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[ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda)

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Isendre Rivers




Personnage
Age du personnage: 16 ans
Surnom: Le bâtard
Métier/Titre(s): Bâtard de feu Lord Criston Desdaings / Frère Juré de la Garde de Nuit

Isendre Rivers
« L'involontaire »

Copyright : Jean Neige
Citation : « L'erreur est humaine.
Corbeaux : 117
à Westeros depuis : 19/10/2014
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MessageSujet: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime28.01.16 23:51

« dompter la bête »
Hilda ft. Isendre Rivers
–––––––––––––

299 ○ Lune 7 ○ Semaine 3 ○ Jour 1.

-Ne dis pas un mot de ce qu'a fait Hilda. N'en dis pas un mot ou Mormont saura que tu as voulu déserter. Et s'il sait, alors tu verras le sort qui est réservé aux corbeaux qui n'ont pas les couilles de rester ici. Compris ?

Isendre regarda froidement Eson, prenant soin de détacher chaque mot, prononçant cela d'une voix glaciale que lui-même ne se connaissait pas. Il lâcha alors enfin le pommeau de son épée, la peur étant devenue une sorte de rage. Eson n'avait pas intérêt à dire quoi que ce soit, car s'il parlait, Isendre serait au premier rang afin d'assister à son exécution.
Le bâtard traversa une fois de plus la rivière, passant le pont de fortune avec plus de facilité cette fois-ci. Il observa le cadavre de sa cape qui pendait au-dessous de la souche, trempant dans l'eau glacée. Il ne se risqua pas à la récupérer, et rejoignit donc la rive sans elle. Une fois sur ses pieds, il se rapprocha du petit groupe de patrouilleurs, composé de corbeaux et de sauvageons. Luna avait repris ses esprits, et elle avait remarqué les marques de lutte sur le visage d'Isendre, qui lui indiqua d'un geste que ce n'était rien. Elle dit alors les ramener au Mur, et une fois qu'Eson les eut rejoints, ils se mirent en route, retournant dans la forêt.

Tandis qu'ils marchaient dans le silence, Isendre ne cessait de réfléchir à ce qu'il pourrait bien dire au Lord Commandant si celui-ci posait des questions sur ce qu'il s'était passé. Loren était mort et avait tenté de les tuer. Eson avait laissé le bâtard pour mort et s'était ensuite violemment battu avec Hilda. Le jeune corbeau soupira, et son regard jusqu'ici porté sur le sol se leva et se tourna à sa droite. Un peu plus loin, Hilda marchait seule. Cette femme l'intriguait. Habitué aux dames qu'il voyait se pavaner, parfaitement coiffées et habillées, aux paroles douces comme du miel et aux manières exagérés, il était intrigué par cette sauvageonne. Jamais il n'avait vu une femme aussi caractérielle et aussi agressive. Hésitant au départ, il s'approcha finalement d'elle d'un pas décidé. Bien loin de la discrétion dont faisaient preuve les sauvageons, chacun de ses pas faisait crisser la neige et parfois une branche morte.

-Tu vas bien ?, demanda-t-il d'une voix basse. Ta main... Tu es blessée. Ça a l'air sérieux. C'est Eson qui t'a fait ça ?

La main de la sauvageonne était effectivement enflée et avait une couleur jaunâtre. Au vu de la haine qu'elle semblait porter aux corbeaux, Isendre était peut-être imprudent de s'approcher ainsi d'elle, mais elle l'intriguait et il souhaitait la comprendre. Il reprit donc, toujours aussi doucement.

-Encore merci pour ce que tu as fait pour nous. Je ne sais pas pourquoi tu nous a aidés, mais tu nous as sauvés et je t'en serai redevable.

Il adressa alors un mince sourire à Hilda, le regard empli de sincérité, comme pour lui montrer qu'il ne lui était pas hostile, et que lui ne lui voulait pas de mal.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime12.02.16 22:51

Luna s'était relevée mais n'avait-elle pas même pas tourné les yeux vers Hilda qu'elle s'adressa aux autres guerriers qui étaient présents et non à sa sœur. La sauvageonne blonde prit cela pour un affront : Luna l'ignorait consciemment.

La situation était détestable pour Hilda. Elle se trouvait seule et elle ne pouvait pas fuir car le danger que présentait le Marcheur blanc n'était encore pas loin. En même temps, le Corbeau qu'elle avait voulu tuer était toujours en vie et, s'il venait à dénoncer ce qu'elle avait commis, Hilda risquait la peine de mort auprès de leur chef, et Luna n'allait visiblement pas s'y opposer. Jetant un regard vers les deux Corbeaux qui avaient fuit avec elle, Hilda remarqua que le plus jeune d'entre-eux s'adressait avec un air menaçant à l'autre, et la sauvageonne cru deviner de suite ce qu'il était en train de dire.

Lorsque le groupe entreprit la marche vers le Mur, la sauvageonne suivit mais elle se tint loin derrière. Elle ne se sentait pas à sa place. Elle se contentait de marcher la tête baissée, regardant les traces de pas dans la neige laissés par la petite dizaine de personnes du groupe qu'elle suivait. Hilda ne comptait pas atteindre le Mur avec le groupe, elle ne voulait que s'éloigner du danger pour s'enfuir à nouveau. Fuir, il ne lui restait plus que cela car, maintenant que Luna l'avait rejetée, elle avait tout perdu.

Soudain, elle entendit juste devant elle la neige crisser et des branches craquer, puis elle aperçut devant elle des bottes. C'étaient celles du jeune Corbeau. Celui-ci ralentit jusqu'à atteindre la hauteur de la sauvageonne. Hilda leva la tête légèrement, suffisamment pour voir, relevant ses yeux, le visage du guerrier. Ce dernier lui demanda d'une voix basse :


Tu vas bien ?

La jeune sauvageonne ne répondit pas et se contenta de baisser la tête à nouveau, de façon à ne voir plus que ses propres pieds. Non, elle n'allait pas bien, ni physiquement, ni moralement. Mais elle n'avait aucune envie de le partager à l'autre. Le Corbeau continua :

Ta main... Tu es blessée. Ça a l'air sérieux. C'est Eson qui t'a fait ça ?

La blonde avança légèrement sa main et l'observa désespérément. La teinte jaune avait prit de l'envergure, tout autant que le gonflement.

Ce n'est rien, je suis tombée... maugréa-t-elle en commençant à tirer sur sa manche droite pour cacher son poignet blessé.

Seulement, à peine la fourrure de sa veste eut-elle touché sa main que la guerrière ressentit une douleur poignante. Elle gémit discrètement. Sans aucun doute le Corbeau l'avait remarqué et la sauvageonne ne manqua pas de relever la tête brusquement en sa direction et de lui lancer un regard menaçant afin qu'il se taise. Mais, lui, ajouta :


Encore merci pour ce que tu as fait pour nous. Je ne sais pas pourquoi tu nous a aidés, mais tu nous as sauvés et je t'en serai redevable.

