An 295, Arène de Daznak, Meereen, Essos

La clameur de la foule résonna à ses oreilles, alors qu'il attendait derrière les grilles en fer de l'arène de Daznak, la plus grande des arènes de Meereen. Onze années étaient passées depuis la premières fois qu'il avait foulé le sol d'une des arènes de la ville. Il s'était écoulé douze longues années depuis le triste jour ou il avait vu sa liberté lui être enlevé, et onze mois depuis qu'il avait été affranchi. Mais il se souvenait de sa capture comme si c'était hier. Lui, le bâtard dornien, partit à la découverte d'un continent qu'il le fascinait depuis son enfance. Alors qu'au-dessus de lui, la foule grondait et tapait du pied en attendant l'entrée des gladiateurs dans l'arène, il ferma les yeux quelques instants, savourant pleinement l'instant. La foule l'acclamait lui, Almar, surnommé le Bâtard de Dorne, et ce à chaque fois qu'il revenait se battre à Meereen.
À ses côtés, son compagnon pour le combat à venir, son frère d'armes, dont le lien s'était forgé par le plus puissant moteur qui soit. Levail, un myrien à peine plus vieux que lui et aux cheveux étonnamment clairs, qui s'était retrouvé trainé dans les arènes quelques mois après Almar. Seuls, ils étaient redoutables. Ensemble, ils étaient imbattable.

- Arrête de dormir, crétin de dornien, le sermonna Levail.

Toutefois, le ton n'y était pas. Et le guerrier savait que si il ouvrait les yeux, il verrait son ami sourire de toutes ses dents. Gardant les yeux fermés, un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il répondait.

- Même endormi, je reste meilleur que toi.

Continuant de savourer les vivats de la foule, les souvenirs de ses précédents combats lui revinrent en mémoire. Ne les chassant pas, il les accueillit à bras ouverts, heureux de pouvoir revivre la longue route qui l'avait hissé jusqu'ici. Mais d'autres souvenirs, plus anciens, plus tristes, lui revinrent eux aussi en mémoire.

An 264, village proche de Haut Hermitage, Dorne

Dorne. Un petit village près des contreforts des Montagnes Rouges. Les cris d'un petit bébé se firent entendre, un petit garçon pour être précis. Fort et vigoureux, ses hurlements résonnaient dans la modeste maison occupée par sa famille. Un tel bébé aurait fait la fierté de son père, si seulement il en avait un. L'époux de sa mère avait perdu la vie quelques années plus tôt, laissant la femme dans le veuvage. Et pour survivre, elle avait été contrainte de donner tout ce qu'elle possédait. Absolument tout. Autrement dit, le bambin n'était que l'enfant d'une catin, le fils bâtard d'un quelconque seigneur de Dorne, qui ne saurait jamais qu'il avait un enfant. Sa mère prénomma l'enfant Almar, et décida de le garder, et ce malgré sa condition.

Deux ans plus tard, contre toutes attentes, le père d'Almar, qui se révéla être un Dayne de Haut Hermitage, revint dans le village, et reconnut l'enfant, désormais affublé du patronyme de Sand, affirmant son statut de bâtard. Et conformément aux exigences du père d'Almar, lui et sa mère partirent s'installer d'un un village à moins d'une lieue du château, afin que le chevalier puisse garder un œil sur sa progéniture.

An 272, village proche de Haut Hermitage, Dorne

Le bâton de bois frappa avec violence celui du garçon d'en face, et Almar ramena son épée improvisée près de lui, avant de frapper au niveau des jambes, avec la ferme intention de le faucher au niveau des tibias. L'autre garçon bloqua de justesse le coup, mais ne réalisa que trop tard qu'Almar s'était joué de lui, lorsque son bâton vint frapper l'épaule vulnérable de l'autre.

- Tu es mort.

