[Hautjardin][Flashback] Coups de sabots dans les bois de Hautjardin

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An 297 - Lune 4 - semaine 2 - jour 3

Le soleil ne s'était pas encore levé, pourtant, Lady Tyrell était debout et son service l'était aussi. On avait habillé et coiffé la jeune noble de façon adaptée pour sa sortie. En effet, à l'initiative de Margaery, avait été proposé à la cour du roi Mace une promenade équestre à travers les bois alentours de Hautjardin.

La jeune Lady était vêtue d'une belle et longue robe bleue comportant quelques motifs dorés, des fleurs dans sa chevelure coiffée d'une tresse couronne qui lui permettait de ne pas se prendre les cheveux dans ses yeux bleus finement maquillés. Elle avait mis à ses pieds des bottes de cuir marron qui lui remontaient aux genoux pour éviter tout inconfort lors de la balade.

Elle sortit de sa chambre sur la tour et la descendit. Elle passa par le long couloir qui desservait quelques chambres. Il faisait noir car seul un bougeoir sur deux était allumé. Seul ses pas se faisaient entendre, hormis le cliquetis des armures de trois gardes qui veillaient dans le couloir. Ensuite, elle emprunta le grand escalier qui menait au hall d'entrée du château et c'est là qu'elle pu enfin voir plus d'animation car quelques autres nobles se préparaient à la balade. Margaery salua d'un chaleureux sourire les participants, qui lui répondirent avec autant d'enthousiasme. Il y avait essentiellement des représentants de la gente masculine : huit hommes et trois femmes, don't Margaery, exceptés les dix soldats qui allaient sécuriser la promenade.

La jeune Lady ne s'arrêta pas pour autant dans le hall, elle sortit du château et se dirigea vers les écuries qui ne se trouvaient pas loin. En approchant, elle put constater que plusieurs hommes tournaient autour des écuries pour préparer les chevaux des nobles. D'ailleurs, elle aperçu ce pourquoi elle était sortie, Meeri, le magnifique palefroi blanc que lui avait confié Mace Tyrell à l'occasion de son quinzième anniversaire. C'était de loin le cheval préféré de Margaery. Le cheval était attaché contre une rambarde de l'écurie, il avait déjà été sellé et préparé.

Lady Tyrell accourut vers Meeri, et lui caressa le museau. Lui aussi semblait content de retrouver sa maîtresse, car il remuait la tête de haut en bas et il secouait sa queue dans tous les sens.

Pendant ce temps, les autres nobles sortirent du château et se dirigèrent aussi vers les écuries pour rejoindre leurs montures.

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Sa nuit fut reposante. C'était le moins que l'on puisse dire. Elle aurait pût être bien plus courte si le Tyssier n'avait pas fait preuve d'esprit et de retenue. Ses dons d'observateur lui avait permit de remarquer les œillades que lui lançait une des jeunes servantes blonde du château. S'il s'était trouvé à la Treille, il l'aurait sans nulle doute abordé mais ici, il n'était pas chez lui. L’araignée se trouvait à Hautjardin, la place forte de la maison Tyrell. En ces lieux, il se devait d'être irréprochable pour faire honneur au Lord et mentor Paxter Redwyne qu'il accompagnait en visite chez son beau-frère Mace Tyrell. La veille, il avait passé une partie de l'après midi en compagnie de la cadette Tarly et d'Elinor Tyrell, une jeune rose de la branche secondaire de la famille suzeraine du Bief. Revenons en cependant à nos moutons. Si Owen s'était montré des plus matinal ce matin ce n'était pas pour cause d'insomnie mais pour une raison un peu plus intéressante. La veille au soir, il avait été convié à participer à une balade équestre et matinale. Cet honneur, il le devait sans aucun doute au fait d'être la pupille de Lord Paxter et non du fait d'être le fils de Lothor Tyssier. Quand bien même il ne se sentait pas insulter par son raisonnement mental et se fit donc prier d'accepter. La perspective de fréquenter quelques nobles du Bief ainsi que certains membres de la famille Tyrell lui plaisait assez. En dehors du château, les gens certains se montraient bien plus souvent à l'aise, se sentant moins épiés et surtout moins confinés. La perspective l'enchantait donc au plus haut point.

Pour l'occasion le Tyssier avait enfilé un pantalon de couleur vert en l'honneur de la maison Tyrell, un haut blanc surmonté d'un gilet noir frappé du blason des Tyssier. A ce vêtement étaient accrochées des broches d'argent en forme d’araignée qui tenaient une cape de couleur noire au motif de toile d’araignée. A son ceinturon pendait sa bourse ainsi que son épée. Ainsi au moindre danger, il pourrait prêter main forte aux gardes de la maison de la rose même s'il était peu probable que le cortège en rencontre. Pour terminer son habillement, il avait opté pour ses bottes de montée. Le blondin associait donc à la fois une certaine élégance et un certain côté confortable et pratique pour cette petite escapade. Il fut grand temps de descendre dans le hall du château tout en s'étant munit au préalable de son propre arc et carquois afin d'aller le remettre aux écuries pour que les palefreniers puissent l'attacher sur son équidé. Si l'occasion se présentait de faire une démonstration de ses prouesses dans le domaine, le jeune homme ne comptait pas se faire prier pour s'acquitter de la tâche.

La petite troupe semblait déjà au complet et certains sortaient déjà du hall pour rejoindre l'écurie. Son arc et son carquois sur les bras, le Tyssier prit également cette direction. Il se fraya rapidement un chemin jusqu'à un jeune palefrenier âgé tout au plus d'une quinzaine d'années et à qui il remit ses armes en demandant de les installer sur sa monture. Ceci fait, il glissa quelques sols dans la main du jeune homme pour s'assurer que le travail soit bien fait. Une main généreuse amenait souvent un homme à accomplir son travail avec un peu plus de dextérité et de compétence. Ce fut seulement après en regagnant le troupeau de nobles qu'il remarqua la jeune femme occupé à gâter de caresses un palefroi blanc. Vêtue d'une robe bleue qui lui allait à ravir et munie d'une coiffure qui se voulait à la fois sophistiquée et pratique, la jeune dame était splendide. Bruns étaient ses cheveux et ils se mariaient à merveille avec ses yeux de cette même couleur. Son visage ne lui était pas inconnu. Chaque être humain garde certains traits de son enfance et cette dame ne faisait pas exception. Cependant ce n'était pas grâce à ces caractéristiques qu'Owen l'avait reconnu, loin de là. En ayant mangé dans la même pièce que la famille Tyrell, il avait eut le temps de tous les observer. Celle-ci n'était nulle autre que Margaery, seule fille du suzerain du Bief, rien de moins que cela ! Elle semblait seule, en parfaite communion avec son animale. Pénétrer dans cette intimité était peut-être indiscret mais au vu du nombre de nobles présents pour la balade, il n'aurait très certainement pas l'occasion de pouvoir lui parler seul à seul. S'approchant calmement, le jeune Tyssier s'inclina légèrement face à la belle du Bief avant de lui parler de sa voix la plus calme et enchanteresse qui soit.

«Un animal d'exception et de prestance pour une dame qui en possède encore d'avantage. Vous avez tellement changé depuis mon dernier séjour à Hautjardin que je ne vous aurai pas reconnu. Les années ne font que vous embellir. Il en va d'ailleurs de même pour votre charmante cousine Elinor. Je l'avait d'ailleurs complimenté à ce sujet lorsqu'elle m'a gratifié de sa compagnie hier après-midi. Il était de mon devoir de vous le dire ma dame même si vous ignorez sans doute le nom de ma modeste personne. Je ne pensais sincèrement pas avoir la chance de pouvoir me balader en une compagnie aussi importante. Et je ne croyais pas non plus avoir l'audace d'échanger quelques mots avec vous.»

Un compliment sincère, un peu d'humilité combiné à l'évocation de connaissance commune devraient suffire aux yeux d'Owen et de la bienséance pour entamer une courte conversation ou du moins une prise de température de l'humeur de la dame avant d'entamer une balade. Avant de fondre sur sa proie, l'araignée l'observe et joue avec ses fils pour s'assurer de son état. Il en allait de même pour le jeune Tyssier

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Meeri, qui s'agitait de plus en plus, tout excité qu'il était à l'idée de partir, tourna la tête et jeta un regard derrière sa maîtresse. Margaery se tourna et aperçut un homme qui s'inclina devant elle et lui confia une tirade de compliments. La Lady le reconnut une fois qu'il se releva. C'était un jeune noble qui connaissait davantage sa cousine, Elinor, mais Margaery avait croisé cet homme plusieurs fois, assez charmant d'ailleurs, avec des épaules bien bâties. Il avait des chausses vertes, certainement pour honorer la couleur du blason de la maison suzeraine du Bief, et une cape noire sur le dos attachée par deux broches argentées en forme d'araignée. A sa ceinture était accrochée une épée dans un fourreau.

L'homme prétendait que la jeune Lady ne connaissait pas son prénom. Pourtant, Margaery tout en lui souriant, inclina légèrement la tête pour le saluer et répondit :

Vous êtes gentil, Messire Tyssier, je vous remercie pour ces belles paroles.

En effet, Owen Tyssier ne lui était pas inconnu, étant donné qu'elle l'avait croisé plusieurs fois et qu'Elinor avait déjà mentionné son nom à plusieurs reprises. Ce jour-là, Margaery avait bien reconnu l'homme, elle remarqua :

Vous avez changé également... surtout en taille !

Tous les chevaux furent sortis progressivement par les palefreniers et confiés à leurs seigneurs respectifs. Margaery se retourna vers son cheval, ne s'empêchant d'afficher son grand sourire voyant la beauté de son cheval, et répondit à la première remarque de Messire Tyssier :

C'est Meeri, un cadeau de Lord Tyrell pour mes quinze ans.

Lady Margaery n'eut pas besoin de demander quelconque assistance, elle enfila son pied dans l'étrier, passa son bras derrière le cou de sa monture, et monta sans difficultés sur la selle du palefroi.

La plupart des nobles qui accompagnaient la balade étaient bien plus âgés. De plus, si sa cousine, Elinor, appréciait le jeune Tyssier, il devait y avoir une raison que Margaery souhaitait découvrir. Du haut de son cheval, la jeune Lady lança un sourire vers Owen et lui dit :

Si vous avez suffisamment d'audace, peut-être aurions-nous l'occasion d'échanger d'avantage au cours de la promenade.

