[Port-Réal] Une rencontre dangereuse (PV Eddard Stark) (Ouvert à Kazan)

Arawn Celtigar « Invité »

Les quais de Port Réal

An 298

13ème lune

Semaine 3

4ème jour

La nuit allait tomber, il était temps pour Arawn d'aller organiser sa rencontre avec lord Stark. Il était sorti du Donjon rouge par la grande porte mais avait veillé à ce que personne ne le suive. Il avait prit mille précautions pour vérifier que personne ne le filait. Il se retrouva ensuite sur les quais. Le soleil était à son crépuscule et les derniers marins et portefaix se dirigeaient vers les tavernes où ils pourraient dépenser tout l'argent de leur solde. Quelques soldats du guet patrouillait sur le long des quais sans que ça n'ait une quelconque incidence sur les événements. Le port de la capitale était rempli de navire venant des quatre coins du royaume mais aussi d'Essos.

Le rendez-vous était à minuit sur ce qui devait laisser à Arawn toute la marge nécessaire pour faire ses préparatifs. Pour être tranquille, il avait trouvé, quelques jours plutôt, un petit bateau dont le capitaine acceptait de promener deux passagers dans la baie de la Néra sans poser de questions. Ainsi les deux hommes pourraient se parler sans craindre d'oreilles indiscrètes. En effet, d'oreilles indiscrètes, la capitale était réputée pour en loger trop, beaucoup trop…

L'homme qui l'avait suivit à sa sortie du Septuaire avait été présent à la veillé de la Silure, mais ce n'était pas un membre de l'entourage de la Main. Cet homme était au service d'un acteur tierce. Peut être de Varys. Il y avait quelques "chances" pour qu'il ai entendu le lieu et l'heure du rendez vous. C'était donc une raison pour être plus vigilant encore. Des ennemis de la Main pourrait voir dans cet entretien une occasion de se débarrasser d'un serviteur du royaume trop zélé. Arawn s'assurait donc qu'aucune embuscade ne soit montée à son insu. Si ce mystérieux personnage qui l'avait suivit ne donnait pas signe de vie cette nuit, Arawn se garderait bien d'en parler à Stark. Inutile de lui révéler toutes ses cartes. L'agent de Stannis s'occuperait de cette affaire plus tard... Pour l'heure il inspectait discrètement les quais et surtout les alentours du Séphir qui devait être prêt à appareiller à n'importe quel moment.

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Stannis Barathéon, un homme des plus singuliers, je l'admet. Un homme avec un sacré prestige et qui a donc pour coutume de ne pas passer inaperçu. Par conséquent, soit mon réseau d'espion est sacrément défaillant, soit il n'y a pas de Stannis Barathéon à Port Real. Mon dieu, qu'est ce que je peux m'ennuyer. Moi qui voulait rencontrer le frère du roi … je suis profondément déçu par cette fausse information. Maintenant, j'étais face à un dilemme : retourner dans les bas quartiers glaner les informations qui m'intéressent ou bien tenter de comprendre ce qui se trame ici bas. Mon instinct d'espion professionnel me disait d'y aller, que ça serait sans doute là l'occasion d'entrer à mon tour dans l'échiquier. Je devais donc tomber sur un autre dilemme des plus intéressants : y aller sous ma forme masqué et éviter d'être reconnu comme l'homme des Eyriés que je suis ? Ou bien tenter le tout pour le tout en y allant à visage découvert. Le risque valait il la peine d'être pris ? Je ne sais pas. Il n'empêche qu'un visage masqué n'inspire pas confiance. Bon tant pis je prends aucun risque et j'y vais avec mon visage masqué.

