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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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[Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly]

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MessageSujet: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime01.04.14 21:20

An 297 - Lune 1 - Semaine 3 - Jour 6

L'aube se fait sentir. Il faudra peu de temps à présent pour que le soleil resplendisse sur ces vastes plaines verdoyantes qui mon vu naître comme de nombreuses personnes avant moi.
Par delà les terres fertiles du Bief, j'apercevais aisément l'immense forteresse du seigneur Randyll Tarly qui m'avait fait venir au sein de son domaine après avoir entendu parlé de mes actes envers le Bief et la maison suzeraine Tyrell.
Nombreuses furent mes pensées après une telle proposition je me voyais dans cette situation précaire, complexe et presque ambiguë ou un simple fils de forgeron bien que sachant moyennement lire n'avait rien à voir avec la stature et le prestige d'une quelconque maison noble du Bief.
J'arpentais à présent la route terreuse qui menait aux grandes portes de Corcolline. Les mots me manquaient face à une telle architecture et je ne pouvais qu'admirer l'ampleur du travail bien fais et abouti.

Des sujets de sa seigneurie Tarly vinrent à ma rencontre prenant en charge mes effets et ma monture. J'étais impressionné par la rapidité de mon accueil aussi millimétré soit il. Je ne me rendais compte de ce qui était entrain de m'arriver. Non vraisemblablement je semblais croire que tout ceci n'était encore que le fruit de mon imagination. Du moins jusqu'au moment ou je fus présenté personnellement devant le seigneur Randyll Tarly.

Je sentais peu à peu mon corps devenir lourd, mes mains devenir moites mais mon regard pâle lui ne défaillait pas. Il était de toute façon bien trop tard pour faire marche arrière. Ma gorge se resserrait et devenait sèche alors que j'entamais une révérence respectueusement envers celui qui m'avait fait convié en sa demeure.

J'écoutais attentif à toutes ses paroles. Me relevant légèrement et me tenant le plus droit et le plus... Et bien comme un jeune homme doit se tenir dans certaines convenances. Je croisais mes mains légèrement tremblantes derrière mon dos les refermant sur elles mêmes.

Randyll Tarly : « Et bien jeune homme ! J'ai entendu parlé de toi... Et de tes actes sur nos terres. Ces bandits ont eux la malchance de te croiser sur leur chemin et les vivres de Mace Tyrell sont en sécurité et c'est en parti grâce à toi. »

Mer...Merci messire... J'ai fais ce qui me paraissait juste envers le Bief.

Randyll Tarly : «  Et tu as bien fais. J'ai pour toi une tâche à accomplir, tes compétences si elles sont vraies seront très utile à ma maison et à ma famille. Acceptes tu jeune homme ? »

Messire, se serait pour moi un honneur... Je.. J'accepte volontiers mon seigneur.

Je me courbais légèrement en sa direction voulant lui montrer le profond respect que j'avais pour sa personne.

Randyll Tarly : «  Fort bien ! Hum... Mais quel est ton nom jeune homme ? Je n'ai entendu parlé de toi que par le surnom du "Renard Noir".»

Je.. Je m'appelle Wiver messire, fils de feu Aldérias le forgeron...

Randyll Tarly : Hmmhm... Et bien Wiver fils d'Aldérias, je te confis la protection d'une de mes jeunes filles et non pas la plus tendre et mielleuse. Elle se nomme Talla et je veux que tu deviennes l'un de ses gardes personnel m'entends tu Wiver ?

Ou...Oui messire ! * Disais je conscient de la tâche qui venait de m'être attribué en seulement quelques instants *

Randyll Tarly : «  Bien dans ce cas je te laisse à ta tâche Wiver, tu trouveras ma fille dans ses appartements un de mes hommes va te guider au sein du château. »

Mer..Merci mon seigneur.

Sur ces mots je m'inclinais de la manière la plus sobre qu'il me soit offert de faire envers messire Randyll Tarly et m'engageait dans un long couloir suivant l'homme qui me guidait jusqu'à celle qui serait d'une certaine manière ma raison de vivre.
J’appréhendais ce moment autant que celui ou je fis face au seigneur Randyll Tarly. S'était un homme comme je ne saurais en d'écrire de plus digne à mes yeux. J'entendais mes pas raisonnés sur les dalles de pierres froides des couloirs jusqu'à la porte qui occupait toutes mes pensées.

L'homme me laissa alors seul. Je le fixais de mon regard perçant le voyant s'éloigner peu à peu puis disparaître. Mon regard vint se poser sur l'immense porte en bois sculptée inspirant profondément je me regardais un instant. Ma tenue n'était pas celle d'un noble loin de là j'avais pourtant fais en sorte qu'ils soient présentables... Tout comme moi.
Mon gambison noir était propre, j'ajustais mon ceinturon me raclant la gorge un court instant laissant alors mes bras retombés sur mes côtés.

Allons Wiver... Il est temps...

Je toquais timidement et avec une certaine retenue malgré tout affichant un sourire ou plutôt une grimace puis je me risquais à entrer dans la pièce.
Laissant la porte entre ouverte, je cherchais du regard la jeune dame passant mes yeux de gauche à droite puis finalement j'observais les lieux avec admiration et une certaine pression sur les épaules. J'étais dans les appartements d'une dame, une femme importante beaucoup plus que ma propre vie ou celle de centaines d'autres gens de ma condition.

Ma...Dam... Da... Lady Tarly ?


Dernière édition par Wiver le 06.04.14 19:00, édité 2 fois
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime01.04.14 23:46



Randyll Tarly était un homme dur et fier, très à cheval sur le respect qui lui était dû, moins sur tout le reste. Mais il était avant tout un guerrier, un homme qui avait mené bien des batailles et qui avait souvent vu la mort de près. Il savait reconnaître les qualités des hommes et se fichait pas mal qu’ils portent le titre de Lord, de Chevalier ou de rien du tout, tant qu’ils savaient manier une épée. La garde de Corcolline était faite de ces hommes, chevaliers de haut rang ou simples reîtres ayant survécus à toutes les guerres auxquels le Seigneur des lieux avait survécu. Mais aussi un tas de jeunes hommes qui avaient fait leurs preuves ici ou ailleurs, d’une manière ou d’une autre.

La forteresse était à l‘image de Sire Randyll, imposante, austère et froide et Talla peinait depuis sa plus tendre enfance à y trouver sa place. Heureusement, le petit étang niché au creux de la colline herbeuse qui s’étendait par-delà l’épais rempart lui servait de refuge pour oublier combien le reste de sa famille la méprisait. Incapable de trouver un mari, laide, 19 ans et toujours pucelle, indigne de son rang et de sa maison. La brise chaude venue du sud agitait les cimes des peupliers qui bordaient la mare et le saule pleureur se regardait dedans. Parfois, « plouf » une grenouille plongeait pour échapper à une loutre. Talla aimait cet endroit où la fureur de père laissait place au calme simple de la nature. Elle pleurait une fois de plus éblouie par le soleil d’été se refléter dans l’eau verte, elle pleurait le départ de son seul et unique ami, Samwell, envoyé au Mur car lu aussi était indigne de Corcolline. Cela ne présageait rien de bon pour elle et, en plus de se retrouver seule, de se sentir plus que jamais abandonnée, elle voyait venir un destin funeste.

Des bruits sur la route attirèrent alors son attention, quelqu’un venait. Elle se redressa mais n’osa pas se montrer, et d’autant moins lorsque les serviteurs se portèrent à la rencontre du visiteur. Elle ignorait de qui il s’agissait, mais, avant d’avoir pris le temps d’assez bien l’observer pour le déduire, elle prit peur. Si c’était quelqu’un d’important et qu’elle n’était pas présente au château pour l’accueillir, le châtiment serait cuisant. Sans prendre de précaution pour qu’on ne l’aperçoive pas, elle courut jusqu’au château à toutes jambes et passa par une porte dérobée arriver monter dans sa chambre comme si de rien n’était. Elle resta à la fenêtre, comme à son habitude, discrète, presque cachée dernière le rideau, tout en haut de la tour nord-ouest, loin des autres, là où elle ne gênait plus. La chambre était aux couleurs de sa maison, une décoration un peu trop chargée trouvait-elle, d’autant plus que les fenêtres réduites à cet étage la rendaient sombre et austère. Elle essayait bien de l’égayer avec des fleurs, mais elle n’avait pas eut le temps d’en cueillir ce jour-là.

Reprenant à grand peine son souffle, elle eut alors tout le loisir d’observer la mise du visiteur et du se rendre à l’évidence : il n’était pas de noble naissance, ou si non peut-être qu’il venait d’une famille pauvre, ou d’une famille où l’apparence n’était pas très importante ? Non, vu les courbettes qu’il faisait, ce devait être un chevalier de basse extraction ou un homme d’arme recruté quelque part par père. Randyll, de son imposante stature, dominait le jeune homme et ne se privait pas de lui montrer dans son attitude et ses gestes qui commandaient ici. Mais le très léger sourire qui des dessinait sur ses lèvres lorsque l’invité s’inclinait devant lui, montrait combien il était ravi que le petit nouveau soit de ceux qu’il n’aurait pas besoin de mater par la force. Déjà conscient de sa place et de son rang permis les Tarly, juste un serviteur. Le pauvre, savait-il seulement dans quoi il mettait les pieds ? Elle le plaignait, surtout si le Sire de Corcolline lui confiait Leyïa !