En attendant que le cavalier prenne place sur son cheval, Margaery avança doucement sur le chemin pavé de la route principale qui menait à la sortie de la ville, rejoignant les premiers qui attendaient le reste du groupe. Les gardes qui allaient encadrer la balade équestre s'étaient rassemblés vers la porte principale de Hautjardin.

Lorsqu'elle rejoint la compagnie, tous adressèrent à Margaery à nouveau des signes de têtes et des salutations distingués. La jeune Lady leur confia :

Mesdames, Messires, je vous remercie d'avoir accepté mon invitation.

Elle leva la tête vers le ciel encore obscur. Le soleil se levait aux aurores tout doucement et il semblait que la journée allait commencer sans aucun nuage, la matinée s'annonçait des plus agréable.

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Première bonne nouvelle : Lady Margaery connaissait son nom. Cela pouvait soit signifier qu'elle possédait une excellente mémoire des visages combiné à une bonne connaissance de la noblesse du Bief, soit qu'il avait réussit à la marquer ou du moins à susciter son intérêt, voir peut être même toutes ses possibilités en même temps. A cette douce nouvelle, Owen gratifia la jeune dame d'un sourire poli. Il eut droit lui aussi à son petit compliment ne sachant pas si il y avait une pointe d'ironie dans celui-ci ou non. Faire référence à sa taille pouvait être sincère ou utiliser pour illustrer le fait que mis à part cela, il ne semblait pas avoir changé et était resté un enfant. Lorsqu'elle fut monté sur son équidé, elle prononça une phrase qui ne laissa pas l'héritier de Froide-Douve de marbre. Elle semblait réceptive à ses paroles et l'invitait donc à persévérer dans la voie dans laquelle il s'était engagé avec en guise de récompense une conversation avec la belle. Voilà qui suffisait à mettre du baume au cœur du jeune homme.

Il la laissa s'en aller. Il était naturelle que la jeune dame ouvre la marche. Lui même gagna le cheval qui lui était destiné, un palefrois de couleur noir qui s'accordait admirablement bien avec sa cape. Le palefrenier avait fait du bon boulot et avait disposé le carquois et l'arc à porter de main tout en l'ayant fixé assez solidement pour qu'il ne puisse pas tomber aux premières secousses rencontrées sur le chemin. Une fois à l'intérieur du groupe de noble, Owen remarqua qu'il semblait sans doute être le plus jeune ou du moins l'un des plus jeunes. Cela jouerait sans doute à son avantage. Lady Margaery serait plus encline à discuter avec des gens de sa générations qu'avec des personnes d'un autre temps. Il la gratifia d'un sourire comme de nombreux autres invités avant de laisser son regard se poser sur elle pour apprécier un peu plus son physique. Il n'y avait aucun mal à ce que le blond profite un peu de la situation. Ce qui devait arriver, arriva finalement et le joyeux groupe s'élança calmement derrière la Tyrell. Le Tyssier attendait patiemment qu'ils sortent de la ville pour pouvoir se porter un peu plus vers l'avant. Il était a peu prêt sûr que d'autres tenteraient une approche mais pour des raisons bien différentes que les siennes cela dit.

Certains désiraient résoudre tels problèmes rencontrés, d'autres obtenir des faveurs des Tyrell, d'autres simplement se rapprocher de leur maison. D'autres étaient sans doute ici simplement pour la ballade. Il était cependant rare qu'une personne agisse sans but précis. Lady Margaery étant une dame des plus importantes, beaucoup de personnes souhaitaient s'attirer sa sympathie. Il était plus simple de demander des services à la fille de son suzerain qu'au suzerain lui même. Le Tyssier quant à lui n'aspirait qu'à créer des liens d'amitié et d'intérêt entre eux. En se montrant utile aux Tyrell, il pourrait peut-être peu à peu se montrer indispensable et digne de confiance. Assez pour lui permettre d'apporter un peu plus de prestige à sa maison et à sa personne. Tout cela n'était qu'à ses balbutiement cependant. Pour le moment, il n'était rien d'autre que le protégé de son oncle, Paxter. Sans compter qu'il était assez proche de Desmera, elle aussi cousine de Lady Margaery. Il attendit seulement quelques minutes d'éloignement pour se porter plus en avant. Il éperonna son cheval pour dépasser un homme âgé de la trentaine à la carrure forte et la large moustache qui semblait lui aussi avoir eut la même idée mais qui se résigna en se faisant dépasser. Même si cela paraissait quelque peu sauvage et primitif, il s'agissait ni plus ni moins d'une petite course et celui qui s'y imposerait le plus se verrait peut-être récompensé de l'attention de la dame. Le jeune homme ralentit l'allure en arrivant à hauteur de la monture de sa cible afin d'adopter le même rythme qu'elle. Sa voix se fit alors entendre avec une touche de fierté et de douceur.

«Excusez moi ma dame, mais je crains que l'audace ait finalement eut raison de ma personne. Il faut dire que je me sentirais certainement plus à mon aise avec des personnes de mon âge. Vous montez avec autant d'aisance que vous marchez Lady Margaery. Existerait-il des domaines propres aux dames dans lesquels vous n'excelleriez pas ? »

Les compliments étaient des armes à double tranchant à manier à précaution, surtout quand votre interlocuteur était apte à les reconnaître. Cependant dans ce cas-ci, ils étaient sincères. La Tyrell montait admirablement bien. Son éducation sur ce point avait été parfaitement réussie. La luminosité s'accroissait de plus en plus au fil de la progression et ce n'était pas plus mal. Le Tyssier se demandait si la dame de Hautjardin avait prévu un repas pour ses invités ou si celui-ci se déroulerait au retour dans le fief des Tyrell. Son estomac ne criait cependant pas encore famine, il n' y avait aucune raison de s'attarder sur le sujet.

«Nous vivons vraiment dans une région magnifique. Les dieux nous ont joués un tour habile et doux en nous faisant naître dans cette contrée. A région magnifique personnes magnifiques me diriez vous ? Je le pense également et tout cela nous le devons à l'union. Les fils et les filles d'aujourd'hui seront les Lords et Ladies demain. Ne devons nous donc pas être souder dés notre plus jeune âge, ma dame ? »

Un réflexions simple et posée. Rien de bien méchant là dedans mais il pouvait voir si elle la comprenait et si elle était encline à y répondre. Une façon comme une autre de sonder Margaery et de voir sa vivacité d'esprit.

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Il fallut attendre encore cinq de minutes avant que tout le monde soit vraiment prêt. Pendant cet instant, Margaery prit une certaine distance avec le groupe, s'avançant vers les portes. Elle savait très bien que des moments tels que celui-là, où il ne se passait rien, étaient propices à ce que l'on vienne lui parler des affaires qui, bien souvent, ne la concernaient pas. En effet, certains avaient tendance à confier leurs intérêts à la fille Tyrell, pensant obtenir plus d'attention que ne leur aurait apporté le suzerain du Bief. Toutefois, s'il était vrai que Margaery pouvait soumettre quelques unes de ces idées à Mace, elle le faisait rarement, pour la simple et bonne raison que cela ne l'intéressait pas ou qu'elle n'était pas compétente à juger de l'opportunité de ces requêtes.

C'est pourquoi elle préféra s'écarter un peu afin de ne pas se faire solliciter.

Lorsque tous les participants à la promenade furent prêts, Margaery fut invitée à lancer la balade. Aussitôt, la belle Lady du Bief s'élança au pas pour sortir de Hautjardin. Une fois les portes de la ville passées, Margaery sortit du chemin pavé,de la route Sud à direction de Villevieille, et se dirigea plus vers l'est, vers le bois qui se trouvait non loin du fief des Tyrell. Une fois que les sabots de Meeri passèrent sur les longues herbes vertes des vastes champs, Margaery passa au trot.

Elle jeta un bref regard en arrière, voyant l'ensemble des invités d'honneur trotter derrière elle. Toutefois, un d'entre eux avait pris une allure plus rapide : il s'agissait de Owen Tyssier qui rattrapait peu à peu la Lady. Margaery lui lança un rapide sourire, devinant les intentions du cavalier. Elle sourit d'avantage lorsque peu de temps après, le Tyssier parvint à se placer à ses côtés et à adopter le même rythme qu'elle. Owen indiqua que l'audace avait eu raison de sa personne et qu'il se sentirait mieux avec des personnes de son âge. Margaery eut un rire amusé en entendant par les paroles de l'homme. Il fallait admettre qu'il était très charmant et qu'il savait manier les mots avec bonne répartie. Owen finit par la complimenter en demandant s'il existait des domaines propres aux dames dans lesquelles Margaery n'excellait pas. La Lady s'en sentit flattée et elle lui répondit :

Je crains qu'il y en aient, des domaines, sans doute plusieurs. La broderie, par exemple. Les aiguilles ont tendance à se retrouver plus souvent dans mes doigts que dans le tissu !

Margaery rit de plus belle. C'est vrai qu'elle n'avait pas la patience ou bien la précision, voire aucune de ces deux caractéristiques pour la broderie.

Ensuite, Owen vanta la beauté du Bief et de ses habitants et finit par demander à Lady Tyrell si elle pensait que les jeunes du Bief devaient être soudés, en tant que futurs Lords et Ladies. Margaery répondit évasivement :

Oui, sans doute...

Il était vrai que Margaery était la fille de Mace, et que son avenir avait peu de chances de se tracer dans le Bief, ce qu'elle ne remettait pas en cause d'ailleurs. Il lui était difficile d'affirmer qu'elle devait être soudée aux nobles du Bief alors qu'elle allait devoir mener sa mission de façon solitaire en recommençant une vie auprès d'un seigneur, peut-être lointain, et sans doute lui étant encore inconnu.

Le regard de Margaery se reporta sur le bois dont ils approchaient. Soudain, après avoir repéré le passage par lequel ils allaient s'enfoncer entre les arbres, Margaery s'arrêta brusquement et s'exclama :

Regardez !

Elle pointa du doigt le petit chemin de terre qui menait dans les bois. Se tenait un grand cerf avec des bois majestueux. Le regard de la Lady se tourna vers l'arc et le carquois attaché à la monture de Tyssier. Elle espérait qu'il ne sortirait pas son arme cette fois.

En tout état de cause, une fois que le cerf eut repéré les cavaliers qui s’attelaient en sa direction, l'animal prit la fuite, s'enfonçant rapidement dans les bois.

Peut-être en rencontrerons nous d'autres ! confia joyeusement Margaery à Owen.

Elle reprit le trot en direction des bois, tandis que les nobles venaient de rejoindre les deux jeunes qui avaient pris une certaine avance.

