un trait de caractère qu’ils partageaient, tous les deux excessivement buter, c’était bien là l’une des raisons qui rendaient leur relation si explosive depuis leur rencontre.

Jamais elle ne comprendrait comment il pouvait s’être épris d’elle, loin d’être à l’image de l’épouse qu’il avait jadis tant aimée. Cette femme, qu’elle avait appris à connaître à travers des récits qu’on lui avait racontés, rarement sortie de la bouche de Raymar lui-même. Une femme qu’elle s’était mise à presque détester parfois probablement parce qu’elle ne lui ressemblait en rien, parce qu’elle avait simplement eu cette chance inouïe de naître dans la bonne famille, la bonne maison, le bon endroit au bout moment. Les yeux clos, elle laissait Raymar s’occuper d’elle, lui ôtant les traces de crasses et de sang autant qu’il lui ôtait sa colère. La baignade et la moiteur des lieux lui procuraient au moins une certaine quiétude. Sa tête lui faisait mal, préférant garder les yeux fermés pour ne pas avoir cette désagréable sensation que tout tournait autour d’elle. L’alcool et ses affres, au moins, elle n’avait plus rien à vomir et puis le bain lui permettait de se sentir un peu mieux.

Elle sentie les remous de l’eau, annonçant un mouvement de Raymar, qu’il interrompit. Si elle ne se redressa pas, elle ouvrit pourtant les yeux en l’écoutant.


« Si j’avais voulu que tu sorte, je t’aurais laisser quitter la pièce plutôt que de te déshabiller »

Se laissant glisser en arrière, son dos se posa contre le torse du chevalier alors qu’elle tendit l’une de ses mains au-dessus de sa tête pour rejoindre la nuque de Raymar.

« Quand est-ce que nous rentrerons ? »

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime08.10.14 16:47


Il reconnaissait bien là le genre de répartie dont elle faisait preuve habituellement mais contrairement à leur dispute d’il y a quelques minutes, il ne détectait plus cette colère sourde dans sa voix. Cela ne voulait peut-être rien dire mais il espérait qu’elle commençait à émerger de cette haine contre elle-même qu’elle semblait avoir éprouvé avant qu’il vienne la trouver et pendant leur confrontation. Si ce n’était pas le cas, le chevalier ne pensait pas avoir l’énergie d’affronter une nouvelle explosion.

Un mince sourire fleurit sur ses lèvres en se rappelant une autre personne au tempérament bien trempé. Durran lui manquait, plus qu’il ne l’aurait cru. Ce n’était pas qu’il n’était pas attaché à lui, il reconnaissait que le garçon était le fils qu’il n’avait jamais eu mais il avait naïvement cru qu’il arriverait à le laisser mener sa vie d’adulte sans trop s’inquiéter et que lui faire confiance suffirait à calmer son inquiétude.

A la place, il ne cessait de penser aux mille et une mésaventures qui avaient bien pu lui arriver depuis qu’il avait cessé de recevoir toute communication de sa part. Le bateau sur lequel il était avait-il coulé ? S’était-il fait surprendre par une horde de Dothraki ? S’était-il fait détrousser par une catin des cités libres et réduire en esclavage ? Autant d’innombrables cauchemars qu’il pouvait ignorer le jour mais qui hantaient souvent ses nuits.

Aiyana lui présentait un cauchemar d’une autre nature. Elle savait les sentiments qu’il avait pour elle, et jusqu’où il était prêt à aller pour qu’ils puissent simplement vivre ensemble mais il avait parfois l’impression que même si leurs sentiments étaient réciproques, elle guettait toujours le point de rupture, le moment où elle ferait la bêtise de trop qui l’amènerait à l’abandonner. Pire encore, elle semblait parfois vouloir le guider dans ce sens, c’était tout simplement ahurissant.

Il n’avait cependant plus la force de s’en soucier non plus. Pour le moment, il se contenta d’apprécier le contact de sa peau contre la sienne et la sensation de ses doigts sur son cou. Il referma simplement ses bras autour d’elle, sans les coller complètement contre sa peau et répondit au bout de quelques instants d’une voix lasse.