Hilda se détendit subitement lorsqu'elle vit le sourire sincère du jeune homme qui lui était adressé. Se dévoila alors devant elle un homme très bon et qui inspirait confiance. A présent, elle n'avait de valeur qu'à ses yeux et il était le seul à lui tendre la main. Elle resta un instant à le regarder d'un air perdu, se laissant attendrir devant son regard bienveillant.

Mais le visage de Hilda se crispa à nouveau - elle ferma ses yeux et se mordit la lèvre - car sa douleur au poignet la saisit à nouveau. L'angoisse liée à cette douleur rappela à l'ordre Hilda, lui rappelant le danger que représentait chaque Corbeau. Lorsque la jeune femme rouvrit les yeux, son regard ne manqua pas de montrer la méfiance et même la colère qu'elle éprouva à l'égard du jeune homme. Il était trop dangereux de tomber dans ses mailles. Il semblait être le seul qui voulait parler à Hilda et il devait bien y avoir un intérêt derrière cela, que voulait-il obtenir d'elle ?

La sauvageonne s'arrêta d'un coup et, s'approchant du Corbeau, lui demanda d'un air inquisitoire et d'une voix basse que seul lui ne pouvait entendre :


Explique-moi plutôt pourquoi toi, tu m'as aidé.

Elle continua :

Je t'ai vu parler à l'autre Corbeau, tu lui as défendu de parler de ce qui s'est passé, n'est-ce pas ? Pourquoi fais-tu cela pour moi ? Que veux-tu de moi ?

Regardant fixement dans les yeux du jeune Corbeau, elle ne parvint pas à déceler quelconque malice, seulement un regard sincère.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime03.03.16 18:24

Hilda leva à peine la tête pour regarder Isendre, et ne répondit pas à sa première question. Cependant, à la deuxième, elle observa sa main, et répondit. Tombée ? Il ne la croyait pas et pourtant, il n'en dit rien. Elle cacha sa main, et émit un léger gémissement qui trahit sa douleur. Isendre fronça les sourcils, et le regard que lui lança la sauvageonne ne l'empêcha pas de réagir avec sa douceur naturelle.

-Tu devrais voir le mestre, à Châteaunoir. Il pourra sans doute t'aider à soigner ça. C'est important.

Il appuya ses paroles d'un regard franc ; elle n'avait pas vraiment le choix, s'il s'agissait d'une fracture ou de quelque chose de grave, le temps seul ne lui permettrait sans doute pas de guérir sa blessure. Son poignet avait besoin de soins, et le plus vite serait le mieux. Elle était du mauvais côté du Mur, et était donc bien plus exposée au danger que les Corbeaux. Elle n'était pas réellement en mesure de se défendre avec un poignet en sale état.

Lorsqu'Isendre remercia Hilda pour ce qu'elle avait fait, il remarqua que ses traits se détendaient, et qu'elle-même se détendait toute entière. Il eut un léger sourire, satisfait de ce pas en avant. Mais cette détraction ne dura que peu de temps, puisqu'elle se crispa à nouveau, fermant les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, son regard était empli de méfiance et de colère. Elle s'arrêta brusquement, et s'approcha de lui d'un pas décidé.

-Explique-moi plutôt pourquoi toi, tu m'as aidé. Je t'ai vu parler à l'autre Corbeau, tu lui as défendu de parler de ce qui s'est passé, n'est-ce pas ? Pourquoi fais-tu cela pour moi ? Que veux-tu de moi ?

Isendre recula d'un pas, et la regarda dans les yeux, cherchant à comprendre toute cette colère et toute cette rage qu'elle avait en elle. Ce n'était peut-être pas le fait d'être née dans le Grand Nord, puisque les autres sauvageons de la Meute lui avaient semblé bien moins sauvages. Il voulait comprendre sa rage, sa haine des Corbeaux. Et puis, elle l'avait sauvé.

-Tu n'es pas mon ennemie, et je ne suis pas ton ennemi. J'ai bien compris que tu haïssais les Corbeaux, mais je ne suis pas comme eux. Je ne suis pas un violeur, ou un contrebandier. Je ne suis pas comme eux, et je refuse d'être comme eux. Il soupira et son visage s'assombrit quelque peu. Et puis, maintenant que je les ai vus, les Autres, je sais vraiment qui sont nos ennemis. Ce ne sont pas les sauvageons, ce n'est pas toi. Il eut l'ébauche d'un sourire. Tu tu m'as sauvé la vie. Comme je te l'ai dit, je te suis redevable.

D'un geste de la tête, il l'invita à reprendre leur marche afin de ne pas perdre les autres de vue. En effet, à cause de leur pause, le petit groupe s'était éloigné. Isendre fit un pas en avant, espérant que la sauvageonne blonde le suive pour qu'ils continuent leur conversation.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime09.03.16 22:02

Le Corbeau lui conseilla d'aller voir le mestre de Châteaunoir. Le mestre de Châteaunoir... était-il donc si sot pour penser que Hilda allait suivre le compagnie jusqu'au Mur et entrer dans la forteresse de ses ennemis ? Cela étant dit, la blonde avait entendu parler quelque peu de la sagesse de ce mestre. L'idée d'aller confier son poignet entre les mains expertes de ce sage était tentante. Mais elle était une sauvageonne, qui avait tourné le dos de façon ostentatoire à la Garde de Nuit, à sa meute et à Luna. Elle était celle qui restait sauvage parmi les sauvages. La Canine n'allait pas se laisser dompter et eux n'allaient pas accueillir l'indomptable. C'est pourquoi la sauvageonne ne comptait pas suivre le groupe, il lui fallait s'en aller tôt ou tard...

Avant de répondre à la question de savoir ce qu'il souhaitait obtenir d'elle, lui s'éloigna de façon à bien voir le visage de la sauvageonne. Hilda le vit aussi, son visage, charmant et véhiculant une grande humilité. Il n'était pas du genre de la jeune guerrière d'affectionner ceux qui étaient trop dociles. Mais, lui, était différent même s'il était difficile d'expliquer pourquoi. Mais Hilda se fit nerveuse à mesure qu'elle comprenait que lui aussi l'observait. Elle sentait les yeux verts de l'homme plonger dans son regard, se poser sur son visage. Hilda n'avait pas l'habitude de se faire regarder aussi longtemps. Ce regard valorisant était plutôt agréable, bien qu'elle se sentait mal à l'aise car elle ne savait pas quoi faire. Mais elle ne pouvait pas se permettre de se laisser regarder ainsi par son ennemi. Elle baissa ses yeux, puis sa tête, en direction du sol.

Il expliqua qu'elle n'était pas une ennemie pour lui et lui n'était pas ennemi pour elle. Il précisa aussi qu'il était différent des autres Corbeaux. C'était vrai, il semblait l'être, différent. Il ajouta que leurs véritables ennemis étaient à présent les Marcheurs blancs. Puis il sourit, en concluant que Hilda lui avait sauvé la vie et qu'il lui était redevable. Hilda ne leva son regard que pour voir le sourire qui lui était adressé. C'est à ce moment-là qu'elle comprit pourquoi elle se sentait si désarmée face à cet homme. Il avait de la considération et de la tendresse pour elle. Hilda se trouva désemparée, elle ne savait plus comment agir.