Almar, huit ans, était déjà un garçon fort et intelligent. Et incroyablement doué pour manier l'épée, bien qu'il n'en ait jamais touché une vraie pour le moment. Mais depuis qu'il avait chassé un mendiant qui s'en prenait à sa mère à coup de bâtons, il avait attiré l'attention d'un vieux mercenaire qui vivait dans le village ou il s'était installé avec sa mère six ans plus tôt. L'homme, qu'on se contentait de surnommer le Mercenaire, trop vieux pour continuer son travail, mais encore assez vigoureux pour enseigner, donnait de temps en temps des cours à Almar et à d'autres enfants. Mais le bâtard les surpassait tous. Il était de loin le meilleur élève du Mercenaire, et leur relation avait de loin dépassée le simple lien qui unissait un maitre à son élève. Même si Almar voyait de temps en temps son père biologique, il considérait le vieil homme comme son père. le garçon rêvait de devenir comme son enseignant, et il ne se ménageait pas pour y arriver. Patient et appliqué, il reproduisait inlassablement les passes que le Mercenaire lui montrait, et il s'en servait à chaque fois pour battre ses amis, lorsqu'ils acceptaient de combattre avec lui.

- Tu es trop doué, protesta l'autre garçon.
- Et toi pas assez, répliqua Almar en souriant.

Les jours se suivaient ainsi, Almar continuant d'apprendre à manier l'épée. Le Mercenaire lui apprit aussi à se servir d'un arc, mais il abandonna bien vite cette arme, non par manque de talent, mais par manque d'intérêt. Le garçon ne trouvait rien d'excitant à l'idée de pouvoir abattre son adversaire d'un simple flèche, sans même laisser à l'autre une chance de montrer ce qu'il avait dans les tripes.

An 280, village proche de Haut Hermitage, Dorne

Il n'avait plus rien à faire ici. Il n'avait plus rien qui comptait à présent dans ce piètre village, qui ne lui presque jamais apporté rien de bon. Les quelques repères qu'il y avait n'y étaient plus. Almar n'avait jamais vraiment eu d'amis, et les seules figures qui comptaient à ses yeux n'étaient plus de ce monde. Il s'était vite remit de la mort de son père, qui avait perdu la vie lors d'une joute quelques années auparavant, mais les deux autres pertes qu'il avait subit étaient bien moins faciles à digérer. Le Mercenaire était mort un an plus tôt, après avoir attrapé une maladie quelconque et agonisé pendant de longues semaines. Cette perte avait déchiré Almar, mais ça n'était rien en comparaison de la mort de sa mère. Même si il avait toujours eu des rapports tendus avec elle, elle restait sa mère. Et elle aussi venait de lui être enlevée. Violée, puis égorgée par un franc-coureur qui passait dans le village. L'homme avait abusée de la mère d'Almar, ayant attendu qu'elle finisse son service à la taverne ou elle travaillait depuis plus d'une décennie, et quand elle avait commencé à protester, il l'avait tuée, et n'avait même pas cherché à s'enfuir. De toute façon, personne n'avait essayé de retrouver l'assassin. Pour tout le monde, le responsable était déjà loin, alors qu'ils ignoraient qu'il était encore juste sous leur nez.
Mais alors que les autres reprenaient leur petite vie tranquille, Almar, avide de vengeance, traqua l’assassin de sa mère, avant de le tuer avec l’épée qui lui avait été offerte par le Mercenaire. Alors que la lame était encore rouge du sang de l’homme, Almar sut qu’il devait quitter son village. Non parce qu'il voulait échapper à la justice, mais parce qu'il savait que Dorne n'avait rien à lui donner. Son destin le portait loin de son village natal. Peut-être reviendrait-il un jour, mais il n'aurait pas parié sur cette issue. Le reste de Westeros ne l'avait jamais réellement intéressé, contrairement aux terres qui se trouvaient de l'autre côté du Détroit. Il avait entendu bon nombre d'histoires sur le grand continent à l'est, et sa curiosité avait été piquée au vif.

Quelques semaines plus tard, il embarquait en direction de Pentos, laissant Dorne et Westeros derrière-lui.