- Bientôt, j’espère. Avec un peu de chance, une fois le procès terminé, les choses s’accéléreront et nous aurons toute liberté de retourner à Fort-Etoile. La simplicité de notre vie là-bas me manque…

Il était fidèle à ses suzerains, et ne les abandonnerait pas dans un moment pareil mais il n’éprouverait aucun regret à quitter la capitale quand le temps serait venu. Il n’y avait rien pour lui ici sinon le fantôme de l’homme qu’il avait sans doute respecté et admiré le plus au monde. Raymar voulait retourner sur sa terre, très modeste sans doute mais c’était chez lui. Il connaissait chaque pierre de son petit château et avait hâte de revoir le visage souriant de Willem. Peut-être inviterait-il Symond à venir le voir par la suite, pour passer quelques jours à se remémorer leur enfance et la rébellion…

Mais les premiers jours, les premières semaines, il voudrait les passer en la seule compagnie d’Aiyana. Cette femme serait peut-être sa perte, ils étaient plusieurs à l’avoir murmuré, mais il n’en avait cure. Il avait mal, dans son cœur et dans sa chair, et l’une des premières leçons que Lord Jon lui avait apprises pendant cette satanée guerre, c’était que la douleur était le signe qu’il ressentait encore quelque chose, qu’il était encore vivant.

Après avoir passé tant d’années à ne vivre que pour les autres, pour ce seigneur qu’il admirait, pour ce prince qu’il aimait comme son propre enfant, pour sa patrie qu’il désirait préserver, tout cela en restant malgré tout hanté par la perte de Lydia qui retirait toute saveur, toute couleur à la vie, il avait rencontré Aiyana. Elle ne comprendrait sans doute jamais mais elle avait redonné de la couleur aux choses, de la saveur aux mets, du sel dans son existence.

Il déposa un simple baiser sur son avant-bras et ferma les yeux.


- Est-ce que tu resteras avec moi ?
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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime16.11.14 21:38


Le malheur que j'ai causé
La vie était une pute, c’était tout ce en quoi Aiyana croyait avant de rencontrer Raymar, et même après en réalité. Elle ne lui avait jamais fait de cadeau, les gens qu’elle pensait être sa famille n’avait pas hésité une seule seconde à la violenter, sa vie était un éternelle combat et plus que vivre, Aiyana survivait. Lorsque son chemin croisa celui du chevalier, elle avait eu à gérer l’abandon et cette sensation qu’elle n’avait plus de racine, plus de place. Un sentiment qui avait tendance à l’accompagné jour après jour mais au fil du temps, il y avait un endroit où elle se sentait bien, et où elle avait la sensation de vivre plus que survivre…Dans ses bras.
Elle se répugnait à véritablement l’admettre, incapable de vraiment mettre son égo de côté, il était autant sa force que sa plus grande faiblesse. Mais à défaut de l’admettre à voix haute, il y avait des gestes et des regards qui ne trompaient pas. Effrayée par cet amour grandissant et cette sensation d’être consumer par celui-ci, elle avait du mal à conciliés les différents sentiments qui la gagnait, la honte, la tristesse, la rage, tant de chose qui la menait droit dans le mur. Et bien qu’elle en mourrait probablement si cela devait arriver, une part d’elle craignait le jour où le chevalier se lasserait de son combat intérieur.

Inclinant sa tête en arrière, elle posa celle-ci contre le torse du chevalier alors qu’il répondait à sa question. La sauvage souhaitait plus que tout rentrer, être loin de cette ville, de ces vices, retrouver ses montagnes et sa nature, retrouver leur vie mais elle avait cette impression que maintenant qu’ils avaient mis les pieds dans cette maudite ville : plus rien ne serait simple.
Elle écoutait les battements de cœur de Raymar, appréciant un instant le silence des lieux, l’odeur du bain, la chaleur de l’eau, oubliant les picotements de ses plaies. Un frisson parcouru son échine lorsqu’un courant d’air vint caresser leurs peaux. Fermant les yeux, quelques minutes de plus et elle se serait probablement assoupie dans ce bain mais le contact des lèvres de l’homme sur son avant-bras l’empêcha de sombrer et sa question l’interpella assez long pour qu’elle s’éloigne légèrement de lui.