Elle ne fit que baisser davantage sa tête puis reprendre la marche afin de rejoindre le groupe qui avait pris de l'avance. Hilda ne souhaitait pas que le Corbeau la rattrape, c'est pourquoi elle marcha vite, suivant les nombreuses traces de pas dans la neige. Elle ne voulait pas sentir sa présence, elle ne voulait pas même voir dans son champ de vision une de ses bottes. Cependant, tout au long de sa marche solitaire, elle n'arrivait pas à effacer ses pensées qui se tournaient vers celui qui marchait derrière elle. Elle aurait dû lui en vouloir d'avoir apporté des tracas supplémentaires, mais elle n'arrivait pas. Ce sentiment nouveau, la sauvageonne le détesta.

Lorsque vint la fin de la journée, que la forêt s'assombrit et que le froid reprenait vigueur, le groupe fit halte et tous se mirent à installer le campement. Hilda avait laissé tout son matériel à l'endroit du combat et elle n'avait pratiquement plus rien. Alors que les autres s'occupaient à monter leurs tentes et qu'aucun ne sembla se soucier de la sauvageonne, pas même Luna semblait-il, Hilda ramena quelques branches et les disposa par terre, puis elle y mit feu à l'aide du silex qu'elle gardait toujours près d'elle. Elle réussit rapidement à faire lever de grandes flammes. Elle enleva sa veste de fourrure épaisse et la posa sur le sol. Elle s'assit dessus et profita de ce temps de repos pour examiner de plus près sa blessure. Son poignet était peut-être moins gonflé mais sa couleur, qui avait pris une teinte un peu plus pâle, n'en disait rien de positif pour autant. Hilda prit un peu de neige et vint l'accoler sur sa blessure. Son visage se crispa sous le coup de la douleur qui s'éveilla après avoir à peine touché son poignet.

La blonde se sentait fatiguée après cette journée éprouvante. Et s'asseoir au chaud, voir la danse des flammes et entendre le crépitement de la braise, la reposaient un peu. Derrière le feu, elle aperçut la silhouette du jeune Corbeau. Le voyant là, elle était curieuse. Elle voulait retenter sa chance, elle voulait encore une fois avoir ce sentiment d'être considérée. Elle hésita un instant puis finit par se décider. La jeune sauvage blonde se décala pour laisser de la place sur sa veste et fit un petit signe de tête, sans regarder l'homme, pour lui indiquer de s'asseoir à côté. En fait, à cause de son manque de tact, son signe avait semblé être un ordre plus qu'une invitation.

Lorsqu'il vint s'asseoir Hilda se décala aussitôt par réflexe sur le côté car elle sentit l'épaule du Corbeau toucher la sienne. Elle attendit qu'il cesse de bouger pour constater qu'il n'allait rien lui faire puis c'est seulement après qu'elle osa lever petit à petit son regard pour observer du coin de ses yeux l'homme assis à côté d'elle. Elle se rapprocha même progressivement et discrètement, essayant de combattre son manque de confiance. Elle remonta ses genoux et les attrapa puis posa sa tête dessus et regarda le feu à nouveau. Elle resta un peu de temps ainsi, apprenant à profiter de la présence du jeune guerrier près d'elle. Elle n'avait même pas pensé à lui dire quelque chose, alors qu'elle lui avait demandé de s'asseoir à côté d'elle. Sans doute était-il convenable de lui dire quelque chose pour ne pas qu'il s'en aille. La blonde décida de briser le silence. Elle leva ses yeux de glace vers le jeune homme et finit par lui demander :


Pourquoi fais-tu partie des Corbeaux si tu n'es pas comme eux ?
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Isendre Rivers




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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime12.03.16 19:59

Isendre soutenait le regard de la sauvageonne mais, parfois, ses yeux s'égaraient presque inconsciemment sur son visage. Ses traits qu'ils avait toujours connu tirés par la colère s'étaient adoucis. Il espérait qu'elle le croie, qu'elle croie en sa sincérité lorsqu'il disait ne pas être son ennemi. Quoi qu'il ait fait, le bâtard n'était pas comme les autres corbeaux ; il le refusait, et quoiqu'il arrive, il ne se laisserait pas pervertir par ceux qu'il considérait comme fous ou malhonnêtes. Loin de ce qui fut sa maison par le passé, plus loin encore de son père désormais défunt, Isendre n'oubliait pas son éducation et ses valeurs. Malgré le traitement que lui avait infligé Cerenna durant toutes ces années, il considérait que chaque personne pouvait avoir bon fond, que chacun méritait d'avoir une chance. Hilda semblait étonnée d'être ainsi considérée à l'égal de toute autre personne ; bien peu de corbeaux avaient ne serait-ce qu'un minimum d'estime envers les sauvageons. Isendre n'était peut-être donc pas un corbeau.

Hilda baissa la tête jusqu'à échapper au regard bleu-vert du jeune corbeau. Il s'apprêtait à tendre une main vers elle pour effleurer son épaule, l'inviter à relever la tête et à le regarder, mais il se ravisa. Il était comme fasciné par la clarté de ses yeux qui lui rappelaient les glaciers du Grand Nord. Ses cheveux étaient d'un blond très clair, se confondant presque avec la neige, son visage pâle, et il ne voyait en elle que le Nord du Mur, c'en était presque impressionnant.
Soudain, elle reprit sa marche en direction du Mur, suivant les autres. Il voulut la suivre, la rejoindre afin de donner suite à leur conversation. Mais, habituée au terrain neigeux mais également pressée, elle le distança aisément et Isendre continua donc sa route seul, quelques mètres derrière le groupe, repensant à leur brève conversation et espérant y revenir plus tard...

* * *

Tandis que la nuit tombait, le froid commençait à envelopper Isendre. Dépourvu de sa cape, il n'était plus protégé du vent depuis le début de la journée. Les températures du Nord lui devenaient presque insupportables mais encore quelque peu secoué des récents événements, il ne ressentait pas l'envie de se trouver au sein d'un groupe important, c'est pourquoi il restait quelque peu à l'écart des autres, quoique peu éloigné. Il remarqua bien vite l'absence de la sauvageonne blonde.
Il la chercha donc autour de leur campement de fortune et la vit, silhouette pâle assise près d'un feu. Il la fixa longuement, curieux de savoir ce que l'on pouvait trouver derrière l'épaisse carapace qu'elle s'était forgée, véritable mur de glace et de colère. Soudain, elle leva la tête et il revit ses yeux glacés. Il eut à nouveau l'ébauche d'un sourire lorsqu'elle l'invita à s'asseoir vers elle, bien qu'elle l'y invita d'un geste sec de la tête, cela ne semblait pas être un ordre, elle semblait juste ne pas être habituée aux contacts humains. Sans un mot, le jeune corbeau la rejoignit, et il s'assit doucement à ses côtés, son épaule l'effleurant à peine. Il remarqua cependant que, malgré la précaution avec laquelle il s'était assis près d'elle, elle se décala sur le côté.