An 283, quelque-part dans la Mer Dothrak, Essos

La tempe maculée de sang, les mains entravées par une corde, Almar avançait en trainant des pieds, suivant la Horde Dothraki en jurant de temps à autres dans la Langue Commune. Depuis son arrivée en Essos, le jeune homme avait tenté de devenir mercenaire. Ses talents de combattant lui avaient permis de devenir le garde du corps d’un marchand de Pentos, et ce durant quelques mois. Le temps qu’il s’acclimate. Puis, il avait loué ses services aux plus offrants, les marchands de la ville ayant régulièrement besoin de mercenaires pour protéger les convois qui prenaient la voie terrestre. C’était lors d’une telle mission qu’il avait été capturé par les Dothrakis, qui avaient pillés le convoi en question. Le jeune homme aurait dû mourir, mais les nomades avaient dû sentir son potentiel, et espéraient sûrement le vendre un bon prix dans une des villes de la Baie des Serfs, pour y finir comme garde du corps. Ou pire. De toute façon, il avait renoncé à toute envie de protester. Cela n'avait servi qu'à recevoir un coup bien placé au niveau de la tête, le laissant groggy et ouvert sur quelques centimètres.
À côté de lui, un tyroshi à l'allure famélique regarda les Dothrakis avec un regard chargé de haine, avant de cracher dans la Langue Commune.

- Hors de question que je finisse comme un putain d'esclave.

Sur ces mots, il tenta de s'enfuir, se mettant à courir le plus loin possible de la file que constituait la Horde et ses prisonniers. Almar regarda le bougre partir, et le Dothraki s'élancer vers le prisonnier. Si il ne détourna pas le regard, il entendit très clairement l'arakh siffler. Et la tête du fuyard toucha le sol avant le reste de son corps. Reportant son regard vers l'avant de la file, il lâcha un soupir, avant de secouer la tête.

An 283, marché aux esclaves de Meereen, Essos

Cachant son malaise, et par la même occasion sa honte, Almar s'efforçait de rester le plus stoïque possible alors que l'homme le présentait à la foule d'acheteurs potentiels. Si le dornien ne comprenait pas un traitre mot de ce que le type racontait, il se doutait qu'on essayait de le présenter sous son meilleur jour, afin d'en tirer le meilleur prix possible. Mais Almar avait souffert de sa capture. Il avait beaucoup maigri, ses muscles avaient en partie fondus, et inutile de dire qu'il puait le chacal à des lieues à la ronde. Regardant droit devant lui, il essayait de ne pas écouter les enchères, même si il ne comprenait pas ce qui se disait. Régulièrement, un bras se levait dans la foule. Et en à peine plus d'une minute, c'était terminé. Il venait à jamais de perdre sa liberté, et sa vie appartenait maintenant à un autre homme.
Il fut conduit sans ménagement au bas de l'estrade ou étaient exhibés les esclaves, et son geôlier le conduisit jusqu'à un autre homme au crâne rasé et à la barbe impeccablement soignée. Il cracha quelque-chose dans sa langue, et devant l'absence de réponse, il baragouina dans la Langue Commune.

- Toi comprendre?

Almar hocha la tête, étant à peine capable d'ouvrir la bouche. L'autre le regarda en détail, avant de lâcher un mot.

- Gladiateur.

Puis le colosse qui flanquait le chauve lui fit signe d'avancer, et le jeune homme avança, suivant en trainant des pieds l'homme qui dictait à présent sa vie. Mais dans un sens, il était satisfait de son sort. Au moins, sa vie s'achèverait rapidement.