Margaery se retourna et dit à Owen :

J'ignore toutes les occasions où vous aviez pu me croiser, mais je dois admettre que vous me voyez à présent dans une activité où j'excelle le plus.

Puis, fronçant légèrement les sourcils, Margaery lui demanda :

Etes vous également amateur de chevaux, Messire Tyssier ?

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Le rire de la jeune dame lui fit grand plaisir car car il indiquait qu'il faisait probablement mouche mais permettait également d'apprécier son visage avec des expressions moins solennel. Il appréciait ses beaux yeux bruns, son nez retroussé et son sourire pour lequel bien des guerres pourraient être déclenchées. Elle maniait l'humilité comme une arme. Lui aussi aimait se montrer humble. Cela permettait de dégager une certaine éthique et réflexion sur soi-même. Cependant pas mal de personne préférait les gens plus affirmés, plus vantards mais ce n'était pas le cas du Tyssier. Ce besoin de se mettre en avant inutilement pour des sujets futiles devait être utilisé avec parcimonie. Il préférait laisser ce talent aux hommes d'armes et chevaliers fanfarons. Lui était fait d'un autre bois. D'une voix amusée et légère, le fils de l’araignée adressa un petit trait d'humour pour répondre à la réplique sur la broderie émise par la fille de Mace Tyrell.

«La rose possède déjà des épines. Vous n'avez donc pas besoin d'avoir à manier l'aiguille, dame Margaery. Laissons donc les autres s'abîmer les doigts sur vos épines plutôt que d'abîmer les vôtres. Retenons seulement les domaines où vous excellez alors ! Je suis sûr qu'il y en a encore un tas d'autres qui me sont encore inconnus !»

La réponse qu'il reçut pour sa question au sujet de la noblesse fut plus fade et sobre. Elle ne devait donc pas être passionnée par le sujet à moins qu'elle n'ait déjà ses propres projets en tête qui ne concernaient pas le Bief. N'étant pas devin, Owen ne pût que se triturer les méninges jusqu'au moment où la voix de la donzelle le ramena à la réalité. Lady Margaery lui montra du doigt un cerf . Il regarda brièvement l'animal avant de concentrer son attentions sur la dame. Il remarqua alors qu'elle observait son arc. La bête avait déjà fuit avant qu'il ne songe à s'en saisir. La conversation continua : une autre parole suivie d'une nouvelle question. A vrai dire le Tyssier n'était pas un grand amateur de chevaux ni passionné par le sujet. Il connaissait les rudiments de l'équitation et la pratiquait assez souvent mais il n'avait jamais ressentit d'attachement particulier pour ces créatures. Peut-être parce qu'il n'avait jamais eut de cheval réellement à lui depuis des années ? Il avait tendance à changer souvent de monture pour se familiariser avec les différents caractères des équidés. Le blond émit alors sa réponse sur un ton plutôt neutre.

«Je dois admettre que je ne dois pas être aussi passionné que vous par le sujet. Je ne possède pas d'animal aussi beau que le vôtre mais j'apprécie monter et encore plus quand je pratique l'activité en votre compagnie. J'apprécie également la lecture. L'histoire nous enseigne beaucoup de choses. Votre oncle m'a transmis son amour pour la navigation également. Dame Margaery, je vous avoue qu'une balade sur la Mander m'enchanterait.»

Le jeune homme marqua une pause simplement pour ne pas avoir à faire un long monologue et monopoliser ainsi le crachoir. Il avait des « passions » qui contrastaient certainement avec la plupart des hommes avec qui elle conversait habituellement. Sans aucun doute, les hommes de leurs générations se vanterait de leur compétence martiale, de leur titre de Chevalier et de leur victoire dans tel ou tel tournoi. Owen ne cherchait pas la gloire par l'expression de ces domaines bien que l'idée de participer aux tournois ne le rebutait pas. L'héritier de Froide-Douve reprit alors la parole pour lui exprimer son avis sur ses domaines de prédilection et parla également de l'un de ses talents.

«Les hommes qui vous aborde doivent sans doute se vanter dans d'autres domaines que ceux que je vous ai mentionné. Cela doit vous changer à moins que je ne me trompe. J'ai vu que vous regardiez mon arc après avoir aperçu ce cerf. Je vous confesse que j'adore pratiquer cet art et que je me débrouille ma foi assez bien lorsqu'il s'agit de toucher une cible avec une flèche. Avez vous déjà tiré à l'arc Lady Margaery ? »

Certaines dames tiraient à l'arc aussi bien qu'un homme. La plupart des femmes nobles ne s'y adonnaient pas mais certaines appréciaient et se montraient adroites. C'était peut-être le cas de Lady Margaery. Si elle ne disposait pas d'expérience et qu'elle manifestait de l'intérêt pour la discipline, Owen se ferait un plaisir de lui en expliquer les rudiments dans une petite leçon particulière. Repensant au cerf qu'ils avaient croisés, il lui vint alors à l'idée de demander à la fille du suzerain du Bief si elle appréciait la chasse. Il lui semblait avoir entendu dire qu'elle appréciait la fauconnerie. Peut-être serait-ce aussi le cas pour la chasse ou du moins le résultat de la chasse ? Quoi de plus serviable qu'un homme faisant confectionner un vêtement dans un animal qu'il avait chassé au nom d'une dame ?

«Le cerf que nous avons croisé toute à l'heure était magnifique. Il avait quelque chose de royal. Me trouver face à un tel animal en compagnie d'une dame à la prestance d'une reine, serait-ce là un signe envoyé par les Sept ? Je ne suis point septon pour pouvoir l'affirmer. La seul affirmation que je puis formuler est que pour vos douces épaules, seul le pelage d'un cerf blanc conviendrait. »

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La réplique d'Owen sur la rose fit plaisir à Margaery, toutefois, la jeune fille rétorqua, amusée :

Oh, je ne souhaite blesser quiconque dans mes épines !

Etait-ce vrai ? Partiellement, sans doute. Enfin, là n'était pas la question et la métaphore de Owen fut très appréciée par la jeune dame.

Lady Tyrell aima également entendre, plus tard, les centres d'intérêts de l'homme : la navigation et la lecture. Margaery avait d'ailleurs eut l'occasion d'expérimenter ce dont rêvait le jeune noble : naviguer sur la Mander. En effet, c'était lors de son voyage vers Port-Réal, il y avait plusieurs années de cela. Toutefois, les voyages, sous quelque forme que ce soit, paraissaient pénibles pour la jeune Lady. Sans doute qu'il aurait pu en être autrement si la navigation sur la barge avait été faite pour une petite excursion le temps d'une journée, afin de profiter du paysage des berges et du vent frais du fleuve.

Quant à la lecture, Margaery aimait beaucoup lire. Parfois, elle restait plongée toute une journée dans l'histoire d'un livre, à l'intérieur du château comme dans les jardins, les jours de chaleur. Elle aimait également les livres d'histoire, ceux qui relataient des événements passés depuis bien des siècles.

Certains disent que le monde ne connait que des cycles qui se répètent sans cesse, et qu'en connaissant l'histoire, nous pourrions appréhender les événements avec plus d'adresse, parce qu'ils ont déjà eu lieu, ajouta Margaery d'un air pensif.

C'était ce que lui disait son maître d'histoire. Une fois, ils avaient passé tout un cours à réfléchir sur ce sujet et ils en étaient arrivés à la conclusion qu'il se pouvait bien que les grands phénomènes se répétaient sans cesse. Mais repérer ces phénomènes dans le présent et les appréhender n'était pas chose aisée pour autant.

Peu de temps après, Owen Tyssier remarqua qu'il devait y avoir peu d'hommes, dans l'entourage de Margaery, qui devaient avoir de tels centres d'intérêts. Egalement, il fit allusion au fait que la Lady avait regardé son arc lorsque le cerf s'était trouvé sur leur chemin. Il lui demanda si elle avait déjà tiré à l'arc. Elle lui répondit :

J'ai croisé des hommes et des femmes avec tous genres de passions mais je trouve les votre intéressantes.

J'ai déjà tiré à l'arc, en effet, mais je pense bien qu'il s'agit-là d'une activité où je n'excelle pas non plus, bien que je ne me sois pas planté de flèche dans le doigt pour autant !S'exclama-t-elle jovialement.

Les quelques fois où elle avait été invitée à tirer à l'arc, elle n'avait pas réussi à ramener la flèche à son épaule sans la lâcher avant.

Margaery ajouta :

Ceci dit, j'aime la chasse bien que je ne la pratique qu'avec des faucons. Mais quand je fais des balades telles que celles-ci, je n'aimerais pas voir un animal sauvage abattu, car il fait partie de ce que nous désirons voir : une nature paisible.

Le noble cavalier complimenta ensuite Margaery :

« Le cerf que nous avons croisé toute à l'heure était magnifique. Il avait quelque chose de royal. Me trouver face à un tel animal en compagnie d'une dame à la prestance d'une reine, serait-ce là un signe envoyé par les Sept ? Je ne suis point septon pour pouvoir l'affirmer. La seul affirmation que je puis formuler est que pour vos douces épaules, seul le pelage d'un cerf blanc conviendrait. »

Le jeune homme complimentait peut-être un peu trop, mais cela était apprécié par Margaery. Sans doute avait-elle l'étoffe d'une reine, elle avait été éduquée pour cela. En tout cas, la Lady du Bief, se baissant pour éviter une branche afin de pénétrer dans le bois et d'emprunter l'étroit chemin qui passait entre les vieux boulots et autres arbres feuillus, confia à Owen en lui souriant :

Alors s'il nous vient, aujourd'hui, de croiser un cerf blanc, je vous donnerais l'autorisation de sortir votre arc, Messire Tyssier.

Une fois entrée dans les bois, Margaery ralentit et regarda en arrière pour s'assurer que tout le monde suivait. Une fois que l'ensemble du groupe fut entré dans le bois, la Lady reprit le chemin au pas.

Le soleil s'était levé et ses rayons frais traversaient les feuillages des arbres et réfléchissaient dans la fine brume matinale qui remontait de la terre.

Hormis le bruit des sabots et des quelques hennissements, le gazouillis des oiseaux ambiançait l'atmosphère.

Lorsque le chemin s'élargit un peu, Margaery ralentit, de façon à rejoindre à nouveau Owen. Puis, levant les yeux vers les branches des arbres qui les surplombaient et baissant la voix pour ne pas ébruiter la conversation dans le calme du bois, elle lui confia :

Savez-vous pourquoi j'ai choisi ce bois ?