Lorsqu’il disparut dans la forteresse, Talla délaissa la fenêtre pour son petit bureau et un énorme livre d’histoire dans lequel elle se plongea corps et âmes jusqu’à ce que le fameux visiteur entre. Trop absorbée par sa lecture, elle ne l’avait pas entendu frapper et elle fut prise de panique quand il entra. Elle releva brusquement la tête, ses longs cheveux un peu ébouriffés par la course folle qu’elle venait d’effectuer, le bas de sa robe de velours bleue sombre aux entrelacs floraux blancs et aux boutons argentés un peu crotté. Elle se leva faisant bruyamment tomber sa chaise et courut se cacher derrière les épais rideaux de velours vert et rouge de son lit avant d’arriver à articuler :

__ Je… Je ne suis pas présentable Messire, Messer, Me… Qui êtes-vous ? »

Elle se souvint alors que son père avait parlé d’un jeune homme qui avait fait des prouesses lors d’une attaque de bandit. Elle n’avait pas trop suivi la conversation étant donné qu’une fois de plus il était partie dans un long monologue sur la force et l’honneur des hommes, leur supériorité sur les femmes en tout point, avant de recommencer pour la énième fois à raconter sa vie de guerrier en tapant du poing sur la table. Talla n’aimait pas ces moments là car il haussait le ton sans s’en rendre et compte et lui faisait peur, sans compter que ses récits ne l’intéressaient en rien. À chaque coup donné sur la grosse table de bois, elle sursautait et finissait toujours par se faire engueuler, parce qu’une Tarly n’a pas peur. Facile à dire, elle était trouillarde et elle ne se souvenait que trop bien des violentes claques qu’il était capable d’asséner. Elle se souvenait néanmoins qu’il avait dit :

__ Tu ne mérites pas que je confie ta vie à des chevaliers confirmés, ou plutôt ce sont eux qui ne méritent pas que je les relègue au rang de garde d’une femme dont même un bandit aviné ne voudrait pas. Il sera parfait pour toi, et pis ta sœur aura bien plus besoin de chevaliers que toi pour aller à Port-Real. »

Leyïa avait jubilé et leur mère avait acquiescé avec froideur. Talla elle, avait juste baissé les yeux et retenu ses larmes, elle n’avait rien à dire lorsque son père prenait une décision, et puis il n’avait pas tort, elle ne servait à rien alors sa vie importait peu.
Elle se souvenait maintenant…

__ C’est vous le Renard Noir n’est-ce pas ? »

Elle sortit de sa cachette, honteuse d’avoir fait tel accueil à sa nouvelle épée lige, regardant ces pieds, les mains jointes devant elle. Elle ne s’en trouvait pas moins indécente avec ces cheveux en bataille et non couverts et sa robe sale, mais si cet homme devait partager son quotidien, il pouvait bien la voir ainsi.

__ Veuillez me pardonner, je… je ne m’attendais pas à votre venue aujourd’hui. Soyez le bienvenue à Corcolline, appelez-moi Talla… enfin… appelez-moi Lady Talla devant mon père. Et vous, comment dois-je vous appeler ? »

Elle sourit avec une infinie douceur dans le regard.

__ Je manque à tous mes devoirs. Entrez, je vous en prie, et asseyez-vous, j’imagine que père vous a dit de vous mettre au travail dès à présent, mais je n’ai pas vraiment besoin de protection à l’intérieur du château vous savez. Enfin, il vaut tout de même mieux que vous restiez avec moi, Lord Randyll n’aimerait pas vous voir errer dans les couloirs. Avec vous mangé ? Aves vous soif ? Mais bien sûr après tel voyage… »

Elle lui servit un verre d’eau tiré d’une carafe posée sur son bureau et le lui tendit.

__ Quelqu’un c’est occupé de vos affaires, de vous installer, de vous montrer où vous alliez dormir ? Pardon, j’arrête de vous embêter. J’irais me renseigner tout à l’heure, en attendant, reposez-vous un peu de cette longue marche. »

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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime02.04.14 2:37

La pièce semblait plongée dans un silence matinale, celui ou le chant du coq ne vous a pas encore réveillé mais qui ne serait se faire tarder. Les yeux du jeune homme ne cessaient de contempler les ornements, les parures, les atouts de cette chambre bien que petite et peu éclairée. Il continuait de chercher de son regard perçant la jeune fille du seigneur Tarly.
Il avançait lentement tendant légèrement son cou pour y voir d'avantage dans le reste de la chambre. C'est le fracas d'un objet tombant lourdement et rapidement sur le sol qui l'interpella et le surprit d'avantage ayant un mouvement de recul léger tout en fixant instantanément la silhouette qui s'était déplacée aussi vite qu'une ombre derrière l'un de ces long et épais rideaux qui ornent les lits des grands lords et ladys de Westeros.

De toute évidence voici une première approche grossièrement subtile se disait le jeune homme déjà honteux d'avoir effrayé et surpris la jeune lady tranquillement installée dans ses appartements.
Il la contemplait tout comme elle semblait le faire, se fixant tout deux durant un court laps de temps Les yeux de Wiver ne la lâchant pas du regard. Il restait figé un moment dans sa posture, comme crispé par cette rencontre quelque peu mouvementée il faut le dire.
Il soutenait le regard de la jeune fille Tarly son cœur revenant peu à peu à un battement plus apaisé car lui même avait été prit de court par le déroulement soudain et précipité de sa rencontre avec lady Talla Tarly.

C'est elle néanmoins qui brisa le silence la première demandant l'identité du jeune homme qui cligna légèrement les yeux comme revenant à un état normal après cet instant de crispation. La gorge nouée il respira et voulu à son tour prendre la parole ne se risquant pas à faire un seul geste aussi brusque serait il.

-J... Je, mon nom est... Je s...

Il n'eut pas le temps de finir ça réponse, il voulait dans un soucis d’honnêteté et de profond respect pour la dame qui lui faisait face s'excuser de son apparition soudaine au sein de la pièce mais elle était de toute évidence vive d'esprit et semblait avoir vite compris à qui elle avait à faire. Wiver hocha brièvement la tête au surnom qu'elle venait d'évoquer pour le désigner. Il ravala légèrement sa salive pour répondre le plus clairement possible bien qu'intimidé.

-C'est... Cest bien moi... Excusez moi de vous avoir surpris ainsi se n'était nullement mon intention.

Elle se présenta alors à lui, sortant de sa cachette improvisée. Elle était élancée dans une robe dont Wiver n'osait pas épier d'avantage la silhouette bien faite se focalisant sur son visage, ses mains, ses pieds puis de nouveau son visage.
Étrangement Wiver ne s'attendait pas à un tel discours de la part de celle ci. Il avait une incohérence avec les propos qu'il avait écouté très attentivement si se n'est qu'il les avaient encore en mémoire durant son déplacement au sein du château. Elle avait un langage des plus soutenu, une posture et une gestuelle très droite et codifié selon lui oui mais cette jeune lady ne semblait pas à première vu aussi dure et pesante que son digne père l'avait déclaré.

Cette pensée me fit presque oublié mes devoirs et mon comportement qui se devait exemplaire ou tout du moins devait le paraître pour servir convenablement lady Talla.
J’exécutais une révérence, m'inclinant n'osant regarder que le sol de mes yeux encore troublé par cette étrange révélation que je semblais déduire.
Et pourtant je ne m'étais pas trompé de chambre, un homme du seigneur Randyll Tarly m'avait accompagné au bon endroit auprès de la bonne personne.

Me relevant et me tenant droit face à lady Talla, j'expirais légèrement mais clairement prenant un peu d'assurance sans pour autant être tout à fait à l'aise après ces quelques instants passé dans la pièce.

-Vous pouvez m'appeler Wiver mada, lady Talla. Merci de votre accueil c'est un honneur de pouvoir vous servir.

Il se risquait à s'avancer vers lady Talla comme elle me priait de le faire. M'assurant de fermer la porte derrière moi n'étant pas très doué avec la gente féminine et encore moins avec les grandes dames.
Néanmoins je ne voulait pas faillir à mes obligations en tant que garde personnel aussi vite arrivé à Corcolline et restait debout.

-Je ne pense pas que cela soit nécessaire que je m’asso...

Voilà un bien vil dilemme qui se présentait au jeune homme. Ses paroles étaient claires, il devait les respecter et au mieux obéir à la personne qu'il servait. La convenance semblait pencher pour que Wiver reste debout mais celui ci ne voulait pas offusquer d'une quelconque façon lady Talla. Après un court instant d'hésitation il prit place lentement mais sûrement sur la première chaise qui se postait devant lui.

De cette manière il était plus apte à observer celle ci alors qu'elle s'empressait de le mettre à l'aise d'une certaine manière ce qui était très intimidant et à la fois très aimable de sa part. Wiver lui trouvait déjà un comportement bienveillant se souciant plus des autres que de sa propre personne. De toute évidence il avait du la déranger, les cheveux de celle ci étaient en désordres et la robe... Wiver s'arrêta net dans son observation se focalisant sur lady Talla, il y avait bien plus important à faire.

-Je...Merc...Enf... Merci beaucoup, Lady Talla.


Une lady bien énergique pensait il la voyant parler aussi vite qu'elle agissait. Wiver attrapait délicatement le verre d'eau la remerciant encore une nouvelle fois.
Le jeune homme prenait alors une longue gorgée d'eau avant d'afficher un léger sourire face au comportement de celle ci puis prit les devants en donnant une réponse à toutes les questions de lady Talla.

Vous ne m’embêtez d'aucune façon Lady Talla. Mes effets ont été pris en charge en effet, ainsi que ma monture je vous remercie de vous en souciez vraiment... Je ne sais pas encore ou je suis installé mais cela n'est pas le plus important.