An 284, Arène de Meereen, Meereen, Essos

Almar attendait derrière la porte en bois de la petite arène, trépignant d'impatience. Un an venait de passer. Une année passée à s'entrainer sans relâche, avec les autres gladiateurs de son maitre, et à apprendre à comprendre le valyrien. C'était ça ou le fouet de toute façon. Il avait passé son temps avec les autres recrues, et peu à peu, il s'était trouvé un rival dans le myrien le plus bizarre qu'il ait jamais connu. Contrairement aux autres représentant de sa cité, il avait les cheveux blonds. Il se faisait appeler Levail, et Almar n'avait jamais cherché à savoir si c'était là son véritable nom ou celui donné par leur maitre, vu que ce dernier avait tendance à renommer ses esclaves. Almar se faisait appeler Almicar par son maitre, mais dès que ce dernier ou ses gardes avaient le dos tourné, il employait bien volontiers son véritable nom.
Derrière la porte, un combat faisait rage, opposant Levail à un autre gladiateur. Aujourd'hui marquait leur entrée dans l'arène à eux deux. D'ici, il entendait la foule hurler, avide de sang. L'arène ou ils se trouvaient n'était ni grande, ni célèbre. C'était là le lieu ou les nouveaux gladiateurs faisaient leurs premières armes, et pour la plupart, leur dernier combat. Nombreux étaient ceux qui voyaient leur carrière de gladiateur se terminer dès le premier combat.
À l'extérieur, la foule hurla de plus belle, signe que le combat venait de s'achever. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit. Retenant son souffle, il laissa toutefois échapper un discret soupir de soulagement quand il vit Levail passer la porte. Il avait été blessé durant son combat, mais il était vivant, et vainqueur. Au moment ou le myrien passait à côté de lui, ce dernier ralentit l'allure, avant de siffler.

- Évite de te faire tuer, bâtard.

Ignorant la provocation qui se cachait derrière l'évocation de son statut de bâtard, Almar sourit, avant de répliquer.

- Je n'ai pas la moindre envie de te faire plaisir.

La porte en bois s'ouvrit de nouveau, et on lui fit signe d'avancer. Resserrant sa prise sur son épée et son bouclier, Almar prit une profonde inspiration, avant d'avancer.

An 294, Arène de Daznak, Meereen, Essos

Almar se laissa tomber sur un genoux, et la lame qui devait faucher sa tête ne mordit que le vide. Alors que son adversaire tentait de le trancher en deux dans le sens de la hauteur, le gladiateur roula vers l'arrière, se retrouvant bien campé sur ses jambes, ses deux glaives tendus devant lui.
Le trentenaire livrait là le combat de sa vie. Il affrontait l'un des plus redoutables gladiateurs qu'il ait jamais observé. Xarkos le Titan. Il était réputé imbattable, et il avait fait chuter tous ceux qui s'étaient dressés face à lui. Mais Almar avait fait du chemin en dix ans. Le jeune gladiateur apeuré était mort depuis longtemps, remplacé par un combattant féroce, et qui faisait la joie des Meereeniens. Armé de ses deux glaives d'acier, il combattait telle une furie, bondissant, virevoltant, tournoyant, et la danse qu'il exécutait avec ses armes était aussi belle que mortelle. Son maitre avait abandonné depuis longtemps l'idée de lui donner le nom d'Almicar, et quand les honneurs avaient commencés à tomber, il avait bien fallu lui trouver un surnom. C'était Almar lui-même qui avait proposé comme surnom le Bâtard de Dorne. Cette condition, qu'il avait autrefois tant haït, était aujourd'hui ce pourquoi tout le monde le connaissait. Et avec l'argent et la renommée étaient venus bien des plaisirs, réservés aux plus grands.
Alors que Xarkos revenait à la charge, Almar se fendit, continuant de parer et d'esquiver les coups du colosse. Et plus ce dernier échouait à massacrer son adversaire - car il ne se contentait pas simplement de tuer ses ennemis - , plus il perdait son sang-froid. Et peu à peu, les deux hommes se rapprochaient du mur ceinturant l'arène.
À présent, l'adversaire d'Almar était dans une rage indescriptible. Il ne pensait plus qu'à tuer son adversaire de la façon la plus horrible possible, sans voir qu'il courait à sa perte. Et lorsqu'ils furent à moins d'un mètre du mur, Almar courut vers ce dernier, prit appui dessus, avant de bondir en se retournant. Xarkos ne put rien faire lorsqu'un glaive d'Almar lui trancha la gorge, alors que l'autre lui fendait le crâne.
Se rétablissant sur le sol rouge de l'arène, Almar se remit sur ses pieds, récupéra ses armes, avant de les brandir en hurlant, alors que la foule en liesse s’époumonait en scandant son nom.