Juste assez pour pouvoir se retourner, placer à califourchon contre lui, elle posa sa main sur le visage sévère de Raymar, son pouce dessinant certain de ses traits alors qu’elle se pencha pour déposer ses lèvres contre les siennes avec une infinie douceur qui lui était entièrement réservé. Un long baiser où elle laissa le bout de sa langue caresser la frontière de ses lèvres sans jamais franchir le seuil de sa bouche. Long et lent, sensuel et délicat, elle rompit ce geste d’affection qu’au bout de longue seconde. Plongeant ses yeux dans les siens, elle murmura simplement :


« Aussi longtemps que tu voudras de ma présence auprès de toi »

Avouant à demi-mot qu’elle serait incapable de l’abandonner et que s’ils devaient être séparer un jour, se serait son choix à lui. Ne cherchant pas à le mettre en colère une seconde fois, elle prit l’initiative de poser une nouvelle fois ses lèvres contre les siennes, lui interdisant ainsi toute autre remarque. Elle ne voulait pas l’entendre lui promettre qu’il ne l’abandonnerait pas, elle ne voulait pas entendre ses promesses, pas maintenant, pas tant qu’elle ne pourrait pas les comprendre ou les voir à leur juste valeur.
Sa main sur son visage traça sa route jusqu’à son cou, se glissant quelques instant dans ses cheveux en même temps que l’allure de son baiser s’intensifiait, se collant un peu plus contre lui, elle senti la chaleur au creux de ses reins et son cœur battre à tout rompre, des sensations qu’elle ne connaissait avec aucune autre personne que lui.


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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime19.11.14 20:55


Raymar s’attendait à ce qu’elle sorte du bain lorsqu’elle commença à s’écarter de lui. A la place, la jeune femme se contenta de se retourner, pour se positionner à califourchon sur ses genoux. Ses yeux la contemplèrent dans toute sa splendeur avant de venir se fixer sur les prunelles noisette d’Aiyana. Celle-ci traça les traits de son visage avec son pouce avant de l’embrasser avec une douceur qu’il n’avait que rarement connu chez la femme des montagnes. Il répondit tendrement à son baiser, résolu à simplement profiter de l’instant présent, sans chercher à comprendre d’où venait ce revirement ou combien de temps durerait cette accalmie avant la reprise de la tête.

Les paroles qu’elle murmura tout en le fixant lui réchauffèrent le cœur mais il n’eut pas l’occasion d’y répondre, la guerrière ayant déjà repris possession de ses lèvres. Il n’avait pas besoin d’un traducteur pour comprendre que la jeune femme ne souhaitait que le Valois lui déclare à son tour ses intentions, à savoir qu’il ne voudrait jamais qu’elle s’en aille.

C’est pourquoi il se contenta de l’embrasser, une main placée sur sa taille et l’autre étant venue caresser son cuir chevelu. Cette femme avait le don de le rendre fou, que ce soit fou de colère lorsqu’elle savait le pousser jusque dans ses derniers retranchements, mais aussi fou d’amour quand elle laissait par instant tomber l’armure, le touchant plus profondément qu’aucune femme depuis sa défunte Lydia.

Templeton approfondit le baiser tout en serrant Aiyana contre son torse, ressentant cet irrésistible désir de s’unir à elle, de donner corps à ce lien immatériel qui les unissait et les déchirait à la fois. Dans ces moments là, où il pouvait sentir la chaleur de sa peau contre la sienne et que son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine que ses oreilles n’entendaient plus rien d’autre, il redevenait vraiment un homme. Un homme capable d’erreur et de faiblesse mais également un homme qui pouvait ressentir de la compassion, de la miséricorde et de l’amour. Ser Raymar de la maison Templeton était un chevalier qui accomplissait son devoir avec honneur et diligence, quel qu’en soit le prix, mais le Raymar qui pressait ardemment ses lèvres contre celles d’Aiyana était un homme de passion, qui aimait sincèrement la femme qu’il tenait dans ses bras. Ce Raymar là avait survécu grâce à l’affection d’un petit garçon à qui on avait enlevé son père, sa mère et son foyer mais c’était Aiyana qui lui avait réappris à vivre.