La curiosité pourtant allait prendre le dessus sur le jeune homme qui se demandait bien comment diable une lady telle que celle ci avait pu être décrite comme une source d'ennuis par le seigneur son père Randyll Tarly.

-Vous ne ressemblez pas à la description que votre père m'a faites de vous. Enf, Je veux dire que vous êtes vraiment attentionné et, et bienveillante surtout. Ah... Pardonnez moi je ne devrais pas parler ainsi...

Il se ravisa, gêné de ses propres paroles. De quel droit avait il le droit de parler de ce genre de chose après tout.


Dernière édition par Wiver le 02.04.14 6:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime02.04.14 4:24



A part quelques coups d’œil furtifs, Talla n’osa pas regarder l’intrus dans les yeux jusqu’au moment où il lui eut confirmé qui il était, et encore, elle avait toujours un mal fou à soutenir le regard des hommes. Et puis il s’agissait tout de même pour elle d’un parfait inconnu, alors sa timidité était exacerbé malgré le différence de rang. Cependant, le fait qu’il paraisse presque aussi gêné qu’elle, la rendait encore plus honteuse de son attitude, mais la mettait en confiance. En effet, elle se dit que s’il avait eu la moindre mauvaise intention, il n’aurait certainement pas agit ainsi. Elle aurait juste aimé qu’il ne la regarde pas avec autant d’insistance, elle ne comprenait pas pourquoi il la fixait et cela lui faisait perdre tous ses moyens. D’ailleurs, sa gêne était palpable, et si elle parlait beaucoup, c’était avant tout pour essayer de la cacher et de faire honneur à son hôte. Mais elle parlait trop. De toute façon, avec Talla c’était tout ou rien, soit elle se taisait ou bégayait, soit elle parlait trop, comme pour meubler son cruel manque de confiance en elle. Et là, comme elle avait réussi à enchaîner plus de deux mots sans se mélanger les pinceaux, elle n’arrêtait pas. Elle essayait à tout prix, même à celui d’être limite impolie et d’oublier toute convenance, de lui faire oublier les débuts maladroits de cette relation.

__ Ça n’est pas à vous de vous excuser, j’aurais dû m’attendre à votre venue et surtout mieux vous accueillir. Je suis désolée, j’étais si absorbée par ma lecture que je ne vous ai pas entendu arriver. Vous avez bien fait d’entrer, si non vous auriez aussi bien pu faire le pied de grue jusqu’à l’heure du déjeuner. »

Le fameux Renard Noir fit donc une révérence comme il se doit. Cela avait tendance à mettre Talla vraiment mal à l’aise, elle s’y pliait par convention en publique, mais en privé, elle détestait le fait que les gens soit disant inférieurs ait à s’incliner sans arrêt devant les autres. Elle avait la chance d’être née noble et riche, mais elle n’aimait pas ceux qui profitaient de cette position pour menacer ou mépriser les autres. Dans un mouvement instinctif, elle fit un pas vers lui et avança une main comme pour l’aider à se relever :

__ Oh, s’il vous plait, pas de ça entre nous. Pas quand il n’y a personne, c’est inutile. Je vous remercie pour votre diligence, mais je n’ai nul besoin qu’on s’incline devant moi pour être assurée que vous me respectez. »

C’est alors que, après un bref silence, il se présenta. Wiver, c’était ainsi qu’il se nommait. Talla ne connaissait personne d’autre portant se prénom, mais elle trouva plein de promesses et de douceur, comme un chaud zéphyr transportant avec lui les sables orangés de Dorne. Elle sourit.

__ Talla, Wiver, se sera bien suffisant en privé. Sachez que tout l’honneur est pour moi, vous avez une sacrée réputation dans le Bief désormais. Vous avez sauvé un convoi de marchandises à destination de Hautjardin si je me souviens bien. »

Cet homme était un héros, et elle se demandait tout de même si ne l’aimait pas au moins un peu pour lui avoir confié sa vie, après tout il avait déjà fait ses preuves, mais il était certain qu’il n’vait pas le prestige d’un chevalier de noble naissance. Elle comprenait très bien le choix qu’il avait fait de réserver les Chevaliers pour Leyïa, elle allait à Port Real après tout, la capitale, ça n’était pas rien. Elle, elle resterait ici et donc en sécurité. Ce qui l’avait blessée c’était plutôt ça façon de le lui dire et la réaction de sa mère et de sa sœur.
Le jeune homme approcha, mais ne s’assit pas. Elle comprenait, c’était ce qu’il était censé faire et elle fut désolée de lui avoir demandé quelque chose qui le mette mal à l’aise, mais cela la gênait quelque peu qu’il se sente obligé de rester debout alors qu’elle ne risquait rien.

__ Faites comme bon vous semble, mais sachez que je ne suis pas comme beaucoup de mes semblables. Tant que vous faites votre travail, tant que vous me protégez, il m’est égal que vous obéissiez au doigt et à l’œil et plus encore que vous respectiez les conventions quand nous sommes seuls. Evidemment, il vous faudra prendre garde à les respecter devant mon père et devant ses hommes, mais vous semblez très au fait de tout cela, vous ferez ce qu’il faut, j’en suis certaine. En attendant, si vous le voulez bien, vous êtes mon invité. »

La jeune femme lui laissa le choix de prendre place ou non et sans attendre, s’assit elle-même à son petit bureau, ce que Wiver fit à son tour. Les deux grands fauteuils en bois avec des accoudoirs et un haut dossier étaient recouverts de coussins et de tissus ce qui les rendaient très confortables. La table était grande, mais encombrée de livres et de parchemins, il ne restait plus beaucoup de place pour poser verre et carafe. Et il n’y avait rien à manger, le plateau du petit déjeuner ayant été retiré plus tôt dans la matinée avant qu’elle ne parte au bord de l’étang.

__ Ah très bien… nous verrons plus tard alors. Vous serez probablement avec les autres gardes, mais pas sûr, vu que vous êtes mon épée lige, peut-être père vous donnera-t-il une chambre dans le château. »

La grande brune réfléchit quelques instants pour essayer de prévoir ce que son père ferait, mais avant qu’elle ait trouvé, Wiver brisa le silence et parla de la description que Randyll avait faite d’elle. Elle ne répondit pas sur le moment, ses yeux s’emplirent de larmes et elle se cacha derrière un mouchoir pour les cacher avant de se lever et d’aller tirer les rideaux comme si sa vie en dépendait.

__ Je lui cause beaucoup de soucis vous savez. Je prends de l’âge et je n’ai aucun prétendant contrairement à ma charmante sœur qui honore notre maison par sa beauté et le nombre d’hommes ayant demandé sa main. Je finirais probablement vieille fille et cela, il ne le veut pas. Mon frère Samwell… »

Talla se souvint que c’était un secret et qu’il avait dit à tout le monde qu’il était mort pour s’éviter la honte d’avoir un fils incapable envoyé dans la garde de nuit pour ne jamais pouvoir hériter de Corcolline. Elle aurait tellement aimé avoir quelqu’un à qui en parler. Elle se retourna vers le jeune homme et sourit légèrement en retournant s’asseoir.

__ Qu’aimez-vous dans la vie ? D’où venez-vous. Si ce n’est pas trop indiscret, j’aimerais vous connaitre mieux, nous serons amenés à partager beaucoup de choses et à passer le plus clair de notre temps ensemble, j’aimerais en savoir plus sur vous. »

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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime02.04.14 23:08

J'étais assis contre ce fauteuil, malgré la froideur des murs et les couleurs ternes qui s'en dégageaient une chose semblait néanmoins rendre ce lieu plus hospitalier. Se n'était pas les couleurs aussi vive et chaleureuse que chatoyante des drapés à l’effigie des couleurs de la maison Tarly. Se n'était pas le son harmonieux et reposant que l'on pouvait entendre en dehors des murs qui nous cernaient, non. Lady Talla me semblait sortie d'un rêve, d'une des fables que père me racontait sur des femmes vertueuses aussi peu nombreuses qu'elles soient et qui pouvaient surmonter bien des malheurs dans le périple qu'était la vie.

Oui c'est de cette même et unique personne qu'aux yeux d'un simple fils de forgeron telle que moi il m’apparaissait une forme de générosité et de grâce que je n'avais jamais connu auparavant et qui sûrement ne me serait possible de connaître nul part ailleurs.
Ses paroles, ses actes, son comportement et ses pensées, tout semblait paraître un rêve et pourtant ! Non, je rêvais éveillé ! Assis sur ce fauteuil rien ne pouvait me procurer plus satisfaction que de me savoir prêt à défendre sans aucune hésitation une jeune lady de sa trempe.

Hormis peut être le fait que je ne savais pas réellement dans quel posture me tenir sur un tel siège... Mon esprit et mon corps se racontait une chanson à la fois gênante et bien plus embarrassante.
Je n'avais jamais connu pareille sensation en mettant assis sur une chaise. La sensation était plaisante mais mon corps non habitué ne demandait cas changer de posture et passé d'une position à une autre en un simple clignement d’œil. Je m'ordonnais pourtant à moi même de ne pas agir aux premiers besoins que le corps vous quémande d'assouvir. Non, bien sur que non s'était là une chose aisée mais qui manquerait cruellement de tact et surtout me tournerait en ridicule. Une légère grimace pourtant avait du apparaître un court instant alors que je réaffirmais ma position détournant un moment le regard tout en prenant une autre gorgée d'eau. Manquant d'émettre un bruit sourd et totalement burlesque en voulant avaler plus d'eau qu'il m'en était accordé au sein du verre que je tenais fermement de peur qu'il ne tombe ou qu'il ne participe d'une quelconque manière à me rendre plus corniaud que je ne l'étais vraiment.