Le silence se faisait pesant et s'éternisa bientôt. Pourtant, Isendre ne s'ennuyait pas, bien au contraire. Du coin de l'oeil, il observait Hilda avec toute la curiosité d'un enfant. Elle l'intriguait, par sa rage, sa colère, sa carapace, son physique totalement représentatif du Nord... Elle l'intriguait, tout simplement. Isendre se frictionna les bras avec vigueur, et pencha légèrement son buste vers le feu. Il commençait à s'habituer au silence de la blonde -et l'appréciait d'ailleurs-, ayant bien compris qu'elle n'était pas particulièrement bavarde. Pourtant, c'est elle qui brisa le silence, tournant son regard glacé vers lui et lui posant une question qu'il redoutait. Son sang se glaça et il dut lutter contre lui-même pour ne pas baisser les yeux. Il regarda alors le feu, y cherchant un peu de réconfort ou de courage.
Que faisait-il ici ? Il avait tué. Il n'était pas différent des autres, au final. Un monstre, rien de plus. Il eut un sourire amer et il observa les flammes qui dansaient devant lui, seule source de lumière dans la nuit, lui rappelant celle ayant suivi les combats à Castral Roc. Ses yeux étaient pleins de regrets et d'inquiétude ; en rappelant à Hilda quel était leur véritable ennemi, il avait fait un pas en avant. Mais en lui révélant la vérité, il craignait de faire un pas en arrière. Pourtant, il ne pouvait lui mentir, ç'aurait été pire. Il soupira légèrement.

-J'ai tué une fille, avoua-t-il d'une voix peu sûre. C'était un accident, je n'ai jamais voulu ça, je n'ai jamais voulu être comme les autres corbeaux que l'on peut trouver ici. Je ne veux pas être un monstre, mais suis né comme tel, alors je n'ai pu ni me défendre, ni protester. Je n'étais qu'un bâtard, elle était une noble. Alors c'était la mort ou le Mur.

L'image de Leyïa s'imposait à lui tandis qu'il disait cela, de la même façon que lorsqu'il avait prononcé ses vœux. Il regarda franchement Hilda dans les yeux, tout sourire ayant quitté son visage. Peut-être ne connaissait-elle pas le fonctionnement de la justice dans les Sept Couronnes, ou tout simplement le fonctionnement de la noblesse et de la notion de bâtardise. Une lueur d'espoir dans le regard, il demanda doucement, d'une voix toujours aussi peu sûre :

-Alors, tu penses aussi que je suis un monstre ?
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime13.03.16 16:40

Il semblait que la question de Hilda avait déstabilisé quelque peu le Corbeau. Son sourire et son innocence avaient disparu de son visage, laissant place à une mine inquiétée. Il tourna son regard vers le feu. Hilda, qui le regardait, intriguée, voyait dans ses pupilles se mouvoir les grandes flammes du feu. Puis, d'une voix de regret et de mélancolie, il avoua avoir tué une fille, prétendant que c'était un accident. Il ajouta qu'il ne voulait pas être un monstre mais qu'il était né comme tel, que lui n'était qu'un "bâtard" et elle une "noble", deux termes que Hilda avait déjà entendu et qu'on avait même essayé de lui expliquer mais qu'elle ne prit jamais la peine de comprendre. Au nord du Mur, il n'y avait que des sauvageons et la seule hiérarchie qui existait était celle dictée par la force, physique ou mentale. Tuer n'était pas interdit tant que le chef ne l'interdisait pas. D'ailleurs, tuer le chef n'était pas proscrit non plus, c'est ainsi que Luna avait mis fin à la vie d'Isaar et pris la tête de la Meute. Le meurtre était en tout cas la raison pour laquelle le Corbeau avait fini par rejoindre le Mur.

L'homme tourna son visage vers Hilda. C'était d'un air peiné et sérieux que son regard la fixait attentivement. La sauvageonne avait encore du mal avec ce jeu de regards (peut-être pourrait-on considérer cette attitude comme une sorte de timidité naissante) mais elle essaya de ne pas détourner ses yeux de ceux du Corbeau, car elle trouvait cela... reposant en un sens. Quant à lui, sa mine s'éclaircit un peu et il demanda d'une petite voix si Hilda le considérait comme un monstre.

La sauvageonne hocha la tête en signe de désaccord et rétorqua :


Des monstres, il faudrait avoir peur. Je ne crains ni toi, ni tes compagnons, ni ton peuple. Chez vous, les femmes ne se battent pas, elles ne portent pas d'armes (elle avait appris cela de la jeune Hermine), c'est pourquoi, cette fille, tu as pu la tuer facilement. Quant à toi, tu prétends avoir subi l'injustice et, pourtant, tu te soumets encore plus à l'injustice de ton peuple en allant vivre sur un Mur pendant le restant de ta vie misérable. Comprends-tu pourquoi je ne t'aime pas, toi et tes semblables ? Ton peuple a l'audace de se considérer comme le meilleur des peuples et veut imposer son système partout. Il se sent si fort qu'il surveille un Mur afin que nous, "sauvages", n'allions pas sur ses terres pour ne pas que nous mélangions notre culture, alors que lui s'autorise à venir sur les nôtres. En somme, ton peuple se croit tout permis et il essaye de nous rabaisser. Et vous, les Corbeaux, vous êtes les rejetons de votre propre système et vous le servez pourtant avec dévotion en sacrifiant toute votre vie. Alors non, tu n'es pas un monstre, tu es stupide...

Hilda s'arrêta car une peine alourdit son cœur. Elle tourna ses yeux vers le feu. Elle se souvint que le sang qui coulait en elle était aussi en partie celui de ce peuple du sud du Mur. Il était rare que les souvenirs de son père remontaient en elle, car la sauvageonne les refoulait. Cependant, lorsqu'elle venait à penser à lui, alors elle se sentait peinée. Ces pensées la hantaient tellement parfois... Elles faisaient mal...

Se rappelant qu'elle n'était pas seule, Hilda se ressaisit. Elle n'avait pas réalisé que le feu qu'elle fixait était devenu flou car ses yeux s'étaient humidifiés... Pour ne rien laisser paraître, elle se pencha vers le manteau sur lequel ils étaient assis et se mit à chercher quelque chose dans une de ses poches, tout en profitant pour d'essuyer brièvement les yeux contre son poignet blessé. Puis elle lança d'un ton détendu :


Enfin, c'est ton choix de rester sur un mur et t'emmerder en attendant que la mort vienne te prendre.

Elle tourna aussitôt sa tête vers l'homme et un léger sourire narquois apparut sur le coin de ses lèvres. Elle ajouta d'un air normal :

Et puis... accident ou pas, si un jour tu lèves la main sur moi, je n'hésiterais pas à te couper le bras, sans risquer de perdre ma liberté.