Lorsque ses lèvres se détachèrent finalement des siennes, pour la seule raison qu’il se trouvait à bout de souffle, Raymar fixa son amante avec désir et affection, gardant ses lèvres souhaitées comme tel était son vœu mais non sans porter l’une de ses mains à sa bouche pour l’embrasser. Ses yeux azurés ne quittaient pas les iris d’Aiyana du regard tandis qu’il embrassait lentement, amoureusement ses doigts qu’il tenait dans une main, l’autre étant occupée à remonter son dos, caressant la peau avec une infinie douceur.

Symond avait peut-être raison lorsqu’il traitait Raymar d’idiot, généralement en arborant un air exaspéré, en lui répétant qu’elle finirait par causer sa perte, ou tout du moins qu’elle anéantirait ses perspectives de mariage ou d’alliance, lorsqu’ils discutaient de la position du chevalier de Fort-Etoile à l’égard d’Aiyana. C’était un petit prix à payer du point de vue de Templeton, et certainement un prix qu’il paierait volontiers en échange du cadeau inestimable qu’elle lui avait fait.

Force et honneur : telle était la devise qu’il avait choisi pour sa petite maison. Si sa loyauté indéfectible envers la maison Arryn et la couronne représentaient son honneur, le chevalier n’avait aucun doute sur l’origine de sa force. Elle lui venait du regard affectueux et admiratif d’un petit garçon qui était devenu un chevalier dont il pouvait être fier, et peut-être un jour un roi qu’il pourrait servir avec une foi absolue, mais aussi de cet amour aussi passionnel que destructeur qui le liait à cette femme qu’il serrait contre lui comme si elle était la chose la plus précieuse au monde… sans doute parce que pour lui, elle l’était réellement.

Il n’avait pas cru Willem quand ce dernier était venu discuter avec lui sur les remparts peu après qu’Aiyana et lui soient arrivés à Fort-Etoile. Son vieil ami lui avait adressé un grand sourire et donné une petite tape sur l’épaule en lui disant que c’était une femme bien qu’il s’était trouvé. Raymar avait eu beau essayé de lui faire comprendre à l’époque qu’il n’y avait rien entre la fille des montagnes et lui mais le capitaine de sa garde s’était contenté de sourire, comme s’il savait quelque chose que Templeton ignorait.

Délaissant les doigts de la jeune femme, Raymar prit à nouveau possession de ses lèvres, en priant pour que le mestre soit occupé. Avec l’effet qu’Aiyana avait sur lui, toute sa volonté ne suffirait peut-être pas à le faire quitter ce bain sans avoir embrassé et touché chaque millimètre carré de sa peau.


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Aiyana Templeton




Aiyana Templeton
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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime22.11.14 20:25


Le malheur que j'ai causé
Il y avait tant de raison pour qu’il se détourne tout simplement d’elle, qu’elle ne devienne que l’amante d’un soir pour réchauffer les draps froid de sa couche, tant de raison pour qu’il ne lui accorde pas toute la tendresse ou l’attachement qu’il lui offrait. Combien de fois n’avait-elle pas élevé la voix contre son frère, qui saisissait la moindre occasion pour lui rappeler qu’elle n’avait pas sa place chez eux. Elle esquissa un sourire derrière le tendre en baiser en imaginant la tête qu’il ferait lorsqu’ils rentreraient tous les deux et qu’il apprendrait que ce qu’il craignait tant était enfin arrivé. Elle prendrait à malin plaisir à le faire éclater. Submerger par le bonheur sincère de ce moment, elle profitait de chaque seconde comme s’il s’agissait du dernier, ses mains contre son torse remontèrent jusqu’à sa nuque, glissant ses doigts dans ses cheveux alors qu’ils rompaient enfin leur élan de tendresse. Le temps d’un regard, d’un silence que les mots ne pourraient jamais remplacer ou exprimer, il n’y avait que dans les actes qu’Aiyana pouvait pleinement s’exprimer, l’art de la parole était quelque chose qu’elle laissait à Raymar mais c’était lors de ces intenses silences qu’elle avait l’impression qu’ils pouvaient réellement se comprendre.