Wiver se tenait le dos droit comme le rempart d'une forteresse robuste et aguerrie par le temps.
Les mots qui sortaient de la bouche de lady Talla semblait peine croyable venant d'une noble femme celui ci ne s'attendait pas à... Enfin tout sauf ça ! S'était une surprise sans pareille, lui un jeune homme simple, sans titre, sans prestige ni gloire rien de tout cela ne lui avait été offert à sa naissance et peut être que les dieux lui en avaient déjà peut être trop offert.

Il manquait de verser le fond de son verre sur lui en entendant qu'il pourrait avoir pour lui une chambre. Une chambre ! Si il ne se savait pas en aussi noble compagnie il se serait sûrement mit à se demander si il n'était pas sous l'effet d'une quelconque duperie ou sorcellerie. Un lit déjà était selon lui une bénédiction sonnant comme le glas d'un repos mérité. Ses pensées le mirent plus mal à l'aise qu'autre chose finalement. Il balbutia quelques mots puis retira rapidement le verre de ses lèvres reprenant conscience du comportement qu'il se devait de tenir envers lady Talla.

Je ne pourrais... Le souvenir d'un toit pouvant m'abriter lad... Tal..Talla est déjà un doux rêve que je n'osais espérer il y a de cela quelques mois. Alors une chambre... Je, je serais très g...Cela me gênerai par ma condition...


Je me stoppais je ne voulais pas l'offenser d'une quelconque manière ni aujourd'hui ni plus tard dans la mesure du possible. Servir est une tâche noble et honorable et cela suffisait à une personne de ma condition.

Alors que ma curiosité avait reprit le dessus durant cette intimidante conversation. J’apercevais le geste rapide de sa main arborant un mouchoir effleurant à peine son regard déjà embrumée par les larmes.
Je restais pétrifié et soudain pris d'une certaine angoisse qui venait de me frapper comme l'éclair se brisant sur la roche.
J'avais été trop avide de parole et me voilà entrain de rendre celle que j'avais auparavant juré intérieurement de protéger à fleur de peau. J'écoutais plus mal à l'aise que jamais me relevant sans peine prêt à agir pour faire mes excuses sans délais.

Je.. Veuillez me pardonner je ne pensais pas à mal... Ne pleu..C'est ma faute je n'aurais pas d...

Les pulsations de mon cœur se mirent à battre de manière plus courte et plus rapide. Je la fixais de mes yeux pâles le regard éprit d'une certaine peur et d'une culpabilité naissante.
Mais lady Talla fut plus surprenante que les mots manquèrent au jeune homme la regardant lui sourire malgré tout avant de revenir à sa place comme rappelée au devoir de son rang et de sa stature.
La question une fois assimilé fut à la fois intimidante que stupéfiante. Elle s’intéressait à lui tout simplement. Il reste un instant encore crispé à moitié levé de ça chaise puis se redressant lentement il cherchait à combler le questionnement de celle ci bien qu'abasourdis par cette facette intrigante voir troublante et pourtant si fidèle à cette bonté simple et naturelle chez lady Talla.

C'est alors qu'il aperçu le livre d'histoire que lady Talla devait lire avant qu'il ne face son entrée au sein de la pièce. Son discours était empreint de vérité, elle finirait par le connaître au fur et à mesure du temps qu'ils passeraient ensemble.
Le jeune homme redressé sur ses jambes s'avança et se courba pour ramasser l'ouvrage passant sa main sur la couverture admirant une telle source de connaissance.

Je... J'aime lire... Mon père aussi basse soit notre condition était... Il était bon. Il ma apprit à déchiffrer et à mettre en ordre les lettres, former des mots sur des écrits divers aussi rare qu'elles puissent être à notre portée.

Je contemplais le livre n'osant l'ouvrir puis m'en retournais à mon siège posant le livre sur le bureau de lady Talla. Je cherchais à peser chacun de mes mots, parler du passé n'était pas chose aisée. Les souvenirs avaient la fâcheuse tendance à rouvrir des blessures encore vives dans mon esprit. Je n'osais la regarder mais il me semblait inapproprié de ne pas regarder la personne à laquelle vous vous adressez.

Avant... Avant que tout cela n'arrive, le convoi de marchandise, l'embuscade... Je vivais dans une modeste bâtisse près de la longue et large rivière Mander à quelques lieux au sud de Hautjardin. Une forge... Pour être plus précis. Je souriais légèrement au souvenir de l'épaisse fumée se dégageant de la forge familiale et du ruissellement de la rivière accompagnant le bruit des coups de marteau battant le fer, transformant l'acier encore chaud.

Je n'osais en dire plus laissant échapper un soupir de satisfaction en me rappelant ces souvenirs aussi précieux que douloureux. Je ne voulais pas en dire d'avantage même si je n'avais pu cacher se sourire presque enfantin aux yeux de lady Talla.
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Talla




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Talla
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Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime03.04.14 4:40



Talla observa le jeune homme, il semblait mal à l’aise, plus qu’elle peut-être, et ça n’était pas chose courante. Elle continuait à se demander où il serait logé, et à vrai dire, connaissant son père, elle doutait qu’il ait la chance de dormir dans l’une des chambre des gardes du château. Elles étaient petites et le plus souvent partagées par plusieurs hommes, mais elles étaient tout de même plus confortables que le dortoir du donjon qui était mal chauffé.

La forteresse était grande, les épais remparts de pierres grises portaient des créneaux en leur sommet et les hautes tours étaient percées de meurtrières. Un bastion imprenable de prime abord, mais avec une certaine dose de charme aussi avec les hautes fenêtres du bâtiment principale et les bordures fleuries. Le froid donjon rond au nord est sur lequel était blottis le petit septuaire avait néanmoins quelque chose d’étrange et de loin on aurait dit une armée de lanciers prêts à la bataille tant créneaux, tours et cheminées étaient nombreux à se dresser vers le ciel.

__ Pardonnez-moi, j’en oublie que vous n’êtes pas né dans un château et que… Je ne voulais pas vous offenser. Je n’ai, à vrai dire, aucun poids sur les décisions de mon père, c’est lui et lui seul qui décidera. »

Talla revint s’asseoir après un moment d’égarement. Malgré tout, elle aimait son père, sa mère et même Leyïa, mais tout ce qu’ils pouvaient dire à son sujet la blessait et effaçait peu à peu sa véritable personnalité. La seule chose qu’ils n’avaient pas encore réussit à tarir était son gout pour la culture. Aussi, quand Wiver prit le livre, le traitant avec le plus grand soin, elle en fut ravie et étonnée à la fois. Ici, les livres étaient comme tout ce qui n’était ni or ni acier, ni quelque chose qui pouvait en rapporter, inutile, comme elle. Si père entretenait une bibliothèque, c’était une uniquement pour l’apparat et pour que ses enfants sachent lire et écrire, parce que c’était ainsi que les nobles devaient être éduqués, et franchement, il s’en serait bien passé si il avait pu. Cela n’avait-il pas fait naître en Talla et en son fils aîné Samwell des idées totalement saugrenues et un caractère mou ? Tout l’inverse de ce que se devait d’être un Tarly digne de porter ce nom. Les livres les avaient pervertis, tout comme les mestres et les septons et septas qui avaient fait leur éducation. Il les auraient bien tous éliminés, mais cela ne se pouvait.
La brune ouvrit de grands yeux et un large sourire illumina son visage quand son garde lui dit qu’il aimait lire.

__ Vous savez lire ? Ooh ! Mais… J’adore lire aussi ! Où donc avez-vous appris, comment ? Votre père ? Ah oui je vois… Et lui, comment a-t-il appris ? »

Les roturiers sachant lire n’étaient pas chose commune, les mestres et les nobles se gardaient ce grand pouvoir pour eux seuls. Talla se prit à rêver d’écoles ouvertes à tous. Si son père la forçait à devenir Septa, mais elle craignait qu’il ne préfère les sœurs du silence, elle enseignerait la lecture aux enfants des villages du bief, elle leur montrerait à tous le grand pouvoir des mots et comment, avec un simple livre on pouvait voyager et s’évader loin des soucis quotidiens. Elle était surexcitée à cette pensée et à celle que son garde du corps, de modeste extraction sache lire.
Trop excitée pour remarquer le malaise que sa question avait suscité pour el jeune homme.

__ Vous êtes donc fils de forgeron, quel beau métier que celui du travail du métal. Je comprends mieux l’affection de Lord Randyll pour vous, il adore les forgerons presque autant qu’ils aiment leurs œuvres. Je le prierais ce soir pour votre père. »

Elle avait cru voir sentir un doute dans sa voix et dans son attitude qui lui ordonnait de ne pas insister. Pourtant elle voulait en savoir plus, savoir s’il l’était lui-même, savoir avec qui il avait appris à manier une épée, elle voulait tout savoir. Mais rien ne pressait finalement, un jour peut-être auraient –ils l’occasion d’échanger sur leurs passés respectifs.