Sans attendre de réponse particulière, elle enchaîna :

Lorsque j'étais petite, parfois, je jouais ici. Mais j'avais peur de trop m'enfoncer dans ces bois car je pensais qu'il y vivait une sorcière à cause de la tranquillité de l'endroit. Et aujourd'hui, je ne pourrais toujours pas m'aventurer seule dans ce bois. C'est tellement calme et joli que j'ai l'impression que quelque chose s'y cache.

Je sais que c'est idiot, finit-elle par dire en affichant un sourire enfantin.

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La lady semblait apprécier les traits d'humour du jeune homme. Il marquait de plus en plus de points. En marquerait-il suffisamment pour qu'elle ne l'oublie pas et qu'il puisse partager bien plus qu'une simple conversation fait d'échanges futiles ? Un peu trop tôt pour se prononcer mais le Tyssier gardait bien l'espoir d'y arriver. Ce qu'elle lui confia ensuite était une théorie déjà émises par les mestres au cours des siècles. Il y avait sans doute un fond de vérité mais pour connaître réellement l'histoire d'une époque, il fallait y avoir vécu. L'histoire avait tendance à être écrite par les vainqueurs où écrite avec une certaine sensibilité ce qui pouvait déformer quelque peu sa vérité. Quant à réussir à anticiper en se basant sur l'histoire, cela semblait possible mais il fallait pour cela disposer d'un esprit aussi aiguiser qu'une fine lame ! Elle semblait apprécier ses passions bien qu'il s'agissait probablement d'une simple remarque propre à l'étiquette de la noblesse. L'araignée n'allait pas pouvoir mettre ses talents à l'arc en exergue puisqu'elle ne désirait pas que l'on chasse pendant cette balade et qu'il serait donc impolis de transgresser sa demande. Il se permit néanmoins de lui faire une proposition.

«Si jamais il vous venait l'envie de retenter d'apprendre à tirer à l'arc au cours de mon séjour à Hautjardin, je me ferai une joie de vous conseiller et de vous guider pour obtenir de meilleurs résultats. Je serais ravi d'assister à vos prouesses de fauconnerie. Je suis sûr que vos oiseaux sont emplit de majesté.»

Il lui dit tout cela une fois entré dans le bois. La jeune femme était revenue à sa hauteur. Il cru d'abord qu'elle lui posait une question mais ce ne fut qu'une question rhétorique. Sa crainte des bois pouvait paraître totalement idiote. Pour la simple et bonne raison qu'il ne semblait exister de légende sur cet endroit ce qui démystifiait déjà pas mal la situation. Cependant, il ne fallait pas exclure que ce genre de personnages puissent exister. Les mestres de la Citadelle à la suite d'étude pouvait forger un maillon en acier Valyrien, celui des mystères supérieurs. Si une institution aussi censée et logique que la Citadelle se permettait de dispenser ce genre d'enseignement, on ne pouvait l'exclure totalement de ses réflexions. La magie devait exister ou du moins quelque chose s'en approchant. Owen comptait bien rassurer la dame en lui donnant un exemple tirer de son propre esprit.

«Idiot certes mais pas dénué de sens. L'inconnu et la méconnaissance fournissent souvent de quoi alimenter le feu de nos peurs. Imaginez simplement que notre monde n'ait jamais connu les dragons et que nous découvrions au sein de ce bois l'un de leur crâne immense. Nous serions à même de penser que ces créatures existent ou aurait exister et nous inventerions à mon humble avis pas mal de fariboles sur leur capacités. Ce n'est pas pour autant qu'il n'existe pas en ce monde des choses qui nous dépasse. Votre mestre vous confirmera sans doute qu'il est possible pour un acolyte de forger un maillon de leur chaîne en rapport avec la magie. Dieux, magie, fumisterie ? Certains écrits vous confieraient qu'il ne s'agit là que trois façons d'aborder le même problème mais je pense que je parle trop et que je vous dois vous ennuyer Lady Margaery.»

Ça pour parler, il savait parler. De nature solitaire, il réfléchissait souvent après ses lectures mais il faisait rarement part du produit de ses réflexions si ce n'était à Paxter, Desmera ou encore mestre Ballabar. S'il avait commencé à évoquer ce genre de conversation en présence d'Horras et Hobber Redwyne, les jumeaux se seraient marrer ou auraient saigner du nez en essayant de comprendre ce que le Tyssier racontait. Allait-il oser avouer lui même qu'il aurait apprécié rencontrer un être de légende ? Pourquoi pas ? Si la Tyrell faisait confession d'une de ses peurs enfantines, il pouvait bien confier l'un de ses désirs provenant de cette propre époque. Un genre de personne différent d'une sorcière cela dit ! Il se lança sur un ton amusé par la situation.

«Pour ma part, j'ai toujours nourri une certaine curiosité pour les enfants de la forêt. Enfant, je me suis toujours dit que j'essayerai d'aller faire un tour sur l'île aux faces mais je n'y suis jamais allé. Qu'y trouverais je de toute façon ? Des réponses bonnes ou mauvaises ? Je l'ignore. Il vaut sûrement mieux parfois rester dans les flous. Si personne n'y met les pieds, il doit bien y avoir une raison. Ce bois est assez agréable. Un endroit merveilleux. Vos frères viennent souvent chasser par ici ? »

Faire dériver la conversation sur les frères de la jeune dame n'était pas anodin. Il était toujours bon de prendre connaissance des habitudes voir des nouveautés dans la vie du trio de la progéniture mâle Tyrell. Willos finirait par prendre la succession de son père, voir peut-être Garlan en cas d'accident. Il était donc important de sympathiser avec eux et d'en apprendre un maximum sur leur personne. Qui de mieux placée que leur sœur cadette pour fournir ce genre d'informations ?

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Margaery inclina légèrement la tête pour remercier le jeune homme de sa proposition quant au tir à l'arc. Toutefois, il était peu probable qu'elle allait profiter de son offre étant donné que Tyssier n'habitait pas à Hautjardin et qu'il allait sans doute repartir bien vite.

Lorsqu'Owen soutint sa longue réflexion sur la magie, un sourire amusé grandissait sur les lèvres de la jeune Lady à mesure que l'homme s'enfonçait dans ses explications. Sans aucun doute, ce qu'il disait n'était pas dénué de connaissances, mais il semblait qu'il aimait divaguer lorsqu'il était lancé sur une idée et Margaery trouvait la situation assez drôle. D'ailleurs, il finit par admettre lui-même sa divagation en reconnaissant qu'il parlait trop et en disant qu'il devait peut-être ennuyer Margaery. Celle-ci éclata de rire et lui répondit en secouant la tête :

Mais non, Messire Tyssier, je vois que vous êtes un penseur, en cela vous différez sans doute de la majorité des hommes que je connais.

Elle ne riait pas de façon moqueuse, bien que cela pouvait être interprété comme cela. Owen, par cette volonté de vouloir aller au bout de toute réflexion, amusait Margaery, tout simplement.

La situation n'en fut que plus drôle lorsque le cavalier reprit à nouveau sa réflexion et continua à exprimer ses pensées en parlant des enfants de la forêt et de l'Île aux faces. Lady Tyrell n'avait pas grand chose à ajouter, en fait. Owen remplissait la conversation de ses propres réflexions sur des sujets qu'il connaissait visiblement mieux que son interlocutrice. La cadette Tyrell ne se contenta que de hausser les épaules tout en souriant lorsqu'il demanda, sans attendre réponse particulière, ce qu'il aurait pu trouver sur l'Île aux faces.

Soudain, son interlocuteur changea de thème de conversation, revenant corps et âmes au bois dans lequel ils se promenaient. Il demanda si les frères Tyrell venaient chasser ici. Margaery hocha la tête signe de tête et lui répondit :

En théorie, non. J'avais demandé à Garlan d'éviter ce bois pour le laisser préservé, pour les promenades. Mais il ne m'écoute pas et je pense qu'il vient ici, parfois...

Seul Garlan pouvait chasser à vrai dire, Loras étant désormais à Port-Réal et Willos ne pouvant chevaucher sans difficulté dans son infirmité.

Cela faisait maintenant près d'une demi-heure que le groupe des nobles cavaliers avait quitté Hautjardin. Margaery s'arrêta puis, après avoir jeté un bref coup d'oeil en arrière, sortit du chemin en dérivant à droite et passant étroitement entre deux arbres. Soudain, une grande clairière se découvrit. Le soleil éclairait l'herbe verte et fraîche parsemée de petits trèfles. La jeune femme s'arrêta et descendit de son cheval. Elle amena Meeri près d'un tronc d'arbre auquel elle l'attacha. Elle invita tout le monde à descendre de leurs montures.

Certains des gardes qui protégeaient le groupe déballèrent des sacs qu'il avaient attaché à leurs selles durant la balade. Il s'agissait du petit déjeuner qui avait été gracieusement offert par la maison suzeraine. On pouvait y trouver plusieurs sortes de bonnes charcuteries, du fromage, des gâteaux et plein d'autres confiseries. De plus, on alluma un feu pour faire bouillir de l'eau et préparer quelques infusions.

Ceci dit, Margaery n'avait pas très faim, toute excitée qu'elle était de faire la balade. Elle se contenta de prendre quelques biscuits.

En fait, observant toutes les personnes qui discutaient de sujets plus ou moins intéressants, Margaery ne regrettait pas la présence d'Owen Tyssier, avec lequel la discussion était plus vivante et amusante. D'ailleurs, elle rejoignit le jeune homme et lui confia :

Suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose !

Owen avait reconnu que le bois était joli, Margaery souhaita lui en montrer d'avantage. Elle s'enfonça dans les bois, sous le regard protecteur de plusieurs gardes. Plus elle avançait et plus le chemin était difficile à cause des buissons et jeunes arbustes feuillus qui rendaient la progression difficile. Mais Margaery, connaissant précisément sa destination, avança obstinément, dégageant de son bras les branches. Enfin, poussant poussant les branches d'un grand saule pleureur qui pendaient, la femme découvrit la vue sur un plan d'eau d'une centaine de mètres, situé en plein milieu du bois. Le petit lac était tout aussi tranquille que ne l'était le bois dans lequel il se trouvait. Les arbres environnant donnaient une couleur verte à l'eau bien qu'elle était limpide, on pouvait même y voir quelques poissons nager.

Margaery s'avança légèrement, car il y avait peu d'espace entre les buissons et le rebord de terre qui séparait de l'eau, pour laisser un peu de place au jeune homme. Et elle lui indiqua :

Nous venions nous baigner ici. C'est surtout pour cela que j'aime ce bois.