An 298, port de Pentos, Pentos, Essos

Almar était appuyé contre un muret en pierre, qui s'étirait le long d'un jardin qui surplombait le port de la ville de Pentos, une chope de bière à la main. Quatre années s'étaient écoulées depuis son combat contre Xarkos. Ce combat avait changé sa vie, bien plus qu'il n'aurait pu le penser. Ce jour-là, il s'était vu offrir sa liberté. Son ancien maitre n'avait pas vraiment apprécié qu'on lui force la main sur ce point, mais une décision des Grands Maitres ne se discutait pas. Almar savait que derrière cet affranchissement se cachait en réalité une manœuvre des autres possesseurs de gladiateurs, qui devaient sûrement en avoir assez de voir leurs champions se faire tuer par le Bâtard de Dorne. Mais le dornien n'allait pas cracher sur sa liberté fraichement retrouvée.
Peu après sa libération, il avait réussit à accumuler une somme suffisante pour acheter Levail à son ancien maitre, mais il avait aussitôt affranchit son ami. Mais si les deux hommes retournaient de temps à autres combattre dans les Arènes de Meereen au nom de leur ancien maitre, c'était à présent en tant qu'hommes libres. Le reste du temps, ils gagnaient leur vie en offrant leurs services aux plus riches, qui ne rechignaient jamais à avoir deux gladiateurs pour les protéger, ou pour défendre leurs cargaisons, tant sur mer que sur terre. De plus, les deux hommes avaient réussis à former une petite bande de mercenaires sans prétention, composée de gladiateurs affranchis, d'anciens soldats, ou de mercenaires esseulés. Mais tous, peu importait leur contrée d'origine ou leur sexe, avaient un point en commun: ils avaient le combat dans les veines, et étaient unis par un lien qui se forgeait au fil des combats. Le plus fort des liens qui soit aux yeux d'Almar. Ils avaient versés du sang, des larmes et de la sueur ensembles, et chacun était prêt à mourir pour n'importe lequel de ses frères d'armes. Si ce n'était la passion qui embrasait son cœur pour cette mercenaire que Levail et lui avaient rencontrés trois ans plus tôt. Cette Braavienne, délicate créature à la chevelure d'or et dont la beauté aurait fait se parjurer un membre de la Garde Royale elle-même. Répondant au nom d'Elinda, elle cachait derrière son physique un talent étonnant pour l'utilisation du poignard. Elinda s'était imposé aux côtés des deux frères d'armes, et leur duo était devenu un trio. Et au fil des mois, Almar était tombé sous le charme de son amie, et ils étaient devenus des amants.
Dans son dos, l'ancien esclave entendait ses compagnons festoyer à l'ombre de la terrasse de la villa du marchand qui les avait employés. Leur mission ayant été menée à bien, l'homme les avait invités à rester chez lui jusqu'au lendemain matin, et leur avait offert le couvert. Il les entendait rire, chanter des chansons paillardes, faire des plaisanteries. Lui gardait son regard rivé sur Westeros. Même si il s'y rendait de temps à autres lorsqu'un contrat l'exigeait, Dorne ne lui manquait pas, mais il savait que des choses importantes s'y passaient. Mais il se passait aussi des choses importantes ici. Le genre de « choses » qui assuraient à une troupe comme la leur d'avoir des opportunités d'emplois plus qu'alléchantes.
Constatant que sa chope était presque vide, il but ce qu'il restait dedans, avant de se diriger vers ses compagnons. Captant le regard d'Elinda, il lui adressa un sourire chaleureux, en levant sa chope vide dans sa direction.