Evidemment , vue la dangerosité des protagonistes de la scène. J'avais soudoyer deux archers pour m'apporter le soutien nécessaire si les choses tournaient mal. Je leur avais demander de viser exprès à côté, je ne souhaitais blesser personne mais juste attirer leur attention si cela tournaient mal. Les deux hommes se faisaient passer pour des ouvriers de déchargement des marchandises. Tout deux installés sur un bâteau amaré à une vingtaine de mètre plus loin. L'obscurité leur était favorable et à cette distance et à la nuit tombé, on ne pouvait rien y voir. Tout deux vétus de noirs, j'avais pris le temps de vérifier qu'ils n'étaient pas visible. Tant qu'ils n'arment pas leurs flèches et que le reflet de la lune ne fait pas scintiller la pointe de leurs flèches, ils n'ont aucune chance d'être repéré. Pourquoi sur la rive alors que le lieu de rendez vous était un bateau ? A votre avis ? Si je me fais repéré à bord ils tenteront de m'interroger au donjon rouge et seront obligé de me ramener sur la terre ferme. C'est à ce moment là que mes archers frapperont. Bref, j'assurais mes arrières.

A présent restait un dilemme, Stannis ne viendrait pas avec un bâteau de sa flotte ici à Port Real pour une entrevue discrète. Non ça serait trop vite repéré et Varys contrôle suffisamment de personne sur le port pour que l'info file à une vitesse folle. Non, le rendez vous devait être sur l'un des bateaux. Quand je vis l'homme arrivé en avance, je le reconnu malgré la pénombre. Comme je le pensais, il monta à bord d'une petite embarcation. Je m'étais déjà préparé pour l'occasion. J'avais enfilé une tenue bien légère dévoilant mes bras. Je ne portais pas mon masque à cet instant précis car j'étais dans un endroit bien caché sur un autre bateau. J'ai raté mon paris, j'aurai juré que c'était celui là qu'il aurait choisi. Tant pis, passons au plan B. Je me mis dans l'eau et m’immergea. J'allais de bateau en bateau jusqu'à atteindre sans bruit le bateau en question. MON DIEU QUE L'EAU EST FROIDE ! Si je réussis à dénicher une information grâce à ça, ma chère employeuse me devra une sacré prime ! Mais bon, pour elle je peux bien me mouiller un peu.

Arrivé au niveau de la proue du navire, j’aperçus un sabord fait pour une prise d'air qui ferait l'affaire. Je m'agrippais à celui ci et je vis sur ma droite un sabord fermé bien plus large que cette mince prise d'air. Cette fois ci c'était un sabord de déchargement. Généralement, on l'utilise pour faire sortir les marchandises du bateau et il est relié à la calle du bateau là ou on entrepose les marchandises. C'est un tout petit compartiment ou un homme passerait à peine. Tiens mais attendez ? Je suis un homme ! Je souris à ma bonne fortune et je saisis un de mes couteaux pour entre-ouvrir légèrement le sabord et je profitais de la lame pour décrocher le simple loquet qui servait de sécurité. Nous n'étions pas sur un navire de guerre mais plutôt un navire marchand, du coup, la sécurité sur les issues de secours laissent à désirer. Je décidais de faire profil bas dans la cale dans un premier temps en refermant le sabord de déchargement. Puis, je me mis dans un coin sombre, bien planqué et j'attendais patiemment que le bateau commence à bouger. Le port est bien trop peu sûr pour une réunion au sommet. Je savais qu'ils mettraient les voiles bien assez tôt. Je tendais cependant l'oreille dans l'espoir de capter des bribes de conversations.

A titre indicatif:

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Willam se passa la langue sur les lèvres, son arbalète à ses côtés. Ils étaient quatre gardes au service d'Eddard Stark. Celui-ci avait donné des consignes simples : ils devaient capturer un homme qui, normalement, viendrait seul. C'était ce "normalement" qui ennuyait Willam. Le soldat ne savait pas exactement pourquoi il fallait capturer cet homme, mais lord Stark avait clairement laissé entendre qu'il voulait simplement lui parler plutôt que le maltraiter. Cela dit, il était clair aussi que, s'ils lui rapportaient le cadavre percé de deux flèches de l'homme au cri de "pardon, chef, il a fait un geste brusque", cela n'empêcherait pas la Main de trouver le sommeil.

Mais bon, ils avaient repéré le navire. Le Séphir, comme il s'appelait. Lui et les autres étaient bien planqués, il y avait tout un tas d'entrepôts vides et de ballots, de charrettes diverses et variées, pour se dissimuler. La cible était sur le quai, scrutant les alentours, sur le qui-vive.