Son sourire enfantin réapparu son visage. Elle repensait aux souvenirs de son enfance innocente, au rire et aux cris des enfants qui s'éclaboussaient alors que Lady Olenna se tenait sur les bords et surveillait attentivement les petites Ladies.

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Margaery le gratifia du titre de « penseur » et il prit cela pour un réel compliment car il s'estimait en effet plus proche de l'esprit que de l'épée. Il ne sut pas quoi penser du rire qui se glissa juste après ses paroles. Au niveau des frères, il n'apprit pas grand chose si ce n'était qu'en matière de lieu de chasse, Garlan le Preux n'écoutait aucunement les demandes de sa petite sœur. Au fil de la promenade ils débouchèrent dans une clairière. Un repas en pleine nature fut improvisé et le Tyssier s'empara d'un petit morceau de pain et de fromage afin de s'alimenter. Margaery le convia à le suivre et il s'exécuta se demandant bien où elle comptait l'entraîner. La Tyrell devait très bien connaître les lieux et se sentir intrépide pour braver ainsi les branches et s'enfoncer dans la nature. Ils débouchèrent finalement à proximité d'un petit point d'eau et la rose lui présenta cela comme le bassin de son enfance. Était-ce une façon de partager un peu de sa vie et de son intimité avec lui ? Sa mère ne l'avait jamais se laisser baigner dans les douves de Froide-Douve. A la Treille, ils pouvaient se baigner bien plus facilement. Non loin du domaine des Tyssier se trouvait le Lac Rouge, il s'y était déjà baladé en compagnie de ses parents. Tout cela était très loin à présent. Cela lui semblait presque irréel, comme un lointain rêve d'un époque à présent bien révolue.

«Ma sœur me manque. Nous jouions ensemble enfant mais cela fait maintenant des années que nous ne nous sommes plus vu. J'ai peur qu'elle ait tellement changé que je ne puisse plus la reconnaître. Je vous inviterais bien à piquer une tête en ma compagnie en souvenir de nos jeunes années mais cela serait impoli et indécent, je le crains.»

Un petit trait d'humour qui l'amusait quelque peu. Il y avait peu de chance que la dame s'exécute ce serait tellement déplacé. Personne ne semblait les avoir suivit si ce n'était quelques gardes pour assurer leur protection. Les autres nobles ne devaient soit pas envie de la déranger soit s'être jeter sur la nourriture pour se goinfrer. Cela n'avait pas d'importance de toute façon. Le jeune homme se pencha légèrement pour essayer de distinguer la présence de poisson mais il n'en vit pas. C'était dommage. Un bon poisson grillé au dessus d'un feu de bois était un plat des plus exquis. Des fois les choses les plus simples se révélaient être les meilleurs mais les apparences ne permettaient pas de s'en contenter. Soupirant Owen regretta de ne pas être assez prêt pour pouvoir s'abaisser en tout sécurité et tremper ses mains dans l'eau. A la rigueur, il pouvait enlever ses bottes et tremper ses pieds dans l'eau.

«Si je m'écoutais, j'enlèverais mes bottes et me laisserait aller à tremper mes pieds dans l'eau. Rien d'autre que le son de l'eau, du vent dans les branches et le calme plat. Une ambiance toute différente que ce qui nous attends dans la clairière ma dame. Entre les bruits des mastications, les rots, troquerions nous le chant des oiseaux ? »

Le cadre était enchanteur et idyllique à vrai dire. Margaery devait s'y sentir en sécurité. Si le bois lui faisait peur, ce coin-ci devait être son havre de paix, son petit coin de paradis. Il était peut-être temps d'aborder des sujets plus importants et plus sérieux. La Tyrell était sans doute la dame la plus importante du Bief ou alors l'une des dames les plus importantes. En étant la seule fille de Mace Tyrell, elle représentait une possibilité d'alliance faramineuse pour ce dernier et peut-être une porte d'accès pour Owen vers une autre région. Autant prendre la température dés maintenant et voir ce qu'elle pensait de tout cela.

«Un jour pourtant vous devrez quitter cet endroit pour rejoindre le domaine de votre futur époux. Qui sera t-il ? Je l'ignore. Vous connaissez peut-être son identité et je ne vous demande pas de me la confier. Les terres où vous vous rendrez risquerons d'être différente, la culture aussi mais vous pourrez toujours compter sur ceux que vous avez laissé derrière vous pour veiller sur vos intérêt dans le Bief. Westeros ne se limite pas qu'à nos terres malheureusement. Je serais friand d'élargir mon cercle de connaissance. Une araignée peut tisser sa toile auprès d'une rose solide et éloignez les insectes nuisibles. Je le pense. Mais le pensez vous aussi dame Margaery ? »

Le fils de l’araignée affichait une mine neutre comme s'il venait seulement d'évoquer un fait aussi anodin que « manger une pomme ». Pourtant sa réflexion était plus subtile que cela. Il était temps que les jeunes forgent des liens. Oh Owen comptait bien en forger également avec la rose de bas rameaux mais il misait aussi également beaucoup sur celle qui méritait le titre de reine des Roses : Margaery Tyrell. Dans la branche principale de Hautjardin, il comptait bien mettre quelques cartes sous sa manche, cette jeune dame et aussi son grand-frère, Willos qui hériterait un jour du titre de Suzerain du Bief !

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Si Owen Tyssier n'était pas inconnu à Margaery avant cette promenade équestre, la soeur de celui-ci l'était. Apparemment, Owen n'avait pas vu sa soeur depuis longtemps, alors cela signifiait qu'elle devait se trouver loin. Peut-être avait-elle épousé un homme dans une région lointaine et qu'elle avait du, ainsi, se séparer de son frère. C'était d'ailleurs peut-être la même situation qui allait arriver à Margaery, bien que Loras avait déjà quitté le fief des Tyrell et qu'ils n'avaient pas perdu contact pour autant. Pour autant, la situation était différente et plus facile car la maison suzeraine du Bief avait les moyens d'organiser les meilleurs transports pour se déplacer relativement rapidement et aisément, si bien que les distances n'étaient pas si gênantes qu'elles ne pouvaient l'être pour d'autres personnes, et peut-être pour les Tyssier, justement. En tout cas, Margaery ne savait pas si c'était ce petit point d'eau perdu au milieu des bois ou bien le fait qu'elle ait confié elle-même ses souvenirs nostalgiques à l'homme qui rappelèrent à ce dernier les propres souvenirs de la jeunesse d'Owen.

Il semblait savoir nager, lui-aussi, car il avait fait part à Margaery de sa volonté d'inviter la jeune dame à plonger avec lui dans les eaux des bois, pour se remémorer les souvenirs d'enfance, mais il admit que cela serait impoli et indécent.

Il était difficilement concevable, en effet, de se baigner à ce moment avec un jeune homme, peu connu de la cour de Mace Tyrell. D'autant plus qu'aucun d'entre eux n'avait prévu de vêtements adaptés pour la baignade. Lady Tyrell, comme pour faire oublier les raisons les plus évidentes de l'impossibilité de se baigner, ajouta d'un malin sourire :

Et cela ne serait pas très confortable pour reprendre la route à dos de cheval, ensuite.

Toutefois, après s'être penché pour observer de près l'eau écarlate du lac, le jeune homme confia ensuite son envie d'enlever ses bottes et de tremper ses pieds dans l'eau afin de goûter à une autre ambiance que celle du petit-déjeuner entre nobles dans la clairière. Lady Tyrell rétorqua :

Vous exagérez, ces personnes sont sympathiques... pour la plupart.

Elle finit par un sourire complice vers le jeune homme. Il était vrai qu'elle appréciait la plupart des personnes qui les accompagnaient. C'était d'ailleurs essentiellement des nobles plus ou moins proches de la maison Tyrell. Toutefois, ils étaient plus proches d'Alerie, d'Olenna ou de Mace, voire de Willos. Margaery préférait la compagnie de sa famille, de ses amies ou dames de compagnie, dont aucune de ces personnes n'était présente à la promenade. Cependant, parmi les gens présents, il y en avaient, dont l'absence n'aurait pas déplu à la Lady. Il ne s'agissait pas de mauvais intentionnés mais plutôt des personnes ayant des comportements semblables à ceux que déplorait le jeune Tyssier.

Owen parla ensuite du mariage de Margaery, une question assez rébarbative ces derniers temps et dont la Lady se lassait assez vite. Toutefois, elle ne l'interrompit pas mais elle l'écouta à moitié, basculant sur une autre idée qui lui vint à l'esprit.

Pendant que le jeune homme charmant parla du futur époux de la Lady dont l'identité, à vrai dire, était autant connue de Margaery que d'Owen, la jeune femme fit tomber discrètement une de ses bottes en la tirant à l'aide de son talon et elle fit de même pour l'autre chaussure.

Owen finit par demander ce que pensait Margaery à propos de ce qu'il venait de dire, ce qu'elle n'avait pas spécialement écouté. Ne répondant rien, la Lady le regarda, tira légèrement sa robe pour la relever, et bondit soudainement dans le lac. Au contact de l'eau, seul un cri aiguë sorti de la Lady, faisant sursauter les gardes qui la surveillaient et qui s’apprêtaient à courir en sa direction. Mais le rire de la jeune Tyrell qui suivit les rassura et les retint. En fait, l'eau était très fraîche, ce à quoi ne s'était pas autant attendue Margaery, c'était pour cela qu'elle avait laissé échapper un cri. Pourtant, elle ne regrettait pas cette petite folie insensée. Après tout, elle n'allait peut-être pas revenir dans ces bois de si tôt. La belle Lady se permettait ce genre de comportement conformément à ce que lui avait répété Olenna : "assumez-vous et ce que vous faites et vous pourrez alors instaurer vos propres règles sans vous soucier du qu'en dira-t-on". Evidemment, Lady Olenna disait cela car elle connaissait à la perfection sa petite fille et savait que cette dernière jouissait d'une réputation irréprochable et qu'elle ne saurait dépasser les limites du déraisonnable. Et ce jour-là, c'est bien ce que fit la Lady : elle ne jouait qu'aux confins de ce qui s'imposait à elle, et tout le monde se doutait bien qu'elle n'allait rien faire d'irréfléchi avec un noble homme qu'elle ne connaissait que si peu.

Les soldats, eux, n'avaient pas l'air très rassurés et regardaient la Lady de très près, en redoublant de vigilance.

La robe de Margaery était un peu mouillée car la jeune femme n'avait pas assez tiré son vêtement, alors que l'eau atteignait le milieu des mollets. Elle éclaboussa légèrement Owen d'une main et, lui souriant d'un air provocateur, lui demanda :

Vous disiez ?