Passant une main au-dessus de sa tête, quelques gouttes d’eaux tombèrent sur leur nez alors qu’elle laissa ses doigts tracer un chemin dans les cheveux du chevalier et revenir à sa nuque. Il lui prit délicatement les mains, les traits de son visage s’adoucissait, presque fragile sous les baisemains du chevalier. Elle trembla légèrement, les images d’une vision du passé lui revenant en mémoire. De cette rencontre et de ce soir où il était entré dans sa prison pour y soigner ses doigts. Du craquement des os et de la douleur qu’elle avait ressenti. Elle resserra doucement ses mains dans les siennes, reportant son attention sur l’homme plutôt que les souvenirs, un nouveau regard, un nouveau baisé.

Son corps contre le sien, ses mains contre sa peau et cette envie de lui faire comprendre à quel point elle pouvait l’aimer et à quel point elle souhaitait être à la hauteur. Le désir s’insinuait lentement au creux de ses reins, laissant ses mains se glisser sous l’eau et faire partager à l’homme qu’elle aimait le même désir qu’elle ressentait. Quittant sa bouche pour poser ses lèvres contre sa nuque, elle embrassa sa peau, y gouttant l’eau qui s’y était déposant et laissant alors une jolie trace de son passage qui prendre deux ou trois jours avant de disparaitre. Le sourire malicieux et le regard enjôleur, elle avait approché son visage du sien, le nez contre son nez, elle recula légèrement lorsqu’il tenta de l’embrasser, profitant d’avoir son attention pour lui dire simplement :


« Je t’aime… »

L’embrassant, ses doigts se jouaient de lui sous l’eau, leur baiser plus passionnel que tendre laissait entrevoir la façon dont se terminerait leur véritable retrouvaille. La façon dont cela aurait pu terminer si trois petits coups frappés contre la porte de la cabine n’était pas venu interrompre leur moment d’intimité. Elle ne put s’empêcher de rire, à la fois frustrée et amusée par la situation. Elle regarda en direction de la porte, il aurait été facile de ne pas répondre, ou d’envoyer ailleurs le mestre mais quelque chose semblait la ramener à la réalité. Ce n’était pas maintenant ni comme cela qu’elle souhaitait le retrouver, pas dans cette pièce, ni à l’exact endroit où ils s’étaient engueulé, ni dans cette ville de malheur.

« Quand on sera de retour chez nous… »

Déposant un baiser sur ses lèvres, elle se leva de son bain, invitant d’un « Entré ! » la personne qui avait frapper à s’inviter dans la pièce. Loin d’être pudique, c’était un concept qu’elle n’assimilait pas complètement ou plutôt qu’elle avait tendance à rapidement oublier. Reposant ses yeux amoureux sur Raymar, elle esquissa un sourire.

« On empêchera Symond de dormir… »

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Raymar Templeton




Personnage
Age du personnage: 34 ans
Surnom: Chevalier de Fort-Etoile
Métier/Titre(s): Chevalier / Seigneur de Fort-Etoile

Raymar Templeton
« Chevalier de Fort-Etoile »

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MessageSujet: Re: [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar [Port-Réal] Le malheur que j'ai causé - Raymar Icon_minitime07.12.14 17:57


Le simple contact des doigts d’Aiyana sur sa peau était électrisant mais ce n’était pas le désir qui prédominait dans les pensées du chevalier du Val dans cet instant. Non, il contemplait les traits du visage de la jeune femme, qui s’étaient adoucis quand il avait pris ses mains dans les siennes pour les embrasser. Il aimait la femme forte qu’était Aiyana : il admirait son courage, sa ténacité et même son caractère de cochon qui avait été à l’origine de tant de disputes ; mais c’était quand elle lui montrait sa vulnérabilité, ses moments de faiblesse, qu’il était véritablement témoin de la confiance et de l’affection qu’elle lui portait en retour. Rares étaient ceux qui avaient vu cet aspect de la jeune femme, et plus rares encore ceux qui étaient encore en vie pour en parler.