Ce ne serait pas facile. Willam appuya son arbalète, prêt à tirer, sachant qu'un autre tireur était là également. Deux autres soldats sortirent de l'ombre.

Au nom de la Main, restez sur place !

Maintenant, il n'y avait plus qu'à espérer que l'homme soit raisonnable et se laisse faire sans opposer de résistance stupide. Il pouvait toujours fuir, probablement par la voie des eaux. S'il était assez vif, il pouvait sauter à la mer et s'évader à la nage. A supposer, bien sûr, que les deux arbalétriers ratent leur coup. Certes, ils étaient deux, et bien installés. Mais d'un autre côté, la lumière ne se prêtait guère aux exercices de tir. Willam retint sa respiration, attendant de voir comment réagirait leur cible.

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Arawn continuait son inspection lorsque son regard se tourna vers une bateau amarré non loin du Séphir.. Quelque chose l'intriguait. Deux, peut être trois hommes semblait s'afférer sur le pont de ce navire. Semblait.. Arawn avait vécu sur une île, il avait voyagé et connaissait le travail des marins or, les mouvements de ces hommes là n'avait pas de sens lorsqu'on travail sur un navire et ils travaillaient toujours du même côté du pont celui qui faisait face au Séphir. Et puis surtout ils ne parlaient pas alors que la plus part des marins n'étaient pas réputés pour leur discrétion mais plutôt pour leur proportion à crier d'un bout à l'autre des navires. Arawn retint un réflexe de porter la main sur la garde de son épée, mais il fallait mettre ça au clair. Il allait se diriger vers les habitations pour observer de le comportement de ces hommes, quitte à revenir à eux par un autre côté et réglé ça.. au fil de l'épée. Il était déterminé lorsqu'on l'interpella de manière fort peu discrète:

Au nom de la Main, restez sur place!

Il resta calme et froid. Il contracta ses paupières comme pour discerner plus précisément ce qui se passait. Deux hommes en armes, des hommes du nord, venait de part et d'autre des quais. Le port de la capitale était grand et les deux hommes étaient assez loin, il pouvait s'échapper.. Il ne dit rien se contentant de faire pivoter son regard d'un côté à l'autre pour voir si entre les deux hommes il n'y avait rien. Il ne voyait rien mais il n'était pas dupe : on arrête pas un hommes avec deux pauvres soldats et la Main sait y faire pour capturer des hommes. Les étranges marins qu'il avait aperçu devaient être de mèche.

L'envoyé de Stannis n'était pas inquiet. Il était parfaitement conscient de son statut. Il était noble et héritier d'une des plus grande famille de Westeros. Il connaissait la réputation de Lord Stark qui était un homme de principe. On ne se comportait pas avec un noble de la même façon qu'un roturier… On était jugé face à la cour et la détention n'était pas aussi difficile que pour le commun des mortels. La Main ne transigerait pas sur les règles et ne se permettrait pas d'aller jusqu'à certaines "extrémités" Non, Arawn n'était vraiment pas inquiet

En outre, l'envoyé de Stannis n'avait rien fait de répréhensible. Lord Eddard n'était pas considéré comme un ennemi et ce dernier, officiellement, n'avait aucun grief contre le frère du roi. Arawn devait rentrer en contact avec la Main, il avait souhaité le faire le plus discrètement possible afin de protéger sa couverture mais maintenant que Lord Stark avait décidé de faire d'une autre manière il n'allait pas se défiler. Il fallait qu'ils se voient, malgré ces mauvaises conditions. Les deux hommes du nord arrivaient à son niveau. Il les regardait avec un regard chargé de colère et de mépris. Il avait la main gauche poser sur le pommeaux de l’épée, puis lorsqu’il reconnu un des hommes qui avait été à la veillé funèbre il détacha son épée avec son fourreau et les lui remit.

Allons-y.