Etant donné la fraîcheur de l'eau, Lady Tyrell remonta sur le bord et s'assit dessus, laissant seulement ses pieds tremper.

Il était vrai qu'elle n'avait pas grandement écouté ce que venait de dire Owen, en revanche, elle avait très bien entendu et pris en compte ce qu'il avait confié à propos de sa volonté de tremper les pieds.

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Sympathique, c'était le cas de le dire. Ces gens n'avaient même pas daigner venir lui adresser un mot de remerciement pour le repas depuis leur départ. Il n'était pas difficile d'envoyer un garde pour faire passer le message. Il ne voulu cependant pas vexer la Lady en lui faisant remarquer. Ces gens étaient sans doute respectables pour certains mais d'autres donnaient l'impression de n'être rien d'autre que des profiteurs. Dans le groupe, personne ne lui avait communiqué l'envie de s'intéresser à sa personne et vice versa. S'il avait un avenir à jouer à la cours de Hautjardin, ce n'était pas parmi cette basse-cour mais auprès des enfants Tyrell, de leurs cousins et cousines voir même de la Reine des épines, elle même. Il allait devoir tracer sa route seul ou sous la tutelle de son père. Cet homme ne lui avait que très rarement consacré du temps mais il lui succéderait un jour. Lothor allait sûrement prendre son fils plus en main dans quelques années lorsque le blond sera de retour à Froide-Douve.

La dame sauta à l'eau et ses paroles semblèrent faire comprendre qu'elle n'avait absolument rien suivit de ses propos. Que cela soit simulé ou non, la situation ne lui plaisait absolument pas. Le Tyssier garda son calme et son flegme habituel. Lorsque la dame se rassit sur le bord, il enleva lui même ses bottes avant de s'installer et laisser choir ses pieds dans l'eau. Elle était fraîche et libératrice. Cela faisait un bien fou de retirer ses petons des bottes pour leur donner un peu de fraîcheur. L'idée de jeter de l'eau à l'aide de son pieds vers la dame lui traversa l'esprit mais il se retint. Il ne serait pas de bon temps de la faire à nouveau crier. Les gardes risqueraient de s'irriter et de le prendre en grippe. Faisant bouger son pied droit dans l'eau, il s'adressa à Margaery sur un ton neutre en lui expliquant ce qu'il avait expliqué brièvement.

«Et bien je vous faisais simplement part de mon envie d'ouvrir ma maison à des terres plus éloignées que les nôtres. Vous avez l'air de savoir vous entouré et je ne parle pas de ceux qui nous suivent aujourd'hui. Votre cousine Elinor par exemple est une dame tout à fait remarquable. Je suis également sûr que vous recevez de précieux conseils de personne d'expérience à même de vous instruire à propos de la diplomatie et de ses plus vils retours de médaille. »

Il ne devait pas tourner autour du pot, c'était hors de question. Si la jeune dame ne comprenait pas tout à fait la subtilité, il devait se montrer plus direct tout en y mettant les formes pour éviter de paraître trop brute, trop direct. Autant se montrer sous un jour positif. Savoir qui on est et où on veut aller amenait bien souvent à l'accomplissement de ses objectifs et donnait au moins l'illusion d'être une personne intelligente et sûre de soi, deux qualité qui pouvaient faire de vous un allié indispensable.

«Nous aimons tous les deux notre régions. Je suis fidèle à votre maison et vous l'êtes vous aussi par nature ma dame. Je ne suis qu'un modeste fils de noble et vous êtes la fille du suzerain du Bief. Nous sommes tout deux nobles mais de rang bien différent, cela dit, je suis sûr que nous pouvons nous apporter mutuellement des avantages. Vous voulez le meilleur pour votre maison, votre famille et votre régions ma dame ? Je le désire aussi.»

Il ne parla plus de façon imagées et s'exprima platement sur la chose. Il était encore jeune et n'était pas encore en mesure de disposer de l'influence que conférait le titre de Lord mais il disposait peut-être en ce sens de plus de liberté et un peu moins de contraintes même si en tant qu'héritier, elles existaient bel et bien.

«Lorsque vous quitterez le Bief pour rejoindre le domaine de votre futur époux, vous aurez besoin de personne de confiance pour assurer vos intérêt dans le Bief. Que vous le vouliez ou non, vous resterez à jamais une dame de nos contrées. Il vous faudra emmenez des gens de confiance à l'étranger car vous ne pourrez probablement faire confiance à personne là-bas mais il vous faudra également des personnes ici bas sur qui vous pourrez vous reposer. Je ne suis point une fine lame, dame Margaery mais je dispose d'un esprit et d'une langue qui pourront un jour je l'espère vous être utile et vous rendre service. »

Se lancer était le plus difficile. Une fois les vannes ouvertes, les flots se déversaient et les mots sortaient tous seuls de sa bouche. Cet endroit était idéal pour discuter de ce genre de chose même s'il préférait utiliser des mots anodins. Les gardes étaient là et écoutaient sûrement leurs conversation. En ne divulguant pas de nom, pas d'endroit ni de moment, ils s'assuraient de ne laisser échapper que très peu d'information.

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Margaery regardait l'eau verte du lac onduler légèrement au gré du mouvement de ses jambes qu'elle laissait basculer. En même temps, elle écoutait Owen expliquer à nouveau, et plus en profondeur semblait-il, ce qu'il avait dit précédemment. Le jeune homme avait bien compris qu'approchait le moment où Margaery allait être présentée à quelqu'un. Et la Lady entendit par toutes ces explications que Tyssier proposait ses services aux Tyrell, et plus précisément à la propre personne de Margaery. Était-ce là le motif de la présence d'Owen Tyssier à la promenade organisée par la cadette Tyrell et de la tentative de rapprochement avec cette dernière ? C'est ce qu'en déduit Margaery...

Après tout, la cadette Tyrell en conclut qu'il avait fallu s'y attendre. Les occasions de rencontre avec les Tyrell étaient assez rares pour certains nobles plus éloignés de la cour de Mace. Et comme Owen Tyssier l'avait remarqué, Margaery était la fille du suzerain du Bief.

Ainsi, elle ôta son sourire et son comportement enfantins et se releva. Après avoir secoué sa robe de la terre et des feuilles qui avaient pu s'y accrocher, la jeune femme resta debout dans l'herbe en attendant que ses pieds sèchent. Elle observa un instant le bas mouillé de son vêtement qui n'allait pas sécher rapidement et qui allait peut-être présenter un certain inconfort pour la suite de la balade.

Prenant une voix se voulant plus sérieuse, ou plus officielle, Margaery lui répondit :

Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à l'égard de la maison Tyrell et de votre proposition, Messire Tyssier. Je veillerais à m'entretenir avec ma cousine, Dame Elinor, au sujet de votre demande, compte tenu de la relation que vous semblez entretenir avec elle.

Il n'était pas réellement envisageable que Lady Tyrell réponde de suite favorablement à la demande d'Owen Tyssier dès lors qu'elle ne le connaissait pas suffisamment. Elinor était plus à même d'attester de la loyauté de cet homme. En tout cas, Owen était sérieux, peut-être l'était-il trop d'ailleurs. Cela jouait en sa faveur en ce qui concernait sa confiance, mais sans doute moins en matière d'affection personnelle. Oui, en vérité, la Lady était déçue. Une fois que ses jambes eurent à peu près séché, bien que restant humides à cause de sa robe qui lui collait à la peau et qui laissait échapper quelques goûtes éparses, elle enfila rapidement ses bottes de cuir et dit à Owen :

Nous allons bientôt reprendre la promenade.

Elle partit aussitôt rejoindre la compagnie dans la clairière. Là-bas, elle resta quelques minutes avec d'autres nobles pour échanger avec eux quelques courtoisies et sourires, essayant d'éviter ceux qui souhaitaient s'entretenir avec elle pour des intérêts d'affaire dont elle était définitivement lassée pour la matinée.

Ensuite, elle retourna à son palefroi blanc. Elle le détacha de l'arbre, lui caressa le museau et lui tapota la cuisse. Puis, la belle dame se hissa sur la selle. Du haut de sa monture, elle attendit que tout le monde récupère son cheval. Pendant ce temps, certains soldats éteignirent le feu et rangèrent nourriture et autres objets qui traînaient dans la clairière.

Dans cette attente, des yeux bleus étaient tournés vers ces eaux cachées dans le bois, souvenir d'une enfance innocente révolue, ceux de Margaery. Il n'y avait pas de regret à être la charmante fille de Mace Tyrell mais, comme chacun, elle souhaitait plus que ce qu'elle n'avait. Ce jour-là, elle désirait des moments de simplicité, loin des affaires.

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La Tyrell cessa bien vite de tremper ses pieds dans l'eau pour à la place se tenir debout. La réponse de Margaery le surprit car il ne voyait pas ce qu'Elinor allait avoir comme réel rôle à jouer là dedans si ce n'était donner son avis sur le jeune homme. C'était quitte ou double mais il pensait avoir fait une bonne impression encore une fois le jour précédent cette ballade. Il n'y avait donc aucune raison de craindre quoi que ce soit à moins que la rose aux bas rameaux soient une actrice digne des plus hautes sphères de ce monde. Le regard qu'Owen posa sur elle fut alors désinvolte, comme s'il était ailleurs. Lorsque la dame lui dit que la promenade allait bientôt reprendre, il sortit ses pieds de l'eau à son tour pour les faire sécher. Au vu de la réaction de Margaery, il estimait y avoir apprit deux trois petites choses. Certaines étaient positives et d'autres négatives. La première était qu'elle était suspicieuse à son égard ce qui était positif. Ne se fier à personne était une doctrine importante sans pour autant virer dans la paranoïa. On était jamais aussi bien trahi que par ses proches et ceux en qui on laissait reposer notre confiance. D'un autre côté, elle semblait avoir prit la mouche ou du moins avoir été ramené à la réalité de la vie par les propos du Tyssier ce qui signifiait soit qu'elle était une petite nature, soit qu'elle n'aimait pas se mêler de ce genre d'affaire. Sur ce point, le blond s'était peut-être trompé à son sujet. Margaery devait faire partie de la même catégorie de Lady que Desmera. Pas du genre à comploter ou à avoir de hautes ambitions. Cet avis n'avait cependant rien de péjoratif. Il s'en voulait un peu non pas de l'avoir probablement vexer mais d'avoir sans doute misé sur la mauvaise rose. Willos restait à son humble avis sa pièce maîtresse. Dans une moindre mesure Garlan et Loras. Le commun avait le don de s'émerveiller pour les Chevaliers ce qui pouvait être un atout pour l'araignée.