Elle se redressa, sortant de la poche de son manteau un épais morceau de viande séchée et aromatisée à quelques herbes du nord du Mur, enroulée dans une feuille. Elle en mordit un bout et jeta le reste sur les jambes du Corbeau, puis elle lui lança tout en mâchant :

On fait un échange : tu me fais goûter votre nourriture et moi je te fais goûter la nôtre ? Je n'ai jamais essayé la nourriture des Corbeaux.

Sans qu'elle s'en rende compte, en disant cela, elle avait l'air assez enfantine, assez innocente. Elle avala son morceau de viande et ajouta :

Par contre, si je n'aime pas, tu me rends ma viande.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime13.03.16 18:28

Il craignait quelque peu la réaction de la sauvageonne. Il savait que le fait qu'un corbeau puisse ainsi lui adresser la parole était quelque chose de presque extraordinaire, et que rien que le fait de pouvoir l'approcher ainsi était un miracle. Pourtant, il la vit secouer la tête. Elle ne le craignait pas, et cela ne l'étonnait pas ; Hilda semblait être une femme terriblement forte, semblant ne jamais perdre son sang-froid, pas même face aux Autres. Tandis qu'elle exposait son avis sur les corbeaux, il hochait lentement la tête ; elle n'avait pas tort, les hommes du Sud avaient bel et bien tendance à se considérer comme supérieurs à ceux du Nord, plus forts, plus puissants.

-Alors non, tu n'es pas un monstre, tu es stupide...

Il eut un sourire amusé tandis qu'un nouveau silence s'installait. Il releva les yeux vers Hilda et remarqua ses yeux qui semblait briller plus que d'habitude. Un léger froncement de sourcils exprima l'indécision du jeune corbeau, bien qu'il n'en dit rien. Il voyait bien qu'Hilda ne souhaitait pas être vue ainsi, et il ne souhaitait aucunement la contrarier.

-Enfin, c'est ton choix de rester sur un mur et t'emmerder en attendant que la mort vienne te prendre.

Isendre haussa les épaules ; à vrai dire, les seuls réels problèmes que lui posait sa présence au Mur étaient le froid et le danger que représentaient les Autres.

-Parfois je me demande si je ne suis pas mieux ici que chez moi, tu sais. Au moins, j'y suis traité comme égal aux autres.

Hilda dit lui couper le bras sans y perdre sa liberté s'il levait la main sur elle. Elle lui adressa alors un sourire narquois, et il sourit à son tour, amusé par ses propos. Il haussa légèrement les épaules.

-J'y penserai, souffla-t-il.

Il observa alors les gestes de la sauvageonne blonde, qui venait de tirer de son manteau un morceau de viande séchée. Elle mordit dedans et jeta le reste sur les genoux du corbeau. Isendre baissa les yeux vers la nourriture, puis releva la tête vers la jeune femme. Tandis qu'elle lui proposait un échange de nourriture de leurs deux peuples, il la vit presque innocente, ce qui lui arracha un sourire réjoui ; il appréciait de la voir accepter de lui faire plus ou moins confiance. Elle ne semblait plus réellement se méfier de lui, ce qui le satisfaisait grandement. En vue de l'alliance qui s'annonçait entre corbeaux et sauvageons, il ne souhaitait pas qu'Hilda reste à l'écart, seule de son côté du Mur. Il voulait qu'elle soit également en sûreté.
Il hocha la tête et, tirant de sa poche un sachet duquel il sortit un petit pain aux raisins secs, qu'il déposa dans la main de la sauvageonne. Il se saisit alors du bout de viande sèche et mordit dedans. Lorsqu'il eut avalé, il sourit à la blonde, quelque peu amusé.

-C'est meilleur que ce que je pensais.

Il regarda longuement Hilda, attendant qu'elle goûte le pain qu'il lui avait donné. Son regard se baissa lentement, jusqu'à se poser sur son poignet blessé. Reposant le morceau de viande séchée sur ses genoux, il fouilla à nouveau dans son propre manteau jusqu'à y trouver ce qu'il cherchait. Il tira de sa poche une bande. Relevant les yeux jusqu'au visage de la sauvageonne, toujours un léger sourire aux lèvres, il s'adressa à elle posément :

-On devrait bander ton poignet, ce serait certainement plus sûr. Tu permets ?, demanda-t-il en avançant légèrement ses mains vers son poignet sans pour autant toucher Hilda. Il ajouta d'une voix quelque peu amusée : Tu n'as aucune raison de te méfier, je ne compte pas te faire de mal de toute façon, je tiens à garder mes deux bras.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime14.03.16 20:01

Le Corbeau avait rétorqué qu'il préférait parfois rester au Mur, à vivre en compagnie d'hommes dont il était considéré comme leur égal, que parmi son peuple. Ne comprenant pas son raisonnement, Hilda hocha la tête. Pourquoi alors une grande partie des sauvageons rêvait d'une vie au sud du Mur ? Elle voulait bien admettre que le quotidien au nord n'était pas toujours facile en rapport avec la rudesse du climat et les conséquences que cela entraînait, mais une vie plus triste et injuste était-elle préférable pour gagner seulement un peu de confort ? C'est un tel témoignage que Luna devait entendre pour être raisonnée.

Quant à l'avertissement de Hilda, qu'elle était prête à lui couper le bras s'il venait à lever la main sur elle, lui répondit, un sourire amusé aux lèvres, qu'il allait y penser. Surprise, la blonde baissa un peu la tête mais le fixa bien droit dans les yeux, l'air de dire "vraiment ?". Il ne la prenait pas au sérieux ! Il s'amusait à présent à lui répondre avec ironie et elle le laissait faire ! Pire encore, Hilda se prenait au jeu et avait envie de lui répondre avec cette même ironie, mais quoi ?... N'ayant pas vraiment l'habitude de parler autant et encore moins de blaguer, elle ne sut que répondre.

Le Corbeau acquiesça d'un signe de tête à l'offre que lui fit la sauvageonne. Il sortit de sa poche ce qui semblait être du pain et le donna à Hilda. Celle-ci saisit cela et le porta sous son nez en se mettant à le renifler. Ne sentant rien, elle cassa le pain en deux morceaux et vit dans la mie des sortes de pépites. Elle porta le nez vers la mie mais ne décela que l'odeur du levain et non de ces curieuses graines.

Elle remonta la tête lorsque le Corbeau dit avec amusement que la viande avait meilleur goût que ce qu'il avait pu penser. Hilda ne réagit pas vraiment. Son attention se recentra à nouveau sur le pain et sur ce qu'il contenait. La sauvageonne saisit entre ses doigts la pépite, qui était molle, et la porta à hauteur de ses lèvres. Elle lança un regard de méfiance à son interlocuteur et finit par placer la graine entre ses dents, puis mordit dedans. Son front se plissa de suite et elle prit une mine dégoûtée : la graine (qui était en fait du raison sec, que l'on ne connaissait évidemment pas au nord du Mur) avait un goût auquel elle ne s'était pas attendue - sucré et légèrement amer. Pour autant, elle ne s'arrêta pas à cette mauvaise impression et essaya un morceau de pain. En fait, avec le pain, le raisin n'avait plus un goût aussi prononcé et, finalement, ce pain avait meilleur goût que celui que pouvaient faire les sauvageons.