__ Si vous voulez, j’irais prendre des livres pour vous à la bibliothèque et vous pourrez venir les lire dans une pièce que je vous montrerais tout à l’heure. Il ne vaut mieux pas que mon père vous voit avec un livre, ni les autres chevaliers. »

Ils pourraient se moquer de lui, tout comme ils se moquaient de Samwell et tout comme ils se moquaient d’elle, ou pire…
Randyll le savait-il, qu’il savait lire ? avait-il fait exprès ? Talla se le demanda un instant, mais, même si elle voulait y croire, que son père avait eut se geste d’affection envers elle, elle savait au fond d’elle que ça n’était pas le cas. Il se fichait éperdument qu’elle se sente bien, au contraire, il faisait tout pour qu’elle se sente à part, pour qu’elle se sente seule et abandonnée, pour qu’elle soit rejetée par les autres. La plupart des hommes de son père ne l’écoutaient pas et ne lui obéissait jamais. Pourtant les ordres venant d’elle étaient rares et même ces ordres n’en étaient pas d’ailleurs, de simples demandes qu’ils ignoraient la plupart du temps, à moins que quelqu’un d’autre leur dise. On évitait de la regarder et de lui parler, elle était devenue une paria dans ce château, comme si une maladie contagieuse la rongeait. Cette maladie était la gentillesse, lé générosité la bonté, la piété et la douceur. Une folie qui n’était pas permise à Corcolline où il fallait se montrer fort, hautain, beugler plutôt que de parler et surtout ne pas prendre en considération les êtes inférieurs qu’étaient les femmes, les soldats et les domestiques. Certains cependant, en cachette pour éviter les colères de Sire Tarly adoraient Talla et ils lui rendaient bien ce qu’elle leur donnait. Mais il était arrivé plus d’une fois qu’elle se fasse surprendre à leur parler d’égale à égale, à leur demander des choses en disant s’il te plait et merci, à leur rendre services voir même à les aider dans leurs tâches ingrates. Et alors, ils étaient punis, et elle aussi, parfois même mit à la porte. Alors elle tâchait d’être la plus discrète possible et de ne le faire que lorsque c’était indispensable, tant elle savait le risque qu’elle leur faisait courir.

C’était une torture de les voir s’échiner à la tâche et de ne pas pouvoir leur porter secours. Pire encore de ne pouvoir leur offrir un peu de réconfort en leur faisant la lecture le soir venu et de s’assurer qu’ils aient bien chaud et qu’ils aient eut assez à manger. Mais elle ne pouvait pas, elle ne devait plus faire ça, pour eux. Car les punitions de son père, aussi violentes et ignobles soient elles n’étaient rien par rapport à ce qu’il était capable de leur faire subir à eux. Les faire battre, les humilier, les faire crouler encore plus sous le travail ou les renvoyer et les condamner à la misère. Pour Talla il se contentait d’un revers de la main et de l’enfermer dans sa chambre pour plusieurs jours et de lui interdire toute lecture et de la forcer à monter sur des chevaux dont elle avait peur, des chevaux bien trop fougueux et puissants pour elle. C’était un supplice, mais rien comparé au sort de ses pauvres gens.

__ Quelle chance j’ai de vous avoir. Voudriez-vous bien me faire la lecture ? Mes yeux sont fatigués. »

Effectivement elle avait tant pleuré depuis le départ de son frère que ses yeux étaient rouges et comme elle passait des nuits blanches à lire et écrire, ils lui piquaient alors elle ne crachait pas sur une paire de nouveaux yeux pour continuer sa lecture. Et puis, ce jeune homme sachant lire ne devait pas avoir souvent l'occasion de s’exercer ni d'avoir entre les mains de tels ouvrages, se serait bon pour lui et enrichissant !

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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime03.04.14 22:02

J'esquissais un sourire laissant s'étirer mes lèvres face à l'émerveillement de lady Talla en sachant que je savais lire. Père m'avait fait là un cadeau des plus précieux pour une personne de condition modeste et cela me serait utile. Bon il faut dire que savoir écrire et lire pour lui était un bien grand mot. En effet il s'agissait là des bases et ne saurait sûrement pas à la hauteur de lady Talla ou d'une quelconque personne de sang noble mais s'était mieux que rien. Néanmoins il se réjouissait de voir celle ci sourire plutôt que de pleurer car elle ne semblait pas avoir une vie aussi douce et paisible auprès de son père. Mais le jeune homme se sortait très vite ces fâcheuses pensées de l'esprit car après tout qui était il pour juger ? Quand bien même il trouvait cruelle la façon dont le seigneur Tarly pouvait considérer ses enfants, faisant des différences envers les uns et les autres il ne pouvait rien y faire du moins presque rien.

Wiver passa une main dans ses cheveux se demandant par ou et par quoi il allait commencer à conter cette partie de sa vie et celle de son père.

Et bien... Par où commencer ? Hm... Mon père était un homme qui excellait dans la maîtrise des métaux et pouvait les plier à sa volonté avec une facilité déconcertante, aussi bien dans les armes, armures et tout autre commande faite par les seigneurs de Hautjardin. Il me raconta qu'un jour il croisa le mestre de Hautjardin et qu'au fur des années qui s'écoulèrent le mestre lui même finit par lui commander une chose.... Hm je ne me souviens pas de la chose en question... Mais quand le mestre lui a demandé le prix pour le travail qu'il avait fournit... Il refusa toute forme de paiement, par contre le savoir... Mon père avait conscience que le savoir était une chose importante et qu'elle était signe de pouvoir... Il lui demanda de lui apprendre à lire et à écrire se serait... le prix à payer pour son travail.

Je me taisais un court instant pensant à ses soirées passé auprès de mon père à apprendre, s'était un moment unique, des instants que je n’oublierais pas.

Mon père un jour... Je m'en rappel très bien, je venais de finir les premières lames pour la commande d'un homme de la garnison de la maison Tyrell. Il apporta un livre, s'était la première fois que j'en voyais un. Il était plutôt abîmé et les pages de moins en moins lisible néanmoins mon père insista à m'apprendre chaque nuit après le travail de la forge accomplit de m'exercer... De lire... Mais je ne serais pas aussi doué que vous lad, Talla je ferais piètre figure et cela me... Cela reste assez gênant...

Je souriais à moitié riant et baissant le regard comme un jeune garçon n'arrivant à exprimer ce qu'il ressent. Mes yeux se figèrent à la vue de mes mains. J'y prêtais attention et remarquais qu'elles n'étaient plus encrassées et sales mais bien plus belle et propre qu'à l'ordinaire ou je travaillais à la forge. Je reprenais la parole me focalisant sur le visage illuminé de lady Talla par le peu de joie que j'avais pu lui procurer.

Le seigneur votre père a été très généreux avec moi, je n'osais imaginer ce qui m'attendait en venant ici et je n'aurais pu souhaiter meilleur fortune, cela aurait rendu tellement fier... Mon pè... Je vous remercie ma lady...Pour tout, tout ce que vous faites.

Les mots se coincèrent dans ma gorge qui se nouait, il valait mieux sortir de son esprit tout ces souvenirs et penser à autre chose et obéir corps et âme à lady Talla.

Je serais très heureux de vous faire la lecture, je me débrouille mais les livres ne sont pas aisés d'accès pour quelqu'un de ma stature... Vo, Voulez vous que je face la lecture ? Enf, c'est que vous sembliez... Entrain de vous préparer....

J'essayais de trouver mes mots, il était difficile pour quelqu'un de dire à une personne de haut rang qu'elle semblait décoiffée et peu présentable alors que l'heure elle continuait de filer et que le seigneur Randyll Tarly pouvait la faire convoquer ou la faire venir auprès de lui à tout moment. Je trouvais néanmoins en elle une beauté imparfaite qui la rendait si réelle, belle à mes yeux, un certains naturelle que j’appréciais de contempler. Je faisais des gestes avec ma main droite ne voulant pas la pointer du doigt je lui désignais ses cheveux ébouriffés bien qu'elle avait une chevelure imposante mais très élégante selon moi. Rah que j'étais indiscipliné ! Je n'avais pas à discuter je devais exécuter ces ordres voilà la simple tâche que l'on m'avait attribué et que je n'étais pas encore capable de tenir.
Je n'en faisais pas d'avantage demandant simplement en quoi je pouvais lui être utile dans l'immédiat.

Que puis je faire dans l'instant pour vous lady Talla ?
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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime04.04.14 2:35



Talla écouta attentivement le récit de Wiver et le laissa parler jusqu’au bout sans l’interrompre. Ce jeune homme était plein de surprise, et de discernement ! Lui n’avait pas eu la chance de naître riche et pourtant, il faisait en sorte de mener sa vie au mieux et d’honorer, par son attitude exemplaire et son intelligence, les Dieux, sa famille et la maison qu’il servait. La jeune femme appréciait cela, et elle ne pouvait que l’apprécier. Oh elle l’aurait aidé même si ça n’avait pas été le cas, mais cela lui donnait plus encore envie de lui rendre service autant qu’elle pouvait. Elle sourit et finit par dire :

__ Avait ? Toutes mes condoléances Wiver, j’ignorais que vous aviez perdu votre père. C’était un homme sage, et certainement un homme de bien si j’en crois l’éducation qu’il vous a donnée. Je dois dire que je ne m’attendais pas à une telle rencontre, mais je suis plus que ravie que mon père ait décidé de vous assigner ma protection. Il a acquis là, par son travail, une chose précieuse et vous l’a transmise. Vous pouvez être fier de lui, et de vous aussi. Ne vous sous estimez pas. Vous n’avez pas eu accès à l’enseignement d’un Mestre pendant des années ni à tous les livres d’une bibliothèque, et pourtant vous savez déchiffrer les mots, un étrange langage que celui des lettres n’est-ce pas ? Il est bien des nobles qui, malgré tout le soin qu’on porte à leur éducation n’apprennent rien. Vous avez su saisir votre chance plutôt que de vous en détourner. J’espère que cette place en sera une nouvelle, et si vous le permettez, je ferais en sorte de continuer l’œuvre de votre père auprès de vous. Je vous permettrais de vous exercer et je vous apprendrais à mieux lire et écrire, et je suis sûre que bientôt, vous serez aussi doué que moi. Si ma naissance m’octroyé certain privilèges, je me dois de vous en faire bénéficier en échange de la gentillesse dont vous avez déjà fait preuve à mon égard. C’est moi qui vous remercie, Wiver, vous allez risquer votre vie pour moi, ma maigre contribution n’est rien à côté. »

Alors que le jeune homme paressait hésitant, elle se demanda si elle devait insister, elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise. Mais en même temps elle voulait lui donner l’occasion de lire un peu et d’avoir entre les mains de nouveaux livres, surtout. Elle comprenait que, par sa proposition, elle sortait un peu de leurs rangs respectifs et plus encore de ses attributions, mais si c’était le prix à payer pour lui montrer sa reconnaissance, elle le ferait. Elle décida d’insister un peu, malgré tout.