Almar est un individu extrêmement dangereux, de bien des façons. D'une grande intelligence, c'est un homme qui sait user au mieux des nombreuses compétences qu'il a pu acquérir au fil des années, et qui envisage un problème sous tous les angles avant d'agir. Il n'est donc pas rare qu'il ait au moins un coup d'avance sur ses adversaires, ce qui le rend en général très imprévisible, le Bâtard de Dorne ayant tendance à dissimuler son véritable plan derrière un autre plus facile à percer à jour. Il est aussi tout aussi capable de se fondre dans la masse que de se faire remarquer par tous, mais préfère volontiers fanfaronner à tout instant, ce qui a tendance à agacer aussi bien ceux avec qui il discute que ceux avec qui il combat. Contrairement à ce qu'on pourrait penser d'un ancien gladiateur, Almar est un homme pourvu d'un sens de l'honneur et d'un code moral incroyablement strict, se refusant par exemple à s'en prendre à des personnes désarmées, mais considèrera toujours un ennemi, même désarmé, comme une éventuelle menace. C'est aussi quelqu'un de déterminé et de borné, qui n'abandonnera donc jamais une tâche avant de l'avoir finie, même si cela implique de nombreux risques. Le mercenaire est aussi quelqu'un de brutal, bien qu'il soit capable de faire preuve de diplomatie.

D'un grand courage, il en faut vraiment beaucoup pour impressionner Almar, et encore plus pour le faire reculer. Mais même si il opte pour la retraite, cette dernière n'est que temporaire, et il reviendra toujours à la charge. Il est aussi très confiant en ses capacités, et tout simplement en lui-même. Et même si il accorde difficilement sa confiance aux autres, une fois que c'est fait, il ne laissera quasiment jamais tomber ceux qu'il considère comme ses alliés ou ses amis. Si il sait se servir de ses poings, il sait aussi se servir de sa tête, mais n'a pas de problèmes à se reposer sur les autres en cas de besoin.
Toutefois, derrière le guerrier se cache un homme au grand cœur, généreux et affable. Toujours prêt à faire la fête avec ses compagnons, il est aussi coutumier des vins et des femmes, qu'il se plait à séduire dès qu'elles passent à près de lui.

Almar est un natif de Dorne, mais il est, de part sa naissance dans les Montagnes Rouges, considéré comme un dornien rocheux. Il a donc un teint plus pâle que celui des autres dorniens, bien que sa peau soit tannée par les longues heures ou elle a été exposée au soleil, et de longs cheveux blonds, qui lui tombent sur les épaules. Il arbore souvent un début de barbe sur son visage marqué d'un éternel sourire, et aux yeux couleur de terre, ces derniers étant surmontés de sourcils broussailleux.
Autre trait caractéristique des dorniens rocheux, Almar est un homme relativement grand, mesurant un tout petit peu moins d'un mètre quatre-vingt. Fort et musclé, Almar a le physique de guerrier qu'on s'attend à voir quand on connait sa réputation, et qu'il entretient en permanence, afin de toujours rester au meilleur de sa forme. Cela lui donne donc un corps bien dessiné, qui est loin d'être celui d'un homme de la stature de Gregor Clegane, et c'est même tout le contraire. Almar se déplace avec aisance et légèreté, avec des gestes précis et calculés, résultat de la façon dont il combat, ce dernier ayant un style de combat agressif et tapageur, misant plus sur l'esquive et les feintes que sur la simple force brute. Il arbore fièrement les cicatrices dont il a écopé lors de sa décennie passée dans les arènes.
Son style vestimentaire est, avant tout, en accord avec son style de vie, et avec le climat qui règne en Essos. Il porte donc des tenues légères, va souvent torse nu, ses glaives bien calés dans son dos. Il lui arrive parfois de porter des pièces d'armures au niveau des bras et des jambes, mais cela reste relativement rare, ce dernier ne les arborant que pour des occasions spéciales ou lorsqu'il sait qu'il risque d'avoir à livrer des combats particulièrement violents.