Elle leva les yeux vers le Corbeau, les descendit ensuite vers le morceau de viande qu'il tenait entre ses mains, puis le lui prit sans rien demander. Elle déchira la viande en deux parts égales, se garda une moitié et déposa l'autre sur les jambes de l'homme. Elle tendit aussi la deuxième moitié du pain du sud du Mur et, d'un signe de tête, lui fit signe de le prendre. La jeune femme sauvage posa ensuite son morceau de viande sur son pain et le croqua ainsi. Tout en mastiquant, elle hocha la tête, satisfaite.

Le Corbeau mit de côté sa nourriture pour aller chercher quelque chose dans la poche de son manteau, attirant le regard intrigué de la blonde. Il sortit une bande de tissu. Sans s'arrêter de manger, la sauvageonne regarda la bande avec curiosité se demandant ce qu'il souhaitait faire avec. Il lui sourit puis lui dit :


On devrait bander ton poignet, ce serait certainement plus sûr. Tu permets ?

Il avança doucement ses mains en direction du poignet blessé de la sauvageonne. Les yeux de Hilda s'écarquillèrent soudainement. Elle lâcha son pain et, d'un mouvement vif, bondit sur le côté pour s'éloigner du Corbeau. Sur sa garde, accroupie, ses yeux fixant les pieds du guerrier, elle scrutait attentivement tous ses faits et gestes. Le Corbeau, lui, dit quelque chose d'un air de sympathie, mais elle n'y fit guère attention. "... je tiens à garder mes deux bras", ce furent les seuls mots qui parvinrent à l'esprit de la sauvage. Elle comprit qu'il faisait référence à cet avertissement qu'elle lui avait fait et auquel il avait répondu avec ironie. La blonde se calma et leva doucement ses yeux vers le jeune homme. Après que la jeune femme l'eut regardé un instant et reprit confiance, son visage s'adoucit. Hilda regagna doucement sa place près du Corbeau et approcha son poignet blessé, puis finit par le remettre entre ses mains. A peine l'eut-il saisi, nerveuse malgré tout et parce qu'il lui faisait mal, sans s'en rendre compte, elle avait attrapé de son autre main le bras du Corbeau et le serrait fort. Regardant tour à tour son poignet fracturé et l'homme qui en prenait soin, la mâchoire un peu crispée, Hilda demanda :

Quel est ton nom ?
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Isendre Rivers




Personnage
Age du personnage: 16 ans
Surnom: Le bâtard
Métier/Titre(s): Bâtard de feu Lord Criston Desdaings / Frère Juré de la Garde de Nuit

Isendre Rivers
« L'involontaire »

Copyright : Jean Neige
Citation : « L'erreur est humaine.
Corbeaux : 117
à Westeros depuis : 19/10/2014
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime20.03.16 16:37

Lorsqu'Isendre répondit ironiquement à la menace de la sauvageonne, celle-ci la regarda avec gravité, d'un air très sérieux, quoi qu'indécis. Le corbeau la regarda dans les yeux, les fouillant à la recherche d'une quelconque trace de malice. Il n'y en avait pas la moindre. Sa menace était-elle donc sérieuse ? Isendre déglutit, quelque peu inquiet à l'idée de pouvoir se faire arracher un bras à tout moment.
Il n'était pas doué dans les jeux de manipulation et de politique lorsqu'il se trouvait encore dans le Conflans, et la vision de son père, son demi-frère et sa belle-mère se lançant à corps perdu dans le jeu des trônes l'avait toujours quelque peu angoissé ; c'était là un jeu dangereux, basé sur des principes qui n'étaient pas les siens, tels que le mensonge et la manipulation. Ainsi, son malaise put être perçu aisément, tant il était doté d'un regard émotif.

Hilda prit le pain et le porta à son nez pour le sentir. Plus méfiante que prudente, son regard semblait passer suspicieusement du corbeau au petit pain. Finalement, elle le goûta et l'échange fut fait, les deux se partageant équitablement le pain et la viande. Si Hilda n'attendit pas pour manger, Isendre préféra s'occuper du poignet de la sauvageonne avant de s'occuper de son propre appétit.
Lorsqu'il approcha la bande du poignet blessé, il vit les yeux de la jeune femme s'écarquiller avant qu'elle ne bondisse sur le côté, adoptant une posture défensive. Isendre recula légèrement ses mains puis ne broncha plus, attendant qu'elle revienne s'asseoir d'elle-même. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit au but de quelques secondes, comprenant certainement qu'il ne lui ferait aucun mal. Isendre put donc à nouveau approcher la bande du poignet de la blonde, l'enroulant lentement autour de la main blessée. Malgré la délicatesse dont il faisait preuve, le moindre contact avec le poignet d'Hilda semblait la lancer. La seconde main de la sauvageonne était venue agripper le bras du corbeau avec fermeté, le compressant au fur et à mesure qu'il bandait le poignet, en réveillant la douleur. Hilda lui posa une question à laquelle il ne répondit pas tout de suite, achevant tout d'abord le bandage. Lorsque ce fut fait, il observa longuement la sauvageonne avant de lui répondre.

-Je m'appelle Isendre Rivers. Toi, c'est bien Hilda ?

Il baissa les yeux vers le sol et remarqua le morceau de pain qu'elle avait fait tomber en se décalant brusquement sur le côté. Le front d'Isendre se marqua d'un pli et il se pencha pour récupérer le pain et la viande séchée, désormais légèrement humides à cause de la neige. Il les garda pour lui et tendit à Hilda sa propre part, jusqu'ici gardée à l'abri de toute humidité. Il lui adressa un sourire bienveillant.

-Tiens, c'est certainement meilleur quand c'est sec.

Disant cela, il n'attendit pas la réponse de la sauvageonne pour porter le pain et la viande humides à ses lèvres. Le goût était moins prononcé et la texture du pain quelque peu désagréable ; pourtant, il ne s'en plaignait pas. Il était au Mur, et plus à Beaumarché, où vie rimait avec luxe et richesse.
Tournant la tête vers la blonde au caractère explosif, Isendre se posa à nouveau la question de l'endroit jusqu'où elle les suivrait. Il n'aimait pas l'idée de la laisser seule de ce côté-ci du Mur, aussi bonne combattante était-elle, ça restait bien trop dangereux.