Il se sentait comme dédoublé dans ce genre de moments. Une partie de lui baignait dans ce sentiment de plénitude qui découlait du fait d’aimer et d’être aimé en retour. Une autre partie de lui était en feu, les sensations procurées par le corps d’Aiyana collé au sien, par les baisers qu’ils échangeaient, et par la sensation de ses lèvres sur sa peau quand elle lui faisait un suçon, le torturant de sorte à ce qu’il en arrive aux portes de la folie, fou amoureux qu’il était d’elle. Elle faisait ressortir cette dualité en lui, qui faisait qu’il voulait à la fois la serrer dans ses bras et la prendre ici et maintenant dans cette baignoire avec toute la passion qu’elle instillait dans chaque fibre de son être.

Raymar appréciait son sourire malicieux et ses yeux remplis de désir, même la façon dont elle échappait de justesse au baiser qu’il avait voulu déposer sur ses lèvres, avant de lui dire qu’elle l’aimait. Ces mots, si simples et si porteurs de sens pourtant…

Il ne résista pas à l’envie de lui embrasser le nez, avant de la fixer de ses iris azurés, hantés par l’amour et le désir qu’il ressentait pour cette femme, mi-démon, mi-déesse, qui avait élu domicile dans son cœur. Esquissant un sourire emprunt de malice à son tour, il murmura en retour :


- Je sais.

Puis il l’embrassa dans le cou à son tour, laissant lui aussi une trace durable sur sa peau, comme pour marquer lui aussi son territoire. L’une de ses mains était déjà partie sous l’eau elle aussi, glissant à l’intérieur de la cuisse de la jeune femme pour lui rendre la pareille, quand trois coups frappés à la porte vinrent interrompre ce qui aurait pu devenir un très agréable moment. Le rire d’Aiyana était communicatif car si Templeton laissa échapper un soupir devant cette interruption, il ne put s’empêcher de sourire lui aussi.

Il fut attentif à ses paroles, et plus particulièrement au « de retour chez nous » qui fit rater un battement à son cœur, et qui lui laisser présager un futur où ils pourraient vivre ensemble, à Fort-Etoile.

La joie fut bientôt remplacée par l’amusement quand il vit la jeune femme sortir du bain, aussi nue que le jour de sa venue au monde, et ne se souciant apparemment pas de son manque de modestie devant le mestre qui n’allait pas tarder à entrer. Raymar quitta la baignoire à son tour, se séchant et s’habillant rapidement de braies et d’une tunique. Il ne parvint pas à retenir le rire qui s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle évoqua la réaction de Symond et pour la première fois depuis qu’il avait parlé à son frère de la jeune femme, le chevalier n’était ni inquiet, ni préoccupé.

Raymar avait rempli son devoir, envers sa maison et son seigneur, et s’il aimait et respectait Symond, ce n’était pas à lui de décider de son avenir.

Le chevalier prit sa cape et s’avança auprès d’Aiyana, la drapant dedans avant de déposer un baiser à son oreille, lui murmurant ensuite avec amusement.


- Quand nous serons chez nous, j’espère bien que nous serons entendus depuis Goëville jusqu’aux Eyrié toutes les nuits. Et si cela ne plait pas à Symond, et bien… il n’aura qu’à limiter ses visites à la journée.

Il captura ensuite ses lèvres dans un doux baiser, et effleura sa main de la sienne avant de se diriger vers la porte, que le mestre venait d’ouvrir. Le visage du chevalier reprit une expression calme et quelque peu stricte quand il s’adressa au nouveau venu d’une voix neutre mais imposante.

- Prenez soin d’elle comme vous l’auriez fait de moi. Elle est ce que j’ai de plus cher, et croyez bien que je le saurai si vous avez bâclé votre travail. Oh, et soyez doux en appliquant vos onguents, elle est assez douillette.

Laissant le mestre bredouillant derrière lui, il se retourna une dernière fois vers Aiyana en ouvrant la porte, lui adressant un léger sourire espiègle avant de la refermer derrière lui.
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