Lorsque ses pieds furent séchés Owen remit ses bottes et se dirigea vers son cheval. La plupart des nobles étaient déjà bien campés sur leur selle. Il prit position lui aussi et se dirigea dans la direction d'une Margaery qui semblait avoir le regard dans le vide. Que cherchait-elle du regard ? A quoi pensait-elle ? Nulle autre que la rose pouvait répondre à cette question. Le fils de l'araignée lui se contenta de la fixer quelques secondes en appréciant chaque détail de ce joli minois qui s'offrait à lui. Un charme différent de celui d'Elinor mais un charme emplit de noblesse et de prestance. Même avec ce regard vague qui donnerait à beaucoup de femme l'air d'une ahurie, elle dégageait quelque chose de prestigieux. D'une voix cordial et polie, Owen prit quelque renseignements en s'adressant à la jeune dame qu'il avait accompagné durant la balade.

«Pardonnez moi si je vous ai offusqué ma dame, ce n'était nullement mon intention. Si vous désirez des actes pour que je vous prouve que vous pouvez me faire confiance, je m'y plierai selon votre bonne volonté. En revenant sur le sujet des chevaux que vous semblez affectionner tant ... »

Le Tyssier marqua une courte pause pour flatter le cou de l'animal qu'il montait comme pour joindre le geste à la parole. Il savait qu'elle aimait la fauconnerie et les artistes. Son frère Loras était un intrépide et le même sang coulait dans leurs veines. Cette dame possédait donc probablement une certaine dose de cette qualité. Il pouvait jouer sur ces deux tableaux. Après tout, La Treille offrait probablement les meilleures festivités de toutes les Sept Couronnes, aux yeux du jeune homme originaire de Froide-Douve.

«Que diriez vous qu'au moment de finir cette balade, nous la terminions sur une course. Un peu de compétition et de jeu ne saurait me déplaire de temps à autre. A la Treille nous apprécions beaucoup les festivités arrosées de vin et d'artistes itinérant. Vous devriez nous rendre visite plus souvent ma dame. Je serais sûr que vous vous y plairiez et que vous rendriez heureuse votre cousine Desmera. Je ne suis pas peu fier de vous confier que nous nous considérons tous deux comme frère et sœur. »

Une vérité qu'il ne pouvait nier. Tous deux étaient très proches. Si le sang ne les liaient pas ceux du cœur existaient bel et bien en tout bien tout honneur. Si deux de ses cousines méritaient ainsi sa confiance, cela devrait rassurer Margaery. Peut-être se devait-il de sympathiser avec le reste de sa suite afin de montrer qu'il n'était pas si mauvais qu'elle pourrait se l'imaginer. Il était naturel de se méfier de l’araignée qui de par son apparence provoquait la peur mais l'animal était utile pour chasser les nuisibles et procuraient pas mal de bénéfice à celui qui les acceptaient sous son toit. Si son père incarnait cette image de peur, Owen comptait bien montrer celle de l'utilité. Il devrait attendre son heure patiemment mais au moins il préparerait avec minutie sa toile pour être sûr de réussir son coup. Il faudrait des semaines, des mois voir des années mais chaque geste finirait par peser son poids dans la balance !

«Allez vous vous laisser tenter par ma proposition ? Connaissez vous d'autres coins aussi charmant que celui-ci dans les alentours ? Il me tarde d'en connaître un peu plus sur les alentours de Hautjardin ! »

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A vrai dire, Margaery attendait le retour d'Owen, et elle obtint assez rapidement ce qu'elle avait souhaité.

Avant de monter sur sa propre monture, Owen se présenta à la belle femme assise sur son cheval et s'excusa s'il l'avait offusqué en proposant de prouver sa confiance. Décidément, si le jeune Tyssier avait pu s'apercevoir qu'il avait vexé la Lady, il n'en avait pas compris le motif exact. En effet, Margaery se doudait qu'il représentait un homme de confiance, mais ce qu'elle lui reprochait c'était d'avait parlé de ses intérêts qu'il souhaitait obtenir de la cour des Tyrell bien trop tôt et au mauvais moment. Trop tôt car Margaery ne connaissait pas encore très bien Owen. Au mauvais moment parce qu'elle le connaissait suffisamment pour l'apprécier et qu'au cours de cette promenade, elle avait évité toute question d'affaires pour privilégier la détente et le loisir, partagé en compagnie du charmant cavalier. En effet, Margaery était beaucoup impliquée dans les affaires du pouvoir et cela allait en s'amplifiant jour après jour, dès lors qu'il était question de lui trouver un seigneur des plus nobles. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait d'autant plus besoin de prendre des temps de repos. Enfin, la jeune Lady mit cette incompréhension sur le compte du fait que les hommes ne comprenaient pas toujours les femmes.

Du haut de Meeri, Margaery ne répondit pas, se contentant de regarder toujours dans la direction du petit lac, non avec des yeux tristes mais avec une tête haute et un regard assuré. Toutefois, ses beaux yeux bleus revinrent se poser sur Owen lorsque ce dernier évoqua à nouveau le sujet des chevaux en proposant notamment une course à la fin du parcours de cette matinée. La belle Lady du Bief ne put s'empêcher de se faire tenter par cette proposition et immédiatement, un sourire éclatant, faisant apparaître ses dents blanches, se dessina sur son visage.

Margaery laissa l'homme regagner sa monture. Après avoir caressé le cou de son cheval, Owen conseilla également à la Lady de venir plus souvent à Treille qui était apparemment friande des festivités, mentionnant par la même occasion la relation quasi fraternelle qu'il entretenait avec Desmera Redwyne, qui, selon lui, serait heureuse de la présence de sa cousine sur l'île. Margaery ne cacha pas le plaisir qu'elle avait à entendre parler de sa cousine en si bons termes, cela jouait absolument en la faveur d'Owen qui semblait encore plus proche de la maison Tyrell que ce que la Lady n'avait pu le penser.

Owen finit par demander ce que la Lady était motivée par sa dernière proposition avant de lui partager son envie de découvrir d'avantage les environs de Hautjardin. Si vraiment il était intéressé par d'autres balades, Margaery pouvait lui montrer beaucoup de beaux coins environnant le fief des Tyrell tant elle les appréciait.

Elle fit avancer son cheval de quelques pas vers Owen et lui lança d'un air amusé :

Très bien, j'accepte la course. Quant à d'autres promenades pour découvrir les environs, je pourrais vous accompagner, à condition que ma disponibilité le permette.

Evidemment, elle avait rajouté la condition de sa disponibilité pour ne pas trop montrer l'enthousiasme qu'elle avait à l'idée de faire d'autres excursions, sur une demie-journée, dans un autre coin formidable du Bief. Toutefois, si réelle condition il devait y avoir, c'était celle de garder un esprit d'escapade et de détente, les affaires se déroulant au château.

Remarquant que la plupart des invités étaient prêts, Margaery commença à marcher au pas en direction du chemin qu'elle allait reprendre. Le reste du groupe la suivit. Ils marchèrent à un rythme soutenu pendant une demie-heure à travers les bois, en en faisant le tour. La Lady les fit ressortir non loin de l'entrée qu'ils avaient emprunté. Hélas, ils n'eurent pas l'occasion de voir un autre animal sauvage ce jour-là. Sortant de l'ombre provoquée par les épais feuillages des arbres, les chevaux sortirent un à un à la clarté de cette belle matinée ensoleillée. En face, à près de lieues devant eux, se dressait la belle colline sur laquelle était bâtie Hautjardin. Il restait au moins une vingtaine de minutes au trot afin d'atteindre la ville, et venait sans doute le temps de la course qu'Owen avait proposé.

Invité « Invité »

La belle aimait donc les défis et était partante pour de futures balades. Cela signifiait donc qu'il avait bel et bien jouer les bonnes cartes. Une dame de son importance ne s'engagerait pas à répondre à ce genre de demande en faisant des promesses en l'air. Ils sortirent finalement du bois et le Tyssier resta silencieux jusqu'à ce qu'il se sente assez proche d'Haujardin. D'ici s’apercevait le château, au loin. Qu'il aurait aimé vivre ici également. Il n'aurait sans doute pas dénoter en étant la pupille des Tyrell mais il ne regrettait aucunement de l'avoir été pour Paxter Redwyne. Il appréciait vraiment la compagnie de la dame de Hautjardin. Elle se montrait agréable avec lui et légèrement intéressé par ses propositions. Libre à elle de le prendre de haut ou de le mépriser ou d'oublier ses propositions mais tôt ou tard, il gagnerait en prestige et ceux qui l'auront toisé de haut risquaient fort bien de devoir déchanter quelque peu. Ralentissant lentement afin de se tenir à porter de la jeune dame, Owen esquissa un sourire. Il flatta calmement le visage de l'animal qui l'avait porté en pensant que sa besogne n'était pas finie. Il allait devoir maintenant courir pour faire la course mais serait certainement légèrement désavantagée et ce pour une simple question de poids. Le blond était plus lourd que Margaery. A cela s'ajoutait le poids de son épée, celui de son carreau, de ses flèches et de son arc.

«Toujours partante pour la course ma dame ? Allez vous laisser vos pauvres invités loin derrière vous ? Je serai d'avis de prévenir vos gardes que nous risquons de nous adonner à une compétition de vitesse. Je n'apprécierai pas qu'il tente de me tirer comme un lapin en pensant que je cherche à vous violenter ou à vous faire peur ha ha ha.»

[i]Cette compétition était à ses yeux un bon moyen de se faire bien voir par la jeune dame. S'il remportait la course, il se montrerait humble et lui dédierait sa victoire, se montrant alors ainsi doué pour les chevauchées rapides mais aussi modeste. S'il perdait, il pourrait simplement lui faire comprendre qu'il lui avait cédé la victoire, chose qu'elle pourrait peut-être même comprendre par elle même. Dans ce cas de figure, il pouvait également reconnaître être inférieur à sa petite personne dans ce domaine. Un tel signe d'humilité envers une personne du sexe faible risquait soit de le faire passer pour un faible à ses yeux soit lui montrerait son ouverture d'esprit. L'héritier de Froide-Douve espérait que ce serait cette dernière partie que Margaery retiendrait. Enfin soit, ses gestes étaient réfléchis et anodins mais il lui manquait peut-être l'expérience des années. En grandissant dans le giron de Paxter, on finissait par développer un certain sens de la stratégie. Le terrain qui s'étalait devant eux s'avéraient plutôt praticable. Il n'y rencontrerait pas de grands obstacles. Le Tyssier attendit que la jeune dame ait terminé de prévenir les personnes qu'elle se devait d'alerter avant de prendre à nouveau la parole sur un ton amusé.