-Tu comptes suivre Luna ?, demanda-t-il. Vous n'êtes pas en sécurité de ce côté-ci du Mur, alors que le Don... C'est beaucoup mieux. Il y fait moins froid, les terres y sont fertiles et c'est bien moins hostile. Le danger est plus éloigné, tu devrais y aller. Isendre marqua une courte pause pour laisser son regard vagabonder de la neige jusqu'au brasier. Il eut un petit sourire plein d'espoir. Cette alliance peut fonctionner, elle doit fonctionner.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime23.03.16 21:47

Il ne répondit pas de suite, préférant s'appliquer à soigner le poignet fracturé de la jeune sauvage. Bien que le Corbeau faisait attention à chacun de ses gestes afin de ne pas faire bouger un tant soit peu le poignet, Hilda avait mal. Cela, le guerrier pouvait le ressentir sur le muscle de son propre bras, que la jeune femme, sans s'en rendre compte, contractait de plus en plus fort. Mais il pouvait aussi le voir, car Hilda, jusque là accroupie, avait tendance à prendre de plus en plus appui sur ses jambes pour se relever progressivement mais aussi à retirer son bras des mains de l'homme. Tout cela ne devait pas aider à la tâche le Corbeau.

Quel fut le soulagement de la sauvageonne lorsqu'il eut terminé, faisant un dernier nœud pour nouer le bandage ! De suite, Hilda s'accroupit à nouveau, ramena son poignet blessé à elle et l'observa attentivement. Il fallait admettre que le guerrier avait très bien fait son travail car le bandage tenait fermement le poignet de la sauvageonne, de sorte à ce qu'elle ne puisse pratiquement plus le bouger. Hilda glissa un très timide mais sincère "
merci".

Le Corbeau lui fit relever la tête lorsqu'il répondit enfin à la question qu'elle lui avait posé précédemment. Isendre... il s'appelait Isendre. Cela sonnait définitivement comme un prénom étranger mais pas désagréablement pour autant.

Isendre demanda si la sauvageonne s'appelait bien Hilda, ce à quoi cette dernière acquiesça d'un léger signe de tête, avant de reporter de nouveau son attention vers son poignet. Le fait d'avoir une partie du corps qui dysfonctionnait était très gênant pour elle et elle se sentait perdre une partie d'elle même.

Du coin de l’œil, Hilda vit Isendre lui tendre le pain et la viande séchée. Son poignet lui en avait fait oublier sa faim. Elle monta les yeux brièvement vers le Corbeau, le remercia d'un hochement timide de la tête, prit le pain dans une seule main et se mit à le manger tranquillement. Elle n'avait même pas fait attention au fait que le Corbeau s'était gardé le pain qui était tombé par terre. Un silence tranquillisant s'installa jusqu'à ce qu'Isendre vienne l'interrompre brusquement :


Tu comptes suivre Luna ?

Hilda s'arrêta de mâcher et leva un regard vide en direction du feu. Elle ne lui répondit pas, mais par là il devait comprendre qu'elle ne comptait pas vraiment les suivre jusqu'au bout.

Isendre insista sur le fait que le nord du Mur n'était pas en sécurité et qu'au sud, il faisait moins froid, les terres étaient fertiles et que le danger était bien plus éloigné. Il ajouta encore que leur alliance pouvait fonctionner, même qu'elle devait fonctionner.

Le regard de la blonde se perdit dans le feu qui jaillissait devant elle. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire, elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Elle n'avait aucune envie d'aller au sud du Mur pour y trouver un style de vie dont elle ne voulait pas. Elle ne savait pour autant pas comment survivre au nord du Mur seule, maintenant que la menace des Autres était là.

Plusieurs minutes s'écoulèrent où Hilda n'avait pas parlé. Elle avait finit de manger et ne faisait que regarder le feu. Soudain, elle s'entama à dire d'une voix très basse et monotone :


Je suis née ici. J'ai grandit ici. Je connais mes terres plus que vous ne connaissez vos terres. Je n'ai besoin d'aide ni de mon clan ni de Luna, et encore moins des Corbeaux et de leur sud. Votre climat, vos champs, votre culture, je ne les connais pas et ne veux les connaitre.

Elle retourna son visage pâle, faisant virevolter au passage ses cheveux blonds tressés, et fixa Isendre de ses yeux bleus de glace et lui dit :

Me vois-tu vivre ou juste survivre chez vous ?

Ses yeux se vinrent se poser sur le Corbeau avec lequel elle s'était battue et qui voulait certainement sa mort. Selon elle, voudraient aussi sa mort les habitants des terres alentours si elle venait à s'installer au sud du Mur. Le fixant d'un regard encore plus profond, Hilda reprit, d'un ton plus serein :

Tous, Luna comprise, vous recherchez une vie facile. Vous ne la trouverez pas. Le lieu, les gens... aucun de ceux-là n'assurera ta sécurité. Ta sécurité, tu dois l'assurer par toi-même.

Ses yeux se posèrent sur son poignet blessé et sa mine changea. Elle avait l'air plus inquiète. Ce qu'avait dit Hilda, elle le pensait, mais... actuellement... était-elle véritablement en mesure de pouvoir assurer sa sécurité avec une seule main ? Cela était sans compter la terrible menace des marcheurs blancs, quasiment invincibles, qui allaient envahir ses terres...

Jamais autant d'incertaines pensées ne l'avaient hantée. Il y avait en elle tant de questions qui ne trouvaient réponse...

Revenant à elle, la sauvageonne se souvint qu'elle était en compagnie du Corbeau. Elle observa les alentours et prit conscience de la tranquillité de la nuit : Hilda était quasiment seule avec Isendre, le seul bruit qu'ils entendaient était le crépitement du feu ; les voix de leur groupe ne paraissaient que comme des échos qui se perdaient rapidement entre les milliers d'arbres qui les entouraient. A l'heure présente, la sauvageonne se sentait bien et en sécurité, avec la chaleur du feu, plus forte que la rigueur du froid dans son dos, ainsi qu'avec la présence du jeune guerrier qui apportait réconfort face au silence inquiétant qui régnait dans la pénombre de la gigantesque forêt. La sauvageonne leva la tête et vit, entre les feuillages des hauts arbres, des faisceaux lumineux de couleur verte dans le ciel - une aurore boréale.


Regarde
, dit-elle calmement tout en observant le ciel, il y a des choses pour lesquelles il est bon de vivre ici.

Sans pouvoir s'y opposer, la sauvageonne bailla. Elle était fatiguée après cette journée éprouvante. Tout de suite après, un guerrier les rejoignit. Il s'agissait d'un Corbeau du groupe. Il indiqua - non sans dévisager quelque peu la sauvageonne - qu'il était temps de se coucher, tout en précisant qu'une rotation pour garder le campement avait été prévue mais que ni Isendre ni Hilda n'avaient été désignés pour cette nuit, après quoi il s'en alla rejoindre l'autre partie du groupe.