__ Je… Me… Me préparer ? Point, en fait, je lisais… »

La grande brune sourit, partageant cette passion avec lui et regarda par la fenêtre pour estimer l’heure qu’il était.

__ Nous avons encore un peu plus d’une heure avant le déjeuner, et puisque vous êtes friand d’apprendre, le meilleur moyen pour vous parfaire est de vous exercer. Mais surtout, ne vous sentez pas obligé, je ne vous oblige à rien et je comprendrais que vous préfériez vous contenter de monter la garde ou que je vous libère pour aller voir où vous logerez. »

Elle se leva et alla prendre un autre livre sur sa table de chevet.

__ Mais nous allons commencer par un conte, se sera plus simple, et plus amusant. »

Elle posa l’ouvrage devant lui. La couverture de cuir était peinte avec une belle image de château, c’était un conte de fée qui relatait les aventures d’un Roi imaginaire dans un pays lointain. Après moult turpitudes, il rencontrait une princesse, se mariait et vécu heureux avec elle.

***

Une servante frappa à la porte et annonça le déjeuner. Talla, trop absorbée par la lecture de l’un de ses contes préférés n’avait pas vu le temps passer et n’était absolument pas prête à se rendre à table. Pourtant, elle le connaissait par cœur, mais elle ne se lassait pas d’entendre, même haché par le peu d’aisance de Wiver qu’elle corrigeait et aidait de temps en temps. Elle se leva brusquement, un peu paniquée.

__ Lila, aide moi s’il te plait, aides moi à me coiffer le plus vite possible. Wiver, si vous voulez bien m’attendre dehors je vous prie. »

Elle sortit de sa chambre quelques instants plus tard avec une longue tresse qui descendait jusqu’à ses fesses et la faisait paraître coiffée malgré le manque de temps qu’elle avait eu pour le faire. Il ne fallait pas qu’elle fasse attendre son père. Elle descendit les trois étages jusqu’à la grande salle où tout le monde était déjà attablé et s’installa en silence après avoir salué son père d’une révérence.

__ Ah te voilà toi. Bien, commençons… »

Les domestiques posèrent les entrées sur la table, une tourte aux champignons avec des oignons et du beurre accompagné de vin aux miels et aux épices. Evidemment, les gardes personnels des membres de la famille mangeaient eux aussi. Mais à une autre table vers la porte de la grande salle et ils se contentaient de bouille d’avoine avec un peu de lards et d’oignons avec une bonne tranche de pain et d’eau. Les autres hommes de la maison devaient manger aussi, mais plus tôt ou plus tard, car le plus souvent, le Sire de Corcolline préférait manger en paix avec sa famille.

__ Père, père ! Vous avez vu ce matin comme j’ai bien combattu ? » Hurla Dickon avant d’engouffrer une bouchée de tourte trop grande pour sa bouche.
__ Oui mon fils, j’ai vu, tu as encore besoin d’entrainement, mais tu es fort et doué comme un Tarly, je suis fier de toi Dickon. »
__ Fort comme un Tarly oui, je l'ai regardé depuis la terrasse dans ma belle robe verte, père. » Ajouta Leyïa avec un beau sourire.
__ Comme ma fille est belle, un rayon de soleil dans notre vie de guerriers, n’est-ce pas Dickon. » Répondit Randyll en souriant à la blonde qui minauda avant de reporter son attention vers son aînée prenant soudain un air plus sévère que jamais. « Et toi Talla ? Où étais-tu donc passée ? »
__ Heu… je… pardonnez-moi père, j’ignorais que Dickon s’entraînait. » sa voix était déjà pleine de peur.
__ Tu ne lui fait même pas l’honneur de venir voir ses progrès, toujours fourrée dans la bibliothèque. Comme si les livres étaient plus importants que ton propre frère. Tu n’es même pas digne que je te parle. »
__ Veuillez me pardonner, je viendrais la prochaine fois, je vous le promets. »
__ Je m’entraîne cet après-midi, tu viendras m’encourager. »
__ Oui père. »
__ Si je doutais de la fidélité de mon épouse, je me dirais que tu es une bâtarde, vraiment, tu n’as rien d’une Tarly. »
__ Excusez-moi père. Je ne voulais pas vous décevoir. »
__ Tu ne voulais pas hein ? Hé bien tu me déçois, tu me déçois chaque jour un peu plus depuis le jour de ta naissance, et plus encore depuis tes premières saignées. Tu es une bonne à rien, tu me fais perdre mon temps en négociations qui n’aboutissent jamais, comme si je n’avais que ça à faire de mes journées que de m’occuper de toi. Et en plus tu me manque de respect ainsi qu’à ton frère. Même Leyïa prend le temps de venir le voir, et pourtant elle a bien d’autres choses à faire en ce moment. Et toi, que faisais tu hein ? »
__ J’étais à l’étang. »
__ Tu es sortie du château sans mon autorisation ? » Hurla-t-il en se levant et en frappant du poing sur la table.

Comme écrasée au fond de son fauteuil, Talla essaya d’articuler encore une fois des excuses mais elle n’arrivait plus à parler et à peine à respirer tant l’angoisse était forte.

__ Vas-tu un jour apprendre où est ta place, femme ! » Il lui asséna une gifle qui l’envoya par terre, et elle se mit à sangloter sous le coup de la douleur tout en essayant de retenir ses larmes. « Tu n’as ni la beauté ni l’intelligence pour pouvoir te permettre d’être désobéissante ! Alors apprends à obéir ! »

Randyll se rassit et but d’une traite son verre avant de le tendre pour qu’on le resserve. Talla se releva en tremblant et resta debout près de sa chaise qu’elle avait remis sur ses quatre pieds. Elle saignait de la lèvre et aurait certainement un gros bleu sur la joue pendant quelques jours, mais rien de grave.

__ Et tu oses te plaindre ?! Tu oses pleurer ?! Tu n’as que ce que tu mérites petite idiote. Sa t’apprendra à me demander la permission. J’abhorre le jour où tu es venue au monde et chaque jour où je suis obligée de supporter ta laideur. Désormais, tu mangerais avec les domestiques dans les cuisines, je ne veux plus te voir, plus t’entendre, si ce n’est pour honorer ta famille en assistant aux prouesses de ses hommes. Est-ce clair ? »
__ Oui père. »
__ J’espère que tu as bien compris la leçon, déguerpis maintenant. »

Elle fit une révérence et sortit de la pièce aussi digne que possible malgré les larmes qui mouillaient son visage et l’humiliation douloureuse qu’elle venait de subir. Elle se rendit aux cuisines pour terminer son repas, comme une part était prévue pour elle, elle put tout de même profiter du ragoût de légumes et d’un beau morceau de viande qu’elle partagea avec l’un des fils de la cuisinière qui avait bien besoin de forces. Personne n’osa demander pourquoi son visage virait au vert et sa lèvre saignait, tout le monde le savait parfaitement, ça n’était pas la première fois. Les domestiques l’aimaient bien, car conscient que c’était probablement la meilleure des Tarly, la plus douce et la plus gentille en tout cas, et la plus attentionnée envers eux. La servante qui avait assisté à toute la scène et revenait en cuisine pour prendre le dessert lui prit la main quelques instants en lui souriant.

__ Merci, ça va aller. » Lui répondit elle alors avec un sourire.

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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime06.04.14 0:49

La gêne restait intact. Après tout il fallait s'y attendre. Se n'est pas en conversant quelques temps avec une personne que la timidité, la gêne et toutes ces remparts que nous formons les uns et les autres entre nous s'effaceront en à claquement de doigt.
La relation débutant entre les deux personnes de deux mondes complètement différents socialement et en connaissance de cause de leurs passés respectifs n'allait pas rendre la chose plus aisée au contraire. Mais sur bien des points nous nous ressemblions et j'affectionnais avec une grande prudence et de manière très respectueuse cette femme qui incarnait tellement de chose pour moi et pour tant d'autres sûrement. Certains y voient une forme d'idolation, de dévotion aussi pure et pieuse qu'envers les dieux eux même. D'autres verraient une forme plus discrète, de profond respect et d'autres encore y verraient simplement l'amour. Tant de choses, de sentiments, d'émotions et pourtant... La fin n'en serait elle que plus belle ? Peut être, peut être pas, sinon des centaines de morceaux d'un miroir brisé sur le sol durcis et froid d'une forteresse imprenable.
Affichant une attitude plus sereine, je ne trouvais pas les mots pour lui répondre encore une fois la gratitude que je pouvais exprimer envers une telle femme.