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Le cachot était plutôt sale, et humide. On devinait dans un angle de la pièce des mouvements dans la paille qui signalaient la présence d’occupants indésirables, grouillants et probablement porteurs de puces. Une goutte d’eau tombait avec une implacable régularité au centre de la pièce. En bref, c’était un cachot comme on le faisait imaginer aux petits enfants pour les contraindre à se tenir tranquilles : glacial, humide, rempli de présences qu’on pouvait deviner dans l’ombre, et globalement inhospitalier.

Au centre de la pièce, un tabouret était dressé. Dessus, se tenait, immobile, un homme. Ses poignets et ses chevilles étaient entravés, et son visage couvert d’une capuche. Seule miséricorde qui lui avait été accordée : on l’avait placé de manière à ce que le suintement d’eau goutte devant ses pieds et non pas directement sur son crâne.

Deux hommes se tenaient non loin du cachot, lame au clair, portant sur eux le blason au loup-garou de la Maison Stark. Lord Stark, en homme prévoyant, les avait équipés d’épées courtes. Les longues lames étaient une mauvaise option dans une pièce étroite et basse de plafond.

Ils n’avaient pas prononcé un mot. Ils avaient eu consigne pour cela. Deux heures plus tard, le temps de laisser le prisonnier macérer un peu dans son jus, lord Stark vint procéder à l’interrogatoire. Si l’homme avait menti comme le pensait le sire de Winterfell, deux heures n’étaient rien en comparaison de ce qui l’attendait. S’il avait dit la vérité, alors il comprendrait et Stannis aussi. Lord Stark doutait qu’en la circonstance, lord Stannis eut agi différemment.

Sa voix s’éleva, glacée et coupante. Une voix de seigneur, une tête de seigneur, même si l’homme n’était pas en état de la voir dans la situation actuelle.

Jamais lord Stannis n’aurait proposé un rendez-vous dissimulé comme un contrebandier. Et même s’il y avait pensé, il aurait su que jamais je n’aurais accepté. S’il a quelque chose à me dire, il peut parfaitement m’envoyer un corbeau ou même se déplacer, et il le sait. Vous m’avez menti.

La pointe de son épée se posa avec un léger bruit contre la pierre qui pavait le cachot. Elle était encore rengainée. On enseignait dans le Nord à ne tirer l’épée que pour tuer. Et on y enseignait aussi à ne tuer qu’après avoir écouté les paroles du condamné, regardé au fond de ses yeux, et jugé au fond de son cœur qu’il méritait la mort. Les paroles qu’allait prononcer l’homme encapuchonné étaient vitales et sa vie en dépendait, il pouvait très certainement s’en douter. Et, pour qui connaissait Eddard Stark, ce doute devenait une certitude absolue.

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Les hommes du Nord avaient d'abord hésité quelques secondes avant de prendre l'épée d'Arawn de lui ligoter les mains et de lui couvrir la vue avec un capuchon. Sans ménagement il avait été conduit à droite, à gauche, en avant, en bas, en haut, en bas et encore bas. Les Nordiens aidaient Arawn dans des escaliers sans fin. Il pouvait entendre, malgré le capuchon qu'on lui avait mit, le bruit de grilles. Enfin on arriva. La pièce était froide et très humide.

Il avait attendu longtemps et bien sûr il n'était pas capable de dire combien de temps. Il profita de ce temps de "répit" pour réfléchir à l'interrogatoire qui suivrait. Il s'y préparait et n'était pas tellement impressionné même si bien sûr un risque existait toujours. En Essos, lorsqu'il avait travaillé avec la Banque de Fer il avait connu des situations plus dangereuses et parfois il était de l'autre côté du capuchon. C'était probablement l'une des raisons qui avait motivé Stannis à le mandater, lui, à Port Réal pour ce genre d'activité.