Hilda avait redouté ce moment car sans doute, ni Luna ni les autres, n'avaient réalisé qu'elle avait dû abandonner son matériel et qu'elle n'avait rien pour dormir. Elle était contrainte de se joindre à quelqu'un mais elle n'osait ni ne voulait demander l'aide de personne. Alors elle resta où elle était, se contentant de rajouter au feu la dernière branche de bois du stock qu'elle avait amassé.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime28.05.16 16:12

Lorsqu'il eut terminé le bandage, il entendit le petit « merci » qu'avait timidement glissé la sauvageonne. Il lui sourit, portant sa main à son propre bras pour le frotter énergiquement. Dans sa douleur, Hilda l'avait fermement compressé, mais Isendre avait déjà ressenti bien pire douleur, aussi ne s'en préoccupa-t-il pas. Elle acquiesça lorsqu'il lui demanda si elle s'appelait bien Hilda ; il ne s'était donc pas trompé. Elle accepta finalement le pain que lui avait tendu le corbeau et s'était mise à le manger tranquillement, un long silence prenant place, avant qu'il ne l'interrompe pour savoir si elle suivrait la meute.
Des minutes qui parurent être une éternité s'écoulèrent avant qu'elle ne décroche un mot, et pendant ce temps, Isendre ne put détacher son regard de la blonde. Il était fascinée par la froideur qui se dégageait d'elle, physiquement comme mentalement.

-Dans le Don, tu n'auras plus rien à craindre, argumenta-t-il. Il ne sera pas question de survie, et tu n'auras pas besoin d'y assurer ta sécurité. La Garde de Nuit s'en occupera. Je m'en occuperai. Tu peux nous faire confiance, tu sais.

Il lui adressa un sourire réconfortant, voyant l'inquiétude dont était teinté son visage tandis qu'elle observait son poignet blessé. L'une des mains du corbeau se posa doucement sur l'épaule d'Hilda pour qu'elle le regarde. Il la regarda dans les yeux, un sourire toujours bienveillant aux lèvres.

-Dès que tout sera fini avec les Autres, tu pourras retourner au Nord du Mur, car tu seras à nouveau en sécurité. Tu sais très bien te défendre, j'ai pu voir ça. Et tu es courageuse. Mais fais-moi confiance, il vaut mieux pour toi que tu suives la meute au Sud du Mur, que tu restes dans le Don. Tu es blessée, et tu es seule. Mais malgré ça, tu es une survivante, n'est-ce pas ?

Ayant dit cela, il lui sourit encore un instant en observant ses yeux de glace qui le fascinaient. Il reposa finalement son regard sur le feu de camp près duquel ils étaient tous deux installés. Après de longues secondes de silence, elle s'adressa à nouveau à lui, l'enjoignant à regarder le ciel, ce qu'il fit. L'aurore boréale qui illuminait le ciel était fascinante ; jamais il n'en avait vu auparavant, et il se sentait comme un enfant émerveillé face aux faisceaux de lumière qui paraient le ciel de leurs couleurs. Il sourit, admirant le ciel et savourant l'instant.

-C'est magnifique..., murmura-t-il d'une voix sourde.

A ses côtés, il entendit la sauvageonne bailler. Il retint un bâillement à son tour, et une voix détourna son attention du ciel. Un corbeau venait leur indiquer qu'il était temps de dormir, et Isendre le regarda froidement lorsqu'il dévisagea Hilda. Il hocha simplement la tête, et tandis qu'il repartait vers les autres, Isendre se tourna vers la sauvageonne.
Il allait lui demander où elle souhaitait poser ses affaires afin de dormir, mais réalisa ensuite qu'après s'être battue avec Eson, elle avait dû abandonner ses affaires pour fuir. Il hésita et lui demanda doucement :

-Tu n'as plus de matériel, n'est-ce pas ?, il resta muet pendant quelques secondes, avant de reprendre plus doucement. Tu veux le mien ?, demanda-t-il d'une voix hésitante. Ça ne me dérange pas. Tu as besoin de repos.

Disant cela, il lui adressa un léger sourire, et commença à déballer ses affaires, les mettant en place près du feu de camp afin qu'Hilda puisse s'y coucher sans jamais craindre le froid.
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MessageSujet: Re: [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) [ Au-Delà du Mur] Dompter la bête (pv Hilda) Icon_minitime30.05.16 18:43

Elle n'eut pas le temps de se redresser qu'elle entendit déjà, derrière elle, la voix qu'elle espérait entendre : Isendre lui proposait de partager son abri de fortune. Hilda répondit par l'affirmative en hochant timidement la tête. Après que ce dernier eut installé son matériel de couchage, Hilda ôta ses bottes, sa veste et son armement, veillant à garder tout de même à portée de bras une de ses dagues qu'elle plaça discrètement près de l'emplacement où elle allait se coucher. Elle s'allongea ensuite à l'extrémité du lit et veilla à ne prendre que le minimum de couverture pour elle. Elle se tourna de façon à se mettre dos à Isendre et face au feu. Elle - qui n'était habituée qu'à dormir seule - essaya de penser le moins possible au fait qu'elle dormait aux côtés de quelqu'un d'autre, d'un homme, d'un Corbeau qui plus est...

Compte tenu de toutes les mésaventures qu'elle avait rencontrées ce jour-là, Hilda n'eut qu'à baisser ses paupières pour sombrer dans son sommeil. Toutefois, la nuit lui fut fortement inconfortable. Tout d'abord, c'était son poignet qui la réveillait, la douleur la relançant régulièrement. Ensuite, la blonde se réveillait dès que la couverture se mettait à bouger, c'est-à-dire à chaque geste d'Isendre. Décidément, Hilda était à cran à l'idée de dormir aux côtés du jeune Corbeau. Elle en venait même à essayer de s'écarter encore plus du guerrier jusqu'à se retrouver à moitié sur le sol dur. Mais ce qui la gênait encore plus, c'était l'image du Marcheur blanc et de ses serviteurs morts-vivants qui revenait la hanter dès qu'elle fermait les yeux, provoquant des cauchemars, qui n'étaient que le début de ses angoisses nocturnes.

Les jours qui suivirent, la marche du groupe vers Château noir avait continué sans aucune autre embûche. Hilda avait de moins en moins mal à son poignet, mais il lui était impossible le bouger. Elle s'était contentée de suivre le groupe, de loin, jusqu'au Mur. Elle n'avait pas échangé une seule parole avec Luna. A peine leurs regards s'étaient-ils croisés. Pourtant, la blonde pensait souvent à sa sœur et à leur relation qui s'effondrait de jour en jour et, bien que Hilda était réputée être peu sentimentale, l'idée de ne plus reparler à Luna l'affectait énormément. Mais ce sentiment de tristesse, Hilda essayait de le refouler. Au cours de la marche, elle s'était contentée de suivre Isendre. La jeune blonde n'étant, comme d'habitude, pas bavarde, les deux n'avaient pas eu beaucoup de discussions. Jusqu'à Château noir, ils avaient passé les nuits côte à côte, bien que Hilda n'avait toujours pas réussi à se sentir à l'aise et qu'au moindre mouvement d'Isendre elle se réveillait. Pourtant, sans s'en rendre réellement compte, la sauvageonne se familiarisait au jeune Corbeau : elle s'habituait à son odeur, sa proximité et, assez vite, elle avait oublié qu'il était un Corbeau.
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