Je m’exécutais donc avec une certaine angoisse tout de même car il y avait maintenant un moment que je n'avais pas touché un livre et que je n'y avais encore moins fait la lecture pour quelqu'un excepté mon père mais il s'agissait là d'une dame et je n'étais encore une fois qu'un simple homme de basse naissance.
Le réconfort de savoir que l'esprit de lady Talla était plus ouvert et enclin à voir quelqu'un de ma condition faire de son mieux pour rendre son existence meilleure me donnait une certaine envie de me jeter et de m’attabler à la lecture. Après tout, pourquoi pas ? Si je pouvais lui rendre service, lui donner le sourire et ainsi améliorer ce que j'avais commencé auparavant auprès de mon père. Nous étions dans un commun accord qui me réjouissais au plus profond de moi.
J'attrapais délicatement le livre qu'elle me tendait me positionnant de manière droite mais non sans confort. Mes doigts caressant la couverture du livre je laissais échapper un sourire, un rire enjoué discret mais perceptible puis me lançais je à voix haute regardant un court instant lady Talla encore et toujours intimidé par sa prestance.

Hem... Et bien... Commençons sans plus attendre.

J'entamais la lecture du comte. J'examinais les lettres les une après les autres. À mon grand étonnement il m'était plus facile de déchiffrer les lettres propres et net apposées sur le papier que sur les livres anciens et abîmés par le temps que nous avions pu en partie conserver en la demeure familiale. J’essayais de lire de manière fluide, il y avait tout de même encore beaucoup de progrès à faire mais je sentais qu'une lecture assidue et constante me permettrait de parvenir à lire correctement. Mon regard passait furtivement vers lady Talla voulant voir si ma lecture n'était pas trop affligeante à son ouïe mais elle semblait apaisée et admirer l'effort que je faisais pour lui rendre cette lecture agréable.
Lady Talla dans sa bienveillance m'aidait à corriger les fautes durant ma lecture quand nous entendîmes toquer à la porte. Je m'arrêtais relevant mon regard vers la porte puis me relevant aussitôt posant le livre sur le siège auquel je ne m'étais pas accoutumé.
Une jeune servante annonça le déjeuner et manifestement la jeune lady Talla l'avait oublié. Il est vrai que je ne lui avait pas expressément dit ou plutôt suggérer qu'elle n'était pas dans sa tenue la plus présentable pour son père et le reste de la cour de sa maison. Cela m'était égale pour ma part, une beauté un tant soit peu brute et naturelle me plaisait à regarder.
Je comprenais le message, et je m'effaçais face à la servante qui allait prendre le relais ne voulant pas montrer la familiarité naissante au cas ou une de ces petites oies jaspinerait plus qu'il ne faut et aux mauvaises personnes au sein du château.

Je m’exécute tout de suite lady Talla.

Je fermais la porte derrière moi faisant pivoter ma tête à gauche puis à droite observant les couloirs songeant à savoir si il n'y aurait pas quelques oreilles indiscrètes se terrant derrière quelques piliers de pierre sculptés.
Se ne fut l'affaire de quelques instants passé à contempler l'extérieure et restant à songer à quel point j'avais la chance d'être au service d'une telle dame.
Elle sortie et avança d'un pas pressé ne dévoilant pas une seule fois son pied aussi agile que rapide comme transporté par le vent au travers des divers couloirs qui menaient à la grande salle du château.
J'essayais de la suivre tant bien que mal sachant éperdument que nous devions être en retard et à en juger son allure et sa démarche de lady il faut le dire me paraissant parfaitement maîtrisé et au millimètre près elle le pensait forcément aussi.

Je la suivais telle une ombre la protégeant des quelques êtres perfides qui s'approcheraient d'elle d'un peut trop près descendant un à un chaque marche, chaque étage du château.

Lady Talla fit son entrée, aussi discrète qu'elle l'était je la suivais jusqu'à un certains point m'arrêtant et observant un bref instant ou je devais me poster. Je m'inclinais devant l'ensemble de la famille fixant de mon regard lady Talla de manière impassible et neutre et je m'en retournais à la place qui m'était assignée.
Une place m'était destinée entre plusieurs hommes l’œil contemplatif et empreint à la curiosité du vagabond du Bief se faisait cette fois concrète et légèrement... Insistante. Je ne tenais pas réellement à être le sujet des discutions de la table ou je mangeais mais à l'évidence certains murmuraient des choses en me fixant de manière... Très... Déplacé ? Se serait le mot bien que je me fichais complètement qu'on me toise du matin jusqu'au soir et du soir au matin. Je souriais légèrement entament mon repas et écoutant d'une oreille distraite les conversations de mes comparses.

Les discutions allaient bon train je me surpris moi même à rire légèrement à une farce et à une histoire ou deux. Jusqu'au moment ou le ton commença à monter.
Le seigneur Tarly était homme à montrer qu'il en avait dans le pantalon s'était quelqu'un de respecté et d'admiré par ses hommes comme beaucoup de ceux qui étaient assis auprès de ma personne et moi même. Je compris bien assez vite à qui il s'en prenait et peu à peu le silence se fit au sein de la grande salle n'entendant plus que le son des mâchoires, des verres et des couverts.

Je faisais abstraction, je devais regardé l'évidence même à laquelle j'avais déjà eut affaire auparavant. Le seigneur Randyll ne pouvait pas aimer sa propre fille aînée malgré toutes les qualités qu'elle possédait à mon simple jugement. Je tentais vainement de manger, de boire mon visage n'exprimait rien bien qu'un léger rictus que j'essayais de cacher le plus possible commençait à entailler mon visage. Plus le seigneur Tarly déployait sa voix et plus j'avais du mal à garder mon sang froid. J'avais honte de moi, le but d'une épée lige n'était il pas de protéger la personne à laquelle il est assigné ? À l'évidence bien sur j'aurais fais fermer le clapais à n'importe quel individu s'en prenant à lady Talla. Seulement la complexité de cette histoire était qu'il s'agissait du seigneur lui même de la maison Tarly qui gaussait d'une manière qui me procurait de la peine mais aussi de la colère.

Le bruit retentit alors à mes oreilles. La salle laissa un écho léger puis un silence brut et pesant durant de longues minutes. Je me figeais un moment me promettant de ne pas détourner le regard de mon verre m'arrêtant instantanément de mâcher. J'écoutais alors que certains hommes se tournaient pour contempler la scène d'un œil discret je fixais devant moi un objet mais mon ouïe restait intacte. Je pouvais l'entendre d'ici. Je l'entendais pleurer et il m'était impossible d'agir. Mon père ne m'avait jamais frappé. Aussi loin que je me souviennes je pensais que l'éducation, le modèle de respect et des bienséances des nobles maisons du Bief ne se targueraient pas de ce type d'acte odieux. Encore une fois je me trompais. Le jeune homme que j'étais se demandait si de tous certains comme le seigneur Tarly lui même ne valait pas mieux qu'un simple homme rongé par le vin et la violence gratuite. Était-ce là l'image que j'imaginais de la noblesse et de la chevalerie ?
Je relâchais l'emprise de ma main droite sur mon verre le laissant se poser contre la table ravalant ma salive restant le plus neutre possible.
La tension était palpable, je la sentais se mêlant à l'adrénaline qui ne demandait cas sortir et m'envelopper de sa douce folie.

Le son des pans de la robe de lady Talla se fit entendre comme le frottement d'un vêtement que l'on laissait glisser puis retomber au sol une fois enlevé. Je fermais un court instant mes yeux respirant légèrement puis je me relevais à mon tour au passage de celle ci. Alors que lady Talla sortait de la grande salle, je fis une révérence et m'inclinais du mieux que possible devant mon seigneur Randyll Tarly puis m'effaçait à mon tour sortant de la salle.

Le regard morne je marchais d'un pas lent me demandant ou les cuisines du château pouvaient bien se trouver. Vagabondant et tâtonnant vaguement pour m'y diriger. J’apercevais une personne travaillant au sein des grandes cuisines de la maison Tarly et marchait d'un pas prompte et décidé.
La honte m’habitait, j'en étais révolté intérieurement et j'avais l'intime conviction que j'avais déjà faillis une fois de trop à mon devoir envers lady Talla.
Arrivant face à l'entrée des cuisines. Je toquais un instant avant d'entrer sans attendre une quelconque permission.
J'observais Lady Talla un moment avant de la rejoindre pas à pas mon poing droit resserré. Je l’entrouvrais pourtant tentant de le poser sur l'épaule de celle ci mais se n'était pas là un geste approprié surtout venant de l'épée lige.
Alors que je relevais mon regard vers celle ci à la fois fuyant et honteux je lui demandais.

P, Puis je faire quelque chose pour vous Lady Talla ?
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] [Corcolline] Intimidante rencontre [Talla Tarly] Icon_minitime08.04.14 16:57



Talla était réservée et timide, mais elle accordait facilement sa confiance, en tout cas quand on lui montrait des intentions nobles, et c’était le cas de sa nouvelle épée lige. Elle se réjouissait de ne pas avoir affaire à un gros rustre, même si elle l’aurait accepté sans broncher. Et à vrai dire, l’idée de l’aider à s’améliorer en lecture et en écriture la réjouissait, elle n’avait que trop peu souvent l’occasion d’enseigner et de partager sa passion, moins encore celle d’aider des gens. Or, elle aimait ça, aider les gens. Elle n’était pas une héroïne combattante, elle n’allait pas se jeter sur un ennemi pour sauver quelqu’un ou se mettre entre une flèche et son destinataire, elle n’était pas faite de ce bois-là, bien trop timorée. Mais, si elle aussi pensait que la connaissance était un pouvoir, elle pensait surtout que la connaissance devait appartenir à tout le monde et pas seulement aux riches. Elle essayait donc de faire en sorte que, autour d’elle se soit le cas, mais en essayant de ne pas trop s’attirer les foudres de son père et surtout de ne pas les attirer sur ces proches.