Le silence n'était troublé que par une petite fuite d'eau et finalement par le bruit grinçant de la grille qui s'ouvrait de nouveau. L'interrogatoire allait commencer. Une voix s'éleva et elle n'était pas inconnue : c'était celle de Lord Stark. Arawn avait ouvert les yeux sous son capuchon qu'il ferait retirer rapidement. Il écouta concentré car il le savait, malgré toute son assurance, s'il était maladroit, trop maladroit il pourrait perdre ça tête: c'était le dangereux jeu. La Main du roi le rappelait par le tintement de son épée. Lorsque son interlocuteur eu finit, l'héritier de Pince-Isle laissa planer quelques instant avant de répondre:

Oui, je vous ai menti et au moment où je vous ai donner un lieu de rendez-vous je savais que vous le saviez. Il y a trop d'oreilles indiscrètes pour que les choses se fassent à la lumière du jour. C'est parce que Lord Stannis n'agit pas dans l'ombre, "dissimulé comme un contrebandier", qu'il m'a envoyé. Et parce qu'un corbeau cela s'intercepte.

Il avait prononcer ces paroles avec un ton parfaitement neutre qui ne laissait entendre aucune peur ou aucune agressivité.

Si j'avais dis que j'étais envoyé par Lord Stannis ceux qui vous espionne auraient pensés à raison, que je sais des choses et m'auraient peut être fait enlever ou assassiner. Face à vous j'ai moins de raisons de craindre pour ma vie car, selon mon suzerain, vous êtes trop légaliste. Vous ne jugez pas à mort à vous seul un fils de la noblesse.

Arawn avait suggérer plusieurs informations pour rester "maitre" de la conversation. S'il disait immédiatement qu'il avait vu celui qui espionnait lord Stark ou qu'il était noble il donnait toute ses cartes. Là, il s'attendait à une réaction du seigneur du Nord qui lui permettrait aussi de le jauger.

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Eddard écouta en silence les paroles du prisonnier. Sa voix ne tremblait pas, c'était déjà un bon point pour lui. Cela dit, ses paroles n'étaient qu'à moitié crédibles. Que pouvait-il avoir à dire de si capital qu'un corbeau ne puisse transmettre. Et, surtout, si cette information était si capitale, pourquoi Stannis n'était-il pas venu lui-même lui en parler ? Tous deux siégeaient au Conseil Restreint, et, lorsque les Îles de Fer entraient en rébellion, le Maître des Navires pouvait légitimement parler en privé avec la Main du Roi. L'alibi était tout trouvé, sans avoir besoin de recourir à des chuchotements dans l'ombre ou de mystérieuses silhouettes encapuchonnées.

Eddard n'avait pas franchement confiance dans l'homme, mais après tout, il y avait un moyen très simple de vérifier les choses. Il enleva le capuchon du prisonnier, non pas parce qu'il le croyait, mais plus pour pouvoir voir son visage. Il était devenu assez bon dans l'art de détecter les mensonges, avec l'expérience.

En tout cas, qui qu'il soit, l'homme était bien mal informé. Penser Eddard incapable de condamner à mort un fils de la noblesse à lui seul... Le nom de "Jorah Mormont" n'était manifestement pas parvenu à ses oreilles. Lord Stark avait plus d'une fois exécuté un homme sur son seul jugement, et il avait déjà pris cette décision concernant au moins un noble. Cela dit, là n'était pas la question. Pour l'heure, il n'était même pas sûr que l'homme soit noble.

Un fils de la noblesse ? De quelle famille ? Donc, si j'envoie un corbeau à lord Stannis lui donnant votre nom et votre description physique, et lui demandant s'il vous a effectivement envoyé, je recevrai une réponse positive ?

Parce que dans le cas contraire, le "fils de la noblesse" allait sentir (fort brièvement) la caresse de l'acier valyrien sur sa nuque.

Et pourquoi Stannis ne vient-il pas me voir lui-même ? Les Greyjoy sont en rébellion. Il est le maître des navires. Il a toute légitimité pour venir discuter avec moi en plein jour, de ce sujet ou d'autres.

Évidemment, la question suivante était "quels autres sujets ?", mais chaque chose devait venir en son temps.