«Si vous êtes prête ma dame, je vous invite à vous élancer pour donner le départ de cette course. Je suis curieux de voir si vous gardez votre prestance et votre charme naturel même au galop. Je suis un vil flatteur mais pour certaine dame, je ne serai jamais avare de compliment. Je le serai peut-être encore moins une fois rentré à Hautjardin en vainqueur ou en perdant ha ha ha ! Mettons nous donc en route ! »

Aux aguets, le Tyssier attendit calmement que la jeune dame commence à accélérer signifiant ainsi le début de la course. Il éperonna son propre animal pour le faire accélérer et tenter de rattraper sa compagne de course. Owen se demandait qui des deux allaient remporter la course. Le résultat ne lui importait pas réellement dans un premier temps mais plus les conséquences qui en découleraient. Cela dit, ce genre de prestation ne prouvait rien en soit. On révélait une certaine adresse à l'équitation en pleine bataille ou en tournoi ou sur terrain accident. Ici ce serait simplement une simple prestation de pure plaisir. De plus, Margaery se familiarisait sans doute depuis plusieurs mois avec sa monture reçue pour son anniversaire alors que le Tyssier montait un animal qui lui était quasi inconnu. Beaucoup de variables et d'inconnues dans l'équation de cette course. Revenant à hauteur de Margaery, le Tyssier lui lança un regard de défi et un sourire malicieux avant d'éperonner à nouveau son cheval pour le faire accélérer. Qui allait remporter la course ?

Spoiler:

Le membre 'Owen Tyssier' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 4

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Margaery ralentit considérablement afin que son compagnon de chevauchée la rejoigne. Celui-ci la rejoignit et lui demanda si elle était toujours partante pour la course et il conseilla de prévenir les gardes afin de ne pas porter à croire qu'Owen poursuivait Margaery et que, pour cette raison, les soldats ne viennent à s'en prendre à lui. A ces deux sujets, la Lady répondit d'un sourire provocateur :

Vous n'aurez qu'à dépasser la portée de leurs flèches.

Evidemment, elle plaisantait. Elle se retourna et vint rejoindre les gardes et les prévint de la course. De même, elle avertit les autres membres du groupe et leur expliqua qu'ils se rejoindraient plus tard, une fois arrivés aux écuries de Hautjardin.

Elle se dirigea ensuite vers Owen Tyssier qui lui proposa de lancer la course en s'élançant la première.

L'homme se risquait de perdre la course en conférant bien trop d'avantages de la sorte à la Lady, qui en disposait bien plus. Tout d'abord, Meeri était la monture principale de Margaery et les deux formaient de très bons coéquipiers, d'autant plus que le cheval de jeune femme devait supporter bien moins de poids que celui d'Owen. Ensuite, il était probable qu'en matière d'équitation et en termes d'entrainement, la Lady dépassait Owen. Enfin, Margaery allait lancer la course et obtenir, ainsi, une légère avance. Tyssier n'avait, à cette occasion, pas manqué de complimenter la belle dame en prétextant que cela allait lui permettre de vérifier si elle gardait le même charme lorsqu'elle était au galop. Il faisait beaucoup de compliments, d'ailleurs il le reconnut, mais la Lady s'en sentait flattée et appréciait cela.

Conformément au souhait d'Owen, Margaery frappa les rênes de sa monture qui se mit immédiatement au galop en filant droit devant.

La jeune cavalière se tenait droit et fixait seulement la ville de Hautjardin, au loin. Mais à l'extrémité de son champ de vision, contre la lumière du soleil s'avançait progressivement l'ombre d'une silhouette de cavalier. C'était Owen qui la rattrapait et qui arriva assez vite à sa hauteur. Margaery tourna rapidement ses yeux vers l'homme et vit le sourire provocateur de ce dernier avant qu'il eut éperonné son cheval et accéléré de plus belle de manière à dépasser la dame. Cette fois-ci, Owen était bien devant. Voyant cela, Margaery ajouta plusieurs coups de rênes et d'éperons afin d'atteindre une allure maximale pour passer à nouveau le jeune homme et le distancer de loin.

Le membre 'Margaery Tyrell' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 3

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C'était une petite chipie mais Owen adorait ce genre de comportement taquin. Cela lui donnait toujours l'impression qu'une relation du type « du chat et de la souris » se mettait en place. Cela mettait toujours du piment et de l'amusement dans les échanges et ce n'était pas pour lui déplaire bien que du contraire. C'était peut-être parce que ce lien ne se créait pas souvent qu'il préférait être solitaire. La course avait début mais il se laissa à nouveau dépasser et ce dans le simple but de pouvoir contempler la jeune dame et ses jolies formes. Il accéléra de nouveau et regarda le décor défiler lentement sous ses yeux. Il commençait à apprécier le vent dans ses cheveux, l'air frais sur ses joues et la sensation de vitesse qui le grisait. Les deux jeunes gens avaient déjà distancés le groupe et ils allaient sûrement s'attirer les foudres des gardes mais le Tyssier s'en moquait bien au final. Il atteignit de nouveau l'allure de la jeune dame et lui fit un nouveau grand sourire. Par instant c'était son cheval qui était en tête et quelques secondes plus tard celui de la jeune dame.

«Je suis maintenant bel et bien convaincu d'avoir miser sur la bonne rose, ma dame. Vous n'avez assurément pas menti et savez monter mieux que ce que j'osais l'espérer. Si vous le permettez, je me suis régaler de la vue de votre dos mais je pense que vous devriez apprécier la vision du mien.»

Ni une ni deux, le Tyssier éperonna à nouveau son cheval et accéléra pour dépasser la jeune dame. Les portes se rapprochaient de plus en plus et Margaery le talonna. Il donna à nouveaux quelques coups et créa un espace suffisant entre eux. Les portes du mur s'ouvrirent en les voyant arriver et le blond s'y engouffra et fit arrêter son cheval dans la cours avant d'en descendre et d'indiquer rapidement au palefrenier de faire monter ses armes dans sa chambre. Il n'eut pas finit sa phrase qu'il entendit le claquement des sabots sur le sol de la cour signe que la dame Tyrell venait elle aussi d'arriver. S'il se trouvait à Froide-Douve, le Tyssier lui aurait très certainement réservé un accueil chaleureux mais ici, il ne pouvait organiser les serviteurs comme si c'était le siens. Il se contenta donc d'applaudir avec un sourire sincère l'arrivée de la jeune dame. Son sourire illumina son visage et il ne pût s'empêcher de la féliciter.

«J'ai bien crû perdre cette course ma dame. Vous m'avez talonner de près jusqu'au bout. Une prouesse digne d'un véritable chevalier mais je suis un vainqueur humble et plein d'humilité. Je dédierai donc cette victoire à la plus belle femme que j'ai croisé en ce jour. Je dédie donc ma victoire à votre personne dame Margaery.»

Son sourire était doux et se permit même une courbette le bras vers l'avant afin de lui témoigner son plus grand respect. Un signe de douceur et de politesse envers l'une des femmes les plus importante de sa générations. Il se releva ensuite droit comme un « i ». La jeune femme allait-elle lui en vouloir ou simplement admettre sa victoire ? Il l'ignorait totalement. C'était pourquoi le blond lui manifesta autant de politesses et de gentillesses. Il espérait l'amadouer et lui montrer le respect qu'elle méritait malgré tout car sa prestation avait été plus que satisfaisante. Pendant que les palefreniers se mettaient à l'ouvrage, il laissa quelques secondes de silence avant de reprendre la parole sur un ton tout aussi calme et doux. Le blond avait placé du miel et du sucre dans chacune de ses paroles afin de les rendre les plus délicieuses possibles.

«Aurais je l'honneur de passer le reste de ma matinée en votre compagnie en guise de récompense ? Oh j'avoue que l'enjeu de la course n'était pas aussi grand mais j'ai apprécié nos conversations et cela me chagrine à l'idée de les arrêter alors qu'elles venaient à peine de commencer.»

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[Désolée du retard ! Sois content, je voulais faire ma boudeuse pour la défaite mais pour m'excuser j'ai été sympa Razz

]

Si Lady Tyrell avait réussi sans peine à doubler le cavalier, celui-ci sembla aussi aisément regagner la position du magnifique cheval blanc au galop. D'ailleurs, lorsqu'Owen fut à hauteur de la Lady, charmeur qu'il était, il confia à la belle dame un tas de compliments avant de conclure par dire qu'il était temps de la doubler. Et c'est ce qu'il fit : après un coup d'éperons, l'homme gagna de la vitesse et passa sans peine devant Margaery. Evidemment, cette dernière accéléra également mais les remparts de la ville approchant, elle ne parvint pas à rattraper le blond. Ce dernier entra en premier dans la ville et il fut suivi de près par la jeune Tyrell. Ils arrivèrent tous deux aux écuries et Owen n'eut suffisamment d'avance que pour descendre de son cheval et le confier au palefrenier et d'accueillir Margaery avec un sourire et des compliments. Il voulait certainement faire oublier la défaite ou du moins alléger l'importance de la course.

Il était vrai que Margaery aimait le cheval et souhaitait avoir un niveau optimal en équitation, mais elle n'était pas pour autant rancunière ni courroucée de cette défaite, tout d'abord car il ne s'agissait que d'une course amicale. En fait, l'homme avait gagné de l'estime aux yeux de la jeune Tyrell, mais était-ce pour le fait qu'il était bon cavalier, pour celui de son charme ou encore celui de ses compliments ? Il était fort possible que tout cela contribuait à rendre le personnage intéressant. Aussi, après tous ces compliments, Margaery lui confia un réel sourire. On pouvait ainsi déduire l'absence de rancune pour la demoiselle.

Et lorsqu'Owen proposa de continuer la matinée en la compagnie de la dame, celle-ci lui répondit :

L'enjeu de la course n'était pas grand, en effet, mais j'espère que l'occasion me sera donnée de prendre ma revanche. J'accepterais avec plaisir votre invitation, seulement je suis conviée à une réunion à laquelle il faut que je me prépare. Mais nous aurons encore le temps de se voir, si vous le désirez.

En effet, la Lady devait remplir ses obligations de fille du seigneur Mace avant tout et il lui fallait assister à la réunion que son père et Willos avaient organisé et à laquelle ils souhaitaient voir la jeune dame.

La matinée plaisante se terminait, et la Lady adressa un dernier sourire à celui qui avait gagné la course puis elle se retourna et se dirigea vers le château.

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