Son père pensait que les Mestre étaient de simples serviteurs, qu’ils étaient faibles. C’est pourquoi il avait refusé cette voie à son fils aîné. Elle ne pouvait pas devenir Mestre, et il ne pouvait pas non plus l’envoyer au Mur. Il l’avait par contre déjà menacée de la forcer à devenir septa ou sœur du silence. Plus elle y pensait plus elle se disait que Septa ne serait pas si mal, même si en soi, elle ne se trouvait pas vraiment digne de consacrer sa vie aux Sept. Mais au fond d’elle-même, elle savait qu’elle souffrirait de s’occuper toute sa vie des enfants des autres et non des siens. Elle n’avait jamais connu l’amour, jamais connu d’homme qui lui donne envie de se marier, elle n’avait pas non plus eut de prétendants qui ait passé le test de père et l‘ait rencontrée elle sans changer d’avis. L’amour était pour elle un peu comme un mystère dont elle ne parvenait à comprendre ne serait-ce que les prémices, mais elle sentait au fond d’elle-même un amour maternel qui ne demandait qu’à s’exprimer.

Elle souriait pendant que Wiver lisait avec application les mots du conte, elle le trouvait incroyable de concentration et de volonté. Elle l’aidait, le corrigeait, mais le plus souvent elle le laissait faire, car malgré la lenteur, il lisait bien, avec quelques mois d’entrainement, il deviendrait aussi doué qu’elle. Elle n’eut cependant pas le temps de lui montrer la pièce où il pourrait garder les livres qu’elle lui prêterait et les lire en paix, car l’heure du déjeuner arriva sans qu’elle ne se soit préparée et elle dut se hâter de descendre dans la grande salle de Corcolline.

***

Les six chevaliers de la table regardèrent Wiver avec circonspection, néanmoins, l’un d’eux lui fit une place à côté de lui et eut un sourire bienveillant. S’intégrer parmi eux n’allait pas être chose aisé, surtout que pour certains il n’était qu’un roturier arrivé bien trop vite à une place qu’il ne méritait pas pour un soit disant exploit qui n’avait rien de bien extraordinaire. Mais d’autres savaient d’ores et déjà que la tâche qui lui avait été confiée serait ardue, et pas à cause de cette pauvre Talla, mais bien de son père, de sa sœur, de son frère et même de certains hommes de Corcolline qui, ayant vu leur seigneur mal agir avec sa fille n’hésitait pas à faire de même, sans aller cependant aussi loin évidemment.

__ Ben alors Renard, on a sauté la pucelle de Corcolline ? » Murmura l’un d’entre eux.
__ C’est pas dans les habitudes de ce laideron d’arriver si mal coiffée à un repas. »
__ Faut dire qu’elle a bien que ça pour elle, ces cheveux. Et c’est toute une histoire hein. »
__ Ben du coup, elle est moins moche comme ça qu’avec ces coiffures farfelues. »
__ Boh, elle ressemble toujours à une vache. »
__ Arrête de dire des conneries, t’as demandé sa main. »
__ Tu sais quand je peux rendre service. »
__ Ouais mais il a dit non. »
__ Pas assez noble mon brave, et puis je n’ai aucune envie qu’elle reste collée dans mes pattes sa vie durant. C’est bien dommage cependant, vous auriez certainement pu la dresser. »

Fit l’intéressé avec un ton faussement snob qui fit rire les autres. Le but était clairement de chercher et de tester le petit nouveau, car malgré la coiffure de la brune aucun n’imaginait un seul instant qu’elle ait pu se décoincer, il y avait d’ailleurs tout un tas de paris plus ou moins salasse qui courraient sur elle. Mais certaines vérités transparaissaient dans la conversation.

__ Moi j’aimerais bien savoir comment le nouveau a réussi à lui écarter les cuisses. »
__ En vrai, ça lui ferait du bien de se faire sauter, ça lui enlèverait ses grands airs de sainte ni touche. »
__ Pour sûr je te la monterais bien façon débourrage de jeune pouliche récalcitrante moi la petite. »
__ Fermez vos gueules. »
__ Si on peut plus rigoler. »
__ J’ai dit… fermez vos gueules. »

Quand la dispute éclata, deux chevaliers se mirent à regarder en souriant, le spectacle était toujours amusant et cela égayait le repas, trois autres, comme Wiver détournèrent le regard en soupirant, et l’un d’entre eux fixa le jeune homme avec un étrange sourire en coin en se demandant s’il allait bouger. Il lui envoya une pique, des fois qu’il ne connaisse pas les usages.

__ Ben alors gamin, on va pas secourir sa Dame, c’est quoi ce boulot ? »
__ Ferme là Rodrik. »

Répondit le chevalier qui lui avait fait une place en posant une main sur le poignet du jeune homme et en essayant de saisir son regard pour lui signifier, que surtout, quoi qu’il arrive, il ne devait pas bouger. Et lui signifier aussi combien il était désolée de la situation et qu’il savait que ça n’était pas possible et qui si il avait eu le choix, lui aussi aurait bondit sur cet homme qui brutalisait sa fille pour rien. Douce et gentille Talla, s’il y avait bien une personne ici qui ne méritait pas ça, c’était bien elle, et pourtant, ce taré de Randyll la méprisait tellement qu’il en était venu à la battre. Il le faisait de plus en plus souvent, avec tant de haine et de dégoût dans le regard qu’il semblait évident qu’il déversait sur elle toute la colère qu’il devait contenir quand, les uns après les autres, les prétendants se désistaient au profit de Leyïa ou d’une autre dame plus avenante, plus charmeuse, plus belle, plus bavarde.

***

Quand Wiver arriva dans la cuisine, toutes les servantes se retournèrent comme un seul homme, prêtes à mettre l’intrus dehors. Mais Talla le regarda avec un sourire affligé. Malgré tout, la grosse cuisinière qui d’habitude avait un joviale, mais là avait plutôt une mine grave et indignée se plaça devant lui, l’empêchant d’approcher. La brune fut très surprise par sa question, d’ailleurs les servantes aussi en quelque sorte, mais pour une autre raison. Un petit nouveau se dirent-elles sans trop savoir s’il fallait le mettre dehors ou non, Talla ne semblait pas le souhaiter, mais Talla ne souhaitait jamais rien de méchant. Elle avait encore les larmes aux yeux et des sanglots dans la voix.

__ Comment ? Heu… faire quelque chose pour moi ? Non… heu… rien… merci. Mais… vous aviez terminé votre repas ? »

Elle le regarda en se penchant car la cuisinière se tenait toujours entre eux.

__ Que faites-vous Gloria ? Laissez le passer. Il n’y est pour rien. »
__ Ils n’y sont jamais pour rien, mais en attendant, ils laissent faire… »

Grommela la femme en s’écartant sans manquer de jeter un regard mauvais à l’homme d’arme.

__ Excusez là, elle n’aime pas quand père me corrige de la sorte… Je suis si désolée que vous ayez eut à subir ça au premier jour de votre arrivée. Ne m’en veuillez pas, je n’ai pas voulu le mettre en colère, mais mon père est à la fois si prévisible et si sanguin, que je ne sais jamais quoi dire ni quoi faire pour le calmer. Enfin, il a raison, j’aurais dû venir se matin plutôt que d’aller près de l’étang. Mais j’étais si triste, je ne voulais pas qu’il le voit. »
__ Ma Dame, il faut soigner ça. » fit une servante en désignant sa lèvre fendue.
__ Ce n’est rien, ne vous embêtez pas. »
__ Je n’ai rien de mieux à faire, rassurez-vous Lady Talla. »

La cuisinière vint avec un chiffon imbibé d’eau froide, une bassine et un linge propre et dit en lui collant le chiffon sur le visage :

__ Maintenez ça sur votre pommette et appuyez. »

La jeune femme s’exécuta sans broncher pendant qu’une autre servante s’agenouillait devant elle, assise sur un banc, et entreprit d’enlever délicatement le sang séché sur sa lèvre. Mais le silence gêné qui s’en suivit la mit mal à l’aise, alors elle le brisa.

__ Cette après-midi, nous irons voir p… »
__ Lady Talla s’il vous plait, je ne peux pas vous soigner si vous parlez. »
__ Oh pardon Lila. »

Elle se tut donc, et comme elle regardait Wiver en tâchant de sourire, elle sentit les larmes monter de nouveau et baissa la tête en poussant un long soupir pour qu’il ne les voit pas et pour mieux les retenir.

__ Hé, vous, z’avez faim ? C’est quoi vot’ nom ? Venez par ici… »

Demanda finalement la cuisinière en constatant que, peut-être, celui-ci était un peu différent des autres. Il n’avait pas agi non plus, mais à sa manière, il semblait vouloir la réconforter et c’était déjà plus que la plupart des autres. Elle lui murmura.

__ Savez, un jour il la tuera. Vous n’êtes pas ici depuis longtemps Messer et je sais que vous pouvez rien faire. Non seulement vous perdriez votre place, mais aussi probablement votre tête, et puis cela ne réglerait rien, je le sais bien. Mais faut m’comprendre, c’teu gamine je l’ai vue naître, c’est comme ma fille et quand je vois comment les autres la traitent alors qu’elle est si gentille, ça me fout en rogne, voyez. C’est trop facile de maltraiter une enfant qui se laisse faire et leur trouve toujours des excuses. »

Elle était en train de se défouler sur une belle côte de bœuf, l’attendrissant plus que de raison et elle aussi finit par avoir les larmes aux yeux, larmes qu’elle essuya immédiatement d’un revers de manche.

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