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On lui retirait le capuchon. Il savait bien que l'évocation de son linéage ferait réagir l'homme du Nord. Ce n'était qu'une première étape. La seconde serait de se faire retirer ses entraves. Arawn avait put constater l'état déplorable, qui seyait à tous cachot, de la place avant de reporter son regard droit devant lui, les yeux dans les yeux avec Eddard Stark. Eddard Stark n'était pas très âgé, pourtant Arawn avait l'impression que le travail et les responsabilités l'avait particulièrement usé. Arawn se demanda si un homme du Nord était fait pour participer au gouvernement du royaume.

Je me nomme Arawn de la maison Celtigar.

Puis, lorsque son hôte lui demanda ingénument la réponse de Stannis s'il lui envoyait un corbeau, Arawn devint plus glaciale. La nouvelle Main du roi était-elle si naïve?! Préférant ne pas répondre il laissa parler la Main car visiblement elle ne le prenait pas au sérieux. Lorsqu'Eddard Stark aborda le sujet de la rébellion, Arawn fit une moue avant de répondre.

Vous n'êtes pas marin n'est-ce pas lord Stark. Armer un flotte de guerre exige la présence du maitre des navires à Peyredragon. Lorsque lord Stannis m'a envoyé ici personne n'était au courant de la situation à Port-Lannis. Je n'étais pas venu à Port Réal pour discuter de ça au départ.

L'héritier de Pince-Isle ne s'était toujours pas fait une opinion précise sur le gouverneur du nord. Pourtant, puisque ce dernier se montrait si soupçonneux il fallait lui donner des preuves de sa bonne foi. Son amitié avec le roi et sa réputation d'intégrité jouèrent suffisamment en sa faveur pour qu'Arawn consente à lui remettre entre les mains un document particulièrement important. Il fit un signe de la tête en direction de ses pieds toujours attachés.

Vous trouverez au niveau de ma cheville droite une lettre de feu lord Arryn à lord Stannis. Cela vous indiquera la raison de ma présence. La précédente Main est morte peu de temps après avoir rédigé ceci.

Le seul endroit "sûr" pour cacher une lette était sa botte. Si quelqu'un la lui retirait contre son gré c'est que de toute façon il était mort. C'est pour cette raison qu'il avait caché dans sa botte un document écrit de la main de Jon Arryn qui accusait explicitement la reine d'adultère.

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Celtigar... les Celtigar de Pince-Isle. Bien sûr, Eddard aurait pu poser des questions sur la Maison en question pour vérifier l'authenticité de ce que disait l'homme. Mais, s'il n'était pas stupide, il se serait renseigné. Donc, aucun moyen de vérifier l'identité véritable de l'homme à partir de ces seuls éléments.

Eddard ne pensait pas que la présence du maître des navires fût impérative une fois l'ordre de réunir la flotte lancé, mais, effectivement, il était assez crédible que Stannis veuille être sur place pour que tout se passe comme il le souhaitait. Eddard respectait l'homme pour cela.

Donc, difficile à dire. Cela dit, il s'arrangerait pour garder Arawn comme "invité" le temps de s'assurer de son identité. Il s'empara de la lettre, et la lut silencieusement. Selon la lettre, Jon Arryn avait repéré plusieurs des bâtards du roi, et il écrivait à Stannis que, bien qu'il ne connaisse pas le père réel, vu la différence, ni Joffrey, ni Tommen, ni Myrcella ne pouvaient être de Robert. Eddard connaissait bien l'écriture de Jon Arryn, ainsi que son sceau. Les deux étaient authentiques.

Puis il replia posément le papier, le visage inexpressif. Une bouffée de nostalgie l'avait brièvement envahi en relisant les mots de celui qui l'avait élevé, protégé jusqu'à contre son propre roi. Mais rien n'en apparut sur son visage.

Ce qui le gênait, c'était qu'un peu trop de gens commençaient à être informés. Lorsque cela arriverait aux oreilles de lord Tywin...

Ils étaient maintenant seuls, Arawn et lui.

Fort bien, lord Celtigar. Dans l'immédiat, je vais considérer que vous dites la vérité.

Dans l'immédiat.

Vous dites avoir pris de grands risques pour me communiquer ce message. C'était dans un but précis. Qu'attend de moi lord Stannis ?

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